Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Nidaime Kiiroi Senko

Après treize ans d'errance, Namikaze Naruto succède à son père en tant qu'icone de guerre. C'est l'avènement du Nidaime Kiiroi Senko. Naruto/Harem
Classé: -16I | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 89684 | Comments: 23 | Favs: 54
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Nerwan (Masculin), le 23/09/2014
Quatrième et dernière scène du chapitre III de Nidaime Kiiroi Senko.

Pour lire la fiction dans son intégralité actuelle, consultez-la sur fanfic-fr.

Bonne lecture,
Etsukazu.




Chapitre 12: Temps propices à Nami.



Deux jours plus tard.

Petit avertissement de chapitre à lire en premier 1

Jiraiya mangeait tranquillement un bol de ramen dans la salle à manger de la maison de Tazuna et Tsunami. Avec ce qui s’était passé récemment, l’ambiance de bonheur et de détente qui avait commencé à croître s’était estompée totalement pour de l’anxiété continuelle. Il n’arrivait même plus à écrire. Son passe-temps se résumait donc à manger des ramens au miso tout en racontant des aventures qu’il avait eu avec Naruto à Tsunami et Inari. Ces deux-là adoraient les récits de guerre, d’aventure et de courage. Et étant donné que Naruto et lui s’étaient retrouvé dans une multitude de situation dangereuses et épiques, il en avait à raconter. Il pouvait donc parler des heures durant, il pouvait être sûr que la jeune mère de famille et son fils étaient là pour tout assimiler. Parfois même, Tazuna venait s’asseoir avec une bière et écoutait lui aussi. Tous ce qui manquait pour que cette situation soit idéale n’était autre que la présence de Naruto, et d’Emiko par conséquent.

La rumeur que Naruto avait massacré tous les hommes d’une maison close car ceux-ci séquestraient des femmes depuis des années, sans omettre que c’était le procureur Uruguri à l’origine d’une telle chose, avait créé un vrai scandale. C’était un réseau de trafic humain sur la zone de Nami no Kuni qui s’était révélé, et tous les noms étaient sortis. La justice du petit pays était encore très jeune et désorganisée, et n’avait donc pas appréhendé les éventuelles exploitations des failles. Cette faiblesse avait permis aux trafiquants d’enlever des femmes, et malheureusement, celle de Naruto avait eu la malchance d’avoir un père l’ayant vendu à ces criminels. D’ailleurs, l’homme avait été placé en retenue par les autorités. Naruto leur avait ordonné via ses clones de le garder jusqu’à ce qu’il vienne lui-même lui faire justice. Etant donné son statut hautement privilégié, l’ordre avait facilement été pris en compte, et l’individu répondant au nom d’Atsu Tsukeiru attendait patiemment que le châtiment ne tombe.

Mais ce qui l’inquiétait n’était pas tous ces évènements au dehors, non. Ce qui l’inquiétait en ce moment était Naruto. Encore et toujours Naruto, ainsi que sa petite Emiko. En deux jours, les deux n’avaient pas quitté la chambre dans laquelle ils se trouvaient. Lorsqu’ils étaient arrivés chez Tazuna avec Emiko, la petite famille n’avait posé aucune question. L’odeur qu’ils sentirent, leur donnant une forte envie de rendre leur déjeuner, voulut tout dire. Bouleversée à ce qui pouvait être arrivé à leur jeune amie, Tsunami avait aussitôt donné une chambre à l’étage avec salle de bain. Naruto n’avait rien dit de plus que nécessaire, et fermant la porte à clé, il n’était depuis lors pas ressorti. Peu importe ce que les gens pouvaient dire sur le Namikaze, ce dernier n’avait jamais vécu le malheur de voir un proche vivre l’enfer. Surtout quand ce proche était en plus une amante. De sa longue expérience de vie, Jiraiya connaissait la douleur qui déchirait en ce moment le cœur de son filleul, qui devait se griffer lui-même jusqu’au sang en essayant de s’infliger une quelconque punition pour expier les fautes qu’il pensait les siennes. Pourtant, même s’il s’en voulait, Naruto n’était fautif en rien. Tout était la faute du père et de Uruguri. Il espérait seulement que Naruto et Emiko passent la page.

Car à l’étage au-dessus, couchés sur le lit, l’un en face de l’autre, Naruto et Emiko se regardaient. Se tenant la main, ils ne s’étaient pas lâché du tous ces deux derniers jours, mise à part lorsque Naruto se levait pour ouvrir la porte, et récupérer la nourriture posée à son seuil. Emiko avait été perdue. Elle avait été tellement perdue qu’entre ses larmes de fatigue et de tristesse, elle ne sentait même plus son corps. Elle ne sentait même plus son cœur battre, elle ne sentait même plus ses poumons se gonfler d’un air sain. Elle avait l’impression d’être morte… La seule chose qui la rattachait toujours au monde des vivants était cette sensation de chaleur dans sa main… La main de son Naruto, qui l’avait secouru, qui l’avait sauvé de cet homme l’ayant tellement déshonoré. Qui l’avait pris dans ses bras, pour partir loin dans les airs purs de l’extérieur. Il lui avait promis d’être toujours là maintenant… De ne plus jamais l’abandonner. Les larmes acides et douloureuses s’étaient alors changées pour des larmes chaudes, lourdes mais si agréable. Et ses lèvres… La douceur de ses lèvres, l’amour derrière ses caresses. Ces choses qui en si peu de temps, lui avait donné envie d’oublier qu’elle se sentait si sale.

Lorsqu’ils étaient arrivés ici, elle avait été réveillée. Malgré son état entièrement fermé après être sortie d’une vie de deux mois où elle était violée perpétuellement par toujours plus d’homme qu’elle ne connaissait pas, elle avait compris qu’elle se trouvait chez des personnes qui ne lui voulaient rien d’autre que du bien. Après avoir été amenée à l’étage, dans une chambre, elle avait alors été déshabillée par son Naruto, avant d’être emportée dans le premier bain chaud qu’elle n’avait jamais pris en deux mois. Fini les douches froides, fini les viols, fini toutes ces mains sales… Car ce furent les mains chaudes de Naruto qui la nettoyèrent partout, ce fut son corps contre lequel elle put se blottir. Et alors séchée, ce fut plus propre qu’elle ne se fut jamais sentie qu’elle s’endormit, nue, contre le corps nu du garçon qu’elle aimait. Aucun mot n’était sorti. Juste des gestes, juste le souffle de leurs respirations, le son de leurs baisers.

Et elle le regardait dans les yeux, maintenant qu’elle retrouvait pleinement ses esprits. Elle ne savait pas quoi penser. Elle voulait le frapper. Elle voulait le griffer. Le mordre pour lui arracher la peau et le faire souffrir. Elle voulait le haïr et le maudire de toute son âme pour l’avoir abandonné… Mais elle n’y arrivait pas. Elle n’allait jamais pouvoir y arriver. Car en dépit du fait qu’il n’avait pas été là pour la sauver dès le début, il était quand même venu. Il ne l’avait pas oublié. Il était revenu pour elle. Son rêve ; que son héros ne vienne la libérer et l’emporter avec lui loin, la prenant où il désirait, la gardant tout pour lui. C’était un conte de fée qui s’était réalisé sous ses yeux. Et c’était ça qui la faisait rêver et l’aimer que d’autant plus. Si elle était tombée amoureuse de lui après seulement un seul jour, elle avait eu la confirmation que ce rêve était réciproque, et par conséquent, n’en était plus un. Que tout était réel.

- Je t’aime, Uzumaki Naruto. Ne me laisse plus jamais.

Elle le dit simplement, sans rien de plus. C’était suffisant, surtout au sourire s’étirant sur le visage de son amour.

- Je ne te laisserais plus jamais, Emiko… dit-il avant de la serrer contre lui, lui caressant le dos. « Tu es à moi. Je t’aime ! »

Et elle, elle ne put s’empêcher de pleurer à l’entente de ses mots. C’était nerveux, elle n’y pouvait rien. Naruto se mit à rire gaiement, avant de couper ses sanglots par un baiser passionné. Prise de court en premier lieu, elle y répondit bien vite. Leurs caresses s’intensifièrent alors, Emiko commençant à gémir. Brisant le baiser, le Namikaze vint dévorer de baiser le cou de la jeune femme, et descendant encore plus bas, ce fut alors ses seins qu’il vint taquiner. Gémissant d’autant plus, Emiko posa ses mains sur sa tête, la caressant, alors qu’elle sentait ses mamelons être sucés par son amant sans retenue. « Naru-kun… ! Fais-moi oublier… Fais-moi tout oublier ! Je te veux là, maintenant ! » geignit-elle frustrée, ne désirant rien d’autre que d’être entièrement la sienne, à lui seul. À son Naru-kun.

Elle n’attendit pas longtemps avant qu’il ne s’installe entre ses deux jambes ouverte, et que n’entrant en elle sous son gémissement, elle ne commence réellement à oublier ces deux derniers mois sous un flot d’amour passionné. Et elle n’était absolument pas prête à ce qu’il sorte maintenant, comme elle serra sa taille fortement avec ses jambes.

Jiraiya, appuyé contre le mur dans le couloir, les bras croisé et calme, écouta l’ébat ente les deux jeunes avec un sourire attendri sur le visage. Quand il entendit Emiko gémir de façon répétée, sans doute sous les venues de Naruto en elle, il décida alors de quitter l’endroit, et de laisser leur intimité aux deux amoureux.

Il n’était pas un simple pervers idiot après tout… Il était un SUPER-pervers, il valait donc mieux que ça ! Pour une fois, il pouvait donc faire preuve de compréhension.

***

« Où est ma fille !? Où est ma belle Emiko ? » hurla Kazuyo Atsu en arrivant en panique dans la maison de Tazuna, suivie de ses trois enfants. Elle avait été prise de panique lorsque la police avait frappé à la porte de chez eux, investissant la maison, deux jours auparavant. Naruto Namikaze les avait quittés que déjà quelques heures après, des agents de la sécurité venaient à leur tour. Ils avaient émis un mandat d’arrêt pour Tsukeiru, et l’avait emporté. D’un autre mandat, ils avaient été autorisés leur maison pour rechercher d’éventuelles preuves. Toute cette situation pour les quatre Atsu avait été perturbante et humiliante. Ils avaient perdu Emiko, et maintenant, étaient traités comme la famille d’un criminel.

Aucun d’eux n’avait dormi la nuit ayant suivie, préférant regarder les informations sur les chaines télévisées. Car en quelques heures, des dizaines et des dizaines de noms avaient été découvert, liés à un long réseau de trafic humain basé en Nami, et partant pour de nombreux pays. Et en pensant que leur père ou mari avait été lié, directement et indirectement à ces individus, qu’il leur avait donné Emiko, leur incitait à débarquer au commissariat et de le tuer lentement. Et ils avaient donc passés deux jours horribles, à angoisser et se reprocher d’avoir abandonné Emiko… Même de s’être retourné contre elle. Kazuyo brûlait de haine envers son « mari ». Elle avait supporté toute une vie avec lui, elle avait accepté de lui donner des enfants, elle avait tout accepté, de réprimer sa vie et sa joie de vivre… et lui, lui, avait vendu sa propre fille à des proxénètes. Sachant qu’elle allait en devenir folle si elle ne faisait rien, elle s’était levée sous l’étonnement de ses enfants, partant pour le commissariat avec la lame qu’avait planté Naruto Namikaze dans leur table, dans l’unique but de s’en servir pour égorger et poignarder elle-même Tsukeiru.

Mais elle fut lamentablement maîtrisée par les policiers. Ces derniers la suspectèrent dès qu’elle fut entrée dans le bâtiment, et lorsqu’elle se dirigea vers les cellules de garde à vue, courant lorsqu’ils la remarquèrent en possession d’un couteau de ninja, ils lui barrèrent la route. Elle avait hurlé à la mort, à son envie de justice envers le monstre sans cœur qu’était Tsukeiru pour avoir prostitué sa fille. Les agents présents furent compréhensifs, et en total accord avec elle, quand bien même les ordres donnés venaient de Naruto Namikaze lui-même. Ce fut de la sorte qu’elle se redirigea chez Tazuna, après que les policiers lui eurent révélé qu’en cas de demande d’information, le héros de Nami no Kuni logeait là-bas. Et elle s’en retrouvait à supplier dans un cri désespéré la présence de sa fille.

Elle s’écroula en pleurs dans le hall d’entrée, alors que Tsunami et Tazuna vinrent de suite, attirés par le fracas. Ils s’empressèrent de venir aux côté de Kazuyo, qui soutenue par ses enfants, vidait toutes les larmes de son corps. Reconnaissant une de ses amies, Kazuyo posa les mains sur les épaules de Tsunami. « Tsunami-chan !! Dis-moi que mon Emiko-chan va bien ! Je t’en supplie, dis-moi qu’elle est ici avec Naruto-sama !! » Tsunami fut prise de court, regardant son père, puis les enfants de Kazuyo, qui avaient l’air de se contenir émotionnellement. Elle s’adressa ensuite à l’ainée des trois enfants. « Hitomi-chan, s’il-te-plait, soit gentille et amène donc ta mère dans le salon. » Hitomi Atsu acquiesça, et rassurant sa mère bouleversée par quelques caresses, elle s’occupa de la guider jusque sur le canapé dans le salon.

Le petit frère de Hitomi, Hiro, remarqua aussitôt la personne dans la salle. « Vous êtes Jiraiya des Densetsu no Sannin ! » attirant l’attention sur l’homme, qui, assis négligemment sur un siège de la salle, semblait fumer un encens de très longue taille. L’air absent, ce dernier ne fit que hocher la tête, s’occupant de regarder la pauvre mère de famille au cœur brisé. Elle avait perdue à la fois son mari, une vie stable, et elle était terrorisée à l’idée de perdre sa fille aînée, qu’elle semblait aimer encore plus que sa propre âme.

Pendant les quelques minutes qui passèrent, Tsunami et Hitomi s’occupèrent de consoler du mieux qu’ils pouvaient Kazuyo, ce qui fit son effet, comme elle arrêtait progressivement ses sanglots. Quand le silence revint, la pauvre mère serrée dans les bras de Tsunami, Jiraiya décida d’intervenir. Il souffla un imposant nuage de fumée. « Yare, yare… Et si nous arrêtions les situations mélodramatiques pour une fois ? ». Lorsqu’il vit que les gens présents le regardaient, il se permit un sourire amusé. « La petite Emiko est la haut, en train de s’amuser avec son amoureux depuis un certain temps déjà... M’est avis que cette histoire est déjà oubliée pour elle, maintenant que Naruto est de retour, et que les vilains méchants sont morts ou derrière les barreaux. »

Le ton sarcastique et négligeant de l’homme ne plut à personne, mais Kazuyo l’oublia vite, préférant s’intéresser au contenu des paroles de Jiraiya des ninjas légendaires.

- Amoureux ? S’amuser ? questionna-t-elle, sa voix encore légèrement tremblotante.

- Ouais. Pourquoi croyez-vous que mon élève soit revenu ici ? Il tenait spécialement à revoir Emiko. Dans tous les cas, ils sont là-haut. Ils devraient descendre aujourd’hui si je ne me trompe pas. Je ne veux pas imposer mes décisions, mais Tsunami-san, j’imagine que vous ne serez pas opposés à ce que la petite famille ne loge ici pendant quelques jours… le temps que cette histoire soit complètement élucidée. N’est-ce pas ?

Tsunami acquiesça silencieusement. Jiraiya avait raison, elle l’aurait proposé, étant donné que malgré la différence d’âge d’une quinzaine d’année entre elle et Kazuyo, les deux mères s’étaient rencontrées à l’époque où Inari n’était pas encore né, et avaient sympathisé. Elles étaient amies depuis. Mais alors qu’elle s’apprêtait à assigner des chambres aux Atsu pour qu’ils puissent loger chez eux – A la joie de Inari qui désormais, aimait beaucoup les invités – ils entendirent des bruits de pas grincer dans l’escalier.

Et Naruto apparut alors, tenu au bras par une Emiko habillée légèrement, la cape orange de Naruto par-dessus. Elle sourit, et à la vue de Kazuyo et ses enfants, elle sembla si sereine que l’on put croire qu’elle n’eut jamais vécu deux mois exploitée dans une maison close. Naruto l’amena lentement dans la salle, sous les yeux de ses occupants silencieux. Assise sur le canapé, Kazuyo fixait sa fille, les larmes lui revenant aux yeux, et finalement s’élança vers elle pour la serrer fort contre elle. « Mon bébé ! » dit-elle avec joie, et Naruto s’éloignant sur le côté, Emiko répondit alors à l’étreinte de sa mère, les larmes se mettant à couler. « Kaa-chan… » Naruto partit s’installer à côté de son maître, dans le coin de la pièce à l’écart, tandis que les retrouvailles entre Emiko et sa famille se déroulaient.

- Elles sont identiques, n’est-ce pas ? s’exprima Naruto en croisant les bras, tandis que Jiraiya continuait à fumer son encens. « Je serais tenté de dire que tout fini relativement bien mais… »

- Mais ce n’est malheureusement pas le cas, compléta Jiraiya, avec un ton las. « Les choses ne se finissent que rarement bien, hélas. Cette fois, tu as eu beaucoup de chance. Si elle était morte, tu aurais vécu ta toute première perte. »

Naruto observa sans rien dire Emiko accorder un pardon total à ses frères et sœurs, avant de les serrer dans ses bras en riant et pleurant. Le plus important était qu’elle vivait, en effet. Il ne préférait pas imaginer sa mort, car il ne supportait pas de penser que son amante pouvait mourir par sa faute. Pour lui, tout cela n’avait démarré que par son initiative. S’il n’avait pas incité Emiko à rentrer chez elle et donc, revoir son père, rien de ceci ne se serait passé. C’était encore pire de penser qu’elle avait été séquestrée et abusée parce que l’on avait convoité l’argent que lui-même lui avait versé. Il lui avait offert un cadeau maudit. Jamais il n’allait être capable de se pardonner une telle chose.

- Encore en train de t’auto flageller ? lança ironiquement Jiraiya, sous le manque de réaction de Naruto, se faisant justifier le proverbe « qui ne dit mot consent ». « Sincèrement, tu n’as pas changé, mon cher filleul... Tu restes au fond toujours le petit idiot téméraire pensant inconsciemment que le monde tourne autour de toi. Mais il ne tourne pas vraiment autour de toi, Naruto. Il est juste sensible. Sensible à chaque acte que tu feras, et il évoluera en fonction de tes choix. »

- Comme le hasard, répondit alors Naruto, sa réplique sonnant comme une affirmation.

- Non, pas le hasard, gaki. Le hasard n’est qu’un terme pour regrouper des milliers et milliers de conjectures possibles et prévisibles. C’est la probabilité, Naruto. Le monde évoluera avec les informations les plus précises, avec les choix les plus flagrants et les plus importants. Il évoluera avec les évènements les plus ciblés, mais par-dessus toute cette probabilité qui fait qu’un homme peut prévoir l’avenir, il reste encore cette part d’improbabilité, d’imprévu, qui fait que le monde n’est pas composé de dieux, mais surtout de ninjas.

- C’est philosophique…

- C’est surtout humain. La philosophie est l’art d’exprimer, d’ordonner, puis de conceptualiser une façon de penser. Le simple fait d’exister est philosophique, mon jeune apprenti.

Naruto l’écouta sans rien dire. Le côté de Jiraiya le plus attrayant restait son côté penseur, son côté fondateur. Avec des privilégiés tel que lui ou son père, ce côté se manifestait, révélant alors un homme véritable qui avait une expérience de vie immense et un acquis insoupçonné au premier regard. Ce puits de savoir, d’expérience et d’intelligence qui faisait que Jiraiya avait réponse et connaissance sur presque tout, un avis à donner sur chaque sujet, des arguments et des idéaux politiques complexes. Être avec un homme tel que Jiraiya revenait à s’assurer survie et stabilité. Car derrière ses airs pervers et idiot se cachait le ninja cultivé et malin, le véritable ninja de niveau Kage, celui qui avait une parfaite maîtrise du corps et de l’esprit.

- Ton amoureuse t’appelle, prévint Jiraiya avec amusement, en voyant Emiko se retourner vers eux et intimer à son filleul de venir.

- Bizarrement, tu es dans le même cas avec sa mère, Ero-sensei… répondit Naruto en se levant, et voyant Kazuyo faire signe à Jiraiya.

Le Myobokuzan no Sennin gloussa, avant de lui aussi se lever. Quel genre de gentleman serait-il s’il ignorait les appels d’une dame ? Encore plus si cette dame était une Emiko Atsu de cinquante ans. Trop tentant.

La fin de journée et la soirée qui s’en suivirent furent des plus belles de la famille Atsu.

***

Un mois plus tard.

Un énième soleil monta haut dans le ciel, illuminant l’océan de mille vaguelettes scintillantes. La lumière dissipait les ombres de la nuit, et changeait les nuages sombres et difformes pour des silhouettes blanches et poétiques, voguant dans les cieux au gré des vents marins. La terre et les hommes se réveillaient avec l’astre du jour, signalant alors l’aube d’une nouvelle journée toujours plus douce et joyeuse que la précédente. C’étaient ces pensées enchanteresses qui occupaient l’esprit d’un Naruto Namikaze le matin. La tête tournée vers la fenêtre, Naruto était couché sur son lit, alors que s’étendait devant lui la ville portuaire en Nami no Kuni. Emiko dormait à point fermé, blottie contre lui, tout aussi nue qu’il ne l’était – après une nuit qui était à son habitude : merveilleuse mais épuisante…

Un mois maintenant, que lui et son maître s’étaient posés en Nami. Ils ne l’avaient jamais prévu au départ. Mais certaines choses avaient fait qu’ils y étaient restés, en pause de voyage, bien que le moment de partir fût arrivé. Jiraiya avait accepté de rester ici pour que Naruto puisse un peu vivre après les évènements qui étaient arrivés en série. Le changement d’une vie de haine à une vie de répit, de cette vie répit à une vie plongé dans la guerre. Une vie compliquée, mais à la fois tellement enrichissante. Il s’était vu grandir plus vite qu’il n’aurait dû, il avait mûri au milieu de l’action, et il avait rencontré deux femmes qu’il avait fait siennes, pour le meilleur et pour le pire.

Il ne leur avait pas menti. Il avait parlé d’Emiko à Mei, et réciproquement, avait parlé de Mei à Emiko. Quel n’avait pas été son soulagement avec Mei lorsque celle-ci n’avait vu aucun problème à le partager, tant qu’il l’aimait réellement. Lorsqu’Emiko avait répété la même chose, il avait ressenti un apaisement d’une rare intensité. Il avait eu peur qu’avec ce qui lui était arrivé, Emiko ne refuse une telle chose. Cette dernière avait balayé négligemment une telle supposition. « Quelle personne irait refuser son ange gardien ? » avait-elle dit avec amusement. Elle était sûre de vouloir être sa femme. Elle se considérait déjà comme sa fiancée. Lui caressant le visage en repoussant quelques petites mèches sur les côtés, il la contempla dans son sommeil, se promettant de lui acheter une jolie bague pour qu’elle puisse sautiller de joie en sachant qu’elle était officiellement sa fiancée. C’était amusant après tout. La jeune femme allait presque jusqu’à l’idolâtrer. Elle avait même fait tailler un kimono orange, dont les extrémités brodées de flamme noires et le tourbillon dans le dos, lui rappelait sa cape. L’orange lui seyait d’ailleurs à ravir, même s’il n’appréciait pas les regards des fois trop captivés des hommes lorsqu’elle passait dans les rues. Il ne parlait même pas des avances des plus audacieux.

Ce derniers mois, il s’était passé beaucoup de chose. Kazuyo Atsu avait finalement quitté son mari dès le premier jour, et entamé des procédures de divorce. En trois jours, avec un appui cette fois réel de la justice des affaires familiale, elle avait réussi à obtenir les papiers officiels. Avec ce qu’avait fait Tsukeiru à sa fille comme argument de poids, sans compter que Tsukeiru était absent pour se défendre, encore détenu en garde à vue, à l’attente de sa peine. Après avoir été mariée sans amour pendant des décennies, autant dire que Kazuyo voyait une nouvelle vie s’étendre devant elle. Auparavant, jamais elle n’avait eu le courage de faire ça, comme sa famille dépendait de l’argent de Tsukeiru, mais ces jours-ci, sa fille étant millionnaire et Naruto Namikaze étant encore plus riche, elle savait qu’elle n’avait plus à se soucier d’un toit où loger. A la fin de la procédure, les Atsu, femme et enfants, ne s’appelaient plus comme tel. Ils étaient les Tsuhi, le nom de jeune femme de Kazuyo. Le nom était à tonalité noble, aussi, Naruto et Jiraiya questionnèrent Kazuyo quant à ses origines. Cette dernière était en fait la dernière descendante d’une ancienne famille noble du pays du feu, qui s’était éteinte avec la faillite de son père il y avait trente ans. C’était pour fuir ce déshonneur que les Tsuhi étaient partis à Nami no Kuni, où ils avaient marié leur fille au fils des Atsu, une famille bourgeoise de la ville, en espérant s’élever socialement avec cette liaison. Manque de chance, une épidémie tua les parents avant que ceux-ci n’en profitèrent.

Lorsqu’elle avait repris son ancien nom, en vertu des lois impartiales de la justice du pays des vagues, les yeux de Kazuyo avaient repris cette joie pétillante qu’elle avait perdue bien longtemps avant dans le passé, lorsque le destin de sa vie avait été scellé avec un mot « profit ». Naruto avait envie de rire en pensant à l’une des raisons du pourquoi Jiraiya avait si facilement accepté de rester ici, lui qui était pourtant le dernier des hommes à être capable de rester au même endroit trop longtemps. Il avait été captivé par Kazuyo. Au départ, Naruto s’en était moqué, étant donné le côté pervers et névrosé de son maître. Dans toute sa vie, Jiraiya n’avait pas été homme à aimer, surtout pas après ses nombreux chagrins d’amours et son abandon avec Tsunade. D’un côté, un homme qui intérieurement, ne rêvait qu’à trouver une femme pour lui, mais s’échappant dans des activités idiotes pour oublier, et de l’autre, une femme qui après avoir vécu une vie banale et moche, revivait à chaque bouffée d’air frais pour profiter au maximum de chaque plaisir de la vie. Les deux adultes n’avaient pas pris longtemps pour faire connaissance. Naruto les avait quelques fois espionnés, et il ne pouvait s’empêcher de rire aux larmes en voyant un Jiraiya timide et hésitant. Il ne pouvait pas dire que les deux s’aimaient, car ils étaient encore trop étrangers à tout ce panel de saveur, mais ils s’aimaient beaucoup.

- Hmm Naru-kun…

L’étreinte d’Emiko se resserra autour de lui, alors qu’il perçut entre les paroles qu’elle avait dans son sommeil, des petits gémissements. Elle avait l’air de bien rêver. Gloussant légèrement, il resserra légèrement ses bras autour d’elle avant de venir lui donner de petits baisers. Lentement, elle ouvrit les yeux, en sentant quelque chose sur ses lèvres. Elle se rendit compte que c’était en fait le sujet même de ses rêves qui l’embrassait tout en la serrant contre lui. Elle ne put s’empêcher de faire un grand sourire. Dieu qu’elle aimait ce genre de réveil. Elle en avait presque oublié que c’était aujourd’hui même qu’il repartait.

- Promets-moi que tu vas revenir Naru-kun ! gémit-elle en ne le serrant que plus fortement.

Il fut légèrement surpris à cet assaut subite, mais ne répondit qu’en posant sa main sur le sein gauche de Emiko. « Andouille, réponds à ma question ! » continua-t-elle en rougissant, pensant tout d’abord qu’il voulait juste écarter les questions. Quand cependant, elle vit une lueur bleutée émaner de la paume de la main de son blond et que cela la piqua presque imperceptiblement, elle se tue. Quand il retira sa main, elle avait une petite marque tatouée composée de quatre kanji sur le sein. D’un regard perplexe, elle exigea une réponse de son amant. Celui-ci se mit à rire, et lui vola un baiser fougueux auquel elle ne put que répondre. Quelques secondes après, il s’expliqua.

- Je suis Naruto Namikaze, le Nidaime Kiiroi Senko, Miko-chan, dit-il en usant d’un diminutif qu’il aimait utiliser sur Emiko. Miko signifiait prêtresse. Il trouvait ça mignon d’associer ce terme avec le visage angélique de sa future femme. « D’habitude, je mets ce sceau sur le parchemin collé sur le manche de mes kunais. Mais je peux aussi le graver sur autre chose que des parchemins. Ton corps est le seul avec celui de Mei-chan sur qui j’ai gravé ce sceau. Ainsi, je pourrais te rejoindre instantanément, où que tu sois dans le monde. »

Elle acquiesça, tout de même contrariée du départ de son Naru-kun, visible à la petite moue sur son visage. Vite évincée par les baisers du blond. Et puis, elle n’était pas sans connaissance de Naruto. Lorsqu’elle avait été libérée de Kira Uruguri et de son réseau de proxénétisme, elle avait rattrapé tous ce qu’elle avait pu manquer de l’actualité. Elle avait donc découvert que son homme était mondialement connu pour un haut fait de guerre en Mizu no Kuni. Elle n’était pas aussi idiote que les autres pour croire aux rumeurs du guerrier sanguinaire ayant tué avec plaisir plus de mille personnes. Surtout quand l’auteur de ce « méfait » lui avait expliqué que c’était la guerre, et que s’il n’avait pas agi, il aurait été tué comme tous les autres combattants qui ne cherchaient justement qu’à un pays en paix. Elle partageait donc sa façon de voir les choses, même si elle ne connaissait rien à la guerre et aux ninjas. Tant que son Naru-kun restait lui-même, et vivant, égoïstement elle se fichait bien du reste.

- Comment est-ce que je peux t’appeler ? Il y a un moyen, non ? demanda-t-elle avant d’être coupée dans sa parole avec un énième baiser de son homme.

- Je vais t'apprendre… dit-il avec amusement, alors que leur interaction s’intensifia.

Emiko rit légèrement, sachant que même si c’était vrai, la réplique avait aussi un double sens. De toute évidence, elle allait avoir un très bon réveil.

***

- Tu en as mis du temps, gaki ! s’exclama Jiraiya, alors que tout le monde se trouvait à l’entrée du grand pont de Naruto.

Ils avaient attendu Naruto et sa fiancée, les deux ayant tardé à la maison de Tazuna, qui avait finalement été la maison des deux ninjas et des Tsuhi également ce dernier mois. Un mois merveilleux, aucun d’eux ne pouvaient le démentir. Ils avaient bel et bien formé une grande famille. Mais même les choses merveilleuses étaient susceptibles de prendre fin, et le temps était réellement venu pour les deux Konoha-nin de quitter le pays. Jiraiya était resté trop longtemps à Nami, et il le savait. En tant que pilier de l’espionnage de Konohagakure, il avait des responsabilités, et il avait aussi son rôle de sensei à remplir. Car l’enseignant de Naruto ne s’en tenait pas qu’au ninjutsu. En voyageant, il lui montrait lui-même l’identité du monde, de chaque pays, chaque ville et village. Ils ne pouvaient plus rester ainsi. Malheureusement.

Naruto et Emiko, main dans la main, rejoignirent sereinement le petit groupe, qui les regarda marcher jusqu’à lui. Tout le monde souriait gaiement malgré les séparations. Leur vie avait changé du tout au tout depuis un mois. Tsukeiru Atsu avait été jugé finalement, Emiko convainquant Naruto de ne pas s’abaisser à le torturer et le tuer lui-même, que l’homme qu’elle ne considérait maintenant plus que comme un inconnu n’était même pas digne de mourir de sa main, qu’il n’en valait absolument pas la peine. C’était une ironie du sort pour Naruto, étant donné qu’il avait plus de mal à tourner la page qu’Emiko. Car cette dernière avait déjà outrepassé tant bien que mal tout l’enfer qu’elle avait vécu. Quand il l’avait interrogé dessus, elle lui avait répondu que chaque chose horrible dont elle avait pu se rappeler avait été masquée puis effacée par une scène d’amour entre elle et lui. Il avait d’abord été perplexe, comme il avait du mal à croire qu’elle pouvait autant l’aimer… mais il avait eu clairement la preuve des dires de son amante au vu du mois qu’ils avaient passé. Aujourd’hui, Tsukeiru Atsu purgeait une peine de vingt-sept ans de prison ferme, à travaux forcés, pour rembourser avec les bénéfices les cent mille ryos qu’il avait volé sur le compte assigné à Emiko Tsuhi. Il en avait donc sans doute pour toute sa vie. De même pour les centaines de membres du réseau de proxénétisme démasqués, dont les peines variaient entre vingt et quarante ans ferme, pour prouver à tous que la justice naissante du pays des vagues ne plaisantait pas.

- Je sais que vous brûlez de passion l’un pour l’autre, gaki, mais pensez à insonoriser la pièce lorsque vous vous envoyez en l’air. On y a eu droit toute la nuit et toute la matinée au gémissement de la demoiselle. Vous êtes comme des lapins ! lança Jiraiya, voulant faire passer ça comme un reproche.

Tout le monde se mit à rougir en repensant à tous les gémissements qu’ils avaient entendus de Emiko. Et mis à part Inari qui était encore un peu trop jeune pour être réellement réceptif à de telles choses, leur température à tous avait dépassé les seuils. Autant dire qu’aucun d’entre eux n’allait plus regarder Emiko de la même façon maintenant… Mais les plus gênés restaient tout de même les deux concernés. Comment pouvaient-ils savoir que tout le monde entendait ? Comme c’était la dernière nuit, ils avaient juste cherché à en profiter le plus…

- Tais-toi, Ero-sensei ! rétorqua Naruto sans s’arrêter de rougir. « Et d’ailleurs, comment oses-tu parler ! Comme si je ne t’avais pas grillé avec la mère d’Emiko-chan !! »

Ils furent tous ahuris, alors que les regards fusèrent vers Kazuyo, maintenant d’un rouge très foncé.

- Maman !? Ne me dis pas que tu l’as laissé te toucher !? s’écria Emiko, outragée.

- Allons poussin… Tu sais bien qu’à mon âge, on ne fait plus que vieillir… Et comme Jiraiya-sama était si gentil… hésita Kazuyo, avec un sourire gêné et le doigt à la bouche pour essayer de passer la plus innocente possible.

Mais peu importait les apparences. Ce qui était dit, était dit.

- Oh mon dieu !! Ma mère… avec ce pervers ?! Je… Je suis choquée… continua Emiko, d’un air qui passa plus théâtral que dramatique.

Jiraiya rigola, avant de bomber le torse. « Ma chère petite, ta mère était seule, et se devait de trouver un homme, un vrai ! » Puis il commença à faire sa danse Kabuki ridicule, des sons d’instrument en fond qui venaient de nulle part. « C’est à ce moment précis qu’arriva, le puissant et séduisant Myobokuzan no Sennin, le séducteur de femme, le vaillant et intrépide guerrier, Jiraiya-sama !!! »

- Jiraiya-sama, vous êtes si fantastique !

Mis à part Kazuyo qui adora la prestation, tout le monde observa avec un air impassible l’homme absolument ridicule. « Nul. » dirent-ils tous en même temps, alors que Jiraiya tomba au sol en pleurant comme une petite fille, humilié par un tel échec. Et tandis qu’ils ricanaient tous au spectacle, Naruto poussa un soupira résigné, avant de s’avancer.

- Et bien… Il est temps de se dire au revoir, prononça le jeune Namikaze. « Nous nous reverrons bientôt. Portez-vous bien jusque-là. »

Il fut coupé par Emiko, qui l’embrassa. « Au revoir Naru-kun. Ne te mets pas en danger. » tonna-t-elle sévèrement. Naruto acquiesça doucement, avant de se diriger vers son maître – ce dernier s’étant relevé, et l’attendant un peu plus loin.

- Prêt, gaki ?

- Je suis prêt.

Jiraiya hocha la tête, et ils commencèrent alors à quitter le pays. Jiraiya se retourna une seule fois pour échanger un regard avec Kazuyo, puis souriant, il n’en remarcha devant lui que de plus belle. « Elle aime mes livres et mes danses ! Cette femme est magique… »

***

Naruto et son maître avançaient le long d’une route du pays du feu, et s’ils avaient l’air sans garde et détendu, presque nonchalant, fou était celui qui décidait de se fier aux apparences. Les deux hommes étaient préparés à chaque mouvement, chaque approche, tout comme les deux ninjas qu’ils étaient. Même en temps de paix subsistait le danger, particulièrement chez les ninjas. Cela ne faisait même pas un jour qu’ils avaient franchi le grand pont de Naruto, et le Namikaze n’avait même pas relevé son nom. Entre l’adulation quasi-divine des villageois à son égard et ses complexes du héros, il ne devait pas commencer à se sentir surpris maintenant. Surtout pas quand cela faisait quatre ans que Naruto Uzumaki, puis Naruto Namikaze, risquait sa vie dans des aventures et des quêtes stupides et dangereuses, amassant durant ces dernières gloire, argent et renommée…

Mais c’était comme ça qu’il vivait. Il avait appris à jouer avec sa vie comme aucun autre, et honnêtement, il ne pouvait pas cacher qu’il aimait ça. Des combats et des combats, une vie de combat, pour finir sur le bord d’une route à marcher et faire du tourisme tout en parlant philosophie et politique avec un maître futé qui se révélait aussi être son parrain. Une vie qui bougeait, mais une vie plaisante, à laquelle il s’était habitué. Car ses seuls biens se trouvaient être son argent, ses armes et son corps – de quoi être minimaliste. Pas qu’il allait refuser de reprendre une vie sédentaire, le jour où son voyage initiatique avec Jiraiya serait terminé.

- Sensei, puis-je te poser une question très personnelle ? demanda alors Naruto, en se tournant vers son maître.

L’homme lui rendit son regard. « Bien sûr, vas-y. » répondit-il, n’étant pas dérangé à l’idée de parler à Naruto. Naruto était sa seule famille. Mieux encore, Naruto était comme son propre fils, et il était bien le seul dans le monde qui pouvait se vanter d’avoir la confiance absolue du Myobokuzan no Sennin, Jiraiya. Seuls les parents de ce dernier avaient été aussi proches de lui.

- C’est à propos de la mère d’Emiko-chan. Kazuyo-san.

- Qu’est-ce qui te turlupine autant que ça à propos d’elle ? questionna alors Jiraiya.

- Ce n’est pas tant elle en fait. Enfin si, c’est elle, mais aussi toi, sensei, prononça alors Naruto sous le haussement de sourcil de son parrain. « Je veux dire, tu comprends… Tu as cinquante-cinq ans, et depuis plus longtemps que je ne te connaisse, tu n’as jamais été aussi proche d’une femme. Enfin, sentimentalement je veux dire. »

- Je peux en dire autant de toi Naruto. Tu me ressembles beaucoup plus que me ressemblait Minato. Depuis quand as-tu décidé de regarder ailleurs que la petite Sakura ?

Naruto se tue, alors qu’apparut instantanément l’image de Sakura dans sa tête. La fille dont il avait été éperdument « amoureux ». Il ne savait pas comment interpréter cet ancien côté de lui. S’il devait en rire, ou avoir honte. Car il ne pouvait pas cacher que son intérêt pour la Haruno avait étrangement tourné à l’obsession, sa sur-affection prenant des tournants ridicules, pour ne pas dire qu’il était devenu un fan-boy. S’il pouvait effacer des passages du passé, cela ferait longtemps que le sien et les mois d’Emiko lors de son retour à Nami seraient tous deux définitivement disparus.

- Tu viens de comprendre Naruto. Toi tu as eu de la chance de tomber sur deux filles merveilleuses dès ton âge, tout en étant loin de Konoha pour t’épanouir de ton propre chef. Moi, je n’ai jamais eu cette chance. C’est seulement quand je t’ai vu avec Emiko, et voyant que Kazuyo était là, seule, que j’ai réalisé que… Jiraiya bloqua sur sa phrase, comme s’il chercha ses mots. Naruto attendit qu’il ne finisse. « …Que je n’étais pas encore réduit à un pauvre vieux qui ne faisait plus que regarder les jeunes. Je ne vais pas dire que je suis amoureux d’elle bien sûr… La seule expérience d’ordre sentimental que j’ai eu avec les femmes sont les poings de Tsunade-hime. Mais Kazuyo, elle est… Elle est comme ton Emiko-chan. Elle est douce mais bien vivante. Elle aime le bonheur, elle est innocente. Et elle a beau être une civile et ne pas connaître les ninjas plus que ça, je la trouve captivante. »

- Je vois… proféra lentement Naruto, avant d’esquisser un grand sourire amusé l’espace d’une seconde. Jiraiya ne rata absolument pas l’expression de son filleul.

- Pourquoi souris-tu gaki ? demanda Jiraiya en fronçant les sourcils. Lorsque son filleul pensait, il était très difficile de le cerner, pour ne pas dire impossible. Son statut du plus imprévisible ninja de Konoha était toujours d’actualité.

- Hein ? Sourire ? Moi ? Tu es sûr ? répondit Naruto, alors que ses grands yeux bleus innocents clignaient comme ceux d’un hibou.

Jiraiya le regarda d’un œil critique, n’étant absolument pas dupe. Naruto décida tout de même de s’exprimer. « Ce n’est rien sensei. C’est la façon dont tu as parlé d’elle. L’admiration et l’affection dans ta voix. Ça ne trompe pas du tout. Même si tu cherches à le nier, tu as craqué sur elle. » Jiraiya poussa aussitôt un soupir à cette réplique, mais Naruto le reprit aussitôt. « Ne soupires pas comme ça, stupide Sennin ! Ce n’est pas parce que tu as passé ta misérable vie à te saouler dans des bars louches que tu vas abandonner d’office une telle opportunité quand même ? Kazuyo-san a l’air de t’aimer énormément aussi ! Pourquoi ne pas la revoir ? »

- Ce n’est pas mon genre gaki. Je préfère rester dans des relations simplement physiques, comme ça, si la femme te quitte, tu n’auras rien perdu.

- Foutaise, rétorqua aussitôt Naruto. « Tu n’as pas le courage d’aller de l’avant parce que tu as été découragé par Baa-chan, comme je l’aurais été avec Sakura si tu n’avais pas été là pour me sortir de ce village minable. »

- Ne parles trop mal de Konoha Naruto, ça reste notre village.

- Et toi ne change pas de sujet, sensei… répliqua de nouveau Naruto. « Tu me dis que je me fais du mal moi-même en me persuadant que je suis le fautif, mais dans ce cas tu n’es pas mieux. Même si j’aime Tsunade-baa-chan comme ma mère, je ne pourrais jamais lui pardonner le fait qu’elle a rejeté quelqu’un comme toi. Pourquoi ne pas saisir ta chance ? » insista alors Naruto avec un ton soucieux.

Jiraiya le regarda avec un sourire attendri. Il se sentait bien lorsque Naruto lui-même s’occupait de lui comme ça. Pourtant, peut-être Tsunade l’avait-elle repoussé toute sa vie comme Sakura l’aurait fait avec Naruto, tous n’était pas uniquement la faute de la Senju. Lui aussi pouvait être méprisable par ses manies libertines et irresponsable. Il n’était pas tout blanc.

- Je respecte ton avis Naruto, et je te remercie de ton soutien. Je sais que cela pourrait être idéal de me rapprocher de Kazuyo, et qu’elle ne désire que ça. Moi aussi, j’aimerais. Mais c’est plus compliqué que ça. J’ai cinquante ans gaki, je n’en ai plus quinze ou vingt comme toi et tes chéries. Ma vie est derrière moi maintenant, même s’il me reste encore du temps. Et puis, j’ai voué toute mon existence à aller de contact en contact dans l’intérêt de Konoha, sans ne faire rien d’autre qu’espionner et écrire quelques livres. Ma vie elle-même n’est qu’une succession d’échec et de choses inintéressantes. Je ne suis pas un « super-ninja », je ne suis pas une lumière ou un héros, comme toi et ton père. Moi je suis juste un souvenir, une relique de votre existence.

- C’est défaitiste sensei…

- C’est juste réaliste, coupa Jiraiya, beaucoup plus sérieux. « Il va falloir t’y faire. »

- Ce n’est pas la réalité ça, c’est TA réalité. Que cherches-tu à prouver en te gâchant la vie ? C’est ridicule ! lança Naruto avec agressivité.

- TAIS-TOI NARUTO ! hurla spontanément Jiraiya. « Peu importe ce que tu diras, rien, absolument RIEN ne changera le fait que je suis comme je suis, un ninja qui pense comme un ninja et qui fait son devoir. Il y a trop de choses qui font que je ne peux pas fréquenter Kazuyo Tsuhi, premièrement parce que je ne suis qu’un imbécile, ensuite que je suis un vagabond, et enfin, qu’en dépit du fait que je sois un soldat avec du sang sur les mains, je suis aussi très recherché et que je veux tout pour elle sauf être ma faiblesse ! » Sa leçon donnée, Jiraiya se tue et continua à marcher, Naruto légèrement en retrait.

- Cette conversation s’arrête là. On a un prochain contact à retrouver, termina alors Jiraiya.

Naruto n’en rajouta plus, attristé par l’obstination de son maître. Il avait de la peine pour lui, maintenant qu’il voyait que l’homme taisait le moindre soupçon d’amour pour l’enfermer et le sceller dans son cœur, préférant se tuer à petit feu que de rendre une femme heureuse. Pourtant, de ce qu’il avait vu ce dernier mois entre les deux cinquantenaires, Jiraiya aurait pu faire de la mère d’Emiko une femme très heureuse.

Quelle déception.

[1] Quelques passages de ce chapitre sont légèrement érotiques. Du fait de leur légèreté acceptée par la charte du site (Statut -16I toléré) et de leur importance dans le rythme et la cohérence, ils ne seront pas coupés comme je le fais habituellement pour WoN.



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