Fiction: Dans la tourmente de l'adolescence

Karin entre au lycée et confie tout ce qu'il lui arrive à Tayuya, son journal intime. Tous ses problèmes avec Sasuke, l'adolescent dont elle est folle amoureuse, les rappochements entre ses amis et l'accident... Surtout l'accident et ses conséquences désastreuses...
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hane-chan (Féminin), le 08/02/2012
Depuis le temps que j'avais envie d'endosser le rôle de Karin, d'écrire comme si j'étais elle ! Et voilà, c'est fait, avec cette fiction qui m'est venue un jour comme ça...



Chapitre 5: Dans la tourmente de l'adolescence 5



- Alors, qu'est-ce que tu deviens ? Ca fait un moment déjà que l'on ne s'est pas parlé, je m'inquiète pour toi.

- Juugo... Vous me manquez tant ! Je n'en peux plus !

À l'autre bout du fil, Juugo soupira. Il savait pertinemment que pour rien au monde Karin n'aurait avoué cette faiblesse, et il s'inquiétait sérieusement pour son amie de toujours. Elle avait beau jouer sans cesse les fortes, elle n'en était que plus fragile émotionnellement. Qu'avait-il bien pu se passer à Konoha pour qu'elle soit au bord du gouffre, à révéler intentionnellement ses plus grandes faiblesses ?

- Toi aussi tu nous manques. Beaucoup même.

Il entendit distinctement Karin refouler ses larmes, et l'envie de passer à travers le téléphone pour la serrer dans ses bras lui traversa l'esprit. Il aurait voulu se téléporter d'un claquement de doigts à ses côtés pour l'enlever et la ramener à sa terre natale : jamais Suigetsu, Kimmimaro ou même lui ne l'auraient faite pleurer. Ils avaient toujours pris soin d'elle, et Suigetsu aurait retourné la Terre entière pour elle. Mais elle ne s'était jamais rendu compte que les vacheries de son " Suisui " n'étaient là que pour cacher l'amour qu'il lui portait.

- Tu sais, poursuivit-il, quand j'ai téléphoné chez toi et que ta mère m'a annoncé que tu vivais temporairement chez un ami, je me suis demandé ce qui avait bien pu te pousser à laisser tes parents seuls alors que tu vas devenir grande-sœur.

Il n'en fallu pas plus à Karin qui s'effondra littéralement, le combiné contre l'oreille, et laissa s'échapper le flot de larmes trop longtemps contenu depuis qu'elle avait décroché. Comme elle s'en voulait d'avoir abandonné ses parents ! Mais c'était pour le bien de toute la famille qu'elle avait pris cette décision et elle ne devait pas revenir dessus alors qu'elle était encore si instable. Elle avait le cœur qui cognait si fort contre sa cage thoracique qu'elle ne parvenait plus à respirer, et sa souffrance était aussi bien morale que physique.

- Tu m'as bien dit que tu étais inscrite au programme de découverte du pays ?

- Oui... C'est en partenariat avec tous les lycées de Konoha.

Elle songea à Ino et Sakura, elles aussi inscrites à cette classe spéciale leur permettant de voyager, et elle se sentit encore plus seule en se rappelant qu'Ino avait gagné Sakura à sa cause. Comment Ino avait-elle pu songer à des choses si exécrables concernant sa propre amie ? Mais quelle était la vision de l'amitié par la miss Yamanaka ? Avait-elle toujours eu des valeurs si réduites et limitées, ou était-ce le fait d'avoir un petit-ami tel que Saï qui l'avait changé à ce point ? Elle se devait de clarifier les choses avec lui, mais elle n'en avait pas eu le courage, car Ino aurait sûrement fini par le savoir d'une manière ou d'une autre et aurait créé à nouveau le scandale. Et connaissant la jalousie maladive de cette dernière, Karin pariait que cette fois le scandale serait public, et la réputation du maire en pâtirait.

- Ce mois-ci, je ne connais pas la date exacte, notre lycée accueille votre classe de découverte. Passe nous voir, ça nous fera plaisir.

- Comment pourrais-je ? Je n'ai jamais connu le lycée d'Oto !

- Tu as une heure de découverte libre, il me semble. Appelle-moi à ce moment-là, je n'ai pas changé de numéro.

- Hum... Promets-le-moi.

- Promis. Désolé, je dois te laisser, Kimmimaro vient de rentrer.


Le Vendredi 4 Octobre


Et voilà comment s'est terminée ma conversation avec Juugo, ma première conversation avec lui depuis un mois. Le fait de savoir que j'allais bientôt les revoir, tous les trois, m'a réchauffé le cœur, mais il n'y avait aucune avancée du côté de Sasuke, ni de celui des Hyuga, qui ne sont toujours pas revenus. Naruto, qui a une fois de plus essayé de passer les voir m'a dit que le manoir Hyuga était en émoi. Je suppose que le fait que les deux aient choisi d'arrêter les cours 1 est une chose difficile pour le clan qui doit leur trouver des professeurs particuliers.

Quand Naruto m'a trouvée affalée en robe de chambre dans les escaliers, à côté de leur téléphone fixe, il m'a obligée à aller dans ma salle de bain me changer pour sortir. Mais la dernière chose dont j'avais envie, c'était de sortir. Finalement il s'est avéré que cela m'a fait du bien, en on est passé chercher Shikamaru, qui vit dans l'appartement de Sarutobi-sensei, qui l'a adopté quand il était à l'école élémentaire. Je ne connais pas l'exacte histoire du drame de la famille Nara, mais je sais que c'est un sujet qu'il faut j'évite, car la blessure semble encore ouverte dans le cœur de Shikamaru, comme celle de Sasuke, qui éludait questions après questions, quand cela lui état permis. Minato-sama avait veillé à ce que la fuite lui soit possible.

Tu sais, Tayuya, je n'ai jamais eu particulièrement de problèmes familiaux, quelques disputes de temps en temps, quoi de plus normal entre une adolescente et ses parents, mais je comprends enfin combien la douleur causée par un déchirement familial est dure à supporter. J'ai l'impression que, depuis que je suis à Konoha, chaque personne que je rencontre a des problèmes familiaux, plus ou moins importants. Ino doit sans cesse aider ses parents avec la boutique de fleurs, la voie artistique que Sakura a choisi est contre les attentes de ses parents qui la voyaient médecin, les parents de Lee l'ont abandonné devant chez Gaï-sensei, parce qu'ils n'avaient pas les moyens de subvenir à ses besoins, Neji et Hinata portent le lourd fardeau de l'héritage de la famille Hyuga, Chôji a subit nombre de brimades à cause de sa forte corpulence héritée de ses parents, Saï a toujours vécu dans un orphelinat jusqu'à ce qu'il soit capable de se prendre en charge... Et même Kimmimaro a été adopté par les parents de Juugo parce que sa mère a passé la majeure partie de son temps dans des chambres d'hôpital pour une santé fragile, qu'elle a transmis à son fils.


Le Samedi 5 Octobre


Naruto est venu me voir tout à l'heure. Je ne sais pas trop pourquoi, mais quand il m'a vue sur le bureau de la chambre, à essayer de rédiger une lettre pour Sasuke, il m'a engueulé. Pourquoi ? Lui ne veut-il pas réussir à communiquer avec lui ? Il m'a grondé, me disant d'arrêter de remuer le couteau dans la plaie, de ne plus me faire de mal avec ça. Puis il m'a prise dans ses bras, et serrée si fort que je ne parvenais plus à respirer normalement, mais peut-être était-ce à cause de mes larmes. Mes yeux ne s'arrêtent pas de pleurer. Comment est-ce que je peux garder une telle réserve de larmes en moi ? C'est juste énorme. On aurait pu croire qu'après tout ce temps à pleurer l'absence de Sasuke je finirais par me dessécher... On dirait que plus je passe du temps à pleurer, et plus mon corps se remplit de larmes pour mieux les reverser...

J'aurais pu passer la journée enfermée dans la chambre à pleurer devant du papier à lettre si Naruto n'avait pas été là. Mais au lieu de ça, il m'a accompagné voir mes parents. Ils semblaient heureux de me voir, et on a discuté, une heure ou deux. Je n'ai pas pu leur dire quand je rentrerai vivre avec eux. Je sais ma présence négative pour la grossesse de ma mère, et je veux un petit frère en bonne santé. Cependant, j'étais moi-même heureuse d'avoir vu mes parents. J'ai vraiment l'impression que Naruto est devenu mon ange gardien, que chaque décision qu'il prend pour moi me sauve de moi-même..


Chère Karin,

Je sais que ça fait un moment que je t'évite, et que je te blesse, mais tu dois savoir que je suis moi-même blessée au plus profond de mon âme. Je sais aussi que toute la bande s'est retournée contre toi, et que seuls Naruto et Shikamaru te sont restés de fidèles alliés dans cette bataille. Je sais qu’Ino a été particulièrement exécrable avec toi, et toutes les fausses accusations qui t'ont été portées. Je sais que ce que je vais te demander est difficile et présomptueux, mais essaie de ne pas trop lui en vouloir, c'est sa manière de ne pas être folle de chagrin.

Si j'ai pris ma plume aujourd'hui, et j'ai dû rassembler tout mon courage pour le faire, c'est parce que j'estime que tu dois savoir pourquoi je reste si en retrait par rapport à l'accident de Sasuke. Et pas seulement moi, d'ailleurs. Mais lui est trop fier pour avouer quoique ce soit, alors je parlerai pour deux. Je pense aussi que Shikamaru et Naruto sont en droit de savoir, eux aussi.

Je suppose que tu as lu le journal concernant l'accident de Sasuke, ou tout du moins, les titres. Sais-tu qui était le chauffard qui a renversé Sasuke ? C'était un des chauffeurs des Hyuga. Il avait trop bu ce soir-là, et a voulu répondre à un appel de mon père. Il s'est fait virer par téléphone pour être saoul en service, juste avant de mourir dans ce tragique accident.

Je sais que ça n'est pas très parlant pour toi, qui été ravagée par l'accident de Sasuke. Cependant ce chauffeur était le seul à me considérer comme une adolescente plutôt que comme l'héritière Hyuga. Je l'appréciais beaucoup. De plus, là n'est pas le seul malheur qui a frappé les Hyuga.

Es-tu au courant du cambriolage qui a mal tourné dans un manoir du quartier riche ? Ce manoir était une des dépendances de la famille, et c'est un de mes cousins au deuxième degré qui a été touché par la balle du cambrioleur. Il est mort sur le parking de l'hôpital, des suites de sa blessure. Il était d'une bonté infinie avec les autres. Sa mort m'a beaucoup attristée.

Et pour ne rien arranger, une nouvelle accable ma famille depuis peu. Mon père, à la vue des récents malheurs, a préféré nous annoncer maintenant une terrible nouvelle, secret trop lourd qu'il supportait depuis bien longtemps déjà. Comment ai-je pu ne rien remarquer ?

Mon père, le chef du clan Hyuga, a un cancer en phase terminale. L'homme qu'aucune crise n'a vaincu s'est fait battre par la maladie...

Mon cousin et moi, héritiers du clan, avons donc cessé les cours, afin de prendre des cours particuliers spécialisés dans le but de pouvoir gouverner le clan à la mort de mon père.

Et voilà, ma chère Karin, tu sais tout. Tu es pour le moment la seule au courant en dehors du clan, mais je te demande d'en parler à Naruto, pour qu'il me comprenne et ne me déteste pas. Et Shikamaru qui est resté à tes côtés à t'épauler contre la cruauté de sa meilleure amie est aussi en droit d'être dans la confidence.

En espérant que tu comprennes un peu mieux notre désarroi, à Neji et moi, et avec mes plus sincères excuses,

Ton amie qui tiens toujours à toi

Hinata.



Le Mardi 8 Octobre


Voilà, Tayuya, la lettre que je viens de recevoir, envoyée à l'adresse de Naruto. Comme si elle savait que je vivais chez lui depuis ce jour-là, comme s'il lui avait dit. Mais je suppose que c'est le cas. À midi, je suis allée chez Ichiraku avec cette lettre, et Shikamaru et Naruto n'arrivaient pas à croire que tant de malheurs puisse s'abattre sur la même famille sur une durée si réduite. Comme moi, ils ont pardonné Hinata et Neji de leur absentéisme.

Comment Neji et Hinata vivent cette période sombre de leur vie ? Vont-ils supporter de devenir chefs d'un si grand clan alors qu'ils sont si jeunes ? Et Hinata, fraichement décomplexée et libérée de sa timidité, va-t-elle se renfermer sur elle-même ? Auront-ils le temps de continuer à nous côtoyer ? Plus je pense à eux, et plus je m'inquiète pour leur futur... Espérons que l'enseignement spécial qu'ils vont subir leur sera utile et leur permettra de ne pas se noyer dans le travail...

Et moi qui me plaignais de ne plus parvenir à suivre les cours... Je dois me ressaisir et redoubler d'efforts. Pas seulement pour moi et mon avenir, mais aussi pour Hinata, Neji, Sasuke et mes parents. Et pour tout ce que Naruto a fait pour moi. Je dois arrêter de me reposer sur lui, et lui prouver que je peux me relever et lui rendre la pareille.


Le Samedi 12 Octobre


Aujourd'hui, je n'ai pas attendu que Naruto me force à sortir. Je dois arrêter de compter sur lui, j'ai déjà par trop abusé de son hospitalité depuis deux semaines. Je me suis levée aux alentours des neuf heures histoire de me rendre présentable pour mes parents. Je me suis par trop laissée aller, et ce, sur tous les plans. Comment pourrais-je aider Sasuke si je continue de m'apitoyer sur mon sort ? Je suis descendue en ville retirer un peu d'argent afin de commander à manger pour trois personnes chez le traiteur avant d'acheter à la pâtisserie les gâteaux préférés de ma mère.

Oh Tayuya, tu aurais dû voir comment ils étaient heureux de me voir ! Nous avons mangé en parlant et riant même, et nous nous sommes même chamaillés quant au prénom de mon futur petit-frère. Ma mère avait abandonné Tetsuya, mais voulait l'appeler Ryôsuke... Un nom de vieux ! Et mon père espérait avoir un petit Akihiro ! Ce n'était pas vraiment mieux... Moi, je campais sur mes positions, ce serait Sachio ou Rinji, mais rien d'autre ! Autant dire que personne n'était d'accord... Mais au moins, l'ambiance était légère et ça m'a permis de faire le point.

Je leur ai dit que je ne devrais pas tarder à revenir à la maison. J'ai déjà trop embêté Naruto, Minato-sama et sa femme. Mais j'attends d'être sûre que mon regain d'énergie et de volonté n'est pas éphémère. Si au prochain examen, qui se déroule la semaine prochaine, j'ai au moins 60/100, je reviens vivre avec mes parents et j'affronte Hinata et Neji. Je me suis trop laissée aller niveau cours, et si j'arrive à rattraper mon retard de quinze jours sur les leçons, cela sera une preuve de ma volonté. C'est grâce à la lettre d'Hinata que j'ai repris contact avec la réalité.


[1] : À partir de l'âge de seize ans, au Japon comme en France, les cours ne sont plus obligatoires. D'après ce que dit Karin, on peut donc en deviner que Neji et Hinata ont au moins seize ans.




Et voilà, enfin réussi à boucler ce chapitre qui m'a donné du fil à retordre. Il faut dire que j'avais un peu abandonné ce site pendant une période, et reprendre après une si longue absence (dont je m'en excuse) n'est pas aisé. J'espère ne pas mettre autant de temps à pondre la suite, mais je suis heureuse d'avoir réussi à faire évoluer l'histoire dans ce chapitre. J'avais peur de trop stagner sur la période "je pleure sur mon sort" et de ne pas parvenir à avancer vers l'histoire que j'ai en tête.

En espérant que vous avez aimé et que vous me laisserez un commentaire sur ce qui vous a plu ou déplu !




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