Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Seul, il l'avait toujours été. Et sans doute le resterait-il toujours.
C'était son destin, c'était ainsi, et il ne pouvait rien y faire.
Peut-être que s'il n'avait pas porté ce nom, et ce passé, tout serait différent. Mais le fait était là. Il était ce qu'il était, et il ne pouvait réécrire l'histoire.
A présent, il le savait. Quoi qu'il fasse, il resterait seul. C'était inéluctable.
Sëlan (Masculin), le 17/09/2011 C'est la première fiction que je poste ici. N'hésitez pas à poster des critiques constructives pour que je puisse m'améliorer.
Chapitre 2: La larme de l'astre
Les deux ninjas s’observèrent quelques instants, aucun son ne pouvant franchir leurs lèvres tant leur gorge était nouée. Le silence s’alourdissait de plus en plus, mais peu leur importait. Ce simple regard parlait bien plus qu’une quelconque parole. L’Hokage ne put retenir une larme qui s’échappa furtivement de son œil pour entamer son long périple vers le menton de la vieille femme, alors que les informations commençaient lentement à pénétrer dans son esprit, avec toutes les conséquences que cela pouvait impliquer.
- Non…Ce n’est pas…
Les larmes commençaient à couler le long de ses joues, s’échappant de ces deux prunelles d’une adorable couleur noisette. L’éclat provoqué par les larmes ajoutait à ces deux perles une beauté d’autant plus frappante. Elle regarda le blond avec insistance, dans l’espoir qu’il lui dise que ce n’était qu’une mauvaise blague, ou bien qu’elle se réveille dans son bureau sous les cris de Shizune, comme elle l’avait espéré plus tôt, mais rien ne vint. Les larmes redoublèrent d’intensité et son visage fut bientôt inondé par le liquide salé et incolore. Les deux yeux bleus la contemplèrent encore quelques instants, puis le jeune homme poussa un long soupir. Il se rappelait très bien d’avoir espéré se réveiller, d’avoir espéré le voir se relever avec un sourire aux lèvres, prêt à retourner au combat. Mais rien ne s’était produit. Le corps était resté inanimé, baigné dans son sang qui coulait encore du vieil homme, même après que celui-ci ne soit éteint. Les larmes lui étaient alors venues, et avant qu’il n’ait pu réagir, le corps avait été emporté et on l’avait emmené de force, pour fuir les meurtriers. Il avait alors dû faire son deuil, mais il souffrait encore. Il avait l’impression qu’il souffrirait toute sa vie, que jamais cette douleur ne le quitterait. Plus qu’un maître, il avait perdu un père.
- Il est mort, je l’ai vu de mes propres yeux, dit le blond d’une voix froide, éteinte.
- Alors…
Pour la première fois depuis qu’elle avait appris la nouvelle, l’Hokage éclata en sanglots, sa tristesse ne s’étant jusqu’alors manifestée que par des larmes silencieuses. Jiraya était parti. Il ne reviendrait plus. L’information commençait lentement à pénétrer dans son esprit tandis que la douleur la transperçait de plus en plus. Mais elle reprit contenance. Elle était l’Hokage, elle ne devait pas montrer ses sentiments. Pas devant ses subordonnés, et il en était un.
- Qui a fait ca ? demanda-t-elle, avec une froideur mal contenue.
- Akatsuki.
Elle put lire toute la rage présente dans les yeux du jeune homme, semblable à celle qu’elle ressentait. Les deux se comprenaient, ils avaient tous deux connus Jiraya, étaient devenus intimes avec lui. A présent, ils ressentaient la même douleur, elle le savait.
- Je…J’ai ramené le corps…commença le jeune homme. Je laisserai le crapaud à votre disposition jusqu’à ce que vous l’enterriez…
- Tu le laisse à…Que veux-tu dire ?
- Je repars ce soir, répondit Naruto.
- Quoi ? Hors de question Naruto, répliqua-t-elle.
- Je n’ai pas le choix.
Son regard s’était fait plus distant, plus froid. Il n’était pas bien difficile de voir que ce choix lui coûtait beaucoup. Elle le laissa continuer.
- L’akatsuki s’est mis à rechercher activement les jiinchuurikis. Si je reste ici, ils viendront. Et je ne les laisserai pas attaquer le village. Il… Il m’avait entraîné pour que je n’aie plus à mettre Konoha en danger.
- Le village est tout à fait à même de se défendre, Naruto. Tu dois rester, je ne veux pas avoir ta mort en plus sur la conscience…
- J’ai vu ce dont ils étaient capables, Tsunade. S’ils venaient tous, le village n’aurait aucune chance.
- Tu sous-estime nos shinobis, Naruto. En trois ans, ils ont eu le temps d’évoluer.
- Et c’est l’Akatsuki que vous sous-estimez.
- Que feras-tu dehors ? Si l’Akatsuki vous recherche vraiment, ils ne mettront pas longtemps à te retrouver !
- Je n’ai pas passées trois années uniquement à m’entraîner, répondit calmement Naruto. Ne vous inquiétez pas, je saurais me débrouiller.
- Naruto, je t’interdis de quitter le village, c’est un ordre !
Naruto, sans prêter aucune attention aux paroles de la vieille femme, porta sa main à ses lèvres et se mordit violemment le pouce. Il composa ensuite des signes à une vitesse hallucinante et imprégna son autre main de ce liquide écarlate si précieux à la vie humaine qui continuait lentement à s’écouler de son doigt. Puis il posa la main au sol et un crapaud apparut dans un épais nuage de fumée.
- Attends les ordres de l’Hokage, dit alors simplement le jeune blond.
Et tandis que la fumée commençait à se dissiper, l’Hokage vit le ninja devant la porte d’entrée de son bureau, tenant celle-ci à présent ouverte.
- Naruto ! Si tu passes cette porte, tu seras considéré comme déserteur ! Et tu ne pourras plus prendre la tête de ce village ! Tu m’entends ?
Sa main posée sur la poignée se crispa l’espace d’une seconde. Puis il se détendit, et se retourna vers l’Hokage, la fixant droit dans les yeux. Lorsque ce regard déterminé la fixa calmement, elle sut ce qu’il allait faire, elle sut qu’elle avait perdu, qu’elle l’avait perdu.
- Nous pouvons toujours suivre le plan, Tsunade. J’attendrai une demi-heure, là où tout a commencé. Si personne ne vient, alors je partirai pour de bon.
La vieille femme l’observa quelques instants, estomaquée par les propos qu’il venait de lui tenir à l’instant. Une insulte envers sa personne aurait eu le même effet. La folie avait dû le prendre, sans le moindre doute. Elle emplissait à présent son regard, plongeant dans les ténèbres toutes les autres lueurs qui y logeaient habituellement. Ce qu’il appelait plan n’était d’ailleurs qu’une folie, une vaste plaisanterie conçue il y avait bien longtemps, et qu’on lui avait imposée, sans ne lui accorder aucun crédit de parole sur le sujet. Et à présent, il recommençait. Elle se trouvait confrontée à un ultimatum, sans pour autant que l’alternative ne lui fût donnée. Il devait être conscient qu’elle ne pouvait se permettre de laisser s’échapper le jiinchuriki de Konoha, il devait se douter que pour rien au monde elle ne souhaiterait le perdre, lui, qu’elle ne souhaitait subir une autre perte, si rapprochée de celle qu’elle venait d’essuyer à l’instant. Une fois de plus, le choix lui était retiré, une fois de plus, on lui forçait la main. Sans doute que la seule personne qui jusqu’à présent avait été en mesure de le faire venait de trouver son successeur. Mieux que ca, elle l’avait formé.
- Et en admettant que je suive ton idée, Naruto, en connaissant tous les risques et les complications que cela entraînerait, que fais-tu des personnes qui te sont chères ici ? Que vont-elles penser, selon toi, lorsqu’elles apprendront que leur ancien ami a déserté son propre village ?
- Oui, c’est vrai, j’avais oublié ce petit détail, songea le blond. Eh bien, je crois que leur donner une raison supplémentaire de me haïr serait pour eux une excellente nouvelle.
- Tu sais que ce n’est pas vrai, Naruto…
- Non, bien sûr. Ce village m’aime autant que je l’apprécie…
Et il disparut dans le couloir avant même qu’elle n’ait eu le temps de le voir partir, le vent se soulevant à son passage, répondant à l’appel de son maître. Tsunade contempla la porte entrouverte, impuissante. Elle devait céder. Et le jeune homme avait eu l’incroyable gentillesse de lui laisser le soin d’appliquer les modifications nécessaires. Le plus important était de former une équipe, avant que la distance entre le blond et ses ninjas ne soit trop importante pour qu’ils puissent un jour espérer aller à sa rencontre. Et il lui faudrait aussi le prévenir, lui plus que tout autre. Lui, le seul à même d’accomplir la tâche qu’elle s’apprêtait à lui confier.
Au dehors, le vent se soulevait au passage du ninja, accompagné d’une traînée de lumière jaune, slalomant entre les bâtiments. Tout n’était que ténèbres au village, seulement troublés par cette traînée de lumière qui disparaissait aussi vite qu’elle était venue, qui perturbait le silence, déjà bien ancré au sein de cette inquiétante atmosphère.
Accoudée à la rambarde du balcon de sa chambre, la jeune brune observait le village parfaitement calme, plongé dans un de ces silences si lourds qu’ils semblent ne plus jamais pouvoir se briser. La jeune fille aux yeux de nacre leva légèrement la tête pour observer l’astre du soir. Cela la plongeait toujours dans un sentiment étrange et indéfinissable. L’astre s’emparait de son esprit et l’emmenait bien loin du village. Elle ne saurait dire si c’était ses yeux qui avaient repris l’astre où si c’était l’astre qui avait repris ses yeux, tant les deux étaient semblables. La même couleur nacre, la même forme, le même éclat que l’on pouvait voir si l’on se donnait la peine de le contempler. Mais aujourd’hui, l’éclat de l’astre semblait plus intense encore qu’auparavant, si semblable aux yeux de la jeune Hyuuga en cette douce nuit d’été.
Le vent siffla soudain dans les airs, jusqu’alors silencieux, presque absent. La jeune fille, attirée par cet étrange phénomène, baissa le regard vers la rue. Ses yeux s’écarquillèrent subitement. Un puissant souffle de vent virevoltait, accompagné d’une traînée de lumière. Jaune. Son regard fut inexorablement attiré par cette traînée de lumière dorée qui flottait au gré du vent.
Naruto virevoltait gracieusement entre les bâtiments, une traînée de poussière se soulevant à son passage. Il fallait qu’il disparaisse en vitesse du village. L’Hokage ne tarderait pas à réunir une équipe pour le ramener de force. Avançant rapidement dans le village, le jeune blond ne faisait pas vraiment attention à ce qui l’entourait. Il ne remarqua pas la jeune fille qui observait le ciel. Et il ne fit pas attention à cette présence qu’il ressentait parmi tant d’autres.
Jaune. Pour une personne comme une autre, cette couleur pourrait renvoyer à tout un tas de connotations différentes. Pour elle, cela la ramenait encore et toujours vers la même personne. Cela aurait pu être n’importe quoi, et pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’espérer. C’est pourquoi, tandis que la faible lumière s’éloignait de plus en plus et que les ténèbres reprenaient leur place, elle ne put s’empêcher de pousser un faible murmure qui fut toutefois parfaitement audible dans le silence pesant qui emplissait les ténèbres.
-Na… Naruto…
La lumière en mouvement se stoppa aussitôt. Et le jeune ninja blond se tenait debout, immobile. D’un geste lent, il se tourna vers la source du murmure, scrutant les environs. Il croisa alors ce regard d’un blanc éclatant, ces deux perles dont la pâleur arrivait à lui en faire oublier l’astre juste au-dessus. Il la reconnut aussitôt. Mais elle lui semblait tellement différente aujourd’hui. Plus mûre, plus féminine. Cette pensée lui arracha un léger sourire. Il était étrange pour quelqu’un à la réputation d’idiot de trouver quelqu’un plus mûr. Les secondes s’éternisèrent, sans qu’il ne parvienne à détacher son regard de celui de la Hyûga.
Le rouge lui monta aux joues lorsque le jeune blond avait fixé son regard sur elle. Ce regard, ce simple regard qui pouvait lui faire oublier jusqu’à son propre prénom, qui la faisait rougir à un point que c’en était pas permis, ce simple regard qui avait tant d’effets sur elle, ce simple regard qu’elle recherchait continuellement. Cette faible lumière aurait pu être n’importe quoi. Mais pourtant c’était bien le jeune ninja blond qui se tenait au milieu de la rue, celui qu’elle n’avait jamais oublié, celui qu’elle avait espéré revoir au village avec un de ses magnifiques sourires qui avaient le don de la faire chavirer. Le rouge de ses joues s’étant quelque peu dissipé, elle prit la peine de détailler le garçon. Ses cheveux étaient un peu plus longs qu’avant, mais ils avaient toujours la même couleur dorée, ses yeux étaient toujours d’un bleu pur qui la troublaient autant qu’auparavant. Il arborait une étrange dégaine, dont le ton dominant était le noir, mais qui laissait entrevoir ça et là quelques lueurs orangées. Il lui semblait être encore plus beau que la dernière fois qu’elle l’avait vu. Elle ne parvenait pas à détacher son regard du sien, ses yeux étaient comme attirés par ce profond bleu qui la fixait intensément.
- Hinata… Souffla le blond dans un imperceptible murmure que la jeune fille entendit parfaitement.
En un éclair, le blond avait sauté sur le balcon, sans faire le moindre bruit. Tous deux se trouvaient à présent à quelques mètres l’un de l’autre. La jeune fille se sentit défaillir et s’appuya sur la balustrade. Le blond la fixait toujours.
Comprenant la situation, Naruto détacha son regard de la jeune brune. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait sauté, ses jambes avaient bougé avant qu’il ne s’en rende compte. Il avait simplement percuté ce regard, et une étrange pensée lui avait alors percuté l’esprit.
- Je ne pensais pas que quelqu’un d’autre que l’Hokage serait réveillé à cette heure-ci, dit-il.
- Je…Je me suis réveillée, et…je n’arrivais pas à me rendormir, répondit-elle en baissant aussitôt les yeux.
- Mauvais rêve ?
- On…on peut dire ça…
Le silence s’installa à nouveau, la jeune brune ayant toujours le regard fixé sur le sol et le jeune blond fixant le village, le regard vide.
- Tu…Tu es enfin revenu…
Le jeune blond fixa de nouveau la brune, ce qui la fit rougir. Etait-ce une question, ou une affirmation ? Prenant ca pour une tentative de relancer la conversation, il prit la peine de répondre. De toute façon, elle saurait tôt ou tard…
- Je repars ce soir.
- Tu… Pourquoi ?
- En restant ici, je vous mets en danger, toi et les autres. Et c’est une chose que je préfèrerais éviter.
- De quel danger parles-tu ?
- J’imagine que tu as déjà entendu parler d’Akatsuki.
- Bien…Bien sûr.
- Ils me recherchent, c’est pourquoi je dois rester à l’écart du village. Si jamais ils venaient… Si jamais quelqu’un était tué… Je ne supporterais pas de perdre quelqu’un d’autre…
En disant cela, il leva les yeux vers elle pour plonger son regard dans le sien. Ces yeux, ce n’étaient plus les mêmes que ceux d’autrefois. Il n’y avait plus ce bonheur qu’on pouvait y lire, cette confiance, ce petit pétillement de jovialité… A présent ne se tenait plus dans son regard que de la tristesse, ainsi qu’une intelligence déconcertante. Il semblait tellement différent du Naruto d’autrefois. Mais, contrairement à ce qu’elle aurait pu penser, les sentiments qu’elle lui vouait ne cessèrent de croître, sans doute aidés par un ancien instinct oublié, qu’elle ne se serait jamais devinée dotée. Un sentiment aussi complexe que le sien, lorsqu’il était si profondément ancré chez une personne, se trouvait être d’une extraordinaire complexité à annihiler, les quelques tentatives visant ce but pouvant même davantage renforcer sa présence au sein de l’esprit de la personne atteinte. Malgré l’ignorance totale de la jeune femme sur le sujet, un quelconque endroit de son esprit, si ce n’était l’esprit en totalité, subissait les effets précédemment décrits. Et tel qu’elle le voyait aujourd’hui, le jeune homme semblait profondément perdu, son regard se trouvant à cet instant être une image limpide des affres qui le tourmentaient. Ce même instinct, qui l’avait, si c’était possible, fait aimer davantage, la poussait à présent à entreprendre une quelconque action pour lui venir en aide, mais, dans son inexpérience, elle ne savait quoi faire. Ce même instinct lui dicta que le meilleur chemin était de se renseigner davantage, lui conférant ainsi une volonté sans bornes. Cette même volonté annihila les quelques traces de timidité encore présentes en elle, tandis que son instinct amenait les déclics qui manquaient à sa matière grise.
- Tu es rentré seul, n’est-ce pas, Naruto…
Pour toute réponse, le blond fit un léger mouvement de tête, détournant le regard. Elle avait déjà compris. C’était comme si elle savait ce qu’il pensait, un peu comme si elle seule avait le pouvoir de voir par delà son regard, et de s’immiscer au sein même de son âme.
- Quand… ?
- Il…Il y a une semaine.
- Ce sont eux, n’est-ce pas ?
- Je…Je n’ai rien pu faire…
Ses yeux brillaient, elle pouvait le voir même avec sa tête baissée. Une larme alla s’écraser sur le sol pavé du vaste balcon. Sans penser à ce qu’elle faisait, presque par instinct, ce même instinct qui, semblable à une gorgée de potion dorée1, lui dictait la voie à suivre, poussa la jeune femme à le prendre dans ses bras. Lentement, elle commença à lui caresser les cheveux, tandis que le blond se laissait faire, les larmes perlant toujours de son visage. Sa raison avait définitivement abandonné la partie, la laissant seule aux mains de Felix1.
- Je n’ai rien pu faire, Hinata… Je…Il est mort, sous mes yeux…Et moi, je n’ai rien pu faire…
Étrange pouvoir qu’elle avait sur lui. C’était la première fois qu’il osait briser son masque de marbre, la première fois qu’il ne parvenait plus à le retenir collé à son visage, et c’était face à elle, cette muse dont il savait si peu, et qui parvenait pourtant à lui inspirer une étrange et infinie confiance. C’était sans doute cette sensation, curieuse mais agréable, qu’il ressentait en sa présence. Comment avait-il pu être aussi stupide, pour ne pas le remarquer, toutes les années où il l’avait côtoyée, trop peu souvent. Il ne pouvait se pardonner pour tout ce temps de perdu. Qui sait combien il lui en restait à présent. La mort était au shinobi ce que l’ombre était à l’être humain moyen. On savait que, même dans les ténèbres plus profondes, elle se trouvait là, nous traquant paisiblement, davantage confortée au sein des ténèbres, où elle pouvait se trouver partout à la fois. C’était ce qu’on leur avait appris, dès leur plus jeune âge. Et à présent, il allait encore s’éloigner d’elle. A présent qu’il savait, à présent qu’il venait tout juste de trouver une solution aux maux qui l’assaillaient, cela devenait bien plus difficile, même si cela était pour le bien de tous. Un sourire triste prit place sur son visage. Avec elle, il parvenait à oublier Jiraya, mais bientôt, son ancien maître reviendrait le hanter.
- Il est mort…en me protégeant, tandis que moi je n’ai même pas été capable de le sauver…
- Tu…Tu n’aurais rien pu faire, Naruto… Cela aurait été contre sa dernière volonté si tu étais resté pour te battre.
- C’est vrai… Murmura-t-il.
Doucement, il se détacha de la jeune femme. Un sourire triste ornait à présent son visage. Quitter le village s’avérait plus difficile que prévu. Il n’avait plus de temps. Bientôt ils viendraient le chercher, et il devrait être loin, à ce moment là.
Le jeune homme planta son regard d’un bleu intense dans les pupilles nacrées de la jeune femme. Il souhaitait, avant de la quitter, imprégner les moindres détails de son visage, et les graver à jamais dans son esprit. Car la beauté, lorsqu’elle est à ce point sublime aux yeux du contemplateur, se grave indéfiniment dans l’esprit, conscient de toute l’importance, à en devenir jusqu’à vitale, qu’il faut attacher à le garder en mémoire. Et puis d’ailleurs, comment aurait-il pu l’oublier ? Elle était si parfaite, mélange savamment dosé de fragilité et de détermination, d’une beauté que seule égalait son intelligence, et dotée de cette magnifique expression sur le visage, cette sorte de pureté, de gentillesse naturelle qui ne pouvait vous laisser indifférent. Et puis il y avait ce regard, splendide, magnifique, qui, lorsqu’il se fichait dans vos yeux, vous semblait ouvrir un accès aux secrets les plus intimes, aux sentiments les plus purs qu’il puisse être un jour donné de contempler, créant en votre être un terrible sentiment de gêne que vous ne parvenez à vous expliquer. Elle resplendissait, semblant entouré d’un puissant halo que même les ténèbres ne pouvaient affecter. Et quand bien même on lui aurait dit qu’il fût le seul à voir tout cela, il n’aurait pu le croire. Pour lui cette femme était d’une telle magnificence qu’une quelconque déesse paraîtrait à ses côtés bien fade. Il ne l’avait pas quittée, et elle lui manquait déjà.
Pendant un instant, il voulut être égoïste, il voulut l’emmener avec lui, car il savait qu’elle le suivrait, la faire quitter le village en sa compagnie, et partir loin de toutes les sources qui alimentaient ses tourments. Mais il ne pouvait pas, l’emmener avec lui signifierait lui faire connaître des choses dont lui-même doutait d’être sûr de vouloir affronter, d’observer et d’exécuter des atrocités avec une froideur aussi abominable qu’implacable. Et en plus d’être égoïste, il en deviendrait alors cruel. Oui, cruel, aussi implacable que le cruel destin qu’était le sien.
- A bientôt, Hinata… murmura-t-il avant de disparaître dans un éclair de lumière jaune.
Le blond disparut aussitôt, sans même qu’on ait pu le voir partir. Elle resta là, immobile, le regard fixé au loin, vide. Elle commençait tout juste à se rendre compte de ses actes, et de leurs conséquences. Elle avait réagi sans réfléchir, poussée par cette étrange voix, et tandis qu’à présent elle la quittait, laissant la raison reprendre peu à peu ses droits sur l’esprit de la jeune femme, une angoisse venait agiter ses pensées, amenant une magnifique teinte rosâtre qui vint couronner les pommettes de la jeune femme. Puis, après quelques secondes d’un silence qui pour elle se voulait gênant, bien qu’elle fût la seule réveillée à cet instant, un léger sourire reprit place, de droit, sur ses fines lèvres. Après tout, ce n’était finalement peut être pas si mal…
Hinata soupira. A peine rentré, il repartait déjà. Elle ne savait pas quand elle le reverrait. Leur relation avait plus évolué en quelques minutes qu’elle ne l’avait fait en 13 ans. Combien de fois l’avait-elle rêvée, cette situation qu’elle venait tout juste de passer ? Combien de fois s’était elle surprise à tenter de chercher des phrases, des tournures, alors que pourtant elle savait pertinemment qu’elles ne viendraient jamais. L’aurait-elle cru, alors, que la réalité surpasserait toutes ses attentes ? Et elle demeurait immobile, sur son balcon, malgré l’air frais de la nuit qui venait attaquer sa peau, avec une férocité croissante. Non, elle ne se réveillait pas. Tout cela devait être bien réel. Une unique larme roula le long de sa joue, tandis qu’elle arborait un sourire déterminé.
- A bientôt…Naruto…
La larme continua sa course pour terminer au bout de son menton, et perla tristement pour aller finir par s’écraser sur le sol du balcon. Elle était d’une telle profondeur, d’une telle sublimité dans sa funeste chute que l’on eut pût croire que ce ne fut pas alors de la pupille de la jeune fille qu’était provenue cette unique larme, mais de l’astre lui-même, qui brillait de sa fascinante lueur fantomatique, trônant sur le village endormi pour encore quelques heures.
Dans le bureau de l’Hokage, trois personnes faisaient face à Godaime, immobiles, le regard fixe, sans aucune expression sur le visage, telles des statues d’argile, figées, impassibles. A droite se tenait une magnifique jeune femme dont les cheveux avaient une couleur étrange. Ils étaient rose pâle, semblables aux fleurs de cerisier. Aucune expression ne pouvait se lire sur son visage. Au centre se tenait un homme arborant une coupe en ananas avec un air calculateur sur le visage. Il fixait un point invisible quelques centimètre à gauche de l’Hokage, son visage demeurant parfaitement immobile, à un point que l’on aurait pu croire que son corps était gelé. A gauche, le regard fixe, des yeux dune extrême pâleur, un jeune homme aux cheveux longs et brins était immobile, le regard inanimé. L’Hokage demeurait assis derrière son bureau, les mains jointe sur un tas de feuilles incompréhensibles. On aurait pu croire être en train de regarder une photographie.
Soudain, on toqua à la porte. L’Hokage donna la permission d’entrer au nouvel arrivant et un homme aux cheveux gris en bataille et portant un masque occultant les trois-quarts de son visage pénétra dans le bureau. Il se plaça légèrement en retrait et attendit patiemment. L’Hokage se leva et s’éclaircit la gorge.
- Si je vous ai tous réunis ici, c’est parce que j’ai une mission à vous confier. Vous devez ramener Naruto Uzumaki qui vient de quitter le village il y quelques instants. Vous partez immédiatement.
[1] « Felix » et « potion dorée » sont une référence à Harry Potter. Pour mieux comprendre, il serait avisé de lire le tome 6.
Deuxième chapitre après de longs mois d'attente, si tant est qu'une seule personne ait attendu ? Je ne me rappelle même plus quand j'ai posté le premier... Enfin, tous les commentaires sont le bienvenus, même ceux qui pourraient me traiter de gnome incapable de fournir la moindre imagination dans les histoires débiles qu'il invente. Pour ce qui est de ce chapitre, je ne pense pas que ce soit celui qui me plaît le plus actuellement (Comment ca, il n'y a que deux chapitres à cette histoire ? Je n'ai pas flemmardé pendant ces quelques mois, ou... si ? ), ayant été écrit il y a quelques temps déjà, j'ai fait du mieux que j'ai pu (si si, je vous assure) pour l'améliorer, mais je ne sais pas si le résultat sera à l'attente des espérances des deux personnes qui se donneront la peine de le lire. Enfin, vous devriez voir la première version, c'était vraiment... Comment dire, beaucoup plus... mièvre ? fleur bleue ? (Je vous assure que c'est bien possible) Mais de toute façon, contents ou pas, c'est tout ce que vous aurez ! Aller, on se revoit disons... en décembre ? Si vous êtes chanceux...