Fiction: Un paradis ensanglanté (terminée)

Une île inhabitée depuis des siècles comme destination de vacances. Un choix étrange, et lourd de conséquence... Disparition, paranoïa, tension, horreur, fantôme, meurtres... Malgré les liens d'amitié qui les unissent depuis l'enfance, rien n'est plus fort que l'instinct de survie... Place au massacre ! Ne vous faites pas d'illusion...Sur une île personne ne viendra vous sauver....
Classé: -12D | Action/Aventure / Horreur / Mystère | Mots: 42586 | Comments: 75 | Favs: 48
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naruto_best (Masculin), le 13/03/2011
En attendant le jour, les jeunes s'isolent. Alors qu'Itachi est enfermé dans les toilettes, Shikamaru lui demande de venir pour partager avec lui les dernières informations concernant la mort de Saï...des révélations qui posent plus de questions, qu'elles n'en élucident.



Chapitre 6: Une maladie incurable : la suspicion



- Je ne t’ais même pas demandé si ça allait ?

Itachi se tourna vers Suigetsu et lui dit, sans dissimuler le ton insolent de sa voix :

- Bien sûr, je suis juste mort cinq minutes, ça va très bien !

Suigetsu baissa les yeux, il comprit que son ami aurait espéré en peu plus d’enthousiaste et de joie de sa part au moment de sa résurrection, mais lorsqu’Itachi était mort, il n’avait eu plus qu’une seule idée en tête, sauver sa peau. Peut-être regrettait-il ? À vrai dire, même Suigetsu lui-même n’en était pas certain…

La discussion fut interrompue par plusieurs bruits vifs et sourds qui résonnèrent dans la large pièce.
Suigetsu ouvrit la porte, Konan lui faisait face.

- Je peux entrer ?
- On peut sortir ?
- Nan je préfère qu’on reste les trois ensemble, je n’ai confiance qu’en vous…

Itachi s’interrogea sur la véracité de ce propos. Terumi était son amie d’enfance, pourquoi n’aurait-elle pas confiance en elle ? Peut-être était-ce plutôt en Sasuke ? Il n’osa point aborder le sujet. Plus tard trois nouveaux coups, secs cette fois-ci, furent frappés à la porte. Itachi ouvrit. Shikamaru, avait les manches remontées aux avant-bras, ils transpiraient. Pour sûr, il était peut-être né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais il ne ménageait pas ses efforts.

- Itachi je dois te montrer quelque chose tu viens.
- Un rapport avec...
- Oui.

Il fit un geste pour demander à ses deux compagnons de ne pas le suivre ; après tout, son esprit avait déjà imprimé l’image du corps de Saï dans son esprit. Konan également mais à moitié et n’était sûrement pas apte à subir une nouvelle fois ce spectacle. Suigetsu voulut les suivre, mais le regard de Shikamaru l’en dissuada. Itachi n’était pas emballé, après tout son cœur s’était arrêté la dernière fois qu’il était entré dans la chambre, il en voulait à Shikamaru de lui imposer à nouveau cette épreuve.
Les deux jeunes marchaient en direction des escaliers et passèrent successive devant les autres. Temari regardait par la fenêtre, indifférente, elle s’était réveillée et croisait les jambes. Temuri et Sasuke se chuchotaient l’un et l’autre des paroles qui s’apparentaient à une dispute. En dernier lieu, dans la pièce éclairée uniquement par les lumières de la cuisine se trouvaient Killer Bee et Omoi. Shikamaru ne dédaigna pas leur adresser un regard, pas par manque de respect, au contraire. Itachi les regarda discrètement. Il était clair qu’ils acceptaient leurs sorts, mais non sans mal. Omoi avait sa tête dans ses mains, alors que Killer Bee était axé en direction du sol, les yeux levés vers ses condamnateurs, un léger sourire, comme ironique de ce sort qui lui était assigné. Il doit sûrement penser qu’on est à mille lieux de la vérité sur ce meurtre pensa Itachi. Autant fallut que cela en soit bien un.
Ils montèrent les escaliers, Shikamaru avait allumé les quatre lampes qui clôturaient le couloir. Mais rien à faire, sa longueur phénoménale s’obscurcissait dans ce point de fuite architectural.

- Désolé de t’infliger ça une seconde fois, mais tu es le seul à avoir vu le corps, autant limiter les dégâts psychologiques sur le reste du groupe. Mais ne t’en fait pas… J’ai rassemblé les morceaux et dissimulé le tout sous le drap du lit.
Itachi sentit qu’il allait de nouveau tomber dans les vapes, il lutta de toutes ses forces et réussi à se contenir.
La porte noire leur faisait face, fermée. Shikamaru l’ouvrit et Itachi entra, les yeux à demi-fermés par réflexe. Il n’avait pas menti, le tout était soigneusement dissimulé pour rendre la chose acceptable à l’œil humain.
Il s’approcha de la masse blanche et fit dépasser le bras.

- Regarde ça, il leva la main du cadavre, il a perdu son auriculaire.
- Je te ferais remarquer que la tête également…Pourquoi s’attarder sur ce détail ?

Il soupira comme dépité par les questions d’Itachi.

- Pour deux raisons, tout d’abord laisse-moi t’exposer les faits. Le suicide est d’ores et déjà à exclure. Je peux déjà affirmer que la mort et due aux larges plaies de son cou. Il semble clair que le meurtre a eu lieu ici comme tu peux le constater à l’état du papier-peint…

En réalité, Itachi ne voyait rien et cela lui convenait parfaitement.

-…une sorte de lame lui a sectionné l’artère principale ça n’a pas dû être très joli joli à voir.

Il s'arrêta, ses sourcils se froncèrent.

- Sur ce point Itachi… Je ne comprends pas comment Killer Bee, s’il est bien l’assassin, a pu tuer Saï sans se tâcher de sang. Aucun de nous n’en a sur ses vêtements, je nous ai tous observé sous chaque angle… Je ne sais pas comment quelqu’un a pu commettre ce meurtre sans en porter la trace sur lui…De plus, l’arme du crime n’est pas là.
-Et le doigt dans cette histoire ?
- Comme je te disais, il y a quelque chose de bizarre à son sujet. Premièrement, toutes les blessures sont dues à une lame. Or le doigt a été... arraché. Je n’sais pas si tu sais la force qu’il faut pour faire un tel truc ?!...

Il baissa les yeux…

- ...et je l’ai retrouvé.

Il mit la main dans sa veste et sortit le doigt. Itachi vacilla, il était aberrant de sortir de sa poche un doigt comme l’on sort ses clefs. Il se tourna pour se contenir d’à nouveau salir le plancher en régurgitant.

- Excuse-moi, mais on fait avec les moyens du bord…I l était à environ dix mètres de la porte principale au Nord de la maison, planté sur un pique. Les autochtones appellent ça un « Kiritoï ».

Itachi se reprit et lui dit :

- Tu es sorti ?!...Alors qu’un meurtrier rôde ?

Shikamaru éclata de rire.

- Tu ne penses pas que j’étais, au contraire, plus en sécurité à l’extérieur qu’à l’intérieur ? Après tout, je te rappelle que l’assassin est dans cette maison.
- Et moi je te rappelle que tu viens de me dire qu’il était impossible que l’un de nous l’ait tué sans trace sur lui…
- Non pas impossible… Juste inexplicable… J’imagine que tu souhaites mettre en évidence la fille que Terumi a vu ? Allons, on est autant cartésien1 l’un que l’autre, toutes ces choses ne sont que pures idioties. L’homme n’est pas fait pour vivre dans le noir, le cerveau de Terumi a juste créé de toute part l’illusion.
- Si tu le dis…

[1]Le cartésianisme est une philosophie rationaliste.

Shikamaru semblait énervé que quelqu’un comme Itachi se mette à croire à ces faits irrationnels.

- Dernière chose, dans la terre en face du doigt était inscrit le kanji2 « 1 ». Tires-en les conclusions que tu veux.

[2] Les kanjis sont les caractères sinogrammes utilisés en langue japonaise.

Le silence prit place dans la pièce. Shikamaru s’apprêtait à se relever quand Itachi lui posa une question déroutante.

- Pourquoi es-tu d’un tel sang-froid ? Comment peux-tu analyser tout ça avec une telle perspicacité, une telle précision.

Le double sens de cette question n’échappa pas à son destinataire. Il répondit directement à l’accusation qui lui était faite.

- Si tu veux que je te donne un alibi, tu vas être déçu… Si tu as des doutes sur moi, je peux le comprendre… et sache que j’en ai tout autant sur toi Itachi…

On en était là ! pensa Itachi. D’abord Suigetsu et les jumeaux, maintenant les deux jeunes hommes et bientôt tout le groupe ? La suspicion est la pire des maladies, qui se transmet tout aussi facilement qu’elle oblige les gens à rompre leur affinités.

Soudain, le sens de l’odorat d’Itachi fut mis à profit dans la semi-obscurité de la pièce.

-Tu ne sens pas Shikamaru ?

Il renifla.

- De l’iode3 ?
- Oui, disons plutôt l’iode contenue dans l’eau de mer.

Il se tourna vers la corde, Shikamaru ne l’avait pas encore examiné et l’avait mise de côté volontairement.
Celui-ci la prit dans ses mains pour la détacher de la poutre.

- Mais c’est une des cordes qui a servi à attacher mon bateau ?!

La peur matérialiste qui l’avait pris sur le canot était de retour, plus forte cette fois.
Il regarda corde son visage se ferma et courut précipitamment vers la porte. Itachi rata sa chemise de peu, il le poursuivit dans le couloir.

- Arrête ne fais pas ça !

[3] En réalité ce n'est pas l'iode, mais le sulfure de diméthyle qui est responsable de l'odeur de l'eau de mer, cependant cette idée reçu est très répandu dans la société.

En bas des escaliers Omoi avait entendit les cris et s’apprêtait à monter lorsque Shikamaru passa devant lui comme une flèche. Il arrêta la mauvaise personne. Attrapant le bras d’Itachi, il lui demanda de lui expliquer ce qui se passait. Il vit Shikamaru ouvrir les portes, rapetissir au loin sur la plaine avant de disparaître dans la forêt. Même en se dégageant assez brusquement d'Omoi qui le gênait, il n’avait pas réussi à stopper le Capitaine.

- Et Merde !

Ils étaient huit dans la maison, la peste qu’est la méfiance allait bientôt tous les contaminer et le seul pilote de l’île qui leur aurait permis de partir, venait de s’enfuir et qui sait s’il allait un jour revenir.
Les sept jeunes étaient tournés en direction de la porte. Killer Bee souriait malsainement.

- Un problème dans l'enquête ?

Son cynisme était probablement dû au manque de crédit qu’on lui avait accordé.
Ils étaient tous sur les nerfs, et désiraient se reposer, mais personne n’avait assez confiance pour baisser sa garde. Au loin la nuit avait encore pleinement possession du ciel.




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