Fiction: Un paradis ensanglanté (terminée)

Une île inhabitée depuis des siècles comme destination de vacances. Un choix étrange, et lourd de conséquence... Disparition, paranoïa, tension, horreur, fantôme, meurtres... Malgré les liens d'amitié qui les unissent depuis l'enfance, rien n'est plus fort que l'instinct de survie... Place au massacre ! Ne vous faites pas d'illusion...Sur une île personne ne viendra vous sauver....
Classé: -12D | Action/Aventure / Horreur / Mystère | Mots: 42586 | Comments: 75 | Favs: 48
Version imprimable
Aller au
naruto_best (Masculin), le 29/07/2012
Me revoilà ! Sortant brusquement des oubliettes je sais =S
Chapitre 19
Une boucle est bouclée comme on dirait dans ces cas là ^^

ps : celui qui comprend le titre du chapitre je lui tire mon chapeau !




Chapitre 19: Deux pierres



- Quand tout cela a-t-il commencé ?

Itachi était encore dans un état vaporeux proche de la léthargie. Sa question à peine exprimée avec d’incroyables difficultés pour articuler, cette dernière s’envola en direction du pur éther1, et le jeune l’oublia aussi tôt. Que voulait désigner ce « cela » ? Son rêve ? Son cauchemar ? Son voyage ? Sa vie…? Le jeune lui-même l’ignorait, c’était comme si cette question avait jailli d’un esprit encore totalement candide2 par une volonté transcendantale d’origine inconnue. Comme si cette simple phrase venait d’accouchée d’elle-même, du plus pur néant. Or, tout le monde le sait : rien ne jaillit du néant sans cause ultérieure, excepté la « cause première » dont Aristote en a si bien dressé le portrait. Ce son s’échappa donc dans la plus plate et cruelle indifférence du monde ; Itachi fut le premier à l’oublier.

[1]L'éther était dans la mythologie grecque un dieu de la haute sphère céleste. De façon plus moderne, il désigne un ciel très pur et haut.

[2]candide, signifiant naïf, insouciant. Ici servant à désigner le vide qui possède Itachi.

Quand l’Homme dort, il nous est nécessaire de relever un aspect tout à fait singulier de cet acte. Ca n’est pas proprement parlé pendant que l’homme rêvasse, ni même quand ce dernier sent venir le sable de Morphée. Le caractère le plus passionnant de cet acte, c’est son épilogue : le réveil. On peut le décomposer en deux chemins distincts, l’un régit par le rêve, l’autre par le cauchemar. Ce qu’il y a de fascinant, c’est de constater que le réveil n’est jamais porteur de bonnes nouvelles. Bien que l’on revienne à la réalité, cette dernière est comme…ternie, par un irrémédiable manque de fantaisie. En effet, l’acte le plus naturel qui suit la sortie d’un beau rêve, c’est de vouloir y retourner n'est-ce pas ? Pourtant qui peut prétendre avoir un jour réussit à reprendre le fil idyllique d’un songe ? C’est peut-être ce qu’il y a de plus terrible dans cet acte sensé nous revigorer l’esprit… on côtoie le bonheur durant un bref instant, sans aucun moyen d’obtenir un autre rendez-vous…
Et puis il y a le rêve agité…si irrationnel et pourtant si réel. Faire du surplace en courant ? Rien de plus normal, vous dira le Cauchemar ! Tomber dans un précipice sans fond ? Ca n’est pas là un défi insurmontable pour moi ! Je construis, ou plutôt je déconstruis votre monde, votre réalité. Après tout qu’est-ce que la réalité ? Avec moi, vos règles, vos lois de la physique s’évanouissent. Et malgré le fait que tout Homme sait qu’un pas, peu importe sa grandeur, mit devant l’autre fera toujours avancer, je suis capable de le persuader qu’en réalité il recule…
Dès lors, on peut se demander s’il vaut mieux rêver ou mal rêver ? Que nos imprécations s’élèvent toujours plus haut, contre cet acte que la nature nous a imposé en prétendant nous reposer. Car le rêve c’est ce qu’il y a de plus frustrant : le tangible inatteignable, telle une étoile sur la voûte céleste. Le cauchemar c’est ce qu’il y a de plus terrifiant : la mise à mal de nos certitudes et convictions.

Itachi, comprenant enfin qu’il venait de se réveiller d’une sieste ô combien pénible et encore inexpliquée, s’acharna à empêcher son cerveau de retomber dans une nouvelle torpeur similaire. Il mit ses bras derrière sa tête et scruta le ciel à travers la fresque de couleurs que formait le feuillage. Puis petit à petit, ses souvenirs se furent plus précis…Shikamaru ligoté sur une chaise, lui dans la cuisine avec Temari préparant le thé et Konan…Soudain il se redressa d’un bond sur ses jambes encore vacillantes et fébriles.

- Ou est-elle ?! L’ai-je aussi rêvée ou était-elle vraiment avec moi ?

Les images de son cauchemar ne cessaient d’apparaître tel l’éclat d’une foudre apocalyptique qui illuminerait jusqu’aux plus profonds bas-fonds de l'abîme dans ces yeux. Konan, elle ne pouvait pas être ce qu’il avait imaginé.

- Quel soulagement ! Soupira le jeune encore sous le choc.

Puis vint l’inquiétude grandissante, tout d’abord de ce brusque somme inexplicable qui l’avait possédé. Et pourquoi Konan n’était-elle plus à ses côtés ? Pourquoi le corps du jeune était-il si engourdi et lourd ? Il est vrai que le sol de la forêt n’avait jamais prétendu au titre de matelas de luxe, mais tout de même…Itachi ne pouvait s’abstenir de pensée que quelque chose avait eu lieu, là, pendant son sommeil, aussi anodin que gravissime. Et Suigetsu ? Il restait son ami, mais il ne l’avait plus revu depuis que ce dernier s’était cassé le nez.
Itachi sourit :

- C’est surement de là que mon cauchemar a puisé cette figure si immonde que j’ai entrevue. Il faut dire que j’ai toujours eu le chic pour extrapoler à merveilles une histoire d'une image. Je vois la photo d'un pont, j'imagine l'histoire de sa construction jusqu'à sa fin catastrophique suite à une bourrasque. Un simple nez cassé, j’en fais le masque de la Mort…tu parles d’une brillante imagination…

Toute cette discussion n’avait pour ’autre but que de tenter vainement le jeune de se rassurer. Bien sûr, puisque ce dernier en était conscient, l’effet inverse se produisit, une personne qui n’a aucune raison de paniquer n’a nullement besoin de paroles réconfortantes. La contraposée3 devait donc s’appliquer également… et Itachi le savait parfaitement.

[3]De façon vulgaire, la contraposée est l'inverse de la réciproque. Ainsi, ici la contraposée est : Si des paroles réconfortantes sont nécessaires, alors une personne doit avoir quelque part une raison de paniquer.

- Je dois quitter cet endroit, retrouver Konan et Suigetsu ! Quelque chose ne tourne pas rond.

Mais le jeune n’avait absolument aucune idée de la direction à prendre, il savait qu’il avait marché en ligne plus ou moins droite sur un sol plat. Que la maison avait donc été dans son dos tout le long de sa balade avec Konan. Que de ses souvenirs les plus clairvoyants, ils avaient marché une demi-heure à un pas régulier qu’Itachi estimait à quatre kilomètres pour une heure.

- La maison doit donc se trouver dans un rayon approximatif de deux kilomètres autour de moi.

Il ne lui manquait plus qu’un seul point pour tenter de suivre ce que lui dictait sa réflexion.

- Nous avons parcouru une ligne droite. Or, tout le monde sait que n’importe quelle droite est constituée d’au moins deux points. Je peux fixer comme premier point cet endroit où je me trouve. A supposer qu’on ne m’ait pas déplacé…de toute manière je serais dès lors totalement perdu si cela devait être le cas. Éliminons donc cette hypothèse d'ores et déjà fatale. Je n'ai donc besoin que de mon deuxième point...

Il ne faisait pas encore assez nuit pour voir les étoiles, bien que la luminosité commençait désagréablement à diminuer. Et puis avec ce feuillage qui brisait la toile du ciel, impossible de se repérer correctement. Ici à l’équateur, les constellations étaient très différentes des constellations classiques qu’Itachi avait l’habitude d’observer depuis la fenêtre de son appartement. La situation était désespérée...désespérante.

- Et tous ces arbres à la con ! Toujours la même taille, la même couleur, le même tronc.

Soudain, Itachi, qui dans son accès de colère avait virevolté telle une toupie, aperçut une ligne blanchâtre alignée avec son poing tenu au loin. L’arbre se situait à cinq mètres et la coupe ne faisait pas plus de trois centimètres. Impossible à distinguer en temps normal, certes, mais dans une forêt où tous les arbres sont jumeaux, la moindre cicatrice était surnaturelle, voire choquante. Le jeune homme s’en rapprocha comme par méfiance puis, ce fut un éclat de joie où se mêlèrent cris chatoyants et larmes salées.

- C’est la marque qu’à fait Konan avait son canif !

La bonne nouvelle était double pour Itachi, non seulement il n’avait pas était transporté et possédait donc deux points tout à fait fiables pour tirer sa droite et retrouver sa route. Mais également, il savait qu’il n’avait pas rêvé, Konan était bien là avec lui. Mais, ce verbe à l’imparfait, qu’il utilisa lui-même eut un effet désastreux sur sa physionomie.

- « Était… », Alors pourquoi ce temps ? Pourquoi l’imparfait et non pas le présent ?

A ce moment précis, sans même que le jeune ne s’en rendit compte et durant un court instant, il souhaita que cette balade avec Konan eut été un rêve. Car désormais, il était certain que quelque chose s’était passé. Ni une, ni deux, le voilà qui court en frôlant l’arbre, et d’un dernier geste il observa pleinement et longuement cette marque, peut-être dernier témoignage vivant de Konan, qui disparaîtrait à son tour quand l’arbre aura réparé l'affront qu'il avait subi. Brusquement, comme pour marqué le départ d'une course effrénée, le ciel gronda dans un lourd brouhaha.

- Cours ! Plutôt mourir que faiblir ! Je n'ai pas le droit de flancher alors que Suigetsu est peut-être en danger...Et Konan, je ne supporterai pas qui lui soit arrivé malheur. Surtout si Shikamaru ou Temari l'ont attaqué après m'avoir neutralisé.

Les deux noms sortirent spontanément, la peur de perdre ses deux amis d'enfance avait rendu à Itachi toute la confiance d'antan qu'il leur accordait. Le meurtrier était donc obligatoirement dans ces deux autres noms : Shikamaru ou Temari.


Itachi se répétait sans cesse la même sonate, sans relâche, mot par mot, il n'avait jamais autant couru et manquait cruellement de souffle. Sa respiration haletante émettait une légère vapeur au contact de l'air humide, des fines gouttelettes qui ruisselaient inlassablement vers le sol. Le jeune homme n'avait pas l'habitude de courir, pourtant sa ruée semblait plus appliquée que celle de bon nombre de coureurs. Une agilité innée, inexplicable, ses mouvements étaient voluptueux et minimes à la fois, de cette façon ils ne consommaient nullement plus d'énergie que nécessaire. Pour preuve, la fumée formée par ses expirations n'était guère perturbée par le courant formé par le corps rapide du jeune homme tellement ses gestes étaient précis. Il fendait l'air, sautait, enjambait les bûches qui se dressaient devant lui et ne cessait de se répéter la même phrase.

Tous les évènements vacillaient, se bousculaient, il essayait de réfléchir, mais en vain. Ses dernières ressources étaient réservées à préserver sa course ininterrompue, et par la même occasion, il préservait ses derniers espoirs de revoir son ami.

- Comment tout ceci est-il arrivé ?! Où se trouve la rationalité dans toute cette histoire ?!

Il trébucha, pressé par une branche dissimulée dans la pénombre de la forêt.
Il posa ses mains sur le sol, essaya de se relever en vain. La sueur prenait un goût peu à peu salé.

- Je suis seul... Ils ont tous disparus... Pourquoi Suigetsu… pourquoi Konan ferait-elle exception à la règle... ? Je serai le prochain...

Il reprit son souffle.

- ...mais il est hors de question que je coure à en crever ! Si je dois mourir ça sera en affrontant cette chose ! Qui que cette personne soit ! Maintenant putain de jambes, vous allez bouger !

Il sortit son couteau et s'entailla la main légèrement, afin de ne pas tomber dans les pommes, il était déjà faible, pas question de perdre du sang inutilement, mais suffisamment pour oublier la douleur présente dans ses jambes. Il se releva et repartit d'une allure toute autant gracieuse que celle qui précéda la chute.
Un éclair traversa ses pensées lui serrant le cœur, il n'avait pas encore vu le "Kiritoï" devant leur maison, peut-être qu'ils étaient toujours en vie !

Le torrent qui s'abattait sur la forêt rendait le sol plus gluant que les marécages d'Amazonie en pleine saison de pluies. L'ascension du dernier garçon du groupe était particulièrement éprouvante. Les dernières lueurs du jour tombaient sur l'île, le voile noir se faisait sentir. La forêt se dotait des ombres les plus étranges, inhabituelles qu'Itachi avait pu voir depuis le début du voyage, l'air étouffant laissait discrètement, mais incontestablement, place à une bise plus douce, pourtant guère plus agréable puisqu'elle refroidissait l'air directement dans la gorge, apportant une horrible sensation de papier verre dans la trachée. Mais il ne faisait pas attention au changement de climat qui s'effectuait dans la forêt. Une seule chose lui importait...

- Nan... Tout sauf ça... Pas une nuit de plus dans cette foutue île... Surtout seul... Suigetsu putain... ne soit p... Pas comme tous les...

Des larmes coulaient sur ses joues, le dernier rayon de soleil disparut derrière la colline en lui jetant l'éclat le plus sombre qu'il avait pu observer jusqu'ici...

---------------------------------------------------------

Début du commentaire de fin de chapitre (que 5000 caractères sont infimes pour exprimer mon retour après 2 mois d'absence):

Fin de l'ellipse ?! Incroyable ! (Moi même je doutais que ce jour arrive =))

Je dois vous faire une confidence mon scénario a quelques peu évolué de mes premiers plans. Vous aurez peut-être remarqué une ou deux nouvelles phrases par rapport au prologue.
En revanche, je suis agréablement surpris de constater que bon nombres de paragraphes sont parfaitement adaptés au nouveau scénario.




Exemple : "- Je suis seul... Ils ont tous disparus... "
Dans mon premier jet, je souhaitais que les personnages disparaissent et ne laissent qu'un "morceau" d'eux suscitant le mystère. Puis, je me suis détourné de cette voie( comme de nombreuses autres) et finalement ici disparaître possède finalement l'acception de mourir ^^
Et j'en est repéré pas mal d'autres, beaucoup que je suppose que vous ne remarquerez pas, vous, qui n'avez pas en tête le premier jet. Peut-être saurez-vous le devinez ?




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 [ 19 ] 20 21 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: