Fiction: Un paradis ensanglanté (terminée)

Une île inhabitée depuis des siècles comme destination de vacances. Un choix étrange, et lourd de conséquence... Disparition, paranoïa, tension, horreur, fantôme, meurtres... Malgré les liens d'amitié qui les unissent depuis l'enfance, rien n'est plus fort que l'instinct de survie... Place au massacre ! Ne vous faites pas d'illusion...Sur une île personne ne viendra vous sauver....
Classé: -12D | Action/Aventure / Horreur / Mystère | Mots: 42586 | Comments: 75 | Favs: 48
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naruto_best (Masculin), le 27/01/2012
Un chapitre dont je suis sûr que les personnes à l'esprit affuté comprendront tous les doubles sens. Laissez-vous donc guider par votre imagination...



Chapitre 17: Le venin de l'amour



Du fin fond du ciel, le soleil s’élançait galvanisé par les appels de la minuscule sphère bleue qui ne se lassait pas de choyer ce qu’elle avait mis tant de temps à élaborer. Huit minutes et 29 secondes, c’était le temps nécessaire pour qu’un rayon, parmi tant d’autres, traverse successivement la courroie, le vide intersidéral, l’exosphère, l’atmosphère et le cristallin d’un jeune homme dont le regard aveuglé se perdait en direction de cette boule en fusion.

A chaque instant, ces rayons baignaient Itachi d’une douce caresse de chaleur dont seul les pays de l’équateur possèdent le secret. Depuis des millions d’années, cette énergie avait toujours été indispensable à l’établissement de l’être, non pas en tant qu’individu, mais en tant qu’animal. Le soleil avait permis la vie, c’était donc à lui que reviendrai la lourde tâche de nous l’enlever et il l’accomplirait a fortiori comme prévu dans environ 5 milliards d’années1. Alors que ces idées traversaient la matière grise d’Itachi, il prit une bouffé d’oxygène et expira longuement comme pour renaître. Il ne s’était jamais senti aussi vivant qu’en ce jour radieux.

[explication-1[Cette date est représentative de la durée de vie restante du Soleil. En effet, le carburant du soleil sera alors entièrement consumé et l’étoile se transformera indubitablement en une géante rouge, engloutissant Mercure et détruisant fatalement toute forme de vie au sein de notre système solaire.

Le jeune fermait maintenant les yeux, cet instant, aussi superficiel qu’existentiel pour lui, il voulait le savourer au travers de tous ses sens. La chaleur sur ses joues lui avait atrocement manqué. Soudain, deux bras s’enroulèrent autour de son cou et il sentit quelqu’un s’appuyé contre son dos.

- Konan ? Qu’est-ce que…

- Le soleil, il est beau…j’ai eu l’impression de l’avoir vu se coucher pour ne jamais réapparaître.

Elle le serait fort, il pouvait sentir sa poitrine appuyée et se soulever au rythme de sa voix. Tel un venin paralysant sa proie, Itachi fut tétanisé ce n’est qu’après un sursaut d’effort qu’il parvint à se retourner et, toujours enlacé entre ses bras, il regarda le ciel à l’Ouest. Le nuage s’éloignait. Qui eut cru que sous ses airs de petite averse se cachait une tempête ? Son regard descendit irrésistiblement attiré par les grands yeux de Konan qui le fixait. Qu’était-elle en train de faire ? Il l’ignorait, en revanche il savait qu’elle pouvait faire de lui ce qu’elle voulait.

- Temari et Suigetsu sont en train de prendre l’essentiel pour pouvoir partir, on attendra le moment opportun, ça sera probablement au crépuscule, il faut assez de lumière pour pouvoir naviguer, mais un niveau de mer assez élevé pour qu’on puisse partir. Enfin…ça ressemble à peu près à ce que m’as dit Temari.

Son visage s’approcha de celui d’Itachi, il recula, sa curiosité avait été piquée à vif.

- Et Temari a-t-elle eu l’amabilité de te dire comment partir sans pilote, ou pour être plus précis, sans faire confiance à Shikamaru ?

Il regretta ses paroles aussitôt. En effet, avoir confiance en Shikamaru c’était douter en Konan et vice-versa. Désormais, il devait choisir un camp. La réaction conventionnelle aurait été qu’elle desserre son étreinte, mais elle n’en fit rien et se contenta de lui sourire en lui disant :

- Tu sais qu’on ne peut pas lui faire confiance, c’est un meurtrier.

Il soupira intérieurement.
- Me voilà bien…soit elle me prend pour un idiot, soit elle tente de me manipuler, voire même les deux.

Il eut soudain la sensation que ses pensées avaient dépassé les limites de sa sphère privée et observa le regard de Konan toujours aussi sublime.

~ ~ ~

- …j’ai dit la vérité, je n’ai pas à me justifier. Je sais que je n’ai rien fait et tu devrais peut-être davantage te poser de questions sur Konan et Suigetsu…

~ ~ ~

Perdu dans ses réflexions son visage devint vide et Konan sentit qu’il était ailleurs.

- Ca va ? Au fait, on n’a jamais pris le temps de réellement visiter l’île. Puisqu’on part ce soir…Ca me gêne de te demander ça, mais tu m’accompagnerais dans la forêt dans l’après-midi ?

- Euh…je…c’est-à-dire j’ai encore beaucoup de chose à faire et…

Elle colla son front au sien et ses yeux plongèrent en lui sans retenu, alors que son esprit se perdit en elle, troublé par la brusque initiative de la jeune fille. Quand il reprit ses esprits, l’étreinte avait fini par l’achever. Était-il en train de rêver ? Itachi sentait qu’il rougissait compulsivement, il avait soudain chaud ou Konan brusquement froid, il pria pour que ça ne soit pas le cas. Une violente pulsion s’enracina au plus profond de lui, il canalisait du mieux qu’il pouvait cette propension soudaine qui ne demandait qu’à émerger, ainsi que les caractères physiques habituels qui l’accompagnaient capable de trahir son existence. Puis, aussi vite qu’elle l’avait embrassé, elle repartit guillerette dans la maison sans même qu’Itachi eu l’impression d’avoir répondu à sa demande, pourtant il l’avait fait.



L’après-midi s’introduisit dans la vie d’Itachi comme un invité inopportun qu’on attend sans raison avec hâte. Alors que Temari et lui buvaient un breuvage préparé par les soins de la cynique jeune fille pendant une pause. Konan rentra dans la cuisine et tira Itachi sans retenu vers elle. Il expliqua aussi rapidement qu’il le put que Konan désirait encore visiter un peu les environs et évidemment Temari ne se gêna point de faire une de ses réflexions toujours si agréable…mais pour une fois Itachi était d’accord avec elle.

- Que m’arrive-t-il ? pensa-t-il.

Konan et lui passèrent la porte et sortirent, la jeune fille farouche prit son bras et cala sa tête sur son épaule. Elle chantonnait un air qu’Itachi l’avait souvent entendu siffler. Alors qu’elle arrivait au second couplet, il aperçut le corps de Terumi calcinée, puis celui de Sasuke et Killer Bee. Des sueurs froides lui glissaient des tempes lorsqu’ils passèrent à côté.

- Je ne comprends plus…tout cela est invraisemblable…
Il tenta vainement d'interpeller la jeune fille, sans grand succès. Il perdit ses mots devant sa splendeur apparente.

Le voile vert du feuillage recouvrit le visage de Konan puis, Itachi passa ses doigts à travers les feuilles d’une branche pour en attraper le rameau et l’écarter de leur chemin. A mesure qu’il progressait, Konan semblait s’épanouir. Elle s’approcha de deux ou trois arbres pour en observer l’aspect général. Avait-elle oublié qu’il n’y avait qu’un seul arbre, incessamment identique qui se reproduisait de part et d’autres de l’île ? Le « Kiroï » n'avait plus aucun secret pour eux, ses moindres coutures leurs étaient connues.

- Le paysage n’est pas si mal finalement, ce calme est apaisant…

~ ~ ~

- Je trouve cette île inquiétante Itachi…Il n’y a aucune forme d’activité, aucune forme animal…aucune forme de vie tout court…

~ ~ ~

- Que se passe-t-il ? Comment tous avaient-t-ils pu autant changer ? N’était-ce pas elle qui détestait cette atmosphère vide, monotone, il y a de ça quelques jours ?

Elle prit une branche qu’elle cassa et s’en servit comme éventail, Itachi entendait Konan lui parler, mais il ne l’écoutait pas. Elle semblait vouloir lui montrer quelque chose en particulier sur les feuilles, mais qu’y avait-il de plus à remarquer qu’elles étaient incroyablement foncées et affutées ? Alors que Konan observait une nature morte, Itachi apercevait Omoi en détresse, courir blessé et implorant de l’aide. Trébucher à de nombreuses reprises s’écrasant sans force sur le sol, s’écorchant le visage et s’arrachant la paume des mains. Derrière, Sasuke marchait impassible, l’ombre des arbres écrasaient les derniers traits d’humanité que contenait son visage.

- Peut-être que ce n’est pas eux qui sont devenu fous, mais bien moi.

La majorité c’était la normalité. Une doxa dont la société s’était très bien accommodée, ce fut en tout cas les conclusions d'Itachi avoir longtemps médité sur ce sujet. Ils réagissaient tous de façon appropriés, il était le seul à ne pas suivre les codes. Mais quels codes ? Ici, plus rien ne suivait de logique.

- C’est ça ! pensa-t-il

Si plus rien n’a de sens, si l’irrationnelle se fait maître, la réflexion n’a plus lieu d’être. Il fallait abandonner sa conscience pour s’adonner à l’instinct, aussi animal et grotesque fut-il. On ne peut décemment pas tergiverser raisonnablement sur ce qui échappe à la raison.

Ils rentraient maintenant dans le centre de la forêt, un lieu sombre où la nuit régnait, mais non pas une nuit menaçante, mais à l’inverse plus proche d’un ventre maternel. Trente minutes s’étaient déjà écoulées alors qu’Itachi ne semblait pas en avoir vécu le quart. Il parvint à distinguer sa tendre Konan, celle-ci entaillait tendrement l’écorce avec un canif, dont elle s’était faite propriétaire un peu plus tôt. Une sève dorée s’échappa du tronc à l’usure des coups qui lui étaient assénés. Itachi jouissait soudainement d’une pulsion animale incontrôlée, ce désir enraciné dans son cœur pendant la matinée avait germé et la sève qu’il sécrétait se propageait maintenant dans son corps et finissait de faire succomber ses dernières résistances. Tel un ours, irrésistiblement attiré par le miel butiné par les abeilles, il se dirigea vers Konan tournée de trois-quarts, mais donnant l’illusion de le scruter du coin de l’œil cinq mètres devant lui avec un léger sourire insouciant.


Il fit un pas qui se figea. Puis, son corps s’affaissant en direction de la terre brunâtre, ses yeux se fermèrent. En temps que faible animal il ne comprit rien, rien de ce qui lui arrivait. Itachi sentit juste un liquide chaud couler de son crâne. Avant de s’évanouir, son subconscient laissa échapper ses dernières convictions.

- Mon astre flamboyant ne peut pas me tuer, il est encore trop tôt…




Un chapitre dont l'écriture peut sembler très étrange, mais volontairement désirer pour en faire un texte au long double sens.



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