Une île inhabitée depuis des siècles comme destination de vacances. Un choix étrange, et lourd de conséquence...
Disparition, paranoïa, tension, horreur, fantôme, meurtres...
Malgré les liens d'amitié qui les unissent depuis l'enfance, rien n'est plus fort que l'instinct de survie...
Place au massacre ! Ne vous faites pas d'illusion...Sur une île personne ne viendra vous sauver....
naruto_best (Masculin), le 25/01/2012 Beaucoup de travail, j'écris à la fois un Essai pour tenter de comprendre un peu qui je suis réellement, à cela s'ajoute les cours et mon Tm qui approche.
Bref, peu de temps libre quoi...
Désolé pour cette longue (trop longue attente) qui ne dépend pas entièrement de moi
Chapitre 16: Les suspicions de l'accalmie
Le regard de Temari se perdait dans la noirceur des feuillages, ses yeux à demi-ouverts, la joue délicatement appuyée sur ses bras croisés et posés sur l’encadrure inférieure d’une des fenêtres du salon. Dehors, la tempête semblait vouloir offrir un répit aux jeunes et avait doucement commencé à se désagréger. La pluie n’avait pas cessé, mais l’accalmie s’était étendue abaissant considérablement le volume d’eau qui s’abattait sur l’île. De même que la pluie, la nuit n’en finissait plus. Temari assoupie, le regard perdu dans l’immensité de l’île, ne semblait pas le moins du monde ébranlée par le surprenant rebondissement qui avait frappé la maison. Avait-on arrêté le meurtrier ? Shikamaru, lui l’aîné du groupe, le patriarche de leur grande famille, un meurtrier aux sentiments obscurs ? En parfait oxymore à Temari, Konan dans l’obscure clarté de l’entrée ne pouvait s’empêcher de tourner un rond, tel une proie prise au piège par un prédateur et cherchant désespérément une solution. Le calme apparent de son amie l’exaspérait et il ne fallut pas longtemps à la belle brune, aux cernes tels des sillons creusés par les mémoires d’une rivière de larmes, pour le lui faire savoir. Le ballet circulaire parfaitement exécuté depuis une vingtaine de minutes fut rompu et elle se dirigea d’un pas énergique vers la dormeuse d’un soir. Ses bras lui saisirent les épaules et commença alors une séance de remise en forme… musclée. La jeune endormie s’affaissa et sa tête heurta délicatement le rebord en bois.
- Aïe ! Qu’est-ce qui te prend Konan ?
Elle se frotta la tête en laissant une mèche filer entre ses doigts qui lui donna un air effronté, mais pourtant si sublime.
- Comment peux-tu avoir cette attitude ? Cinq de nos amis sont morts ! Et c’est Shikamaru qui les a tué ! Comment peux-tu dormir alors que la personne que tu aimes est un meurtrier et qu’il se tient juste au-dessus de nous ?
À ces mots la jeune rougie farouchement.
- Mais, mais, mais tu dis vraiment n’importe quoi ! Et puis je n’ai pas peur, Shikamaru a été maîtrisé par Itachi et Suigetsu.
- Ce n’est pas de peur dont je parlais…mais ça ne fait rien.
Konan s’adossa à la porte d’entrée et observa longuement la fente obscure qui aspirait l’escalier. Ses yeux glissèrent successivement de ce vide à Temari. Elle sourit en pensant à la comparaison, puis son visage se durcit de nouveau en imaginant ce qui se passait…là-haut.
Le coup parti et le sang jaillissant de la bouche de Shikamaru vint tamiser le mur de sa chambre d’un orange sombre.
- Suigetsu arrête !
Itachi n’eut pas le temps ni vraiment la motivation d’empêcher Suigetsu de frapper Shikamaru une quatrième fois.
- Pourquoi t’as fait ça ?! Dis-le nous Shikamaru !
Le jeune criait ses ordres sur ce qu’il considérait être un meurtrier en détention. Ligoté les mains dans le dos à une chaise, Shikamaru cracha le sang qu’il avait encore dans la bouche au sol et le souffle haletant de douleur tenta de parler :
- Je n’ai rien fait…, un filet de sang s’échappa encore du coin de sa bouche. Je ne peux rien vous dire de plus, je ne ferai que me répéter…quand je suis entré Omoi était déjà…comme ça. Je suis arrivé, me suis dirigé vers la fenêtre, Omoi était paralysé, le fait qu’il ne bouge pas ne m’a donc pas interpelé. Puis, j’ai entendu soudain Konan crier dans mon dos, je me suis retourné je l’ai vue me dévisager. J’ai alors compris que quelque chose n’allait pas et j’ai couru sur le côté du lit pour prendre les pulsations d’Omoi et c’est là qu’Itachi est arr…
- Foutaises !
Il le frappa encore. La tête de Shikamaru mit en temps avant de revenir à sa position initiale.
- Suigetsu ! Viens avec moi !
Itachi n’attendit pas que son ami le suive et le tira de force pour l’éloigner de Shikamaru. Le jeune ferma la porte en sortant de la chambre.
- Itachi, ne sois pas idiot ! Tu crois à ses conneries qu’il nous a pondues ?! Il se fout de notre gueule depuis le début, c’est lui qui nous a emmené ici ! Mais il a finalement commis une erreur.
- Je ne veux pas le défendre, mais c’est un peu léger pour l’accuser. Enfin… il dit vrai je ne l’ai pas vu à proprement parler étrangler Omoi et Shikamaru a fait des cours de bon-samaritain, c’était sûrement un réflexe.
Au fond du couloir surgit soudainement une petite tête, celle de Konan qui semblait intriguée par les cris de ses deux amis. Suigetsu la remarqua et se tourna en continuant sa discussion en chuchotant.
- Est-ce que tu doutes en elle ?
Il fit un mouvement oculaire pour désigner Konan.
- Tu l’as entendue. Elle affirme que les yeux d’Omoi étaient ouverts. Dans ce cas pourquoi Shikamaru n’a pas supposé qu’il était mort en entrant ?
- La paralysie peut aussi toucher les paupières tu sais.
- Arrête de le défendre, Suigetsu tapa sur l’épaule d’Itachi, on n’a qu’à lui demander directement dans ce cas. On sera fixé, à moins que tu aies plus confiance en ce type qu’en Konan.
- Bon très bien, mais laisse- moi y aller seul.
- Pourquoi ?!
- Suigetsu…
L’air suppliant d’Itachi le fit céder et il partit en colère vers la jeune au regard intriguée qui n’avait cessé d’observer la scène. Itachi entra sans regarder l’accusé et referma la porte immédiatement en restant toujours face à elle, le visage appuyé contre celle-ci il hésita à se retourner vers Shikamaru.
- Itachi tu dois me croire…je n’y suis pour rien.
- Je l’aimerais…
Il se jeta à l’eau et fit ce qu’il avait convenu avec Suigetsu :
- Dis-moi… pourquoi tu n’as pas réagi quand tu as vu ses yeux ouverts ?
- À Omoi ?... Ils n’étaient pas ouverts, je ne suis pas du genre à jurer puisque ça n’a aucune valeur, mais crois-moi ils étaient fermés. J’ai pensé qu’il dormait et je me disais naïvement que ça lui ferait du bien de se reposer.
- La version de Konan te discrimine. Qui dois-je croire ? Hein, dis-le moi… toi ?
Il se mit à rire.
- C’est une question rhétorique j’espère...
- Konan aurait menti ? Pourquoi ?
- …j’ai dit la vérité, je n’ai pas à me justifier. Je sais que je n’ai rien fait et tu devrais peut-être davantage te poser de questions sur Konan et Suigetsu…
- Après Konan, Suigetsu ? Ça suffit j’en ai assez entendu. Il tourna les talons.
- Tu n’as pas vu ce que j’ai vu dans ses yeux quand il me frappait. Ce n’était pas de la rage, il avait la ferme intention de me tuer pour des raisons que j’ignore encore.
- Pour se venger, ça n’est pas un mystère, il a toujours eu le sang chaud.
- Ou parce qu’il a trouvé le parfait bouc émissaire !...Laisse-moi maintenant. Personnellement, je sais la vérité et je n’ai pas à m’inquiéter d’un coup de couteau dans la moelle. J’ai été face à cette porte bien avant qu’on m’y attache…maintenant j’aimerais pouvoir dormir.
Itachi se tourna et posa sa main sur la poignée.
- Itachi à toi de répondre à ça…pourquoi t’aurais-je sauvé la vie si j’avais prévu de tous vous tuer ?
Les paroles de Shikamaru raisonnaient dans l’abîme de sa conscience meublée par les déficits de sa raison et décorée de questions sans réponses. Et si tout avait été fomenté par Konan avec la complicité de Suigetsu ? Et qu’ils avaient ensemble décidé de piéger Shikamaru. Konan pour les suspicions, Suigetsu pour empêcher l’accusé de se disculper. Il secoua la tête, Suigetsu n’aurait jamais tué Shikamaru. La porte grinça et Itachi jeta sur le seuil un dernier regard à Shikamaru, ses cheveux retombaient sur son visage ensanglanté et masquait ses yeux gris. La porte claqua. Konan, Suigetsu, pourquoi pas même ce maudit esprit qui les avait épouvantés au début de leur voyage ? Il ne savait plus en qui avoir confiance. À bout de nerf, sans repère il tituba quelques mètres avant de s’effondrer contre une des portes, le regard morne et noyé dans ses larmes.
Le jeune atteignait maintenant les escaliers et descendit deux marches. Il vit quelque chose qu’il n’avait plus vu depuis longtemps, Konan sourire. Elle s’amusait avec Temari à dessiner sur la figure de Suigetsu endormi. Son visage luisait, sa flamboyance transcendait toutes les misères qu’ils avaient connu et galvanisait Itachi.
- Deux réelles gamines.
Itachi n’était pas tellement d’humeur à festoyer après que tant de leurs amis soient morts. Cela n’avait même aucun sens tellement c’était invraisemblable…et pourtant. Sur cette île tout était différent, plus rien n’obéissait au conventionnel, au déterminisme et cette idée lui était insupportable. C’était accepter la fatalité qu’aucune d’elles ne pouvait maîtriser la situation. On ne maîtrise pas, ce qui n’a pas de logique. En réalité, ce n’était pas tellement le comportement de Temari qui le choquait, elle avait toujours eu ce cynisme glacial, même si les jeunes croyaient en une façade prête à s’affaisser avec le temps, il se trompait…
En revanche, ce n’était pas du tout le genre de Konan, il voulait la gifler pour la réveiller de ce merveilleux rêve qui n’était qu’un masque illusoire du royaume des cauchemars, mais la voir sourire, c’était ce qui primait sur tout, même sur la décence et l’exigence de sérieux qu’implore le deuil.
- Viens…
Une voix, ou plutôt un coup de vent tel une lame venait de lui scier les oreilles, il n’avait pas discerné de paroles tangibles, mais c’était ce que son cerveau avait compris. Il retourna sa tête à s’en briser la nuque, mais rien. Itachi faisait face à ce moment à un couloir si vide qu’il se demanda si lui-même y était bien présent, probablement pensa-t-il, puisque le sens de la vue se rattache aux yeux et qu’à fortiori les yeux sont ancrés au corps. Ses pas étaient sûrs, néanmoins son désespoir atteignit un tel paroxysme qu’il préférerait désormais sans hésiter que ce fantôme d’une fabulation mortifère se dresse devant lui, là maintenant, yeux blancs ou orbites noires, jeune ou vieille, terrifiant ou apaisant, tout serait mieux que cette terrible vérité : L’un d’entre eux était un monstre. Les chuchotements fantomatiques qui suivirent furent ceux d’Itachi :
- Si tu existes…montres-toi
Ses pas, craquelants sur le parquais mat de ce bois si sombre, battaient à l’unisson le tempo du concert que lui offrait son cœur. Soudain, à l’instar d’un trou dans le sol, Itachi remarqua que le plancher, devant la dernière chambre devenue zone sinistrée après le meurtre particulièrement sanglant qui y avait été commis, était strié par des lames sombres régulières qui formait un ovale. Le sang de Saï s’était avec le temps faufilé dans les rainures du bois, comme pour vouloir rappeler son existence. Il est vrai que le meurtre de Saï avait été effacé de leurs esprits, comme un mécanisme de défense pour conjurer la réalité. Brusquement, dans le coin supérieur du couloir il distingua une ombre. Enfin, il la voyait ! Un cri strident ou plutôt un éclat de rire de Konan suivi d’une remontrance de Suigetsu le fit se retourner. La fraction de seconde qui suivit, tout avait disparu. Il repartit en sens inverse sans cesser de regarder par-dessus son épaule. Avec l’irrationnel, on est jamais assez prudents quant aux précautions à prendre, puisqu’aucun jugement ne peut être établit.
En bas, une paix d’antan régnait sans trouver de résistance. Itachi s’assit à la cuisine, le jeune était épuisé. Suigetsu, à 10 heures1, tentant de faire disparaître les deux ridicules moustaches dessinées par Konan. Il plaça sa tête entre ses bras pour s’isoler, mais il suffoquait. Le jeune ne trouva pas le sommeil et décida de se contenter du magnifique spectacle qui s’offrait à lui, le sourire de Konan bercé par les premières lueurs du jour à l’horizon.
[1] Méthode employée dans l’armée, consistant à décrire la position selon les heures d’un cadran de montre.
"La gangrène c'est le doute. Il s'installe aux plus profond de vous et vous ronge."