Visions d'un Dieu Endormi


Fanfiction Naruto écrite par Kris'ter (Recueil de Kris'ter)
Publiée le 01/12/2010 sur The Way Of Naruto



ATTENTION vous êtes à présent dans le chapitre maudit de ma fic. Il s'agit du chapitre au chiffre 13 !
Des scènes VIOLENTES pourront heurter la sensibilité des plus jeunes !

*bong* hey, attention, ma sensibilité !

Oh excuse-moi, je ne t'avais pas vu… Bref ! D'une seconde à l'autre, vous allez être plongé dans un monde sans pitié ou règne la terreur et qui… Ah ? Ah bon. Et bien on me signale que c'était déjà le cas dans les précédent chapitre, bon bin c'est partit alors.

Bonne lecture ';..;'



Chapitre 13: Grain de Sable



S'engageant dans l'escalier abrupt, Shikamaru et Neji dévalèrent les marches jusqu'à se retrouver en face d'une solide porte, verrouillée. Examinant la serrure, le manipulateur d'ombre reconnut facilement son mécanisme à loquet simple et il utilisa son ombre pour s'insinuer dans le pêne afin de le faire jouer hors de sa gâche. Au bout de quelque secondes, ses efforts furent récompensés par un léger déclic et les deux ninjas avancèrent avec précautions dans un étroit corridor éclairé par une longue rangée de torches qui crépitaient bruyamment sous la longue voute basse.

Parvenus au milieu du couloir, ils se rendirent compte que la porte d'une des cellules n'était pas fermée comme les autres. Arrivés devant, ils balayèrent du regard la pénombre du cachot humide dans lequel se trouvait deux personnes ; la première était un homme assis en tailleur à même la pierre froide du sol et le cœur de Neji fit un bon lorsqu'il reconnut les vêtements de la femme allongée sur la paillasse : sa chère Tenten ! Bien qu'également soulagé d'avoir retrouvé la kunoichi en un seul morceau, Shikamaru était plus préoccupé par l'autre personne ; ses habits étaient trop propres pour qu'il soit un prisonnier, de plus le symbole sur son bandeau frontal le désignait comme un habitant de Commoragh, et enfin la porte de la cellule grande ouverte ne laissait planer aucun doute sur sa qualité de visiteur.

L'esprit du manipulateur d'ombre tournait à toute vitesse, il fallait qu'il trouve quelque chose de plutôt convainquant à dire pour expliquer leur présence en ces lieux à l'homme qui s'était relevé pour venir se placer devant eux, un petit sourire amusé aux lèvres. Il fallait aussi trouver un prétexte pour emmener sa prisonnière, et vite.

Shikamaru ouvrit la bouche pour s'expliquer, mais l'homme lui coupa la parole :

"La comédie a assez duré, ninjas de Konoha !" s'exclama-t-il, "Votre déguisement est bien fait mais vous n'êtes pas d'assez bons acteurs pour réussir à me berner !"

À la mention de «ninjas de Konoha», un fol espoir naquit au sein de Tenten qui se redressa avec difficulté sur son coude afin de mieux voir les gardes. Ce mouvement malhabile n'avait pas échappé à Neji dont les pensées se focalisèrent sur l'homme qu'il jugeait responsable de l'était de sa coéquipière. Il expira lentement, contrôla son souffle et se prépara à passer à l'action.

Les traits froids d'Erwan ne trahissaient que peu d’appréhension à l’idée d’avoir contre lui deux ninjas prêts à en découdre. Shikamaru ne parvenait pas à déterminer s’il fallait y voir du courage ou de l’arrogance.

Le combat commença, et fut si vite terminé que Tenten eut du mal à croire ce qui s’était déroulé. Lorsque le premier des adversaires de l'Exécuteur s’était fendu dans sa direction, celui-ci avait exécuté un saut périlleux au-dessus de lui pour atterrir entre les deux gardes, étendant sa jambe pour porter un violent coup de pied droit dans le dos de l’attaquant, le propulsant avec force contre le mur de la cellule puis, dans un même mouvement fluide, il envoya son poing sur la gorge du deuxième garde, lui écrasant le larynx et il s'effondra en émettant un gargouillement pitoyable.

"Neji ! Shikamaru !" s'écria la kunoichi, les yeux brouillés par des larmes de joie.

Les deux ninjas se redressaient péniblement, leurs déguisements n'avaient évidement pas «survécu» au coup qu'il venait chacun d'encaisser. Le ninja aux yeux d'ivoire s'était déjà relevé, prêt à repartir à l'attaque.

"ASSEZ !" ordonna Erwan d'un ton impérieux, "Ce combat est stupide, je ne suis pas votre ennemi !"

"Alors qui es-tu ? Et qu'as-tu fait à Tenten ?" demanda Neji d’une voix amère et haineuse.

"Je m'appelle Erwan Moyashi, je suis le med-nin qui a sauvé votre amie et également l'un des rares alliés que vous puissiez trouver à Commoragh."

"Il a raison." approuva la kunoichi en retombant en arrière sur sa paillasse, "C'est quelqu'un de bien."

"Admettons…" concéda Neji en se portant au chevet de sa coéquipière, désireux de s'assurer qu'elle allait bien, et curieux de savoir pourquoi elle avait autant de mal à bouger.

"Au fait, comment nous as-tu reconnu ?" demanda le manipulateur d'ombre d'une voix rauque, sa gorge encore endolorie du coup qu'il avait reçu.

"Simplement parce que vous ne m'avez pas reconnu." expliqua le med-nin en riant, puis redevant tout à coup sérieux, "Je sais pour quelle raison vous êtes ici. Malheureusement, vous n'arriverez pas à faire évader votre amie et encore moins à quitter la ville avec elle, car vous…"

Il fut interrompu par la sonnerie stridulante d'une alarme. Shikamaru blêmit, voyant ses chances de sortir d'ici fondre comme neige au soleil et s'imaginant déjà devenir à son tour client de la prison. Percevant les craintes du ninja, l'Exécuteur s'empressa de les dissiper :

"Ne vous inquiétez pas, je vais vous faire sortir d'ici."



Pendant ce temps, dans la rue marchande du Village Caché de la Feuille, la mère de Shikamaru écarta le rideau de perles qui voilait l'entrée de la poissonnerie et pénétra dans le magasin frais au haut plafond vouté et à l'atmosphère empuanti par une forte odeur de poisson. Derrière le comptoir, pendants à des crochets suspendus au plafond, se balançaient des mérous et des dauphins1 d'un fort beau gabarit. Penché sur une table de travail, le poissonnier était en train d'évider une rascasse avec la rapidité et l'habileté qui étaient l'apanage des bons artisans. En l'observant faire, Yoshino se rappela qu'à une époque pas si lointaine encore, les bouchers et les poissonniers faisaient aussi office de médecin, car ils représentaient ce que les villages avaient de mieux en matière de guérisseurs.

"Bonjour Madame Nara." lui lança joyeusement le marchand, "Alors, qu'est-ce que je vous sers aujourd'hui ?"

La mère de Shikamaru passa quelques instants à examiner l'étalage de fruits de mer et de poissons dispersés sur un lit de glace pilée. Elle leva les yeux vers le poissonnier qui avait abandonné sa rascasse et regardait sa cliente déambuler devant son présentoir.

"Qu'est-ce que vous pouvez me proposer ?" demanda-t-elle.

"Et bien… J'ai des calamars qui viennent d'arriver, tout frais, ils ont été pêché lundi le 9." répondit le poissonnier en s'approchant du comptoir, s'essuyant les mains sur son tablier.

"Moui… Enfin aujourd'hui on est vendredi, le 13." contesta la mère de Shikamaru.

"Superstition ridicule !" s'esclaffa le marchand, "Enfin, c'est vous qui voyez, sinon j'ai des truites aussi."

"Bonne idée ! Donnez-m'en deux."

"C'est parti… Et sinon, comment il va le fiston ?" s'enquit le poissonnier tandis qu'il sélectionnait deux belles grosses truites sur le présentoir.

"Ho m'en parlez pas, c'est devenu le portrait craché de son père !" tempêta Yoshino, "Tout ce qui l'intéresse c'est flâner et lambiner et la seule chose pour laquelle il est doué c'est la procrastination !"

"Ha, c'est dommage !"déplora le marchand en enveloppant les deux poissons dans du papier, "Il avait pourtant fait forte impression lors de l'examen de Chuunins."

"À qui le dîtes-vous ! J'ai vraiment cru que j'allais en faire quelque chose, de ce gamin-là !"

"Et voilà les truites." dit le poissonnier en tendant le paquet à sa cliente, "Ça vous fera 1056 Yen."

La mère de Shikamaru paya la somme, récupéra ce qui allait être son prochain repas en remerciant le marchand et ne s'attarda pas plus longtemps dans le magasin, impatiente de respirer à nouveau de l'air frais.



Erwan avançait d'une démarche rapide dans les couloirs, «escorté» par Shikamaru et Neji sous leurs déguisements de gardes, les conduisant à travers le dédale de la prison vers le moyen de sortir discrètement le plus proche. En chemin ils croisèrent une longue colonne d'esclaves en haillons avançant en titubant le long de la galerie, abreuvés d'injures par leur escorte de gardiens qui prenait un plaisir immonde à faire claquer leurs fouets sur les corps décharnés couverts d'ecchymoses ; les mois de famine et de privations ne leur avaient laissé que la peau sur les os. Les gardes étaient cependant trop absorbés par leur jeu cruel pour prêter attention aux trois ninjas qui purent passer sans difficultés.

Le manipulateur d'ombre réfléchissait déjà. Faire évader Tenten allait effectivement s'avérer difficile, mais pas impossible. Maintenant qu'Erwan lui avait expliqué dans les grandes lignes le rôle qu'on voulait leur faire jouer, Shikamaru échafaudait déjà un plan pour faire échouer le coup d'état, un plan qui allait nécessiter autant de dextérité que de force brute, deux choses dont le groupe qu'il dirigeait ne manquait pas. Le poison restait un problème toutefois, et il allait falloir réussir à trouver un antidote puisque même les techniques héréditaires de Neji s'étaient révélées incapable d'en contrer où d'en minimiser les effets.

Le ninja aux yeux d'ivoire était d'ailleurs particulièrement frustré d'avoir dû laisser sa coéquipière dans son sinistre cachot, mais il avait fini par se ranger à l'avis de Shikamaru : si Tenten ne pouvait utiliser son chakra, elle ne pourrait pas se déguiser et passer inaperçue, sans compter que la faire évader maintenant allait leur mettre sur le dos chaque individu sachant manier une arme que la ville comptait, sans oublier les agents du Grand Prêtre de Jashin qui n'allait surement pas accepter qu'on perturbe ainsi ses plans. Cela n’empêchait néanmoins pas Neji d'être dépité par la tournure des événements, lui qui se voyait déjà obtenir le titre de «celui qui a sauvé Tenten au péril de sa vie» et jouir des prévisibles privilèges qui en découleraient.

Ils émergèrent d'un dernier tunnel pour déboucher dans l'ombre d'une vaste antichambre circulaire au centre de laquelle un massif escalier de pierre s'élevait jusqu'à deux lourdes portes d'acier triangulaires derrière lesquelles se trouvait la chambre forte de la prison. Selon leur guide, c'était là que les gardes entassaient tout ce qu'ils confisquaient, il y avait donc pas mal de matériel dedans, ainsi qu'une porte dérobée dont peu de monde soupçonnaient l'existence. Celle-ci menait directement aux écuries de l'arène, d'où les trois ninjas pourraient disparaitre, ni vu, ni connu.

En voyant le groupe gravir les marches, le soldat qui montait la garde saisit à deux mains de sa hallebarde et, grondant comme un lion affamé, leur demanda d'une voix impérieuse ce qu'ils venaient faire ici. Ce garde ne les soupçonnait pas d'être des imposteurs, il se contentait de les soumettre au contrôle de routine que devaient subir les visiteurs de la chambre forte ; le fait d'être arrivé aussi loin dans la prison signifiait qu'ils avaient déjà dû franchir plusieurs postes de contrôles sévères aussi ne les considérait-il pas comme une menace.

Le med-nin expliqua que les deux gardes qui étaient avec lui avaient réquisitionné un objet d'importance pour le culte de Jashin et qu'il était donc venu pour le récupérer. Tenaillé par la crainte de voir leur imposture dévoilé, Shikamaru et Neji prenaient garde, tout en feignant ne pas trop s'intéresser à la conversation, de ne pas laisser traîner leurs mains trop loin de leurs armes, mais à aucun moment le soldat ne douta de l'authenticité des dires d'Erwan et, hochant la tête d'un air las, il se retourna pour ouvrir les porte de la chambre forte.

"Au fait, c'est quoi tout ce remue-ménage ici ?" demanda innocemment le med-nin à propos des gardes qui couraient partout.

"Apparemment on a deux intrus qui se sont introduits dans la prison pour faire évader quelqu'un." répondit le soldat, "On n'en sait pas beaucoup plus mais il paraît qu'ils se sont déguisés en gardes."

La sentinelle fit une pause et se retourna vers les deux hommes qui accompagnaient l'Exécuteur :

"Au fait, je vous ai jamais vus vous deux, vous venez de quel régiment ?"

Neji et Shikamaru, qui se préparaient déjà à se battre, virent une expression de douleur et de surprise crisper le visage du garde, puis celui-ci s'affaissa au sol ; derrière lui se tenait le med-nin, une dague ensanglantée à la main. Il essuya son arme sur la tunique de sa victime avant d'arracher de la main du garde la clé qu'il fit jouer dans la serrure et les énormes battants doublés de plomb s'écartèrent lentement dans un sourd grondement. Erwan s'empressa de faire rentrer les deux ninjas dans la chambre forte où ils découvrirent un spectacle incroyable. Dans la salle, toutes sortes d'objets s'empilaient jusqu'au plafond : articles de contrebande, marchandises confisquées et rapines diverses s'accumulaient ici, attendant d'être détruits ou vendus aux enchères.

"Les gardes se réservent les meilleurs prises." dit Erwan en verrouillant la lourde double porte derrière lui, "D'ailleurs, les postes de gardiens de prison sont les plus convoités de tout Commoragh."

Il déplaça une table et commença à sonder le mur, mais au bout de deux minutes, après avoir testé chaque brique sur plus d'un mètre carré, il commençait à présenter des signes de nervosité. Comprenant que leur guide éprouvait quelques difficultés à retrouver le passage secret, Shikamaru lâcha un "Galère…" en se tournant vers la porte, car on allait surement finir par se demander pourquoi le soldat qu'ils venaient de tuer n'était plus à son poste et se rendre compte que c'était un cadavre qui gardait désormais la chambre forte. Neji utilisa son Byakugan et balaya la surface du regard, trouvant rapidement ce qu'Erwan cherchait, une brique située à un autre endroit du mur. Le ninja aux yeux d'ivoire s'en approcha et la frappa légèrement du bout du pied ; un panneau coulissa sur le côté, révélant le fameux passage secret.

"Comment as-tu…" demanda le med-nin, les yeux ronds.

"Un coup de chance." répondit modestement le Hyuuga en s'enfonçant dans le tunnel sombre, suivis par Shikamaru et Erwan, puis le panneau se remit discrètement en place au moment même où une patrouille découvrait le cadavre devant la porte de la chambre forte.

Le passage était très étroit, obligeant les ninjas à s'y déplacer de profil, et pour couronner le tout le sol était parsemé de grosses pierres qui ralentissaient fortement leur progression. Au bout de plusieurs mètres, le panneau fermant l'extrémité du tunnel se dessinait indistinctement sous la lumière du feu à main que Neji, qui était en tête, avait craqué ; Erwan lui indiqua que le levier permettant de l'ouvrir se trouvait près du plafond. Après maints tâtonnements, les doigts du ninja aux yeux d'ivoire trouvèrent enfin ce fameux levier et il tira dessus de toutes ses forces. Le panneau coulissa silencieusement et le groupe pénétra dans les écuries désertes, qu’ils quittèrent aussitôt en se glissant par une petite fenêtre latérale qui donnait sur une ruelle.

"Il va vous falloir un endroit pour passer la nuit." annonça Erwan sans préambule, "Il vaut mieux éviter les tavernes qui sont trop mal fréquentées, je connais un coin ou vous serez plus tranquilles."

Il sortit un bout de papier froissé de sa poche sur lequel il griffonna un plan. L'endroit qu'il y indiquait se trouvait à l'autre bout de la ville, ce qui était "Galère…" pour le manipulateur d'ombre.

"C'est une maison de nobles abandonnée." indiqua l'Exécuteur, "Ses anciens propriétaires ont été brisés comme des brindilles au cours de machinations politiques ; dépouillés de leurs titres, leur richesse et leur généalogie, ils ont ensuite été vendus comme des esclaves communs. Ils n'ont pas survécu longtemps dans les camps de travaux forcés. Bref, je passerai vous voir dans la nuit, je vous aiderais à faire évader Tenten."

Il tendit le papier aux deux ninjas de Konoha et les quitta ici. Ils le suivirent du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse, happé par la foule.

"On va lui faire confiance ?" demanda Neji.

"Pas du tout." le rassura Shikamaru, "Néanmoins, nous allons accepter l'assistance qu'il va nous apporter même si on va rester sur nos gardes. Je pense qu'il est sincère dans son intention de nous aider à faire sortir Tenten de la prison, mais il va surement aussi vouloir que nous tuions le maître de la ville, et c'est là qu'il va falloir… disons… changer ses plans."

"Tu es le chef de l'équipe et en tant que tel, seul juge de la situation, mais n'oublie pas que pour souper avec le démon, mieux vaut se munir d’une longue cuillère."

"Ne t'inquiète pas. Si on fait ça bien, ils ne vont même pas réaliser ce qui les a frappé."



Le soleil commençait à disparaitre derrière l'horizon et on allumait peu à peu les lampadaires dans les allées tortueuses et les passages étroits qui partaient de la grande avenue encadrée par des statues en pierre représentant des idoles grimaçantes dans laquelle le groupe de ninjas avançait. Shikamaru et Neji avait mis un peu de temps avant de réussir à retrouver Sakura, Lee et Temari dans cette ville compliquée, mais ils avaient fini par se rejoindre et le groupe se dirigeait vers l'endroit que leur avait indiqué Erwan. Pendant le trajet, les deux ninjas expliquèrent comment leur expédition s'était déroulée et le Fauve de Jade les bombarda de questions pour savoir si son chaton allait bien. À la mention de leur évasion, la bonde du désert fit comme si elle n'avait pas fait foirer le plan, bien qu'elle évitait soigneusement le regard du manipulateur d'ombre.

Le groupe dû stopper sa marche quand la voie devant eux fut bloquée par le passage d'une procession de laquelle s'élevait un chant lugubre de louanges à la gloire de Jashin. Les hommes et les femmes qui la composaient étaient habillés de long manteau rouge ; ils portaient une cagoule noire sur la tête et tenaient à la main un cierge écarlate dont la flamme vacillait dans la brise de la nuit. Le chef de la procession était un homme de haute stature aux yeux gris et durs, il dévisagea froidement les ninjas devant lui puis, arrivant à leur hauteur, il leva lentement la main et la procession fit halte.

"Êtes-vous croyant ou non-croyant ?" leur demanda-t-il d'une voix aussi glaciale que son regard.

Temari reconnut immédiatement les accoutrements portés les membres de la procession, il s'agissait de la tenue cérémonielle des nombreuses sectes qui vénéraient le Dieu à la Main Sanglante. Son culte étant illégal dans la grande majorité des pays (le nom de Jashin n'était d'ailleurs généralement cité que dans les malédictions), des sectes secrètes se regroupaient au cœur des souterrains de beaucoup de grandes cités dans des temples cachés à l'intérieur desquels des humains étaient sacrifiés au cours de rites obscurs pour célébrer le Dieu à la Main Sanglante. Le groupe devant eux devait très certainement effectuer une sorte de pèlerinage dans la «Ville Sainte» qu'était Commoragh, et s’ils découvraient que les ninjas n'étaient pas des fidèles, il ne faisait aucun doute qu'ils mettraient tout en œuvre pour les exterminer. Le chef, agacé, répéta sa question et attendit la réponse avec impatience.

"Non-croyant !"

À la grande surprise des ninjas, la voix inconnue s'était élevée au milieu de leur groupe alors qu'aucun d'entre eux n'avait parlé. En entendant la réponse, un silence de mort s'abattit sur la procession tandis que des regards accusateurs se posaient sur les ninjas. Le visage déformé par la haine, le chef de la secte pointa un doigt crochu vers eux en proférant une sombre malédiction mais Lee ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. Rapide comme l'éclair, il s'élança en avant et enfonça violemment son pied dans le menton du chef des cultistes, lui fracassant la mâchoire sur le coup. Comme un seul homme, les membres de la procession tirèrent des poignards recourbés de sous leurs robes de bure et se précipitèrent vers les ninjas en poussant des cris de forcenés, avide de tailler ses hérétiques en pièces.

Le Fauve de Jade s'était jeté dans la mêlée où il fut accueilli par une frénésie de cris et de poignards mais il en fallait davantage pour le stopper. À ses côtés, Neji et Sakura s'étaient joints aux festivités. Dans la foule, un homme anonyme se félicita lui-même d'avoir appris ce jutsu de ventriloquie, devant le combat qu'il avait réussi à déclencher, cette technique valait bien chaque secondes qu'il avait passé à la maitriser.

Une lame entailla la hanche de Lee. Réprimant un hoquet de douleur, il donna un puissant coup de pied en arrière, dans la direction d’où venait le coup et sa sandale heurta violemment le genou d’un adepte, brisant l’articulation. L’homme hurla d'effroi et de souffrance en s’écroulant, lâchant son arme pour agripper son genou broyé. Le reste de l’effectif de la procession encerclait les ninjas qui virevoltaient dans tous les sens, frappant des pieds et des poings avec une précision meurtrière. Chaque fois qu’ils touchaient, les cultistes mouraient. Deux d'entre eux se jetèrent sur la Rose qui leurs expédia ses poings en plein visage ; les deux hommes furent violemment projetés en arrière, décérébrés. Temari et Shikamaru n'étaient pas en reste, les Lames de Vents de la blonde du désert découpant les têtes et les membres dans un tourbillon sanglant ; le manipulateur d'ombre de son coté figeait leurs adversaires, laissant à ses coéquipier le soin d'en finir avec eux. Sakura perçut un mouvement derrière elle et se retourna vivement en envoyant son poing en plein dans la poitrine de son agresseur, faisant éclater sa cage thoracique. La puanteur du sang et des boyaux qui se vidaient assaillit les sens des ninjas au moment où tombait le dernier adepte.

Le combat terminé, une clameur enthousiaste s'éleva de la foule des badauds attirés par le spectacle, mais aussitôt, ils bousculèrent sans ménagement les ninjas pour se jeter sur les cultistes comme des vautours : la meute avide s'empressa de dépouiller les cadavres de tous leurs biens. Un martèlement de bottes sur le pavé se fit entendre et les ninjas virent arriver une troupe de soldats se frayant dédaigneusement un passage parmi la populace. Sans perdre une seconde, le groupe s'éloigna discrètement dans l'obscurité d'une ruelle mal pavée, jusqu'à une petite place ou ils s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle, une fois certains d'être hors de danger et Sakura en profita pour soigner les quelques blessures récoltés au cours du combat contre les cultistes. Autour des ninjas, les gens allaient et venaient dans les nombreux cabarets qui bordaient la place d'où leurs parvenaient les chants joyeux de consommateurs ivres. Tout à coup, deux clients bien éméchés sortirent d'une taverne et commencèrent à se battre à coup de couteaux et de tessons de bouteilles, encouragés par leurs compagnons qui pariaient des poignées de Yen sur l'issue du combat. Mais le combat dégénéra bientôt en une rixe générale et les ninjas décidèrent de quitter rapidement les lieux pour ne pas être encore entraînés malgré eux dans une nouvelle bagarre.

L'étroite ruelle éclairée par de petites lampes qui se balançaient doucement dans la brise du soir était encombrée d'hommes en armes de toutes nationalités, emplissant l'air de leurs cris et de leurs plaisanteries : des Nukenins et des mercenaires, attirés à Commoragh par les rumeurs de guerre, ils étaient venus ici avec l'espoir de trouver un emploi, prêts à vendre leurs talents de guerrier à n'importe quelle cause. Certains discutaient, d'autre fanfaronnaient ou encore se reposaient dans l'encadrement des portes, les odeurs de cuisine se mêlaient aux relents de sueur et de cadavres. Au milieu de cette cohue, personne ne faisait attention aux ninjas et ils avancèrent sans encombre jusqu'à un croisement au bout de la rue où une femme en haillons berçait un enfant en pleurs. Au moment où le groupe passa devant elle, elle se précipita vers eux en tendant la main et quémandant quelques Yen pour nourrir son enfant affamé.

Sakura, émue, sortit quelques pièces de sacoche, mais au moment où elle allait les tendre à la femme, Neji surgit et repoussa sans ménagement la main de la mendiante en grognant :

"Allez, du vent ! Sale voleuse !"

La femme jeta au Hyuuga un regard noir tandis que la Rose, indignée, somma Neji de s'expliquer ! Celui-ci saisit vivement la malheureuse par le poignet et, d'un geste brusque, découvrit le bébé qu'elle berçait dans ses bras : la mère indigne cachait sous la couverture une longue épingle dont elle se servait pour piquer l'enfant et le faire pleurer à volonté !

"Tu finiras mendiante à ton tour si tu te laisses prendre aux ruses de ce genre de femmes." dit Neji.

D'un geste rageur, la misérable se dégagea de la poigne du ninja aux yeux d'ivoire pour disparaître rapidement dans la foule en maugréant. Sakura était rouge comme une pivoine et, toute penaude, évita les regards narquois des autres membres de l'équipe, sauf de Lee qui s'empressa d'essayer de remonter le moral de la Rose avec un discours flamboyant sur l'exubérante générosité de la Jeunesse. Inutile de dire que, si l'intention était louable, le résultat fut loin d'être celui escompté…



La nuit était déjà bien avancée quand les ninjas arrivèrent dans un quartier dont les bâtiments étaient sales et branlants, leurs poutres étaient fendues et rongées par le vent qui montait du désert. Pas une fenêtre, pas un encadrement de porte n’était d’aplomb, ni ne formait le moindre angle droit, les toits n’étaient pas de niveau et tombaient en ruine. Il s’agissait d’être prudent quand on passait sous leurs gouttières dangereusement inclinées, car les tuiles menaçaient à tout moment de faire le grand saut. Le groupe finit par trouver la grande maison indiquée sur le plan d'Erwan, mais l'endroit n'était pas très engageant, à l’image du quartier en fait : les murs délabrés étaient dans un état de décadence et de dégradation avancé, tout semblait sur le point de s’écrouler.

Le groupe étant assez peu motivé à l'idée de se promener dans la ville à la recherche d'un meilleur endroit pour dormir, ils franchirent donc les portes déjetées de la silencieuse résidence. Dans la pénombre, les pas des ninjas résonnaient lugubrement sur les pavés disjoints et fendus envahis de sable de la cour, la plupart des bâtiments n'avaient pas échappé au saccage des vandales et du vent et leurs toits s'étaient depuis longtemps effondrés. Ils finirent par découvrir une annexe qui tenait encore debout et s'y réfugièrent.

À l'intérieur, la dépendance exhalait une odeur de pourriture et de mort qui fit frissonner les ninjas. Ils entreprirent de nettoyer une partie du plancher pour y installer un campement pour la nuit tandis que Lee s'occupa de ramasser du petit bois (fracassant les grosses poutres à mains nues quand il le fallait) dans les ruines pour faire un bon feu, leur permettant de cuire leurs repas et également de repousser les ombres de la masure. Erwan arriva peu de temps après.

Une fois les rapides présentations effectuées, l'Exécuteur leur expliqua comment faire évader Tenten et éliminer le Roi Hakkyou dans la foulée, il insista sur le fait qu'en agissant de la sorte, leurs chances d'échec étaient quasi-nulles. Shikamaru jugea son plan sans faille sans cligner des yeux. Erwan produisit les documents nécessaires : une carte de la ville et des différents bâtiments que les ninjas allaient devoir infiltrer, le rouleau de parchemin de Tenten dans laquelle la bombe était scellée, un laissez-passer pour obtenir un remède pour la maître d'armes ainsi qu'un dossier qui permettrait au ninja allant chercher l'antidote d'usurper l'identité d'un Factotum.2 Une fois les derniers détails réglés, l'Exécuteur salua ses alliés d'un soir, leur souhaitant une bonne nuit avant de disparaître dans les ténèbres.

Après que Neji se fût assuré que personne ne trainait aux alentours, Shikamaru entreprit d'expliquer à ses coéquipiers les modifications qu'ils allaient effectuer sur le plan d'Erwan…



Les flammes du feu de camp crépitaient, léchant le bois frais comme d’infernales langues ardentes. Le sort avait désigné Temari pour le premier tour de garde et autour d'elle, les ninjas dormaient d'un sommeil agité par des images de violence et de haine qui s'imposaient dans leurs rêves. La blonde du désert s'efforçait de rester vigilante, les yeux écarquillés pour vaincre la torpeur qui l'accablait, assise dans cette pièce sinistre, mais cette veille solitaire était en train de finir le travail de sape commencé par la journée harassante que le groupe avait passée. Temari était plongée dans la contemplation du feu aveuglant, fascinée par sa beauté destructrice et bien qu’elle sentît la chaleur de l’âtre lui amener le rouge aux joues, elle ne parvenait pas à écarter le froid glacial qui régnait dans l’obscure masure. Elle avait beau empiler du bois sec dans le foyer, les flammes avaient beau s’élever bien haut, rien ne semblait pouvoir réchauffer l’endroit. C’était comme s’il avait été touché par le doigt cruel de la mort, inexorable et glacial. Ces paupières devenaient de plus en plus lourdes.

Prise dans sa rêverie, elle ne réalisa pas qu'un homme s'approchait d'elle jusqu'au moment où une latte du plancher grinça sous son poids. Le bruit la fit sursauter et un glapissement étranglé échappa de sa gorge, elle se retourna vivement en lançant un kunai sur…

"Shikamaru ?!?"

La blonde du désert détourna son mouvement de justesse et le projectile passa en sifflant à quelques centimètres de sa cible avant de se planter dans une poutre en vibrant.

"Et bien fille galère, c'est comme ça qu'on monte la garde, en regardant si le feu brûle bien ?"

"Non, mais c'est comme ça qu'on se fait tuer, en arrivant sans prévenir." répliqua Temari avec une moue boudeuse.

"Touché." admit le manipulateur d'ombre avec un sourire en coin.

"Disons, égalité, monsieur Pleurnichard." reconnut-elle en se poussant pour faire une place à Shikamaru au coin du feu, "Comment s'est passé ton excursion à la prison ?"

"Plutôt bien." répondit-il tout en se faufilant dans le réduit pour s'installer aux côtés de la kunoichi, "Même si le garde de faction a fait une drôle de tête en me voyant sortir de la chambre forte, en tout cas Tenten est a présent au courant de ce qu'elle va devoir faire dans l'arène demain. Si tout se déroule comme prévu, nous allons être les grains de sable dans la machination du Grand Prêtre de Jashin."

Tous deux gardèrent une minute le silence, le regard fixé sur le feu qui crépitait devant eux, chacun absorbé dans ses pensées. Shikamaru fut le premier à reprendre la parole :

"Tu as l'air éreinté, tu veux que je te remplace pour monter la garde ?"

Le manipulateur d'ombre n'était pas vraiment enthousiaste à l'idée de garder les yeux ouvert deux heures de plus, surtout avec tous les allers-retours qu'il avait faits dans la ville au cours de la journée, mais la facilité avec laquelle il s'était approché de la kunoichi ne laissait planer aucun doute sur son état de fatigue. En entendant sa proposition, Temari lui lança une réplique sarcastique, son orgueil ne pouvant la laisser accepter l'offre du Nara, alors qu'en vérité elle l'aurait fait avec soulagement et gratitude. Pour couper court à la discussion, Shikamaru sortit un yen de sa poche et le lança en l'air avant de la plaquer sur le dos de sa main :

"Pile ou face ?" demanda-t-il à la blonde du désert.

Celle-ci se gratta un moment la tête d'un air pensif avant de répondre :

"Pile !"

Le manipulateur d'ombre dévoila la pièce et la kunoichi vit apparaitre sous ses yeux déconfits le visage altier du daimyo du Pays du Feu gravé sur son côté face.

"Allez, ne fait pas cette tête là, ce n'est pas si terrible que ça." la consola-t-il avec un large sourire. Une fois de plus, il avait battu une fille.

Temari hocha la tête avec un air renfrogné de façade, s'efforçant de ne pas paraître trop réjoui par la tournure des événements qui lui permettait de pouvoir rejoindre sa couche plus tôt que prévu et profiter d'une bonne nuit de sommeil, mais alors qu'elle était en train de se relever, une latte pourrie du plancher céda sous son pas. Elle perdit l'équilibre et tomba… pas dans les pommes, non, mais dans les bras de Shikamaru. Elle s'était étalée de tout son long sur le Nara qui, s’il n'avait pas pu la retenir, avait plus ou moins réussi à amortir sa chute.

"Aow… Galère…" rouspéta le manipulateur d'ombre.

"Bordel…" pesta la blonde du désert, en se redressant quelque peu.

À ce moment, pendant un bref instant, les deux eurent leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, les yeux dans les yeux, et Shikamaru fut saisi d'une envie aussi irrésistible qu'inexplicable : il referma ses bras sur Temari et l'attira doucement vers lui. Bien que la blonde du désert fût au moins aussi surprise que lui par l'audace de son geste, celle-ci ne chercha pas à se dégager. En fait, cela lui faisait du bien. Les bras de Shikamaru étaient chauds et elle se sentait curieusement en sécurité. Elle ferma les yeux et posa la tête au creux de l'épaule du ninja. Pour la première fois, tous les soucis qu'elle avait habituellement dans la tête semblaient s'être envolés, elle se sentait juste bien.

Puis elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire et se releva prestement.

"Heu… Je… Oui… Heu… Bon…" bredouilla-t-elle en évitant de regarder Shikamaru, "Je… heu… vais me coucher…"

Elle entendit à peine le manipulateur d'ombre lui souhaiter une bonne nuit tandis qu'elle installait sa couche dans le confort tout relatif d'un coin de la masure. Ce simple câlin l'avait complètement bouleversée. Elle n'avait jamais connu cette tendresse et ça lui faisait mal de se rendre compte à quel point elle n'en avait jamais eue.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit un garçon venant d'un autre village caché qui lui fasse découvrir le sentiment de plénitude qu'elle avait ressenti quand elle était dans ses bras ?

Tout ceci lui donna envie de pleurer…



La pièce ne mesurait que trois mètres sur deux mais cet espace suffisait à contenir une paillasse pour dormir, un endroit pour les ablutions, une table de prière et un autel en forme d’alcôve dont le triptyque représentait des images saintes de guerre et de mort, reflets des macabres pensées de l'hôte de ces lieux, inspiré par le dieu qu'il vénérait avec tant d'ardeur. Le sol et les murs étaient dallés de pierres arrachées dans les ruines de cités anéanties, formant une mosaïque d'histoire de mort et de douleur. L'être qui occupait le centre de la pièce rêvait de sang ; de sang et de guerre, de civilisations déchirées et de populations englouties par les hordes de Jashin. Les flammes de la fin du monde consumaient la moindre de ses pensées, le renversement de l’ordre et l’autorité absolue du Dieu à la Main Sanglante. Cette chambre austère aurait pu appartenir à un missionnaire ou à un ermite sur une quelconque montagne isolée, pourtant c'était les appartements du Grand Prêtre de Jashin.

Oui, le Grand Prêtre rêvait des Visions du Dieu Endormi qu'il allait bientôt réaliser. Il rêvait d'un futur dominé par Jashin, une ère de ténèbres, une ère sanglante, où le pouvoir de l'amour ne serait qu'un mythe à moitié oublié, où les promesses de progrès et de compréhension auraient été rejetées au profit de la guerre et de la violence. Il ne pourrait y avoir de paix dans ce futur, aucun répit face aux horreurs impitoyables qui ravageraient le monde, seulement une éternité de carnage et le rire d'un dieu sanguinaire…







[1] Nous rappelons à nos lecteurs que les Japonais mangent du dauphin, qui est une espèce au bord de l'extinction, comme nous mangeons du mouton et que pour satisfaire la demande sans cesse croissante, le gouvernement du Japon autorise que 20 000 dauphins soient tués chaque année dans ses eaux territoriales.

[2] Employés subalternes des Biopistes, sans fonction précise, qui assumaient des charges multiples et variées ne pouvant être confiées aux esclaves.



Et voilà, un simple câlin fait parfois plus d'effet que les déclarations d'amour les plus enflammées (véridique).

Ce chapitre est le dernier avant le Grand Final, tout est en place à présent, le mystérieux plan (que je n'ai évidement pas dévoilé ici pour le suspens, mais aussi pour pas avoir a le re-détailler dans le prochain chapitre) va-t-il se passer sans accrocs ?