La vie de Sabaku No Gaara


Fanfiction Naruto écrite par Sanephar (Recueil de Sanephar)
Publiée le 06/03/2010 sur The Way Of Naruto



J'espère que cette fic vous plaira.
N'hésitez pas à mettre des commentaires pour me dire ce qui ne va pas ou même ce que vous avez aimé (ça fait toujours plaisir).

Bonne lecture !



Chapitre 27: "You are my love



Tsuki emménage enfin dans son appartement aidé par Kankurô qui découvre que sa camarade est amoureuse de Gaara. Presque au même moment, Temari et Gaara surprenne une partie de la conversation, rendant le Kazekage jaloux que son amie ait fait des confidences à son frère qu’il ignore.
Un soir, alors que Gaara se baladait sur la falaise surplombant le village de Suna, il voit un inconnu se baladait dans le désert en pleine nuit. Le Kazekage s’élance sur les traces de cet individu inconscient…

La vie de Sabaku no Gaara

Chapitre 27 : « You are my love »




Tsuki finit par balayer le sable qui couvrait la trappe menant aux souterrains de Suna. Elle alluma une lanterne sortie de son sac, avant de descendre dans les boyaux obscurs. Elle resta un moment immobile à guetter le moindre bruit et à sentir la moindre aura susceptible de lui révéler la présence d'une autre personne. Quand elle en conclut qu'elle était seule, elle se détendit et alluma quelques autres bougies. La brune scruta la pièce recouverte d'une épaisse couche de poussière à l'odeur âcre de renfermé. La salle était pratiquement méconnaissable à celle que la jeune fille avait nettoyée il y a une décennie de cela. Mais une chose était sûre, « Feuille Morte » ne semblait pas être venue ici, restait à savoir s'il en était de même pour le reste du souterrain. Elle prit ce qui formait une bosse rectangulaire sur la table et souffla pour enlever la masse de poussière afin de regarder de plus près l'objet. Du bout des doigts, elle effleura la couverture du livre d'un vert délavé par le temps et la saleté. Elle rangea le journal de Tomiko, la mère de Gaara, dans son sac et attrapa avec plus de précaution un deuxième objet, vraisemblablement beaucoup plus petit. Elle réitéra son souffle et contempla la petite boite avec un triste sourire.

Gaara n'avait pas mis les pieds ici depuis dix ans et n'avaient donc pas pu y découvrir les deux présents qu'elle avait laissé avant son départ précipité de Suna1. Remarque, elle s'en était doutée puisqu'il ne l'avait pas sur lui. Elle le rangea dans son sac et s'installa sur un petit fauteuil, ce qui fit soulever un nuage de poussière la faisant toussoter. Pour la discrétion, elle repassera, mais pas seulement... Elle jeta un œil sur le bas de sa tunique qui avait perdu de sa blancheur et soupira bruyamment.

N'étant nullement fatiguée et ayant la paresse de rentrer maintenant, elle s'assit sur une des chaises plus doucement, histoire d'éviter un nouvel incident. Elle extirpa de son sac le journal de Tomiko pour y relire les premières pages dont elle n'avait qu'un vague souvenir. Sa mémoire y était pour quelque chose, et le temps passé n'avait pas arrangé les choses pour ainsi dire. Les mots, les lignes puis les pages défilaient sous ses yeux bleus quand la trappe s'ouvrit sans aucune douceur. Son livre tomba à terre sous l'effet de la surprise, le bruit de la chute étouffé par la poussière. Elle éteignit sa lanterne avant de se placer dans un coin où la lumière des deux bougies ne l'atteignait pas. Elle opta pour une posture d'attaque afin de surprendre l'éventuel assaillant.

L'inconnu atterrit avec souplesse dans les souterrains, augmentant les battements cardiaques de la brune. Ce que Tsuki pouvait voir n'était qu'une silhouette masculine qui s'avançait pour ramasser le journal tombé à terre. Ne voulant pas qu'une quelconque personne lise son contenu, elle s'élança et se jeta sur le nouvel arrivant. Dans l'élan, ils tombèrent tous les deux, et Tsuki s'empressa de mettre sa main recouverte de chakra bleu sur la gorge de sa victime.

- Mais qu'est-ce que tu fais là, Gaa- ! Un clone de sable ?! s'exclama-t-elle.

La jeune fille prit une poignée de sable et le laissa glisser de sa paume ouverte, le fixant avec un regard baigné d'incompréhension.
La peur l'envahit quand un métal froid se colla à sa gorge, et sans le voir, elle sut qu'il s'agissait d'un kunai.

« Mince ! Le clone était un leurre, pensa-t-elle. »
- Heureusement que je ne suis pas un assassin, fit une voix grave dans son dos.
- Gaara-san ! s'exclama l'ambassadrice en reconnaissant sa voix.

Il enleva l'arme menaçante tandis quand elle se tournait vers lui avec un sourire réjouit et rassuré.

- Qu'est-ce que-
- Es-tu idiote ou imprudente ? demanda-t-il calmement, bien que Tsuki comprit que son ami était énervé.
- Euh... sûrement les deux, avoua-t-elle d'une petite voix.
- As-tu pensé à « Feuille Morte » ?
- Évidemment, tu m'en parles pratiquement tous les soirs ! Comment pourrais-je l'oublier ?
- Et apparemment, ce n'est pas assez. Qu'est-ce que tu es venue faire ici ?
- Chercher les cadeaux que j'ai déposés ici pour toi, il y a dix ans !
- Des cadeaux ?
- Hum ! Pour ton anniversaire, mais je n'ai pas eu le temps de te les donner, alors je les ai déposés ici en pensant que tu viendrais. Comme tu n'es pas venu, je n'ai plus qu'à te les offrir dans deux semaines.
- Et par hasard, tu n'aurais pas pu demander à Kankurô de t'accompagner ?
« Parfois, sa manie d'esquiver des sujets est énervant. J'aurais tout de même pensé que cette révélation l'intéresserait un peu plus... »
- Je t'en prie ! Je peux me débrouiller seule.
- C'est sans doute ce que tu avais aussi pensé dans la tempête de sable.
- On n'utilise pas une même tactique deux fois sur la même personne... Et je suis plus prudente maintenant.
- C'est ce que je constate.
- J'ai comme l'impression que tu ne vas pas lâcher le morceau... Gaara-san, je suis une kunoichi, je sais me débrouiller seule.

Le long silence de son interlocuteur en disait long sur sa façon de penser et Tsuki poussa un soupir des plus bruyants.

- Bon, maintenant que tu es là, je n'ai plus rien à craindre !
- Je ne serais pas toujours là.
- C'est bien pour ça qu'il faut que je sache me défendre, mais comment je peux y parvenir si tu me surprotèges tout le temps ?

Nouveau silence, même si toute fois, Tsuki pensa faire réfléchir dans un nouveau sens Gaara. Profitant de sa méditation, elle lui prit le journal des mains et le fourra dans son sac avant de prendre sa lanterne et de s'engager dans une galerie.

- Où vas-tu ?
- Explorer les souterrains, comme...
- Aurais-tu oublié ce qui s'est passé autrefois ?
- Non, mais on a grandi.
- Ça ne change rien
- Pour moi, si. Si tu ne veux pas venir, tu fais comme tu veux, mais moi j’y vais.

Elle balança son sac sur ses épaules et ralluma la lanterne.

- Tu crois vraiment ça ?

Elle releva son visage et fronça les sourcils en voyant un sourire énigmatique sur les lèvres de son ami.

[1]Voir chapitre 11

***


Elle avait cessé toute protestation et regardait à présent en boudant ce qu'elle pouvait voir de l'endroit qu'elle aurait voulu visiter, même si ce n'était pas pour cela qu'elle semblait si agacée. La main sous son menton, elle s'égosilla :

- Au cas où MONSIEUR KAZEKAGE aurait oublié, je tenais à lui rappeler que JE SAIS MARCHER !
- Je sais, répondit platement Gaara.
- Alors pose-moi par terre !
- Tu n'irais pas dans la bonne direction.
- Mais, si !
- Non.
- Si je te dis que je commence à avoir des vertiges parce que j'ai la tête en bas, tu me crois ?
- Non.
- Tu aimerais qu'on te porte en sac à patate, toi ?
- Tu n'es pas un sac à patate.
- Ça je le sais bien ! C'était une comparaison.
- …
- Mince, on ne va pas rentrer dans Suna comme ça !

Il s'arrêta brusquement et Tsuki essaya en vain de regarder dans la même direction que lui. Inquiète, elle demanda :

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Un danger ?

Gaara posa une main sur le dos de la jeune fille et une autre sur l'arrière de son genou avant de la faire basculer pour la poser sur le sable.

- Tu as raison, dit-il en lui prenant la main pour s'assurer qu'elle vienne bien avec lui.

Tsuki baissa la tête pour regarder la main du jeune garçon dans la sienne et par la même occasion de cacher ses rougissements. Elle secoua la tête de gauche à droite en se disant qu'elle était bête de réagir ainsi. Gaara avait des raisons autres que celles dans sa tête pour lui tenir la main. Elle le devança et se plaça devant lui, les joues rosies.

- C'est bon, je ne vais pas m'enfuir !
- Comment je peux en être sûr ?
- Je ne suis plus une enfant.
- Vraiment ?

Ses yeux s'arrondirent et sa bouche s'entrouvrit, étonnée. Une réponse tout à fait taquine malgré l'absence d'expression sur le visage de Gaara.

- Tu le penses vraiment ?
- Non.
- Ce n'est pas digne d'un Kazekgage de plaisanter comme ça !
- Je ne suis pas qu'un Kazekage.
- Oui, tu es aussi mon ami.
- C'est en tant qu'ami que je suis venu.
- Tu t'inquiétais pour moi ?
- Oui.
- Ce n'était pas nécessaire. Je peux me débrouiller, tu sais.
- Tu serais morte si cela avait été au membre de « Feuille Morte ».
- On en a déjà discuté. Je comprends que tu t'inquiètes mais j'aurais pu me défendre seule avec ma nouvelle technique. Seulement en voyant le sable, j'ai hésité...
- Une nouvelle technique ?
- Ouais ! s'exclama-t-elle avec une once de fierté.
- Tu me la montreras dans un combat amical ?
- Un combat amical ?
- Un entrainement.
« Pourquoi ce sentiment de malaise tout à coup ? se dit-elle. »
- Tu ne veux pas ?
- Si mais... il faudra attendre pour l'entrainement.
- Pourquoi ?

Elle s'assit à même le sable et massa sa cheville avec une grimace faussement douloureuse.

- Foulée...

Gaara s'accroupit et présenta son dos à la jeune fille. Sa tête légèrement tournée permit à Tsuki de voir un sourire en coin. Elle monta sur lui, enroula ses bras autour de son cou avant de prendre la route pour Suna.
Pour Tsuki, il n'était pas question de rater une pareille aubaine. Il était rare de voir son ami sans sa jarre. Souvent, elle pensait qu'elle aurait bien voulu être à la place de cette calebasse. Il l'emmenait partout, elle était toujours à ses côtés ! Pourquoi n'était-elle pas là d'ailleurs ?

« J'hallucine que je sois jalouse de la jarre de Gaara, soupira-t-elle. »
- Ça va ?
- Oui, ça me rappelle des souvenirs2.
- Moi aussi.

Leurs pupilles convergèrent l'un vers l'autre et un sourire complice naquit sur leurs lèvres.
Cela remontait à tellement longtemps...

[2]Voir chapitre 2

***


Gaara marchait paisiblement dans la rue principale de Suna. Il avait terminé ses affaires un peu plus tôt, ce qui l'arrangeait bien. Pour une fois, il allait faire les courses hebdomadaires que Tsuki lui faisait toutes les semaines. L'attention de son amie était la bienvenue mais très gênante. Même si elle n'attendait pas de reconnaissance particulière, cette surprise la ravirait. Une chance pour lui qu'elle fasse ses emplettes dans la soirée.

Pourtant, quand il entra dans la supérette près de chez lui, il sentit que quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas les paquets de provision renversés par terre qui alerta Gaara mais la sensation qu'on utilisait du chakra et l'odeur forte du sang.
D'un pas précipité, il se rendit dans l’appartement des propriétaires, juxtaposée à la boutique par une porte, et trouva leur petit fils allongé par terre dans une marre de sang, inconscient. Tsuki, au-dessus de lui, usait de son chakra médical pour refermer au mieux les plaies béantes inscrites dans les poignets du garçon. Pour le Kazekage, il était clair que le petit avait attenté à ses jours, mais dans quel but ? Ce fut avec cette question en tête qu'il alla voir les grands-parents de celui-ci.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il d'un ton plus froid qu'il ne l'avait voulu.

Mais la femme ne put lui répondre et éclata en sanglot de plus belle. Elle s'excusa entre deux crises.

- Ce n'est rien, répondit Gaara.
- Connaissez-vous le groupe sanguin de votre petit fils ?
- Non, mademoiselle...

Soudain, son épouse quitta les bras du vieil homme avant de partir dans la pièce voisine. Elle revint quelques minutes après avec un petit carnet en main qu'elle feuilleta.

- A+ ! s'exclama-t-elle.

Sans perdre de temps, Tsuki sortit un rouleau de parchemin et l'ouvrit avant d'invoquer du matériel médical. Elle attrapa deux aiguilles qu'elle planta dans son bras et celui du garçon. Le sang de la jeune fille coula dans un tuyau avant de rejoindre les veines de l'inconscient.

Gaara ne perdit pas une miette des gestes prudents et habiles de son amie, pleine de sang-froid. Il admira son savoir faire malgré la situation dramatique. Quand l'opération se termina, il décroisa les bras alors que Tsuki se releva et chancela. Son visage avait perdu ses couleurs et la sueur qui coulait sur son front montrait l'épuisement qu'elle avait atteint. Elle plongea sa main dans sa sacoche et en ressortit une pilule d'un rouge-marron qu'elle croqua dans sa bouche.

- Une pilule du soldat ? demanda-t-il avec désapprobation.
- Sanguine, rectifia-t-elle en évitant de croiser son regard turquoise.
- Mademoiselle... Kaoru est... essaya d’articuler le grand-père.
- Il ne craint plus rien, mais il est préférable que je l'emmène à l'hôpital pour faire une batterie de tests habituels, et pour qu'il n'attente pas de nouveau à sa vie.
« C'était donc bien un suicide, pensa Gaara. »
- Tu n'es pas en état de le porter, dit-il ensuite en prenant l'enfant dans ses bras.

L'ambassadrice ne le contredit pas, sachant que c'était sa manière à lui de l'aider et de lui montrer qu'il n'appréciait guère sa manière de faire. Il avait très vite compris qu'elle avait donné plus de sang qu'elle ne le devait. Mais ça, elle ne l'avait pas caché, et combien même, elle savait quelle limite ne pas franchir. De plus, avec la pilule sanguine ingurgitée, elle ne craignait vraiment rien.

Elle salua les grands-parents en les rassurant une nouvelle fois et en leur disant qu'ils ne pourraient venir que demain, le temps qu'elle s'occupe des tests maintenant. Malgré tout, la famille tint à venir. Tsuki ne les empêcha pas et leur avertit simplement qu'ils allaient les prendre de vitesse afin d'arriver à l'hôpital le plus tôt possible.

Elle rejoignit Gaara qui avait pris un peu d'avance et cala sa vitesse à la sienne en lui demandant de ralentir davantage. Même si Gaara était prudent, l'enfant ne devait pas être trop secoué durant la course. Elle profita du trajet pour lui faire un rapport malgré son absence de demande. Le père du petit avait été chargé de garder la porte de Suna le jour où le Kazekage avait été enlevé par l'Akatsuki. Il avait été tué par les deux membres de l'organisation ce jour-là. Sa mère avait été également tuée par le même duo. Elle faisait partie de l'escouade encadrée par Kankurô qui s'était lancée à la poursuite des deux fuyards. Ironiquement, ils étaient morts au même endroit. La mère de l'enfant avait été ensevelie par l'éboulement dans le boyau de la porte de Suna, provoqué par Sasori. Le garçon avait perdu ses deux parents le même soir.

- C'est du moins le seul traumatisme qui peut l'avoir poussé à commettre un tel acte désespéré. Ça peut être autre chose, mais je ne vois que ça.
- Comment comptes-tu t'y prendre pour qu'il ne recommence plus ?
- Je vais lui trouver un but dans la vie.
- Tu penses y arriver ?
- Oui, j'ai déjà une petite idée.
- Je vois.

Ils entrèrent dans l'hôpital et Tsuki vérifia le registre pour lui trouver un lit. Ils purent le déposer dans une chambre vide et Tsuki repartit pour revenir avec des sangles afin d'immobiliser le jeune garçon.

- J'imagine que c'est nécessaire, dit Gaara.
- Je n'aime pas ça non plus, mais je n'ai pas le choix.
- Je vais aller prévenir une infirmière, fit-il en sortant.
- Je viens avec toi. Il faut qu'une équipe s'occupe de son futur réveil et des éventuels tests qu'ils peuvent faire maintenant, répondit-elle en le suivant dans le couloir.
- Je suis ravie que tu te décharges de la suite. Tu dois te repo-
- TSUKI-DONO !

Les deux jeunes gens se retournèrent en voyant une femme arriver vers eux, paniquée.

- Tsuki-dono, nous avons un accouchement difficile. Le médecin de garde n'est pas là et la situation se passe mal.
- Vous êtes la sage-femme ?
- Oui.
- Très bien, présentez-moi la situation. Je m'occupe de...
- Ce n'est pas prudent vu ton état, intervint Gaara en se disant qu'il avait parlé trop vite.
- Je vais les aider. J'arrête dès que le médecin de garde arrive. Peux-tu trouver une infirmière pour Kaoru et lui expliquer la situation ?

Il hocha la tête sachant qu'il ne pourrait pas l'arrêter, et que la retarder provoquerait sans aucun doute la mort d'une mère et de son enfant en plus de la rancœur de Tsuki. Il exécuta ses ordres et revint vers le lieu de l'accouchement difficile dont on lui avait préalablement indiqué le chemin. Là, il s'adossa et attendit patiemment. Une demi-heure s'écoula avant qu'un homme ne s'engouffre dans la pièce. Il attendit encore deux heures avant que Tsuki ne ressorte, le visage grave. Il aurait bien voulu lui dire qu'elle n'était pas sortie comme convenue à l'arrivée du médecin de garde mais s'abstint. Soudain, Tsuki se jeta dans ses bras en éclatant en sanglot. Il sut que la mort avait frappé derrière la porte qu'il voyait.
Il eut raison. Il apprit par son amie que la mère avait succombé et que l'enfant n'avait pas eu plus de chance malgré l'acharnement du personnel soignant. Il était mort-né.

Il l'enlaça doucement dans le couloir désert. Elle continua à pleurer entre deux sanglots, lui avouant qu'elle savait ce qui l'attendait en choisissant cette voie, plus difficile que le combat, puisque la mort et la souffrance étaient plus présentes. Malgré cet aveu, qu'elle avait fait plus pour se convaincre elle-même, elle pleura plus fort. Gaara tenta de la réconforter mais la consolation n'était pas son fort. Il la serra dans ses bras, geste qu'il considérait comme un réflexe envers elle. Non, vraiment, il détestait quand elle était malheureuse. Seulement, il ne trouvait pas les mots pour la réconforter et se sentait bien impuissant devant la détresse de sa précieuse amie.

On lui avait dit que l'amitié était le partage de tout sentiment, y compris les plus néfastes. Il en faisait la douloureuse expérience.

***


Une semaine s'était écoulée depuis cette nuit tragique. Tsuki avait retrouvé le moral grâce aux gestes et la présence de Gaara mais aussi grâce aux mots un peu durs de Temari qui l'obligeait à ne pas rester sur cet échec. Mais ce qui avait également aidé la jeune fille était la mise en place d'une surprise pour...

- T'es folle ! On est cinq à l'anniversaire de Gaara, pas une vingtaine ! s’exclama Temari.
- Tu trouves que deux gâteaux, c'est trop ? s'enquit Tsuki avec étonnement.
- Regarde la taille au moins ! Évidemment que c'est trop !
- Tu plaisantes ! Je mange un gâteau en entier ! fit Kankurô en regardant par dessus l'épaule de Tsuki.
- Imbécile ! Tu oublies qu'il y a un repas avant !
- Sérieux, Temari, tu en fais tout un plat. S'il y en a de trop, on prendra des parts que l'on ramènera chez nous. Je veux bien engorger mes placards de ses restes pour en faire ma réserve personnelle.
- Kankurô-dono, vous pourriez m'aider à installer cette guirlande s'il vous plait ? demanda timidement Matsuri, perchée sur une échelle.

Mais un silence répondit à sa demande accompagné d'un soupir de Temari.

- Matsuri-chan, tu sais bien que Kankurô-san n'aime pas qu'on l'appelle comme ça, dit Tsuki avec douceur.
- Kankurô-san, pouvez-vous...
- J'arrive !

Temari lui frappa le crâne.

- Je peux savoir ce qui te prend ?
- Imbécile, c'est bien le moment de faire ce genre de blague !
- Puisque tu trouves qu'il y a trop de gâteaux, que dirais-tu si je t'en mettais un dans la face ?
- Kankurô-san ! s'indigna l'ambassadrice.
- T'as raison, Tsuki, ça serait du gâchis.
- Je vais t'en faire voir ce qui est du gâchis ici !
- Comment ça ?
- Ce n'est pas moi qui est arrivé en retard et qui n'avait même pas prévenu Matsuri.
- T'aurais pu le f aire ! Moi je devais acheter...
- STOP ! cria la brune ce qui abrégèrent les chamailleries de la fratrie. Il est vingt heures et Gaara peut arriver à tout moment. On n'a pas fini alors on s'active !

Kankurô et Temari se lancèrent une dernière œillade menaçante avant de retourner à leur tâche, ce qui arracha un soupir à Tsuki. Ils ne seraient jamais prêts à temps !

***


Gaara alluma la lumière du hall d'entrée, posa ses clés et enleva ses sandales. Il se stoppa net en voyant Kankurô, lisant un livre tranquillement installé sur son canapé, et Matsuri dormant, la tête posée sur son épaule. Il releva la tête, ses yeux attirés par une étrange guirlande de ballon avec à côté une autre où était inscrit « JOYEUX ANNIVERSAIRE GAARA ».

- Tu es rentré, Gaara-san !

Ses yeux turquoises redescendirent d'un niveau pour se poser sur Tsuki qui, en plus de ses vêtements habituels, portait le tablier de cuisine qu'il avait offert en récompense de tous les bons plats qu'elle lui préparait tous les soirs - cadeau suggéré par Kankurô. Enfin, son regard inexpressif se posa sur le plateau qu'elle tenait dans les mains.

- Reste pas dans le passage Tsuki ! Faut que tout sois prêt avant le retour de Gaara, la pressa Temari derrière elle.
- Trop tard ! rit la brune.

Le bruit sec d'un livre qu'on ferme brutalement réveilla la jeune élève de Gaara en sursaut qui s'excusa auprès de Kankurô pour son impolitesse. Ce dernier esquissa une moue satisfaite, ravi du respect que lui témoignait la kunoichi. Respect qui devint bientôt un sujet d'une nouvelle dispute :

- Pourquoi tu t'excuses Matsuri ? C'est cet imbécile qui t'a réveillé et, à la vue de son sourire pervers, cela ne le dérangeait pas que tu dormes sur lui.
- Pervers ? répéta Matsuri, surprise, en regardant Kankurô.
- Temari, je... commença le marionnettiste.
- Ah non ! Pas devant Gaara-san, intervint de nouveau Tsuki.

La fratrie se stoppa net et se tournèrent vers Gaara se rendant compte une nouvelle fois de sa présence. Temari vint déposer son plateau à table et invita Gaara à s’attabler devant le repas préparé en l'honneur de son anniversaire. C'est sous les sourires chaleureux de ses invités que le Kazekage prit place.
La surprise passée, les conversations allaient bon train et Gaara participait avec une joie dissimulée, mais présente tout de même. Entre les plats succulents et les discussions animées, le rouquin ne savait plus où donner la tête. Il remercia ses proches pour cette soirée inattendue.

- Le meilleur pour la fin ! s'exclama Temari en amenant deux gros gâteaux avec l'aide de Tsuki.
- Je vais chercher les cadeaux, annonça Matsuri.
- A toi l'honneur, Gaara, fit Kankurô en lui tendant un couteau pour faire de belles parts sur les pâtisseries que les jeunes filles déposèrent devant lui.

Il s'exécuta et Kankurô distribua les assiettes pleines quand ils furent tous de nouveau attablés. Ils mangèrent bon train les gâteaux tout en découvrant les cadeaux. Au final, Gaara se retrouva avec une peluche en raton-laveur offert par Matsuri qui n'avait pas su quoi prendre. Le sens de ce cadeau lui échappa totalement par ailleurs. Sa charmante sœur lui offrit un service à thé tout neuf en assurant que le sien était trop vieux. Gaara ne lui dit pas qu'il tenait à son vieux service cela dit... Tsuki lui avait offert un pendentif identique à celui qu’elle avait au cou, sauf que le sien représentait le symbole de Suna en jaune. Elle lui expliqua qu’elle l’avait fait il y a dix ans avec l’aide de son père adoptif. Mais le bijou n’était pas qu’un simple objet décoratif. La pierre rare dans laquelle il avait été taillé pouvait accumuler une certaine quantité de chakra, presque le double d’une personne normale.
Enfin Kankurô annonça qu’il n’avait rien parce qu’il n'avait pas su quoi prendre. Il préférait acheter un cadeau plus tard quand il aurait une idée plutôt qu’une chose qui ne lui servirait pas, ce à quoi Gaara approuva.
La soirée se poursuivit sur la même ambiance et Gaara décida de l’abréger quand il jugea que la nuit était déjà bien avancée. Ses invités partirent chacun leur tour et quand ce fut celui de Kankurô, ce dernier se tourna vers lui et lui dit d’une voix basse :

- Au fait, Baki te souhaite aussi un joyeux anniversaire.
- Lui ? fit Gaara, un peu surpris
- Tu croyais qu’il t’avait oublié ? répliqua Kankurô avant de lui ébouriffer les cheveux et de rejoindre Matsuri à l’entrée qu’il voulait raccompagner, Temari étant déjà rentrée.
- Il l’a dévorée des yeux toute la soirée, commenta Tsuki.
- Hm ? répondit Gaara en se tournant vers elle.
- Kankurô-san, il n’a pas cessé de regarder Matsuri-chan toute la soirée.
- Et alors ?

Elle éclata d’un rire cristallin auquel Gaara répondit par un froncement de sourcils avant d’étouffer un bâillement.

- Tu n’as pas essayé de dormir depuis que le Shukaku t’a été enlevé ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Je n’en voyais pas l’utilité.
- C’est vrai que tu n’as que rarement dormi dans ta vie mais… tu n’as plus le Shukaku qui te donne la force de tenir le coup. Il faudrait que tu dormes de temps en temps.
- Peut-être… Seulement… hésita-t-il, soudain.
- Tu as peur ?
- Pas vraiment. Je ne sais pas comment on fait à vrai dire… Ça parait simple mais…
- Tu n’as pas à te justifier. Si tu veux… je peux te montrer.

Ils débarrassèrent la table pendant que Tsuki expliquait comment se préparer à dormir. Gaara assimilait les conseils mais fut quand même assaillit par l’appréhension quand il entra dans sa chambre, son amie sur ses talons. Il avait revêtit des vêtements simples pour dormir - comme le lui avait recommandé l’ambassadrice. Le Kazekage s’allongea alors que Tsuki prenait une chaise qu’elle installa à côté du lit. Là, elle prit la main de son ami qui fermait les yeux. Un petit sourire effleura les lèvres de l’ambassadrice quand elle se dit que quelques semaines plus tôt, les rôles étaient inversés.

Pourtant, une heure plus tard alors que la jeune fille somnolait sur la chaise, Gaara ouvrit les yeux en affirmant qu’il n’arrivait pas à trouver le sommeil. Tsuki se pinça les lèvres en essayant de trouver un moyen. Puis, une idée lumineuse l’envahit, et elle s’allongea à côté de son ami.

- Je fais te chanter une berceuse.
- Pour quoi faire ?
- Ça apaise en général. Et puis, c’est justement la chanson que tu voulais connaitre. Ferme les yeux et détends-toi. Je resterais avec toi cette nuit, alors ne te fais pas de souci.

Il s’exécuta. Il entendit son amie inspirer avant d’entamer sa chanson.

Chanson : http://www.youtube.com/watch?v=uPCGsBfiO54

Ame ni nureta hoho wa
La faible sensation des larmes
Namida no nioi ga shita
sur mes joues trempées par la pluie
Yasashii manazashi no tabibito
le regard chaleureux sur le visage des voyageurs.
Shizuka ni hibiiteru
Dans le fond se joue discrètement la mélodie de notre enfance.

Comme il l’imaginait sa voix était douce et apaisante. Elle résonnait à ses oreilles comma la caresse d’une brise légère du vent. Sans doute qu’il aurait pu l’écouter pendant des heures…

Natsukashii ongaku
Mes souvenirs que j'essaie désespérément de rattraper
Omoidasenai kioku samayou
errant sans but.
Yume wa tobidatsu no chiisa na tsubasa de
Mais avec ces toutes petites ailes issues de mes rêves
Omoi no kieanai basho made futari de
nous atteindrons par-delà les océans et les cieux, ensemble
Tooi umi wo sora wo koete
un endroit où les souvenirs ne s'éteignent jamais.


Il cessa de réfléchir comme lui avait conseillé Tsuki. Il se concentra uniquement sur sa voix, ce qui n’était pas compliqué tant elle était envoutante. Son corps se décontracta de lui-même et il se laissa progressivement happer par une douce somnolence.

Kurai yoru no naka de Watashi wo terashiteru
Tu éclaires pour moi le chemin de l'ombre de la nuit.
Yasashii manazashi no anata ni
Oh, ce regard chaleureux sur ce visage.
Aitai
Tu me manques tant.

Gaara se sentit tellement léger. Son esprit s’embrouilla presque tendrement. La voix de son amie se fit plus lointaine, mais il ne tenta pas de se débattre dans l’inconscience qui le prenait progressivement. Il devait faire confiance à Tsuki et se laisser aller.
A la fin de sa chanson, Tsuki regarda Gaara respirer régulièrement. Elle chanta sa chanson une fois de plus pour s’assurer qu’il dormait bien. Quand elle eut terminé, elle embrassa délicatement son front et cala sa tête contre son épaule avant de s’endormir à son tour.




- « You are my love » est une chanson chantée par Yui Makino et qui est incluse dans l’OST de « Tsubasa Chronicle ». C’est ma chanson préférée et une dédicace pour un de mes lecteurs (il se reconnaitra).
- Le retour du journal de Tomiko. Beaucoup d’entre vous avez aimé cette partie de l’histoire. Depuis longtemps j’avais prévu sa réapparition. Ça a mis du temps, mais c’est finalement de retour.
- Vous noterez que les titres des chapitres 26 et 27 vont de paire.
- Pas mal de petites références.