La vie de Sabaku No Gaara


Fanfiction Naruto écrite par Sanephar (Recueil de Sanephar)
Publiée le 10/08/2009 sur The Way Of Naruto



Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, je remercie Naruto- Powaa, starmornielna, isama wuishir, genesis-gackt, Asuka^^, Chikiya ainsi que les anciens pour leurs commentaires assidus.

Place maintenant au chapitre 25. Bonne lecture !



Chapitre 25: Bataille sentimentale



Après de multiples péripéties, les destins de Gaara et de Tsuki se retrouvent de nouveau et la paix leur semble promise. Alors que le jeune homme devient Kazekage de son village, son amie devient l’ambassadrice de Konoha à Suna. L’avenir promettait d’être radieux mais une organisation appelée « Feuille morte », fermement opposée à toutes alliances avec leur village, s’en prend à Tsuki en la piégeant dans une tempête de sable. Sauvée de justesse par Gaara, elle souffre à cause d'insolation et du sable, et le jeune homme fait la promesse de tout mettre en œuvre pour la protéger de quelque danger qui soit…


La vie de Sabaku no Gaara


Chapitre 25 : Bataille Sentimentale


Tsuki se regarda dans le miroir et fit la moue. Elle tenait fermement le pantalon noir pour qu’il ne tombe pas à terre et le haut lui faisait un joli décolleté que certains hommes se plairaient à contempler. L’ensemble classique atypique de Suna que lui avait prêté Gaara ne lui allait pas du tout. Elle n’allait quand même pas se présenter à lui ainsi ? Elle attrapa ses cheveux qui pendaient de part et d’autre et fit une natte avant de sortir prestement de la salle de bain.

Une semaine et demie s’était écoulée depuis l’arrestation d’une bonne partie de l’organisation « Feuille Morte ». Elle allait mieux. L’insolation était terminée. Elle couvrait juste une bonne vieille grippe intestinale qui avait profité de sa faiblesse physique pour la surinfecter. Le virus venait sans doute du sable ingurgité involontairement. Bien que ces micro-organismes ne soient pas viables à une telle chaleur, la tempête avait soulevé le sable plus profondément, et quelques bactéries malfaisants pour l’organisme humain. Bien heureusement, ce genre de cas était rare et la brune n’eut pas de chance. En même temps, peu de personne se risquaient dans une tempête de sable et ceux qui essayaient ne sont guère nombreux à survivre. Enfin, elle se dit que c’était toujours mieux que le tétanos. Néanmoins, Gaara était formel : ne pas bouger du lit jusqu’à guérison totale. Elle le trouvait bien gentil mais en attendant, ce n’était pas lui qui se trouvait à court de vêtement. De plus, les tenues de Gaara avaient quelque chose d’affreusement gênants. Mais elle n’avait pas le choix. Elle n’allait pas porter les mêmes vêtements pendant des semaines.

Elle ouvrit l’armoire à Gaara et regarda à l’intérieur. C’était assez vide à sa grande surprise. Elle attrapa l’ensemble marron qu’il portait il y a trois ans quand elle l’avait revu après sa perte de mémoire. Elle fit de nouveau la moue mais l’enleva du cintre avant de le jeter sur le lit. Elle referma les portes du meubles et enleva ses vêtements actuel pour enfiler le nouvel ensemble qu’il lui allait beaucoup mieux. C’est vrai que Gaara était moins grand à l’époque.

Puis, elle alla dans l’entrée où se trouvait un petit meuble. C’était là où le propriétaire de l’appartement rangeait ses clefs. Elle cligna des yeux en ne trouvant rien.

- Vive la confiance ! bougonna-t-elle.

Certes, il n’avait pas tout à fait tort vue la situation et ce que Tsuki s’apprêtait à faire. Sa décision de lui désobéir était une preuve suffisante, même s’il ne la voyait pas. C’était sans doute la seule raison qu’elle avait trouvé pour libérer son exaspération. En même temps, elle ne pouvait pas berner la vigilance et l’intelligence d’un Kage comme lui. Elle tenta une autre solution, bien qu’elle savait que celle-ci serait vaine. Gaara avait sûrement tout prévu. Elle ouvrit la porte d’entrée et à peine avait-elle posé le pied dehors qu’un ANBUS apparut devant elle. Bien qu’elle se doutait d’une parade de ce genre, elle sursauta tout de même.

- Kazekage-sama ne veut pas que vous sortiez Tsuki-dono.
- Ah d’accord, dit-elle, gênée.

Elle rentra, le rouge aux joues. C’était embarrassant de se montrer ainsi même si l’ANBUS n’en avait rien à faire.
Quand Gaara rentrerait, elle le tuerait !

***


Ce fut vers vingt-deux heures que s’acheva une réunion qui rassemblait le conseil de Suna et son Kage. Gaara rentrait en compagnie de son frère qui venait prendre régulièrement des nouvelles de Tsuki.

Comme à son habitude, il déposa ses clefs et enleva ses sandales dans l’entrée avant d’entrer dans le salon où régnait la pénombre. Il alluma la lumière et ses yeux turquoises se posèrent sur Tsuki, assise sur le sofa, bras et jambes croisés qui fixait les deux arrivant d’un air de reproche.

- Oh là ! s’exclama Kankurô en la voyant.

La rapidité de ses mouvements trahissait le sentiment qui la hantait. En à peine quelques secondes, elle avait traversé le salon et se positionna devant Gaara, mains sur les hanches. Elle lui énonça ses quatre vérités sur sa façon de la surprotéger. Il resta neutre, prêtant toute son attention à son amie qui explosait de colère. Quand elle eut finit, il lui tourna le dos et sortit sans un mot. Fulminant de rage, la jeune fille s’engouffra dans la chambre du rouquin. Kankurô poussa un soupir dans le hall d’entrée. Sans gêne, il alla dans la cuisine grignoter quelque chose en sachant que son cadet ne le lui reprocherait pas. Il ouvrit plusieurs placards et ne trouva pas une miette de gâteaux. Il soupira de nouveau en se souvenant que son frère n’était pas friand de pâtisseries. C’était mal connaitre la petite faiblesse de Gaara devant les cookies de Tsuki…
Il prit alors une pomme et s’installa dans le sofa en se disant que déranger la demoiselle dans cet état était risqué.

***


Gaara revint une bonne dizaine de minutes plus tard avec des vêtements dans un petit sac. Sans un mot pour son ainé, il entra doucement dans sa chambre et la trouva assisse sur le lit, les genoux recroquevillés contre sa poitrine. Il déposa le sac à ses pieds et alla ranger l’ensemble noir dans son armoire. Alors qu’il eut finit, elle lui murmura un pardon à peine audible.

- Tu avais raison, lui dit-il.

Il sortit de la pièce pour rejoindre son frère dans la cuisine. Il commença à mettre la table et à trouver quelque chose à manger. Il tomba sur une salade. Il enleva le cellophane et se mit à la détailler.

- Elle est périmée ? l’interrogea Kankurô en croquant dans une nouvelle pomme.
- C’est sûrement Tsuki qui l’a faite.
- Ah oui, elle n’apprécie pas que tu manges des plats tout fait. Ce n’est pas très sain à terme.
- …
- Je ne pense pas qu’elle fait ça par obligation si c’est ça que tu te demandes. Sinon, elle te montrerait son mécontentement comme tout à l’heure.
- Je sais, répondit Gaara avec calme.
- Elle est lunatique quand même.
- Impulsive, elle regrette son comportement, rectifia le Kazekage.
- Ça la rend adorable.

Gaara jeta un regard à son ainé avant de sortir la salade et de la poser sur la table avec un petit sourire au coin des lèvres.

***


Tsuki remonta la couverture jusqu’au nez pour cacher ses rougeurs sur ses joues. Kankurô avait passé la soirée à se moquer d’elle en lui disant que le vêtement de Gaara qu’elle portait ne lui allait pas si mal. Et le rouquin qui n’avait pas arrêté de la dévisager pendant ces blagues n’était pas pour la mettre des plus à l’aise. Un jour, elle en donnerait des raisons à Kankurô de la mettre en sourdine.

- Tu ne dors pas ? demanda Gaara assis sur une chaise à côté d’elle.
- Comment tu le sais ?
- Tu ne m’as pas donné ta main.

Elle rougit encore plus. Elle n’aurait pas du prendre cette habitude. Elle lui donna timidement sa main. Contrairement à elle, sa main était plus fraiche. Elle espéra qu’il ne remarquerait pas son trouble avec cette différence de température. A moins qu’il ne l’associe à de la fièvre ou quelque chose comme ça.

- Tu m’en veux ? demanda-t-il après quelques minutes de silence.
- Non. Il en faudrait plus… Et puis je sais que tu ne faisais pas ça pour me nuire. C’était de la surprotection. C’était énervant mais c’est tout.
- Je vois. Excuse-moi.

Elle resserra l’étreinte sur sa main et s’endormit le sourire aux lèvres.

Dans la nuit, il n’était pas rare que la jeune fille repousse les couvertures parce qu’elle avait trop chaud. Gaara l’observait. Ça lui faisait bizarre de la voir porter ses anciens vêtements qu’elle avait décidé de conserver pour ce soir. Étrangement, il approuvait les dires de Kankurô : ça lui seyait à ravir. Lui qui avait croisé plein de demoiselles, en particulier des groupies pour reprendre le terme de ses ainés, aucune d'entre elles n’avaient attiré son attention. Il fallait préciser que Gaara ne connaissait, ni vraiment la beauté, ni la préférence. Il n’avait pas de couleurs ou de plats préféré, d’objets ou d’odeurs particuliers qu’il aimait. Les seules choses qui avaient toujours eu sur lui étaient sa jarre et le collier de son amie qu’il cachait sous sa veste de peur de l’endommager.

Mais cette nuit, si on lui avait demandé qu’elle était la plus belle chose qu’il connaissait et qu’il préférait, il ne vous aurait certainement rien répondu. Cependant, il aurait regardé Tsuki. Et vous auriez eu votre réponse.

***


Le matin, c’était toujours le même rituel pour Tsuki. Elle se levait, tombait pour une quelconque raison, se préparait et prenait son thé qui la réveillait complètement. L’effet paraissait instantané : ses prunelles océans mi-closes, qui semblaient lui donner un air absent, s’agrandirent pour briller de cette lueur malicieuse qui faisait leurs éclats. Un sourire bienveillant se formait sur ses lèvres fines alors qu’elle s’étirait voluptueusement.

« Gaara-san ne le montre pas mais il est attentionné » pensa-t-elle en regardant sa tasse de thé préparé par le concerné.

Elle but une autre gorgée du liquide verdâtre quand son attention fut captivée par un bout de papier plié en deux. Elle le prit, l’ouvrit et le lut.

- Des courses, je veux bien… mais je prends quoi ? questionna-t-elle en fronçant les sourcils devant le papier.

Elle regarda pour voir s’il n’y avait pas une liste sur la table mais rien. Elle soupira avant de se dire que Gaara n’était pas un as de l’organisation ménagère avant de finir son thé. Elle fit ensuite une inspection de l’appartement de son hôte pour voir ce qu’il lui manquait. Tout en faisant sa liste, elle sourit en se disant que, finalement, le jeune Kazekage avait décidé de lâcher du leste.

Elle enfila ses sandales et une cape avant de sortir toute joyeuse. Quand elle mit un pied dehors, l’ANBUS apparut devant en lui disant qu’il surveillerait sa sortie à distance afin d’éviter une nouvelle tentative d’assassinat. Bien que la kunoichi désapprouvait cette surveillance, elle ne se permit pas d’en faire la remarque. Cet homme ne faisait qu’obéir aux ordres. Mais Tsuki se promit d’en toucher deux mots à Gaara. Maintenant qu’elle avait retrouvé sa forme, elle saurait défendre sa vie.

Elle prit la direction de la sortie de l’immeuble d’un pas léger et prit un plaisir à flâner dans le quartier commercial de Suna. À cette heure bien matinale où le soleil était des plus supportables, les rues étaient bondées d’habitants venus se promener ou faire leurs emplettes. Bien qu’à certaines occasions Tsuki dût jouer des coudes, sa bonne humeur ne fut pas gâchée. Elle était bien trop contente de pouvoir sortir !

Alors qu’elle se dit qu’il était temps de trouver une épicerie, une se présenta sous son nez, et elle se dit que Gaara avait de la chance de ne pas parcourir des kilomètres pour faire ses courses. Elle n’avait pas cette chance à Konoha. Ainsi, elle prit un panier mis à disposition à l’entrée et commença à le remplir grâce à la liste. Arrivée à en caisse, elle trouva un monsieur assez âgé qui l’accueillit chaleureusement :

- Oh mais vous êtes l’ambassadrice de Konoha !

Elle hocha la tête sur le côté avec un petit sourire. Elle ne s’attendait pas à ce qu’un civil la reconnaisse.

- Moi et mon épouse avons été très peinés de ce qui vous êtes arrivée !
- Je vous remercie et m’excuse de vous avoir inquiété, dit-elle en s’inclinant.
- Il ne faut pas jeune fille ! Ce sont ces canailles qui mériteraient de s’excuser. Bon sang, si nous n’avions pas un si bon Kazekage et la généreuse Tsunade-hime comme Hokage, Dieu sait ce qui serait arrivé à nos deux villages.
- C’est très sage de vous préoccuper de l’alliance entre nos deux villages.
- Pensez-vous ! Une alliance est toujours mieux que la guerre, surtout avec ce qu’elle nous apporte. Vous avez amélioré notre hôpital avec votre savoir !
- Pardonnez mon indiscrétion, mais comment en savez-vous autant sur la politique ?
- Mon fils et ma belle-fille sont des ninjas et les mieux placés pour nous parler de tout ça. Je n’aime pas la voie qu’ils ont choisie. Si vous saviez comment nous craignions pour leurs vies !
- J’imagine, oui… compatit Tsuki.
- Papy, papy !

Un petit garçon aux cheveux blonds comme les blés entra comme une tornade dans la boutique et sauta sur son grand-père qui le rattrapa en éclatant de rire. Tsuki regarda la petite scène avec un sourire et l’insouciance du jeune enfant lui rappela un moment Naruto.

- Papy, c’est qui ? demanda-t-il en montrant la jeune fille.
- On ne montre pas du doigt mal poli ! le gronda le commerçant.
- Je m’appelle Tsuki et je suis l’ambassadrice de Konoha, se présenta-t-elle avec un sourire.
- C’est quoi une ambassadrice ?
- C’est une personne qui s’occupe de l’amitié entre les deux nations comme nos deux villages, expliqua son grand-père.
- T’es importante alors !

Tsuki confirma en hochant la tête.

- T’es belle aussi !

La brune rougit et éclata de rire devant l’innocence pleine de l’enfant. Puis, elle annonça son départ auquel le commerçant répondit en déposant son petit fils pour lui tendre les paquets. Elle sortit en leur souhaitant une excellente journée.

Elle chercha l’ANBUS mais ne le trouva pas et devait bien admettre que cette section était d’une discrétion incroyable. Elle rentra avec la sensation d’être épiée mais ne s’en soucia guère. Mais à peine fut-elle rentrée que Kankurô se jeta sur elle en faisant exploser sa colère :

- Non mais tu étais passée où ?! Ça ne va pas de sortir comme ça ! Tu te rends compte du danger que tu cours ?

Elle enleva ses sandales et sa cape avant de reprendre ses paquets et de se diriger vers la cuisine sans un regard pour le frère du Kazekage. Il la suivit alors qu’elle commençait à ranger les courses.

- Tu m’ignores en plus !
- C’est toi qui devait m’emmener normalement. C’est écrit sur le mot, Kankurô-san !
- Le mot ?

Elle montra le papier sur la table du salon. Naturellement, il se dirigea vers cette dernière et lut le morceau de papier. Il revint vers Tsuki en faisant la grimace.

- Heureusement, Gaara-san a surement demandé à un ANBUS de m’accompagner au cas où.

Il soupira. Son cadet n’allait pas apprécié son retard.

- Je ne dirais rien à Gaara-san si tu me rends un service.
- Je ne pensais pas que tu étais du genre à utiliser le chantage !
- Seulement en cas de nécessité, répliqua-t-elle, les yeux pleins de malice.
- C’est quoi ce service ?
- Tu verras ! Il faut que je le prépare.

Intrigué, il la regarda faire. Quand elle lui tendit le petit rectangle bleu contenant un bento, il n’eut pas besoin de lui demander à qui elle voulait qu’il le donne. Il le savait déjà.

***


Le soir, Gaara fut accueilli par une délicieuse senteur de riz parfumé à la sauce dont sa protégée avait le secret. Même le grand shinobi qu’il était ne put y résister et son estomac céda à l'appétit que l’odeur fit naitre en lui, et le fit savoir le plus naturellement du monde à son propriétaire.

Il entra dans le salon où se trouvait Tsuki, endormie sur le canapé. Il prit une couverture et la mit sur elle. Sentant une douce chaleur, elle ouvrit lentement les yeux et lui dit d’une voix ensommeillée :

- Bienvenue à la maison.
- Je suis rentré, répondit-il.

Il avait toujours espéré dire cela un jour. Mais personne ne l’attendait ou ne voulait le retrouver. Maintenant il n’était plus seul, et une personne l’attendait chaque soir et lui apportait même des bento le midi comme le faisait autrefois Yashamaru. Sauf que cette fois, c’était sincère…

Seulement, cette compagnie était temporaire et il fallait qu’il voit les choses en face : elle ne serait pas toujours là avec lui.

- On va manger ? proposa-t-elle en regardant la table déjà prête.

Il montra alors le bento vide que Kankurô lui avait apporté.

- Oups… je vais avoir des remontrances ! s’exclama-t-elle, les joues roses.
- Tu aurais dû te reposer.
- Kankurô-san m’a dit la même chose. Mais je me suis reposée toute la journée et je te rappelle que je vais beaucoup mieux !

Elle avait surement raison. Cela lui arrivait de s’inquiéter pour un membre de sa fratrie mais il n’en montrait rien. Elle, c’était différent, même avec une blessure bénigne. Certes, il n'irait pas jusqu'à se ronger les sangs mais il ne serait pas calme. Il ne saurait expliquer pourquoi avec elle et non un autre. Gaara savait une chose : de toutes les relations qui baignaient de mystère pour lui, celle de Tsuki était la plus grande, et certainement la plus importante. Si ce sentiment qu’il ressentait était de l’amitié, alors il comprenait vraiment pourquoi Naruto s’était battu jusqu’à la dernière goutte de chakra pour protéger ses amis. Maintenant, lui aussi ferait de même.

- A quoi penses-tu ? demanda la brune en toute innocence.
- A toi, répondit-il le plus naturellement du monde.

Gaara avait plusieurs qualités, la franchise était l’une d’elles. Une qualité, bien qu’honorable, avait quelques incommodités quand elle était associée à un manque de tact. La surprise était de coutume avec le rouquin. La gêne ou l’incompréhension qui l’accompagnait n’était pas des plus agréables non plus. Et comme il fallait toujours approfondir avec le Jinchûriki de Suna, elle demanda le visage complètement rouge :

-P-p-pourquoi moi ?
- C’est une longue histoire.
- Tu me la raconteras un jour ?

Comme Tsuki avait pensé un peu plus tôt à une des qualités de Gaara, le jeune homme en fit de même. Ce qui était appréciable avec son amie, c’était qu’elle ne forçait jamais la main et sa diplomatie était un des atouts de sa personnalité. La compréhension et la discrétion étaient les bienvenues selon Gaara. Surtout avec lui.

- Allons manger, décréta-t-il.

Elle se leva avec souplesse, trahissant sa bonne humeur et son dynamisme qu’il aimait tant. Elle lui transmettait avec une telle aisance cette joie de vivre. Et ce n’était pas de trop avec lui. Avec son travail de Kazekage, sa solitude malgré le rapprochement qu’il avait constaté avec son frère et sa sœur, Tsuki était pour lui un miracle tombé du ciel. Elle l’avait toujours été, depuis le jour où elle lui avait tendu la main pour le sortir de sa balançoire. Elle ne lui avait jamais tourné le dos, pas même pour le fuir à cause de son instabilité mentale durant les examens de chûnins. Elle avait toujours été là pour lui, et le serait encore. Tsuki était la définition même de l’amitié.

- Ta journée s’est bien passée ? s’enquit la jeune fille comme chaque soir où ils dinaient ensemble.
- Excellente et toi ?

Et comme d’habitude, elle lui répondait avec une moue boudeuse :

- Affreuse, j’ai passé l’après-midi à me reposer sur ce fichu canapé.

Il fallait savoir que Tsuki détestait l’inactivité et qu’elle ne se gênait pas pour le dire tous les soirs à Gaara, seul responsable de son ennui. Un défaut de sa charmante personnalité qui pouvait autant l’amuser que le fatiguer.
- Pourquoi fais-tu tout ça ?

Tsuki hocha la tête sur le côté en fronçant les sourcils pour montrer son incompréhension.

- Pardon ? dit-elle pour l’encourager à poursuivre.
- La cuisine, le ménage.
- Et bien… d’une part parce que je m’ennuie, insista-t-elle une fois de plus, et aussi parce que… parce que c’est ma manière de te remercier.
- Je vois.

Ils continuèrent à discuter, enfin Tsuki à monopoliser la parole plutôt. Gaara se demanda comment elle pouvait autant trouver de sujets de conversation alors qu’elle avait peu d’activité dans la journée.

Le repas fini, Gaara travailla au bureau dans sa chambre alors que la brune s’apprêtait à s’endormir. La déception se lisait sur son visage.

« Je n’aurais pas pu lui dire cette fois non plus… » se dit-elle avant de sombrer dans le sommeil.

***


Tsuki rangeait le bureau de son ami qui était parti précipitamment ce matin. Elle sourit en se disant que même les Kages pouvaient être en retard et songea à son Hokage. Il faut dire qu’elle était en partie responsable du retard de Gaara. Ils petit-déjeunaient ensemble le matin et cette fois-ci, Gaara n’avait pas vu le temps passer. Elle se dit que la prochaine fois, elle se montrerait moins bavarde.

Une feuille attira son attention quand elle aperçut son nom dessus. Elle la lut et son visage se peignit d’incompréhension.

« Pourquoi Gaara-san a-t-il fait ça ? » se dit-elle comme si cela pouvait l’aider à comprendre.

Elle sortit précipitamment de l’appartement du Kazekage. A peine fut-elle dehors qu’un ANBUS lui tomba dessus.

- Je dois aller voir Kazekage-san, expliqua-t-elle.
- Vous ne devez pas partir. Ce sont les ordres de Kazekage sama, répliqua-t-il d’un ton neutre.

Gaara lui avait expliqué qu’il ne trouvait pas cette protection inutile. Malgré qu’une bonne partie de « Feuille Morte » avait été arrêtée, certains membres courraient encore. Gaara craignait simplement pour la vie de son amie.

- Excusez ma familiarité mais je m’en fiche complètement.

Elle fit le signe du tigre et se téléporta devant le bâtiment administratif. Elle se pressa pour aller jusqu’au bureau de Gaara quand le même ANBUS la rattrapa à la porte de sa destination. Force était d’avouer qu’ils étaient doués.
Devant le tapage que les deux individus faisaient à l’entrée de son lieu de travail, Gaara ouvrit sa porte. Il fronça les sourcils quand Tsuki se pencha pour montrer sa présence devant l’ANBUS qui la dissimulait.

- Je voulais te parler.
- C’est bon, dit le Kazekage à l’adresse du shinobi.

Ce dernier s’inclina et disparut aussi vite qu’il était venu. Le rouquin s’écarta pour laisser entrer son amie. Puis, il se retourna derrière son bureau et Tsuki lui tendu l’objet de sa venue.

- Déjà que je me demandais pourquoi tu ne voulais pas que je travaille alors que je suis remise mais là ! commença-t-elle.

Gaara l’écoutait tout en lisant la confirmation qui disait que le logement était bien réservé à l’ambassadrice.

- ça fait un mois que tu as reçu cette lettre ! Alors pourquoi avoir gardé le silence ?

Il déposa la missive sur son bureau et planta son regard turquoise dans ses yeux océans.

- Je ne partirais pas sans avoir de réponses.
- …
- Pourquoi ?!
- Parce que je voulais que tu restes…

Tsuki écarquilla les yeux devant le ton calme de Gaara. Elle se laissa tomber sur une chaise, abasourdie par cette réponse totalement inattendue.

- Est-ce que c’est une raison pour me garder prisonnière ?
- Prisonnière ?
- Quel autre mot voulais-tu que je trouve ? Je suis gardée par les ANBUS avec interdiction de sortir sauf si je suis accompagnée.
- Je ne comptais pas garder longtemps dans cette position. J’envisageais de t’envoyer à Konoha pour apporter des documents essentiels à Temari pour les prochains examens de chûnins.

Il tendit les fameux papiers qu’il sortit d’un tiroir à Tsuki. Elle les survola et le rouquin se leva pour regarder son village par la fenêtre. Rouge de gêne, la brune se leva à son tour et tenta de mieux s’expliquer :

- Comprends-moi… à chaque fois que je te disais que j’allais mieux, tu faisais la sourde oreille. Alors quand je suis tombée sur cette lettre… oh excuse-moi, je me suis emballée !
- Je comprends… je te demande aussi de me pardonner.
- De quoi ?
- J’ai toujours été seul… mais depuis que tu vis chez moi…
- Tu ne voulais plus être seul… te dire que quand tu rentrerais, il n’y aura rien ?
- Oui.
- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ? Même si de manière général je sais déceler les maux humains, je ne peux pas tout voir. Il faut m’en parler, d’autant plus s’ils me concernent, dit-elle d’une voix douce et légère pour ne pas le froisser.
- …
- Enfin ce n’est pas grave, par contre je ne peux pas vivre avec toi.
- Je m’en doutais.
- D’un point de vue matériel, ton appartement n’est pas adapté pour la collocation et puis politiquement, je pense que le conseil de Suna n’apprécierait pas.
- En quoi est-ce un problème ?
- Pour toi et moi non, mais si ça venait aux oreilles de Hokage-sama… elle pourrait me remplacer jugeant que mon comportement n’est pas digne d’une ambassadrice. Tu comprends… tu es quand même Kazekage…

Elle n’avait pas tort. Une relation plus approfondie leur sont tolérée à condition qu’ils n’y ait pas de conséquences sur leur relation professionnelle. Une collocation n’était pas une décision à prendre à la légère, ils pourraient se rendre compte qu’ils ne s’entendaient pas vraiment. Cela aurait naturellement quelques répercussions sur le reste. Et comme le lui avait dit son amie, ce genre de comportement n’était pas digne au regard des autres. On mettrait en cause un manque de maturité sans nul doute.

- Mais bon, on peut trouver d’autres solutions… par exemple… euh… on pourrait manger ensemble tous les soirs ! Et… je pourrais rester si vraiment tu as besoin ! Ça te va ?
- Oui.
- En fait… la mission c’est quand ?
- Dans quelques jours.
- Ai-je le droit de m’entrainer ?
- Tous les membres de « Feuille Morte » n’ont pas été débusqués, rappela-t-il.
- Ils ne sont pas nombreux, je pense. Si ça peux te rassurer, je demanderai à Kankurô-san de venir… enfin s’il est libre.
Gaara ferma les yeux comme pour fouiller dans sa mémoire et répondit :

- Il n’a pas de mission.
Un grand sourire illumina le visage de la jeune fille en comprenant que cela voulait dire un « oui » implicite à sa demande. Elle se retourna, lui fit un coucou et s’apprêta à sortir. Gaara qui s’était retourné depuis un moment se demanda pourquoi elle venait de suspendre son geste avant d’ouvrir la porte.

- Euh, il faudrait peut-être leur dire que leur mission est terminée, non ?

Gaara s’approcha et Tsuki ouvrit la porte. Elle sortit et Gaara la suivit de quelques pas. L’ANBUS apparut devant lui en s’agenouillant.

- Elle peut sortir. Surveillez-là discrètement.

A cette phrase, le shinobi disparut de nouveau alors que Tsuki se tournait vers lui la bouche légèrement entrouverte en le pointant quelque peu du doigt. Elle referma la bouche et plissa les yeux sur une fausse colère.

- Traitre, lâcha-t-elle.

Gaara haussa un sourcil s’attendant à bien plus que ça.

Elle ferma les yeux et lui tira la langue avant de partir les bras croisés dans le dos. Il la regarda faire et retourna à son bureau, un petit sourire aux lèvres.

***


- Un… deux… trois… quatre. Ce n’est pas énorme mais si j’en faisais plus, ça ne se conserverait pas.

Elle regarda la fenêtre et grimaça en voyant que la nuit commençait à tomber.

- Oh la je suis en retard !
- En effet.

Elle se retourna pour voir Gaara à l’entrée de son appartement.

- Pourquoi tu es là ?
- Je me demandais pourquoi tu n’étais pas passée plus tôt à mon bureau pour venir chercher l’objet de ta mission, expliqua-t-il en montrant les feuilles.
- Ben… commença-t-elle.
- Tu aurais dû partir plus tôt, la coupa-t-il sur un ton de reproche.
- Désolée !!
- Allons-y alors.
- Tu… tu viens avec moi ?!!
- Je t’accompagne jusqu’à l’entrée du village.
- Ah d’accord !

Elle prit sa cape et l’enfila avant de jeter son sac sur l’épaule. Ils sortirent ensemble dans les rues sombres encore animées de Suna en silence. Une fois arrivé devant le passage étroit qu’offrait l’entrée du village, Gaara s’arrêta et Tsuki se plaça devant lui.

- Bon voyage.
- La dernière fois que je t’ai quitté quand on était encore petit, je t’ai fait ceci – Elle se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur le front, à l’endroit de son kanji – Mais cette fois, je reviendrais vite !

Gaara la regarda, les lèvres légèrement entrouverte par la surprise. Sans en tenir compte, elle l’enlaça.

- Ne force pas trop non plus sur ton travail, d’accord ? dit-elle en posant la tête sur son torse.

***


Kankurô s’étira en regardant le sable à perte de vue dans le désert du pays du vent. Il regarda derrière lui, histoire de contempler son village illuminé dans la nuit quand deux silhouettes attirèrent son attention en contre-bas de l’immense mur naturel qui entourait Suna. Il plissa les yeux pour mieux voir et reconnut sans mal la touffe rousse de son cadet, et fut bien surpris de le voir avec une personne dans les bras. Le capuchon qu’elle portait ne lui permettait pas de connaitre l’identité de l’inconnue. Cela ne pouvait être Temari, partie pour Konoha quelques semaines plutôt. Il ne restait que Matsuri ou Tsuki.

Il ferma les yeux et repensa à la soirée d’hier.

FLASH BACK

- Hum… cette soirée était bien agréable. Merci à vous deux ! s’exclama Tsuki qui s’engageait dans la rue principale tout en marchant en arrière.
- Hey bien tu as retrouvé la pêche ! remarqua Kankurô.
- Tu vas tomber en marchant comme ça.
- Mais non Gaara-san !
- A peine rétablie et déjà imprudente.

Elle roula des yeux, exaspérée, et laissa échapper une exclamation de surprise quand elle se sentit basculer en arrière au moment où son pied buta sur quelque chose. Rapidement, Gaara lui attrapa son poignet et la ramena de force vers lui. La brune se retrouva contre le torse du jeune homme, son visage à quelques centimètres du sien.

- Merci… souffla-t-elle.
- Je t’avais prévenue.
-D-désolée…

Les joues écarlates, elle enleva sa main qu’elle avait posé par réflexe sur son torse pour éviter de le tamponner méchamment quand il l’avait ramenée vers lui.

- Sois prudente à l’avenir.
- Oui.

Kankurô regarda Tsuki, gênée, qui évitait soigneusement de croiser le regard de son « sauveur ».

FIN DU FLASH BACK

Quand il sortit de ses pensées, Gaara était seul et son regard fixait l’horizon. Soudain, il leva les yeux et le remarqua. Kankurô lui fit un bref signe de la main et Gaara disparut dans un nuage de sable. Le shinobi se dit qu’il aurait pu lui faire un quelconque signe pour lui répondre. Il se retourna quand un bruit familier retentit à ses côté et sourit quand Gaara réapparut dans ce même nuage où il s’était téléporté. Il resta là jusqu’à ce que la nuit et le désert n’avale la silhouette de Tsuki. Kankurô ne le dérangea pas et continua de sourire en regardant l’horizon comme devait le faire tout bon garde de nuit. Il est vrai que c'était Uzumaki Naruto qui avait sauvé Gaara mais c'était Tsuki qui réalisera son vœu le plus cher : aimer une personne et la protéger au péril de sa vie. Gaara commençait à réaliser son second rêve.

***


Tsuki entrait dans son village et le regarda en souriant. Qu’est-ce que c’était bon de retrouver sa patrie !

- Oh mais regardez qui revient !

Elle tourna la tête pour voir Izumo et Kotetsu dans un stand qui surveillaient les allées et venues dans le village.

- Alors, que devenez-vous ?
- Pas de changement, répondit Izumo.
- Encore chûnins ?! Je vais ai dépassé alors que vous m’avez connu haute comme trois pommes !
- Mais tu es toujours haute comme trois pommes, rétorqua Kotetsu un petit sourire narquois aux lèvres.
- C’est mesquin ça ! Allez je vous laisse les vieux ! dit-elle en tirant la langue.

Elle s’éloigna mais se stoppa de nouveau quand Izumo laissa échapper une exclamation de surprise.

- C’est la journée des retours imprévu dis donc ! commenta Kotetsu.

Elle se retourna et vit Jiraiya et Naruto entrer dans le village, la première fois depuis trois ans d’absence. Ils la dépassèrent et le blond tourna la tête vers elle. Il s’arrêta et la dévisagea. Jiraiya s’arrêta quelques centimètres après son élève et le regarda, intrigué. Puis son regard convergea vers la même direction que regardait l’Uzumaki pour voir une jeune fille – qu’il trouva bien roulée par la même occasion mais beaucoup trop jeune – s’avancer vers eux.

- Bon retour parmi nous, Naruto-sama.

Il croisa les bras en la fixa avec un mélange d’incrédulité et de profonde réflexion. Il dodelina la tête en la dévisageant d’une manière impolie puis s’exclama :

- Ah Tsuki-Nee-chan !! Alors t’as retrouvé toute ta mémoire ? Tu es devenue quoi ? Tu travailles toujours à l’hôpital ?

Elle éclata de rire avant de se reprendre et de lui répondre :

- J’ai retrouvé une grande partie de mes souvenirs. Je suis devenue jûnin et je suis ambassadrice de Konoha à Suna et je travaille avec Gaara-san.
- Hein ?! TU ES JOUNIN ?!!!! s’exclama Naruto, ne tiltant pas sur le mot Gaara.
- Mais tu dois être plus fort que moi. Jiraiya-sama, l’un des sanins légendaires, a dû te rendre plus fort, non ?

Jiraiya sourit en hochant la tête, confirmant l’affirmation de la jeune fille avec un grand sourire fier.

- Et bientôt je serais Hokage !
- Je n’en doute pas ! Réalise vite ton rêve.
- Oh tu le penses vraiment ?
- Je l’ai toujours pensé Naruto-kun.
- Allez, on y va Naruto, rappela Jiraiya.
- Ouep ! A plus tard Nee-chan !!

Elle fit un petit signe de la main et les regarda s’éloigner. Joyeuse, elle reprit sa marche à la recherche de Temari.

***


Gaara, haut dans le ciel, tendit fébrilement le bras stoppant la course de son adversaire qui s’approchait dangereusement de lui. Le membre de l’Akatsuki serra les dents en se demandant comment cet avorton pouvait-il encore avoir de l’énergie.

Le bras du Kazekage tremblait si fortement qu’il avait du mal à le stabiliser, sans compter l’énorme fatigue qui tombait sur ses épaules. Ses paupières clignaient de plus en plus et il demanda intérieurement pardon aux villageois, à sa fratrie, à son sensei qui comptaient sur lui. Mais il avait été vaincu. Il n’avait pas pu protéger le village, son village. Soudain il entendit sa voix résonner dans sa tête comme si elle avait été à côté de lui.

« Tu seras un bon Kazekage, j’en suis sûre ! »

« Oh tu travailles trop Gaara-san ! Mais tu es un excellent chef de village, ça on ne peut pas te le reprocher ! »

Il ouvrit les yeux et sentit son dernier souffle de chakra couler en lui. Il ne pouvait pas la décevoir. Il ne pouvait pas décevoir Tsuki et son village !

Il remua la main et Deidara vit alors le sable qui avait protégé le village de son attaque se diriger vers le désert. Un sourire ironique se dessina sur son visage et il dit quelque chose que Gaara ne comprit pas tant la fatigue l’accaparait de plus en plus. Pas plus qu’il n’entendit son village l’encourager et l’applaudir. Quand il eut fini de sauver ce dernier, il tomba dans le vide. Il revit son visage avant de sombrer dans les ténèbres. Il vit une dernière fois le visage souriant de Tsuki avant de s’enfoncer dans les profondeurs de l’inconscience.

***


Elle se réveilla d’un bond, le corps en sueur et la respiration haletante. Elle posa la main sur son ventre. Quelle était cette sensation désagréable ? Un mauvais pressentiment ou une intuition ?

Elle se leva et alla dans la cuisine boire un verre d’eau. Elle regarda par la fenêtre de son salon. Puis Tsuki retourna dans se coucher en se disant qu’elle avait dû faire un mauvais rêve ou un truc dans le genre.

***


Cela faisait deux jours qu’elle se réveillait avec le soleil. Pour que Tsuki se lève sans réveil, c’était un exploit, pour qu’elle soit lucide sans même avoir bu son thé, cela tenait du miracle. Elle se leva et se prépara avant de boire son fameux thé et manger un fruit qui trainait dans la corbeille sur sa table. Elle décida de sortir pour se balader dans Konoha, histoire de se changer les idées. Elle marcha durant des heures avant de tomber par hasard sur l’équipe de Gai.

- Bonjour tout le monde ! salua-t-elle avec entrain. Alors vous partez en mission ?

Ten-Ten fit une grimace et Lee détourna le regard. Gai se contenta de la fixer ne sachant quoi dire et Neji resta indifférent, fidèle à lui-même. Ils savaient que Tsuki était amie avec Gaara, alors comment lui dire ce qui s’était passé à Suna ?

- Bah vous en faites des têtes ! Quelque chose ne va pas ?
- Non, non, ce n’est pas ça… commença Ten-Ten.
- Tsuki… comment dire… essaya le sensei.
- Le Kazekage de Suna a été enlevé par l’Akatsuki, annonça subitement Neji.

Tsuki écarquilla les yeux. Sa bouche s’ouvrit pour se refermer immédiatement et ce manège se répéta un moment avant qu’elle ne finisse pas baisser le regard pour fixer le sol, incrédule. Les quatre shinobis la dévisagèrent s’attendant à une réaction prévisible.

- Vous allez à Suna ? demanda-t-elle subitement avec le plus grand sérieux qui soit.
- Oui, répondit Lee.
- Je viens avec vous.
- L’Hokage doit te donner cet ordre, dit calmement Gai.
- Je m’en moque, je…
- Tu restes.

Elle détourna la tête et vit un ANBUS derrière elle. Elle serra les dents en baissant la tête. Alors que ses poings se crispèrent, l’ANBUS hocha la tête à l’adresse de l’équipe de Gai, signe qu’ils pouvaient partir et qu’il se chargeait du reste.

Les shinobis s’éclipsèrent rapidement et silencieusement. Derrière elle, l’homme se mit à parler de nouveau :

- Tu ne devrais pas être aussi impulsive, Tsuki.
- Yamato-sensei1 ?! s’exclama-t-elle en se tournant vers lui.
- Hokage-sama m’a ordonné de te surveiller pour que tu évites d’aller à Suna ou chercher le Kazekage. Tu sais pourquoi ?
- Parce que je suis une Jinchûriki et que l’Akatsuki recherche les bijû.
- En parlant de Jinchûriki… et si tu me montrais tes progrès ?

Elle esquissa un faible sourire et se dirigea, accompagnée du ninja masqué, vers le terrain d’entrainement.

***


Gaara sentit ses jambes se dérober sous lui et s’écrouler sur le sol de son bureau. Il se dit qu’il aurait dû écouter les conseils des médecins et se reposer. Mais il avait préféré n’en faire qu’à sa tête, trouvant urgent de s’occuper de son village… comme d’habitude. Mais plus rien ne serait comme avant. Parce que Gaara n’avait plus son démon et donc cette force qui pouvait lui permettre de travailler des jours et nuits sans repos. Il était faible et chaque parcelle de son corps le lui faisait sentir. Sans doute avait-il trop forcé.

Il ferma les yeux. S’il n’était plus aussi puissant qu’avant, sa volonté n’avait pas faibli. Au contraire, elle s’était accrue. Sentant cette force mentale l’envahir, il essaya de se relever mais contre toute attente, l’épuisement le rappela à l’ordre et il ne put bouger de quelques centimètres de plus.

On frappa à sa porte et le jeune garçon se maudit d’être aussi impuissant. Il entendit alors :

- Gaara, je peux entrer ?
- Oui… murmura ce dernier en espérant qu’on l’ait entendu.

Kankurô et Matsuri venaient tous les deux déposer leurs rapports de leur mission commune et se stoppèrent net à l’entrée.

- Matsuri, va chercher une équipe médicale !
- O-oui !!

Elle partit et il se précipita vers son jeune frère. Il le retourna sur le dos avant de se diriger vers son bureau pour prendre un verre d’eau et lui faire boire. Gaara se laissa faire et se rendit compte qu’il avait réellement soif quand le liquide se déversa dans sa gorge.

- T’en as encore trop fait. Heureusement que Tsuki ne te voit pas comme ça.
- Elle est là ? souffla Gaara.
- Pas encore… mais elle ne devrait pas tarder, sourit Kankurô.

***


Elle attendait, tous les jours depuis deux semaines sur un banc près de l’entrée du village de Konoha, un quelconque signe de vie à l’horizon de l’équipe de secours du Kazekage. Un signe qui lui dirait qu’elle pourrait avoir de ses nouvelles et partir avec ou non l’accord d’une tierce personne à Suna. Son sac était à ses pieds et déjà prêt dans le cas où elle devait partir dans l’immédiat.

Elle soupira et se laissa tomber sur le banc afin de s’allonger. Izumo et Kotetsu qui voyaient cette scène tous les jours du matin au soir se regardèrent en se demandant s’ils devaient réagir ou non. Puis Kotetsu sortit du stand et alla vers la jeune fille :

- Rentre, tu vas attraper froid ici. On te préviendra d’une quelconque venue.
- Non, dit-elle fermement.
- Ce n’est pas raisonnable. Allez, rentre.

Elle se releva et scruta l’horizon encore et toujours. Mais cette fois-ci, sept silhouettes se dessinaient au loin. Elle prit sa cape et son sac avant de s’élancer à leur rencontre.

- Attends ! Tu ne sais même pas si c’est eux !
Non, elle savait que c’était bien eux. C’était très minime mais elle l’avait sentit : le bijû de Naruto.

Elle courut vers le groupe et ils s’arrêtèrent net quand elle se stoppa devant eux, haletante.

Sakura regarda mélancoliquement les signes visibles d’épuisement sur le visage de Tsuki. Sa peau pâle et les cernes très marquées démontraient le peu de sommeil qu’elle avait eu. N’avait-elle pas été comme ça après le départ de Sasuke avant de trouver une raison de supporter son absence ?

Gai qui supportait Kakashi se contentait de la fixer ainsi que les membres de la team du sensei vert.

- Comment va Gaara-san ?
- Il va bien. Ne t’inquiète pas Nee-chan.


Elle s’élança vers Naruto et l’enlaça sous l’étonnement de tous sauf des trois jûnins. Après tout, c’était en grande partie grâce à Naruto que le Kazekage était revenu à la vie. L’avait-elle sentit elle aussi ? Le blond se contenta de lui tapoter le dos en lui disant de foncer à Suna le retrouver. Elle l’étreignit un peu plus fort en lui soufflant un merci inaudible.

Sakura ne sut pas pourquoi mais elle n’aimait pas voir Tsuki dans les bras de son coéquipier.

- Merci à vous tous, murmura-t-elle en se détachant de Naruto avant de s’élancer vers Suna.

Ten-Ten fit un pas pour la rattraper mais Neji la retint.

- Temari voulait qu’elle attende à Konoha.
- Laisse-là partir.

Lee et Naruto sourirent devant l’attitude du Hyûga. Ils n’auraient pas mieux dit eux-mêmes.

***


Gaara se réveilla sur un lit d’hôpital. Il cligna des yeux pour s’habituer à la luminosité et regarda autour de lui. La première chose qu’il vit, ce fut Temari. Elle lui sourit et s’empressa de lui demander comment il allait. Il hocha la tête et voulait bouger pour s’assoir quand quelque chose le retint. Il tourna la tête pour voir Tsuki endormie sur son bras.

- Elle a veillé sur ton sommeil sans relâche. Elle s’inquiétait beaucoup, tu sais.

Il la regarda dormir quand Temari lui demanda s’il avait faim. Pourtant il n’avait rien dit, mais force était de croire que son estomac parlait pour lui. Sa sœur se leva donc pour lui dégoter quelque chose à se mettre sur la dent.

Son regard ne lâcha pas son amie. Dans son sommeil, elle semblait paisible et il se prit à regarder le ballet de la respiration qui faisait gonfler son dos. Il se demanda comment Tsuki avait su. Quand il s’était endormi la veille, elle n’était pas arrivée.

Gaara chercha dans ses neurones le moyen de libérer son bras sans perturber le doux sommeil de la brune. Faisant non pas dans l’originalité mais l’utilité : le sable. L’élément se dirigea vers lui, laissant une sinuée de grains de sable qui lui permit (avec son sable appel silencieux) par la même occasion de localiser sa jarre dans un coin de la pièce. Le sable alla vers la jeune fille et se durcit pour la lever doucement de manière à ce que son maitre retire son bras avant de le redéposer avec délicatesse. C’est à ce moment que Kankurô entra.

- Ah réveillé ! Je vois que tu as pu te libérer ! constata-t-il en le voyant s’assoir tout en prenant la précaution de ne pas réveiller Tsuki.
- Suna ?
- C’est bon. Moi et Baki gérons le village. Ne te tracasse pas pour ça.
Bien que cela ne se lise pas sur son visage, il était soulagé.

- Elle a fini par s’endormir. Faut croire que l’épuisement a eu raison de sa volonté.

Gaara détourna son regard de son frère pour le porter une fois encore vers son amie.

- Elle a mis deux jours pour venir à Suna. Je ne te raconte pas la colère de Temari devant l’insouciance de Tsuki qui n’avait ni mangé, ni dormi durant son voyage. Ensuite, elle a veillé sur toi cette nuit.
- Elle a mangé ? s’enquit Gaara.
- C’est la première chose qu’on lui a forcé de faire. Elle était inquiète pour toi qu’elle en a oublié sa propre santé.
- Combien de temps était-elle endormie ?
- Je ne sais pas. Une chose est sure, à trois heures du matin elle était encore éveillée. Je suis passé vous voir.

Il enleva la couverture et s’apprêter à se lever quand son frère l’arrêta d’une parole :

- Tu vas partir ?
- …
- Tu vas partir malgré les recommandations des médecins ? Tu n’es pas sérieux Gaara. Repose-toi les jours qu’ils t’ont dit.
- Mes chaussures.

Une main lui attrapa le poignet et il se retourna pour voir l’ambassadrice le fixer avec un regard emprunt d’inquiétude mêlé à de la colère.
- Je peux savoir ce que tu comptes faire ?
- Partir.

Il se dégagea doucement de sa faible étreinte et se leva pour aller vers la porte. Elle le devança et se posta devant lui, les bras perpendiculaire à ses jambes.

- Non, tu restes.
- Je veux renter chez moi…
- Non !
-… me reposer.

Elle laissa ses bras retomber mollement le long de son corps. Kankurô qui s’était écarté des deux individus leva les yeux au plafond quand Gaara sortit. Il s’approcha de la jeune fille qui peinait à retenir ses larmes. Elle se retourna pour les cacher du marionnettiste. Malheureuse, Gaara décida de revenir à ce moment là.

- Kankurô, mes… commença-t-il.

Tsuki détourna le regard de lui, trop honteuse de se montrer ainsi. La faiblesse physique et mentale endurée avait eu raison d’elle. Elle était à bout. Le rouquin s’avança vers elle et lui demanda :

- Pourquoi tu…


Il ne termina pas sa phrase qu’elle se jeta dans ses bras pour éclater en sanglot, trempant son T-shirt noir. Gaara ressentit alors la même sensation avant la troisième épreuve des examens de chûnins quand elle s’était jetée de la même façon dans ses bras. Il ne savait pas quoi faire. Il hésita à la serrer contre lui, comme il avait hésité à le faire il y a quelques années. Mais contrairement à autrefois, son bras gauche vint entourer la taille de la brune. Il leva la tête et regarda le doigt de son frère ainé d’où sortait un fil de chakra. Et, sous un clin d’œil qu’il lui adressa, Kankurô sortit. Il lui avait indiqué la marche à suivre. A lui de faire le reste.

De son plein gré, Gaara enlaça pleinement Tsuki avec sa maladresse de coutume et la serra contre lui.
- Je n’aime vraiment pas quand tu pleures…

Elle releva la tête et il lui essuya ses larmes. Elle détourna les yeux en rougissant.

- Je n’ai rien pu faire… j’ai eu si peur…

Il la rapprocha pour la serrer de nouveau contre lui, sa façon de lui demander de se taire.

- Tu ne pouvais pas savoir.
- S’il te plait… laisse-moi m’occuper de toi.
- Si tu veux.

Il ne pouvait pas l’empêcher de vouloir cela. C’était sa manière à elle se libérer de sa culpabilité. De plus, il n’en était pas dérangé. Lui aussi avait eu trop peur de ne jamais la revoir…

***


Adossé à la porte, Kankurô se dirigea vers sa sœur qui revenait, un plateau en main. Il hocha la tête négativement et Temari haussa un sourcil. Il passa son bras par-dessus son cou et lui conta ce qui venait de se passer.

***


- Tu t’es beaucoup rapproché de Gaara, hein ?

Tsuki soupira en rangeant quelques instruments de cuisine dans les placards.

- T’es venu pour m’aider à déménager ou m’embêter ?
- Allez avoue… tu l’aimes !
- Kankurô-san, prends ce carton et mets-le dans ma chambre s’il te plait !
- Quel favoritisme ! Gaara aurait le droit à une phrase gentille et moi c’est un ordre !
- Kankurô-san… s’exaspéra-t-elle.
- C’est bon, j’y vais. Il est pas léger le paquet en plus, grogna-t-il en le prenant.

Tsuki soupira en fermant la porte d’un placard. Depuis qu’elle était partie de chez Gaara pour emménager dans son appartement, Kankurô l’aidait. Elle ne savait pas pourquoi mais ce dernier n’arrêtait pas de la questionner et de la taquiner sur sa relation avec Gaara et les sentiments qu’elle ressentait pour lui. Elle avait beau nier quoique ce soit, le marionnettiste était très obstiné. Il faut dire qu’elle avait plutôt du mal à cacher ses véritables sentiments pour le Kazekage. Elle eut une pensée pour Hinata qui était un peu comme elle. Et Gaara qui ne voyait rien comme Naruto. Cela la fit sourire.

Elle prit un plateau où était posées deux tasses de thé et une théière avant de se diriger dans sa chambre. Il fallait bien récompenser ce brave Kankurô.

Elle entra, souriante, et laissa tomber son plateau subitement. Son visage perdit de sa couleur et elle se précipita vers le brun pour lui arracher un parchemin qu’il tenait dans ses mains. Il reposa mollement ses mains sur ses cuisses.

- Alors j’avais bien raison : tu es bel et bien amoureuse de Gaara… dit-il avec un petit sourire aux lèvres.

Elle se mordit la lèvre inférieure en voyant les quelques autres feuilles à côté de lui. Elle le regarda alors, inquiète de sa réaction.

1Yamato a entrainé Tsuki autrefois.



- « Bataille sentimentale ». Bataille pour le combat Deidara/Gaara et « sentimentale » pour le tourbillon de sentiments présent dans ce chapitre.



- Suite à la demande de Bleuts, vous aurez des résumés en début de chapitre car je reconnais que ce n’est pas toujours facile de se souvenir surtout après des mois d’absence comme il m’arrive de faire. Alors pour bien faire vous avez eu un résumé de la partie 4 soit des chapitres 22 à 24. La prochaine fois ça sera uniquement du chapitre précédent.



- Reprise avec les Shippudens grâce au retour de Naruto et la bataille à Suna. Fallait bien revenir dans le manga ^^ Mais par contre, il se peut que je ne suive pas totalement ce dernier par rapport au scénario prévu de longue de date et au fait que je ne lise pas les scans.



- J’ai commencé en même temps une brève réécriture de la fic. Principalement corrigée par Siana, ma nouvelle bêta-lectrice, avec quelques scènes inédites que je rajoute. Je vous préviendrais quand ces chapitres seront publiés. Les modérateurs des fics étant surchargés, ma réécriture n’est pas une priorité.