Fiction: « Tu devrais voir un psy…

Tayuya a vingt-quatre ans quand elle entend sa mère prononcer ces mots : "Tu devrais voir un psy". Or voilà, la jeune fille est ELLE-MÊME psychologue ! Et si elle écoutait le conseil de sa mère ? Karin, sa voisine et amie lui donne alors l'adresse d'un de ces cousins dénommé Mello…
Humour | Mots: 1456 | Comments: 2 | Favs: 8
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shika-x3 (Féminin), le 22/08/2009
Salut ? Tout d'abord, je tiens à faire remarquer que Mello, est celui de Death Note, pour les connaisseurs.
Sinon, quoi d'autre ?
Peut-être est-il inutile de préciser aussi qu'avant d'envahir WoN, cette fiction est postée sur un de mes blogs. ~Bonne lecture à tous ceux qui ont eu la gentillesse, le temps, ou l'envie de lire ce texte !
:D




Chapitre 1: « Tu devrais voir un psy…



« Tu devrais voir un psy ! me confia ma mère
-Mais enfin maman, JE suis psy ! m'exclamai-je
-Et bien justement ! affirma-t-elle en rangeant la vaisselle désormais propre
-Justement quoi ?! »
Ma mère était encore pire que moi quand elle s'y mettait. Bien que nous ne nous ressemblions guère, nous étions tout de même très proches... Ce qui n'empêchait pas nos nombreuses disputes et incompréhensions. Une fois que toutes les assiettes furent bien alignées dans le placard, ma mère se tourna vers moi, affichant un visage serein. Le mien n'avait rien de serein et j'étais même plutôt anxieuse. Insinuait-elle que je faisais mal mon travail ? Elle retira ses lunettes qu'elle posa sur la table, se frotta le visage avec ses deux mains, puis les remit de nouveau, clignant plusieurs fois des yeux. Puis elle s'assit à côté de moi. Enfin !
« Je ne te reproche rien ma chérie ! À première vue tu ne donnes pas l'impression d'avoir besoin d'un psy. Tu es une de ces jeunes filles qui savent où aller et tu inspires la joie de vivre à l'état pur. Seulement voilà ! Si tu ne fais que te confier à ta clientèle pendant tes heures de travail, elle ne tardera pas à te filer entre les doigts. Ils sont là pour te PARLER et non t'écouter.
-Me parler ?
-Oui tu sais, les mots et les phrases ! soupira ma mère en jouant le même jeu avec ses lunettes
-Oui j'ai très bien compris ! Ce que je ne comprends pas en l'occurrence c'est... C'est en quoi parler à mes patients, les feraient fuir ?
-Mais non voyons ! C'est juste qu'un psy est censé les écouter. Et non commencer à parloter avec eux de ce qu'elle a ressenti le week-end dernier quand on lui a proposé de donner son sang.
-Maman !! Tu écoutes mes conversations maintenant ? grondai-je d'un ton amical.
-Mais elles sont toutes enregistrées, ma Tayu chérie ! protesta ma maternelle.
-Je reviendrai quand j'aurai la certitude que tu ne fouilles pas dans mes affaires dès que je tourne le dos ! AU REVOIR ! »[
Je fis claquer la porte derrière moi. Tellement fort que je me fis mal au poignet en voulant le retirer. Je n'étais pas vraiment fâchée. Juste un peu sur les nerfs. J'avais sûrement mes règles. Je ne sais pas, je ne compte jamais les vingt-huit jours de paix...


J'ouvris la boîte aux lettres qui ne contenait rien de follement intéressant, exceptées les lettres de relance pour le loyer, datant de trois mois auparavant. Je n'avais pas d'autre choix que de suivre les règles de ces fichues lettres. Parfois j'espérais perdre mes clefs dans un caniveau à proximité, histoire de ne pas voir cette satanée paperasse exaspérante. Ce fut la dernière pensée qui me vint en retirant le courrier puis, refermant la boîte, je me questionnai déjà sur quoi manger ce soir.


J'avais opté pour le traiteur japonais, livraison à domicile. En moins de trois quarts d'heure, le livreur se trouvait devant moi, un sourire forcé sur ses lèvres sèches et un sac plastique contenant mon repas dans une main. Il me donna le prix et je faillis tomber à la renverse. Je m'étais trompée dans la commande ! Ou bien lui dans sa livraison... Ce qui n'empêcha rien et je me retrouvai avec une planche de cinquante-sept sushis et makis, à partager à quatre. L'expression « manger pour quatre » est trop souvent employé à tort et à travers. Une fois que j'eus fini ce dîner, je me promis de ne plus manger de riz avant quinze jours au moins. De toute façon, promesse ou non, mon organisme ne supporterait pas. J'ai l'estomac fragile moi ! Même avec une semaine de retard... L'avantage de ces livraisons est, non seulement d'échapper à la tâche nommée « cuisine », mais aussi celle appelée « vaisselle ». Il suffisait de sortir un sac poubelle et de le descendre au rez de chaussée. À cette heure-ci il était évident que je croiserais quelques voisins sur mon chemin. J'eus cependant l'agréable surprise de tomber sur la seule personne qui me supportait dans cet endroit miteux : ma meilleure amie ! Je souris de toutes mes dents quand elle me découvrit dans la pénombre de la salle aux poubelles. Huum, pas mal ce nom ! Il faudrait que je le ressorte plusieurs fois.
« Salut la psy ! me salua Karin, sa fidèle clope à la bouche et ses cheveux dans tous les sens.
-Salut !! Alors, cette journée ?
-Bah ! J'ai essayé de terminer mon aquarelle mais c'est peine perdue. J'ai même brûlé la feuille en posant ma cigarette dessus, accidentellement, m'expliqua Karin.
-Oh non !! Je voulais voir le résultat ! pleurnichai-je.
-Tu sais, une de plus ou une de moins, ça ne changera pas grand chose...
-Ouais... Et dis, tu pourrais me donner l'adresse de ton psy s'il tô plaîîîît ? »
Le silence se prolongea. On avait l'air malignes, au fond de ce local, avec nos sacs encore pleins. Voilà maintenant la lumière qui saute. Karin rejeta la tête en arrière et ri un bon coup. Je ne comprenais pas. Elle ramena sa tête (ainsi que sa crinière qui frôla mon œil de près et même de TRÈS près) et écrasa sa clope contre le sol.
« Tu dérailles ? C'est TOI mon psy, Ya-chan ! »
Là ce fut assez honteux. Je sentis que mon amie me ressortirait cet oubli dans un moment fatal... Comme pour échapper à un de mes services ou pour se venger.



« Ah mais pourquoi faut-il que tu ne connaisses d'autre psy que moi ?! me plaignai-je en remontant les marches. À qui vais-je bien pouvoir demander maintenant ?!
-Bah tu sais, c'est pas dur ! ma rassura t-elle. Je peux prendre le café chez toi ?
-Oui bien sûr ! Tu peux même passer la nuit chez moi si tu veux ! m'exaltai-je
-C'est très gentil à toi mais j'ai rendez-vous quelque part vers onze heures... Peut être demain ?
-Onze heures ? C'est vachement tard dis-moi ! la taquinai-je
-Ouais... Je vais au ciné. »
Là, elle gagnait un point. ELLE AVAIT LE TEMPS D'ALLER AU CINÉMA ?! Moi c'est à peine si j'avais le temps de regarder un épisode de Bob l'Éponge le samedi matin !! En entrant, j'eus une petite pensée pour mon aspirateur qui moisissait dans le placard depuis bientôt trois mois. Pensée qui fut vite remplacée par le fait que j'avais prêté mon service à thé, qui servait chez moi, de service à café, chez mes parents. Je m'excusai auprès de Karin. Elle ne fit que jeter un regard circulaire sur la pièce, avec ses yeux de charbon.
« Dommage que j'ai ce rendez-vous...Sinon je t'aurais aidé à nettoyer, compte là dessus ! »
Alors c'était si sale que ça ? Flûûûûûte ! J'ai vraiment le temps à rien moi ! Sauf à « parloter avec mes clients au lieu de les écouter » !
Une fois devant notre tasse fumante, ma copine dénoua sa langue sur cette adresse de psy. Elle me tendit même une carte de visite. Mais elle avait pris la pluie et on ne pouvait plus lire grand chose, même pas le fait que c'était un cabinet. Elle fit de son mieux pour s'en souvenir de tête mais n'y parvint pas. C'est alors qu'elle eut cette idée géniale...
« Je sais !
-Tu sais ? répétais-je sans guère d'espoir
-J'ai un cousin qui travaille dans la psychanalyse ! Il habite Paris lui aussi ! C'est un peu loin de ton quartier mais bon, marcher te fera du bien pas vrai ? Allez, passe-moi un crayon et une feuille, que je t'inscrive ça ! »
Comme feuille, je n'ai rien trouvé d'autre qu'un petit bout arraché à une dictée qui datait de mon premier trimestre en seconde. Je dus lui céder, à grand regret, mon stylo porte bonheur. Celui avec les cochons dessus. Elle fit de son mieux pour s'appliquer mais c'était perdu d'avance. Je le savais. Elle aussi d'ailleurs. Elle me tendit le papier, remit son blouson et s'en alla, non sans m'avoir saluée et recommandé de m'acheter un balai. Le bout de papier entre mes mains, je regardai ce qui y était inscrit...

Mello, 64 rue avenue des Gobelins 7500513 Paris

Mello ? C'est bizarre comme nom... N'empêche, ce n'est pas parce que je me posais cette question, que cette personne était de la famille de ma meilleure amie, et que ma mère m'avait conseillé d'aller me faire soigner, que j'avais raison d'attendre dans la salle d'attente du 64 avenue des Gobelins, troisième étage, porte à gauche par ce mercredi matin ensoleillé.




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