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Fiction: Le solstice et le saké

Le pays des cèpes, cirque de hautes montagnes, théâtre d'une tuerie inhabituelle en ses contrées confinées. Konoha enquête...
Classé: -12D | Spoil | Suspens | Mots: 1381 | Comments: 6 | Favs: 2
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nandatte (Masculin), le 14/08/2009
Bon j'ai fait ce que j'ai pu... Pas trop mon truc le récit. Mais bon, vu que je dessine encore plus mal que j'écris...
Enfin, je travaille déjà sur la suite...
Merci de laisser des commentaires constructifs




Chapitre 1: Quand le saké tourne au vinaigre



Les rires et les cris résonnaient par delà la maisonnée, dans l’obscurité bleutée de la nuit hivernale. La neige avait recouvert les toits, les champs et les rues. Seuls les lampadaires du village laissaient entrevoir la boue salement grisée produite par des traces de pas. Elles menaient toutes au même endroit, comme le cours d’une rivière, parsemées çà et là de dérivations individuelles et anarchiques : des traces plus petites, des empreintes d’enfants, ayant préféré l’aventureuse neige vierge et ses craquements sourds au lit sûr du chemin tracé par la grande majorité des hôtes de Mizukaï, le négociant en saké du pays des cèpes.

Mizukaï fêtait son anniversaire. Il est donc clair qu’il avait attiré du monde, et il avait bien calculé son coup, en étant né une semaine avant la grande fête du saké annuelle. Ainsi, en offrant une dégustation des sakés les plus fins de son stock, il comptait bien en tirer un profit non négligeable. Et comme Mizukaï n’était pas un avare, avait l’accueil dans ses airs et l’attention dans ses gestes, dire qu’il avait beaucoup d’amis était un euphémisme. Surtout que ses hôtes étaient de sérieux amateurs, et qu'il avait sorti pour l'occasion des sakés rares et ambrés, vieillis au bambous, des sakés issus de parcelles choyées qui n'avaient rien à voir avec les sakés bon marché que l'on pouvait trouver à des prix pas si bon marché que ça, dans les tavernes régulières, peuplées de débris sourds et aveugles au goût du divin nectar.

Enfin, comme la salle de réception était garnie de monde, il était content, le sourire aux lèvres, relevant ses joues rondelettes et veinées par l’alcool, et les gens buvaient et riaient, et buvaient encore, et à la fin, lâchaient d’autant plus facilement leurs ryos qu’ils étaient saouls. Parmi cette foule en liesse, des enfants chahutaient, en des va et vient incessants, ayant pris la maison comme terrain de jeu, tandis que les plus grands d’entre eux lorgnaient les verres égarés avec des yeux pleins d’ivresse.

Une bien belle fête en vérité. Jusqu’à ce que d’un coup la lumière ne s’éteigne…



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L’odeur du sang et de chairs encore tièdes empestaient l’espace, recouvrant celle du saké.
Nakaru était dans son élément. Grisé, défoncé d’horreur, béat dans l’avilissement, touché par la grâce de sa monstruosité. Il aurait aimé rester là, encore, jusqu’à ce que le jour se lève, à jouir de sa puissance et de son œuvre, jusqu’à ce que les gémissements se taisent… Jusqu’au dernier souffle.

Mais il n’avait pas le temps. Il fallait continuer la mission. Un commanditaire attendait le colis et sa patience était en berne. De plus, tout ne s’était pas déroulé selon les plans. Ceci dit, Nakaru n’y était pour rien. Il y avait un accroc dans le canevas tissé par son stratège de senseï, et cet accro pouvait devenir un trou béant, engloutissant des mois de travail. Mais tout en le sachant, Nakaru avait pris ses responsabilités et accepté de suivre le plan à la lettre.

Maintenant ils pouvaient être identifiés, lui et ses hommes. La donne avait changé. Des gosses avaient survécu et s'étaient enfuis pour donner l'alerte. Saleté de mioches, difficiles à focaliser, comme les insectes, insignifiants et si lourds de conséquences. Il y aurait une enquête, qui mènerait directement les hommes chargés de l’affaire à leur QG de campagne. Il fallait agir vite. Le feu masquerait peut être leur forfait. Il eut un instant la mine dépitée à l’idée de renoncer à se délecter du doux parfum de l’agonie. Alors, pour palier à sa frustration et apaiser son âme, il souleva par les cheveux une femme inconsciente de douleur, et rageusement, cogna la tête contre le mur, jusqu’à ce que le craquement sourd des os sur la pierre fuit en un son spongieux….

Deux ombres assistaient au spectacle, comme à la parade. Nakaru leva les yeux vers elles, lâcha sa proie inerte, s’essuya la main avec une nappe déjà souillée de sang, de boue et de saké, puis comme pris de remords lâcha :

- C’est l’heure. Brûlez tout.

Et, à la lumière de l'embrasement de la demeure de feu Mizukaï, les trois silhouettes s'enfuirent, laissant derrière elles les craquements brulant du bois et du bambou.



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La route était droite mais l’horizon capricieux. Enfin, il était bientôt arrivé et espérait que son équipe était déjà sur place. Enfin, son équipe, façon de parler…
Il avait fait ce chemin tout seul depuis Konoha, un chemin craquelé de neige et de glace, sous le soleil et le vent froid des crêtes. Il était fatigué par la marche, et gorgé de plénitude.

Lorsqu’il pénétra dans le village de Bolet, les maisons avaient été enrubannées du traditionnel liseré jaune des temps de deuil. En effet, dans cette région modeste et reculée, la mort d’un notable devait être remarquée de tous, et avertir les étrangers et autres voyageurs qu’un évènement funeste avait eu lieu. Par le biais du bouche à oreille, la nouvelle se répandrait aux alentours, et la cérémonie honorifique attirerait nombre de badauds, mettant en relief le marché du village, et ainsi, les dépenses de la tragédie se couvriraient de plumes économiques. Surtout dans ce cas là. Dix sept morts, dont cinq bedonnants, comme on appelait ici les hommes riches et influents. Il n’y avait pas de précédents dans l’histoire du pays des cèpes.


L’Hôtel de Ville était en effervescence. Une foule de marchands, alimentaires, vestimentaires et autres utilitaires, étaient là pour allouer les meilleures places à leurs étals. Les bousculades diplomates et les confrontations verbales allaient bon train. L’ambiance n’était pas au vernissage, mais au concours de crocs.

Un homme en arme s’avança, ayant remarqué comme un brassard sur un bras anonyme.

- Monsieur, vous êtes bien de Konoha ?

- Oui, j’arrive à l’instant, mais une équipe est déjà ici n’est-ce pas ? Savez vous où je peux la trouver ?

- Dans le bureau du maire, demandez au garde de l’escalier administratif, il va vous y conduire.

Le garde de l’escalier administratif du village de Bolet, était un homme comme les autres, enfin petit quand même, malgré les talons de ses bottes que tentait vainement de dissimuler sa longue cape. Il avait l’air d’un homme qui se croyait grandi par sa fonction, et son front transpirait la fierté, l’orgueil, la vanité. D’ailleurs, il était toujours en sueur, bien qu’on fut en hiver et que les dépenses de l’hôtel de ville ne permettaient pas de chauffer le hall. Lorsqu’il vit s’approcher le shinobi, sale dans son habit de voyage, il eut du mal à dissimuler un haut le cœur, trahissant le regard qu’il portait sur l’humanité, et particulièrement sur les étrangers et autres pèlerins.

- C’est donc vous le chef d’équipe tant attendu des services municipaux ?

- Oui, on m’a dit que le reste des membres étaient dans le bureau du maire.
Le petit homme en nage dévisagea ouvertement son interlocuteur, en parcourant ostensiblement ses attributs, d’un œil où se mêlaient, comme une figure de style, la curiosité et le mépris.

- Eh ben, lâcha-t-il pour lui-même, la panoplie est complète. Je ne savais pas qu’il y avait des hippies à Konoha.

- Ha la la, répondit le ninja comme submergé de lassitude, la fatigue du voyage n’est rien comparée à la compagnie de mes semblables. Et bien je suppose qu’il faille supporter cela aussi, mais, puisque je suis ici, m’accorderiez vous la grâce de bien vouloir me laisser monter ses malheureux escaliers, usés par le piétinement quotidien, comme je suis usé moi-même d’avoir à vous parler.

- Vous… Je… J’y suis bien obligé ! Il était rouge comme un sharingan. Et qui dois-je annoncer, lança-t-il, piqué par ce trait si détaché. Car il est de mon devoir d’inscrire un nom sur le registre, un nom qui sera archivé à vie dans le répertoire de la commune. Et en se tirant sur la pointe des pieds pour atteindre l’oreille du shinobi, il rajouta, fiévreux de sadisme : un nom qui appartiendra éternellement au fichier de la ville.

- Oh, vous savez moi l’éternité, répliqua-t-il en expirant un bâillement… Et puis je me fous un peu de vos petits fichiers, de vos petits registres… Enfin vous m’avez compris, rajouta-t-il en regardant de haut cet ubuesque petit chef. Quant à Mon nom c'est Nara Shikamaru .




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