Fiction: Suis les mouvements de ton coeur (terminée)

Envoyée par Tsunade à Suna pour lui avoir manqué quelque peu de respect, Sakura va vite se rendre compte qu'il y a quelqu'un là-bas qu'elle ne laisse pas indifférent. Mais va-t-elle se laisser aller à un amour qu'elle sait d'avance illusoire ?
Classé: -12D | Romance | Mots: 8144 | Comments: 16 | Favs: 18
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Elfian (Féminin), le 05/08/2009
Voilà mon dernier One-Shot en date.

Je ne dis pas le couple sinon vous allez partir en courant xD
C'est un couple peu commun, que je ne vois presque nulle part, mais en fait j'aime bien leurs différences de caractères, même si je sais très bien qu'ils n'ont aucune chance de finir ensemble dans le manga.

Ptit mot du début : Séduction elle se braque, hésitation paranoïaque et champignons aphrodisiaques... Difficile d'en dire davantage ^^

Au fait il y avait un lemon à la base, je ne l'ai pas mis ici mais si vous voulez le lire, envoyez-moi un message privé ;)




Chapitre 1: Parce qu'il est souvent vain de se poser mille questions...



Deux mois qu'elle était arrivée à Suna.

Deux mois qu'elle enrageait d'avoir été envoyée ici par Tsunade pour la punir de lui avoir dit qu'elle n'était plus de la toute dernière fraîcheur.

Bon d'accord, elle y avait été un peu fort mais bon, de là à l'envoyer sur une si longue mission dans ce trou paumé loin de son village, il fallait le faire quand même...

Elle exerçait ici des missions d'une banalité affligeante.

Le bon point, c'était que son ego de ninja médecin était flatté par le fait qu'à Suna tout le monde la considérait avec respect du fait de son statut d'élève de la légendaire Tsunade.

Aussi avait-elle pris une place importante dans ce village, et elle s'était rapprochée des membres de la famille Sabaku.

Temari et elle s'entraînaient ensemble, et bien que leurs relations furent assez froides à la base, elles oublièrent assez vite leurs différences de tempérament et devinrent de bonnes amies.

Kankurô la faisait rire, faisant toujours le pitre avec ses marionnettes et cherchant sans arrêt à impressionner la jeune fille aux cheveux roses.

Le seul qu'elle n'arrivait pas vraiment à cerner, c'était Gaara. Bon, à vrai dire, personne n'arrivait à le cerner. Mais cela intriguait au plus haut point la jeune ninja.

Elle se souvenait de celui qu'il était lors du tout premier examen chuunin, ce tueur sanguinaire, violent et sans émotion. Il avait bien changé depuis, et ce surtout grâce à Naruto.

Cependant, ce n'était pas le seul sentiment qui animait Sakura à l'égard du jeune Sabaku... Il y avait autre chose, quelque chose qu'elle ne parvenait pas encore à identifier...


Flash Back

« Sakura, tu peux venir m'aider à faire mon rapport à l'Hokage ?

- Oui Gaara-sama, si vous voulez...

- Mais pourquoi est-ce que tu t'acharnes à vouloir me vouvoyer ???

- Euh... Je ne sais pas, je... Vous euh... tu es Kazekage, c'est normal de vouvoyer une personne ayant atteint ce rang !

- Et en admettant que Naruto devienne un jour Hokage, tu penses que tu te mettrais à le vouvoyer ?

- Naruto ? Bien sûr que non ! Même Hokage, Naruto reste un abruti et il est hors de question que je... »

Gaara sourit, amusé de la réaction de la chuunin qu'il avait bien anticipée. Elle, se rendant compte qu'elle s'était fait piéger, secoua la tête d'un air résigné.

« Bon d'accord, je vais faire un effort pour te tutoyer...

- Voilà qui est mieux ! J'avais peur que ce soit ma présence qui te gêne » dit-il en se penchant lentement vers elle, ce qui la fit sursauter.

Dans sa surprise, elle trébucha sur un objet tombé par terre et manqua de tomber mais il la rattrapa et la réceptionna dans ses bras.

Le souffle coupé, la jeune fille rougit et se détacha légèrement de l'emprise du jeune homme sur elle.

« Je euh... Pardon, merci Gaara...

- De rien, c'est normal... Et ça me fait tellement plaisir d'entendre mon prénom sortir de ta bouche... »

Fin du Flash Back


Des moments comme ça, il y en avait eu quelques uns, pour ne pas dire beaucoup et de plus en plus...

Et à chaque fois, elle fuyait, ne sachant comment réagir.

En venant ici, elle s'attendait à tout sauf à ce que Gaara No Sabaku lui fasse la cour.

Elle le fuyait, elle se dégageait, elle était gênée, et à chaque fois il n'insistait pas.

Mais ce n'était pas ça qui la perturbait le plus, après tout, il avait bien le droit d'avoir des sentiments à son égard. Non, ce qui la gênait vraiment, qui la désespérait même, c'est qu'au fond d'elle-même elle n'avait qu'une envie : répondre à son appel.

Mais elle se connaissait trop bien : à chaque fois qu'elle avait cette sensation avec un garçon, elle tombait dans ses bras et le lendemain regrettait son geste mille fois, se traitant intérieurement de tous les noms.

Surtout, elle décevait les hommes : elle était sortie avec Kiba, Lee, Sai... tous plus gentils les uns que les autres et elle n'avait daigné en garder aucun.

Parce qu'elle ne les portait pas dans son cœur. Parce que seuls Naruto et Sasuke étaient dans son cœur.

Seulement Sasuke était un déserteur et de toute façon n'avait jamais eu aucun sentiment pour elle, et Naruto vivait l'idylle parfaite avec Hinata Hyuga.

Et elle, pauvre idiote, il ne lui restait plus rien.

Alors même si elle était vraiment attirée par Gaara, il ne fallait pas qu'elle cède.

D'autant plus que Gaara était quelqu'un de fragile, elle en était sûre...

Sa foi en l'amour avait totalement disparue jusqu'à ce que Naruto lui ramène, et si elle le brisait de nouveau les conséquences en seraient terribles.

Pour eux en tant que personnes, mais aussi pour leurs villages. Elle ne pouvait pas se le permettre.

Alors elle décida de continuer à ignorer ses appels.


*******************


Il savait que c'était inutile... Il savait que ses sentiments n'étaient pas partagés.

Mais il ne pouvait pas contrôler les battements de son cœur.

Et tant qu'elle ne lui aurait pas dit clairement qu'elle ne voulait pas de lui, il continuerait son manège. Parce que mieux valait avoir des remords que des regrets.

Il ne s'attendait pas à ça en la revoyant deux mois avant.

Certes il l'avait toujours trouvée plus ou moins jolie, assez intelligente, douée en tant que médecin mais rien de plus...

Comment expliquer que d'un seul coup son cœur se soit retourné en la voyant venir vers lui et lui sourire, ses yeux verts pétillants le transperçant comme des milliards de poignards ?

Peut-être était-ce le fait que Shukaku ne fasse plus partie de lui ; après tout, il l'avait élevé dans la haine et le mépris des autres, il ne l'aurait jamais laissé tomber amoureux.

Il avait donc fini par trouver cette explication qui lui semblait suffisamment rationnelle. Pourtant, tout le monde sait que l'amour a ses raisons, que la raison ne comprend pas...

Alors chaque jour, il espérait.

Il ne savait pas trop quoi d'ailleurs, lui qui n'avait jamais embrassé une fille, mais il espérait qu'elle se rapproche un peu de lui, pas qu'elle l'aime, mais au moins qu'elle lui dise qu'il était « aimable ».

Qu'elle lui dise qu'il avait des qualités, qu'elle le regarde comme un homme, et pas seulement comme un monstre.

En même temps, il s'en était pris à ses deux coéquipiers, dont celui qu'elle aimait, comment pourrait-elle le voir autrement que comme un monstre à présent ?

Sakura était devenu pour lui une sorte de référent féminin.

Le seigneur des sables broyait du noir, seul dans son bureau, tourmenté qu'il était dans son esprit et dans son cœur...


*************

Sakura avait fini son boulot de la journée, et s'apprêtait à aller remettre son rapport à Gaara.

Frappant à la porte de son bureau, elle attendit quelques dizaines de secondes mais personne ne répondit. Elle toqua plus fort mais toujours personne.

Alors qu'elle se demandait si elle allait ouvrir la porte quand même, un ninja lui indiqua que le Kazekage était parti dans sa chambre.

« Avant que je lui rende son rapport ? C'est bizarre...

- Il n'avait pas l'air d'aller bien en fait, peut-être qu'il est un peu souffrant.

- Je vais aller le voir pour tirer ça au clair, merci du renseignement ! »

Arrivée devant la porte de la chambre de Gaara, elle fut prise d'un étrange sentiment de malaise : s'il s'était réfugié dans sa chambre alors que d'habitude il travaillait tard, c'était probablement qu'il voulait être seul et qu'on ne le dérange pas.

Elle allait repartir mais la curiosité était plus forte qu'elle. Et au fond elle avait peur : qui sait ce qu'un type comme lui pourrait faire s'il était déprimé ?

Elle se décida et frappa à la porte. Aucun mouvement ne lui répondit. « Décidément, ça devient une habitude ».

Prise d'un mauvais pressentiment, elle ouvrit la porte à la volée et se retrouva à scruter avec attention la chambre de celui qui la perturbait tant.


« Ça t'arrive souvent de rentrer comme ça chez les gens, sans permission ? »

Elle se retourna, prête à se justifier mais resta pétrifiée en apercevant Gaara à moitié nu, de l'eau ruisselant de ses cheveux et une serviette couvrant à peine la partie inférieure de son corps.

« Je... Je suis désolée ! Quelqu'un m'a dit que vous... euh tu avais l'air souffrant, alors je me suis inquiétée plus que j'aurais dû...

- J'étais simplement en train de prendre une douche, il fait une chaleur épouvantable en ce moment alors ça m'aide à avoir les idées plus claires...

- Oui... Ça paraît logique...

- Mais à vrai dire ça ne me déplaît pas que tu t'inquiètes pour moi... »

Il avait dit ça avec un air moitié enfantin, moitié séducteur.

Elle le regardait sans pouvoir articuler une phrase, trop occupée à redessiner avec ses yeux les lignes du corps musclé et si charmeur qui se trouvait en face d'elle et qui semblait se rapprocher de plus en plus.

S'en rendant compte, Gaara émit un petit rire clair, un rire qui sonnait comme un chant victorieux.

C'est là qu'elle se dit qu'il était temps de lui parler ; non, elle ne pouvait plus supporter de le voir s'évertuer à essayer de la séduire alors qu'elle savait très bien qu'elle ne pouvait pas, qu'elle ne devait pas répondre à ses avances.

Il fallait qu'elle lui dise, une bonne fois pour toutes.

« Ecoute, Gaara, je sais que tu tiens beaucoup à moi, et les efforts que tu fais pour me le faire comprendre et pour que j'y réponde me flattent vraiment. Mais je ne peux pas te dire oui... »

Le jeune homme marqua un temps de réflexion, puis finit par demander :

« Pourquoi ?

- Je... Je n'essayerai pas de te mentir en disant que tu n'es pas mon genre et que tu ne me fais pas d'effet... Tu es vraiment quelqu'un de gentil et de terriblement séduisant, et si je m'écoutais je tomberais probablement dans tes bras...

- Pourquoi tu ne t'écoutes pas alors ?

- Parce que je ne me connais que trop, à chaque fois que je me suis laissée aller à mes envies, ça s'est mal terminé. Mon cœur est comme scellé, et je ne veux plus faire du mal aux hommes.

Je ne veux pas te décevoir et que tu m'en veuilles, je veux continuer à te parler normalement, comme à un ami. Je ne suis pas la femme qu'il te faut, et si c'est ça que tu veux entendre, tu la trouveras, tu es quelqu'un de très bien, ça ne peut pas passer inaperçu... »

Gaara soupira. Il avait espéré que si elle lui passait en revue ses qualités il parviendrait à surmonter la déception.

Mais il s'était réellement fourvoyé. Un refus faisait bien plus mal que tout ce qu'il avait pu s'imaginer.

« Tu ne veux même pas essayer ? Je ne t'en voudrais pas si ça ne se passe pas bien et que tu décides de tirer un trait sur ce qu'on pourrait faire ensemble...

- C'est ce qu'ils disent tous... Mais crois-moi, là tu es déçu mais ce n'est rien comparé à la souffrance de tenir quelque chose et de le perdre ensuite.

- Tu dois avoir raison. Excuse-moi de t'avoir importuné avec mes remarques désobligeantes...

- Tu n'as pas à t'excuser ! Ce n'était pas désobligeant du tout, c'était même très romantique, ne perds surtout pas ça !

- Je vais tâcher de le garder alors... Amis ?

- Amis ! » dit-elle en souriant et en lui apposant un baiser sur la joue qui le fit rougir comme une écrevisse.

- Bon, je vais te laisser te rhabiller quand même. Tiens, voilà le rapport que je devais te faire. J'ai analysé les différents champignons que j'ai trouvé l'autre jour, mais il y en a un dont je n'ai pas encore saisi totalement le métabolisme. Tu pourrais venir voir ce soir ou demain matin pour me dire si tu en as déjà vu et le cas échéant quelles sont ses propriétés ?

- Bien sûr, disons qu'on ira voir ça après le dîner ?

- Ça me va ! A tout à l'heure alors ! »


Elle s'éloigna de lui et se glissa hors de sa chambre, claquant légèrement la porte en sortant.

C'est à ce moment-là qu'il pût enfin libérer son chagrin.
Il avait dû empêcher ses larmes de couler et à présent elles tombaient toutes seules sur ses joues comme des chutes d'eau que rien n'arrête.

Les sanglots comprimaient sa poitrine plus fortement que jamais, et il dût se concentrer pour parvenir à de nouveau respirer normalement.

Décidément, l'amour, ça ne devait pas être fait pour lui...


Les hémorragies lacrymales avaient envahi d'autres yeux.
La jeune fille aux cheveux roses ne put s'empêcher de pleurer en repensant à tout ce qu'elle avait dû dire.

Elle avait mal, mal de l'avoir blessé, mal de ne pas pouvoir répondre par un oui à sa demande tacite, mal d'être ce qu'elle était.

Elle était fière de ne pas lui avoir cédé, mais en même temps elle regrettait énormément ses paroles.

Quelque chose au fond d'elle criait qu'elle avait eu tort, qu'elle aurait dû lui laisser une chance, que peut-être c'était le bon qu'elle laissait filer entre ses doigts.

Elle s'efforça de faire taire ces voix intérieures et se replongea dans des calculs complexes pour tenter d'oublier ce qui venait de se passer.


*************


« Sakura, tu es là ?

- Oui oui, je t'attendais ! Il n'y a plus personne au labo, ils sont tous rentrés chez eux. »

Elle se mordit la lèvre de honte. Pourquoi avait-il fallu qu'elle dise ça ? Comme si le fait de se retrouver seule avec lui dans l'ambiance intimiste d'un laboratoire désert ne la mettait pas assez mal à l'aise, il fallait qu'en plus elle lui fasse remarquer.

Elle était vraiment idiote, décidément.

Il ne se formalisa pas de la remarque et demanda à voir les champignons. Elle lui en tendit un qu'il commença à examiner.

« J'ai déjà vu ça quelque part... Mais où ?

- Je ne sais pas, j'en ai réduit quelques uns en poudre pour mieux l'examiner au microscope...

- Ça m'énerve quand les choses me sortent de la tête comme ça...

- T'inquiète pas, ça va te revenir va ! Prends juste le temps de réfléchir. Bon, qu'est-ce que j'ai fait de la poudre moi ?

- Ah attends ça y est je crois que je chauffe... Il me semble que c'était Kankurô qui me l'avait montré, c'était en poudre justement...

- Ah ça y est je sais où je l'ai mise, je l'ai laissé dans le mini four pour voir ce que ça ferait une fois chauffée. »

Elle s'approcha du four et en ouvrit la porte, attrapant avec des gants sa mixture.

« Oui c'est ça en fait ce champignon est un... »

Sakura s'avança vers lui mais trébucha sur un câble électrique et le pot en verre vint se briser sur le sol, répandant la poudre dans l'air comme une épaisse fumée.

Ils toussèrent un peu et Gaara put finir – un peu tard – sa phrase : « ... aphrodisiaque... ».

Elle le regarda, bouche bée, et il éclata de rire.

« Ben oui, j'y peux rien si mon frère est un pervers, il met souvent un peu de poudre de ce champignon dans le verre de sa copine quand il veut qu'ils passent une folle nuit...

- Je vois... Mais dis-moi, ça ne marche que par ingestion ou bien l'inhalation suffit ? »

Il cessa subitement de rire.

C'est vrai, elle comme lui en avaient respiré une bonne quantité. Et déjà il commençait à en subir les effets, fixant la jeune femme devant lui comme s'il allait la dévorer sur place.

S'en rendant compte et se souvenant de ce qu'elle lui avait dit quelques heures auparavant, il dût lutter contre ses propres instincts pour parvenir à se dégager de l'emprise du produit pour dire à Sakura :

« Il vaut mieux qu'on sorte, tu vas commencer à être atteinte par la poudre et je n'ai pas envie qu'il y ait de problème entre nous, viens... »

Il lui prit la main pour la tirer hors de la pièce, mais elle le retint brutalement.

Il se retourna lentement vers elle et s'aperçut qu'elle avait une nouvelle lueur dans le regard, une flamme qui les consumait tous les deux et qui se nommait désir.

Mais il ne voulait pas lui faire de mal, pas à elle, pas à celle qu'il aimait.

« Sakura, arrête, tu n'es pas dans ton état normal ! Il faut qu'on sorte d'ici et vite si tu ne veux pas le regretter ».

Elle le fixa droit dans les yeux puis, sans dire un mot, se rapprocha de la porte. Il soupira de soulagement et la suivit.

Mais il n'avait pas prévu qu'elle fermerait la porte à clé et qu'elle se retournerait vers lui en commençant à se déshabiller.

« Arrête ! Qu'est-ce que tu fais ? C'est pas sérieux, reviens à toi ! Ne m'oblige pas à faire des choses que tu ne voudrais pas que je fasse...

- Et toi arrête de dire n'importe quoi, je te veux, là, maintenant, tout de suite, et je sais que tu as envie de moi aussi... Tes yeux ne mentent pas...

- Ce n'est pas la question, bien sûr que j'ai envie de toi ! Mais ce n'est pas une raison pour nous laisser posséder par ce truc, tu vas m'en vouloir après si j'en profite.

- Ecoute : je suis con-sen-tante, ok ? Pourquoi est-ce que tu ne te laisses pas gentiment faire ? Je suis sûre que j'ai des tas de choses à t'apprendre...

- Forcément, moi qui n'ai jamais ne serait-ce qu'embrassé une fille, tu veux dire que j'ai tout à apprendre... Mais je n'ai pas envie de l'apprendre de la part d'une droguée !

- C'est toi ma drogue, et là j'ai besoin de ma dose... » dit-elle d'une voix mortellement suave et en prenant une pose plus que lascive.


****************

Pour le lemon, un message perso ;)

****************

Kankurô et Temari avançaient dans les couloirs du Palais, chacun cherchant un des deux amants.

« Mais je comprends pas, Gaara m'avait pourtant dit qu'il viendrait avec moi assister à la fête donnée par notre oncle... Il est minuit et il n'y a toujours personne !

- Arrête de dramatiser Kankurô, moi aussi Sakura m'avait dit qu'elle me rejoindrait et elle n'est pas là non plus...

- Bah oui mais ça se fait pas de poser des lapins comme ça !

- Je sais, mais il doit bien y avoir une explication, ils sont descendus au labo ensemble tout à l'heure, peut-être qu'ils ont découvert un truc si intéressant ou si bizarre qu'ils en ont complètement oublié l'heure... ».

S'avançant pour ouvrir le labo, Temari butta sur une porte fermée.

« Ah merde !

- Tu vois, ils sont pas là ! Ils sont partis en nous faussant compagnie...

- La ferme Kankurô ! Tu trouves pas ça bizarre qu'il y ait autant de buée sur la vitre ?

- Tsss... Ça fait quoi qu'il y ait de la buée ? Allez viens, ils doivent bien être quelque part, on va les chercher...

- Attends... Chut, ne dis plus rien !

- Mais qu'est-ce que... ?

- J'ai dit CHUT crétin va !!! »

Temari colla une oreille à la porte et la décolla bien vite, rouge comme une tomate.

Kankurô lui fit un signe d'incompréhension auquel elle répondit en indiquant la porte.

A son tour, le frère du Kazekage colla son oreille à la porte, et écarquilla les yeux.

« Ah ben je vois, on se la coule douce ici, pendant que vos amis vous cherchent partout...

- Kankuro, tais-toi s'il-te-plaît ! Tu n'as pas encore saisi l'importance de la situation ?

- Bah quoi, mon frère s'envoie en l'air avec une fille..."

Puis, après un petit temps de réflexion :

"Oh putain ! Mon frère est en train de s'envoyer en l'air avec une fille ????

Mon frère, cette chose, ce truc qui vient à peine d'intégrer le mot « sentiment » dans son vocabulaire, il... il... il serait amoureux ???

- Amoureux, je sais pas, mais ce qui est sûr c'est que ce serait injuste de venir perturber ça...

- Oui, et puis après tout on ne sait pas ce qu'il serait capable de nous faire si on venait le surprendre en train de faire ça... »

Les deux frère et sœur se regardèrent, figés d'effroi, et décampèrent bien vite...


Dans le labo, Gaara et Sakura s'effondrèrent l'un sur l'autre. La jeune fille se détacha doucement de lui et vint se mettre à ses côtés, s'enfermant dans ses bras, complètement crevée.

« Sakura ?

- Hnn ?

- C'était bien pour toi ?

- Tu plaisantes ? C'était super, franchement si à la première fois t'es capable de tant de prouesses, qu'est-ce que ça va faire avec de l'expérience ! »

Il rougit sous le compliment mais n'était pas totalement convaincu encore. En un sens, il regrettait ce qu'il venait de faire...

« Sakura ?

- Qu'est-ce qu'il y a petit prince des sables ?

- Je... C'était vraiment magnifique... Merci mille fois...

- Rooo n'exagère pas ! C'est pas comme si c'était moi qui avais tout le mérite, je pense qu'avec une autre fille ç'aurait été pareil.

- Je ne sais pas. Pour moi il n'y a que toi...

- Tu dis ça maintenant parce que je suis ta première expérience, mais tu verras que t'en auras bien d'autres...

- Non. Je veux pas !

- Pourquoi ?

- Parce que je... » hésita-t-il. Il ne savait quels mots employer pour le dire.

- Tu quoi ?

- Non rien. Oublie-ça, tu dois avoir raison. »


Sans rien ajouter à la discussion, Sakura se leva pour se recouvrir un minimum, puis se recoucha à côté de Gaara en lui tenant la main.

Une fois que sa respiration fut plus lente et régulière, il se leva et se détacha d'elle.

S'approchant du placard du laboratoire, il en sortit un puissant somnifère en poudre dont il passa une partie sous les narines de la jeune fille.

Finissant de la rhabiller et de se revêtir lui-même, il la prit dans ses bras et, le plus discrètement possible, monta les escaliers puis traversa le Palais pour atteindre la chambre de Sakura et la déposa sur son lit.

Il la regarda une dernière fois, contemplant la beauté de ses traits, de ses cheveux, de son corps qui semblait les même qu'elle soit éveillée ou endormie, puis il s'éclipsa.


*******************


Le lendemain, lorsqu'elle se réveilla, Sakura eut du mal à se souvenir de ce qui s'était passé la veille. Elle avait la tête lourde, comme si elle avait été à une soirée un peu trop arrosée.

Elle cligna un peu des yeux et fronça les sourcils pour se concentrer sur sa mémoire.

La discussion avec Gaara, ses larmes, les calculs, le champignon, la poudre...

« OH MY GOOOOD !!!! ».

Se rendant compte de ce qu'elle avait pu faire, elle se frappa le front avec rage.

« C'est pas vrai, j'ai recommencé, j'ai recommencé ! J'ai couché avec Gaara... Oh le pauvre... ».

C'est alors qu'elle remarqua qu'elle n'était plus dans le labo mais bien dans son lit. Un rêve ?

Elle se toucha un peu le corps et les cheveux et comprit vite que ce n'était pas le cas, elle portait encore son parfum ambré sur sa peau.

« Mais comment il a fait pour me ramener ici sans que je me réveille ? »

Elle éternua et se frotta le nez, puis sentant une matière poudreuse sur sa main, elle examina cette poudre et en déduit que ce devait être un somnifère.

« Il m'a carrément droguée pour me ramener ! Celui-là quand je vais le revoir je vais lui dire deux mots ! ».

Comme si son cerveau n'était capable que d'avancer étape par étape, elle se retourna brusquement et tâta le lit fébrilement avant de laisser tomber ses bras contre elle.

Non, il n'était plus à ses côtés. Pourquoi le serait-il d'ailleurs, lui qui savait que dès le lendemain elle lui dirait que tout ce qu'ils avaient pu faire ensemble était une grossière erreur et qu'elle ne pourrait pas répondre à ses sentiments ?

Elle s'affala sur le lit, éclatant en sanglot et se cachant le visage de honte.


Une heure plus tard, prête à assumer ses actes, elle alla prendre une douche, enfila ses vêtements et sortit de sa chambre pour aller vite fait déjeuner.

Dans la grande cuisine des Sabaku, elle croisa Temari qui la salua :

« Bonjour Temari ! Bien dormi ?

- Oui très bien et toi ?

- Bah bof, ma nuit n'a pas été très longue...

- Tu m'étonnes !

- Pourquoi tu dis ça ?

- Ooooh pour rien du tout... Au fait t'as oublié qu'hier soir tu devais venir matter un film chez moi ?

- Ohh mince j'avais complètement zappé !!! Je suis vraiment désolée, j'étais totalement absorbée par mes recherches au labo et du coup ben...

- Oui, oui, c'est cela...

- Mais qu'est-ce qu'il y a à la fin ??

- Mais rien je te dis ! Ah tiens Kankurô ! Je t'attendais, on va s'entraîner ?

- Oui bien sûr ! Salut Sakura » lui dit-il avec un sourire et un grand clin d'œil tout en partant avec sa sœur pour les terrains d'entraînement.

- Ah attendez tous les deux ! Vous ne sauriez pas où est Gaara par hasard ?

- Eh bien il est probablement dans son bureau à l'heure qu'il est, tu ne devrais pas avoir trop de mal à le trouver héhé » répondit Kankurô qui se mit à rire à gorge déployée, rejoint dans ce geste par sa sœur.

*Mais c'est pas vrai ça, qu'est-ce qu'ils ont ces deux-là ? On dirait qu'ils sont au courant... non, non c'est pas possible qu'ils soient au courant, je ne vois pas comment ils l'auraient su de toute façon... *

Elle quitta la cuisine après avoir rapidement mangé quelques fruits et se dirigea vers le bureau de celui avec qui elle avait passé la nuit la plus « hallucinante » de sa vie.

Arrivé devant le bureau, elle hésita mais finit par toquer. Personne ne répondit, et elle eut l'impression que le temps avait reculé d'une journée.

Mais finalement quelques secondes plus tard, le Kazekage vint lui ouvrir la porte. Lorsqu'il la vit, ses yeux s'agrandirent et il esquissa un sourire.

« Ah Sakura, je t'attendais !

- Ah...

- Viens, entre »

La jeune fille s'exécuta, attendant impatiemment d'entendre ce qu'il avait à lui dire.

« Voilà, j'ai reçu une lettre de Tsunade-sama, elle dit qu'elle t'a suffisamment puni comme ça et que tu peux revenir à Konoha le plus vite possible. »


Il prononça ces mots avec un grand sourire, comme s'il était ravi de la nouvelle.

Le cœur de Sakura lui sembla avoir raté un battement, et elle resta sans rien dire, complètement abasourdie, pendant une minute qui dura pour elle une éternité.

Comment pouvait-il lui dire ça en souriant bêtement comme ça ?

Est-ce que ce qui s'était passé entre eux n'avait en fait aucune importance pour lui ?

Est-ce qu'il n'avait fait ça que pour LE faire, et pas pour elle ? Les questions se bousculaient dans sa tête, lui donnant le tournis.

« Ça va Sakura ?

- Pourquoi ça n'irait pas ? » demanda-t-elle furieusement

- Bah je ne sais pas, tu es toute pâle et tes yeux sont assez rouges, on dirait que tu as de la fièvre...

- Ah oui ? Et comment je dois le prendre moi si je me suis fait un sang d'encre en repensant à ce qui s'était passé hier soir, hein ?

Je m'attendais à te voir me fuir, être décomposé, éviter mon regard... et toi, toi tu m'accueilles les bras ouverts pour me dire joyeusement 'c'est bon tu peux partir' !

Je pensais devoir te dire ce que je pensais de tout ça et au lieu de ça ben voilà à quoi j'ai droit... » dit-elle avec un sanglot dans la voix

- Je t'aurai au moins évité ça...

- Ah bien sûr ! C'est très glorieux de ta part de ne pas assumer tes actes, de faire comme s'il ne s'était rien passé...

Au final peut-être que tu n'en as rien à faire, que ça n'a aucune importance pour toi, peut-être aussi que tu m'as menti en me disant que tu ne l'avais jamais fait, juste pour profiter de la situation ! Peut-être que tu as fait tout ça dans l'unique but de coucher avec moi !

Après tout je peux m'attendre à tout de la part de quelqu'un qui a attendu que je m'endorme pour me faire inhaler un somnifère et me laisser en plan dans ma chambre, sans même rester à mes côtés.

Je me prenais pour un monstre, j'avais honte de moi, je voulais faire tout sauf cette erreur parce que je voulais te protéger, et au final, c'est moi qui me sens salie, trahie...

Tu as raison va, je retourne à Konoha. Peut-être que là-bas les gens sont plus honnêtes qu'ici ! »


Sur ces mots, elle tourna les talons en lui jetant un regard plein de mépris et de larmes, et claqua violemment la porte du bureau, qui quelques instants plus tard se fissura et tomba en morceaux.

Elle se dirigea vers sa chambre pour rassembler ses affaires.

Elle fulminait contre lui et contre elle en même temps, pestant en crachant des noms d'oiseaux à tout va. Il n'avait même pas essayé de la retenir, de s'expliquer...

Ce type devait vraiment être soit très lâche soit très manipulateur. Mais elle s'en voulait de s'être laissée berner ainsi.

Et elle s'en voulait d'autant plus qu'elle n'était pas seulement en colère ; c'était tout son cœur qui volait en éclats.

Elle l'avait crû différent des autres, et elle était sûre que malgré l'emprise de l'aphrodisiaque elle aurait très bien pu résister.

La vérité c'est que cette situation l'avait poussée à écouter ce que lui dictait son instinct tout simplement.

Mais ce qui l'avait entraînée dans les bras du Kazekage, ce n'était pas la même chose que ce qui l'avait séduite chez les autres hommes qu'elle avait fréquentés.

Ce n'était pas sa beauté, bien qu'elle soit immense, ce n'était pas son charme, bien qu'il la fasse fondre, ce n'était pas ses talents érotiques, bien qu'ils l'aient faite chavirer...

Non, c'était la sensation qu'elle avait lorsqu'elle était à ses côtés qui l'avait décidé.

Une sensation de plénitude et de manque à la fois, une sensation de vertige et de douceur, de danger et de tranquillité.

Une sensation étrange qu'elle se refusait à attribuer à un quelconque amour, surtout dans la situation présente.


Elle finit de remballer ses affaires et vérifia qu'elle n'avait rien oublié avant de franchir la porte de sa chambre, bien décidée à quitter Suna sur le champ.

Elle hésita à aller voir Temari et Kankurô pour s'excuser de partir si précipitamment, mais elle se dit qu'elle ferait aussi bien de leur envoyer une missive, et puis elle était quand même ninja, donc la lettre de l'Hokage l'autorisant à rentrer était une excuse largement valable.

S'efforçant de chasser de son esprit tout ce qui pourrait la retenir plus longtemps en ce lieu, elle attacha son bandeau frontal et d'un air décidé traversa le palais presque en courant.


De son côté, Gaara ne savait plus quoi faire.

A quoi cela servait-il d'essayer de la retenir puisque de toute façon elle allait lui annoncer qu'elle ne pourrait pas rester auprès de lui ? Il soupira en pensant que l'amour était une chose bien compliquée.

Il ne comprenait pas pourquoi elle avait si mal pris ce qu'il lui avait dit alors qu'il lui avait donné un parfait moyen de tirer un trait sur ce qui s'était passé sans devoir lui faire plus de mal.

Voulait-elle le beurre et l'argent du beurre ? Qu'il continue d'exprimer son attachement envers elle alors même qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas y répondre ?

Voulait-elle l'obliger à se faire encore plus de mal ? Et comment avait-elle pu le suspecter de lui avoir menti ? Comment aurait-il pu mentir sur une chose comme celle-là ? * Elle a dû tomber sur de sacrés salauds pour voir le mal partout comme ça...*


Il fallait qu'il demande de l'aide à quelqu'un... Mais qui ? Kankurô ? Non, il se moquerait de lui à coup sûr. Temari peut-être ? En plus le fait que ce soit une fille jouerait peut-être en sa faveur.

Décidé, il sortit de son bureau en trombe pour trouver sa sœur ; il n'avait plus beaucoup de temps.

Cherchant des yeux sur les terrains d'entraînement, il finit par la trouver avec son frère et quelques autres juunins.

Il l'appela et elle vint, surprise qu'il vienne la voir personnellement en plein milieu de la journée.

« Qu'est-ce qui se passe ?
- Temari, j'ai besoin de toi... »

Elle écarquilla les yeux de stupeur et le suivit en le voyant s'éloigner un peu plus des autres.

« Promets-moi de m'écouter jusqu'au bout sans m'interrompre et en répondant à ma question finale le plus rapidement possible.

- Euh oui d'accord si tu veux » lui dit-elle, complètement suspendue à ses lèvres, de curiosité

- Bon, il se trouve que ça fait un moment que je suis attiré par Sakura, depuis qu'elle a débarqué ici en fait. J'ai tout fait pour lui faire comprendre même si je ne savais pas du tout quels pouvaient être ses sentiments à mon égard...

- Ooooh mon petit frère est amoureux !

- Temari ! Je t'ai dit de m'écouter !

- Oui oui...

- Bon, et il se trouve qu'hier elle a décliné mes avances en me disant qu'elle était attirée par moi mais pas plus et qu'elle ne voulais pas me faire du mal comme elle avait pu en faire à d'autres...

- C'est gentil de sa part quand même...

- Oui, enfin donc hier soir on s'est retrouvé au labo tous les deux pour étudier un champignon, elle l'avait réduit en poudre mais elle l'a renversé par terre et nous avons respiré l'air chargé de molécules aphrodisiaques...

- Ahhh voilà qui explique beaucoup de choses !

- Que ? Tu es au courant ?

- Euh disons que pour la suite tu n'as pas besoin de me faire un dessin..

- Bon, tant mieux en un sens, bref une fois qu'elle s'est endormie je me suis dit qu'on pouvait pas rester tous seuls complètement déshabillés dans le labo, mais comme je voulais pas la réveiller je lui ai fait prendre un somnifère pour la rhabiller et l'amener à sa chambre...

- Mais quelle idée ! Je suis sûre qu'au réveil elle a pas dû apprécier, en plus ça donne un mal de crâne épouvantable ce truc-là...

- Oui ben justement, je l'ai laissée seule dans sa chambre et je suis parti dormir dans la mienne, parce que je me suis dit qu'après avoir vécu tout ça je ne supporterai pas de me réveiller à côté d'elle, en sentant son corps contre le mien, et de l'entendre dire 'je te quitte'

- Mais comment tu peux être aussi sûr qu'elle allait te dire ça ?

- C'est évident, la veille elle me l'avait dit !

- Oui mais nul ne peut présager comment on peut réagir après avoir fait l'amour avec quelqu'un !

- Ça expliquerait sa réaction...

- Quelle réaction ???

- Bah elle est venue me voir dans mon bureau, et je lui ai annoncé fièrement que l'Hokage avait dit qu'elle pouvait revenir à Konoha, pensant que ça allait lui faciliter la tâche, et elle l'a très mal pris, elle m'a dit qu'elle s'était inquiétée pour moi alors que je n'en avais rien à faire, elle m'a accusé de l'avoir trahie, des tas de trucs comme ça...

- Mais quel BAKA celui-là !!! Et dire que c'est mon frère ! » dit Temari en fermant les yeux de désespoir et en se frappant le front

- Mais quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

- Ecoute moi bien petit idiot : la seule et unique raison qui explique à la fois le fait qu'elle t'ait rejeté, qu'elle ait cédé et en même temps qu'elle ait réagi ainsi après ce que tu lui as dit, c'est qu'elle éprouve des sentiments pour toi, et pas des moindres...

- Comment tu peux en déduire ça ?

- Bah primo si elle n'a pas voulu te blesser, c'est qu'elle t'aime bien.

Deusio, si elle a cédé c'est que tu l'attirais beaucoup (une mednin comme elle ne se serait pas laissée si facilement dominer par un simple champignon !). Bon jusqu'à présent on a affection et désir.

Tertio, si on rajoute la dernière donnée, le fait qu'elle se soit sentie trahie, c'est que quelque part elle avait envie que tu l'aimes, elle n'avait pas envie que tu fasses comme si de rien n'était, pour elle c'était important.

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle t'aime, mais ce qui est sûr c'est qu'elle tient beaucoup à toi, et toi t'as agi comme un gamin !

- Mais mais c'est juste que je n'avais pas compris, j'étais tellement persuadé qu'elle allait me jeter, peut-être même qu'elle m'en voudrait d'avoir fait ça avec elle malgré ce qu'elle m'avait dit...

- Sakura n'est pas de ce genre-là, à reporter la faute sur les autres pour ne pas assumer ses erreurs. Pas comme toi...

- Ok ça va, pas la peine d'en rajouter... Mais qu'est-ce que je peux faire maintenant ?

- Nan mais ça va oui ? Tu veux pas que je règle le problème à ta place quand même ? Tu vas la voir et tu t'expliques avec elle, point barre. Dis-lui simplement la vérité, à savoir que tu l'aimes mais que tu n'avais pas envie d'entendre de nouveau son refus, et surtout laisse-la parler, laisse-la s'expliquer et dire ce qu'elle ressent, elle. Arrête d'interpréter ses sentiments à sa place !

- C'est pas ce que t'es en train de faire là ?

- Si, mais moi ce que je dis n'a aucune conséquence sur elle, tandis que toi tu agis en fonction de ce que tu penses, quitte à la blesser...

- Tu as raison... J'ai agi comme un idiot, il faut que j'aille réparer ça tout de suite.

- Très bonne résolution, frangin ! Allez cours ! » lui dit-elle en riant, ravie d'avoir pu lui servir à grandir un peu.


Il acquiesça d'un rapide hochement de tête et se mit à courir de nouveau vers le Palais. Arrivé devant la porte de Sakura, il toqua mais personne ne vint lui ouvrir.

Il entra alors en trombe dans la pièce dans laquelle il ne restait d'elle que son parfum. Se rendant compte qu'il l'avait loupée, il courut en direction de l'entrée du village.

Là-bas, il demanda à un ninja gardien s'il avait vu la jeune fille de Konoha, et celui-ci lui répondit par l'affirmative.

Bravant la chaleur intense qui régnait sur le désert, il se lança à sa poursuite. Si sa sœur disait vrai, il ne pouvait pas laisser les choses dans cet état, il fallait qu'il arrange tout ça, quitte à devoir de nouveau avoir le cœur en lambeaux.

Heureusement pour lui, le vent du désert ne soufflait pas aujourd'hui et les traces de pas de Sakura étaient encore fraîchement imprimées sur le sable.

Il les suivit ainsi pendant plus d'une heure sans croiser âme qui vive. Puis, au détour d'une dune, il aperçut au loin une espèce de tâche rougeâtre étalée sur le sable.

Envahi par un mauvais pressentiment, il se mit à courir dans cette direction, ne se souciant ni du sable, ni du soleil qui lui brûlaient la peau.

C'était elle, il le savait, il le sentait. Arrivé à proximité, il se précipita vers elle dont le corps était blanc comme un linge.

Il la prit dans ses bras ; elle était complètement glacée, malgré la chaleur étouffante qui régnait autour d'eux.

Il l'observa pour essayer de comprendre ce qui l'avait mise dans cet état. Elle respirait très lentement et ses battements cardiaques étaient totalement anarchiques.

Il cherchait une quelconque blessure et finit par la trouver.

Juste au dessus du pied, une piqûre de scorpion, dont le venin est si puissant qu'il faut y réagir le plus vite possible.

Comment un ninja médecin de son niveau avait pu ne pas s'en rendre compte ? Ou bien s'en était-elle rendue compte mais n'avait-elle rien fait ? Dans tous les cas, c'était de la folie.

N'ayant pas le temps de rentrer à Suna par la terre, il décida de former un gigantesque aigle de sable qui les accueillit sur son dos et fila droit vers le village.

Arrivé là-bas, il les déposa devant l'hôpital et Gaara profita des dernières forces qui lui restaient pour porter Sakura à des infirmières.

Ce n'est qu'ensuite qu'il s'effondra, privé de presque tout son chakra par le jutsu qu'il venait d'utiliser.


*******************


La jeune fille se réveilla dans une chambre blanche, un électrocardiogramme branché sur son cœur et une perfusion au bras. Elle pouvait à peine bouger.

Faisant son possible pour observer la pièce qui l'entourait, elle se rendit vite compte qu'elle n'était pas à Konoha. Elle était donc revenue à Suna. A cette pensée, ses yeux se remplirent de larmes.

A cause d'elle, des gens avaient dû s'inquiéter et si elle était à présent dans cette chambre c'était que quelqu'un l'avait trouvée, agonisante, au milieu du désert.

Pourquoi n'avait-elle pas voulu agir tout de suite sur le venin ? Elle-même ne pouvait pas répondre à cette question.

C'était un acte complètement fou et qui ne devait signifier qu'une chose : elle était désespérée.

Elle tourna un peu plus la tête et vit un autre lit à quelques mètre du sien. En voyant la chevelure et la carrure de l'homme qui y était allongé, son cœur se mit à accélérer plus que de raison, cognant en elle comme un tambour.

* Non pas lui ! N'importe qui mais pas lui !*

A ce moment-là, une infirmière rentra dans la chambre.

« Ah mademoiselle Haruno, vous êtes réveillée ? Vous nous avez flanqué une sacré frousse ! Qu'est-ce qui vous a pris ?

- Que... Que lui est-il arrivé ??? » dit elle en désignant Gaara avec son doigt tremblant

- Ne vous inquiétez pas, le Kazekage va bien, c'est juste que pour vous ramener à temps il a dû utiliser un jutsu très puissant qui l'a vidé de son énergie. Il a simplement besoin de récupérer. Et puis il avait l'air tellement inquiet pour vous ! »

En entendant ces mots, Sakura se mit à pleurer à chaudes larmes.

L'infirmière, attribuant ceci à la fatigue et au fait que ses nerfs lâchent, s'éclipsa pour la laisser tranquille, après lui avoir indiqué la présence d'un calmant sur la commode près du lit.

Sakura débrancha les électrodes reliées à son cœur et s'arracha la perfusion, attrapant au passage du coton pour empêcher que trop de sang ne coule de son bras.


Elle sortit de son lit, titubant légèrement et s'approchant du lit de Gaara.

Arrivé devant, elle s'agenouilla près de lui et le regarda. Même endormi, elle le trouvait aussi beau qu'un ange.

Elle ne put résister à la tentation de s'approcher davantage et d'apposer un léger baiser sur ses lèvres, ce qui eut pour effet de lui faire ouvrir les yeux.

Leurs regards se croisèrent et elle plongea dans ses yeux si profonds qu'elle eut l'impression de s'y noyer. Balbutiant un début de phrase, elle ne voulait plus reculer.

« Je suis désolé(e) !!! » dirent-ils d'une seule note. Devant leur unisson fortuite, ils émirent chacun un rire gêné, ce qui détendit un peu l'atmosphère. Ce fut le Kazekage qui repris en premier la parole.

« Ecoute Sakura, je suis désolé d'avoir pu te blesser... Je pensais juste que tu serais contente de rentrer à Konoha, comme ça tu n'aurais pas à te justifier envers moi.

J'avais tellement peur de souffrir que j'ai anticipé cette discussion au point de ne pas rester avec toi cette nuit. Ce n'est pas parce que je n'en avais pas envie, c'est juste que je ne voulais pas te serrer un instant et l'instant d'après devoir te lâcher.

- Tu vois que j'avais raison sur le fait qu'on est plus déçu de perdre quelque chose que de ne pas l'obtenir du tout ?

- Oui... Mais à toi maintenant, qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça, sur un coup de tête, en ne disant au revoir à personne ? Et surtout, pourquoi est-ce que la meilleure mednin que je connaisse n'a pas pu se débarrasser du venin d'un simple scorpion ?

- Je... J'étais complètement désemparée après ce que tu m'avais dit, j'avais la sensation d'avoir été lâchée du haut d'un immeuble de cent étages... Alors quand ce scorpion m'a piqué, je n'ai même pas eu le courage et la volonté de me soigner, j'ai préféré errer comme une âme en peine dans ce désert qui n'en finissait pas...

- C'est du suicide ! Qu'est-ce qu'on aurait dû dire à Konoha si je ne t'avais pas trouvée ???

- Gomenasai...

- Et puis sans parler de Konoha, tu m'as fichu la peur de ma vie. Quand je t'ai soulevée de terre, tu étais livide et gelée, j'ai crû que je n'arriverai jamais à temps pour te soigner ! Ne me refais plus jamais un truc comme ça !

- Pourquoi ? » demanda-t-elle en le regardant droit dans les yeux pour le dissuader de chercher d'autres raisons que celles qui devaient sortir spontanément de son cœur.

- Parce que je ne veux pas te perdre, parce que tu m'es précieuse, parce que je suppose que ça veut dire que je t'aime... »

Elle ouvrit grand les yeux en entendant ces mots qu'elle avait tant espéré entendre.

Et maintenant, qu'allait-elle dire, cette égoïste qui voulait qu'il déballe ses sentiments sans qu'elle le fasse de son côté ? Non, elle refusait de faire de nouveau ça, il fallait qu'elle dise la vérité.

« Gaara, je ne vais pas te dire que je t'aime, parce que je ne voudrais pas te mentir. Je ne suis pas sûre de mes sentiments à ton égard... »

Voyant la mine anéantie de son interlocuteur, elle se dépêcha de continuer :

« C'est vrai que j'hésite et que j'ai peur de te blesser, mais pourtant une voix au fond de moi me chuchote que je dois te laisser une chance, et cette voix j'ai envie de la suivre.

Tu n'es pas comme les autres hommes, tu es quelqu'un de spécial à mes yeux. Laisse-moi apprendre à t'aimer, je t'en prie... »


A ces mots, le jeune homme se redressa pour s'asseoir sur son lit, et la tira contre lui.

S'asseyant à ses côtés, elle le laissa faire lorsqu'il prit son menton et qu'il l'embrassa tendrement, elle le laissa faire quand il passa la main sur sa nuque et la pencha délicatement en arrière pour l'avoir allongée sur lui et pour pouvoir la caresser.

Elle le laissa faire, parce que lorsqu'il faisait tout ça, son cœur résonnait d'un battement nouveau...

Elle le laissa faire parce qu'elle en avait envie et qu'elle ne se sentait à présent bien que dans la chaleur de ses bras.


*************

Tsunade ouvrit la missive de Suna qui venait d'arriver et qui lui était destinée, et se mit à la lire :

« Chère Tsunade, avec votre permission j'aimerais rester un peu plus longtemps à Suna. Ici ma mission n'est pas terminée, et le Kazekage et moi-même nous chargeons d'approfondir les relations entre nos deux villages.
Merci de votre indulgence,
Votre élève au cœur d'artichaut, Sakura... »

L'Hokage éclata de rire. « Ben dis donc, y en a qui en manquent pas une ! Je l'envoie là-bas pour la punir, et la voilà qui se débrouille pour se payer une amourette ! C'est pas croyable ! Si je pouvais quitter Konoha, j'en profiterais bien moi aussi... »

****************

« Regarde, Sakura, c'est ici. C'est le point culminant de Suna, d'ici les lumières ne nous empêchent pas de voir toutes ces étoiles...

- C'est magnifique..."

Elle le regardait davantage que les étoiles, et c'est ceci qui la décida à parler :

"Gaara ?

- Oui ?

- Cette fois je peux le dire sans mentir, parce que je sais que c'est vrai...

- De quoi tu parles ?

- Je t'aime, Gaara... »





Oui je sais, c'est un looooong One-Shot...
J'espère que vous avez bien aimé ^^
Com's please !!!




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