Fiction: Chocolat blanc (terminée)

Elle a seize ans. Elle veut une vie normale et faire ses propres choix mais son père refuse. Il l'oblige a prendre des cours particuliers pour qu'elle soit à la hauteur de sa famille. Elle a l'impression d'être en cage. Il a vingt-six ans. Il doit faire le prof pour une gamine en crise. Il est parti de chez lui pour se libérer. Il veut juste profiter de sa vie. Il l'insupporte, elle l'amuse, et pourtant...
Classé: -16I | Romance | Mots: 50935 | Comments: 192 | Favs: 161
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starmornielna (Féminin), le 28/10/2010
Bonjour les gens ^^

Il est trois heures du matin, il fait trop froid et je viens ENFIN de finir d'écrire ce p***** de chapitre. Oui, je sais... Beaucoup de mois ont passé depuis le dernier chapitre... J'ai aucune excuse ! Totalement HS mais depuis la dernière fois, mon poisson rouge est mort (c'est vrai !), paix à son âme. maintenant son compagnon de toujours est seul comme un con...
Brefle, pour en revenir à ma fic, plus la fin approche et plus j'ai de mal à écrire. Surtout que j'ai déjà plein d'idées pour les prochaines fics que je pense écrire, ça facilite que dalle T__T

M'enfin, j'e suis encore et toujours désolée, j'espère en tout cas que vous apprécirez quand même, bonne lecture (ou pas XD) ^^




Chapitre 9: Perdue



« La maîtrise de soi… Concept étrange n’est-ce pas, si facile à comprendre mais si difficile à appliquer. Surtout quand raison et envie s’en mêlent. Ne peut-on profiter de rien sans avoir de répercussions néfastes ? »


Coincée, ça elle l’était. Et dans la merde aussi. En même temps, après ce qui s’était passé, comment ne pas l’être ! Elle n’avait d’ailleurs opposé aucune résistance quand son père leur avait demandé, à elle et Itachi, d’attendre dans le salon, trop choquée pour réagir. Enfoncée dans son fauteuil, elle tentait désespérément de ne faire plus qu’un avec lui, évitant le regard perçant d’Itachi assis en face d’elle qui ne se lassait pas de ce manège. Elle préférait l’ignorer, fixant la table basse depuis près d’une heure, dans un calme très pesant. Seuls quelques bruits provenant des autres pièces brisaient par moment ce silence. Et ses entrailles qui n’en finissaient plus de se nouer dans l’attente et l’anxiété. Quiconque aurait assisté à cette scène n’aurait pu se douter de la fureur qui animait la jeune Hinata. Même si elle semblait comme absente, totalement déconnectée de la réalité, intérieurement, c’était tout autre.

Ce n’était pas tant le fait de se retrouver assise en face d’Itachi qui la rendait le plus furieuse, non, c’était plus l’impression, et ce depuis quelques temps déjà, de perdre totalement le contrôle de sa vie et de s’être autant bernée d’illusions. Au bord du gouffre, ça elle l’était, mais bon… Que faire ? De toute façon, son sort ne lui appartenait plus, vu l’état de son paternel, sans parler de celui d’Itachi. Dès l’instant où celui-ci avait entendu son imprévisible et stupide déclaration, elle savait qu’elle était fichue. Et puis, qu’est-ce qu’il lui avait pris de hurler ça ? Il était beau l’amour ! Si elle avait été Itachi, évidement qu’elle aurait fui devant cette pauvre petite fille en larmes qui crachait des mots d’amour comme une enfant gâtée faisant un caprice. Quelle conne ! Elle s’était voilée la face depuis le début. Comment croire que ses actes ne se répercuteraient pas sur son quotidien ? Déjà, comment avait-elle pu croire que quelque chose de positif aurait pu sortir de tout ça ? Elle avait vraiment été stupide. Elle avait agi en gamine, tout simplement, la lucidité semblait avoir quitté son cerveau depuis belle lurette ! C’était beau d’en vouloir à la terre entière, de se révolter contre sa famille, de haïr Itachi pour son comportement de connard, de vouloir se venger de l’autre gros nul de Jean-Eude, si elle n’était même pas capable d’agir en adulte. A y réfléchir, quand son cousin lui avait annoncé le départ de son ex-professeur, outre le fait que son univers, déjà instable, s’était écroulé d’un coup, elle avait agi complètement impulsivement en lui balançant qu’elle l’aimait. D’ailleurs l’aimait-elle vraiment ? Un toussotement la fit revenir à la réalité. De toute façon c’était tellement compliqué que chaque fois qu’elle tentait d’analyser sa misérable situation, elle dérivait complètement, ses pensées s’enchaînant tellement vite qu’elle ne faisait que s’embrouiller elle-même. Puis, là, il n’y avait vraiment rien à faire à part attendre, attendre et toujours attendre. Elle haïssait ce mot. Au moins, elle gardait tout de même un secret, et valait mieux que personne ne l’apprenne dans son intérêt comme dans celui de son ex-professeur. Depuis qu’Uchiwa père avait fait son entrée dans la cacophonie qu’était devenue sa vie, Hinata s’attendait à tout. Note à soi-même, penser à s’acheter une corde.

Un deuxième toussotement, plus insistant cette fois, la fit revenir définitivement sur terre. Elle leva instinctivement les yeux, qui tombèrent évidemment sur ceux d’Itachi, malicieux. Sachant qu’elle avait passé l’heure à éviter justement que ce genre de chose se produise, elle se maudit d’avoir été si inattentive.

« Alors gamine, on a perdu sa langue ? Lança Itachi, provocateur. »

A quoi bon répondre ? Elle se contenta de le fixer, imaginant qu’elle l’explosait contre un mur, avant de lui faire manger ses chaussettes, un tapis, des clous et l’abandonner quelque part. Elle pouvait aussi s’énerver, lui faire une crise, lui hurler à quel point il était un connard avec elle et finir par lui fracasser la tête avec le chandelier dans le petit salon… Comment arrivait-elle à faire de l’humour si foireux dans un moment pareil ?

« Ce vieux regard que tu me lances là, c’est censé me faire peur ? Insista-t-il.

- Oui.

- Ah, tu parles ! Je te pensais muette un moment, vu tous les mots que t’as prononcés à la suite tout à l’heure, ça ne m’aurait pas du tout étonné !

- Je ne suis pas muette, désolée. Ça t’aurait fait plaisir !

- Tu m’étonnes ! Me passer d’entendre des conneries aussi futiles qu’inintéressantes me rendrait tellement heureux que j’en danserais de joie ! »

Blessée, mais ne désirant surtout pas perdre la face, elle ravala ses larmes et le fixa avec mépris.

« Pourquoi tu me parles si m’entendre te dégoûte à ce point ! Ce n’est pas pour rien que j’évite de te parler depuis que nos pères nous ont mis ici, je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec un pauvre type dont l’arrogance n’a d’égale que la suffisance et la condescendance.

- Tout ceci est bien contradictoire, n’était-ce pas toi qui, il n’y a pas deux minutes, m’avouais ton amour inconditionnel ! Affirma-t-il, moqueur.

- Des… des paroles en l’air, la colère me fait dire des conneries. La vérité, c’est que je te hais. »

Subitement très sérieux, Itachi se leva brusquement, surprenant Hinata qui se redressa sur son fauteuil. Il s’avança rapidement vers elle, et avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste pour le repousser, il lui tint fermement les poignets et se pencha vers son oreille.

« Tu me hais vraiment ? Lui murmura-t-il, aguicheur.

- Ou… oui !

- Tu sembles largement moins sûre de toi tout à coup, continua-t-il en humant doucement ses cheveux. »

Sans pouvoir se maîtriser, elle poussa un soupir de contentement lorsque les lèvres du jeune professeur rencontrèrent sa nuque. Il releva soudainement son visage, et plongea ses yeux dans ceux d’Hinata, un sourire satisfait sur les lèvres. Sentant qu’elle perdait peu à peu le contrôle de la situation, elle commença à se débattre mais le jeune Uchiwa ne lui laissa pas le temps de faire grand-chose. Il l’embrassa à l’étouffer.

Et comme d’habitude, elle se laissa totalement aller.

Elle ne réagit pas quand il lui lâcha les poignets pour l’enlacer.

Elle ne le repoussa pas quand il la colla à lui, ni quand il passa ses mains sous sa robe.

Toute pensée cohérente l’avait subitement quittée. Elle se pensait qu’à ses lèvres sur les siennes.

Il se sépara d’elle et, d’un geste brusque qui lui arracha un cri de surprise, il la souleva contre lui et s’assit sur la table basse. La pensée que quelqu’un puisse les surprendre dans cette position plus que douteuse l’eut à peine effleurée qu’il recommença à l’embrasser.

Dans une ultime tentative, elle tenta de reprendre le contrôle d’elle-même, mais quand les caresses d’Itachi devinrent plus intimes, elle oublia tout.



Si les deux pères savaient ce qui était en train de se passer sur cette pauvre table basse, ils ne seraient peut-être pas aussi détendus, un verre à la main, se racontant leurs vieux souvenirs. Malgré l’apparente jovialité, chacun savait qu’ils allaient devoir prendre une décision quant au comportement de leurs enfants. Uchiwa père n’avait pas rapporté les paroles de la jeune Hinata à M. Hyûga. Il préférait passer cela sous silence, la situation était déjà assez compliquée comme ça. Et puis il n’avait jamais été très à l’aise avec les sentiments. Quand il avait surpris son fils avec la fille de son meilleur ami, il les avait gratifiés de quelques remontrances, sans plus. Il avait bien vu le malaise plus qu’apparent chez les deux jeunes gens. Hiashi était ensuite arrivé, et il avait cru un instant que la jeune Hinata allait s’évanouir. Se détournant d’eux, sans même remarquer la valise d’Itachi, il avait alors salué son ami et lui avait dit qu’il fallait qu’il lui parle d’urgence de son fils, qui avait grogné de mécontentement. Fugaku avait acquiescé et ils avaient tous les trois été entraînés au salon où leurs enfants devaient attendre patiemment qu’ils parlent entre eux avant d’avoir un entretien tous les quatre. Hiashi avait été formel, ils avaient interdiction de sortir du salon. Hinata n’avait rien dit, Itachi avait râlé mais c’était sans appel.

A la base, Hiashi avait contacté Fugaku justement pour lui parler d’une possible relation entre sa fille de seize ans et son inconscient de fils. Les soupçons s’étaient plus que confirmés après ce que Fugaku avait entendu. Mais pour lui, il n’y avait rien de dramatique non plus. Il comprenait l’inquiétude de son ami, sa fille était mineure, et elle représentait la succession de l’entreprise. Et puis, c’était aussi sa fille, il savait que même si Hiashi semblait allergique aux démonstrations d’affection, et qu’il se donnait une apparence sévère et stricte, il aimait beaucoup ses filles. Dans un sens, ils se ressemblaient, Fugaku ne savait pas trop comment se comporter avec ses fils, il préférait leur donner l’impression d’en avoir rien à faire d’eux plutôt que de s’investir dans des relations qu’il ne maîtrisait absolument pas. Ils faisaient donc tous deux ce qu’ils savaient faire de mieux : être autoritaire, ordonner et se faire obéir.

« Fugaku… Je t’avoue que je suis un peu… embêté, commença Hiashi, anxieux. Je ne peux pas affirmer connaître ma fille mais… je m’inquiète.

- Je te comprends, mes fils m’inquiètent aussi.

- Tu peux être fier d’Itachi en tout cas, ce qu’il tente de réaliser a l’air de bien marcher.

- Je sais, il n’est pas mon fils pour rien ! »

Hiashi rit de bon cœur devant l’allure fière qu’avait prise son ami quand il parlait de son fils. Portant son verre à ses lèvres, il but une gorgée de whisky avant de reprendre tout son sérieux.

« Comme tu le sais déjà, un de mes domestiques a vu ma fille et ton fils flirter ensemble. C’est assez délicat, je le reconnais, mais ma fille est encore très jeune. J’ai bien vu qu’en ce moment, Hinata a changé. Elle semble en perpétuelle colère, mais aussi… triste, je dirais.

- Elle ressemble beaucoup à sa mère.

- Oui, un peu trop même, soupira-t-il. Je pense que nous devrions surveiller ça, si jamais ça va plus loin… »

Il était bien loin d’imaginer que ses pires craintes s’étaient réalisées il y a bien longtemps.

« Tu en as parlé avec ta fille ?

- Oui, et je voudrais que tu en parles à ton fils.

- Je le ferai, acquiesça Fugaku, rassure-toi. Si nous allions les rejoindre ? Je pense qu’ils nous attendent toujours. »

Ils se levèrent et sortirent du bureau. Sur le trajet, aucun mot ne fut échangé. Ils entrèrent dans le salon et trouvèrent Itachi, assis sur la table basse en face d’Hinata plus rouge que jamais. Apparemment, ils avaient interrompu leur conversation. Hiashi fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Fugaku remarqua de suite que la chemise de son fils n’était pas correctement fermée. Mais il ne dit rien aussi, il ne voulait pas se mêler de ça, son ami avait assez de soucis comme ça et puis son fils était un adulte, à lui d’assumer ses actes. Il lui parlerait pourtant de son comportement, mais plus tard, lorsqu’ils seraient seuls.

« Nous allons dîner les enfants, allez vous préparer.

- Euh, risqua Itachi, c’est tout ?

- Comment ça c’est tout ? Demanda Fugaku.

- Vous nous avez fait attendre ici… pour rien ?

- Itachi, fais ce que l’on te dit au lieu de poser des questions stupides, éluda son père.

- Mais… »

Itachi ne continua pas devant le regard noir que son père lui avait lancé. Il se leva et passa devant les deux hommes sans leur accorder un regard. Arrivé à la porte, il se retourna, et héla Hinata.

« Tu viens ?

- Euh… Ou… oui j’arrive, bafouilla-t-elle, complètement surprise qu’il ne l’ait pas oubliée. »

Elle se leva maladroitement, manquant de se prendre les pieds dans le tapis et rejoignit Itachi. Tous deux partirent vers leur chambre. Les deux hommes poussèrent un soupir à l’unisson avant de quitter à leur tour les lieux. Le repas s’annonçait d’une gaieté à couper le souffle !


Immobile devant son miroir, en sous-vêtements, la jeune Hinata se contemplait avec attention. Elle n’avait jamais été réellement complexée par son physique, enfin pas au point d’en faire une fixation et de cacher son corps sous des couches de vêtements informes. Elle ne se trouvait pas particulièrement jolie, mais pas si hideuse que ça. Elle toucha sa poitrine, essayant de la remonter, se regardant de profil pour voir si elle serait plus jolie comme ça. C’était ce qu’elle aimait le moins chez elle. Les filles de sa classe avaient une poitrine assez petite, elle était la seule à en avoir une si imposante, et avec sa silhouette menue et sa petite taille, celle-ci ressortait encore plus. Comme elle avait l’impression que plus ça allait, et plus la gravité pesait lourd sur ses seins, les faisant tomber de plus en plus. Elle s’imagina un instant vieille, les seins lui touchant les genoux, comme ces femmes africaines qu’elle avait vues dans un documentaire à la télé. Mais bon, elle ne pouvait rien y faire, c’est pas comme si elle était énorme et qu’elle se laissait aller complètement, là c’était sa morphologie qui était ainsi. Et puis dans le documentaire qu’elle avait vu, ces femmes n’avaient jamais porté de soutien-gorge de leur vie, c’était plutôt rassurant. Elle évitait quand même le plus souvent les décolletés, de peur de faire trop vulgaire, une image difficile à associer à la timide Hinata. Il y avait aussi sa peau, bien trop pâle à son goût si elle se comparait encore et toujours aux filles de sa classe. Tandis qu’elles arboraient toutes fièrement un teint hâlé, la jeune Hyûga avait la peau très pâle, malgré des heures passées au soleil en tentant en vain de bronzer. Tout ce qu’elle avait récolté ce jour-là fut un énorme et ridicule coup de soleil, la faisant ressembler à une énorme langoustine. Le pire, c’était quand ça avait pelé… Autant rester telle qu’elle était.

Comparée à Konan, c’était sûr qu’elle était différente. Elle n’avait pas sa chute de rein, ni sa taille… C’était surtout ce qu’elle dégageait que la jeune fille n’avait pas. Elle était une adolescente de seize ans après tout, avec un corps normal pour une fille de son âge. Et puis le côté beauté froide, c’était pas trop son truc du tout. Elle imagina la tête de son père s’il la voyait arriver avec un piercing au visage et les cheveux colorés. Elle étouffa un rire avant de se re-concentrer sur son reflet. Après, Itachi semblait aimer lui. Est-ce qu’il la trouvait jolie ? Est-ce qu’elle était sa perfection ? Elle n’en savait rien… Pour ce qu’il parlait aussi. Depuis qu’elle le connaissait, elle n’avait pas vraiment eu de véritable conversation digne de ce nom quant à ce qu’il se passait entre eux. Il n’avait pas parlé, repoussant au début des échanges de baisers les questions qui ne manqueraient pas d’attendre une réponse tôt ou tard. Ils s’étaient laissés aller, ça elle en était sûre. S’ils avaient pris conscience de tout ça, qu’ils avaient évalué le risque avant toute chose, peut-être n’en seraient-ils pas là, peut-être que leur relation aurait pu être plus stable, ou qu’elle n’aurait pas évolué de cette façon.

Après un dernier coup d’œil désapprobateur à son reflet, Hinata estima qu’il n’était pas bon de se laisser aller à trop réfléchir, ça ne lui ferait que plus mal. Elle enfila à la hâte son jean qui traînait par terre, ainsi que son tee-shirt, puis jeta un coup d’œil à son réveil.

Oh mon dieu, il était déjà dix-neuf heures ! Elle allait être en retard au dîner, avec le père d’Itachi en plus ! Elle avait déjà assez de soucis comme ça pour aussi se faire réprimander pour manque de bonne manière envers un invité aussi important. Elle se précipita dans le couloir, oubliant de fermer la porte de sa chambre, et partit en courant vers la salle à manger, dans laquelle elle arriva en trombes, toute rouge et légèrement essoufflée. A son arrivée toutes les voix se turent. Évidemment, il fallait qu’elle se fasse remarquer, l’invisibilité c’était pas pour elle aujourd’hui. Elle croisa le regard indigné de son père devant lequel elle inclina légèrement la tête en signe d’excuse, avant de porter son regard sur Itachi qui la regardait moqueur, un verre de champagne à la main. Cette scène la fit retourner quelques semaines auparavant, à la soirée de son père à laquelle elle avait embrassé Itachi pour la première fois. Elle rougit et baissa les yeux. Un domestique lui tendit un verre de champagne et tous trinquèrent à l’amitié entre leurs deux familles. Elle avala son verre d’un coup, manquant de s’étouffer, ce que ne rata pas Itachi à son plus grand malheur. Elle jura tout bas et s’assit, alors que les plats arrivaient.

Jean-Eude, majestueux dans son nouveau costume trois pièces, sans doute acheté avec le nouveau salaire dû à sa récente - et injuste - promotion, leur servit les premiers plats, annonçant de sa voix pincée « carpaccio de chou-fleur au basilic et au parmesan ». Hinata déglutit, elle avait une sainte horreur de tout ce qui était à base de chou. Son père et M. Uchiwa étaient pris dans une discussion animée peuplée de chiffres, de contrats et de noms compliqués, à laquelle Hinata ne pipait mot. Elle observa Itachi à la dérobée, il mangeait tout simplement. C’était fascinant la vitesse à laquelle il enfournait la cuillère dans sa bouche, sans qu’une seule goutte ne coule sur son menton ou bien retombe dans son assiette. Captivée, elle en oublia de manger. Elle reprit ses esprits quand on vint lui enlever son plat pour lui servir la suite. Parfait, elle n’avait même pas à se forcer à manger ce truc immonde.

Le dîner était franchement barbant, fallait s’en douter. Avant d’arriver au dessert, Hinata demanda la permission de se lever de table, qui lui fut accordée. Dans sa hâte à quitter la salle à manger, Hinata ne fit pas attention à Jean-Eude qui arrivait avec un énorme plat garni d’entrecôtes fumantes. Et ce qui devait arriver arriva : elle lui rentra dedans, le plat vola ainsi que la viande, Jean-Eude perdit l’équilibre et battit des bras quelques secondes, avant de s’écrouler lamentablement au sol, avant que le plat ne s’écrase à terre dans un bruit strident et que les entrecôtes ne lui tombent en pleine face. Jean-Eude poussa un cri très… féminin. Les chaises raclèrent sur le parquet et Hiashi se précipita sur le vieux domestique.

« Jean-Eude, répondez-moi, vous allez bien, lui demanda-t-il paniqué en lui enlevant la viande qu’il avait sur le visage.

- Ahhhh !

- Hiashi, j’appelle une ambulance, il n’a pas l’air bien.

- Jean-Eude, accrochez-vous, on va venir vous soigner. C’est votre dos c’est ça ?

- Je me meurs ! Cria Jean-Eude, un bout de viande au coin des lèvres.

- Mais enfin, faites-le taire ! S’énerva Fugaku, je n’arrive pas à entendre ce que l’on me dit. »

Ne sachant pas trop quoi faire, Hiashi le gifla, les cris s’arrêtèrent d’un coup. Jean-Eude eut une sorte de spasme avant de… s’évanouir ? Soupirant de soulagement, Hiashi appela les autres domestiques pour nettoyer, et avec Fugaku, ils transportèrent le vieil homme toujours dans les vapes dans le salon et l’allongèrent sur le canapé.

Hinata était restée au milieu de la pièce, ne sachant absolument pas quoi faire. Elle se retourna et vit Itachi, toujours attablé, complètement mort de rire. Elle haussa un sourcil. Se moquait-il d’elle ?

« Tu es géniale, fit-il en essayant tant bien que mal de retrouver la maîtrise de lui-même.

- Ah, et pourquoi ça ? Demanda-t-elle froidement.

- T’aurais vu comment il a volé ! Et la viande qui lui tombe sur la gueule mais c’était magnifique, pouffa-t-il.

- Il s’est peut-être fait très mal…

- Mais non ce type joue la comédie !

- Imagine il a la colonne vertébrale cassée, ou un traumatisme crânien, paniqua-t-elle au bord des larmes, tout ça à cause de ma maladresse. »

Voyant qu’elle était sérieuse, Itachi se leva et s’approcha d’elle. N’y tenant plus, elle fondit en larmes. Trop de pression aujourd’hui, trop de choses s’étaient passées en si peu de temps qu’elle était à fleur de peau. Elle devait être belle à voir l’héritière, en train de chialer comme une pauvre gamine ! Ne sachant pas trop quoi faire, Itachi la prit dans ses bras et attendit patiemment qu’elle se calme. Au bout de quelques minutes, Hinata s’écarta, un peu honteuse de s’être laissée aller comme ça. Mais elle se sentait un peu mieux, c’était déjà ça. Elle leva timidement ses yeux rougis par les larmes vers Itachi qui lui sourit.

« Allez viens, partons avant que nos deux chers pères reviennent. »

Elle acquiesça silencieusement et lui emboîta le pas. Ils entendirent la sirène de l’ambulance qui venait sans doute d’arriver. Itachi l’emmena dans le parc, à l’arrière de la demeure, qu’ils atteignirent par une porte au fond du couloir principal. Il s’assit près d’un arbre, lui intimant de l’imiter. Elle ne se le fit pas dire deux fois et prit place à côté du jeune Uchiwa qui s’allongea dans l’herbe. Il faisait nuit, mais il y avait assez de lumière pour qu’ils puissent y voir clairement quand même. Hinata ferma les yeux, savourant le calme de la nuit et les odeurs de la végétation qui l’entouraient. Elle se sentait si bien là, comme apaisée. Elle soupira, repensant à sa journée, pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? La voix d’Itachi, brisant sa plénitude, la ramena à la réalité.

« Je peux te poser une question ? »

Elle ne répondit pas, il prit son silence pour un consentement et continua.

« Tu le pensais ce que tu m’as dit cette après-midi ?

- Je… je sais pas…

- Pourquoi tu me l’as hurlé alors ?

- Parce que, murmura-t-elle au bout de quelques secondes, je t’aime…

- Je ne te suis plus, s’étonna-t-il.

- Moi non plus je me suis plus… Je t’avoue être un peu perdue là. »

A y réfléchir, c’était évident que ça ne pouvait pas durer. Plus que les dix ans d’écart, c’était toute un style de vie qui les séparait. Lui, il avait son projet qu’il tentait de monter, elle, le lycée et les cours. Avant même de prendre son père en compte, quel avenir avait-elle avec un type plus vieux qu’elle, qui deviendrait bien mature avant même qu’elle ait terminé ses études.

Puis… Elle l’aimait, oui, mais pas d’un amour stable et réconfortant comme celui que ses parents avaient vécu, mais plus comme un amour passionné empreint de ses rêves de petite fille. Elle voulait tout, tout de suite, ça la consumait, il était le fantasme dont sa réalité s’était emparée. C’était évident que tous les deux se lasseraient, pas pour l’instant mais plus tard, il devait le savoir depuis le début.

« Je sais qu’on a pas trop pu discuter depuis… Enfin depuis qu’on a commencé à déraper, tenta-t-il avec un rire gêné, mais… Enfin maintenant qu’on est seuls enfin, il serait tant d’avoir une vraie conversation… pour mettre les choses au point, tu comprends.

- Oui, tu as raison, l’encouragea Hinata, bénissant la nuit qui cachait sa gêne.

- Tu l’as sans doute remarqué mais, je ne suis pas très à l’aise avec ce genre de conversation, ‘fin tu vois…

- Tu sais, le coupa-t-elle, c’est pas facile pour moi. Je veux dire, tu sais, avec ce qui nous arrive, ce qu’on a fait, je le regrette pas hein, enfin je crois… Elle se reprit et continua. J’ai l’impression de rien maîtriser du tout, et ça me frustre… J’aurais aimé être une fille normale tu vois, avoir des copines, sortir, tout ça… Mais… mais c’est pas possible.

- Je comprends.

- Je sais, et… Enfin… C’est peut-être ça qui m’attire chez toi.

- J’aimerais te rassurer mais je peux pas, avoua-t-il, je sais pas ce qui va se passer demain ni les prochains jours, mais là, tout ce que je peux faire c’est m’excuser.

- T’excuser ? Demanda Hinata, surprise.

- Oui.

- D’accord. »

Ils se turent, profitant tous deux du silence. Itachi se releva et se rapprocha de la jeune Hyûga. Il la prit subitement dans ses bras, en enfouissant son visage dans l’épaisse chevelure de la jeune fille. Ses doigts frôlèrent sa joue tandis qu’il approchait alors ses lèvres de l’oreille d’Hinata et lui susurra dans un soupir :

« Aime-moi. »



Alors alors ? C'était tellement pathétique qu'il faut que j'aille m'acheter un kit de petit suicide immédiatement ?
D'humeur sadique aujourd'hui ? C'est le moment de balancer toute ta frustration dans ta super critique magique de mon super chapitre !! *__*

Pour la suite bah.... sachez qu'il ne reste que deux chapitres pour clôturer cette fic, ça fait quand même plus d'un an que j'ai commencé à l'écrire ! Le temps passe trop vite, je me sens vieille T___T
M'enfin, pour le chapitre 10, il y aura le grand retour de Karin. Jean-Eude va-t-il mourir suite à l'attaque d'entrecôtes démoniaques ? La suite avant Noël j'espère !

Merci encore et toujours de tous vos commentaires, bizouxx <33


PS : pardonnez-moi, il est tard XD




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