Fiction: Chocolat blanc (terminée)

Elle a seize ans. Elle veut une vie normale et faire ses propres choix mais son père refuse. Il l'oblige a prendre des cours particuliers pour qu'elle soit à la hauteur de sa famille. Elle a l'impression d'être en cage. Il a vingt-six ans. Il doit faire le prof pour une gamine en crise. Il est parti de chez lui pour se libérer. Il veut juste profiter de sa vie. Il l'insupporte, elle l'amuse, et pourtant...
Classé: -16I | Romance | Mots: 50935 | Comments: 192 | Favs: 161
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starmornielna (Féminin), le 07/08/2009
Et voici la suite, bonne lecture^^



Chapitre 3: Désir



« Le désir, c’est comme une pomme. C’est une jolie petite chose sucrée et ronde, teintée de carmin qui donne envie de damner les anges. On en goute, on en croque, on en étale. Ça a un doux goût d’interdit…et quand il n’y en a plus ça nous enflamme. »


En ce dimanche matin, la jeune Hinata se restaurait, la mort dans l’âme, dans cette salle-à-manger qui l’exaspérait au plus haut point. De grands cernes noirs marquaient son visage, elle avait l’air d’un zombie fraîchement sorti de terre. Aujourd’hui, et pour la première fois depuis seize ans, elle ne chercha pas à cacher ses sentiments, trop épuisée physiquement et mentalement pour seulement y penser. C’était dans cet état lamentable que Jean-Eude, fidèle domestique depuis environ cinquante ans et très attaché aux traditions qui faisaient des Hyûga une des plus prestigieuses familles nobles de Konoha, trouva la jeune héritière. Pour lui, elle enfreignait trois grandes règles fondamentales de bienséance que chaque Hyûga se devait de respecter :

-Elle était avachie sur la table : manque de tenue et de classe pour une dame de sa condition! Sacrilège !

-Elle avait un teint affreux, des cernes et les cheveux en bataille : une dame de son rang doit toujours prendre soin d’elle, c’est une priorité. Surtout que la beauté des Hyûga était légendaire et faisait beaucoup d’envieux. Impardonnable !

-Elle mangeait à grande cuillère un pot de Nutella format XXL : garder la ligne et faire attention à ce que l’on mange faisaient aussi partis des règles très importantes chez les Hyûga. Criminelle !

En gros, elle salissait l’image de la famille Hyûga.

C’est donc très raide et se contenant un maximum pour ne pas commettre d’impair (la finesse était une grande qualité chez cet homme) que notre cher Jean-Eude s’avança vers l’héritière.

«Mlle Hinata, votre père vous demande.

-Hn…

-Si j’étais vous, je…

- Allez-y, balancez-moi ce que vous avez à me dire une bonne fois pour toute, soupira-t-elle, ne tournez pas autour du pot je ne suis pas d’humeur ! »

Il fronça les sourcils, cette fille ne méritait vraiment pas son rang, mais il reprit vite sa mine normale, c'est-à-dire austère. Lui aussi devait obéir à des règles et préférait mourir plutôt que de passer outre.

« Vous devriez faire quelque chose pour améliorer votre apparence, vous ne faites vraiment pas honneur à votre famille !

-J’en ai rien à foutre vous m’entendez, s’énerva-telle, rien à foutre ! »

Elle se leva, furieuse, et partit sans oublier de claquer la porte violemment. Jean-Eude, quant-à-lui, resta là, raide comme un piquet, les yeux exorbités, avec la douloureuse impression qu’un troupeau d’hippopotames enragés venaient de le piétiner allègrement.

Hinata courrait jusqu’à sa chambre où elle s’effondra en larmes sur son lit. Quelle honte ! Comment allait-il réagir lorsqu’ils se verraient demain ? Et elle, quelle attitude allait-elle adopter ? Elle était totalement perdue. Pourquoi avait-elle répondu à la provocation de cet abruti congénital ! Itachi Uchiwa avait vraiment le don de la mettre dans tout ses états, cet homme était comme une nuée de cafard dans un appartement : chiant, résistant, vorace et nuisible ! Elle s’obligea à se calmer, Jean-Eude lui avait annoncé que son père voulait la voir, pas la peine d’empirer son état. Et ce domestique de malheur, ne pouvait-il pas se mêler de ce qui le regardait et juste faire son travail. Quel con lui aussi !

Elle se leva lentement avant de se passer un coup d’eau sur le visage. En regardant son reflet dans le miroir, elle se trouva bien pathétique. Une nuit à tourner en rond n’avait pas arrangé son physique, loin de là. Elle tenta de s’étaler une bonne couche de fond de teint histoire de ressembler à quelque chose… mais l’effet était désastreux : maintenant elle ressemblait à un zombie ayant bronzé. Ben tant pis, elle verrait bien ce que son père dirait.

Alors qu’elle marchait dans les couloirs toujours aussi immaculés et glauques que les fois précédentes, elle pensait à sa soirée d’hier.

Dès que son père lui avait ordonné d’être présente, elle avait su que ça allait être une catastrophe. Mais elle était loin de se douter de ce qu’elle ferait, ça non !

La vieille, donc samedi soir, bien après que Tenten soit partie, la jeune-fille était encore dans sa chambre malgré que la réception ait commencé. Elle se tenait devant son miroir, dans sa jolie chambre aussi surfaite que sa salle-à-manger. Impersonnelle, hypocrite. Un grand lit en bois trônait au milieu de la pièce couleur taupe. Une grande fenêtre donnait sur un joli bassin entouré d’arbres en fleur. Le mur en face du lit était en fait un magnifique et immense dressing. Entre les étalages de vêtements tous inutiles les uns après les autres, se trouvait le fameux miroir et un petit fauteuil en bois. Hinata était donc là, assise à se contempler, dans une jolie robe blanche à fines bretelles, sans doute aussi chère que le loyer d’un appartement dans les quartiers chics, cintrée à la taille et retombant gracieusement sur ses genoux. Des petites fleurs argentées ornaient sont bustier et une paire de ballerines blanches à talon complétait sa tenue. Elle avait relevé ses longs cheveux noirs en un chignon lâche.

Elle était prête mais ne voulait vraiment pas y aller. Les soirées mondaines de ce genre n’avait jamais été pas sa tasse de thé. Surtout lorsque l’économie du pays et les fluctuations de la bourse seraient les principaux et uniques sujets de conversation de ces grands et talentueux hommes d’affaire qu’étaient son père et ses collègues. Elle ne se sentait pas à sa place.

Oui Hinata aurait voulu rester dans sa chambre.

Oui Hinata aurait aimé s’amuser comme tout les ados de son âge.

Oui Hinata aurait voulu porter un vieux jean et des baskets pourries pour se rendre à sa première soirée.

Mais Hinata était Hinata, elle n’avait jamais su dire non.

Et puis elle était l’héritière. Malheureusement. Elle se devait de faire bonne impression, ou plutôt elle ne devait rien faire qui puisse nuire à la réputation de sa famille. Ce fut donc avec un joli sourire cent pour cent hypocrite que la jeune-fille sortit de sa chambre pour se rendre à la réception, la mort dans l’âme.

Oui Hinata en avait marre de sourire.

C’est ainsi que Mlle Hyûga, futur grande patronne de la société qui porte son nom, venait de faire son entrée dans le Ô combien merveilleux et passionnant monde des affaires. La plupart des gens présents ressemblaient à des croquemorts en manque de vivants, avec leurs costumes identiques tirés à quatre épingles. La jeune-fille s’avança timidement, alors quelques regards l’observaient. Elle eut la sensation très désagréable d’être passée aux rayons X par une assemblée de prédateurs. Elle souffla de soulagement lorsqu’ils détournèrent la tête, la trouvant sans doute trop commune pour être intéressante. Dire qu’un jour elle serait leur supérieure. Rien qu’à cette pensée elle en frissonna de dégout. Mais elle ne pouvait qu’être d’accord avec eux, que pouvait-elle apporter à une soirée dont les participants frôlaient la crise cardiaque à chaque instant ? Car la moyenne d’âge de ses futurs employés se situait vers la cinquantaine passée. Déprimant.

Elle aperçut avec soulagement, parmi la foule, son professeur. Même si elle ne l’aimait pas, il était le seul qui ne faisait pas parti du troisième âge et surtout il paraissait être dans le même état de désespoir qu’elle. Entre passer la soirée avec les vieux croulants pervers ou avec lui, Hinata avait vite fait son choix. Surtout qu’il était horriblement sexy, même plus que ce matin ! Il portait un costume noir, comme les autres, à la différence que lui avait sa veste entièrement ouverte sur une chemise rouge foncé dont les premiers boutons étaient défaits. Alléchant.

Son cœur se mit à faire des bons incroyables et des bouffées de chaleur l’envahissaient alors qu’elle s’avançait vers lui. Ce mec l’attirait vraiment trop. Hinata prit un verre de champagne histoire de se calmer, et se mit à côté de l’Uchiwa. Ainsi, elle pouvait visionner la foule au cas où il y ait son père, tout en discutant.

« Heureusement que tu es là, sinon je pense que je serais morte d’ennui !

-On se tutoie maintenant ? La taquina-t-il.

-Pour une fois, arrête d’être exaspérant, soupira-t-elle, fait un effort pour être agréable au moins pour ce soir. C’est déjà assez pénible comme ça.

-Tu es très jolie ce soir, tu me donnes envie de t’embrasser. »

Qu’avait-il dit ? Il avait envie de l’embrasser… De quoi ? La jeune-fille ne put s’empêcher de rougir furieusement lorsqu’elle comprit. Depuis quand était-il si entreprenant ? Mais le pire était qu’elle aussi en avait envie. Surtout lorsqu’elle avait senti son parfum, une odeur musquée avec un petit quelque chose de très masculin, qui le rendait terriblement attirant. Mais jamais elle ne lui dirait, elle était bien trop timide pour ça.

Soudain, elle sentit sur son dos un contact froid. Surprise, elle sursauta, avant de comprendre que ce n’était qu’Itachi et qu’il le lui caressait du bout des doigts, la mine impassible.

« Tu joues à quoi ? Si mon père nous voit, s’affola-t-elle, je ne serais pas la seule à être décapitée ! »

L’excuse était vraiment bidon se disait-elle, mais c’était la seule qu’elle avait trouvé dans son état. Car Hinata était gêné, certes, mais pas par ses caresses, plutôt parce qu’elle aimait ça.

« Tu danses ? L’ignora-t-il. »

Totalement déstabilisée, elle n’avait pu qu’hocher faiblement la tête. Il l’entraîna au milieu de la piste de danse et l’attira à lui en passant une main dans son dos. Ils entamèrent une douce valse. Hinata s’était de suite détendue dans ses bras, oubliant presque ce qui l’entourait pour profiter de ces quelques minutes de répit. Au début ils dansèrent tendrement, puis le jeune professeur se fit plus entreprenant, caressant doucement la nuque de la jeune-fille en lui embrassant les tempes.

- Ce n’est vraiment pas le bon endroit pour jouer aux Dons Juan en manque, tu sais !

-Arrête de jouer à la vierge effarouchée et profite du moment.

-Je rêve murmura-t-elle en lui écrasant le pied, on se demande qui est le plus mature de nous deux. Regarde qui nous entoure espèce d’abruti, un seul geste déplacé et mon père le saura dans la minute qui suit.

-Très bien, la défia-t-il énervé, allons ailleurs et montre moi que tu n’es pas aussi coincée que tu en à l’air.

-Tu me défis ? Demanda-t-elle suspicieuse.

-Pourquoi pas. »

Hinata le scruta pour voir s’il était sérieux et c’était apparemment le cas. Même si elle appréhendait ce qui allait se passer, c’était absolument hors de question qu’elle refuse après ce qu’il avait osé lui dire. Il la mettait au défi ! Et bien il allait voir de quoi elle était capable. Déterminée, elle lui attrapa la main et l’entraina à travers la foule pour l’emmener dans le jardin. Lorsqu’elle jugea qu’ils s’étaient assez éloignés de la soirée sans risquer d’être vus, elle le lâcha. Elle resta quelques secondes immobile, dos à lui.

« Alors quel est ton défi ?

-Je te l’ai déjà dit, sourit-il, montre moi que tu n’es pas coincée. Pourquoi ? Tu te défi… »

Il s’interrompit car la jeune-fille venait de lui empoigner violemment la nuque. Elle le fixa quelques secondes avant de coller ses lèvres brutalement aux siennes. Alors qu’elle allait se retirer, Itachi la prit par les anches et l’attira à lui pour l’embrasser à son tour, mais plus tendrement. Elle sentit ses tempes battre à une vitesse vertigineuse. Son baiser était plein de légèreté et de douceur. Son corps tout entier s’enflamma alors qu’il l’embrassait maintenant langoureusement. Jamais elle n’avait ressenti ça pour un simple baiser, et encore moins pour un garçon. Tremblante, elle s’agrippa à la chemise du jeune Uchiwa, laissant libre cours à son désir jusque là contenu. C’était grisant, vertigineux, authentique.

Alors que les mains de son professeur se faisaient plus vagabondes, Hinata entendit distinctement des bruits de pas et des brides de conversation. Elle se sépara à contre cœur de lui et mit un peu de distance entre eux. Itachi allait protester mais il se figea en entendant la voix. C’était le père d’Hinata qui cherchait sa fille.

« Ah tu es là ! Et avec Itachi. Bien… mais que faisiez-vous tout les deux hors de la fête ? Ajouta-t-il suspicieux.

-Bonsoir père. Nous sommes sortis nous aérer un peu car j’ai eu un léger étourdissement. La chaleur de la salle, vous comprenez ?

-Ou…oui…

-Et M. Uchiwa a eu l’extrême bonté de m’accompagner.

-C’est vraiment très gentil à lui… »

Hiashi était un peu perdue et elle le savait. Sur le moment, le plus urgent pour elle était de paraitre convaincant aux yeux de son père. Elle en avait carrément oublié sa timidité avec lui. Mais bon, même s’il l’avait remarqué elle s’en fichait un peu.

« Itachi, ton père t’attend, il voudrait te parler.

-Oui monsieur. »

Itachi semblait nettement contrarié, mais il partit tout de même sans un regard en arrière. Hiashi, quant-à-lui, repartit comme il était venu, laissant sa fille seule dans le jardin. La jeune-fille se demandait ce que le père de son professeur pouvait bien faire ici. En même temps, elle ne le connaissait pas vraiment, les rares fois où ils s’adressaient la parole c’était pour se provoquer… elle repensa à l’intense baiser qu’ils avaient échangé. Elle ne put s’empêcher de rougir en portant sa main à ses lèvres. Il avait un léger goût de fruit défendu : elle adorait ça.

Par la suite, elle avait été se coucher, ne voyant plus l’utilité de rester. Mais au lieu de dormir, elle avait passé sa nuit à essayer de comprendre en vain ce qu’elle avait ressenti lors du baiser et surtout à culpabiliser d’avoir eu autant d’audace. Elle se faisait honte.


Attablé à une table d’un bar miteux de Konoha, Itachi buvait une menthe à l’eau en compagnie de son meilleur ami et de Deidara, un ami d’enfance et sculpteur très prisé. Il était d’accord pour exposer ses œuvres dans leur galerie et voyait les modalités avec les deux associés. Enfin plutôt avec Kisame parce qu’Itachi n’écoutait pas un traitre mot de la conversation, il repensait encore à la soirée d’hier. Lorsqu’il l’avait vu apparaître telle une touche opaline dans une marée noire, il n’avait pu s’empêcher de la trouver terriblement séduisante. Il y avait dans la salle des femmes beaucoup plus belles que la jeune Hyûga, certaines étaient même de véritables appels au sexe pour le plus grand bonheur de ces vieux pervers. Mais elle, elle lui paraissait tellement plus sincère, plus authentique, en somme plus vraie. Et lorsqu’elle discutait à côté de lui tout en buvant son champagne, les lèvres brillantes, il avait succombé. L’alcool aidant, il l’avait honteusement draguée et défiée. Mais il ne regrettait pas. Pas du tout. Bien au contraire, il aurait aimé aller plus loin mais il était conscient de son jeune âge et de sa position délicate. Mais cette fille le rendait fou. Il rêvait de caresser sa nuque, ses frêles épaules, la peau laiteuse de sa poitrine… rien qu’à cette pensée il avait l’impression de se consumer de désir pour elle.

Soufflant de frustration, il but cul sec sa menthe à l’eau et commanda une bière. Ses nouvelles résolutions (Modérer sa consommation d’alcool), il les envoya au diable d’un coup de pied bien senti.


Seize ans, enfermée par sa famille dans un univers qui ne lui convenait pas, obligée d’être une autre sans échappatoires. Elle rêvait tout bas de crocheter sa serrure. La liberté avait un goût d’interdit.

Vingt-six ans, des rêves pleins la tête, il vivait dans un monde qui l’étouffait, tout ce qui l’entourait n’était qu’hypocrisie et artifices. Il rêvait tout bas de voler de ses propres ailes. L’interdit avait un goût d’authenticité.




Coucou !!

Voici donc troisième chapitre, qui m’a donné du mal je dois le reconnaître.

D’ailleurs, à ce propos, pour ceux qui n’avait pas compris, il ne s’agit pas encore d’amour entre eux, juste une attirance physique, un désir charnel. Je vous dis ça parce que je ne suis pas sûre du tout d’avoir bien réussi à l’exprimer…

M’enfin, sinon vous avez aimé ??
En tout cas je vous remercie de m’avoir lu, de me suivre et de vos encouragements.

A bientôt pour le prochain chapitre !
Bizouxxxx




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