Fiction: Chocolat blanc (terminée)

Elle a seize ans. Elle veut une vie normale et faire ses propres choix mais son père refuse. Il l'oblige a prendre des cours particuliers pour qu'elle soit à la hauteur de sa famille. Elle a l'impression d'être en cage. Il a vingt-six ans. Il doit faire le prof pour une gamine en crise. Il est parti de chez lui pour se libérer. Il veut juste profiter de sa vie. Il l'insupporte, elle l'amuse, et pourtant...
Classé: -16I | Romance | Mots: 50935 | Comments: 192 | Favs: 161
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starmornielna (Féminin), le 26/11/2010
Bonsoir les gens !!

J'espère que vous allez bien... moi je suis congelée, et je veux de la neige, bien-sûr la ville où j'habite, il n'y en a pas ! T__T
Bref euh, je sais on s'en fout XD
J'ai écrit plus vite cette fois ! J'espère que ça va continuer à vous plaire... m'enfin je vous souhaites, comme d'hab, bonne lecture ! ^^




Chapitre 10: Choix



« Quand savoir ce qu’il est bon de faire ou pas ? Doit-on toujours avoir l’impression de perdre plus que ce que l’on gagnerait à chaque résolution ? Un choix, c’est comme le nombre de kilos pris à l’ingestion d’un magnifique gâteau : plus il est bon, plus on se fait du mal. »



Allongée dans son lit, Hinata soupira, s’enfonçant encore plus dans ses couvertures. La fin des vacances arrivait à grands pas, il ne lui restait plus que quelques jours avant la rentrée des classes. La dernière avant son bac qu’elle avait intérêt à obtenir avec mention… Elle aurait aimé que cet été ne s’arrête jamais, mais dans un sens ce n’était pas plus mal. Il ne lui était jamais arrivé autant de choses en deux mois qu’en seize ans d’existence. Revenir à une vie plus ou moins calme et monotone lui ferait le plus grand bien. Ce qui était sûr, c’était qu’il fallait vraiment qu’elle prenne du recul, elle n’arrivait plus à rien gérer du tout et c’en était particulièrement frustrant. Ces trois derniers jours, elle n’avait pas croisé Itachi une seule fois. C’était sans aucun doute très puéril de sa part, mais elle n’avait fait que l’éviter, se terrant dans des coins sombres du manoir. Elle avait juste besoin de réfléchir, seule, chose qu’il semblait ne pas comprendre.

Après mûres réflexions, elle avait décidé de ne plus revoir Itachi. Elle n’avait rien trouvé de mieux, ce qu’ils vivaient actuellement n’était pas sain, du moins pour elle. Certes, elle souffrirait, même plus que ce qu’elle imaginait, mais ça ne pouvait pas continuer. La meilleure solution aurait été de fuir loin d’ici, seulement, elle avait encore une année à effectuer dans son lycée, et elle ne pouvait donc pas en changer comme ça, à trois jours de la rentrée, et c’était un véritable problème. Elle aurait aussi pu fuguer, mais pour aller où ? Pour faire quoi ? En agissant ainsi, elle ne ferait rien d’autre que faire souffrir le peu de personnes qui tenaient à elle.

Néanmoins, elle avait pris une décision, elle ne pouvait pas faiblir. Il était grand temps de se reprendre en main.

Rejetant sa couette d’un geste vif, elle se leva de son lit, enfila rapidement ses vêtements et sortit dans le couloir, déterminée. Sur le chemin, elle passa vite fait dans sa salle de bains histoire de se coiffer et de se laver les dents. Puis elle prit la direction du bureau de son père. Oui, elle avait décidé de tout lui avouer, quitte à se prendre le sermon du siècle, même se prendre une gifle, elle supporterait tout tant que cela lui permettrait de partir.

Elle arriva devant la porte et toqua trois coups brefs avant d’entrer. Son père leva les yeux de son ordinateur en la voyant, l’air surpris. En même temps, comment ne pas l’être, elle n’était jamais venue de son plein gré dans son bureau, évitant le plus souvent sa compagnie. Intrigué et un peu inquiet, il lui fit signe de s’asseoir, abandonnant ce qu’il était en train de faire. Il se doutait qu’elle était venue pour une raison sérieuse, peut-être même un peu trop.

« Que se passe-t-il ? »

A l’entente de la voix de son père, tout son courage la quitta, elle appréhendait plus que tout la réaction de son père. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée finalement… Mais elle devait le faire, elle respira un bon coup et releva la tête vers lui.

« Père… Je… J'ai, hésita-t-elle, la tête baissée. »

De plus en plus intrigué, Hiashi lui sourit, essayant de la mettre à l’aise.

« J’aimerais changer de lycée, annonça-t-elle, esquivant l’aveu.

- Pardon ? S’étonna-t-il, les yeux écarquillés de stupeur.

- Euh, oui, hésita-t-elle, un internat serait parfait, et… Euh… Enfin loin de Konoha, ce serait l’idéal. »

L’instant d’effarement passé, Hiashi jaugea sa fille du regard.

« Tu es sérieuse ?

- Oui père, je sais bien que ma demande est tardive, mais j’y tiens vraiment, assura-t-elle d’une petite voix.

- Hinata, tu as perdu la tête ! S’énerva-t-il, qu’est-ce encore que cette lubie ? Ta rentrée est dans trois jours !

- Je le sais bien…

- Alors cette conversation n’a pas lieu d’être, tu ne changeras pas de lycée, répliqua-t-il d’un ton sans appel. »

La jeune fille se crispa, baissant la tête, il ne voulait pas. Elle avait essayé au moins, il ne lui restait plus donc qu’une seule chose à faire, et c’était comme signer soi-même son arrêt de mort.

« Père, j’ai couché avec Itachi, révéla la jeune fille dans un souffle, fermant les yeux dans l’attente d’un réprimande imminente. »

Hiashi se figea. N’entendant aucune réaction, Hinata risqua un timide regard vers son père. Il la regardait, immobile, elle pouvait lire les émotions qui le tenaillaient sur son visage au fur et à mesure qu’il changeait de couleur, passant du blanc au presque vert. Cela aurait pu être drôle de le voir ainsi, mais compte tenu de la situation, c’était plus effrayant qu’autre chose. Incompréhension, colère puis déception. Elle baissa les yeux, honteuse, au bord des larmes. Décevoir son père lui faisait toujours aussi mal.

« Alors c’était donc ça, murmura-t-il.

- De… Comment ça ?

- Je te trouvais étrange ces derniers jours.

- Ah… »

Hinata n’osait pas le regarder en face. Elle sentit ses yeux la piquer. A choisir, elle aurait préféré qu’il se mette à hurler, qu’il l’insulte même, mais pas ce ton si froid, si las, si insupportable. Ravalant ses larmes, la jeune fille se fit violence pour continuer à parler.

« J’ai réfléchi, beaucoup…

- Tu l’aimes ? La coupa-t-il.

- Que… Euh… Je crois, avoua-t-elle après quelques secondes.

- Je savais que c’était une mauvaise idée, soupira-t-il en secouant la tête. A peine lui avais-je accordé l’hospitalité que j’ai su que j’allais le regretter.

- Je suis vraiment désolée…

- Tu n’as pas à l’être… Enfin, continua-t-il, tu n’es plus une enfant, il va falloir que je m’y fasse. Ta mère ne m’a jamais autant manqué qu’à cet instant ! Ajouta-t-il tristement. »

Hinata ne put se retenir plus longtemps et se mit à pleurer doucement.

« Hinata, pleurer ne changera rien. Qu’attends-tu de moi exactement ? »

Elle respira un grand coup et sécha ses larmes. Se montrer forte pour convaincre son père, le reste attendrait.

« Eh bien… Voilà, la situation avec Itachi est telle que ça ne peut continuer…

- Il est surtout trop vieux ! S’exclama Hiashi, cachant mal sa colère.

- Euh… Oui. Enfin, père, comme je l’ai dit tout à l’heure, j’aimerais partir loin de Konoha.

- Si j’ai bien compris, tu veux fuir ?

- C’est à peu près ça, avoua-t-elle, piteuse. »

Hiashi soupira, puis ouvrit un des grands tiroirs ornant son bureau, y farfouilla un instant puis en sortit une sorte de dépliant qu’il tendit à Hinata. Elle l’attrapa, intriguée.

« Tu te souviens l’année dernière, expliqua-t-il pendant qu’elle feuilletait le document, quand tes notes étaient particulièrement catastrophiques ? Et bien je m’étais renseigné sur ce lycée privé, continua-t-il alors qu’elle acquiesçait silencieusement. Il est situé à Suna, très bien coté bien sûr, et tes lacunes seront beaucoup mieux prises en charge là-bas que dans ton lycée actuel. Le seul problème, c’est que c’est un pensionnat, tu devras donc y vivre pendant toute, ou presque, l’année scolaire. C’est pour cela que je ne t’en ai pas parlé. Mais maintenant, avec ce que tu m’as dit...

- Oui père, c’est parfait, sourit-elle. »

Sur le papier glacé était imprimée une photo d’un immense bâtiment avec une forêt dense en fond. Le nom du lieu était écrit en haut en grosses lettres noires : Lycée Privé International de Suna. A l’intérieur, de jolies photos montrant l’établissement sous son plus beau jour encadraient des explications enjouées sur les mérites de ce sublimissime lycée. Apparemment, c’était un établissement très select qui n’acceptait pas n’importe qui. Peu importait le revenu des parents, les élèves étaient sélectionnés sur dossier et pouvaient obtenir une bourse s’ils venaient de famille peu aisées.

Le lycée comprenait trois bâtiments. Le principal, visible sur la page de présentation de la brochure, d’au moins quatre étages, fait de pierre blanc cassé. Ce serait dans celui-ci que se dérouleraient les cours. A l’intérieur du dépliant, le reste était décrit. Les deux autres bâtiments, plus petits, de même aspect, étaient réservés, l’un pour les dortoirs et l’autre pour la cantine, les salles de jeux et bibliothèques. Enfin, à disposition des étudiants, il y avait près de la forêt une sorte de gymnase qui proposait diverses activités sportives telles que l’athlétisme, l’escrime, ou encore le basket.

Son père lui expliqua alors, en lui reprenant la brochure des mains, que le peu d’élèves favorisait l’apprentissage. Lorsqu’il avait appelé, on lui avait dit qu’ils seraient une vingtaine par classe, pour un total de 300 élèves environ dans l’établissement, toutes classes confondues. Il ajouta que quelles que soient les matières, comme c’était un lycée international, tous les cours se tiendraient en anglais. Ce détail lui avait plu, vu le niveau de la jeune fille en langues vivantes. Si elle reprenait l’entreprise, elle se devait de savoir communiquer au niveau international.

Ça lui faisait quand même un peu mal de tout quitter à Konoha, il y avait ses amis, enfin surtout Tenten, peut-être un peu Karin, son cousin, sa sœur, la tombe de sa mère, et… Itachi. Non, s’isoler un an dans ce lycée, puis continuer ses études là-bas, sachant qu’elle y avait de la famille, était une bonne idée. Son père lui avait dit que bien qu’elle soit sûre de prendre sa place à la tête de la société familiale, ce serait bien trop simple si après son bac elle pouvait y accéder comme ça, déjà qu’elle n’était pas très crédible, alors là ce serait pire. Il lui fallait tout de même des diplômes. Elle devait faire une prépa' et intégrer par la suite une école de commerce.

D’un autre côté, elle n’allait plus voir Tenten. Et son amitié avec elle était bien plus importante que tout ce qui pouvait lui arriver. Sans elle, Hinata ne serait pas ce qu’elle était aujourd’hui. Il fallait qu’elle lui parle, sur le champ. En plus ce soir, elle recevait Karin. D’ailleurs à propos de ça, elle ne savait même pas comme elle avait fait pour que son père accepte qu’Hinata ait une amie déjà mère, et qu’en plus elle vienne à la maison ! Lorsqu’elle lui avait demandé, la veille, son autorisation, Hiashi avait paru, à son plus grand étonnement, enchanté que sa fille invite une amie. Maintenant, il fallait qu’elle parle à Tenten. Ça faisait longtemps qu’elles n’avaient pas discuté toutes les deux, avec tout ce qui s’était passé, elle l’avait honteusement négligée. Quelle amie indigne elle faisait ! En plus, elle s’était confiée à Neji, pas à Tenten. Lui avait-il dit ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais connaissant son cousin, il n’aurait pas parlé. Il fallait qu’elle lui explique tout de suite.

« Hinata, tu m’écoutes ?

- Oh, pardon père, je pensais, se justifia-t-elle maladroitement.

- J’ai vu ça. Bref, je disais donc que j’accepte de t’aider. Je vais t’inscrire dans ce lycée. Tu comprends bien que quitter un établissement et entrer dans un autre à trois jours de la rentrée n’est pas chose aisée.

- Je me doute bien…

- Si je t’inscris dans ce lycée, j’attends de toi la perfection ainsi qu’une tenue exemplaire. En clair, annonça-t-il, je veux que tu obtiennes la mention très bien à ton bac.

- Mais…

- Non non, je suis vraiment très sérieux. Je ne te dirai rien sur ce qu’il s’est passé, mais prends ça comme une sorte de punition.

- Je comprends, concéda la jeune-fille en souriant légèrement. Merci père, merci beaucoup.

- De rien ma fille. Laisse-moi maintenant s’il te plait, j’ai des détails administratifs à régler, sourit-il en lui montrant la brochure. »

Hinata le remercia, puis partit. Au moment de sortir du bureau, elle se retourna brièvement et aperçut son père, fixant la photo de feue sa mère, l’air profondément triste. Elle soupira et ferma la porte derrière elle.

Elle aurait aimé l’enlacer, pleurer dans ses bras, l’entendre la réconforter, lui dire qu’elle était désolée et partager sa peine avec lui. Et elle l’aurait fait, si elle avait été une adolescente normale née dans une famille banale. Seulement, ce n’était pas le cas, elle était une Hyûga, une famille très fière qui ne montrait jamais de faiblesse. Hinata, elle, s’en foutait de tout ça, elle avait toujours été bien trop émotive. Son père c’était tout le contraire. D’ailleurs, elle trouvait qu’il se montrait de plus en plus expressif en ce moment, peut-être se radoucissait-il avec l’âge… N’empêche, il avait été étonnamment très compréhensif à son annonce. Elle ne s’attendait vraiment pas à ça. Enfin, valait mieux s’en réjouir. Elle parcourut les couloirs, pensive, des fois il ne valait mieux pas trop chercher à comprendre. Elle avait eu de la chance, tant mieux.

Alors qu’elle allait toquer à la porte de chambre de son cousin, celle-ci s’ouvrit sur Neji en personne.

« Neji, sourit-elle, justement je te cherchais.

- Ah ?

- Tenten est avec toi ?

- Non, elle ne vient qu’à dix heures, répondit-il, il n’est même pas neuf heures tu sais.

- Vraiment ? S’étonna-t-elle.

- Oui, oui. D’ailleurs, que fais-tu debout, devant ma porte, si tôt ?

- Eh bien je…

- Aucune importance, la coupa-t-il en sortant de sa chambre, tu as déjeuné ?

- Non.

- Très bien, j’y allais justement, tu viens avec moi ? On pourra discuter si tu le souhaites. »

Elle acquiesça et le suivit silencieusement. Ils allèrent dans la salle à manger dont la table était dressée pour le petit-déjeuner et s’assirent l’un à côté de l’autre.

« Alors cousine, de quoi voulais-tu me parler ? Demanda Neji en lui passant un croissant.

- Euh, je ne sais pas si c’est un bon endroit pour parler, hésita-elle en lui prenant la viennoiserie. Les domestiques…

- Si tu penses à Jean-Eudes, sois rassurée, il n’est pas là. Il est en repos dans sa chambre. L’hôpital lui a diagnostiqué une hernie. »

Hinata sourit. C’était peut-être méchant de penser ça, mais il l’avait quand même bien mérité. Ça lui apprendrait à fouiner partout ! Après tout, il avait quand même été jusqu’à l’espionner et la dénoncer à son père. Elle qui voulait se venger, elle avait réussi, et sans le faire exprès en plus. Paradoxalement, elle était aussi rassurée qu’il n’ait rien de grave. Mais bon, ce n’était pas le moment de penser à ce maudit domestique, mais plutôt de profiter de son absence pour se confier à son cousin, surtout que Neji était rarement disponible. Et puis, elle ne voulait pas qu’il apprenne son départ par quelqu’un d’autre, ou pire qu’il l’apprenne le jour même. Là, il lui en voudrait vraiment.

« Je m’en vais Neji, déclara-t-elle soudainement.

- Hein ? Mais tu vas où ? S’étonna son cousin en s’étouffant à moitié avec son croissant.

- A Suna, normalement, dans un nouveau lycée.

- Pourquoi ?

- Eh bien… Tu sais avec Itachi… et… je… Tout ça ne me va pas… C’est pas comme ça que je veux être, je sais plus trop quoi faire, murmura-t-elle en baissant les yeux, il faut que je parte tu comprends, je dois m’éloigner de lui.

- Je comprends, lui dit Neji en souriant. J’espère que là-bas tu pourras aller mieux.

- Je l’ai dit à père tu sais, pour qu’il accepte que je parte.

- Tu es bien courageuse ! »

Hinata sourit amèrement en baissant la tête. Ce qu’elle faisait, elle n’appelait pas ça du courage, mais de la lâcheté. Elle en était bien consciente.

« Écoute Hinata, je sais bien que ce n’est pas très glorieux de fuir. Mais ne sois pas trop dure avec toi-même. Dans ta situation, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Mais tu n’as pas pris cette décision au hasard, tu as réfléchi. Je te connais. C’est donc que tu as choisi ce qui est le mieux pour toi. »

Il avait toujours su trouver les mots pour la réconforter. C’était certes rare, mais précieux. Elle posa la tête sur son épaule, signe de remerciement.

Ils déjeunèrent tranquillement, discutant de tout et de rien. Neji lui demanda comment était son futur lycée. Elle lui décrivit vite fait ce qu’elle avait vu sur la brochure. Son cousin lui assura qu’il viendrait la voir l’année prochaine, avec Tenten. Et puis elle rentrerait pour Noël. Itachi ne serait pas à Konoha à ce moment-là, la famille Uchiwa avait pour habitude de passer les fêtes à la montagne.

Tenten arriva comme prévu aux alentours de dix heures. Ils passèrent un peu de temps tous les trois, puis Neji partit, expliquant à la jeune brune que sa cousine avait beaucoup de choses à lui dire. Surprise, elle acquiesça, puis suivit Hinata dans sa chambre.



Elles s’assirent sur le lit qui venait juste d’être fait. Hinata regarda son amie, l’air triste. Comment allait-elle lui annoncer ça ? Le dire à Neji lui avait paru facile, parce qu’il était au courant de tout, mais à Tenten, ce n’était pas pareil. Elle avait surtout peur de sa réaction.

« Hinata, s’inquiéta son amie, qu’est-ce que tu as ? »

La jeune Hyûga soupira. Elle regarda son amie sérieusement et lui révéla tout. La relation qu’elle entretenait avec Itachi, comment elle en était venue à coucher avec lui, sa rencontre avec Karin, le comportement qu’il avait envers elle, ses mots, le fait qu’elle l’aimait et puis… sa décision. Tenten écouta tout sans l’interrompre une seule fois. Quand Hinata eut fini, elle la regarda les yeux écarquillés.

« Je… je suis désolée, je… je comprendrais que tu m’en veuilles. Je ne partirai pas si tu ne veux pas, je ne veux pas te perdre ! Termina-t-elle piteusement, en larmes. »

Tenten sourit et la prit dans ses bras.

« Qu’est-ce que tu racontes, bien sûr que non je ne t’en veux pas, la rassura-t-elle. Et pour ton départ, je ne t’en veux pas non plus ! Je ne serai pas seule tu sais, il y a Neji. Et je viendrai te voir dans ton super lycée !

- Merci, murmura Hinata, vraiment.

- Alors, dis-moi tout : c’était comment avec Itachi ? Demanda Tenten les yeux pétillants.

- Tenten ! S’exclama Hinata mi-outrée, mi-amusée. »

Tenten rit en voyant les joues rouges de son amie. Trop facile, pensa-t-elle.

Elles passèrent le reste de la journée ensemble, rattrapant quelque peu le temps perdu. Même si elle ne lui avait pas dit, Tenten était quand même triste du départ d’Hinata, elle lui manquerait, c’était certain. Elle partit en fin d’après-midi rejoindre Neji. Ils ne seraient pas là le soir, contrairement à ce que croyait la jeune Hyûga, ils devaient passer la soirée chez Lee qui avait prévu de faire la fête du siècle. Rien qu’à voir la tête exaspérée de Neji, Hinata sut que ça allait être mouvementée, sans doute trop.

Après leur départ, elle décida de prendre une douche qui lui fit le plus grand bien, avant de se préparer pour la soirée. Karin n’allait pas tarder à arriver, puis elle devait parler à Itachi qui serait là sans aucun doute. Elle redoutait d’ailleurs leur prochain face à face. Comment allait-il réagir en la voyant, alors qu’elle n’avait fait que le fuir ? S’il y avait bien une chose de laquelle elle ne doutait pas, c’était qu’Itachi ne savait que trop bien pourquoi il ne l’avait pas vue depuis trois jours…

Elle enfila une légère robe noire toute simple, ses ballerines et se dirigea, tremblante, vers le salon, la peur au ventre et le cœur au bord des lèvres. Son père y était présent, ainsi qu’Itachi. L’ambiance semblait électrique, du moins pour Hinata. Hiashi regardait le jeune Hyûga comme s’il allait lui couper la tête, l’écarteler et donner ses restes à manger à des cochons affamés. Alors qu’Itachi, ne se doutant de rien, fixait l’extérieur avec sa nonchalance habituelle. Elle toussota doucement avant de s’asseoir près de son père.

Terriblement gênée, elle s’enfonça dans le canapé, faisant couiner le cuir, son regard se posa instinctivement sur son professeur. Il ne l’avait pas regardée quand elle était arrivée, il devait donc lui en vouloir. En même temps, vu comment elle s’était cachée de lui, c’était compréhensible. Il n’affichait cependant aucune émotion visible, mais Hinata n’était pas dupe, elle le connaissait assez pour le savoir. Le rouge lui monta aux joues lorsqu’il tourna la tête vers elle. Elle avait envie qu’il la prenne dans ses bras, qu’il l’embrasse, qu’il la caresse comme il le faisait si bien en lui murmurant de jolies choses… Elle secoua la tête, il fallait vraiment que tout cela cesse, c’était malsain.

« Excusez-moi, fit une domestique qu’Hinata n’avait même pas entendue approcher, votre invitée vient d’arriver.

- Oui, merci. Hinata tu y vas ?

- Oui père, acquiesça-t-elle. »

La jeune-fille se leva et se précipita dans le hall d’entrée, fuyant avec soulagement l’oppressante atmosphère du salon. Karin était là, un grand sourire aux lèvres, ses éternelles lunettes sur le nez. Elle était indéniablement belle. La jeune rousse se jeta dans ses bras en criant un « Hinata » suraigüe. Elle n’avait pas changé.

Elles se parlèrent quelques minutes, échangeant des nouvelles, puis Hinata lui annonça qu’elle allait la présenter à son père ainsi qu’à Itachi. Karin gloussa, mais Hinata préféra l’ignorer, le rouge aux joues.

Dans le salon, les deux hommes se levèrent à l’arrivée des deux jeunes filles. Hiashi serra vaguement la main à l’amie de sa fille avant de s’absenter sans laisser à Hinata le temps de faire les présentations. Ils se retrouveraient de toute façon dans peu de temps au dîner.

Dès que la porte fut fermée, la jeune rousse se retourna et fixa Itachi les yeux brillants.

« Je suis Itachi, se présenta le jeune Uchiwa.

- Je suis charmée, rougit Karin. »

Elle le draguait là ? Légèrement furieuse, Hinata lui mit un léger coup de coude qui fit rire Karin.

« Ne t’en fais pas, fit-elle en agitant la main, je ne vais pas te le piquer ! »

Hinata rougit subitement, affreusement gênée. Mais qu’est-ce qui lui prenait de dire ça ! Elle n’était absolument pas jalouse, elle était juste… Elle trouvait que ce n’était pas correct de se comporter comme ça, rien de plus. Elle commençait à regretter de l’avoir invitée, Karin avait un peu trop tendance à être très naturelle, directe, ce qui mettait généralement beaucoup de monde mal à l’aise. Ignorant la gêne de son amie, Karin s’approcha d’Itachi.

« Dis-moi, tu n’aurais pas un frère ou un cousin ? Lança-t-elle sans gêne à Itachi incrédule.

- Euh… J’ai bien un frère mais…

- S’il est aussi canon que toi, le coupa-t-elle, des étoiles plein les yeux, présente-le moi le plus vite possible ! »

Hinata soupira, cette fille était vraiment impossible.



Étrangement, le repas s’était particulièrement bien passé, si on oubliait le fait qu’Itachi avait volontairement ignoré la jeune Hyûga tout le long. Karin et Hiashi avaient animé la conversation, la jeune rousse, particulièrement à l’aise, avait raconté diverses anecdotes sur sa fille. Comme quand elle avait changé sa couche pour la première fois, qu’elle en avait bien sûr mis partout, ou la première fois que sa fille avait été convoquée à la maternelle pour avoir provoqué une bataille de peinture, ce genre de choses. Hiashi avait partagé certains de ses souvenirs, un peu ému par la vitesse à laquelle le temps passait. Si Itachi avait paru surpris en apprenant que Karin était mère, il n’en avait rien laissé paraître. Il n’avait d’ailleurs pas beaucoup participé, se contentant de répondre aux quelques questions que Karin lui avait posées. Hinata, malgré la bonne ambiance, était restée tendue tout le long du repas, tellement qu’elle n’avait pu avaler quoi que ce soit, son estomac était bien trop noué pour ça. Elle avait plus envie de vomir qu’autre chose.

La soirée s’acheva doucement, Karin devait rentrer, c’était sa mère qui gardait la petite Luna, et elle travaillait le lendemain, valait mieux pour la jeune mère qu’elle ne rentre pas trop tard. Hinata en profita pour la prendre à part un moment, l’entraînant dans le jardin. Là, elle lui avoua qu’elle partait dans peu de temps, qu’elle changeait de lycée et qu’elles risquaient de ne pas se voir souvent.

« Mais… Tu pars où ?

- A Suna Karin…

- Quand ?

- Euh, ben je ne sais pas trop, hésita-t-elle, la rentrée est mardi prochain, on est samedi, donc bah je pense que je vais partir ce weekend. Père me le confirmera.

- Hinata, fit Karin brusquement sérieuse, tu fais une connerie là, partir résoudra rien du tout !

- Je sais bien…

- Mais tu le fais quand même, désolée de te le dire mais c’est vraiment nul, ajouta-t-elle, impitoyable.

- Désolée, murmura la jeune brune en baissant la tête.

- Arrête de t’excuser, ça changera rien !

- Mais…

- Tu es une idiote tu sais, sourit doucement Karin, je préfère pas me mêler de ça.

- Pardon ? S’étonna Hinata.

- Oui oui, je suis pas là pour te dire ce que tu dois faire, à toi seule de décider ce qui est le mieux dans ta petite vie d’idiote. Oh non, ne t’énerve pas, c’est affectif, ajouta-t-elle en voyant le regard noir que lui lançait son amie, je suis moi aussi une idiote.

- Écoute Karin… Je… Enfin tu sais, je fais pas ça parce que j’ai envie…

- Je sais, je sais. N’en parlons plus. Je viendrai te voir, t’as pas intérêt à m’oublier ! »

Hinata soupira, soulagée. Karin, sa franchise et sa maturité allaient lui manquer. Elle la serra fort avant de la laisser partir. Comment croire, quelques mois plus tôt, qu’elle allait être amie avec une fille comme elle. Elle avait bien fait d’apprendre à la connaître. Avant qu’elle ne soit plus visible, Hinata l’interpella, le sourire aux lèvres.

« Hey sale garce ! »

Karin se retourna, fronçant les sourcils.

« C’est à moi que tu parles sale gamine ?

- J’ai toujours un moyen de pression sur toi tu sais, alors je risque pas de t’oublier ! »

Karin éclata de rire avant de porter une main à ses lèvres puis de souffler un baiser imaginaire vers la jeune Hyûga. Après un dernier signe de main, elle disparut dans la pénombre.

Brusquement, le silence autour d’elle et la nuit qui se faisait de plus en plus noire lui pesèrent lourdement. Elle se sentait… abominablement seule, et triste aussi. Dire au revoir à ses amies lui fendait le cœur. Alors qu’elle avait évité de trop y penser aujourd’hui, obnubilée par la présence d’Itachi et leur explication à venir, en cet instant elle avait l’impression de tout ressentir à la fois. Puis, expliquer encore et encore le pourquoi du comment de son choix l’avait épuisée. Elle soupira, regardant une dernière fois l’endroit où Karin avait disparu, avant de rentrer. Maintenait, le plus dur restait à faire : parler à Itachi. Elle passa par le salon et se rendit compte que celui-ci était vide. Les domestiques avaient déjà fait disparaître toute trace du repas. Hiashi avait dû retourner dans son bureau, donc Itachi… devait être dans sa chambre. Du moins elle l’espérait.



Sous la porte de la chambre du jeune professeur, de la lumière filtrait. Elle ne s’était donc pas trompée. Son corps fut parcouru de frissons, elle avait peur, peur de ce qu’elle allait faire, peur de ce qu’il pourrait lui dire, peur de ce qui pourrait se passer. Elle passa ses mains moites sur le tissu de sa robe avant de frapper timidement. Sans attendre, elle entra doucement, le ventre complètement noué et la gorge sèche. Itachi était allongé sur son lit, un ordinateur sur ses genoux. Il leva les yeux quand il la vit, mais il resta silencieux, se contentant de la fixer, insondable. Elle était debout, les bras croisés dans son dos, le regard fuyant. Mais il ne l’aiderait pas à parler, ça non. Elle l’avait vexé, même si là, en la regardant, il lui avait déjà tout pardonné tellement il avait envie de la serrer fort contre lui, elle lui avait indéniablement manqué.

« Itachi je…

- Approche, ordonna-t-il soudainement. »

Il sourit en la regardant avancer vers lui doucement. Il n’avait pas résisté longtemps, pathétique pour un Uchiwa. Elle s’arrêta devant le lit, mais ça ne le satisfit pas. Il se redressa, lui attrapa le poignet et l’attira contre lui.

« Tu m’as manqué, lui murmura-t-il en lui caressant les cheveux. »

Elle baissa la tête, honteuse. Croyant qu’elle rougissait, il lui leva le menton et, sans chercher à comprendre, l’embrassa en l’enlaçant fort. Elle avait les lèvres si douces, un peu salées avec un goût de framboise… salées ?

Il s’arrêta immédiatement de l’embrasser, et prit son visage entre ses deux mains.

« Pourquoi tu pleures ? »

Un sanglot rauque lui échappa, elle s’effondra dans ses bras. Ce n’était pas comme la dernière fois, il sentait bien que là, elle n’allait vraiment pas bien, elle tremblait et ne s’arrêtait pas de pleurer, comme si elle chercher à vomir sa peine.

« J’ai fait quelque chose de mal ? Ne put-il s’empêcher de lui demander. »

A l’entendre, ses sanglots redoublèrent, si c’était possible. Elle enfouit sa tête dans le cou du jeune Uchiwa. S’il savait… Elle ne pleurait pas par tristesse, ni par joie, ni par colère. C’était un peu de tout ça à la fois, et puis elle pleurait aussi pour lui, pour ce qu’elle allait lui faire. D’un côté, elle regrettait beaucoup de partir, elle savait que ce ne serait pas sans dommages, mais malgré tout, elle savait profondément qu’elle n’arriverait à rien si elle restait. C’était sa survie, elle n’était pas prête pour tout ça, pas prête pour vivre quelque chose d’autre qu’une relation éphémère, ni d’être avec quelqu’un de dix ans plus vieux, alors qu’elle se considérait elle-même comme une gamine. Peut-être plus tard, s’ils se revoyaient, ils pourraient alors commencer quelque chose de sérieux, non de malsain. Partir sur de meilleures bases en somme. Mais allait-il le comprendre ?

Elle se laissa bercer, pour se calmer. Elle devait lui dire maintenant. Repousser encore et encore ne rendrait que plus douloureux le moment fatidique. Une fois calmée, elle se redressa, sérieuse.

« Itachi, souffla-t-elle en lui prenant la main, dans quelques jours je vais partir, j'ai décidé de changer de lycée, pour toi et pour moi surtout.

- Quoi ? S’exclama-t-il, t’es pas sérieuse ?

- Si, j’ai tout dit à père, pour nous deux, et je lui ai demandé de m’inscrire ailleurs qu’ici.

- Oh… »

Elle le regarda dans les yeux, inhabituellement expressifs. Il ne pleurait pas, non, mais ce qu’elle y lisait valait toutes les tortures du monde.

Elle partait, c’était sa décision, et elle avait l’impression de mourir.



Alors ? Ça vous a plu où dois-je retrouver mon kit de petit-suicide ? Hésitez pas à critiquer !

La suite sera donc le dernier chapitre, ça va faire bizarre xD J'espère que vous ne serez pas déçus T___T

Merci en tout cas, pour vos commentaires, plus qu'encourageants ! Merci <33
Je pense publier la fin à Noël, avant je peux pas trop d'exam ^^

Bizouxxx <33




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