Fiction: Chocolat blanc (terminée)

Elle a seize ans. Elle veut une vie normale et faire ses propres choix mais son père refuse. Il l'oblige a prendre des cours particuliers pour qu'elle soit à la hauteur de sa famille. Elle a l'impression d'être en cage. Il a vingt-six ans. Il doit faire le prof pour une gamine en crise. Il est parti de chez lui pour se libérer. Il veut juste profiter de sa vie. Il l'insupporte, elle l'amuse, et pourtant...
Classé: -16I | Romance | Mots: 50935 | Comments: 192 | Favs: 161
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starmornielna (Féminin), le 04/08/2009
Coucou! Voici ma deuxième fiction.
Elle sera un peu plus sérieuse que la première.
Bonne lecture à vous.




Chapitre 1: Confrontation



"Les parents, c’est comme un soufflet au fromage. Au début c’est beau, ça croustille, c’est bien gonflé et merveilleux. Ça fait rêver.
Puis ça refroidit, c’est moins parfait, moins impressionnant, avec plus de défauts, parfois trop. C’est maladroit et perdu. C’est bien plus humain."


Dans la salle à manger du superbe manoir de la famille Hyûga, la jeune Hinata prenait son petit-déjeuner seule, comme à son habitude. En apparence, elle semblait calme et décontractée, assise dans cette pièce ressemblant trait pour trait à une photo de magazine, sereine, belle, moderne.
Mais en vérité elle bouillait de l’intérieur.

Nous étions aux premiers jours de juillet et les vacances venaient de débuter. Pour la plupart des adolescents, les vacances d’été signifiaient plage, farniente, rigolades et sorties entre amis ; mais pas pour la jeune-fille. Elle était issue d’une famille noble dont le père était le patron d’une firme multinationale malheureusement trop célèbre et qui était toute sa vie. Hinata étant l’ainée, elle devait succéder à son père et devait donc briller dans toutes les matières scolaires pour ne pas faire honte à sa famille. Dès son plus jeune âge, elle n’avait pas eu le choix et devait se soumettre aux décisions paternelles sans broncher. C’est ainsi qu’il l’avait envoyée dans un lycée privé très réputé, dans lequel elle venait de finir sa première scientifique, filière qu’elle n’avait évidemment pas choisie. Mais malgré toute sa bonne volonté et tous ses efforts, les matières scientifiques restaient son point faible. Elle décrochait tout juste la moyenne, ce qui n’était pas du tout suffisant aux yeux de M.Hyûga. Voilà pourquoi son formidable papa, la traitant de ratée, avait décidé d’embaucher un professeur particulier avec lequel elle devrait travailler tout l’été.

En repensant à son entretien avec son père, elle trembla de rage en maudissant sa timidité.

Car Hinata était Hinata, elle rêvait tout bas de tout ce qu’elle aurait pu lui répondre pour s’épanouir enfin et faire ses propres choix, mais elle n’avait pas le courage de l’affronter et restait soumise.

Il l’avait faite venir dans son bureau quelques jours avant la fin de l’année scolaire et lui avait annoncé de but en blanc son programme pour l’été.

« Hinata, fit Hiashi Hyûga d’une voix froide, j’ai décidé au vu de tes notes catastrophiques et pour le bien de la famille de consacrer tes vacances à tes lacunes. Tu auras donc un professeur particulier pendant deux mois avec qui tu travailleras dix heures par jours, sauf le weekend bien entendu. Il logera au manoir pour plus de commodités.

-O...Ou…Oui père, avait-elle bégayé, sous le choc de la nouvelle.

-Tu as intérêt de faire des efforts, soupira-t-il, je ne tolérerai plus ce genre de résultats pour ton année à venir et surtout pour ton bac. »

Hinata avait salué son père et était parti dans sa chambre pleurer de rage sur cette prison qu’était devenue sa vie.

Oui Hinata était en colère.

Oui Hinata voulait avoir des vacances et être comme les autres.

Oui Hinata voulait se révolter.

Mais Hinata était Hinata, elle était trop timide et trop peu sûre d’elle pour oser affronter son père, cette montagne d’autorité et de droiture.

Alors elle était là, en ce matin, pour son deuxième jour de juillet, à se restaurer en attendant la venue de ce professeur qui allait lui bousiller ses vacances. Elle le haïssait d’avance. Encore un vieux croulant, un type à l’image de son père, sec et aigri qui la soulerait de maths et de physiques. Quelle vie formidable !

Elle se leva lentement et se dirigea en trainant des pieds vers la pièce qui lui servirait de lieu d’étude. Elle parcourut de longs couloirs immaculés, ses talons claquaient contre le marbre du carrelage. Le son cassait le silence pesant qui l’entourait et semblait rendre l’endroit encore plus glauque que d’habitude. Avec appréhension, le cœur serré, la jeune-fille pénétra dans la pièce. Celle-ci était en fait une petite bibliothèque avec, en son centre, une grande table en bois entourée de quelques chaises. Une grande fenêtre lui faisait face, donnant sur le magnifique jardin du manoir. A cette vue, Hinata n’eut qu’un envie, s’y rendre et profiter du beau temps assise au bord d’un bassin. Mais malheureusement pour elle cela ne lui été pas permis. Comme pour confirmer ses pensées, la porte s’ouvrit. Elle se retourna et en eut le souffle coupé, mais où était le vieux pruneau? Elle allait avoir du mal à le haïr, ce type était une invitation à la débauche à lui tout seul. Ça devrait être illégal d’être aussi séduisant ! Il était grand, plutôt musclé d’après ce qu’elle voyait, de longs cheveux noirs attachés en une queue basse, de grands yeux noirs et profonds, un visage rivalisant facilement avec les mecs des pubs gilettes sur lesquels la jeune-fille fantasmait, et malgré ses cernes sous ses yeux, il était sublime. Son allure et sa simplicité accentuaient son charme. Il était vêtu d’un simple jean noir et d’une chemise de la même couleur. Putains d’hormones !

Il s’approcha de la table pour poser ses affaires.

« Bon, commençons, dit-il d’une voix suave ».

L’évocation de sa torture imminente ramena Hinata à la réalité. Sa frustration pris le dessus sur sa libido et elle s’assit en face de son professeur en le foudroyant du regard.

Celui-ci, nullement perturbé, prit place en face de la jeune fille et ouvrit un gros dossier rouge.

« Alors, commença-t-il, si j’en crois votre dossier scolaire et les dires de votre père, votre plus grande faiblesse réside dans les matières scientifiques, et plus précisément dans les mathématiques et la physique. »

La jeune-fille fulmina, son père n’avait pas fait les choses à moitié. En plus ce mec avait l’air sérieux dans son travail, elle ne pourrait pas s’échapper : ses vacances étaient réellement gâchées.

« Nous allons donc commencer par étudier les intégrales, notion que vous êtes bien loin de maitriser, annonça-t-il dédaigneusement.

-Si vous voulez… »

Le jeune professeur leva enfin les yeux de son dossier pour observer celle qui serait son élève pendant deux mois. Sa réponse l’avait étonné. Il fronça les sourcils, cette jeune-fille le mettait mal à l’aise. Peut-être était-ce dû à ses yeux étrangement blancs, où à son aspect angélique, il ne savait pas trop. Chassant ses interrogations, il se décida à comprendre son comportement, s’ils ne pouvaient pas s’entendre maintenant, ça allait être dur de lui apprendre quoi que ce soit. Enfin, c’était surtout parce qu’il ne supportait pas ce sentiment étrange qui l’envahissait en la regardant. On lui avait décrite comme une fille très timide et peu sûre d’elle, ayant peu de volonté et faible psychologiquement. Seulement la jeune-fille qu’il avait en face de lui était totalement différente. Malgré sa petite taille, ses longs cheveux ébènes encadrant son visage rond, lui donnant un air enfantin ; ses vêtements amples la mettant peu en valeur, ses yeux, eux, semblaient pleins de détermination, de colère et de révolte. M’enfin, il n’avait jamais était peu sûr de lui, ça ne serait pas ce petit bout de femme qui changerait quoi que ce soit.

« Que dois-je comprendre ? Demanda-t-il ennuyé.

-Tout simplement que vous pouvez commencer par ce que vous voulez, je n’en ai cure, répondit-elle du tac au tac.

-Voyez- vous ça ! S’exclama-t-il, et puis-je savoir pourquoi vous ne vous souciez pas de votre avenir ?

-Quel est votre nom ? »

Cette question le désarçonna complètement. Il scruta ses grands yeux nacrés dans l’espoir d’y trouver une réponse mais elle ne laissa rien transparaitre, se contentant de le fixer en attendant qu’il parle, indifférente à son état.

"Itachi Uchiwa, répondit-il sèchement. »

Le ton de l’Uchiwa n’avait pas échappé à Hinata qui sentit la fureur se propager dans ses veines. De quel droit lui répondait-il de cette façon, lui qui était la cause de son futur calvaire ?

-Et bien Itachi Uchiwa, sachez que je me fous complètement de votre apprentissage, cracha-t-elle, en gros vous gâchez mes vacances. »

Il sourit étrangement et ce fut à son tour de paraître déconcertée. Etait-il idiot ? N’avait-il pas compris son message ? Pourtant elle avait été très claire et en plus elle n’avait ni bégayé, ni rougit à un seul instant. Toute sa colère contre la vie que son père lui forçait à mener prit forme en cet homme. Serrant les poings, elle se força à l’affronter du regard sans ciller.

« Pourquoi souriez-vous ? Quelque chose vous a échappé dans ce que j’ai dit ? Je peux me répéter s’il le…

-Taisez-vous un peu, la coupa-t-il, je souriais tout simplement parce que je viens de me rendre compte que ce boulot n’allait pas être si chiant que ça. Vous n’êtes pas aussi nunuche que ça en fait !

-Espèce de connard…

-Voyons jeune-fille, à seize ans…

-Je ne pense pas que vous soyez payé pour me faire la morale, alors commencez votre stupide cours qu’on en finisse au plus vite. »

Le jeune professeur soupira bruyamment. Il sortit de son sac des livres et un cahier. Quel culot ! On ne lui avait jamais parlé comme ça, cette petite fille pourrie gâtée allait le regretter. Il allait lui en faire baver, foi d’Uchiwa !

En fin de matinée, la jeune-fille n’en pouvait plus. Déjà, dès les premières minutes de cours, son cerveau s’était déconnecté et son regard s’était perdu dans le jardin qu’elle voyait depuis la fenêtre. Mais le connaissant par cœur à présent et ayant était rappelée à l’ordre plusieurs fois par M. Uchiwa exaspéré, elle ne pouvait plus faire autre chose que de tenter de comprendre. Mais rien à faire, les maths et elle n’étaient pas fait pour s’entendre. Elle le regardait faire son cours, il semblait passionné. Le buste légèrement penché sur un livre, des feuilles d’exercices l’entouraient, ses cheveux rentrant négligemment dans sa chemise ouverte, dieu qu’il était beau. Hinata se donna une claque mentale, ce n’était pas le bon moment pour fantasmer sur son prof. Surtout que celui-ci venait de lever les yeux vers elle alors qu’elle avait la bouche légèrement entre-ouverte et les yeux sur son torse. Grillée, pensa-t-elle.

«Pourriez-vous arrêter de me mater s’il vous plait, concentrez-vous plutôt sur le cours. »

Elle aurait voulu lui répondre : « Je préfère que vous ne me parliez pas, c’est beaucoup plus instructif.»

Mais Hinata était Hinata, elle se contenta de rougir furieusement avant de plonger dans son livre pour cacher sa gêne.

Elle passa la journée avec lui, tentant tant bien que mal d’être attentive à ses paroles. Mais là c’était trop, elle n’en pouvait plus ! Il était six heures du soir et cela faisait exactement huit heures qu’elle voyait défiler devant ses yeux un nombre incalculable de dérivées et d’intégrales. Ce prof était un vrai acharné du travail. Elle grogna et s’étira comme un chat, fixant Itachi qui continuait de parler, le nez dans son bouquin. Voyant qu’il ne réagissait pas, Hinata poussa son livre et s’exclama, un peu énervée :

« Bon stop là, j’en ai marre. Ce n’est pas humain de travailler autant, surtout la même leçon. Désolée mais je craque. Alors je décide que pour aujourd’hui c’est fini ! »

Itachi leva les yeux vers elle. Il la trouvait particulièrement mignonne, sa moue boudeuse, ses fins sourcils légèrement froncés, une main soutenant sa tête fatiguée. Il sourit, amusé de sa réaction.

« Et bien, si vous n’en pouvez plus au bout d’une journée, vous sauterez de joie à la fin du mois !

-Cessez vos sarcasmes vous êtes ridicule. Ayez au mois l’intelligence de vous rendre compte que vous êtes la cause de mon calvaire.

-Pardon, s’offusqua-t-il, je vous rappelle que si vous aviez été plus sérieuse cette année, nous ne serions pas là !

-Comment osez-vous ! S’écria-t-elle en se levant d’un bond, j’ai travaillé cette année, je n’ai fait que ça !

-Alors comment expliquez-vous ma présence ? S’énerva Itachi.

-Je n’ai pas choisi cette filière !cria-t-elle, je n’ai pas choisi de prendre des cours, je n’ai même pas choisi ma vie ! J’avais l’occasion de profiter de mes vacances comme une ado normale avec le peu d’amis que je me suis fait ! J’en ai marre vous comprenez ça, J’EN AI MARRE DE CETTE FOUTUE VIE !

Les larmes avaient débordé des yeux d’Hinata. Sans le vouloir, parce qu’il l’avait mise hors d’elle, elle lui avait craché toute sa frustration au visage. Debout devant le visage étonné de son professeur, elle eut honte. Pour la première fois de sa vie, elle avait dit tout ce qu’elle avait sur le cœur, chose qu’elle n’avait jamais faite avant. C’était sorti tout seul. Mais qu’avait-t-elle fait ? C’était son père qui devrait entendre tout ça, pas lui. Lui n’avait rien provoqué. Il n’était pas la cause mais la conséquence des décisions de son père. Mais c’était tellement plus facile de le haïr, lui, et de l’affronter. Avant même qu’elle le rencontre, elle avait fait de lui un bouc émissaire. Comprenant son erreur, elle baissa les yeux, n’osant plus affronter le regard perçant d’Itachi Uchiwa. Ses larmes étaient des larmes de honte, non plus de rage. Elle partit en courant de la pièce, claquant la porte derrière elle.

Itachi, lui, n’en revenait toujours pas. Elle lui avait carrément hurlé dessus. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi elle était partie. Elle semblait le haïr avant même de le connaître. Cela risquait de ne pas lui faciliter la tâche. Surtout lorsqu’elle apprendrait qu’il n’était pas du tout professeur.

En effet, il avait en quelque sorte fuit sa famille, même si c’était beaucoup plus compliqué que ça ; Hiashi lui avait permis de rester chez lui gracieusement, en échange de quelques services, c'est-à-dire aider son ainée dans ses études et l’ouvrir au monde des affaires. Ne pas être en bon terme avec elle était un obstacle énorme. Il soupira, tout cela lui donnait mal au crâne. Il avait l’impression de jouer un rôle depuis qu’il était arrivé ici et il détestait ça. Surtout qu’il comprenait la jeune-fille, c’était d’ailleurs pour les mêmes raisons qu’il s’était éloigné de chez lui. M’enfin, valait mieux qu’il n’y pense pas trop, ça accentuait son mal de tête. Il rangea ses affaires puis quitta la pièce d’un pas trainant. Dans un des nombreux couloirs immaculés qu’il trouvait sans vie, il croisa M. Hyûga en personne.

« Alors, comment c’est passé cette journée avec ma fille ?

-Très bien, mentit-il, votre fille apprend très vite.

-Parfait, je compte sur vous, surtout ne la ménageait pas.

-Oui, oui, répondit rapidement Itachi qui n’avait qu’une envie : qu’on lui foute la paix. »

Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’Hinata était derrière la porte devant laquelle ils discutaient. Pourquoi l’avait-il couverte ? Cet homme avait le don de la mettre dans un état de confusion total. Vu comment elle avait été odieuse avec lui, il devrait la détester et vouloir lui faire payer ses paroles. Le meilleur moyen d’y arriver était de tout balancer à son père, là c’était sûr il aurait été hors de lui, il lui aurait passé un savon et l’aurait puni. Mais alors pourquoi avait-il mentit ?



J'espère que ça vous a plus. En tout cas donnez-moi votre avis et merci de m'avoir lu.
bizouxxx




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