Fiction: Coalition Forcée

Gaara et Shikamaru ne peuvent pas se voir en peinture et chacun fait tout ce qu'il peut pour pourrir la vie de l'autre à chaque occasion. Mais lorsque Temari, exaspérée par leurs querelles incessantes, les plante et disparaît dans la nature, ils vont devoir coopérer pour pouvoir la retrouver. D'autant plus que le décès d'une lointaine tante léguant une partie de sa fortune à Temari va pousser d'autres personnes moins bien intentionnées à partir à sa recherche.
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Elfian (Féminin), le 02/08/2009
Voici une fic qui me tient très à coeur et que j'adore écrire. Je ne vais pas promettre de l'écrire vite (c'est pas beau de mentir ^^) mais en tout cas, j'espère que vous vous amuserez bien à suivre les tribulations de mes perso (et les vôtres, peut-être ?) préférés ^^
N'hésitez pas à critiquer tant que c'est constructif !




Chapitre 1: La lettre



Shikamaru entra nonchalamment dans son appartement, comme à son habitude.

Temari devait déjà être là, puisque la porte d'entrée était ouverte.

« Chic » se dit-il, « Une bonne petite soirée sexy en perspective... Enfin si l'autre con ne vient pas encore tout gâcher... ».

Il se rembrunit à cette pensée, tout en ayant la bizarre impression que quelque chose clochait, que ça ne tournait pas rond.

Il allait chasser cette pensée lorsqu'il vit Gaara, affalé sur le canapé, les pieds sur la table basse, ayant allumé la télé et s'apprêtant à ouvrir une lettre.

Son sang ne fit qu'un tour, et même si cette scène n'avait à présent plus rien d'inhabituel, elle arrivait toujours à le surprendre systématiquement.

« Mais c'est pas vrai, tu peux pas t'en empêcher, hein ? T'as fini de fouiller chez moi comme un voleur ??? C'est pour qui cette lettre ? ».

Gaara leva la tête, un sourcil plus haut que l'autre en signe de profond mépris, et lui répondit :
« Ah tiens, monsieur le professeur, vous êtes déjà là ? Vous en avez de la chance, vous, fonctionnaires, moi pour venir j'ai dû promettre au patron que j'allais travailler en extra dimanche matin... ».

Sur ces mots, il continua d'ouvrir la lettre comme si rien ne l'avait perturbé.

Shikamaru, sentant la moutarde lui monter au nez, essaya de régler l'affaire calmement en tentant de lui arracher la lettre des mains, ce qu’il échoua.

Le Sabaku se leva et s'éloigna pour continuer son ouvrage plus loin. De plus en plus énervé, le Nara voulait que sa femme lui vienne en aide, sinon il allait massacrer son abruti de frère...

« Où est Temari ? Qu'est-ce que tu fiches encore ici ? Et bordel, rends-moi cette lettre, elle est soit pour ta sœur, soit pour moi, et dans tous les cas, ça ne te regarde pas !

- Ah oui ? Mais comment cela se fait-il que tu ne saches pas où elle est ? C'est ta femme tout de même, ta moitié comme tu l'as si bien dit tant de fois, alors pourquoi n'es-tu même pas capable de la situer dans l'espace et dans le temps, crétin ? Moi il se pourrait que je sache où elle est, et cette lettre va peut-être m'en donner confirmation... » dit-il sur un ton sadique qui donna des frissons à Shikamaru.

Mais qu'est-ce que ce type aux cheveux mi-longs coiffés négligemment en apparence et pourtant mis en forme par les plus grands créateurs, ce type si efféminé et maniéré, ce type si bourré de défauts en tout genre, voulait bien dire par là ?

« Sur cette lettre, il y a marqué 'De Temari', j'en conclus que puisque, comme tu le disais si bien, ça doit s'adresser à toi, ce doit être une lettre de rupture... Et sachant que ce serait la meilleure nouvelle que j'aurais reçue depuis deux ans, on peut dire qu'en un sens, ça me concerne...

- Tu dis n'importe quoi ! Temari m'aime et je l'aime aussi, s'il y avait des problèmes dans notre couple, je le saurais, crétin ! Elle n'a pas besoin de me laisser des lettres pour ça, entre elle et moi il y a un réel dialogue, pas comme avec toi à qui elle ne sait même plus comment dire le mot si simple : 'dégage'.

- Ben oui, bien sûr, essaye de te rassurer comme tu veux, mais ma sœur accepte mes défauts parce que je suis son frère et que ça, ça ne changera jamais. Mais un petit copain, on peut si facilement en changer...

- Ce n'est pas ma 'copine', c'est la femme de ma vie, pigé ? Et c'est pareil de son côté !

- Oui, oui c'est ça... Bon en attendant, j'ai une lettre à lire moi, c'est que mon temps est compté, pas comme toi, espèce de feignant ! »

Il commença alors à lire la lettre qu'il avait fini par ouvrir totalement.

Ses grands yeux maquillés s'illuminèrent d'abord d'une lumière démoniaque, se posant alternativement sur les mots de sa sœur et sur le Nara qui se rapprochait dangereusement.

Mais très vite, cette lueur disparut, laissant place à l'incompréhension.

Sentiment qui l'envahit totalement, à tel point qu'il ne se rendit même pas compte que Shikamaru s'était rapproché de lui et avait commencé à lire la lettre en même temps...



Ça va maintenant faire deux ans que ça dure.
Deux ans de souffrances psychologiques et de nerfs qui lâchent, deux ans de désespoir cynique et de crises d'hystérie, deux ans de stupides lamentations pour que vous vous calmiez.

Comment aurais-je pu imaginer que ça se passerait si mal entre mon frère et l'homme que j'aime ?

Qu'est-ce que j'ai fait de mal dans ma vie pour que vous soyez si arrogants et protecteurs, de sorte que j'aie la sensation d'être une vulgaire pièce de bœuf que deux chiens se disputent furieusement ?

Je ne pensais pas avoir mal fait pourtant.

J'ai fait de brillantes études, je suis douée dans un peu tout ce que j'entreprends, je suis une battante. Aujourd'hui si je suis devenue avocate publiciste, ce n'est pas grâce à vous, c'est uniquement grâce à moi.

J'ai réussi à percer dans ce milieu de gens fortunés et pourtant pas toujours compétents, j'ai apposé ma griffe dans ce monde sur les actes administratifs injustes que j'ai réussi à faire sauter. La corruption, le favoritisme, l'opportunisme, voilà des monstres que j'ai passé ma vie à combattre.

Inutile de préciser que c'est épuisant, que bien souvent je me sens impuissante et acculée, mais je crois en ce que je fais, alors je continue.

Seulement voilà, je ne peux pas le faire si personne ne me soutient ; et ce soutien si précieux, c'est en vous que j'aurais dû le trouver.

Au lieu de ça, vous vous acharnez à vous disputer et à me donner sans cesse le sentiment que je dois choisir entre vous, ce qui m'est tout bonnement impossible.

Vous vous souvenez, je suppose... Cela a commencé il y a deux ans, quand je t'ai avoué, mon frère, que j'étais en couple avec Shikamaru. Vous étiez bons amis, vous vous connaissiez assez, je ne pensais pas que ça poserait des problèmes.

Mais tu as commencé à t'imaginer des tas de choses : tu pensais que si tu ne me voyais plus, c'était parce qu'il ne faisait rien à la maison et que je devais tout faire toute seule.

Tu pensais que je passais mes soirées à faire le ménage, la vaisselle ou la lessive. Et nous avions beau te dire que c'était totalement faux, tu n'arrêtais pas de lui faire des réflexions.

Tu as commencé à venir t'incruster chez nous, d'abord une ou deux fois par semaine, puis tous les jours, et à présent c'est presque comme si nous faisions ménage à trois !

Et toi Shikamaru, tu ne supportais pas Gaara, et au lieu d'essayer de le rassurer, il a fallu que tu envenimes les choses.

Réflexions sur réflexions, critiques sur critiques, à commencer par son métier, esthéticien. (« Nan mais d'ailleurs, ça se dit même pas, preuve que c'est un truc de gonzesse, franchement t'as rien pour toi mon pauvre beau frère »).

Ensuite, tu n'as pas arrêté de le traiter d'homosexuel, qu'il n'est pourtant pas. (« Mouais... J'ai de sérieux doutes quand même.... »).

Et puis c’a été pour moi la descente aux enfers : c’a commencé lorsque le soir je rentrais, exténuée. J'entendais du bruit chez moi, je me demandais ce que c'était.

Comment aurais-je pu imaginer que ce serait mon frère inspectant l'appartement de fond en comble pour y dénicher la moindre poussière en reprochant à mon copain de ne pas l'avoir nettoyée ? (« Bah oui quoi, il est prof de maths à la fac, autrement dit, il a rien d'autre à faire de la journée, et encore il ne fait même pas ça pour t'aider ! »).

Si tu avais fait ce manège une fois ou deux, ce n'aurait pas été très grave, mais tu as commencé à le faire de plus en plus (« si je ne viens pas pour contrôler, je suis sûr qu'il va se relâcher »).

Au début, Shikamaru a persévéré, luttant contre sa flemme naturelle, pour que quand tu viennes, tout soit nickel.

Mais très vite, il a compris que ce qui t'intéressait, c'était bien davantage de lui pourrir la vie plutôt que de me protéger.

Alors il a choisi de te faire enrager le plus possible, en ne faisant plus rien.

Résultat : quand je rentrais le soir, la vaisselle avait traîné toute la journée, le linge était disséminé partout et toute la saleté s'accumulait jusqu'à m'attendre bien sagement le week-end.

Mon chéri, j'ai essayé de te dire d'arrêter de faire ça, de continuer à faire quand même ta part du boulot parce qu'avec les montagnes de dossiers que j'avais à gérer, je ne pouvais pas en plus m'occuper de tout le ménage.

Alors tu as commencé à dire que j'étais comme mon frère, que je cherchais à te faire culpabiliser, et puis qu'au final, c'était un boulot de bonne femme cette histoire.

Tes tendances machistes ont repris le dessus, et le fait que mon frère soit en plus un peu efféminé n'a rien arrangé.

Je me suis dit que c'était une mauvaise passe, que ça irait mieux au bout d'un moment, quand vos bas instincts de domination de l'un sur l'autre se calmeraient. Mais non...

Voilà deux ans que je supporte ça, deux ans jour pour jour.

Depuis ce jour, j'ai vu mon ménage s'agrandir presque de deux à trois fois, j'ai vu mon frère appeler sur le fixe à 8h du matin exprès pour réveiller mon copain qui travaille tard le soir, j'ai vu ce même copain envoyer à mon frère à l'institut des femmes vieilles, grosses et puantes, exprès pour l'emmerder, j'ai vu mon mariage prévu depuis des mois capoter parce que mon frère l'a retardé trois fois en inventant mille et unes « traditions » à respecter que la mère de Shikamaru s'est empressée de vouloir suivre ; j'en passe et des meilleures...

Aujourd'hui, c'en est trop, la coupe est pleine !!! Vous voulez vous battre ? Eh bien battez-vous, je ne veux plus le savoir !

Maintenant, chaque soir au lieu de rentrer toute joyeuse, je rentre rongée par le stress en imaginant ce que vous aurez de nouveau inventé.

Pour moi, ce n'est pas une vie tenable. Mon boulot me mine déjà suffisamment pour que je m'amuse en plus à devoir surveiller et chapoter deux gosses dont l'âge mental frôle le zéro absolu !

Donc voilà, c'est décidé, je pars, et inutile de me chercher, je suis beaucoup trop loin pour que vous me trouviez... Un problème ? Démerdez-vous, je ne veux pas le savoir !

Hasta la vista, babies !


Temari qui vous aime, mais ne vous supporte plus...



Les deux hommes fixèrent la lettre de longues minutes, ne sachant quoi penser.

Ils finirent par se regarder bêtement.

La scène aurait pu être comique et ils auraient pu éclater de rire s'ils n'avaient pas un si mauvais pressentiment.

Un éclair de colère fila dans leur regard et les deux s'écrièrent d'une même voix :

« Tout ça, c'est de ta faute !!! ».








I know, I know, c'est très court, et le suivant aussi d'ailleurs, mais bon je voulais d'abord savoir ce que vous en pensiez avant de me lancer trop loin, donc à vos com's ^^



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