Fiction: Naruto Koro Ni

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Au loin, le soleil avait déjà disparu derrière le relief abrupt de la région, ne laissant qu’une vive lueur rouge sang en guise de lumière, de quoi offrir un teint rougeoyant au paysage rurale qui s’étendait sous les yeux des deux spectateurs.
En contrebas, on pouvait distinguer précisément le temple , et autour les stands et les animations qui constitueraient le festival du Watanagashi pour la soirée. D’après le fond sonore leur parvenant de la place envahie par les habitants et les quelques touristes, l’ambiance était à la fête...
... Et malgré cela, Sasuke trouva tout de même le moyen de glisser sur une parcelle de terre trop lisse.
_ Fait attention, le réprimanda Temari, tu as failli me faire tomber.
Cela sembla un moindre mal à Sasuke qui lui tait bel et bien tombé.
Se redressant tant bien que mal, tout en prenant garde de ne pas déséquilibrer Temari dans la manœuvre, Sasuke massa son dos endoloris.
_ J’espère que je ne me suis rien cassé, avec le docteur Irie qui est partit en vacances on ne sait où il faudrait faire plusieurs kilomètres avant de trouver un vrai médecin.
Temari fit la moue :
_ Si tu étais plus dégourdi, tu n’aurais pas besoin de médecin.
Sur ce terrain légèrement en pente, même une bonne connaissance des pièges naturels ne dispensait pas d’une certaine prudence… c’est en tout cas ce qu’appris Temari en dérapant à son tour, peu habituée à se balader en forêt avec une tenue et des chaussures aussi peu adaptées.
Bien que ce mouvement rapide et imprévue lui occasionna une nouvelle douleur au poignet, Sasuke eut du mal à contenir un petit rire devant le spectacle immanquable que constituait Temari étalée sur le sol, l’air fatiguée.
_ Je hais ces chaussures…, crut-elle bon de préciser à voix haute.
De son côté, le garçon préféra ne rien ajouter et se contenta de venir s’asseoir à côté de Temari , conscient que rajouter une remarque moqueuse serait dangereux pour son espérance de vie.
 
La température baissa graduellement, passant de la chaleur de l’après-midi à la douceur du soir, en même temps que la lumière du ciel ne déclinait, délaissant le rouge vif pour l’ombre d’une nuit sans nuages. Au-dessus du village, une lune blanche et brillante aux trois quarts pleine apparut rapidement.
S’autorisant un petit soupir de contentement après toutes ces émotions, Temari se laissa aller à la contemplation des étoiles, vu qu’il restait au moins encore une heure avant que la danse rituelle de Tenten ne commence. De son côté des menottes, Sasuke ne pu réprimer plus longtemps sa curiosité :
_ Mais j’aimerais bien savoir… où est-ce que tu as trouvé cette robe ? C’est tout de même étonnant que ta famille possède une telle…
_ Sasuke, si je répondais à ta question il faudrait que je te tue ensuite, répliqua Temari sur le ton de la plaisanterie.
Un silence apaisant suivit alors, durant lequel Sasuke observa le village en aval. Depuis son arrivée, le garçon avait plutôt bien réussi à s’intégrer dans ce décor totalement différent de ce qu’il avait connu jusque là, il s’était fait des amis précieux, était plutôt bien vu par la plupart des autres habitants. Ce n’était pas quelque chose que Sasuke aurait cru possible il y a quelques mois encore… si l’on tenait compte des raisons qui l’avait amené à quitter la ville pour venir se réfugier à Hinamizawa…
_ Tu es bien silencieux,Sasuke, fit remarquer Temari
Cela suffit à ramener Sasuke au temps présent.
_ Oh… je pensais juste à…
Mais il ne parvint pas à finir sa phrase.
_ Je te sens un peu soucieux, constata Temari avec un sourire compatissant, tu as besoin de parler un peu ?
Sasuke hésita. L’offre était tentante, l’occasion idéale… peut-être pouvait-il se permettre de soulager un peu sa conscience.
_ Non… ça ira, merci.
Pour rien au monde, Sasuke n’aurait gâché cette soirée avec de vieux problèmes personnels, problèmes qu’il considérait de toute façon comme réglés. Plus tard…
Oui, il racontera tout plus tard…
_ C’est un village bien tranquille, murmura Sasuke.
Temari acquiesça d’un léger signe de tête. Sasuke détourna son regard du village pour le reporter sur le visage de Temari, dont la robe opaline et la clarté de sa peau se trouvaient mise en valeur par un pâle rayon de lune. Un sourire se dessina sur ses lèvres.
Soudain, Temari croisa son regard. Ça ne dura qu’une fraction de seconde, jusqu’à ce que tous deux, conscients de cette soudaine proximité, ne détournent leur visages. Fort heureusement, la nuit tombante ne laissait pas apparaître les rougeurs sur leurs joues. L’espace d’un instant, Sasuke chercha ses mots… puis il reprit d’une voix plus tranquille :
_ J’avoue qu’en arrivant ici, j’étais un peu inquiet… je ne m’attendais pas à trouver cet endroit si…
Le garçon marqua une courte pause… avant d’achever :
_ … si calme.
 
Un silence… qui précéda le cliquetis caractéristique de la chaîne des menottes. Plus rien ne bougea pendant une seconde entière, à un point que même les cigales avaient cessé de chanter.
Temari se retourna d’un geste vif, approchant son visage de celui de Sasuke, si proche que le garçon ne voyait plus que le regard émeraude la jeune fille rivé sur lui, Sasuke n’eut pas le temps de réagir, ce regard…
 
… ce regard désormais habité d’une révulsante lueur malsaine.
Un sourire disgracieux planté sur son visage devenu subitement crispé, Temari chuchota avec un plaisir mauvais :
_ Tu devrais savoir… que rien n’est jamais aussi calme qu’il n’y paraît.
 
C’est à cet instant que plus loin, dans les ténèbres de la forêt, un hurlement retentit.
 
 
 
_ Tenten, il y a un problème ?
Satoko commençait à s’inquiéter du silence de son amie, qui depuis plusieurs secondes déjà fixait un point reculé de la montagne.
L’absence de réponse que lui offrit son amie ne rassura pas la spécialiste des pièges.
_ Tenten… tu as vu quelque chose ?
La jeune prêtresse baissa finalement les yeux, l’air oppressée, impuissante...
_ Non… il n’y a rien…
h bon, murmura Satoko sans comprendre les raisons de ce comportement.
Dans le but de trouver un nouveau sujet de conversation, Satoko s’intéressa au sort de l’autre personne sensée l’accompagner au festival :
_ Pff, Rena en met un temps ! Je croyais qu’elle devait juste récupérer un truc qu’elle avait oublié chez elle !
Cette dernière remarque ne fit qu’assombrir encore plus le visage de Tenten.
Le désespoir enserrant sa voix, la jeune prêtresse parvint tout juste à murmurer pour elle-même :
 
_ C’est… inutile.
 
 
 
Temari se releva d’un bond, forçant Sasuke à l’imiter, ses yeux aux aguets, dénués de toute trace d’agressivité.
Un effet de lumière provoqué par la lune, en déduisit Sasuke…
_ Nous devons y aller, il y a quelqu’un qui a besoin d’aide, déclara la jeune fille.
Malgré le fait qu’une excursion en forêt en pleine nuit ne l’enchantait pas, Sasuke se devait de reconnaître que le choix ne leur était pas offert : si quelqu’un était en danger, ils devaient se porter à son secours.
_ Ne t’inquiète pas, ajouta Temari d’une voix qui se voulait rassurante, je connais la forêt comme ma poche, aucun risque de se perdre.
_ Mais je ne m’inquiète pas, répliqua Sasuke avec fierté, et puis…
Relevant son bras menotté à hauteur des yeux de Temari, il ajouta :
_ …Ce n’est pas comme si tu pouvais me distancer.
Temari lui adressa un petit sourire de défi, avant de trancher :
_ On y va !
_ Oui !
 
S’enfonçant à travers les arbres, la lune rayonnante permettant à Temari de distinguer sommairement le chemin le plus sûr, elle et Sasuke coururent rapidement vers l’endroit d’où était parti le cri, du moins aussi vite que la robe et les chaussures de Temari ne le permettaient. Manquant de trébucher toutes les trois enjambées, Temari ne due sont salut qu’aux réflexes de Sasuke, celui-ci s’appliquant à rattraper la jeune fille chaque fois qu’elle menaçait de tomber.
_ Tu es certaine que c’est la bonne direction ? demanda Sasuke par prudence.
_ Je crois que oui.
_ Tu « crois que oui » ?!
_ Il y a une autre clairière un peu plus loin, je pense que la voix venait de là, expliqua Temari.
Sasuke se laissa guider, sans pour autant s’empêcher de se demander combien de temps il passerait dans cette forêt s’ils venaient à se trouver perdu. Après plusieurs minutes de cette course quelque peu hasardeuse, un espace à la concentration d’arbre moins dense que le reste du bois s’ouvrit devant eux… vide de toute trace de vie.
Jetant des regards tout autour d’eux, Temari et Sasuke ne virent rien de suspect.
_ Il y a quelqu’un ? appela Sasuke.

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