Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 29/04/2012




Chapitre 44: Que les combats commencent



Grâce à un miroir de glace que je tenais dans mes mains, j'avais l'image et le son de la pièce. Cela fonctionnait comme un miroir sans teint. Je pouvais les voir et les entendre mais pas eux. Peut-être que je pourrai les atteindre avec quelques efforts de ma part. Mais le moment n'était guère choisi.

Cinq personnes dans la pièce. Kabuto, apparemment le bras droit d'Orochimaru. Deux duos de l'Akatsuki, parmi ceux qui restaient, je n'avais donc pas encore rencontré ni Pain, ni cette fille prénommée Konan. Hidan et Kakuzu étaient morts et enterrés et/ou enterré vivant dans la forêt de Konoha. La présence d'Itachi Uchiwa ici dans le même lieu que son frère risquait de lui attirer des ennuis. D'après ce que j'avais compris des braillements du gamin blond, et des babillages amoureux de la fille aux cheveux roses, Uchiwa Sasuke, ancien membre de leur équipe sept commandée par Kakashi avait fait bande à part avec Orochimaru dans le but d'obtenir la force de tuer son frère ainé.

Pas la peine de nommer Deidara. Sa vue me redonna espoir sans que je puisse savoir pourquoi. Mon cœur se mettait à battre comme un fou sur mon lit d'infirmerie, répétant dans ma tête inlassablement « Il est là, Il est là, Il est là ». Mes jambes ne rêvaient que de se lever, et de courir dans sa direction pour se retrouver dans son étreinte chaude. Sentir encore ses lèvres tendres sur ma peau, le velouté taquin de ses langues sur mon corps, la chaleur de notre étreinte. Notre unique étreinte. A cette seule pensée, je me sentis totalement brûlante, presque comme si j'avais bu. Ma main glissa jusqu'à mon intimité pour calmer les envies dans mon bas-ventre. Contre mon entre-jambe, je ne pouvais cesser les vas-et-viens. J'étouffai comme je pouvais mes soupirs, retenant ma respiration. Je continuai jusqu'à ce que ma main ne puisse plus bouger. Je n'étais pas du tout calmée. Je voulais que Deidara soit là, qui me touche, qu'il me fasse l'amour. Qu'il remplisse de chaleur mon corps si froid parce qu'il n'était pas là, si bouillant de le sentir sur moi, œuvrer à l'intérieur de moi… Je laissai échapper quelques soupirs en retenant ma respiration. Ne pas laisser entendre que j'étais là à me donner du plaisir alors que la bataille m'attendait à l'extérieur. Je ne suis pas pourquoi je trouvais cette perspective d'avoir des rapports sexuels dans ce cadre encore plus excitant.

Non, je devais rester concentrée sur ce que je voyais ! Je tirai autour de moi les rideaux qui m'isolèrent du reste des patients de l'infirmerie.

Hoshigaki Kisame, l'homme requin à la peau bleue, avec des branchies. Bizarrement, son apparence physique me rappela quelqu'un que je venais de rencontrer : le jeune homme dans la salle des expériences de Kabuto. Y-avait-il un quelconque lien entre ces deux personnes ? Je ne savais pas encore. Tout ce dont j'étais au courant, c'est que ce type était dangereux. Il portait avec lui une épée en peau de requin nommée Samaheda qui absorbait le Chakra de ses ennemis. Au vu de ce que j'avais appris grâce aux fichiers de Kakashi, cet homme était un guerrier puissant. Je ne pouvais pas le prendre à la légère.

Le dernier personnage était le plus énigmatique. Tobi. Qui pouvait bien se cacher derrière ce masque Orange en spirale ? Seul un œil émergeait. Lorsqu'il était Tobi, il jouait les idiots, mais lorsqu'il était Madara, c'était une autre paire de manches. Je ne savais pas ce qui pouvait bien me lier à lui. J'avais déjà deviné qu'il y avait un lien entre moi, Minato et Madara, mais dans ce puzzle, il y avait une pièce manquante.

Tout comme dans cette pièce. Où pouvait bien se trouver Konusuke Yamato ? Ce type pouvait me causer bien des problèmes, d'autant plus qu'il prétendait que nous étions du même clan par notre capacité de contrôle des âmes, mais était-ce vrai ? Je ne voyais aucun lien, aucune ressemblance physique entre lui et moi. Il avait les yeux verts et les cheveux marrons et en épis. Les miens étaient blancs, ondulés et j'avais les yeux bleus, sachant que je n'étais pas non plus albinos.

Je sentis mon pouvoir fluctuer. J'avais utilisé trop d'énergie sans me reposer du tout. Je sentis des gouttes tomber le long de mon nez et tomber sur le miroir. Des gouttes de sueur. Mais aussi du sang. Je haletais en tenant le morceau de glace coupant qui menaçait de me trancher les doigts. En ma tête je ne cessai de penser à mes points de vue dans la pièce et de me concentrer. Que la glace continue à me montrer la pièce. Que je puisse encore les entendre. Bon, pour le moment ils semblaient plus concernés par leur repas que par des préoccupations politiques. Si cela continuait, je n'allais pas pouvoir continuer. Je sentis mes doigts qui tremblaient et se crispaient sur le bloc froid. Des craquelures apparurent à la surface. Non, non, pas maintenant !

Dans la pièce une seule personne s'était retournée, une seule personne ne semblait avoir remarqué la légère fêlure à la surface du miroir que je tentais de maintenir en place de mes forces qui déclinaient. Une seule personne qui se rendit compte que malgré cette lézarde, son reflet n'était pas fracturé en plusieurs disjoints. J'eus une certaine frayeur en croisant les yeux noirs d'Uchiha Itachi. Ensuite, je dus rêver l'ombre du minuscule sourire qui tordit ses lèvres. Car au même moment, le miroir se refit liquide et trempa mes vêtements.

Je me laissais retomber sur l'oreiller. Puisque je contrôlais la glace, peut-être n'avais pas besoin d'une glace pour voir cette scène. Je fermais les yeux. Mais tout ce que je voyais, était mon clone depuis l'intérieur, depuis ses yeux. Non, ce n'est pas à travers cette glace que je souhaite voir, mais à travers celle du salon. Malheureusement mes désirs ne semblaient pas être à remplir pour le moment. Et je me mis à ressentir comme une personne, comme si j'étais éveillée. A être mon propre clone de glace. Et bien qu'en voyant par ses yeux, ne pas être elle. Toujours être moi. Haruka. Alors pourquoi. C'était mon clone pourtant. Et pourtant cette phrase me semble fausse. Elle n'était pas moi. Et elle n'était pas mon clone. Et je me rendis compte que je voyais, non pas ce qui se passait au même moment que moi, mais les souvenirs qui se trouvaient dans les millions de reflets plis qui constituaient son corps de glace.

Elle regardait dans le verre d'eau vide. Depuis combien de temps était-elle dans cette contemplation silencieuse ? Elle ne savait pas. Haruka était partie. C'était la première fois qu'elle se retrouvait hors de son corps. Elle petit bout d'âme sans nom. On l'avait appelée « Charmeuse de démons ». Même Haruka s'y était mise. Ce qu'elle pouvait-être stupide lorsqu'elle ne réfléchissait pas par elle-même et se laissait influencer par la parole des autres. Sur la fin par contre elle avait commencé à se douter de quelque chose.

Pendant seize ans. Pendant seize ans elle avait été piégée dans le corps de cette fille. Cette fille pathétique qui se prétendait faible, qui était presque là à mendier la protection de plus forts qu'elle. Karasu tout d'abord. Puis Kakashi. Minato. Naruto. Deidara. Elle était capable de faire par elle-même, et pourtant ne regardait pas la force qui se trouvait en elle. Parce qu'il y avait du pouvoir, elle le savait. Après tout, elle n'était pas qu'un petit bout d'âme quelconque. Non, elle avait jadis appartenu à quelqu'un d'autre. Quelqu'un de bien plus fort.

Elle s'était habituée à être sous sa forme d'âme. Elle s'y était résignée. Plusieurs fois elle avait tenté de sortir dehors, de prendre le contrôle de ce corps faible. Et là, Haruka devenait magnifique. Elle ne parlait pas du corps de chair qu'elle manipulait pendant quelques instants, et avait utilisé pour terroriser quelques gamins qui importunaient son hôte. Non, elle parlait de l'âme d'Haruka. Elle devenait forte et brûlante et la remettait à sa place. Et de cela, l'âme avait acquis beaucoup de respect pour Haruka.

Parfois elle l'admirait et lui prêtait main forte. Parfois non. Elle l'avait aidé à sauver sa meilleure amie et son coéquipier lorsqu'elle avait senti son désespoir. Et elle avait tué ce même coéquipier par la main de Haruka, lorsque celui-ci s'était fait dangereux. Car Haruka était limitée par ses émotions. Elle, morceau d'âme, n'était qu'ambition. Elle savait des choses. Et elle savait parfaitement que si son réceptacle mourrait, c'en serait fini aussi pour elle. Alors elle avait protégé Haruka du mieux qu'elle pouvait.

Et puis il y avait eu le temps sur cette île magnifique. Ce temps où elle s'était sentie libre pour la première fois. Ce temps où Haruka, tout dans son désir de tomber amoureuse de son nouveau prince charmant, n'avait plus fait attention à elle qui grandissait dans l'obscurité. Et elle avait pu sortir grâce au pouvoir de l'île. Malheureusement, une bonne partie de ses capacités lui étaient inaccessibles, d'une part parce que son corps était totalement faux et d'autre part parce que cette restriction ne durait que sur l'île. Mais depuis ce faux espoir, l'âme ne brûlait que de rejoindre son corps, son vrai corps.

Et le jour ou ce faux Sasori s'était monté… Ah qu'est ce qu'elle avait détesté cette personne. Elle ignorait qui se cachait derrière ces traits, mais elle était certaine qu'un jour elle le tuerait. Parce qu'il l'avait enchaîné. Il l'avait vu dans sa position d'âme. Et avec de l'énergie sombre et de la peinture, il avait meurtri esprit et chair de Haruka pour l'enchaîner en elle. A jamais…

Sauf que…

Sauf qu'elle avait réussi à se faufiler. Parce qu'elle était maligne en tant qu'âme. Parce qu'à l'intérieur, elle se rappelait qui elle était. Oui, parce qu'elle n'avait jamais été une femme mais un homme. Oui, maintenant, il ne penserait qu'avec le pronom masculin.

Sauf que… Il en avait assez de vivre dans ce corps. Il voulait retrouver la liberté. Et son propre corps masculin. C'était là son ambition première.

Sauf que… Après seize ans passés avec Haruka, quelque chose avait changé. Il ne comprenait pas encore quoi. Il ne pouvait pas comprendre. En effet, de l'âme originelle, Il n'était que la part qui comprenait les pouvoirs. Il n'avait pas toutes les capacités nécessaires. Il lui manquait sa manière si particulière de réfléchir qu'elle avait avant. Il lui manquait les émotions qui lui permettaient de juger avec son propre point de vue. Il lui manquait la mémoire du passé et tout ce qui s'ensuivait.

Ensuite il saurait. Ensuite il saurait.

Il avait mal été retenu dans sa cellule. De toute façon son corps n'était pas fait de chair. Ici, il n'était que de l'eau gelée. Et la glace fond, et l'eau s'évapore. Il finirait par disparaître, mais il avait stocké bien trop d'énergie dans ce corps, il en avait volé bien trop à Haruka pour disparaître aussi facilement.

La porte de la cellule s'ouvrit. On venait le délivrer de ses menottes. C'était parfait. Tout était parfait. Il devait maintenant aller chercher les morceaux d'âmes qu'il avait reconnues à travers les émotions et les souvenirs d'Haruka. Retrouver le bout d'âme qui avait tenté de se fusionner à lui à plusieurs moments. Et il avait entendu son nom plusieurs fois dans la tête de son hôte. Son hôte qui prononçait son nom avec effroi et une envie de savoir.

Il se leva et agit comme s'il était Haruka. Car cela il savait le faire. Car il avait pour survivre, intégré à lui quelques souvenirs de Haruka, ceux qu'elle ne pouvait se remémorer, ceux de sa petite enfance, qui lui permettaient aussi de maintenir ce corps de glace en « vie ». Evidemment, il n'avait jamais eu cette affinité pour le Hyôton. Ce Kekkai Genkai ne faisait pas partie de ses attributs originels.

Il allait rentrer dans les appartements de Konoha. Et là…

Quelqu'un était en train de lire à toute vitesse dans son esprit !

Parce que sa véritable identité était…

Alors Haruka pouvait jeter un coup d'œil dans son esprit de glace et prendre de l'énergie…

Va-t'en ! Tu as à faire ailleurs, jeune fille ! Je répondrais à tes questions plus tard ! Va-t'en !

Je fus brutalement rejetée de cet esprit. Je me sentais étrangement reposée. J'avais dû récupérer une partie de son énergie que j'avais mise dans ma création de glace. Je me sentais troublée… C'était étrange de savoir que j'avais abrité pendant presque toute ma vie le bout de l'âme d'une autre personne.

Je me levais, emplie d'une volonté nouvelle. Je me levais du lit. Si toutes les grosses têtes étaient occupées à discuter autour d'un repas, cela signifiait d'une part qu'on allait servir des repas à beaucoup de personnes. Donc que beaucoup de personnes allaient être trop occupées pour me prêter attention, parce qu'elles cuisinaient, mangeaient ou apportaient des repas. Cela signifiait aussi que l'on allait apporter des repas aux prisonniers.

A cette pensée, je sortie toute joyeuse de l'infirmerie. Enfin, toute joyeuse dans ma tête. Cela ferait un peu étrange de voir une servante joyeuse, alors que deux étages plus bas, on torturait des pauvres gens pour voir à quel point ils savaient guérir de leurs blessures. Avec prudence, je permis mon balai et ma marche dans les couloirs, comme si j'étais affairée.

Malheureusement, mes recherches ne purent aboutir. Il m'était incapable, même avec mon charisme, d'arriver devant une personne et de lui demander où se trouvaient mes amis. Il y aurait toujours eu ans le coin quelqu'un pour me suspecter. J'avais eu de la chance avec la servante de tout à l'heure. Je ne me rappelais même pas du visage qu'elle avait. Et puis plus le temps avançait, plus je me disais que je perdais des informations à propos de la réunion. Je décidais alors de me cacher dans une chambre et de jeter un coup d'œil à cette réunion.

Assise dans le fond d'un placard à balais, je me concentrais, et fis apparaître de l'eau dans le creux de mes paumes. De nouveau, je décidais de regarder ce qui se passait dans cette salle. Mes yeux fixèrent l'assemblée, sans être inquiétée. Uchiha Itachi tourna légèrement sa tête dans la direction du miroir. Chaque fois qu'il le faisait, j'avais l'impression d'être reconnue. Je les entendis discuter.

_ Je doute que nous soyons là pour manger, quel que soit la qualité de ce repas, déclara Kisame en fixant Kabuto de ses petits yeux cruels.

_ Eh bien, fit Kabuto, j'ai à l'intérieur de ces murs, possiblement une personne qui pourrait vous intéresser, vous qui recherchez les Bijuus. Je souhaitais savoir ce que vous pourriez m'offrir en échange du Kyuubi.

_ Je pourrais tout faire exploser avec une bombe et le choper comme si de rien n'était, fit Deidara. Nous sommes quatre, vous êtes seuls.

_ Pardonnez-moi, mais j'ai ici une petite milice avec moi de personnes très intéressantes, qu'il vaudrait mieux ne pas remettre en liberté. J'ai aussi la présence d'Uchiwa Sasuke, ce qui, mon cher Itachi est une mauvaise nouvelle pour toi. Tu ne sais pas à quel point les capacités de ton frère ont augmenté. Je serai même ravi de vous voir combattre.

_ Et que cherches-tu à prouver en me provoquant ? demanda le brun à Kabuto.

_ Rien de spécial. Néanmoins… j'aimerais que vous me capturiez plusieurs personnes, et j'ai déjà décidé de ce que vous feriez. J'ai un moyen de pression pour chacune de vos équipes.

_ Vous ne pouvez rien contre Tobi et moi, se vanta Deidara ! Vous ne nous connaissez pas ! Mon ancien village n'a aucune importance à mes yeux. Que des vieux croûtons qui réfléchissent trop lentement.

_ Oui, nous avons appris grâce à une prisonnière récente que vous n'aimiez guère ce genre de choses. C'est vraiment dommage pour le petit fils du Tsuchikage. L'autre, je veux dire. Qui n'aura connu son grand frère que comme un méchant…

_ Kaoru ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ! s'affola Deidara que je n'avais jamais vu dans cet état de perte de sang froid.

_ Rien pour le moment, tant que vous respectez votre parole, il ne lui arrivera rien. Il n'arrivera rien à aucun de vos petits frères, ni à vos amis que vous avez laissé derrière-vous. Je peux parler par exemple de Hozuki Suigetsu…

_ Ah, Suigetsu, un gamin très gentil, soupira Kisame, Il souriait toujours avant d'arracher un membre à une personne.

_ T'as des drôles de notions d'amitié toi, fit remarquer Deidara.

_ Je peux vous les retourner sain et saufs, tant que vous faites ce que je vous demande. Quant à ce que je désire… Amenez-moi le capitaine Yamato de Konoha. Ainsi que Hatake Kakashi. Ce que je veux faire d'eux n'a aucune valeur à vos yeux. Maintenant, j'espère que vous vous acquitterez de votre mission le plus rapidement possible. Vous pouvez disposer.

Non mais qui était ce type qui pouvait faire des menaces et considérer des membres de l'Akatsuki, des criminels de rang S, comme de vulgaires larbins. Lui ne perdait rien pour attendre. Mais la scène ne se termina pas là. Kabuto retint Tobi par la manche, lui signalant qu'il n'avait pas dit un mot de toute leur réunion et n'avait pas plus mangé.

_ Je sais que vous-êtes Uchiwa Madara. Vous avez un peu changé depuis la dernière fois.

_ Ne jouez pas à ce petit jeu avec moi, Kabuto-san. Vous pourriez perde bien plus que votre vie.

_ Oh, je n'en doute pas. Je suis parfaitement conscient de jouer avec le feu. Sauf que je tenais à vous signaler que ce que vous demandiez est prêt. J'ai fait des recherches à côté, même si vous ne le souhaitiez pas, mais ma tâche a été grandement simplifiée. Ce que vous aviez demandé à Madara est totalement prêt. Il ne nous manque qu'une personne pour rattacher votre âme à ce corps.

_ Ne vous inquiétez pas pour ce genre de détails stupides. La personne qu'il vous faut travaille actuellement pour moi.

_ Vous êtes conscient qu'il n'y a pas de retour en arrière. Vous savez ce qui est arrivé à la personne qui vous a mis dans cet état. Vous êtes aussi conscient que ce Yamato Konusuke est le dernier de son clan, et qu'il va mourir, quel que soit le résultat.

_ Mais nous n'échoueront pas. Vous n'avez pas intérêt à échouer. Ou j'aurais été très déçu de vous avoir confié l'accès à cette réserve…

Je ne comprenais rien à ce qui était en train de se passer là. Je décidais de reprendre les questionnements pour plus tard. Et je fis bien. Parce que quelqu'un approchait de mon placard. Quelqu'un de dangereux. Je laissais la glace exploser en petits éclats et les fourrai dans ma bouche pour que personne ne puisse jamais les récupérer. Les informations avaient un drôle de goût. La porte s'ouvrit sur un jeune homme. Le jeune homme de tout à l'heure. Uchiwa Sasuke… Mais que faisait-il là ?

_ Depuis le temps que je dis aux soldats de faire attention à qui ils engagent pour les tâches ingrates… Je savais que tôt ou tard, je trouverais un ninja dans le lot.

Il saisit mon poignet et me tira brusquement dehors. Je me rendis compte que nous faisions à peu près la même taille. J'aimais bien, ça me faisait plaisir de ne plus rencontrer des hommes qui étaient plus petits que moi. Je le fixais sans crainte dans les yeux. Avant de les voir passer du noir de jais au rouge. Rouge, avec une pupille noire et trois virgules qui gravitent autour. Mauvaise idée gamin, je suis immunisée contre ce genre de choses. Je le sentis qu'il tentait de pénétrer mon esprit. Et je résistais. Je sentis mon charisme enfler, et j'ouvris la bouche.

_ Désolée bonhomme, pas avec moi…

_ Comment… Que cela ne tienne, je vais te monter ce que l'on fait avec les gens de ton espèce. Quelques temps plus tôt on a trouvé une espionne du pays de la terre. Tu ne la connais peut-être pas, mais je vais te montrer qui commande ici.

Il enserrait toujours mon poignet dans sa prise solide, et marcha à grands pas. Je n'avais aucun mal à suivre son rythme. Même, je lui fis comprendre qu'il n'avait pas à me prendre à la légère. D'accord, il avait ressenti mon utilisation de Chakra, surement en le voyant au travers de ses Sharingans, mais cela ne voulait pas dire que je devais faire tout ce qu'il désirait. Je me dégageais brusquement de sa prise et lui annonçais que je le suivrais si tel était son désir.

_ Je décide de te suivre, mais c'est ma propre décision, je ne suis pas à tes ordres. Il y a quelque chose que je veux savoir, déclarais-je froidement au jeune homme dont je sentais la colère bouillir dans ses veines. Que désires-tu dans la vie ? Pourquoi ne pas m'avoir tuée en découvrant que j'étais un ninja ?

_ Je n'ai pas à répondre à cette question. Tout ce dont j'ai besoin c'est de devenir plus fort et de tuer mon frère.

Je le dépassais alors calmement, et le repoussais du bout des doigts. Je le regardais sans peur droit dans les yeux. Et cela l'énervait plus qu'il ne désirait l'admettre.

_ Je ne vois pas en quoi je peux t'être utile, je n'ai aucune information sur la chose.

Ce n'était pas vrai, mais son égo surdimensionné semble oublier de vérifier si je mentais ou pas. Il tenta de me frapper pour laisser libre cours à sa frustration. Je saisis sa main au vol, tordit son bras et frappais de la pointe de ma main à divers points sensibles. Puis je m'approchais de son oreille et murmurais :

_ Tu n'as peut-être pas besoin de moi, mais je pense que toi tu vas m'être utile.

Il se débattit, et je sentis la puissance dans ses muscles. Mais je devinais qu'il me sous estimait grandement. Je n'avais pas beaucoup de mal à intensifier ma pression. Il n'était qu'un gamin mal élevé. De dix-sept ans, peut-être, mais cela n'avait guère d'importance à mes yeux. Car je sentais la puissance ruisseler dans mes membres. Je devais agir vite, et je savais comment faire.

_ Conduis moi à Naruto et Minato, c'est un ordre.

Je le sentis se débattre tandis que les mots pénétraient son cerveau. Transformaient toute la machinerie incroyable qui faisait vivre le corps humain en une éponge qui se gorgeait de mes mots magiques, de ma voix. Je l'entendis gémir et respirer de plus en plus fort. Par saccades brusques. Avant de se calmer, tout d'un coup. Je sentis ma tête tourner un peu. Ce n'était pas bien, pas bien du tout de pénétrer la tête des gens et de jouer ainsi. En plus j'avais agi sans m'en rendre compte. J'utilisais ce pouvoir de plus en plus souvent, et ça agissait comme une drogue. Plus je l'utilisais, plus il désirait être utilisé encore et encore. Et puis je devais redoubler de contrôle avec ce gamin. Etait-ce parce qu'il portait un sharingan et que ça faisait comme avec Kakashi. Bien qu'il s'exécutât, je vis que ses yeux étaient toujours normaux, toujours vivants, et qu'il bougeait comme je l'ordonnais sans pour autant pouvoir résister à mes injonctions.

Je sentais que je m'épuisais à chaque pas. Le monde extérieur était comme entouré d'une ouate. Tout ce que je voyais était le dos de Sasuke et l'emblème de son clan perdu depuis longtemps. Il m'amena jusqu'à la porte que je cherchais. Là, je le vis qui reprenait un peu ses esprits. Sans hésiter, je le menottais avec de la glace et fermais sa bouche à l'aide d'un bâillon qui se trouvait-être mon chiffon à nettoyer.

_ Désolée, je ne sais absolument pas s'il est propre, m'excusais-je avant de saisir ses avants bras collés dans son dos par de la glace et d'ouvrir la porte. En utilisant une clef de glace.

Dans une chambre toute simple avec deux lits, une table et une chaise se trouvaient les deux blonds que je cherchais. Naruto commença à prononcer le nom de son ami, avant que je ne laisse émerger ma tête de derrière Sasuke et de fermer la porte. Il y eut un moment de flottement entre nous quatre, avant que Naruto ne se jette sur moi en criant que j'étais sa grande sœur préférée, et moi de demander s'il y en avait d'autres. Nous rîmes, les deux blonds me tenant dans une étreinte chaude, en souriant, Sasuke l'air furieux et détaché par rapport à cette scène. Naruto et son père lui tournaient le dos, mais je saisis quelque chose dans le regard du brun, en dehors de la colère.

De la jalousie. Il enviait notre complicité et tout ce qui s'ensuivait. Il voulait tuer son frère, mais je crois qu'il lui manquait aussi de l'affection, un besoin que la haine n'avait pas totalement consumé. Je lui adressais un sourire qu'il dédaigna d'une moue boudeuse.

Une fois les retrouvailles faites, Il fut décidé que nous allons tous les quatre sortir du château discrètement et essayer de prévenir Kakashi et Yamato de ce qui arrivait. Je prévins l'Hokage de mes récents déboires avec l'homme qui avait une affinité avec le Mokuton. Les deux personnes que je devais aider à secourir ne me portaient pas dans leur cœur. Enfin Kakashi si, mais j'aurais préféré éviter. Je proposais alors de garder un œil sur Sasuke qui mourait d'envie de courir à la poursuite de son frère. Je devais certainement rester dans les environs.

Au même moment que nous décidions de notre avenir, une moitié de l'ex village d'Iwa vola en éclat. Nous sentîmes le souffle de l'explosion jusqu'à nous. Deidara attaquait la ville. Certainement parce qu'il avait trouvé l'un des deux. Je ne voulais que me retrouver à ses côtés à ce moment là, et mue par un instinct que je ne savais contrôler, je bondis dehors et commençais à escalader le bâtiment. Je voyais le blond planer au dessus de la ville. Il criait.

_ Alors, Sharingan no Kakashi, on a peur de se montrer ! Tu as peur de perdre cette revanche ? Je vais te faire sortir de ton trou comme le rat que tu es.

J'observais les prouesses aériennes du blond. Il était rapide, très rapide. Et très vantard. Je n'aimais pas tellement ce trait de sa personnalité. C'était la première fois que je me rendais compte de cela. J'avais toujours trouvé qu'il était beau, et que cette vantardise lui donnait un air assez mignon, mais brusquement, le rapport venait de changer. Les doutes qui s'étaient installés dans mon cœur planaient encore. Et ils me faisaient voir les mauvais côtés que l'on ne s'avoue pas lorsqu'on est amoureuse.

Les nuages s'amassaient paquets énormes dans le ciel. Aussi loin que je pouvais voir, tout était couvert de cumulonimbus aussi noir que de l'encre. Bientôt la pluie tomberait et crèverait l'amas. Mais pour le moment j'ignorais si on était le jour ou la nuit. La pluie faisait tout fondre. Mieux encore elle engluait l'argile. Il me semble qu'il était temps de faire ce que je devais faire. De choisir un camp. Et « le mien » ne me semblait plus une décision valable.

_ Adieu Deidara, je t'aimais bien, murmurais-je.

Je commençais à escalader la plus haute tour du château. En haut, il y avait une grande tour. Avec une antenne. Mes pieds se couvrirent de chakra, et je me mis à courir à la verticale. Soudain, je vis que l'on me suivait au dehors, Minato sortait de la chambre. Depuis celle-ci j'entendais les deux jeunes hommes qui vociféraient et qui s'engueulaient. Minato semblait vouloir parler. D'ailleurs, lorsque je l'avais touché, je n'avais pas ressenti la même onde qu'avant. Il manquait quelque chose en moi, et j'avais bien peur de comprendre et de savoir pourquoi je ne réagissais plus de la même manière lorsque ma peau était en contact avec Minato/Madara. Et apparemment, c'était aussi son ressenti.

Je parvins jusqu'à la coupole qui ceignait le haut de la tour. Minato attrapa ma cheville avant de se hisser à son tour. Je lui adressais un grand sourire avant de m'éloigner. Je n'avais jamais eu peur du vide. Courir sur cet étroit chemin n'était pas un problème pour moi. Cela semblait beaucoup plus compliqué pour Minato. Je tournoyais sur un pied, et le vit se tendre, prêt à se lancer en avant. Il était prévenant. Oui mais… Il avait quelque chose dans la tête qui n'était pas à lui. Et il devait savoir depuis le début que ce que j'avais en mon propre esprit n'avait jamais été cette stupide histoire de charmeuse de démons.

Sans cesser de sourire, je me reculais. Je regardais dans ses yeux. Et le fixais, froide, inaccessible. Je n'étais plus ni une enfant perdue à élever, ni une quelconque écervelée fraîchement arrivée en ville. J'étais Nemoragi Haruka, et je comptais bien avoir des réponses.

_ Nous avons des choses à nous dire.

_ Ce n'est pas le moment, plus tard, il faut que nous attendions. Descends avec moi de cette tour et achevons les combats ici.

_ Je n'en ai nullement envie, fis-je en sautillant pour m’éloigner de lui comme étant sur une marelle imaginaire.

_ Cesse ces enfantillages Haruka.

_ Et pour qui vous prenez-vous pour me donner des ordres ainsi ?

_ Pour ton supérieur, le Yondaime Hokage.

_ Pour ce que j'en sais vous pourriez très bien être Uchiwa Madara, fis-je en le laissant approcher vers moi. Je suis au courant, j'ai compris ce que sont les petits bouts d'âme dans la tête des gens. Le petit bout d'âme que vous avez là. (En souriant d'une fausse joie, je fis des petits cercles avec mon index au niveau de sa tempe. Il tenta de se saisir de moi, mais je lui échappais et sautais plus loin).

_ Je te le demande en tant que père adoptif.

_ Ah oui ? Et vous m'auriez mise au courant quand de cette histoire stupide. Est-ce que je vous ai demandé cela ? demandai-je d'un ton sec.

_ Je… Voulais te faire la surprise. Ma fille…

_ Je ne suis pas l'enfant que vous auriez voulu avoir avec ma mère, ne vous méprenez pas. Vous n'êtes pas crédible dans e que vous dites.

_ Mais je suis ton ami, je t'aime comme si tu étais un membre de ma famille.

_ Ne dites pas de mensonges, criais-je dans sa direction.

Au même moment, comme en écho avec ma colère, une bourrasque de vent se leva. Passa dans mes cheveux et manqua de déstabiliser Minato qui se rattrapai comme il put en s'accrochant au mur.

_ Vous m'avez exilée dans un autre monde parce que vous aviez peur. Vous ne vouliez pas mettre ensemble toutes les pièces du puzzle.

_ L'autre monde ce n'était pas mon idée, mais c'était plus sûr de…

_ Quel père aimant abandonnerait son enfant ? lui crachai-je à la figure. Vous n'êtes qu'un pathétique politicien.

_ Mais je suis là maintenant, nous pouvons rattraper le temps perdu…

Je me mis à rire d'un rire sombre qui l'effraya. Dans un reflet de la coupole que je vis de moi, je vis un soupçon de cette nouvelle Haruka qui se mettait en colère.

_ Vous vouliez me mettre encore à l'écart. Je le sais. Yamato travaille pour Tsunade, il ne vous fait pas confiance du tout. Et elle a décidé de nous envoyer au loin. Avec Kakashi. Vous savez pourquoi ?

_ Parce que c'était une délégation pour aller à Iwa…

_ Il n'a jamais été question d'Iwa, Minato. Konoha vous abandonne, totalement. Si vous aviez jeté un regard aux rouleaux que l'on vous a donné. Deux ne sont en aucun rapport avec notre affaire ici. Les autres sont vides, je n'ai vu aucun mot écrit dessus. Rien pour différencier un rouleau vide d'un autre rouleau vide.

_ Mais Kakashi alors… Et votre amie Karasu et votre camarade Kentaro. Et l'équipe de mon fils…

_ Godaime ne devait pas savoir pour le faux village. Mais vous savez quoi ? Une équipe, et surtout pas celle de votre fils n'a besoin de deux capitaines. Yamato est resté parmi nous et Kakashi est revenu. Yamato parce qu'il a ordre de vous tuer. Tsunade savait pour Madara. Et dès qu'elle a vu que vous tentiez de me ter, que Madara prenait le dessus, elle vous a rejeté.

_ C'est faux. Tout ce que tu dis est faux. Tu es folle, tu as perdu l'esprit.

_ Au contraire, depuis que je suis seule dans ma tête je réfléchis parfaitement. Et Yamato a considéré que j'étais une déserteuse depuis quelques temps, ce qui doit mettre un sacré bazar là-bas.

_ Je ne voulais pas de Madara. Il est entré dans mon esprit à cause de votre mère et à cause de toi. Parc que ce jour là il y a seize ans, Madara a attaqué ma femme pour obtenir le Kyuubi. Et ta mère l'a combattu et tout ce qu'elle a gagné, c'est la mort, et des bouts d'âmes de Madara qui se baladaient partout pendant que moi je devais régler le problème avec un démon renard devenu fou. Ta mère a attaqué Madara en dépit de mes ordres, parce que tu t'é&tais glissée discrètement dans la grotte. Tout est de votre faute ! Ce jour là j'ai perdu les deux femmes que j'aimais…

_ Ce jour là le destin a décidé de te punir. Je ne sais pas ce que tu as fait à ma mère, mais moi tu m'as envoyé au lin. Tu t'es vengé de ce tour du destin sur une fillette de quatre ans. Je ne m'en souviens pas encore et ça tombe bien pour toi, car je suis en colère, très en colère.

_ Tu t'es libérée de l'emprise de Madara, de l'âme qu'il y avait en toi. Fais de même avec moi. C'est pour cette raison que tu es de retour parmi nous. Pour cette raison que l'Akatsuki te recherchait. Pour compléter le puzzle.

_ Minato, j'ai fait bien pire que de me libérer de cette âme. Je l'ai libéré lui. Lui qui était dans ma tête. Nous sommes liés l'un à l'autre maintenant, et je le sens qui ne rêve que de récupérer les morceaux d'âmes qui lui manquent. Il viendra après Kakashi, après Tobi et après toi. J'ai créé un monstre, Minato.

_ Il n'y a aucun soupçon de regret dans votre voix.

_ Non, il n'y en a pas. Parce que bientôt la pluie va tomber. Et que moi petite fille sans rêves, je vais tomber avec elle. J'aimais beaucoup les habitants de Konoha. Mais parce que j'ai eu la malchance comme toi d'avoir cette âme en moi, j'ai été rejetée. Et au lieu de m'aider, tout ce que tu as fait c'est de me piétiner mes rêves. J'ai perdu mes ambitions Minato. J'ai tout perdu. Il ne me reste que mes amis, mais je sais d'expérience que tu ne me laisseras pas vivre. Que tu voudras te venger encore et encore. Pauvre petit être consumé par la haine envers toi-même. Cette haine dont tu ne peux te débarrasser.

Il voulait me tuer. Pas parce qu'il était Madara. Mais en lui-même. Je le sentais. Et je l'avais senti depuis un moment. Madara n'était qu'une âme. Mais il avait corrompu Minato. Ou alors celui-ci était déjà cassé bien avant. Parce qu'il avait aimé deux femmes Kushina Uzumaki et ma mère, Kiyomizu Kana. Et il s'était perdu. Je voulais retrouver mon passé, mais là…

J'avais peut-être un but dans la vie, mais le destin s'ingéniait à me mettre des bâtons dans les roues. Et peu importe mon désir et ma volonté d'avancer, je restais bloquée. Bloquée par Yamato. Bloquée par Minato. Bloquée par Deidara. Bloquée par Konusuke. Bloquée par tous ces hommes et leurs ambitions qui ne désiraient qu'une seule chose : m'utiliser. Et j'avais décidé sans m'en rendre compte que je ne voulais pas être leur jouet. Que je voulais être libre. Et en cet instant, je savais que ma seule liberté résidait dans le fait de mourir.

Qu'ils restent dans leurs guerres entre trois camps. Je me refusais de choisir. Que Deidara et Kakashi, deux hommes que j'avais peut-être aimés, et qui m'avaient peut-être aimé en retour s'entre-déchirent. Je n'en avais cure. Que l'Akatsuki ou Orochimaru s'emparent de Naruto. J'étais lassée de ces guerres. Lassée d'être faible. Madara était parti avec mes souvenirs d'enfance, la clef vers mon passé, et avec ça tout s'était enfui. J'avais comme une hémorragie au niveau de mon âme, et toute ma volonté se faisait drainer impitoyablement vers le néant.

J'avais tors. Je n'étais pas dépressive parce que Kakashi m'empoisonnait la vie avec son amour stupide. Non, j'étais certainement dépressive de nature. Cette nouvelle Haruka, plus dure, celle qui souriait moins souvent mais qui souriait vraiment. Celle que je voulais être. Je n'osais sauter le pas pour devenir elle. Et c'était ça qui me bloquais.

J'accusais les autres de me bloquer vers mon destin ? Je me bloquais toute seule. Je refusais de souiller mes mains dans le sang seulement pour moi. Je m'y refusais. Et ce déni n'allait conduire que vers un seul et unique chemin : la mort.

_ J'avais foi en toi, Minato. Je pensais que les heures seraient moins sombres parce que Konoha avait deux Hokage pour s'opposer aux deux dangers qui menacent cette terre. Mais j'avais tors. J'ai perdu ma foi. Alors mieux vaut que je me retire à présent. Considère mon morceau d'âme vagabond comme un cadeau d'adieu. Tu le reconnaîtras aisément, puisqu'il prend ma forme et mon apparence. Pour l'instant.

J'entendis des pas derrière nous. Quelqu'un avait entendu notre conversation ou s'était invité au milieu de celle-ci. Et j'ignorais totalement de qui il s'agissait. Je me retournais sur un homme que je ne connaissais pas. A moins que ce ne soit une femme. Il avait la peau blanche et lisse, et j'étais incapable de deviner quel sexe avait ce personnage. Les cheveux noirs et longs, les yeux cernés d'un khôl violet, je ne pouvais qu'être attirée par ces pupilles jaunes et fendues. Des pupilles de reptiles. Le loup en moi émit un avertissement. Il portait des boucles d'oreilles bizarres, et s'habillait dans une tunique tout aussi étrange. Pour les couleurs, on avec une grosse corde qui ne retenait rien d'un mauve dégueulasse, et une tenue caca d'oie qui tirait sur l'ocre. Si je trouvais sa ligne vestimentaire totalement naze, il me semblait que l'homme gardait tout de même une certaine prestance.

Je me rappelais ma rencontre avec Jiraya. A l'époque j'avais demandé à Karasu s'il s'agissait du folklore local. Maintenant je n'avais plus besoin de poser la question. Les gens que je rencontrais n'étaient pas « normaux ». Enfin normaux pour des ninjas. Il fallait toujours que je tombe sur les mauvaises personnes.

_ Je comprends votre colère jeune demoiselle. Quel pouvoir intéressant. Vous avez-vu, lorsque vous êtes en colère, une brusque bourrasque se lève. Vos émotions contrôlent le temps qu'il fait n'est-ce pas magnifique ?

Je sentis Minato se crisper. Il grogna quelque chose comme quoi je ne perdais rien pour attendre, et que si j'étais un tant soi peu maligne, je fuirai vite. Allons-bon, un Hokage couard maintenant ? Je ne savais pas ce qui le poussait à fuir. C'est lorsque je le vis se ruer à l'intérieur et se saisir de son fils et partir avec, abandonnant Sasuke Uchiwa, que je me dis qu'il n'était pas totalement perdu. Au moins restait-il encore son fils. Et il l'aimait. Bon, il lui donnait des faux espoirs de renouer des liens avec son ancien meilleur ami qui désirait le tuer, mais bon…

_ Je me présente, fit le personnage qui s'était avancé jusqu'à moi. Orochimaru, pour vous servir.

Il s'avança vers moi, et me fit un baisemain comme un gentleman. Il souriait. Je n'aimais pas la manière qu'il avait de me regarder. Comme s'il allait me manger. Et je dégageais ma main. Je n'eus le temps que de sentir brièvement ses lèvres sur ma peau. Je frissonnais. Dans la manière d'être de cet homme il y avait quelque chose de répulsif. Je reculais.

_ Je vous ai regardé évoluer un peu dan mon nouveau château, l'endroit vous plait, demanda-t-il d'un ton avenant.

_ Eh bien ça manque de vie, fis-je en reculant et en affichant le même faux sourire que lui.

_ Je ne trouve pas, regardez, ce Deidara, celui aux cheveux blonds sur son oiseau, il est en train de beaucoup s'amuser.

_ Non, fis-je en me prenant malgré moi à ce petit jeu/test quoi que ce fût, Non il ne s'amuse pas. C'est nostalgique. Et il doit faire sa crise d'adolescente.

_ Connaissant un peu le personnage je peux vous avouer que ce ne serait pas sa première.

_ Alors comme ça vous vous intéressez à moi.

_ Oh, pas à vous en particulier. J'aurais souhaité vous rencontrer dans d'autres circonstances… (Il hésita un instant et roula des yeux, attendant que je l'aide à retrouver mon prénom)

_ Haruka.

_ Ce nom ne vous sied guère. Je ne vois pas où on peut trouver quoi qui ait rapport avec le printemps dans ce que vous êtes.

_ Et dans l'illégalité qu'est ce que vous faites. Excusez mon ignorance, mais je n'ai jamais entendu parler de vous.

_ Moi non, plus sinon je suis certain que nous aurions fait affaire bien plus tôt.

_ Je ne suis pas intéressée. Quoi que vous me proposez.

_ Je voulais que vous travailliez avec moi.

_ J'ai… Pu constater comment vous travailler.

_ Des présomptions. Je suis certain que vous pouvez vous intégrer parfaitement parmi nous.

_ Et moi je vous dis que je ne veux rien entendre. D'ailleurs, je vais aller de ce pas dormir dans un coin.

_ Laissez moi juste vous marquer de mon sceau. Vous verrez vous serez bien plus forte et vous ferez partie de mes hommes de main.

_ Je ne suis pas intéressée.

_ Mais je vous assure, ce sera juste une partie de mon chakra que vous pourrez utiliser à votre guise. Je pourrais tout vous expliquer une fois que je l'aurai appliqué sur vous.

_ Désolée, même si un psychopathe a laissé une place dans ma tête, on est déjà trop. Y'a une folle une dépressive et un loup.

Vous êtes le genre de femme qui aime être prise en main n'est-ce pas ?, fit-il en me mettant la main aux fesses.

_ Mais j'vous permets pas ! criai-je en le giflant.

Il se laissa frapper et garda ma main. Puis il m'attira vers lui. Et murmura qu'il voulait me voir me battre. Que si je ne courrais pas, j'allais mourir. Sauf que je n'avais pas peur. Et que je décidais de ne pas courir. A mes risques et périls. Il commença par arracher le tablier de servante que je m'étais mis. Puis je vis ses crocs de serpent. Et là J'eus vraiment peur. J'ai toujours eu la phobie des serpents. Et là, ce type bizarre me faisait véritablement sortir de mes gonds.

_ Lâchez-moi !

Une brusque bourrasque l'écarta de moi. Et d'un seul coup la pluie se mit à tomber. Je sentis la teinture qui s'écoulait en longues coulures brunes le long de ma peau et de mes vêtements. Ils voulaient du spectacle, ils allaient en avoir. Plus rien de ce que je faisais n'avait du sens, ce n'était pas grave. La peur avait réveillé quelque chose de primaire en moi. Elle avait réveillé le loup Et celui-ci m'ordonnait de courir. Et de courir vite.

Avant que je ne m'en rende compte je me retrouvais poursuivie par un vieux maniaque qui se déguisait en serpent. Comme si je n'avais pas déjà assez de l'Akatsuki ! Bon, maintenant en plus de la peur, j'étais en colère. Tant pis pour la dépressive, on allait laisser parler la folle. Le changement s'amorçait, mais il me manquait encore quelque chose pour devenir celle que je voulais. J'ignorais quoi, mais ce n'était pas en courant que je le découvrirais.

D'une cabriole, je me retournais vers mon ennemi. Et lui soufflais une myriade de piques de glace dans sa direction.

_ Un Kekkai Genkai rare en plus ! me félicita Orochimaru. Bien, bien, tu es en train de te rendre de plus en plus intéressante jeune fille.

Il me testait. Il voulait voir de quel bois (de quelle glace) j'étais faite. Eh bien j'allais lui montrer. Mais ce n'était visiblement pas le moment. A côté de nous, une explosion retentit. Je m'aidais du souffle et me laissais porter par le courant ascendant chaud. J'atterris en équilibre sur un toit.

_ Pourquoi moi et pas d'autres soldats de Konoha ? criai-je à mon poursuivant.

_ Parce que vous vous révoltez contre l'autorité, voilà tout. Je ne fais qu'amener de plus grands changements.

Je bondis encore en arrière. Ce n'était pas le moment ! Dans ma course folle, je croisais de nouveau le chemin de Naruto et de son père. Naruto me sourit avant de laisser éclater sa rage à l'encontre d'Orochimaru. Qui m'affirma avec véhémence que le gamin ne comprenait rien à ses projets pour le futur. Mais que si j'avais envie… Le problème c'est que je refusais. Je refusais d'être de nouveau un pion qu'on lance au milieu de l'échiquier juste pour rire et pour voir ce que cela faisait.

Soudain, je sentis que l'on m'empoignait durement. Kakashi e Yamato. Orochimaru semblait s'être fait la malle pour l'instant, et Deidara avait du faire de même. En jetant un coup d'œil entre les épaules es deux hommes et oubliant Naruto et son père qui se faisaient des papouilles et des engueulades parce que Sasuke avait dû se libérer depuis le temps, je réussis à apercevoir l'oiseau blanc qui visait Orochimaru. Bon, tant que ces deux camps s'occupaient l'un l'autre…

_ A quoi jouez-vous, fit Yamato. Vous êtes devenue pire qu'avant. D'abord vous jouez les gentilles et on plaide pour votre libération, et ensuite vous tentez de tuer Kakashi !

_ Euh… pardon ? Excusez-moi de vous dire que je me suis fait la malle avec Mariko et que j'ai laissé un clone là bas.

_ Je ne crois pas à cette histoire fit Kakashi.

_ Remarque que ça expliquerait pourquoi les affaires de cette traitresse, de cette femme vénale aient encore disparues.

_ Ce qui m'a attaqué… n'était pas un clone, déclara lentement Kakashi.

_ Laissez-la, ordonna Minato. Elle a perdu l'esprit. J'ai tenté de la raisonner, et cela n'a pas marché. Ensuite je l'ai vue discuter avec Orochimaru.

_ Quand je disais qu'elle nous trahissait.

_ Haruka, moi qui t'aimais, fit tristement Kakashi. Et tu t'es servie de moi.

_ Euh les gars, j'ai raté un épisode. J'ai fait un clone et ce n'était pas un clone mais un morceau d'âme qui était dedans. Et ne me fais pas ces yeux là, Kakashi, tu sais très bien de quoi je veux parler.

C'est alors que Naruto fit de grands signes en criant Haruka-neechan en direction d'une des rues de la ville. Tout le monde se retourna, et put admirer mon clone. Vue de l'extérieur je me trouvais attirante. Cette Haruka/Madara avait quelque chose d'apetissant en roulant des hanches. Elle avait acquis une certaine félinité… Non, elle avait la partie de Madara dans ma tête qui représentait l'ambition et le pouvoir, et elle venait de voler à Kakashi des émotions. Je criais à Minato de faire attention.

Même sans ambition, je restais la fille qui faisait des promesses. Des promesses à la con, d'ailleurs !

Mon clone se distendit brusquement, et fila comme une flèche aqueuse, se matérialisant partiellement en arrivant jusqu'à nous. Elle adressa un baiser provoquant aux deux ninjas qui me tenaient. Je profitais de ce moment pour me dégager de leur poigne. Elle allait rentrer à la maison, c'était moi qui l'avait créé, c'était à moi de la contrôler. Je formais des sceaux pour l'eau mais je vis ses ras s'allonger de façon inhumaine. Ses mains mouillées saisirent les miennes et les écrasèrent. Nous luttâmes un moment.

_ Pas de ça avec moi, Haruka-chan, tu perds ton temps.

_ Qui êtes-vous ! ordonna Yamato.

_ Ton pire cauchemar ! fit la créature.

Elle se tourna vers lui, et je vis des crocs luire dans sa bouche. Mais pas des crocs de loup. Elle avait des dents parfaitement droites. Mais son sourie… à damner tous les saints. Même moi je pouvais tomber amoureuse de cette apparition. Ses yeux bleus, passèrent au rouge, et la marque du Sharingan s'y imprima, nous faisant sursauter. C'était un monstre. Le plus beau et le plus incroyable des monstres. Qui s'avança en souriant de Minato.

_ Kakashi ! cria celui-ci, comment as-tu résisté ?

_ Je n'ai pas résisté, répondit-celui-ci.

_ Deux Haruka… depuis quand ? se demandait Yamato.

_ Mais moi je ne comprends rien, gémissait Naruto…

Et moi de soupirer. Ils commençaient à m'énerver. Tout d'abord un Madara un peu dingue fait d'eau et de glace qui pouvait utiliser mon charisme et mieux que moi. Ensuite Des membres de l'Akatsuki qui ne tarderaient pas à arriver. Oh oui, et rappelons que nous nous trouvons dans l'ancien village d'Iwa capturé par Kabuto, qu'Orochimaru est en train de nous observer comme des rats de laboratoire et que Deidara a à moitié rasé la ville. Rien de bien agaçant, en soit, sauf que cela faisait un peu trop d'un coup. Et je commençais à être énervée. Vraiment énervée. Comme jamais avant. Comme si tout le ras le bol que j'avais emmagasiné se relâchait d'un coup. Un élastique s'était trop tendu, et maintenant il claquait entre les doigts du destin.

D'abord, je commençais par prévenir galamment Kakashi et Yamato qu'ils étaient ciblés par Orochimaru. Ensuite je secourais un peu Naruto, et lui ordonnais d'aller s'occuper de tous les petits soldats qui venaient en masse dans les allées dévastées de ce qui restait d'Iwa Gakure. Enfin, je me tournais vers mon moi/Madara et Madara/Minato. Lesquels semblaient en grande discussion… D'âmes de méchant machiavélique.

_ Minato, grognais-je et ma voix était aussi grave que si le loup parlait à travers ma bouche, t'as intérêt à te réveiller vite fait. Et toi le bout d'âme tu la ferme tandis que je dois parlementer avec… Mon alter égo…

_ Haruka-chan fit mon clone d'eau, je t'aime beaucoup beaucoup, mais là tu es dans mon chemin.

_ Tiens, où sont passés les « va-t-en jeune fille » ? A vrai dire je m'en fiche complètement, parce que maintenant tu vas déguster.

Je sautais vers mon clone. Qui m'évita d'un petit pas sur le côté. Elle se mit à sourire de toutes ses dents. Bon, même si c'était Madara, c'était mes pouvoirs et ma personnalité qui prédominaient chez elle. Bon c'était peut-être un point positif, ou du moins je l'espérais. En tout cas, elle n'avait pas l'air d'avoir envie de me blesser. Et comme toutes mes attaques, elle les prenait comme un jeu.

Parfait. Autant jouer franc jeu tout de suite.

_ Fuuton, Senpuu Tekken no Jutsu ! (Maîtrise du vent, technique du poing tornade)

Des courants d'airs chauds et froids. Voilà la solution. Mon clone me regarda avec intérêt. Cette technique il ne l'avait jamais vu, n'est-ce pas. Ou du moins je présumais que la présence du sceau qui nous isolait avait évité cet inconvénient. L'air chaud s'enroula autour de mes poings ? Le chakra sortait de toutes mes ouvertures de la main jusqu'au poignet et se transformaient en vent. Et tournaient, tournaient, de plus en plus vite. J'avais utilisé cela pour pénétrer la pierre. Un corps aqueux ne devait pas être trop difficile.

Je bondis jusqu'à elle/lui Et frappais du poing droit puis du gauche. Elle se laissa surprendre. Ma main s'enfonça en elle très facilement, et j'eus la surprise de la voir ouvrir sa petite bouche charnue en un o de surprise mâtinée de douleur. L'air attira l'eau dans son cycle infernal qui fut aspirée. L'épaule gauche que j'avais touchée se détacha du reste du corps, et un bras tomba au sol dans un tintement cristallin. Le venter se contracta brusquement alors que j'étais en train de récupérer et de faire disparaître tant bien que mal l'eau et l'énergie dont était constituée ma création.

Soudain sa main fraiche se posa contre l'un de mes bras. Je la fixais dans les yeux. Elle riait.

_ Désolé Haruka, mais je crois que tu te sous-estime un peu.

Elle braqua son regard vers le sol. Mais moi je ne tombe pas dans des pièges aussi grossiers. Alors je continuais à la fixer bravement. Avec mes poings tempêtes qui tournaient dans le vide. Et son bras d'taché qui repoussait tandis que celui au sol se changeait en glace et m'agrippait le pied. Je sentis la douleur comme un millier d'aiguilles fines qui me transperçaient les chairs jusqu'à l'os. Je me mis à crier. Et je retombais sur mes genoux. En haletant. Je frappais la gangue de glace de mon poing encore entouré de vent ? Elle se brisa aisément. J'arrêtais m technique avant de me faire déchiqueter la jambe.

Ma main attrapa l'un des gros débris, et j'attaquais mon double à l'aide d'un bras gelé. Elle évita les coups avec une moue qui me fit redoubler d'efforts. Bien sûr que j'y mettais du mien dans ces attaques. Je ne pouvais pas supporter d'être dénigrée par quelqu'un d'autre que moi-même. Bon d'accord, à certains égards, cette créature était moi, mais quand même. Il y avait des différences. Mais bon à chaque fois que je voulais la frapper, elle se dématérialisait. Cela commençait à devenir ennuyeux. Au bout d'un moment je tentais une autre stratégie, et lançais une attaque de gel au moment même où je pénétrais dans son corps.

_ Bonne idée, mais… raté, rit le clone.

_ Oui eh bien je fais ce que je peux.

_ Maintenant que j'ai récupéré mon bras, fit-elle en absorbant totalement mon arme de fortune, je crois que c'est à moi de m'amuser, tu ne crois pas que c'est juste ?

_ Euh…

_ Un conseil ma chère. Cours !

Elle enfonça sa propre main dans son ventre et ressortit l'arme gelée. Sauf qu'il ne s'agissait plus d'un bras de glace. Mais d'une épée longue au fil acéré. Tandis que je me reculais prudemment, je la vis exécuter quelques moulinets afin de s'exercer un peu. Elle fit tourner l'épée droite plusieurs fois autour de son bras. Je tournais la tête pour quémander de l'aide. Les hauts gradés me boudaient, Naruto était occupés. Et je ne pourrai pas fuir. Mais pourquoi est-ce que j'avais décidé de sauver Minato ? Parce que j'étais en colère… Et je l'étais toujours d'ailleurs. C'est avec cette rage au ventre que je réussissais à me faire audacieuse.

Le clone se mit en garde avec son sourire horrible. Ce sourire cruel. Je sentis de la sueur froide me couler le long du dos. Un pied en arrière tourné ver le côté et jambe tendue. La jambe avant repliée, et le pied face à moi pointé dans ma direction. Le bras droit tourné de façon à pouvoir protéger le buste quelque soit la provenance de l'attaque. Et l'épée parallèle au sol, au dessus de sa tête. Elle avança en bondissant, et en se lovant de manière étrange, comme si l'espace entre elle et moi variait. Je me mis en garde pour le combat.

Le coup arriva par la gauche. Je me dérobais, sut la ponte des pieds, rentrant le ventre pour éviter le coup. Puis je me tordis en arrière et exécutais un pont pour éviter le retour de lame. Roulade, je me rétablis sur un genou. Équilibre pour éviter une tranche verticale. Et enfin une roue pour m'éloigner et revenir sur mes pieds.

_ Pas mal, pas mal du tout, très chère, fit le clone qui applaudit de ses deux mains pour me remercier. J'ai toujours été impressionnée par ta souplesse naturelle. Mais tu devrais plutôt penser à te défendre un peu.

Alors que les combats faisaient rages autour de nous, je pris le temps d'observer l'état du terrain. Il valait mieux que je reste sur les toits le plus longtemps possible, car les lieux étaient déserts. Deidara avait repris sa ronde dans le ciel, faisant exploser quelques oiseaux d'argiles à des endroits stratégiques. Plus loin, Minato tentait de résister à la possession de Madara, tandis que Naruto et Kakashi tentaient de résister aux attaques conjointes de Sasuke et de divers soldats du son. Enroulé autour de ce qui semblait être une tour de l'horloge, un énorme serpent violet portait sur sa tête Orochimaru et Kabuto, semblant en pleine conversation avec Madara. Uchiwa Itachi était introuvable, ce qui était inquiétant, parce que je ne voyais pas non plus Yamato dans les parages. Ni ce type à tête de requin… Kisame, c'était ça ?

Mon clone se jeta dans ma direction et fendit les airs, l'épée en avant. Au dernier moment, je pivotais sur moi-même et la laissais tomber vers le vide. Puis tournant des talons, je détalais dans la direction opposée le plus rapidement possible, et bondis au dessus de l'allée principale de la ville. Comme je l'avais fait lors de ma poursuite de Konusuke avec le loup Monseigneur, je me saisis d'un câble et l'utilisais à la manière d'une tyrolienne, utilisant ma ceinture pour ne pas me brûler les mains. Sur mon passage, je décrochais les lampions rouges et jaunes qui allaient s'écraser au sol dans une pluie d'étincelles. Parvenue à destination, je me retournais. A une petite distance, j'étais suivie par une fore aqueuse portant une épée, mais qui n'avait plus rien d'un être humain.

Une idée, vite.

_ Suiton, Mizu no Yari ! fis-je en gonflant mes poumons d'eau (Maîtrise de l'eau, la lance d'eau)

Je crachais brusquement une trombe d'eau à haute pression que j'envoyais directement sur mon ennemi. Je souhaitais observer sa réaction. Si cela se trouvait j'avais fait un mauvais choix, et le clone absorberait cette eau et obtiendrait un surplus d'énergie. L'attaque que je lançais était très rapide. Une première lance jaillit de ma bouche et manqua sa cible. J'en projetais quelques autres dans la même direction. A chaque fois, mon adversaire préféra les éviter. Intéressant. Bon à savoir pour la suite.

La masse d'eau armée d'une épée de glace me fonçait droit dessus. Juste avant qu'elle ne m'atteigne, je me baissais. Mauvaise idée, car je me retrouvais entourée d'une prison aqueuse. Je n'avais plus d'air ! Avec un sourire moqueur, je vis le corps de mon clone s'extirper de la sphère sans aucun problème. Elle allait voir ce qu'elle allait voir.

Autour de mes mains, je sentis l'eau qui devenait froide, encore plus froide. Et qui se faisait glace. Je me concentrais et envoyais Une vague d'énergie autour de moi, et pris une position fœtale. Une fois que je sentis que tout était dur et froid autour de moi, je me relevais et me détendis brusquement, faisant exploser la glace grâce à mes membres entourés de courants tourbillonnants d'air chaud. Je retombais au sol, tandis que des éclats de glace roulaient un peu partout.

_ Très sympathique, mais franchement, je ne vois pas de quoi tu peux être fière, railla mon adversaire. Allons, nous savons toutes les deux que tu veux bien mieux que cela. Montre-moi toute l'énergie que tu gardes enfouie en toi.

_ Quoi que je fasse, tu ne me tueras pas. Et tu ne me laisseras pas tuer.

_ Totalement faux. Je serais triste. Et ce sera tout.

_ Mais tu es moi !

_ Je suis partiellement toi, je n'ai que ta personnalité de tes premiers souvenirs, ce qui ne signifie pas que je te ressemble tant que cela.

Je serrais les dents et me concentrais. Le regard que je lui lançais ensuite était celui du loup. Le sceau était déjà sur mon dos lorsqu'avait eu la première transformation. Et le loup était féroce, impitoyable. Je fis tourbillonner des courants d'air autour de mes mains.

_ Encore cette attaque ? Mais tu as bien vu qu'elle ne fonctionnait pas depuis le temps que tu essayes.

Je n'écoutais pas ce qu'elle me racontait, isolant ses mots et les décortiquant. Juste un tas de lettres et de sons, rien de bien méchant. Tes mots ne pourront jamais m'atteindre. Ou du moins pas tout de suite si je faisais assez attention à rester concentrée. Et je me laissais aller. J'entrais dans la danse. J'avais réussi à m'en sortir face à Minato/Madara, non ? Alors je pouvais parfaitement réussir ici. Sauf que cette fois, j'enroulais aussi de l'eau dans les tourbillons autour de mes mains. Et je bondis vers elle à pleine vitesse. Frappais et la manquais parce qu'elle évita. Je posais une main sur le sol et le senti s'enfoncer. L'eau l'air et la poudre de pierre formaient une pâte visqueuse sous mes doigts. J'arrêtais la technique autour de mes doigts et lançais en une poignée vers mon Moi/Madara. J'étais trop prêt pour qu'elle puisse l'éviter, et je savais que sur une personne normale, ce genre de bêtise n'aurait aucun effet. Pourtant, au lieu de passer au travers, mon projectile s'étala à la surface de mon adversaire et coula le long de sa joue. Comme pour une personne normale qui n'aurait pas évité l'attaque.

Sauf que je voyais à ses yeux qu'elle avait tenté de se dépêtrer. Qu'elle avait voulu faire un trou dans sa masse aqueuse. Mais elle ne le pouvait pas. Tout formait une unité. Si elle avait pu remodeler son bras détaché, le fait que je l'air gelé l'empêchait de l'absorber en elle. Et c'était exactement ce qui se passait ici.

Ma création faite de Suiton, ne maîtrisait pas cet élément de manière naturelle. Elle n'envisageait pas la création de son corps comme un élément à contrôler, mais comme un corps. Un corps le plus souvent humain. Et considérait certainement avec son esprit que lorsque je le tranchais avec une attaque normale, il s'agissait de la même chose qu'avec le corps de Tobi. Un Jutsu spatio-temporel. Son esprit n'était pas capable d'appréhender naturellement l'élément aqueux ni l'élément glace. Ce qui signifiait que si je le frappait avec de l'eau, ce serait comme de frapper une personne normale. Chair contre chair, ici, glace et eau, contre glace et eau.

Je recouvrais mes bras entièrement d'une pellicule d'eau qui se renouvelait. Ce devrait faire l'affaire. Le seul problème résidait dans le fait qu'elle avait une épée et que moi je n'avais pas d'arme qui puisse l'atteindre physiquement et lui faire mal, autre que mes petits poings. Elle se fendit brusquement, et je me baissais à nouveau pour éviter l'attaque.

Cette fois, la prison aqueuse ne prendrait pas. Mon poing percuta ce qui aurait dû être le plexus solaire de la créature, si elle avait eu un corps normal. Le coup la projeta en arrière et la fit tousser. En regardant dans mes yeux, elle ne vit aucune pitié pour elle. (Enfin bon, je l'appelais « elle » depuis tout à l'heure parce qu'elle avait mon apparence physique de femme, j'aurais pu tout autant l'appeler « il » parce que Madara était celui qui possédait les morceaux d'âme).

_ J'ai vraiment mal Haruka… grogna celle-ci. Mais tu devrais faire plus attention à tes amis, indiqua-t-elle d'un signe de la main.

C'est alors que je me vis moi, courir vers l'Hokage. Le même habit que ceux que je portais. Elle se faisait certainement encore une fois passer pour moi. Je bondis pour empêcher ce qui allait arriver. Je courus comme une folle dans la rue et m'époumonais. Je voulais que Minato fasse attention. C'est alors que près de moi, une plaque d'égout se souleva sous une trombe d'au. Je vis surgir Yamato et Kisame en plein combat. Yamato aperçut les trois moi (s'il n'y en avait pas d'autres encore), l'une près de l'Hokage, moi qui courrais, et l'autre sur le bâtiment. Et eut l réaction la plus naturelle, et accessoirement la plus stupide du monde.

Il présuma que celle près de Minato était une vraie Haruka.

Et fit s'écrouler sur nous le bâtiment avec un Jutsu de type Doton.

La dernière chose que je vis, fut un baiser provoquant qui m'était adressé de la part du clone sur le toit avant qu'elle ne se désagrège en eau. Ainsi que des moellons qui s'abattaient autour de moi, alors que je tentais de m'abriter sous une paroi encore intacte. Puis Samehada qui ratait Yamato, qui explosait ce même mur et me touchait à la tempe, me visant d'un coup de tout mon Chakra restant. Et un bruit de craquement, comme lorsqu'on dépiaute une pistache ou qu'on brise la coque d'une noix avec un casse-noisette. Puis quelque chose de rouge et chaud, tandis que le sol se précipitait sur moi, et que je ne parvenais pas à tenir la station debout. La douleur me vrillait la tête. Inspiration. Expiration. Inspir…

Noir




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