Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 29/04/2012




Chapitre 43: LEs camps s'installent



Je m'installai dans ma cachette. Je piégeai les issues les plus évidentes du mieux que je pouvais avec mes capacités actuelles. Je devais réfléchir. Je devais réfléchir à toute l'histoire. Je soupirai une fois que je fus à peu près installée. Je commençai par déballer les documents officiels, puis à chercher un moyen de les cacher convenablement. Je laissai le coffret qui les avait contenus vide et fermé à clef, assez bien dissimulé dans une alcôve de pierre. Maintenant je devais trouver un moyen de garder ces papiers intacts à un endroit où on ne pourrait jamais les trouver. En attendant d'avoir une idée, je pliais les différents vêtements que j'avais trouvés, les séparant en ceux qui m'appartenaient et ceux des autres. Je fis aussi un tas de tout ce qui était comestible. Il y avait de la nourriture lyophilisée en grande quantité, et peu de nourriture fraiche. Bien, vu le temps que je désirais rester… Je n'avais pas de réchaud à gaz, tant pis. Et de toute manière, où j'aurais pu trouver du gaz dans cette ville pourrie ?

Ma cachette n'avait qu'une seule issue vers l'extérieur, au pied de buissons épineux. Sans mes quatre pattes et ma fourrure, j'aurais eu du mal à passer. D'autant plus que mes hanches étaient trop larges pour ce trou. Pour plus de sécurité, j'avais placé des pains de glace un peu modifiés. D'une part ils ne fondaient pas et utilisaient l'énergie présente au naturel pour garder leur température, d'autre part, si on passait dans l'anneau qu'ils formaient sans avoir de Chakra de glace activé, ils formaient de longues épines qui barraient le passage et déchiquetaient tout ce qui se trouvait en travers, avant de se rétracter.

Une lueur attira mon regard sur la berge. J'y trouvais le bloc de glace que j'avais utilisé pour m'éclairer dans les tunnels. Dans cette poche d'air que constituait mon alcôve, j'étais surprise que le bloc ait flotté jusque là. Pour rester phosphorescente sans que j'y injecte du chakra, je me rendis compte qu'elle s'était accrochée et avait congelé par sa présence une espèce d'algue qui poussait sur les rebords de l'eau. Marrant ça. Je décrochai la boule de glace. Elle avait un peu rétréci, mais la fraicheur de la grotte l'avait assez bien conservée. La racine de l'algue demeurait à l'extérieur de la gangue dure. Je brisai la glace entre mes mains. L'algue était parfaitement sèche. Même la partie pliée sur elle-même se détacha sans aucun mal, aussi bien conservée que si elle avait été mise entre deux pages d'un dictionnaire pour constituer un herbier. Une idée venait de germer…

Je saisis les documents officiels. J'allais les enfermer dans un coffre de glace et ancrer celui-ci au fond de l'eau. Moi seule serais capable de le récupérer. De toute manière, si on ne l'ouvrait pas comme il fallait, les documents seraient perdus. J'hésitai. Personne ne saurait. Si je jetais un petit coup d'œil ? Juste un… Non. L'Hokage était conscient de mon intégrité. Mes poings se resserrèrent autour des rouleaux. Un mot attira mon regard. Que faisaient là des informations à propos du clan Uchiwa ? Les autres rouleaux contenaient des messages officiels. Mais celui-ci ? Oui, mais s'il y avait un piège ? Si c'était un test ? Un autre rouleau me surprit, il portait le nom Kiyomizu Kana. Kana… N'était-ce pas le nom de ma mère ? Et pourtant son nom était Nemoragi. Juste une coïncidence, n'est-ce pas ? Pourquoi au milieu de documents officiels… Même cette œillade je n'aurais pas dû la jeter. Je préférais néanmoins continuer à cacher ces documents. On ne savait jamais.

Si l'air était frais, l'eau n'était pas beaucoup plus chaude. Même avec mon affinité avec cet élément, et avec la glace, je sentais comme des épines n'enfoncer en moi, dans mes chevilles et la plante de mes pieds alors que je ne m'étais pas encore complètement immergée. Je pris mon courage à deux mains. Je plongeais et nageais jusqu'au fond de l'eau, vidant mes poumons pour ne plus flotter. Poser le coffre de glace qui brillait de milles feux lorsque je le touchais, l'encastrer sous un recoin mural. Le recouvrir de vase. Ma tête réclamait de l'air. Je n'en avais plus. J'avais mal, j'avais mal. Le monde était rouge. Non, il était noir et blanc à damier. Rempli de papillons de néant dont les ailes poudreuses masquaient ma vision et étouffaient mes poumons. Remonter. Remonter. Et battre des jambes et des bras, les battre toujours et encore. Les battre jusqu'à arriver à la surface, concentre du chakra dans mes jambes. Et respirer. Et vivre. Parce que je le devais.

Je recrachai l'eau et toussai comme une perdue. J'ôtais mes oripeaux puants que je portais comme vêtements, soit une chemise d'homme et un caleçon. Dans les affaires récupérées, j'avais du savon. J’étais sale, mais sale ! Je frottais la savonnette contre mon corps et laissais mousser sans entrer dans l'eau. Frottais mon visage. Mes yeux me brûlaient à cause du savon, mais je massais ma chevelure toute emmêlée de brindilles et de terre, serrant les dents lorsque j'arrachais les croutes au bord des lèvres de mes entailles, me retenant de hurler en atteignant l'affreuse brûlure derrière mon mollet gauche. Dans le mouvement, je perdis la savonnette, mais je m'en fichais. Et replongeai à nouveau dans l'eau. Je n'avais plus cette sensation de froid comme avant, la température de mon corps avait dû s'adapter. Sous l'eau, dans cet univers de bulles et de mousse, je me dégageais de cette crasse affreuse. Puis je remontais à la surface une fois encore. Une brasse lente me ramena à mon campement de fortune. Je profitais de cette baignade pour laver la tenture de rideau et les « vêtements » abandonnés en tas sur le sol. Une fois satisfaite, j'hésitais à allumer un feu. Dans l'obscurité de la caverne, seules les algues phosphorescentes brillaient sous la surface.

Je n'avais pas de quoi accrocher des fils à linge, et n'avais pas envie de faire preuve d'ingéniosité pour le moment. Entièrement nue, et portant dans les bras des tissus gorgés d'eau, je me demandais bien comment j'allais pouvoir me sécher. La solution me vint d'elle-même. Depuis le pas de mes chevilles, je fis monter un courant d'air chaud qui s'enroula autour de mon corps nu. Tout ce qui se trouvait autour de moi s'envola, comme pris dans une tornade miniature. Je trouvais le phénomène intéressant, d'autant qu'il me permit de me sécher. Malheureusement je manquais de contrôle, et sentis mon énergie enfler, et le cercle de mon tourbillon s'élargit, et s'allongea, creusant dans le plafond au dessus de moi comme une foreuse. Je coupais brusquement cette masse d'énergie de peur de créer d'autres dégâts. Et évitais la pluie de scories que je venais de créer, mélange de poudre et de morceaux plus ou moins gros. Je venais d'apprendre de nouvelles choses sur moi.

Avant toutes choses, je me décidais de me reposer. Je m'organiserai et m'entrainerai le lendemain. Et puis je n'avais pas le temps pour cela, il fallait que je me rappelle encore les combats. Je sentis la fatigue revenir d'un seul coup, et la faim. Je me jetais alors sur un petit pain au fromage fauché dans les cuisines de l'auberge. Même froid et un peu humide, c'était divin. Puis, avec du fil et une aiguille, je recousis mes plaies après une nouvelle désinfection à l'aide d'une bouteille de saké. Quoi qu'on en dise, l'alcool était toujours efficace contre les microbes. Puis je déchirai des bandes dans divers vêtements et me créai des pansements de fortunes pour mes différentes blessures, dont ma brûlure. Je m'enroulai ensuite dans ma tenture de rideau, et ce fut roulée en boule dans une position fœtale que je m'endormis pour cette première nuit en tant que hors la loi.

Après un copieux petit déjeuner de fruits et de denrées périssables, je me mis à camoufler cette base secrète. D'abord à l'intérieur même, je m'entrainais à creuser les murs à l'aide de mes poings. L'exercice était difficile et faisait voler des éclats de pierre en tous sens. Et j'avais parfois du mal à savoir comment faire. Au moins un truc utile que j'avais pu tester, l'air chaud tournait dans un sens et l'air froid dans l'autre. Il me suffisait de creuser avec l'un et de dégager ma main avec l'autre. La poudre que je récupérais était jetée à l'eau dans un coin assez éloigné de mon campement, afin de laisser le moins de pises vers son emplacement. Enfin, je détournais une partie du cours de l'eau, et masquais l'entrée au niveau du lac à partir d'une cascade alimentée par un des courants souterrains. A l'intérieur, l'endroit était toujours humide et frais, et je n'osais laisser trop de choses, au risque qu'elles ne pourrissent. Mais toute la nourriture séchée ou confite fut dissimulée dans les alcôves que je creusais, ainsi que les vêtements. Je bloquais les issues avec le même genre de pièges que j'avais mis à l'entrée de la grotte.

Et maintenant ? Que vais-je faire ? A quoi me servaient bien tous ces aménagements ? Je devais aller sauver Naruto et Minato. Qu'est-ce que je faisais là ? Karasu était repartie avec Sai et Kakashi. J'avais un bout d'âme qui n'était pas à moi dans la tête. Minato aussi. Et il manquait d'autres bouts certainement… ce n'était pas le sujet du jour.

Je me préparais un paquetage avec des armes et une tenue de combat pour la suite à venir. Impossible de ramper par mon issue vers l'extérieur, je devais impérativement passer par le lac pour laisser le moins de traces possibles. Je m'agrippais à la paroi la plus sèche et décidais de grimper. Les gouttes d'humidité infiltrées depuis le fond des pierres me faisaient comme des prises que je pouvais prendre du bout des doigts. Je ne les sentais plus tellement ils étaient froids. Doucement, petit à petit, j'atteins une corniche. Avec un chemin.

Je devais retrouver Yamato. Lui prouver que j'étais innocente de la mort d'Ishinda Kentaro. Je devais trouver pour qui travaillait Yamato Konusuke, apparemment pour Madara. Je devais retrouver Deidara et l'embrasser partout partout… Non ça c'était hors sujet. Je devais comprendre tout ce mystère qui m'entourait. Savoir qui se trouvait réellement derrière le visage d'Akasuna no Sasori, vérifier s'il était réellement en vie, auquel cas comprendre dans quel camp il jouait et quelles étaient ses intentions. Et le plus important de tout, je devais tuer Madara, pour garantir la sécurité de mon village.

Pourquoi ça me tombait dessus ? Pourquoi n'avais-je pas le droit à une vie normale ?

Je commençai à marcher le long du chemin. Il ne semblait pas taillé dans la pierre, ce qui était positif. Il n'y avait certainement personne dans le coin. Le bourbier dans lequel je me trouvais était d'un compliqué… Il y avait tout d'abord Konoha et Iwa, deux pays pas en guerre l'un contre l'autre, mais pas pour autant alliés ou neutres. Qui avaient tenté de se rapprocher. Normalement seuls les ninjas viennent pour l'examen Chuunin, la rencontre de deux chefs de village à cette occasion prouvait qu'il y aurait forcément un renouveau dans les relations. Sauf qu'au milieu de tout ça, un petit malin nommé Kabuto avait envahi dans le plus grand secret le village au milieu des montagnes dont se servaient précédemment les ninjas du Pays de la Terre, et s'étaient fait passer pour les autorités locales. Je présumais que lors de la rencontre officielle, soit peu après mon combat avec Minato/Madara, forcément, on avait fait les deux blonds prisonniers de ce Kabuto. Cependant, dans la ville, se baladait aussi Madara et un certain Konusuke qui travaillait pour lui. Les deux ont manipulés une des candidates pour m'attaquer. Dans quel but ? Konusuke semble avoir un rôle peu important, puisqu'il a voulu se faire bien voir en capturant Naruto.

Ensuite, Madara se cache sous l'identité de Tobi, un membre un peu bête de l'Akatsuki. Le partenaire de Tobi est Deidara. Voilà pourquoi ils sont là tous les deux ensembles. Après, pour savoir que le tournoi se déroulerait à Iwa, Deidara l'a mis au courant, ou alors ils ont été informés par un espion. Qui ? Je ne sais pas. Le problème, c'est que Deidara semblait surpris de la présence d'Oto dans les tunnels, donc il ne savait pas que le village avait changé de place. Un tel changement et une organisation nécessitait le fait qu'Iwa soit infiltrée depuis longtemps par Oto, et que chacun des deux camps se sont arrangés pour se fuir l'un l'autre sans faire de dégâts. Deidara n'est pas au courant que le village est faux. Et il a prétendu être un espion à la solde de son village. Mais d'après ce que je savais maintenant, c'était forcément faux. Donc il essaye de me garder auprès de lui. Mais maintenant, je doutais que ce soit par amour.

Je doutais que ce soit par amour.

Les émotions contradictoires interrompirent mes pensées. Tout un flot d'émotions qui m'empêchaient de me concentrer. Il m'aimait forcément, il voulait juste ne pas me faire de peine. Mais il ne me faisait pas assez confiance. Il me savait fidèle dans mes croyances et s'était dit qu'en se faisant passer pour un gentil il pourrait me garder auprès de lui. Il veut juste m'aimer, mais ne sait pas comment m'avouer que nous sommes dans deux camps ennemis. Cela sonne vachement Romeo et Juliette. Non, je suis certaine qu'il est là pour me manipuler, ils ont juste utilisé sa belle gueule d'ange pour… Il m'a sauvé la vie, ile m'a dit qu'il m'aimait, je l'aime tellement… Tout n'était que sexe alors entre nous. Non, nous avons passé un certain temps ensemble il m'a entraîné. Il voulait voir à quel point j'étais vulnérable. A quel point la fille qui protégeait Naruto était pathétique… Non, il voulait voir une fille qu'il devait protéger, et pas une forte femme, quelqu'un qui l'acceptait comme il était…

Il y avait de l'eau sur mon visage et mes yeux piquaient. Je clignais des yeux pour chasser les poussières qui y résidaient. Non, c'étaient des larmes. Qui s'accrochaient à mes cils. Que je tentais de retenir. Elles brulaient ma peau. J'avais tellement mal… Mais les doutes subsistaient. Mon cœur affolé battait encore d'amour pour un homme que je connaissais de moins en moins en le fréquentant. Il m'avait trompé. Et pourtant je l'aimais. Et je tentais de me persuader qu'il m'aimait lui aussi. Mais il y avait des choses qui n'allaient pas. Qui n'allaient vraiment pas. Est-ce qu'un homme qui aime une femme ne fait pas tout pour assurer qu'elle ne manque de rien ? Il devait y avoir une erreur. Je devais m'être trompée quelque part dans mon raisonnement. Oui, ce ne pouvait-être que cela, une erreur de raisonnement…

Vigilance constante ! J'étais en territoire ennemi !

J'avançais encore le long de la corniche de pierre. J'arrivai jusqu'à un autre chemin et un tunnel. Un tunnel carré. Le chemin était taillé. Il y avait des gens dans le coin ! Etait-ce une bonne chose ou non ? Après tout j'étais considérée par une déserteuse par le seul officier en contact avec les véritables forces d'Iwa. Et comme quelqu'un à ne pas croire par une jeune femme que j'avais trahie dans la forêt. La prudence était de mise.

Mon nez me titilla tout d'un coup. Je connaissais cette odeur. Dans le coin il y avait quelqu'un que je connaissais. Et parmi toutes les personnes que je connaissais, pourquoi à ce moment précis, fallait-il que ce soit lui ? Je soupirais avant de lever me bras en l'air et de montrer que je ne portais aucune arme.

_ Je sais que c'est vous et je ne suis pas armée. Enfin j'ai des armes sur moi, mais vous pouvez les prendre. Yamato-taicho.

_ Nemoragi Haruka, fit-il en ressortant d'un renfoncement dans l'ombre.

_ Ecoutez, ce n'est pas le moment de se gueuler dessus comme toute à l'heure.

_ Je ne peux pas prouver le meurtre, mais vous êtes coupable d'un délit de fuite et d'un refus d'obtempérer aux ordres d'un supérieur, ce qui, dans votre cas, me donnera suffisamment de temps pour prouver que vous êtes responsable de la mort d'Ishinda Kentaro.

_ Je croyais avoir eu une remise de peine ou quelque chose du genre. Je croyais que l'on m'avait reconnue innocente de ces faits.

_ « On », vous dites ? Mais cela ne me comprend nullement.

_ Ecoutez, vous êtes certainement avec ces gens d'Iwa, dans ce village transporté ou je ne sais quoi. Et vous savez que l'Hokage et Naruto sont aux mains des soldats d'Oto. Je veux aller les délivrer. Ce sont les ordres qui m'ont été donnés. Par Namikaze Minato en personne : protéger son fils à n'importe quel prix.

_ Eh bien nous lui demanderont en personne.

_ Il… Il a été libéré ? Mais je croyais que vous étiez le seul officier de Konoha en place chez les habitants du village des Roches.

_ Vous avez mal entendu alors. J'avais dit que vous l'aviez envoyé à l'hôpital. Pour l'instant je suis le plus haut gradé de Konoha. Et Oto va bientôt nous attaquer de nouveau.

_ Que veulent-ils ?

_ Ils veulent l'Hokage, quelle question. Alors nous allons profiter des combats pour libérer Uzumaki Naruto. Et ensuite nous repartirons chez nous.

_ Qu'en est il de l'alliance avec Iwa.

_ Elle n'est plus au goût du jour semble-t-il. D'une part parce que Kabuto les avait laissés tranquilles jusqu'à ce qu'on arrive. Et d'autre part parce que vous avez attaqué délibérément un Chuunin de leur village Yamada Mariko.

_ Une erreur de jugement. C'est sa parole contre la mienne.

_ Et je parierai sur sa parole. Comme je suis sûr que le conseil de Konoha pariera sur la mienne lorsque je leur raconterai vos frasques.

_ Laissez-moi délivrer Naruto et vous prouver ma valeur. Ensuite, je vous promets que je reviendrai et que vous pourrez me faire juger et mettre en cellule si vous le souhaitez.

_ Désolé, mais je ne vous crois pas. Tendez-moi vos mains.

Il saisit mes poignets dans une prise dure qui me fit grimacer. Ses doigts s'élargirent et se firent de bois. Ils s'enroulèrent et se tressèrent en que paire de menottes dures autour de mes poignets.

D'un seul coup, j'eus l'idée d'utiliser mon magnétisme. Mais je me rappelais que ça avait mal marché sur Kakashi mais bien sur Mariko. Elle ne se rappelait même pas que je l'avais hypnotisée. Mais peut-être que Yamato avait un truc pour résister, ou au moins se souvenir qu'il avait été manipulé. Et s'il me voyait user cela sur lui, il le sentirait. Il ne le sentirait peut-être pas sur un autre mais sur lui il le sentirait. Je ne voulais pas me retrouver muette en plus d'avoir les mains entravées par des racines dures comme de la pierre, pesant une tonne et impossible à scier. Je ne savais pas en quoi elles étaient faites. Je tenais encore de le raisonner normalement. J'avais confiance en lui, car ses actes me prouvaient qu'il était un soldat intègre. Trop certainement, mais assez pour pouvoir être utile et amical. Tant qu'il était de votre côté. Ce qui n'était pas mon cas. Il faisait un ennemi tenace et hargneux par contre. Ce qui n'était que pour me déplaire.

_ Cela suffira pour l'instant. On vous mettra de vraies menottes à l'intérieur.

_ Je vous promets que je vais revenir. Naruto est comme un frère pour moi, criai-je vers lui, vous ne pouvez pas faire cela ! Laissez-moi y aller.

_ Et moi je vous amène dans le quartier des prisonniers. Vous allez passer un moment à l'ombre avec ceux de votre espèce. Les traîtres !

Et il me tira à sa suite. J'avais du mal à suivre son rythme de marche. Nous arrivâmes à l'entrée principale. Il murmura quelques mots à l'oreille du garde à l'entrée. Celui-ci posa sa main sur les roches qui bougèrent et nous laissèrent passer. Je saisis dans mon dos le regard méprisant du soldat qui ne me connaissait pas à mon égard. Une enfilade de couloirs. Que je ne reconnus pas. Tous semblables pour moi. Impossible de trouver un moyen de sortir discrètement d'ici. Je n'aurais pas su comment faire.

Un vieil homme en robe officielle s'avança vers nous. Il avait le visage rouge et suait comme un porc. Il ne devait pas se laver très souvent. Son odeur corporelle de sueur rance et mal lavée me fit retrousser le nez.

_ Cette jeune femme est sous ma responsabilité, fit Yamato d'une voix dure.

_ Et vous l'avez traquée jusque devant notre porte ? Moi je crois que vous affabulez !

_ Mes graines traceuses finissent par être digérées et expulsées par l'organisme vampirisées, comme toute chose que le corps ingère. Elle est venue se constituer prisonnière.

_ Et j'aimerais beaucoup entendre la version de cette jeune femme. Peut-être sait-elle quand Oto attaquera notre village.

_ Cette fille est vicieuse, ne croyez aucun de ses mots, monseigneur membre du conseil provisoire. Et si Oto attaque je ne saurais que vous conseiller de leur laisser entre les pattes. Au moins pourra-t-elle ralentir le menu fretin de ses maigres capacités de traitresse.

_ A vous entendre on pourrait croire que vous la détester. Il vous faudrait être neutre dans cette situation.

_ Elle a ensorcelé mon sempai de ses mots. Et il n'est plus qu'une loque à présent.

_ Monsieur, murmurai-je, délivrez-moi de cet homme. Je n'ai rien fait. Je ne comprends pas sa haine. Si c'est parce que je l'ai dédaigné en tant que femme, je peux le comprendre. Si je lui ai fait du tort en tant que collègue, je peux le comprendre. Mais cela n'a rien à voir. Il m'accuse d'avoir tué mon coéquipier, alors que je n'en suis nullement responsable. Mon innocence a été prouvée. Juste parce qu'il ne me croit pas je…

_ Silence, femme traitre, fit Yamato avant de me frapper au visage.

_ Regagnez votre rang ! éructa le vieil homme puant. Vous n'avez aucun ordre à donner ici. Ni l'un ni l'autre.

_ Je suis un membre de Konoha, je ne dépends pas de votre juridiction. Ni cette femme.

_ D'une part je dois m'entretenir avec cette femme à propos d'une affaire entre elle et un soldat de mon pays. D'autre part, le Jounin spécial Hatake Kakashi est ici et il est plus gradé que vous.

_ J'avoue tout monsieur, j'ai bien frappé et abandonné Mariko dans la forêt. Je n'étais pas certaine qu'elle soit fiable. Je n'ai agi qu'en soldat, et j'espère pouvoir m'excuser auprès d'elle de cette erreur de jugement.

Par ces simples mots, je venais de me mettre relativement à l'abri de Yamato. Ses yeux noirs rencontrèrent mes yeux bleus. Et je lui souris poliment. Sans aucune entourloupe. Parce que je croyais en lui. Je croyais qu'il pouvait reprendre l'opinion favorable qu'il avait de moi au début.

_ Libérez cette femme, elle est libre de toute entrave de votre part pour le moment, fit le vieil homme.

Yamato s'exécuta en maugréant. Les menottes de bois tombèrent au sol. Je me massais les poignets. Avant de voir que le membre du conseil sortait une paire de menottes en métal de sa poche. Et qu'il me regarda dans les yeux.

_ C'est à vous de me prouver votre valeur. Parce que vous ne m'obéissez pas en tant que soldat ne signifie pas que vous ne me devez pas respect, fit le membre du conseil. Acceptez-vous de porter ces menottes en signe de reddition et affirmez-vous à nouveau que vous avez frappé Mariko.

_ Je ferai ce que vous désirez. Je m'en remets à vous, monseigneur, fis-je en baissant la tête et les yeux, ce qui sembla lui plaire.

_ Quant à vous capitaine Yamato, retournez à vos appartements, vous avez à discuter avec votre supérieur.

_ Bien monsieur, fit-il d'un ton sec. Quant à toi…

Il s'éloigna, tandis que je tendais de nouveau les mains pour me faire menotter. Avant de décider de plutôt enlever les armes que j'avais cachées un peu partout sur moi pour prouver que je n'étais effectivement pas armée. Je me sentais presque toute nue sans elles. J'en gardais quelques unes grâce à mes affinités élémentales, mais on ne devait révéler le moins possible. Ma coopération fut bien vue de nouveau, et le vieil homme fit signe à un jeune homme qui patrouillait de prendre mes affaires. Nous nous mîmes en chemin.

Dans la salle d'interrogatoire, tout était gris et blanc. Les plinthes grises, les murs blancs. La vitre vers l'extérieur donnant sur un couloir banc éclairé au néon. Partout de la moquette grise. Les ampoules incandescentes nues éclairant d'une lumière sans couleur. Les chaises en métal gris, et la table grise et blanche. Dans ce monde monochrome je me posais. Femme frêle. Chemise blanche et pantalon noir. Peau blanche, menottes grises. Chaussures noires. Cheveux blancs. Mes yeux bleus, seule tâche de couleur dans ce monde monochrome.

Entra l'homme qui allait m'interroger. A la fois ninja, médecin et policier. Dans ce monde réduit, les hommes et les femmes devaient devenir polyvalents et plus efficaces. Je m'assis en croisant les jambes et regardai le nouveau venu franchement, dans les yeux.

_ Je suis le Jounin Watanabe. Je suis ici pour m'occuper de vos blessures et pour connaître votre version. Êtes-vous prête à collaborer mademoiselle ?

_ Oui, Watanabe-san.

_ Vous répondrez à toutes mes questions avec franchise. Et vous ne répondrez que la vérité. Vous ne parlerez et ne m'interromprez jamais. Pendant ce temps, des observateurs extérieurs nous observeront depuis le couloir. Êtes-vous d'accord avec les présentes conditions ?

Je pivotai et observai la vitre. Dehors, je vis Kakashi, Sakura et Yamato qui représentaient Konoha. Le vieil homme que j'avais vu représenter le conseil de Konoha. Mariko ainsi que deux autres soldats représenter Iwa. Des personnes qui me connaissaient et d'autres non. Comme une évaluation. Je devais faire bonne impression et donner tout ce que j'avais. Je me retournai vers mon interlocuteur et posai mes mains entravées sur la table. Je ne portais pas de veste, juste un débardeur et un short neutre qu'on m'avait donnés avant de me faire passer par une douche réglementaire pour vérifier que je n'étais porteuse d'aucun virus ou parasite en provenance de l'extérieur. A la lumière crue des lieux étaient exposées mes coupures que j'avais recousues. Ma brûlure ne me faisait pas souffrir, on m'avait donné un antidouleur.

_ Je suis d'accord avec les conditions, dis-je en réponse.

_ Alors commençons. Vous vous appelez Nemoragi Haruka. Vous avez 22 ans et vous résidez à Konoha dans l'immeuble des artistes depuis deux ans.

_ Vrai.

_ Vous venez de passer votre examen Chuunin, et avez reçu la mention honorable. Il s'agit de votre deuxième passage de cet examen en un an. Des remarques ?

_ Aucune.

_ Pourquoi la deuxième fois. Avec une telle note, cela signifie que vous auriez pu réussir la première fois. Votre dossier n'indique rien à ce sujet.

_ Je faisais une dépression.

_ A quel sujet ?

_ C'était d'ordre personnel. Je ne souhaite pas l'évoquer.

_ La personne la plus proche de vous sentimentalement ?

_ Kasegami Karasu. Travaille à Suna. Ma meilleure amie.

_ Personne au niveau sentimental ?

_ Pas depuis quelques temps. Et je trouve cette question hors de propos pour juger de mon intégrité.

_ Justement, je crois que votre réaction me pousse à poursuivre dans cette voie. Vous avez-fait l'amour récemment ?

_ Mais… Cette question n'a rien à voir avec…

_ Ne regardez pas les personnes dans le couloir. Vous ne regardez que moi. Je répète la question. Avez-vous couché avec quelqu'un récemment ?

Que devais-je faire ? Parler de Deidara ? Non, il ne valait mieux pas. Et puis il m'emmerdait avec ses questions. Je le fixai d'un œil agacé, et m'aperçus qu'il regardait la courbure de mes seins qui dépassait depuis l'encolure de mon débardeur. Je croisais les bras avant de réclamer que quelqu'un d'autre m'interroge. Il reposa sa question plusieurs fois. Et je refusais de répondre. Je ne craquerais pas. J'avais ma détermination. Lui aussi visiblement. Il y eut un bruit de micro.

_ Continuez l'interrogatoire. Posez d'autres questions, ordonna le vieil homme.

_ Très bien monseigneur. Haruka-san, le capitaine Yamato prétend que vous avez tué votre camarade Ishinda Kentaro. Qu'avez-vous à dire à ce sujet.

_ Kentaro était mon voisin de pallier. Nous ne nous connaissions que depuis récemment. Je ne vois aucune raison de le tuer.

_ Aviez-vous des soupçons à son encontre ?

_ De trahison ?

_ Le mot vous est venu en bouche. Développez.

_ Récemment j'ai fait un rapport par rapport à des activités suspectes d'un mouvement appelé l'Akatsuki. Ketaro, Karasu et moi avons travaillé ensemble à suivre plusieurs de leurs membres. Kentaro n'avait jamais entendu parler de l'organisation. Pendant le faux tournoi, j'ai été attaquée par une autre des participants Ayemoto Kuona. Elle se trouvait sur le contrôle d'un jeune homme d'allégeance inconnue, Yamato Konusuke. Je peux me tromper, mais il me semble qu'il travaillait pour Akatsuki. Quelques temps plus tard, j'ai tenté de retrouver cet homme pour savoir ce qu'il tramait contre moi. Il prétend que nous sommes du même clan mais j'en doute. Dans ce laps de temps Mes deux coéquipiers ont disparu. Et moi je suis partie sauver Uzumaki Naruto des griffes de cet homme. J'ai juré à l'Hokage de protéger Naruto. Et pareil que maintenant, j'ai décidé de partir pour le sauver. A n'importe quel prix.

_ Vous évoquez des choses, mais pas cette idée de trahison.

_ Ishinda Kentaro a été mis en équipe avec moi et Karasu, ce qui est étrange. Peut-être pour nous ouvrir des horizons et nous permettre de travailler avec d'autres personnes. Cependant cette équipe a été constituée bien trop rapidement. Immédiatement après, nous nous trouvions dans une mission qui a dérivé avec des contacts avec Akatsuki. Il y a quelques jours il disparait. Et je me retrouve de nouveau en contact avec des membres de l'Akatsuki. C'est tout ce que j'ai à dire.

_ Vous semblez tenir beaucoup à cet Uzumaki Naruto.

_ Il est comme un frère pour moi, et je respecte notre Yondaime Hokage comme un père. Je ne trahis jamais ma parole lorsque je fais une promesse. Et j'ai promis à Namikaze Minato de protéger son fils à tout prix.

_ Entretenez-vous une relation avec Minato Namikaze ?

_ Qu'est-ce que vous me chantez-là ? J'ai dit qu'il était comme un père pour moi. Il n'est rien d'autre.

_ Et avec son fils ?

_ C'est mon frère, mon petit frère. Je le ressens comme tel. De toute manière je me considère comme la grande sœur ou la petite sœur de la plupart des personnes que je rencontre. Ça faillite grandement mes relations avec les gens.

_ Comment expliquez-vous alors la rumeur selon laquelle vous seriez la fille adoptive de Minato Namikaze ?

_ Excusez-moi, mais je ne sais pas du tout d'où vous tenez ces explications. Tentez-vous de me faire sortir de mes gonds ?

_ Voilà ma théorie : vous arrivez à Konoha et séduisez un homme haut gradé, Hatake Kakashi. Lui-même élève de Minato Namikaze. Ensuite vous devenez amie avec Uzumaki Naruto. Et d'un seul coup, vous vous retrouvez avec un bel appartement de fonction et un poste sans être jamais passée par l'académie ninja. Vous n'y êtes jamais allée, c'est ce qu'indique votre fichier. Avant il y a deux ans, on ne fait pas mention de vous dans aucun des fichiers. Même vos parents sont inconnus. Le clan Nemoragi n'existe plus depuis un certain temps. Et vous, délicieuse inconnue, vous décidez de vous faire un nom en rentrant à Konoha. Voilà ma théorie, vous êtes une espionne.

_ Je nie tout à fait ces accusations. Vous pouvez demander à Kakashi, c'est lui qui m'a renseignée sur ma famille et sur qui j'étais. J'aurais fini comme serveuse dans un bar s'il ne m'avait pas sorti de ma vie monotone avec Karasu.

_ Il me semble que le plus important a été posé, nous allons vous soigner puis délibérer.

Il approcha son feu vert de soin près de mes coupures et enleva mes fils, en fit de même pour ma brûlure qui se résorba et j'en fus satisfaite. Puis il me laissa seule dans la pièce parce que je n'avais pas tout dit. J'avais tu cette affaire avec Akasuna no Sasori. Ishinda Kentaro s'était retrouvé à un moment ou à un autre attiré par l'Akatsuki pour des raisons que j'ignorais. Et il avait été récupéré par cet inconnu qui se faisait passer pour un ex membre de l'organisation. S'il avait été plus au courant, il aurait su que ce type avait été tué par Haruno Sakura, même si je désirais avoir des preuves de la mort de cet individu pour me faire des idées. Plus je réfléchissais, et plus j'avais des réponses. Que j'avais avec moi depuis un certain temps.

Mais leur théorie de l'espionne se tenait. Sauf que je savais que j'étais fidèle à Konoha. Mes souvenirs avaient beau commencer à mes quatre ans et être ceux d'un autre monde, je les avais en moi. C'était suffisant. Mais parmi tout ce qu'il venait de me dire, et ce que j'avais découvert, je savais que j'avais des réponses à trouver.

Je ne savais pas qui était Nemoragi Haruka.

On prétendait que c'était moi et je voulais bien les croire. Mais dans ce cas là, je souhaitais obtenir une certaine légitimité, des réponses, une généalogie. Un passé. On ma l'avait fait miroiter. Et je savais que des réponses se tenaient dans mon passé et dans ce que je n'avais pas pu vivre durant mon absence et je les aurai ces réponses. Et ce jour là, je saurai quel est mon but dans la vie.

Les rouleaux dans le coffre se rappelèrent à moi. Eux aussi avaient des réponses. Parce qu'il n'y avait pas de documents officiels parlant de traité ou d'alliance avec Iwa parmi eux. Et Minato me les avait confiés. A moi. Pour quelle raison.

J'entendis un larsen dans le micro. Je sursautai et me tournai vers la vitre. Dans le couloir, appuyée contre la glace transparente se tenait Mariko. Ses longs cheveux bouclés défaits, et son regard noisette qui me transperçait. Il n'y avait pas d'accusation. Seulement une volonté farouche de savoir et une telle innocence.

_ Hashimoto-sama prétend que vous vouliez vous excuser, est-ce vrai ?

_ Oui, je suis sincèrement désolée Mariko, j'aurais dû croire en toi.

_ Et dites-moi autre chose, je n'ai que peu de temps. Est-ce vrai que vous les considérez comme des membres de votre famille ? Le Yondaime et son fils.

_ Je pesais chacun de mes mots.

_ Et… (Elle regarda à droite et à gauche et s'assura qu'il n'y avait personne) Est-ce que vous accepteriez de m'aider ? Dans les geôles de Kabuto, il y a un petit garçon. Et j'aimerais sauver sa vie.

_ Quel est votre relation avec ce garçon.

_ Vous êtes une femme. Et vous êtes amoureuse. Tout à l'heure dans vos réponses je l'ai senti, alors je souhaite sincèrement que vous puissiez me comprendre. J'aime un homme qui n'a jamais posé un œil sur moi. Je voudrais secourir son frère avec votre aide. Ce sont les petits-fils de notre Tsuchikage. Et j'espère que cet acte de bravoure pourra…

_ Je comprends. Mais pourquoi vous aiderais-je ?

_ Parce que je t'ai aidé dans l'hôtel. J'ai vu les traces dans l'escalier et j'ai su qu'il y avait quelqu'un qui avait pénétré. Et je vous ai vu sur cette photo et dans les autres chambres de Konoha que vous aviez fouillées, alors j'ai pensé…

_ Et vous avez gâché votre couverture d'espionne pour ces impressions ? m'étonnai-je en notant qu'elle ne se rappelait pas d'avoir été manipulée par moi.

_ Quelque chose en moi me disait que je devais vous faire confiance. Je brûlais des ordures dehors, et puis j'ai vu les traces, et je vous ai fait confiance au premier coup d'œil. C'est un signe non ?

_ Oui, en effet, fis-je en songeant que c'était juste de la manipulation.

_ J'avais réussi à m'introduire dans le village, et je sais où se trouvent les prisonniers. Mais je veux libérer Kaoru alors que je n'en ai pas la force. Mais vous, vous l'avez. C'est comme ce Naruto, vous occupez des postes tellement bas dans la hiérarchie, et pourtant vous êtes si forts…

_ Je n'aime pas les responsabilités, je l'ai déjà dit, je crois…

_ Je veux que nous nous fassions mutuellement confiance. Si je vous libère, est-ce que vous me promettez de m'aider ?

Je n'eus pas le temps pas de répondre. Je vis qu'elle se faisait crier dessus par un soldat. Avant de partir. Et je restai seule à nouveau dans ma cellule. Je soupirai. Seule avec mes pensés qui tourbillonnaient. Petit à petit, je dus m'endormir parce que je lorsque je rouvris les yeux quelque chose avait changé. Je clignai des yeux et grognai à cause de cette fichue lumière. Il y avait quelqu'un dans la pièce. Et une odeur de plantes. Sasori ! Je dus murmurer ce nom ou me relever car l'ombre que je voyais se peindre au mur s'immobilisa. Avant de passer par la porte et de s'en aller. Sur la table, devant moi, il y avait une fleur. Comme la dernière fois, une fleur. Une fleur de papier avec un message comme la dernière fois. Je le dépliais discrètement de mes mains menottées. Au dehors, j'entendais des gardes qui cherchaient un intrus. « Fais ce que tu crois juste de faire. Tu sauras prendre la bonne décision au bon moment. Et j'espère que tu le sauvera ». Sauver qui ? Sauver quoi ? Pourquoi ? Je ne savais pas pourquoi je recevais ce message à ce moment là. Les mots s'imprimèrent dans mon esprit. Je saisis l'origami et l'enfonçais dans ma bouche. Le mâchant lentement avant de l'avaler. Les preuves avaient toutes disparu. Seule restait ma mémoire et l'odeur de plantes que la ventilation faisait disparaître.

Un garde ouvrit la porte. Je le fixai d'un air morne.

_ Tout va bien mademoiselle ?

_ Tout va bien, le rassurai-je d'un sourire, pour quelqu'un qui a les mains menottées…

_ Je veux dire, il n'y a personne ici avec vous ?

Je secouai la tête négativement. Ce fichu inconnu m'avait laissé toute seule encore une fois. Mais le ninja semblait vraiment consciencieux. Ou alors j'étais son genre et je lui avais tapé dans l'œil. Il me fixa dans les yeux et se mit à articuler exagérément sans pour autant laisser sortir les mots. Est-ce que j'étais menacée ? Est-ce que quelqu'un était venu ici et avait menacé de me tuer ? Au bout d'un moment, j'en eus tellement marre, que je sortis la première connerie qui me vint en tête.

_ Écoutez, j'ai demandé un gigolo pour qu'on fasse des trucs SM, alors si ce n'st pas vous, j'aimerais que vous vous éloigniez.

L'homme déglutit et s'enfuit dans le couloir. Je l'entendis dire à son collègue qu'il y avait une fille très bizarre dans la salle d'interrogatoire numéro un. Je ris. Et fixai la porte. Elle n'était pas fermée à clef. Une ombre passa la porte. On appela mon nom et toqua plusieurs fois. Mariko. Elle murmura qu'elle venait me sauver.

Elle me montra où se trouvait la serrure de ces menottes, et qu'elles avaient parfois un défaut de fabrication. Il suffisait de crocheter la serrure avec une barrette à cheveux limée ou quelque chose qui ait vaguement la forme de la clef pour les ouvrir. Je lui demandais de reculer. Et bavais dans le trou de serrure. Elle émit un cri de dégoût. Mais entre mes dents, je sentais ma salive se durcir comme de la glace et faire comme une clef. Je la fis tourner entre mes dents. Puis la retirai délicatement et déverrouillai l'autre bracelet.

Je mis l'index droit devant mes lèvres dans un signe de silence. Elle acquiesça. Je me stoppai un instant et hésitai devant la porte. Je devais faire quelque chose d'autre d'abord. Quelque chose d'important. Dans ma tête, sonna le fait que la glace était plus dure que de l'eau ou de l'ombre, un seul choc ne pourrait pas briser… Je saisis le verre d'eau qu'on avant posé sur la table et mon concentrai. Puis je le jetai le contenu sur la chaise. Je vis le liquide se rassembler et se ramifier. S'étendre comme une flaque transparente. De la petite quantité de liquide se créaient d'autres ramifications qui se tressaient et s'amplifiaient. Je continuai de me concentrer. La forme devint humanoïde avec un tronc, quatre membres et une tête. Par transparence, je vis se former les jambes qui se croisent, les coudes appuyés sur la table, jusqu'aux bras croisés. La tête se boursoufla et s'allongea. De longs filaments fins cascadèrent l long des nouvelles épaules et retombèrent de l'autre côté du dossier. Les plis de vêtements se formaient le long de l'échine et du ventre. Puis, à la surface, je les vis apparaître, les surfaces prismatiques, les faces de l'incroyable volume transparent. Au niveau du cœur, une boule blanche grosse comme un poing apparut, en glace. Et la zone s'étendit, des doigts de pieds au bout du nez, de la racine des cheveux au plus profond du ventre. Une nouvelle moi faite de glace et menottée venait d'apparaître dans la cellule.

Je vacillai. Devant la beauté du spectacle. Mais aussi peut-être parce que… Je portai ma main à mon front, il était brûlant. Marrant ça, j'avais toujours eu les extrémités froides. Peut-être que je me croyais bouillante justement parce que je m'étais refroidie ? Le décor tourna un peu. Je me rattrapai au bord de la table.

_ Haruka-san, nous devrions partir maintenant, fit Mariko. Mais… vous saignez du nez…

_ J'ai un peu mal à la tête. Je ne devrais pas faire de clone de glace trop souvent…

_ Ce que vous avez fait… Je veux dire je sais faire des clones avec mon affinité élémentaire. Mais ce que vous avez fait. C'était bien plus qu'un clone. C'était beau. C'est comme si je ne pouvais pas détacher mes yeux de cette réplique.

_ Allons sauver nos garçons…

Sauver Naruto. Sauver Minato. Me sauver moi. Découvrir et trouver. Aider un inconnu envers qui on a une dette… J'avais vu la marque du sceau apparaître en violet sur le clone. Comme si le sceau s'étendait. Et qu'en s'étendant, il donnait plus à ce clone qu'une simple existence en tant qu'arme, un simple tour pour faire croire que je me trouvais encore entre les murs. Et j'avais vu briller quelque chose dans les yeux du clone, une lueur… Non, je devais imaginer des choses, certainement. Cachées dans un recoin, j'en profitais pour soupirer et me frotter les yeux. J'étais fatiguée. Un filet de sueur grasse me fit grimacer. En fermant les yeux, je vis et ressentis ce que ressentait le clone. Il était en train… De parler avec un des gardes. Un clone très utile en soi.

_ La voie est libre, fit Mariko.

Je bondis à ses côtés, et la suivit dans le dédale. Je décidais de lui faire confiance. Comme elle me faisait confiance. Mais elle était trop pressée dans sa jeunesse. Je n'avais pas eu le temps de faire la promesse. Celle-ci n'avait pas encore franchi mes lèvres. Et je n'avais pas du tout envie de la dire, de la laisser entendre.

Dans une des salles à côté, je pus récupérer mes affaires et mon sac. Il y avait bien plus que mes propres affaires dans la salle, et si je prenais le reste ? Je veux dire, juste un petit peu. Pas prendre pour une trop longue durée. Je le leur rendrais après. J'étais déjà en train de rêver au moment où je sauvais des gens grâce à mes habilités. Ce genre de choses n'était pas pour moi. Je préférais œuvrer à la victoire et laisser les autres profiter de la lumière. C'est comme cela que ça devait être, il devait y avoir des personnes célèbres et d'autres qui devaient les aider à bâtir leur légende. Moi je faisais partie de ceux qui étaient à côté. Rien de plus.

Je m'habillais dans une tenue solide, recouvrant mon débardeur de ces plastrons verts avec des poches que tous les chuunins de mon village portaient. Je nouais ensuite me cheveux pour ne pas être embêtée par eux de tout le combat. Pour les chaussures, j'optais pour des baskets, rien avec des talons qui pouvaient se prendre dans les crevasses ou des bottes ignobles qui enserraient chevilles et genou dans leur étau de cuir. Je voulais être libre de tous mes mouvements. Le short gris de prisonnier était trop reconnaissable, même si j'aurais aimé le garder comme une marque de rébellion. J'optais plutôt pour un pantalon motif camouflage. C'était vrai, il y avait une forêt, j'aurais eu tort de m'afficher avec du rouge pétant ou du violet… Et puis je décidais de transvaser le contenu de mon sac. Après tout ce n'était qu'un combat, je n'aurais pas à vivre dans la forêt pendant des lustres. Chaque repli de ma tenue fut utilisé pour porter une arme. Je sautai un peu et effectuai quelques mouvements. Je n'étais pas restreinte, j'avais peu de chances de me blesser moi-même, et je ne faisais pas un boucan incroyable à chacun de mes pas.

Je fermais les yeux à l'instant. Je voyais à travers les yeux de mon clone en me concentrant. Je ne savais pas qu'on pouvait les utiliser comme ça. J'avais toujours cru que les clones ne donnaient d'information à la personne originale qu'en disparaissant. Parce qu'ils n'étaient pas réels. Les clones élémentaires possédaient une division de notre chakra, voilà pourquoi ils prenaient corps. Mais ils ne possédaient pas d'âme. Un corps sans âme pourrait vivre mais ne pas exister. Nous leur donnions une partie de nous, une certaine personnalité, mais c'était tout. Je devais avoir inventé une nouvelle technique, voilà tout. Oui mais pour toute l'énergie qu'elle me coûtait…

Mariko m'entraîna jusqu'à l'entrée. J'aperçus du coin de l'œil le garde qui avait ouvert la porte à Yamato. Et le regard qu'il m'avait jeté à ce moment. Plein de mépris. On ne pourrait pas passer par là. Seul problème, il n'y avait qu'une seule issue dans leur super village souterrain. Je me concentrais de nouveau, et murmurait des mots avec du charisme. Les serpentins de chakra s'envolèrent de nouveau vers mes cibles. Mariko les fixa un instant l'air songeur. Peut-être se rappelait-elle… Les gardes tournèrent la tête comme pour savoir d'où venaient ces volutes bleues qui leur entraient dans les oreilles et leur chauffaient le cerveau. L'un d'entre eux sourit béatement avant de fermer les yeux et de se laisser glisser le long du mur. L'autre s'était comme endormi debout sur la pique. Sans cesser de murmurer, je pris la main de la kunoichi, et nous franchîmes les portes. Jusqu'à être assez éloignées pour que cela n'ait plus d'effet.

_ Vous êtes vraiment incroyable. Tout juste Chuunin et…

_ Ne dis rien, allons-y.

Derrière nous une voix engueula deux pauvres bougres pour s'être endormis à leur poste.

Elle et moi courûmes dans les tunnels encore et encore. Pour rentrer dans la ville, ce devait être le seul moyen pratique. Et il se trouvait que Mariko avait une bonne mémoire, ainsi que le sens de l'orientation qui me faisait défaut. Notre trajet dut bien faire une bonne dizaine de kilomètres avant qu'elle ne m'arrête. Elle m'indiqua dans les pierres qui se trouvaient autour de nous, celles qui étaient taillées, signe que l'on pénétrait sous les fondations de la ville. Nous évoluâmes plus lentement, dans le doute, on ne savait pas à quel point nos ennemis avaient une bonne oreille. Elle me tendit une bouteille d'eau, que je vidais à moitié dans mon gosier. Je lui rendis en la remerciant. Lui proposais un peu de la nourriture qu'il m'était restée dans le sac et que j'avais prise avec moi.

_ Parle-moi de lui, demandai-je. Parle-moi de cet homme que tu veux impressionner.

_ Eh bien il est très beau. Un peu plus âgé que moi. Un peu plus grand aussi, presque votre taille.

_ C'est petit pour un homme, remarquai-je.

_ Non, c'est vous qui êtes grande, cela doit un peu gêner votre petit ami, non ?

_ Ben j'en ai pas alors le problème est réglé.

_ J'ai toujours été amoureuse de lui. Beaucoup de filles dans mon village l'étaient. C'était le petit-fils du Tsuchikage. Il était beau et gentil, il avait toujours un sourire pour nous qui le poursuivions. Chaque semaine il sortait avec une fille différente.

_ Le genre de type populaire à souhait et qui en profite, je déteste cela.

_ Non, se récria-t-elle, il n'était pas… Pas vraiment comme cela.

_ Tu es sortie avec lui alors ? Il ne devait pas y avoir tant de filles que ça en ville à être folles de lui.

_ Il n' m'a jamais proposé, peut-être parce que j'avais à peu près son âge, je ne sais pas. Nous…. n'avons jamais parlé de mes sentiments pour lui. Et puis un jour il est parti.

_ En mission longue.

_ Pas… exactement. Il a commencé à croire des choses qu'il avait entendues en dehors du village pendant quelques unes de ses affectations. Des idées politiques plus radicales. Il avait toujours eu des avis assez tranchés et assez durs pour un peu tout. Il voulait que tout change très vite, que les effets soient immédiats. Et à force de ne pas être entendu, il s'est enrôlé dans un mouvement terroriste contre notre gouvernement.

_ Et tu es toujours amoureuse de ce type ? Bonne chance, tu auras du mal à le changer.

Elle ne répondit pas. La conversation avait jeté un froid parmi nous. C'était vrai, je n'avais jamais aimé les types populaires. J'avais toujours préféré ceux qui étaient bizarres, les lobotomisés du bulbe. Ceux qui avaient vraiment quelque chose de spécial et qui l'affirmaient. Pas ceux qui s'entouraient de trop d'amis qu'ils ne connaissaient même plus à force de leur parler et qui critiquaient les autres à tout bout de champ. Il fallait avouer que je m'étais assez affichée, avec mon côté intello, mes bonnes notes dans toutes les matières, sans pourtant vouloir m'approcher des autres parce que j'avais peur de les blesser, avec ce qui était en moi.

Nous avons pénétré dans la ville. Et c'est là que tout commença à basculer. Vous connaissez la loi de Murphy, comme quoi la tartine tombait toujours côté confiture ? Eh bien on était en plein dedans.

J'avais filé jusqu'à la prison, discrètement. Personne ne m'avait remarqué, ce qui était une chance. J'avais escaladé les tours du palais à la force du poignet et m'étais introduite à l'intérieur. Avant de me rendre compte que Mariko n'avait pas pu me suivre. Et donc qu'en toute logique elle s'était fait prendre. Donc je me retrouvais coincée dans un endroit que je ne connaissais pas, au niveau d'alerte maximal. Parce qu'ils savaient qu'elle avait des complices pour s'introduire ici. Je devais impérativement me cacher. Les quartiers de la prison devaient être surveillés à mort.

Un bruit m'alerta derrière moi. Une fille en habits de servante me regardait avec épouvante, et s'apprêtait à crier à plein poumons. Je lui sautai dessus. Avec une impression de déjà-vu.

_ Tais-toi. Conduis-moi dans un endroit sûr.

Comme pour Mariko quelques temps avant, ses yeux se firent ternes et la pupille dilatée. Elle m'entraina jusqu'à une des chambres des invités du palais, enfin ce qui était anciennement le palais du Tsuchikage.

_ Trouve-moi une tenue comme la tienne, de la teinture pour cheveux et explique moi tout ce que tu sais à propos de tes maîtres. Ensuite tu vas oublier tout ce qui s'est passé entre nous.

Personne ne fait trop attention à une servante de plus ou de moins. De nouveau déguisée et teinte en brune, sourcils compris, je commençais ma nouvelle vie en tant que servante des ninjas d'Oto. Et commençais à savoir comment me diriger vers les cellules. Grâce à cette fille dont j'avais embrouillé l'esprit, je savais parfaitement comment me comporter. Je commençais par me saisir d'un balais et plaçais un chiffon à essuyer dans la poche de devant de mon tablier. Si je rencontrais qui que ce soit, je n'avais pas le droit de lui parler, je ne devais pas le regarder dans les yeux mais le sol au niveau de mes pieds et m'incliner bien bas de manière respectueuse, et obéir sans broncher au moindre ordre qu'il me donnerait.

J'entendis un cliquetis derrière-moi. Il y avait quelqu'un ! Je me reculai dans le mur. Et me voutai. Deux hommes passèrent devant moi. Le plus âge, à peu près le même âge que moi essuyait ses lunettes à monture ronde avec un mouchoir en tissus. Il portait ses cheveux gris en queue de cheval. Il portait une tenue violette et noire autour de son corps mince. Dans sa main un livre dont je notais le titre en passant. Il traitait de certains aspects du corps humain. Un ninja médecin ? Ses chaussures portaient des tâches dont la couleur me fit penser à du sang. Je tentais de ne pas penser à cela et me concentrais sur autre chose. A côté de lui se tenait un jeune homme de l'âge de Naruto. Très jeune, très beau, des cheveux noirs et la peau pâle. Son kimono blanc portait une armoirie avec un éventail blanc et rouge. Ses cheveux de jais étaient en bataille. J'aimais bien son apparence physique, mais le trouvais tout de suite antipathique avec son air de suffisance froide.

_ Je ne comprends pourquoi vous tenez tant à garder ce gamin braillard en vie, Sasuke-san, disait le plus âgé des deux. J'aimerais tant le découper en morceaux, et le disséquer pour comprendre ce courage et cette envie de continuer à se battre.

_ Je veux le voir souffrir. Le voir arrêter de m'appeler frère ou quoi que ce soit. Je n'ai qu'un seul frère, et moi seul doit le tuer.

_ Vous n'êtes pas encore assez fort pour…

_ Vous n'êtes pas en droit de me critiquer, Kabuto-san, prévint l'autre d'une voix tranchante, la main posée sur la garde de son épée.

Ainsi c'était Kabuto. L'autre devait être Uchiwa Sasuke, dont Naruto n'arrêtait pas de me rabattre les oreilles. Franchement, je ne voyais pas ce qu'il avait d'extraordinaire. Mais il ne valait mieux ne pas critiquer avant de savoir, ou de connaître la personne.

L'homme à lunettes dut me remarquer dans le couloir.

_ Toi là, suis-moi, il faut nettoyer la salle d'expérimentation.

_ Bien monsieur.

Je les suivis pendant un moment. Le jeune homme brun se sépara de son supérieur et alla se reposer dans une pièce. Certainement sa chambre. Il avait l'air assez puissant, même s'il semblait un peu trop se rengorger à mon goût. Kabuto ne se stoppa pas un instant et je lui emboitai le pas. Il ouvrit une porte. L'odeur de sang, de chair brûlée et de produits chimiques me prit à la gorge.

_ Fais ton office, et apportes-moi un repas lorsque tu auras terminé. Et tu as intérêt à être rapide sinon tu prendras leur place.

La salle sentait le sang. Du sang partout où je posais les mains. Armée d'une bassine et d'une brosse à récurer, j'entrepris de faire ce qu'on m'avait demandé. Je réprimai des hauts le cœur. Je frottai les taches de sang, et vidai l'eau de la bassine de temps à autre. Je la voyais qui rougissait, une mousse carmin flottait à sa surface. J'en étais presque dégoûtée. Qu'avaient-ils bien pu faire dans cette pièce pour tacher autant les murs et le sol. Au bout d'un moment je levais la tête et observais autour de moi.

Je jetais un coup d'œil aux différents relevés. Ils testaient l'efficacité d'une eau sacrée qu'ils avaient récupérée dans une gourde scellée. Une eau soi disant miraculeuse. Apparemment ils avaient découpé des gens en morceaux pour voir à quel point ils guérissaient grâce à cette eau. Je fis la grimace.

Je perçus un bruit et un mouvement dans la pénombre. Un énorme tube avec de l'eau, comme un aquarium à la taille d'un être humain. Je voyais des bulles d'air qui entraient par le bas de l'eau et éclataient à sa surface. Dans le récipient un jeune homme qui me regardait d'un air étrange, fixant les papiers puis moi qui les lisait. Je compris que j'avais fait une erreur. Que ce type en face aux cheveux blancs, aux yeux violets et aux dents pointues m'avait vue. Ce type tout nu d'ailleurs, mais ce n'était pas la question et mon regard ne s'attarda pas sur son organe génital. Plutôt sur sa peau où se résorbaient lentement d'énormes scarifications faites au scalpel. Je mis la main devant ma bouche, sentis les larmes me venir aux yeux.

J'étais trop sensible ! Je compatissais pour un inconnu. Il fixait toujours les feuilles. Je les remis en place comme elles étaient avant, et il leva le pouce comme pour me signaler que j'avais bien fait. Je lui souris en retour, un grand sourire avec mes yeux mouillés que j'essuyais d'un revers de manche. Je mis mon index devant ma bouche. Dans l'eau, lui qui ne pouvait rien me dire fit le geste de plaquer ses mains sur ses yeux, puis sur ses oreilles, et enfin croisées sur sa bouche.

_ Je n'ai rien vu, rien entendu, je ne dirais rien, murmurai-je, et saisis une lueur d'acquiescement dans ses yeux.

Lui aussi, je me promis de le sauver. Je le regardais une dernière fois avant de me diriger vers les cuisines du château. Là, je reçus l'ordre de déposer le plateau chargé de victuailles pour plusieurs personnes dans la salle de réception et de m'éclipser. Les maîtres et leurs invités pourraient donc en jouir sans qu'ils ne nous voient. Quels invités, parlaient-ils de Minato et Naruto ? Il fallait que je sois là. Je me chargeais de préparer la pièce, et glissais en prime une seconde couche très fine aux miroirs de la pièce. Si fine qu'on ne les verrait pas. Ils seraient mes yeux et mes oreilles. Rapidement je m'éclipsai et prétextai une migraine atroce pour qu'on me laisse m'allonger à l'infirmerie. Quelques personnes me jugèrent d'un air réprobateur. Qui était cette nouvelle venue avec ses grands airs, qui se prenait pour meilleure que nous ? Un peu de magnétisme les aida à oublier et à m'apprécier.

Ce n'était pas bien. Et je détestais faire cela.

Kabuto, arriva dans la pièce et s'installa comme un roi. Il tapa dans les mains pour inviter les autres personnes à prendre place. Elles étaient quatre vêtues de manteaux noirs ornés de nuages rouges. Je les reconnus tous lorsqu'ils ôtèrent leur chapeau à clochette. Deidara, Tobi, Itachi et Kisame. Quelle joyeuse compagnie ! C'était encore plus le bordel qu'avant.

_ Messieurs, je crois que nous voulons discuter affaire, n'est-ce pas ? fit Kabuto en souriant.







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