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Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 29/04/2012




Chapitre 42: Fouilles et recherches



Un déserteur. Une traitre à mon propre pays. Maintenant ils allaient me considérer ainsi, n'est-ce pas ? Mes pieds mouillés dérapaient sur la pierre glissante. Je me contentais pour l'instant de suivre le cours d'eau. Le pantalon n'était pas trop long. Même un peu court, et trop serré au niveau des hanches. Étrange ça. J'aurais cru Deidara plus grand, mais en fait il devait être plus petit que moi. L'idée de le voir porter des talonnettes dans ses chaussures aurait pu me faire sourire. Mais pas maintenant. Tantôt marchant, tantôt nageant, je m'enfonçais dans les entrailles de la terre. Je me servais de mon chakra comme source de lumière. Elle était bien loin la lumière du jour. Je frissonnais en pensant que j'allais définitivement me perdre.

Je devais sauver l'Hokage et Naruto. Je me le devais. Par loyauté. Et parce que j'avais promis que je protégerais le gamin de toutes mes forces. Pourquoi m'avait-il fait confiance sur ce point ? J'étais faible, ou du moins ne leur avais-je sciemment montré que ma faiblesse. Je devais devenir plus forte. Mais pour l'instant, je n'en avais pas le temps.

Heureusement que Yamato m'avait annoncé que la population était déjà en sécurité. Sans doute grâce à lui. Mais comment les gens d'Iwa avaient-ils pu réagir de manière aussi rapide et aussi efficace ? Quelque chose ne collait pas dans cette image. Il faudrait que je pose la question à Deidara. Quoi que peut-être que ce n'était pas la meilleure chose à faire.

Tout en marchant, je me posais de sérieuses questions quant à l'avenir de notre relation. S’il était effectivement un espion à la solde d'Iwa qui s'était dissimulé dans les rangs de l'Akatsuki, cela prenait tout son sens. Iwa et Konoha allaient bientôt s'allier de toute manière. Mais cela semblait bien trop beau. Était-il vraiment un soldat modèle ? Il pouvait très bien jouer plus qu'un double jeu. Et travailler vraiment pour les méchants. Il pouvait aussi y avoir un troisième camp. Orochimaru. Ou alors il travaillait pour son propre compte. Je maudis soudainement mon manque d'information sur le sujet. Moi j'avais débarqué sans rien savoir sur cette planète.

Et moi dans tout cela ?

Moi je devais certainement me poser trop de questions. C'est vrai, j'étais certainement prête pour une relation à longue distance. On se connaissait depuis un certain temps. On avait vécu une routine ensemble, mais pas comme deux amis. Deux ennemis qui se toléraient et qui s'apprivoisaient. Et je l'avais laissé m'apprendre les bases de l'enseignement ninja. C'était lui qui avait la main dans notre relation.

Mais il valait mieux que je me concentre sur des problèmes moins triviaux. Ma vie sentimentale et privée n'avait rien à voir dans toute cette histoire. Je devais pouvoir me trouver un endroit ou dormir, où moi seule serait au courant de l'emplacement. Et ensuite réfléchir à un plan d'action et récupérer toutes les affaires que j'avais laissées à la ville.

Le courant s'accéléra petit à petit. Je le sentais qui m’entrainait en avant. Chacun de mes pas manquait de me faire perdre l'équilibre. Je ne savais pas ce qu'il y avait devant. Certainement des rapides ou une chute d'eau. Dans le doute, je me rapprochais de la paroi. Mais je ne m'étais pas rendu compte que le tunnel aveugle avait les bords lisses. Il n'y avait pas de berge pour faire une pause. Et j'avais trop avancé pour retourner en arrière. Et si l'eau se jetait dans les entrailles de la terre pour ne pas en ressortir ? Mais il était trop tard, bien trop tard pour s'inquiéter.

L'onde me happa, et ma tête plongea sous l'eau. Le bloc de glace vaguement phosphorescent avec lequel je m'éclairais m'échappa des mains et se mit à flotter au gré de l'eau tumultueuse. J'étais entrainée sans possibilité de respirer. Plusieurs fois je me cognais durement contre la paroi, là où les vagues me projetaient. Quelques pierres pointues entaillèrent ma peau. Par réflexe je recouvris mon visage de mes bras. Je sentais le tissu de mes vêtements flotter autour de moi, se tendre et se déchirer à la moindre aspérité qui les retenait. Et d'un coup, je me retrouvais à l'air libre.

En train de tomber. Depuis une chute d'eau. Je me vis au ralenti me rapprocher du sol. Et je laissais mes réflexes prendre le relais. Mon corps vrilla et effectua un salto et je retrouvais ma position verticale. Je verrouillai mes genoux et mes chevilles, tendant mes jambes et attendant le choc avec l'eau. Les bras le long du corps, j'espérais que mon point de chute se situerait à un endroit profond. Et qu'il y avait bien de l'eau au dessus de moi. J'eus le temps d'inspirer un grand coup.

Mon corps percuta la surface du lac intérieur. Plutôt tenter de traverser du béton. Mais mon affinité avec l'élément me servit à amortir ma chute. L'eau s'ouvrit tout autour de moi avant de se refermer. Complètement. J'étais encore entièrement sous l'eau, mais à présent c'était totalement différent. J'étais capable de nager. Et je contrôlais la force de l'élément aqueux. Je repoussai l'eau d'un puissant mouvement de brasse coulée, parvenant finalement à rejoindre la rive. Haletante, je me propulsai hors de l'eau et me laisser retomber au sol.

L'onde me léchait les pieds. Je voyais ma poitrine monter et redescendre. J'avais dû perdre une partie des vêtements dans l'eau, ne gardant sur moi que des lambeaux détrempés, et parfois sanguinolents. Quelques unes de mes coupures saignaient encore, mais peu. Je fis la grimace en oyant que je pouvais parfois glisser deux doigts entre les lèvres de certaines plaies. Je les cautérisai avec de la glace pour être plus sûre. Elles n'étaient pas trop graves.

Je voyais de la lumière au loin. Je m'en approchai. C'était effectivement une issue qui émergeait de la montagne, assez bas. Je la trouvais plutôt bien dissimulée par les broussailles à mon goût. Mais comment parvenir à la ville habillée ainsi et déjà affamée et affaiblie par mon périple sous-marin ? C'est alors que je me rendis compte que mon corps se trouvait très près du sol, même lorsque je regardais en face de moi. Et que je possédais quatre pattes et un pelage marron. Et des crocs.

J'étais redevenue loup. Je sentais toutes les odeurs autour de moi. L'eau, le sang que j'avais versé, la pierre mouillée, la poussière qui colle, l'humus sous les arbres, a résine de pin... Un monde fou de possibilités s'ouvrait à moi. Je n'étais pas seulement transformée. Je pensais comme un loup. C'était très dérangeant. Parce qu'il suivait ses pulsions. Et en même temps revigorant, car le carnivore ne s'embarrasse pas des dilemmes et des émotions humaines. J'étais totalement l'animal qui se tapissait dans les fourrés. Si j'avais pu me refléter dans l'eau, j'aurais vu luire mes crocs et mes yeux jaunes. Je pouvais rejoindre la ville.

Mais comment entrer discrètement sans se faire remarquer ? Les gens d'ici n'accepteraient pas de me voir déambuler. A condition qu'il y ait encore des gens en ville. J'avais besoin de réfléchir. Et l'esprit du loup était bien trop simple pour ce que je voulais faire. A savoir l'infiltration. Je me dissimulai dans un bosquet. Je n'avais contrôlé aucune de mes transformations successives. Je devais arrêter de penser à toutes ces odeurs qui me tournaient la tête.

Petit à petit, je tentais de me souvenir ce que cela faisait de redevenir humaine. Je devais me raccrocher à cette idée. Je cherchais en moi des souvenirs et des sensations. Soudain, j'atteignis une région de mon esprit qui me donnait la sensation d'être amputé de quelque chose. Je venais de retrouver la zone de ma mémoire qui concernait mon passé. Le passé qui s'était déroulé dans ce monde là et dont je ne voyais que des bribes. Mais pas comme un trou de mémoire. Plus comme si quelque chose « vampirisait » cette enfance. En suivant le fil de cette sensation, je finis par voir depuis l'intérieur le sceau qui retenait en moi la Charmeuse de démons. Dont je doutais de plus en plus de l'existence véritable. Je tentais de voir ce qui se cachait à l'intérieur du sceau. Certainement la forme véritable de cette âme qui dormait en moi. Il y avait là des réponses. Mais comme il l'empêchait de ressurgir et de prendre le contrôle de mon corps, le sceau restait hermétique à toutes mes tentatives de pénétration.

Je me rendis compte que j'avais des doigts. Que j'étais nue. Que je me posais tout un tas de questions métaphysiques. Bref, que j'avais un corps humain. En m'exerçant plusieurs fois, je parvins à maîtriser tant bien que mal ces transformations, à pouvoir utiliser cette capacité. Maintenant le tour était joué. J'allais mettre tous les moyens en œuvre pour pénétrer la ville.

De nouveau dotée de quatre pattes et une queue, je filais ventre à terre jusqu'au mur d'enceinte. Les gardes armés surveillaient bien plus activement qu'avant les entrées et les sorties. Rien d'étonnant à cela. Une note de musique ornait leur bandeau frontal. Des ninjas d'Oto. Maintenant, il fallait que je parvienne à... Une idée me vint tout à coup. Je commençais à creuser un tunnel entre la forêt et derrière le mur d'enceinte. De toute manière le sous-sol devait être un gruyère à force d'avoir tous ces souterrains. Je ne devais pas trop déranger la tradition locale. Je pris bien garde à le faire assez large pour que je puisse l'emprunter dans ma forme humaine. Et chargée avec différentes affaires.

J'émergeais dans la ville. Dans le ciel, des nuages assombrissaient encore la nuit, laissant planer un air froid et tomber un léger crachin. Je ne sentais pas vraiment le froid à travers la fourrure, mais l'odeur de la terre qui collait à mes poils devenait désagréable. Ma partie encore un peu humaine trouvait la saleté désagréable. Je suivis un itinéraire le long de l'ombre des bâtiments déserts. Il n'y avait personne dans cette ville morte. Je trottais avec prudence jusqu'à l'hôtel où nous avions loué nos chambres pour le séjour. Je tournais autour de l'infrastructure. Il y avait une porte de service donnant sur l'arrière cour, mais je doutais pouvoir passer par là. En jetant un bref coup d'œil entre deux planches mal ajustées de la paroi, je surpris une femme qui avait l'air d'une servante jeter des ordure sur un tas assez volumineux. Lorsqu'elle tourna les pas, je m'approchais discrètement. Je ne voulais pas passer par là, mais cet idiot de loup répondait d'abord aux besoins du corps, et une odeur de nourriture encore potable émanait de l'amas d'immondices.

C'est alors que je vis la servante former des sceaux de ses mains et gonfler sa poitrine. Du ninjutsu ! Et elle allait lancer une technique de type Katon. J'ordonnais à mes membres de courir et de bondir pour s'échapper, alors qu'un souffle de feu embrasait les restes et autres déchets. La chaleur faisait s'évaporer l'eau qui tombait du ciel, et les vapeurs m'enveloppaient dans un brouillard qui irritait ma truffe. Aurais-je été humaine, que j'en aurais hurlé. Les flammes roussirent un peu mon pelage. Je sentis que l'arrière d'une de mes pattes était en train de brûler. Dans la nuit, je voyais une fumée épaisse et grasse s'élever des cendres blanches que la pluie légère refroidissait. J'entendis un gémissement. Avant de savoir que c'était moi qui le poussait.

_ Oh mon dieu, fit une voix derrière moi. Pauvre bête...

La servante m'avait vue ! Ce qui signifiait que bientôt les autorités allaient débarquer. Brusquement je la regardais dans les yeux. Je ne devais pas grogner. Je ne savais pas comment convaincre une fille de se taire. Car étant ninja, elle décèlerait en moi les qualités d'un animal apprivoisé pour le combat. Bandant mes muscles, je me tendis et parvins à poser mes pattes avant sur ses épaules de façon à la faire reculer. Avant d'en poser une sur sa bouche et de me transformer. La main couverte de terre qui se posait sur sa bouche l'empêchait de parler. Quelque chose me disait que je devais la tuer. Quelque chose d'autre me répondait qu'il y avait toujours une autre solution. Je la voyais effrayée, et prête, soit à m'attaquer, soit à crier. Je haletais tandis que mes crocs et mes babines se muaient en dents et en lèvres pour prononcer des mots. Pour séduire de magnétisme.

_ Surtout ne parle pas. Tu n'as pas peur de moi, et tout ce qui vient de se passer est normal. Tu vas couvrir mon entrée dans le bâtiment.

J'entendais les harmoniques de ma voix se faire métalliques et pourtant si douces à entendre. Une insupportable douceur que je laissais émaner de moi. Je voyais les volutes bleues de chakra qui flottaient dans 'air et se tordaient au rythme de mes mots, pénétrant l'autre de leur paroles fallacieuses. Je a sentais qui résistait. Peut-être que ça faisait mal. Je ne savais pas. Toujours était-il que ma main gauche maintenait sa tête contre le mur d'une prise ferme, et que mon bras libre avait bloqué ses poignets à l'aide d'une clef. Je n'aimais pas user de cruauté ou de force. Mais c'était la dure loi des combats. Et moi j'étais déterminée à ne faire plus qu'un avec mon rôle de soldat. Il n'y avait pas de remords ou d'hésitation à avoir, pas de justice universelle à chercher ou le bien de tous à respecter, il n'y avait que mes propres convictions et moi qui faisait mon travail. Puis la tête de la femme s'affaissa, et je vis ses yeux se ternir. Elle avait la pupille dilatée et une expression neutre sur le visage. Je relâchais ma prise sur ses poignets, avant de me reculer prudemment. Elle ne bougea pas pour m'agresser. Au contraire, elle prit ma main et m'entraina dans le bâtiment.

La porte de service s'ouvrit sans un bruit et se referma sur nous. Son regard vide me scanna, et elle décrocha un rideau en un tour de main. Je m'en drapais tandis qu'elle m'entrainait dans un des escaliers de service. Là, elle s'arrêta, comme un automate dont le tour de vis se serait terminé. Les bras ballants, le regard vide, elle semblait attendre que ma voix lui dise quoi faire.

_ Suis-moi, répondis-je. Et mène-moi aux chambres qui avaient été données aux soldats de Konoha.

Toujours sans parler, elle m'invita à la suivre. Je grimaçai au vu des traces que je laissais dans l'escalier. C'était une piste bien trop facile à suivre. Elle sembla percevoir ma nervosité dans la prise que j'avais de ses doigts. Elle retourna alors en arrière pour nettoyer, et je me mis à craindre le pire. Mais tant pis. Il était trop tard maintenant. Trop tard pour reculer ou quoi que ce soit d'autre. Vêtue seulement de cette lourde tenture, je la serrais contre moi. Arrivée à l'étage que je désirais, je frottais tant bien que mal mes membres salis. Ma concentration m'avait presque fait oublier la douleur. Mais les coupures profondes étaient toujours là, ainsi que l'immonde brûlure derrière mon mollet gauche. Elle devait bien mesurer deux paumes de main, et la peau se boursouflait en cloques et en chair brûlée. Seule une coque de glace que j'avais créée inconsciemment m'empêchait de crier et apaisait la plaie tant bien que mal. Puis je nouais le rideau en un semblant de tunique la plus serrée possible. Enrobant mes mains de Chakra ainsi que mes pieds, je me mis à ramper contre le mur puis le plafond. S'il y avait des soldats, j'espérais qu'ils ne regarderaient pas en l'air.

Effectivement, ils ne devaient pas s'attendre à ça, ce qui me permit d'atteindre la chambre que occupée par Minato pendant le séjour. Et constatais avec déception qu'elle avait déjà été vidée des objets les plus importants. Les matelas et oreillers avaient été éventrés pour trouver divers documents officiels. J'eus tout de fois un peu de chance. Parmi les débris qui jonchaient le sol, je trouvais un sac. Que je fouillais à la recherche d'un traqueur potentiel. Il n'y en avait pas et je soupirais de soulagement. Je me saisis du sac et y entassait pêle-mêle les rations de survie, armes et vêtements encore mettables que je trouvais au sol. J'y fourrais aussi la tenture et enfilais rapidement une chemise que je resserrais au niveau de ma poitrine nue et un caleçon propre. On fait avec ce qu'on a sous la main. Je cherchais moi aussi s'il n'y avait pas quelques documents importants, mais les types avaient déjà tout mis sens dessus dessous. Je ne tentais pas de me laver, estimant que les bruits de tuyauterie pourraient alerter les autorités locales. Je pris mon sac boursouflé sur le dos, avant de passer par le conduit d'aération pour atteindre les autres chambres puis la mienne.

Je faillis me faire surprendre dans celle de Kakashi. Apparemment les fouilles n'avaient commencé que depuis quelques heures, et ils procédaient par élimination. Je venais à peine d'entrer, et étais tombée sur un paquet de biscuits entamés. Je savais qu'il travaillait parfois tard le soir, et dans ces cas là il avait un petit creux. J'en mangeais quelques uns, affamée que j'étais avant de rejeter l'emballage vide qui tomba sur la moquette dans un bruit étouffé. Sur sa table de chevet je découvris une photographie de moi qu'il avait dû prendre à mon insu. J'étais dans la salle de bain de mon appartement en train de tordre mes cheveux pour les essorer, totalement nue, le soleil faisant briller mes iris bleus alors que je me regardais dans le miroir en souriant. Loin d'une bouffée de nostalgie, cette photographie m'amena à penser que je devrais faire changer mes serrures et acheter du verre opaque pour la vitre de la salle de bain. Ce type était imbuvable, il avait même eu le culot de venir m'observer chez moi !

J'entendis des voix derrière la porte. Des ninjas d'Oto arrivaient pour fouiller la pièce. Je me tapis dans un recoin de la penderie lorsqu'ils arrivèrent dans la chambre du ninja copieur. Regardant les deux hommes fouiller dans ses affaires personnelles autant que dans les tiroirs. L'un d'eux arriva près de l'armoire. Je parvins à l'ouvrir légèrement pour que je puisse me faufiler sous le lit. Il n'y avait là que quelques secondes avant qu'ils ne me trouvent. Pour l'instant ils observaient les endroits évidents, l'agencement de la pièce et tentaient de réfléchir comme lui.

_ Regarde-moi ça, fit l'un d'eux en prenant la photo, t'as vu cette bombe !

_ Ouah c'est clair il a trop de chance ce type répondit son collègue. J'aimerais trop me la faire.

_ Hé, c'est pas la meuf qui a pété les plombs et qui s'est frittée avec la princesse machin là, après le tournoi ?

_ Je crois que t'as raison, ça doit être un autre ninja de Konoha. Des fois je regrette de m'être engagé pour Orochimaru. Les femmes des autres villages sont bien plus sexys que les nôtres !

_ Tais-toi et arrête de rêver, tu as peu de chances de garder cette fille pour toi. Kabuto-sama souhaite qu'on lui amène tous les soldats de Konoha.

_ Il n'empêche qu'ils ont vraiment été stupides cette fois. Comment ont-ils pu croire avoir trouvé le vrai village d'Iwa ? Je croyais que leurs espions étaient bien formés à Konoha.

_ Idiot, tu sais très bien que le village a été reformé ailleurs après que leur Jinchuuriki a fait une crise. Nous on a juste reconstruit l'ancien village.

_ Je croyais que c'était l'Akatsuki qui recherchait les Bijuu et pas Orochimaru.

_ Je ne prétends pas savoir ce que fait Orochimaru. De toute façon on va être récompensé, nous avons eu en un seul coup le Yondaime, son fils et quelques autres ninjas importants.

_ Quels ninjas importants ? Ceux du tournoi ?

_ Non, eux ils sont un peu morts.

_ Dommage, j'aurais bien aimé voir cette fille aux cheveux blancs. Je t'assure que je me la serais faite avant de la donner à Kabuto-sama...

J'étais de plus en plus énervée par la situation. Plus ils tapaient la discute, plus j'avais de temps. Mais du temps pour faire quoi ? Je n'avais pas d'arme, je devais limiter l'utilisation de mon Chakra, j'étais épuisée alors qu'ils étaient entrainés et en pleine forme. C'est alors que la porte de la chambre s'ouvrit et j'aperçus deux souliers vernis. Souillés de terre et de cendre.

_ Hé toi la servante, qu'est-ce que tu fais là ! On avait dit pas de membre du personnel dans les chambres avant qu'on ait fini de tout fouiller !

_ Tu viens peut-être pour nous faire un câlin, chérie...

Suivirent plusieurs coups sonores, avant que les deux ninjas ne gisent au sol. Puis celle-ci se mit à chercher activement dans la chambre. En voyant la photo, elle marmonna quelque chose à propos des photos de charmes. C'était certainement la servante de tout à l'heure. Mais pourquoi attaquer des soldats alors qu'on bossait pour eux ? Et ils ne semblaient pas être au courant de son statut de ninja. Soudain, je sentis qu'on tirait le sac à dos. Je retins un gémissement de douleur en sentant ma jambe gauche frotter contre la moquette. Je m'apprêtais à parler, lorsqu'elle fit naître une flamme dans sa main et l'approcha de mon visage.

_ Pas un mot, menaça-t-elle. J'ai bien vu comment ton pouvoir fonctionne et je ne me laisserai pas avoir encore une fois. Est-ce bien vrai ce qu'ils ont dit ? Ça m'a l'air d'être toi sur la photo mais je veux être sûre. Ne réponds pas ! Hoche juste la tête.

Sauf que quelque chose en moi n'avait pas peur. Dans le miroir en face, je vis mes yeux virer au jaune. Je sentis des crocs se former dans ma bouche. Et je sentais la peur de la fille. Si les deux autres ninjas étaient des incapables, elle n'était guère mieux. Pas de garde, rien du tout, juste des flammes. Elle n'avait même pas confiance en elle. Je me contentais juste de souffler une bulle d'eau qui éteignit sa flamme et trempa ses main. Avant de saisir l'arrière de ses genoux et de tirer brusquement vers moi lui faisant perdre l'équilibre. Enfin, je me relevai et maintins de nouveau ses bras d'une clef ferme et de saisir ses cheveux de ma main libre.

_ Qui essayais-tu de menacer ? sifflai-je doucement. Je ne sais pas qui tu es, mais tu ne bosses pas pour eux. Maintenant je veux savoir dans quel camp tu es. Et ce que tu vas répondre va déterminer nos prochaines relations.

_ Je... Je suis de votre côté, marmonna-t-elle dans les draps du lit.

_ Mauvaise réponse, répondis-je avant de tordre son bras tout en enfonçant sa tête dans le matelas pour étouffer ses cris.

Je comptai mentalement jusqu'à cinq avant de relâcher la pression et de la laisser respirer un peu mieux. Elle haletait, et avait les larmes aux yeux. J'étais parfaitement désolée en moi-même, mais aussi consciente de la nécessite de mes actions.

_ Je répète la question. Et j'aimerais que tu répondes avant que je ne te déboîte le bras. Et ne crois pas que je n'oserai pas. Ce n'est pas dans mes habitudes de torturer les gens, ni de leur forcer la main, mais c'est une question de vie ou de mort. Pour qui travailles-tu ?

_ P... Pour le Tsuchikage ! Je travaillais dans son manoir, avant que la catastrophe ne survienne.

_ Le Jinchuuriki ou l'arrivée des soldats d'Oto ?

_ Les deux... semblaient trop proches dans le temps pour que ce soit une coïncidence. Malheureusement, je ne peux le prouver. Notre Jinchuuriki est mort, et nous avons dû conserver le Bijuu dans une jarre sellée.

_ Cela ne répond toujours pas à ma question du départ, dans quel camp es-tu ? Que cherches-tu à faire en dévoilant ta couverture d'espion au sein de ce « faux village » ?

_ Je veux libérer quelqu'un.

_ Un proche ou as-tu reçu un ordre ? Non, cette question n'est pas appropriée. Que souhaitais-tu faire en me retrouvant ? Tu pouvais bien rechercher cette personne par toi-même.

_ Si vous êtes de Konoha, alors vous voulez libérer votre Hokage et vos camarades. En un sens nous poursuivons le même but. Je souhaite coopérer avec vous.

_ Je ne peux malheureusement pas vous faire confiance. Et depuis quand un soldat du pays de la terre maîtrise le Katon ?

_ Je vous en prie, je peux vous prouver mon intégrité. Juste, si vous pouviez me libérer et me laisser vous aider. Je ne suis que Chuunin, certes mais...

Je me reculai de quelques pas, estimant que son niveau était bien faible pour être Chuunin, me basant sur ma propre expérience et sur mon propre niveau et celui de Karasu. Elle était un peu faible pour ce niveau. Elle rougit d'embarras lorsque j'en fis la remarque, mais il sembla qu'elle avait obtenu le poste honnêtement. Lorsque j'annonçais alors que je venais d'obtenir ma graduation Chuunin, parce que j'étais malade et déprimée lors de ma première session, elle s’étonna :

_ Quoi, mais de ce que j'ai ressenti vous devriez au moins être Jounin voire plus ! Vos examinateurs doivent être bien plus exigeants à Konoha !

_ Ce n'est pas de mon avis. Je n'aime pas avoir des responsabilités, je trouve que moins j'en ai mieux je me porte.

_ Mais vous n'auriez à faire que des missions de bas rang toute votre vie.

_ Pas mon problème. Mais là on a vraiment besoin que je m'y mette à fond alors je vais le faire. Quel est ton nom, histoire que je sache à qui j'ai à faire.

_ Je m'appelle Mariko, mademoiselle.

_ Appelle-moi Haruka, j'ai l'impression d'être plus vielle que mes 22 ans quand tu me parles comme ça !

_ 22 ans ! S'étonna-t-elle. Mais... Vous avez l'air d'en faire 17...

_ Ce n'est pas le moment de discuter de cela, prends un sac et prends tout ce qui est récupérable dans cette pièce. Ensuite change-toi et mets la tenue d'un de ces soldats.

Elle s'exécuta, tandis que j'enfilais les vêtements d'un des deux hommes assommés. Je soupirai et me reprochai de ne pas les avoir entravés plus tôt. Et s'ils étaient conscients, hein ! Qu'est-ce que j'aurais fait ? Je leur nouai les mains et les pieds avec les draps du lit. Je surpris le regard de Mariko sur le sceau dans mon dos et sur mes blessures. Mais elle détourna les yeux chaque fois que les miens croisaient les siens.

Puis dans le couloir, nous nous déplaçâmes comme deux soldats en mission, jusqu'à ma chambre. Elle non plus n'avait pas été fouillée. J'eus le plaisir de récupérer mes affaires personnelles ainsi que des armes. Sur le bureau trônait un énorme bouquet de fleurs. La jeune femme qui m'accompagnait me sourit d'un air un peu gauche. Je regardais les fleurs, certainement Kakashi. Je soupirai en prenant la carte. Mais ce n'était pas lui, l'écriture était différente. Il s'agissait ce celle de Minato. Sur la carte jute ces quelques mots « Parce que je te fais confiance », une petite clef scotchée au dos. Je m'en saisis, et la nouai à mon cou grâce à un lacet de chaussure. Mariko dénicha une cassette fermée à clef assez épaisse dans mon armoire, qui ne m'appartenait pas. Je l'examinai en silence. Elle correspondait bien à ma clef. Dedans, je vis en diagonale quelques documents officiels. Je fourrai le coffret dans un sac avant de continuer à chercher des choses à prendre.

Cachée derrière le bouquet de fleurs, comme pour que je ne le trouve que si je fouillais la pièce entièrement, je découvris un autre papier plié en quatre. Dessus une phrase sibylline d'une écriture totalement inconnue : « Pour Haruka, qui sait que les apparences sont trompeuses. La vérité est dans les non-dits. Tu trouveras bientôt les réponses. » Le mot n'était pas signé, mais à l'odeur, il me sembla reconnaître celle de Sasori, ce parfum caractéristique de plantes aromatiques et de bois ne pouvait-être que lui... Mais parlait-il de moi, de lui, de Madara ? Je ne savais pas, mais quelque chose me disait qu'il avait lui aussi beaucoup de réponses à propos de moi.

Parfum. Oui, juste un parfum. Pas d'odeur de sueur. Pourtant il était humain lorsque je 'avais rencontré... Quelque chose n'allait pas. Dans les apparences justement. Mais l'heure n'était pas à la métaphysique, il fallait partir.

_ Où se sont cachés les villageois ? Dans la bibliothèque ? demandai-je à Mariko.

_ Non, mais je peux vous y conduire, Haruka-sama.

_ Juste Haruka, s'il te plait.

_ Non, je n'oserai jamais. Est-ce que... Haruka-san vous convient ?

_ On dira que oui, soupirai-je. Et arrête de me vouvoyer, je ne suis pas si vieille ni si respectable. Et si j'ai le moindre doute par rapport à toi, je te tue, c'est clair ?

_ P... Parfaitement clair.

_ Très bien, en avant !

Nos descendîmes à nouveau par l'escalier de service, et non pas celui de devant réservé aux clients. Il semblait que ce passage soit trop bas de gamme pour qu'un ninja du son se risque à l'emprunter. Nous primes aussi des provisions à la cuisine. Les employés se mettaient presque au garde à vous devant nous. Un peu de magnétisme et ils oublièrent totalement que nous étions venus ici. Nous parvînmes à repasser par mon trou, puis elle m'indiqua le chemin jusqu'au vrai village. Je n'osais pas aller plus loin. Quelque part dans les environs, Yamato était à ma recherche, et il me suspectait de meurtre.

_ Mariko, je suis désolée.

_ Pour tout à l'heure dans la chambre ? Ce n'est pas grave, c'est tout oublié.

_ Je suis désolée pour ce que je vais faire.

Et je la poussai rudement contre un arbre avec un jutsu Fuuton. Dans ses yeux noisette je lus l'étonnement et la colère d'être trahie. Puis la résignation. Je ne lui avais pas fait confiance. Mais je lui laisserai la mémoire. Elle avait le droit d'être en colère contre moi et de se souvenir de ce que je lui avais fait. Et si elle souhaitait se venger, il n'y aurait aucun problème. J'étais décidée à affronter la justice, mais seulement lorsque je serais certaine de l'issue de cette histoire. Quand tout serait rentré dans l'ordre, j'irai affronter Yamato voire la punition qui m'attendrait. Je ne me faisais toujours pas à cette idée de désertion.

Lentement, mais surement, je rentrais dans ma cachette dans la grotte. Il était temps de prévoir l'issue de cette histoire. Le temps des réponses était venu.







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