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Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 28/04/2012




Chapitre 40: Déclaration d'amour



Je m'éloignai à pas lents de la salle. La nuit fraîche me fit un bien fou. Ma tête tournait un peu, sans doute à cause de l'alcool. Quelle sorte de lâche étais-je ? J'avais attendu sciemment qu'il s'endorme pour l'embrasser. Je frappais la paroi de pierre de mon poing serré, comme si elle était responsable de mes dernières frasques. Mon poing entouré de vent de manière totalement inconsciente arracha des éclats de roche dans la pierre. Je retirai ma main. Dedans, je voyais les stries faites par l'énergie qui tourbillonnait. Je pensais d'abord à une tornade. J'aimais bien l'idée. Puis je repensais à la technique que j'avais utilisée dans l'île d'Okami. Et cette sphère de vent. Je l'avais trouvée incomplète. Ou plutôt inappropriée. Parce qu'elle n'était qu'un pâle essai de reproduire le Rasengan.

Par jeu, j'en fis les signes et visai un point dans la grotte. N'importe lequel. Une sphère bien trop grosse jaillit de ma main. Je compris ce qui n'allait pas après un moment. Elle n'était pas efficiente. J'avais essayé de créer à la fois un projectile et un moyen de le projeter. Mais pour lancer, il fallait bien soit un mouvement du bras soit une utilisation encore plus intensive de chakra. Et puis cela m'esquintait la main à le faire. Ma paume était rougie et présentait elle aussi des stries. Un peu plus et je me charcutais. Et dire que j'avais pensé utiliser une telle arme…

Je jetais un coup d'œil au dehors. Il fallait avouer que sans Sasori j'étais perdue. Ma fuite face à Madara/Minato m'avait menée jusqu'ici. Mais c'était un pur hasard. Moi je n'avais rien pour me diriger. J'avais quelques techniques de pistages, grâce aux loups, mais elles n'étaient pas bien rodées, et de toute façon, si l'un d'eux n'était pas avec moi je ne pouvais pas me diriger.

_ Technique d'invocation, murmurai-je.

J'étais peut-être un peu affaiblie, mais le jeune loup qui surgit était assez compétent selon moi (surtout d'après lui en fait) pour le guider. Il ne savait pas parler ma langue, mas quelque chose dans ses grands yeux bleus me semblèrent familiers. Je comprenais un peu ses grognements et ses postures. Il pouvait ressembler assez à un chien pour que j'ose l'amener au cœur de la ville. Curieusement, il me semblait un peu transparent, comme un fantôme. Je ne parvins pas à voir s'il s'agissait d'un mâle ou d'une femelle.

Mais contrairement à ce que je pensais, il m'entraîna dans les souterrains. Le rythme était assez soutenu et la fatigue commençait à s'accumuler un peu. A un moment il s'immobilisa, l'oreille dressée, et sembla m'enjoindre à me cacher, du bout de sa truffe luisante. Je m'accroupis dans une posture animale, semblable à la sienne, et l'univers me sembla soudainement plus bas, moins coloré, mais beaucoup plus bruyant et empli d'odeurs. Et mon ami à quatre pattes semblait avoir disparu ! Que se passait-il ?

Pas le temps de s'inquiéter pour moi. Quelque chose entrait par d'autres souterrains. Des ninjas et ils étaient nombreux. Des soldats d'Oto, me rendis-je compte ! Fascinée, je les vis se mouvoir en silence dans les galeries sombres. Soudain, je me rendis compte qu'ils se dirigeaient vers Deidara ! Je me précipitai sur leurs traces en silence.

Mon ange blond était toujours assoupi, inconscient de la menace qui se profilait. Ses adversaires se mirent à rire en le voyant si vulnérable. Leurs pieds écrasèrent son doux visage, piétinèrent ses beaux cheveux. Immédiatement il se leva, mais fut surmené par la masse.

_ Que crois-tu faire idiot, railla ce qui semblait être le chef adverse.

Il ne portait pas sa cape d'Akatsuki, et dans cette pénombre et les cheveux détachés, seul son insigne barré luisait. Ils ne savaient pas. Ils ignoraient qui il était. Pour l'instant du moins. Avec beaucoup de difficultés, il mit un adversaire à terre. Des yeux il semblait chercher quelque chose. Ou quelqu'un. Moi ! Je voulus crier que j'étais là. Et lui venir en aide.

Un jappement s'échappa de ma bouche... Je regardais en bas. Tout mon corps semblait s'être changé. Pourquoi ne pouvais-je pas me mettre debout ? Et où se trouvaient mes affaires ? Elles traînaient au sol, un peu éparpillées. Sans avoir utilisé de technique, et de façon totalement inconsciente et incontrôlée, je m'étais transformée en loup. Partant du principe que j'étais déjà repérée, et que le peu d'aide que je pouvais lui apporter sous cette forme était mieux que pas d'aide du tout, je me ruai à l'assaut.

_ Faites gaffe au clebs ! cria un des ennemis. Il a les dents pointues.

Et je savais parfaitement éviter leurs maladroits assauts. Même avec difficulté, lui et moi les étendirent au sol. Une fois que le tumulte fut retombé, il sembla vaciller. Ses yeux brillaient encore de sommeil et de saké. Il se laissa tomber à genoux. Sa main n'avait pas lâchée son arme. Nous nous jaugeâmes du regard un instant. Il ne savait pas si j'étais dangereuse, et j'étais dans l'incapacité de communiquer.

_ C'est dangereux ici, ne reste pas là, me dit-il après un moment.

Il n'y avait pas de vêtements par terre, seulement ma sacoche d'armes. Il s'en saisit avec respect et la fixa autour de ses hanches, à la place d'une de ses réserves d'argile vide. Il soupira, faillit même la tendre vers moi.

_ Tu ne saurais pas où elle est par hasard ? demanda-t-il.

Mais je n'avais pas le loisir de répondre. Il s'éloigna en me faisant un au revoir. Je le suivis. Mes vêtements s'étaient encore égarés dans les souterrains. On allait encore me tenir responsable de je ne sais quel meurtre. Bah, c'était des ninjas d'Oto après tout. Je m'aperçus que mon ami ne les avait pas fouillés. Je remédiai à cette lacune et exhumai ce qui avait l'air d'un ordre de mission de la poche de leur chef.

Ma truffe humide fourragea dans sa paume. Il sursauta et ses mains se tendirent vers un ennemi éventuel. Je gémis alors que ses mains enserrèrent ma gorge.

_ T'es pas encore parti toi ?

Il soupira avant de me flatter brièvement la tête en souriant. Nos yeux se croisèrent.

_ Tu as les mêmes yeux qu'elle… Tu lui appartiens peut-être.

Je grommelai d'un ton encourageant. D'un ton pensif il ajouta :

_ Je ne sais même pas si elle aime les chiens… Si ça avait été le cas, continua-t-il d'un ton cynique, elle n'aurait pas quitté ce sale type qui l'avait embobiné jusqu'au bout ! Mais bon, je n'y peux rien, je suis totalement fou de cette fille. Et voilà même que je parle à un chien.

Il lança un rire sans teint, pour se moquer de lui-même. Il devait se trouver pitoyable. Et moi je le voyais sans artifice, il n'était plus caché derrière sa vanité habituelle. Il était juste… lui. Revenant à mon idée première, je lui tendis dans ma gueule le rouleau scellé du ninja d'Oto.

_ Qu'est-ce que… Non, impossible. Ils essaieraient de… C'est pire que ce que je croyais. Je dois arrêter Orochimaru à tout prix. Mais je dois impérativement prévenir le village.

Sa main jaillit pour prendre la sacoche d'argile que j'avais hissée sur mon dos. Même pas de merci ! J'observais avec quelle habileté il fit avaler une quantité infime de glaise blanche à une des bouches sur ses mains. Il roulait la sphère obtenue entre ses paumes closes et la modelait en quelques pincements de doigts. Un oiseau était né. Celui-ci sauta de sa main et grandit légèrement. Immédiatement il rédigea une note hâtive sur un morceau de papier et un crayon dénichés sur un cadavre encore chaud. L'oiseau l'avala et s'envol à tire d'aile. Tout de suite après il se remit en marche d'un pas pressé. Je trottais pour le suivre.

_ Je n'ai pas le temps de jouer, et je ne suis pas ton maître. Je dois rentrer chez moi et préparer quelques affaires. D'ici demain après midi, après avoir dormi et mangé, je dois être prêt à faire ma mission.

Nous nous fixâmes sans bouger. Je refusais de m'en aller plus loin, même lorsqu'il me repoussa.

_ Ne m'oblige pas à faire quelque chose que nous regretterions tous les deux. Tu me fais trop penser à elle, m'avoua-t-il.

Je hochais la tête et il s'arrêta. Intrigué. Une lueur s'alluma dans son regard. Avait-il compris que j'étais…

_ Serait-il possible que tu la connaisses ?

Raté. Au temps pour moi. Mais c'était un bon début. J'aboyais d'un air encourageant.

_ Si c'est le cas, s'enhardit-il, préviens-la que… Non, suis-je bête, tu n'es qu'un chien. Mais transmets-lui au moins ce message… Même si tu ne la connais pas. Au moins je veux savoir qu'elle est en sécurité. Qu'elle reste dans l'enceinte du village ! Non, ce serait trop dangereux. Qu'elle trouve un endroit pour se cacher. Et… et qu'elle s'arrange pour faire évacuer la population… Je veux la savoir en sécurité si… si elle ne peut pas être auprès de moi.

Il se mit à rédiger un autre message dans un morceau de papier. Il ne savait pas comment le faire tenir sur moi cependant. Puis il eut l'idée de le cacher dans un pendentif en terre qui représentait une clochette. Cela me donnait un propriétaire. D'un air doux, il ôta le fin ruban qui maintenait ses cheveux en une couette et les écarta de son visage pour avoir le champ libre. Il y glissa le grelot comme une grosse perle blanche et le noua autour de mon cou.

_ Allez, vas-y ! m'ordonna-t-il.

Je sortis hors de la grotte et me dissimulai dans un buisson. Il pleuvait. Comme je l'espérais il sortit sur une monture d'argile et se mit à fendre les cieux. Depuis le sol, galopant à toute vitesse pour ne pas me laisser distancer, je le suivis. Je reconnus la rivière auprès de laquelle nous nous étions rencontrés dans des circonstances assez périlleuses. Je ne me rappelais pas que sa maison jouxtait la rivière. A l'évidence la cabane où il m'avait logée n'était pas sa résidence principale. Trop rustique, après que j'y pensais un instant.

Il se posa sur le ponton devant chez lui et sa statue s'y délita. Tranquillement je m'approchais en soufflant fort. D'une part parce que j'étais fatiguée, d'autre part parce que je voulais qu'il me voit. La brise était tiède, les nuages s'étaient dissipés. Tout dehors sentait la terre mouillée et l'humus humide. Le gros œil laiteux de la lune se reflétait juste en contrebas de la jetée. Comme si les flots mouvants tentaient le propriétaire de s'en saisir.

Lequel ne fut pas content de me voir.

_ Que fais-tu là, gronda-t-il menaçant. Voilà à quoi réduit le lyrisme. A faire confiance à un chien plus bête que ses pieds.

Il m'obligea à reculer sur le ponton. Bientôt je tomberais à l'eau.

_ Un bon bain froid devrait te remettre les idées en place, fit-il en formant quelques sceaux et en posant ses mains sur les restes d'oiseau.

Mes pattes posées sur la surface, se mirent à glisser. Je tombais à l'eau. En oubliant une chose : en tant que canidé récemment transformé, je n'avais aucune idée de comment faire pour nager. Je me noyais.

Ne me voyant pas remonter à la surface, Deidara plongea le bras dans l'eau. Ce devait encore être mes yeux… Sa main frôla mon échine. Et tout à coup, je ne sus ce qui se passait, mais j'étais capable de nager. Comme avant. Je remontais à la surface, complètement trempée.

_ Haruka… souffla Deidara, totalement estomaqué.

Puis il rougit fortement. Et des idées pas très chrétiennes devaient lui passer par la tête, au vu de sa… Disons… crispation au dessous de la ceinture…

Bref, j'étais complètement trempée dans une eau froide. La lune m'arrosait de lumière, et des gouttes d'eau brillaient à la surface de ma peau. Je remontais à la surface sans aucun mal en concentrant de l'énergie sous mes pieds. Il y en avait assez pour me faire décoller. D'une pirouette j'atterris sur le pont. Mes cheveux trempés atterrirent sur mes reins nus.

Oui, nus. Mes vêtements se trouvaient toujours dans la grotte. Et le blond manquait de s'étouffer. Il avait l'air d'un poisson hors de l'eau. Je ne compris pas pourquoi, était-ce l'euphorie d'être humaine, ou tout simplement à cause de la tête qu'il affichait, mais je me tordis de rire. Et il reprit ses esprits. Dommage.

_ Je ne veux rien savoir de ce qui se passe, débita-t-il très vite. Rentre à l'intérieur tu dois avoir froid.

_ Non, non, je t'assure que je vais très bien. Cela ne me pose aucun problème de…

_ Mais habille-toi ! Sèche-toi ! Mais fais quelque chose !

_ D'accord.

Un vent chaud s'enroula autour de moi et me sécha entièrement, en ébouriffant mes cheveux. Je les démêlais d'un geste fluide avec mes doigts. Il enleva son haut et me l'enfila de force. Il était trop large pour moi, voire presque trop court pour tout cacher. Tout mon corps était découvert juste en dessous des fesses. Ne gardant que son maillot en simili résille, il me fit pénétrer à l'intérieur de sa maison et ferma la porte d'un geste fébrile.

_ Maintenant, dit-il en m'apportant une tasse de thé chaud, tu vas m'expliquer ce que tu faisais nue devant chez moi.

_ Eh bien j'hésite entre quelques réponses, tu choisiras celle que tu préfères. La première c'est que je me suis transformée en loup et que je t'ai suivi. Depuis le début, dans la grotte et tout.

Il jeta un coup d'œil à a malheureuse chose informe qui pendait au bout d'un ruban rouge à mon cou. Cela avait été un grelot en terre blanche il y avait quelques instants. Il acquiesça gravement.

_ L'autre réponse ce serait que tu rêves et que je suis un fantasme. Voilà c'est tout.

_ Te fous pas de ma gueule ! grogna-t-il.

_ Je ne fais qu'énoncer un fait, mon cher.

_ Ah oui ? J'en doute, je ne vois pas ce qui te fait dire cela, princesse.

_ J'hésite entre ce que tu m'as dit dans la grotte…

_ J'étais bourré !

_ …et ta réaction, disons naturelle et instinctive, lorsque tu m'as vue nue.

_ Mais… Mais pas du tout, je…

_ Deidara, soupirai-je avec un air plus sérieux. Tu mens mal.

_ Et alors ? fit-il remarquer sur un ton agacé.

_ Et alors, même si tes sentiments ne sont pas forcément partagés, tu pourrais avoir le courage de me le dire.

_ A quoi ça servirait, hein ? Cela fait longtemps que j'essaye de te le faire comprendre, et toi, qu'est ce que tu fais, tu te laisses embobiner par le premier connard venu. D'abord Kakashi. Et maintenant Sasori.

_ Pardon ?

_ Il 'a dit que vous aviez couché ensemble, et je le crois. Et je sais de source sûre que tu as couché avec un bon nombre de ninjas pendant ta relation avec Kakashi.

_ C'est ça qui te gène ? Tu crois que je vais t'être infidèle ? Ou tout simplement tu veux me dicter ma conduite ?

Je commençais vraiment à m'énerver. Ce type était une vraie girouette. Il avait peur de tout. Il voulait avoir une conversation franche. Eh bien il l'aurait.

_ Je vais être très franche avec toi, Deidara. Comme ça je vais mettre les choses à plat et t'expliquer le fond de ma pensée. Oui, je suis vulnérable. Oui, j'aime les hommes. Oui, je cède à mes pulsions lorsqu'elles sont réciproques. Mais jamais, jamais je ne trompe les personnes que j'aime. Tu ne me reproches pas d'avoir trompé Kakashi, je le sais. Même, je suis certaine que tu m'y aurais encouragée, si tu ne m'aimais pas autant. Rien que pour le plaisir de le voir souffrir. J'ai raison n'est-ce pas ?

_ Haruka, je…

_ Je n'attendais pas de réponse de ta part. Laisse-moi finir. Tout le monde croit que je n'ai pas de personnalité, que je suis gentille en permanence et tout ça. Tous croient que je respecte les règles. Je ne respecte que celles que je me dicte, figure-toi. Et si j'ai envie de faire l'amour avec quelqu'un, rien ne m'en empêchera, si ce n'est si je me suis engagée dans une relation sérieuse avec un homme. Je ne compte pas celle de Kakashi parce qu'il m'a forcé la main. Et quoi que Sasori t’ait raconté, sache qu'il m'a aussi forcé la main. Mais à ta place je réfléchirais aussi sur le fait que je suis fidèle à mon village, même s'il est d'adoption. Et que quoi que tu dises, tant que je te considérerais comme l'ennemi, je ne pourrais pas envisager de relation saine avec toi.

_ Mais je…

_ Laisse-moi terminer, veux-tu ? La question est de savoir si je t'aime. Tu veux vraiment le savoir, eh bien la réponse est oui. Mais j'ai tant de réticences que j'aurais du mal à t'aimer sincèrement. Tu m'attires, il est vrai, autant par ta personnalité que par ton apparence. Cependant tu as attaqué ma meilleure amie. Peut-être parce que tu étais surveillé, peut-être parce que tu n'avais pas d'autre choix. Mais cela pèse en ta défaveur. Aussi le fait que tu essayes à tout prix de prendre ce que j'essaye à tout prix de protéger. Peut-être aussi parce qu'à tout moment je peux devenir ta nouvelle cible potentielle. Peut-être parce que tu peux toujours annoncer à ton chef, s'il ne le sait déjà, que je suis la Charmeuse de Démons.

Je fis une pause pour reprendre mon souffle. Il ne devait pas s'attendre à ce que je sois aussi poignante, que je fasse preuve d'autant de fore et de détermination.

_ Et ne crois pas non plus connaître mes forces et mes faiblesses, parce que tu ne les connais pas du tout. Je te parais faible ? Je déteste simplement faire usage de ma véritable force, parce que je manque de confiance en moi. Nous pourrions nous entretuer, là, maintenant. Je souffrirais de ta perte si tu venais à mourir. Mais je n'aurais aucune hésitation si je devais le faire.

Il déglutit, alors que pour montrer le geste à la parole, une lame de glace aussi effilée qu'un rasoir apparut dans ma main et lui entailla la gorge sans qu'il ne puisse rien faire.

_ Tu vois ? Tu n'as même pas été capable de bouger. Maintenant, venons-en au dernier point que je veux aborder. Je suis un cœur à prendre. Mais je suis volage. Tu disais aimer ce qui est bref et éclatant. Je peux l'être aussi. Mais si tu ne me saisis pas à temps, je disparaîtrais. Si un autre se trouve plus hardi que toi à me conquérir et qu'il me plait, je pourrais lui céder. Alors saisis ta chance pendant que tu le peux encore. Si ce n'est toi, c'en sera un autre. Et encore un autre. Je finirais par trouver quelqu'un qui m'aime vraiment pour moi, pour ce que je suis. Qui m'aime non pas ambition et ne m'impose pas ses sentiments. Et si je suis amoureuse, l'être aimé peut-être aussi imbuvable que possible, je l'aimerais pour ce qu'il est. Et si tu me dis que tu m'aimes, alors…

Le silence succéda à ma tirade. Il semblait méditer mes paroles avec calme. Une lueur étrange brillait dans ses yeux gris. Doucement, il prit mes mains dans les siennes. Elles étaient fortes et très douces à la fois. Nos regards se croisèrent.

_ Je t'aime, Haruka. Et je voudrais te demander de sortir avec toi.

_ J'aimerais te dire oui…

_ Ne m'interromps pas. Comme tu as été franche, je vais l'être avec toi. Je n'ai absolument aucune idée de ce qui m'attire en toi. Tu es si contradictoire. Un vrai feu follet. Tu peux être sérieuse et mature un instant, et brusquement te mettre à courir partout comme un petit enfant. Ton corps est celui d'une femme et celui d'un enfant tout à la fois, fin, fragile, et pourtant très vigoureux. Et tu n'as pas tellement la langue dans ta poche, au vu de ce que je viens d'entendre et comme je suis habitué à ton ironie et à ton cynisme. Et pourtant tu cultives le silence comme un art. Qui est Nemoragi Haruka ? Je ne sais pas. Une gamine culotée trop vite grandi qui s'aventure sans crainte dans le monde des adultes ? Ou une femme au cœur blessé qui dédaigne le monde qui l'entoure pour ne pas reconnaître qu'elle saigne. J'ai vu tes masques et les peaux de comédienne que tu revêts sans te perdre. Mais je t'ai vu aussi pleurer et te mettre en colère, rire de plaisir ou te voiler de honte. Et j'ai été fasciné. Au plus haut point. Même, j'ai commencé à t'aimer. Sans savoir où, comment ni pourquoi. Mais je le sais et c'est l'essentiel. Et je te fais confiance. C'est pourquoi je vais t'avouer un lourd secret. Je ne suis pas du côté d'Akatsuki. Je suis un espion au service d'Iwa. Uchiwa Itachi m'a forcé la main avec Hoshigaki Kisame et Akasuna no Sasori. Je n'étais qu'un jeune homme qui participait à un mouvement terroriste, et j'ai dû grandir. Trop vite. Mais le plus important, c'est que tu me croies. Je ne suis pas avec Akatsuki. Je fais semblant de l'être. Il est vrai que je me trouve sur une mince frontière, mais il ne tient qu'à toi pour me faire basculer d'un côté ou de l'autre. C'est pour cela que je vais te le répéter : je t'aime. De tout mon cœur.

_ Le problème, c'est que nos deux villages ne sont pas alliés. Le tournoi n'était qu'un moyen de nous rapprocher. Et si jamais…

_ Arrête de te monter la tête pour un rien. Je sais que tu te refuses à sortir avec moi et à établir une relation stable. Alors s'il te plait, laisse-moi juste t'aimer. Je ne te demande rien. Laisse moi juste t'aimer et te protéger. Devenir ton ombre. Le veux-tu ?







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