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Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 28/04/2012




Chapitre 39: Combat difficile



Je me concentrai. Je devais faire vite. J'arrivais si je le voulais à être aussi rapide que le vent. Mais je n'en étais pas pour autant passée maître. Pour l'eau n'en parlons pas. Et la glace comprenait les deux. Bref, pour en revenir à ce que je faisais, je savais que j'avais quelques armes de jets dans ma sacoche de ninja que je saisis au vol alors que nous nous tournions encore autour dans la pièce. Je sentis le courant d'air derrière moi. C'était dans cette direction que je devais aller. Ne regarde pas la fenêtre. J'exécutai un saut en arrière et me retrouvais accroupie sur le rebord sans qu'il n'eut rien pu faire. Encore une détente arrière et je me retrouvais libre.

Cependant je ne pouvais pas laisser ce fou se promener comme si de rien n'était en ville. Je m'arrangeai pour qu'il me suive sur les toits de la ville. J'avais noté quelques entrées pour ces souterrains, et avec un peu de chance, Madara ne les connaissait que vaguement. Je devais mettre en place une solution pour l'immobiliser assez de temps pour libérer le quatrième Hokage de son emprise. Il était tout de même sacrément rapide.

Je me mis à forcer sur mes jambes en voyant qu'il me rattrapait. Quelle folle étais-je ? Tenter de m'opposer au ninja le plus fort de Konoha, contrôlé par le plus puissant psychopathe qui ait jamais été porté par cette terre. Qui est-ce que je trompais ainsi ? Qui pouvait m'aider ? Surtout, heureusement qu'il ne contrôlait pas le corps qu'il avait mis sous sa coupe, sinon je ne serais plus là. Il fallait que je force. Mais je savais que j'avais plus de Chakra que lui de base. Bon d'accord une utilisation de qualité largement moindre, mais je vous rappelle qu'à ma décharge je n'ai pas été entraînée à être ninja depuis ma naissance.

Mais si ! Pris-je soudain conscience. Quand j'étais petite après que ma mère était morte, le Hokage m'avait servi de père jusqu'à environ mes onze ans. Quelque part au fond de moi, je devais bien pouvoir me souvenir de ce qu'il m'avait enseigné… Et je n'avais pas laissé mon corps en reste plus tard, j'avais fait de la danse et de la gymnastique. Je pouvais faire bien plus que je ne le laissais croire et que ce que je pensais moi-même être capable.

Un trait de feu parcourut mon épaule, il me tirait des shurikens ce con ! Je passais un doigt sur ma blessure et goûtais le sang. Il 'y avait pas l'air d'avoir de poison. Evidemment puisque Madara voulait me garder en vie. Il en lança quelques autres que j'évitais par de petits pas de danse. C'était étrange, mais se déplacer ainsi me semblait plus facile que de courir normalement. Lever la jambe, tourner, se baisser, une torsion brusque des hanches… Tout semblait plus limpide, plus lumineux. Comme facile. J'avais confiance en moi à présent, je me sentais calme et sereine.

Le regard que je posais sur lui sembla-t-il différent ? Avais-je l'air plus concentrée qu'avant ? Ce n'était plus un jeu que je faisais. Je pouvais comprendre ce que Deidara et Sasori pouvaient dire en parlant d'Art. Le mien résidait dans cette chorégraphie. Il était encore brouillon, mais je sentais tout mon corps se tendre dans cette direction, tout mon être y participer. Les bruits du combat ne me parvenaient que de loin. Je sentais comme une transe bienveillante me prendre et m'emporter dans son sillage houleux.

Et cela se ressentait dans le combat qui nous opposait. J'allongeais le pas et déroulais mon pied pour aller plus loin. Mon énergie interne se consumait peu à peu à chaque pas. Je laissais des étincelles dans mon sillage. Dis-moi Madara, même avec tes capacités, même avec le corps du Yondaime, es-tu capable d'être aussi rapide que du vent ? Son bras se tendit et attrapa mon épaule au vol. Mes jambes s'écartèrent et se fléchirent et la main de mon bras libre se posa au sol. Ce mouvement rapide m'obligea à me lâcher. Je passai entre ses jambes écartées et le fauchai. On ne pouvait mettre ses mains sur du vent. Je n'avais pas cessé de bouger lorsque je me remis à courir. Mon mouvement était Fluidité.

Là ! Une galerie souterraine ! Je m'y engouffrais avec violence tandis que mon poursuivant achevait à peine de se relever. Question rapidité il n'arrivait même pas à la cheville du Hokage. Je décidais de ne pas utiliser de lumière et de me fier à mon odorat. Je ne savais même pas quelle piste je suivais, mais je tentais de ne pas faire le moindre bruit. Je l'entendais qui se trouvait un peu derrière moi. Je me réfugiai derrière une stalagmite et tentai de reprendre mon souffle en silence. Mes poumons me brûlaient.

_ Je suis là, sale petite garce, murmura-t-il en allumant une lampe torche. Elle balaya L'espace sans me trouver.

Mes mains tombèrent l'une sur un gros caillou, l'autre sur de plus petits. Je devais lui lancer le plus lourd dessus et m'enfuir ou le mener sur une autre piste avec les plus nombreux. J'optais pour cette seconde solution plus sécurisante. Il se jeta sur mon leurre avec un rire méphistophélique. La traque semblait l'exciter. Je n'étais pas dans mon élément dans ces grottes sombres. Je me coulais sans bruit vers l'extérieur, tentant de me focaliser sur les courants d'airs qui sifflaient dans la cavité plutôt que sur cette lumière blanche qui flottait au loin.

Est-ce que ce fut à cause du sang qui gouttait encore un peu de la blessure qu'il m'avait faite avec ses lancers ou à cause de ma chute brutale qu'il me retrouva. Je ne sais toujours pas. Toujours est-il qu'il se jeta sur moi. J'étais effrayée. Avec un réflexe, j'attrapai la lampe et la tirai vers moi, le déséquilibrant. Il ne voulait pas la lâcher, et elle se brisa au sol lorsque je le fis basculer. Il crocheta une prise dans la pierre et son genou embouti ma mâchoire.

Des papillons colorés envahirent ma vision alors que j'étais sonnée. J'avais du sang dans la bouche et je le crachais. Là je commençais à être vraiment dans de beaux draps. Il en profita et quelques coups de poings me frappèrent dans les côtes et le visage que je protégeais tant bien que mal. Je retombais au sol dans les cailloux.

_ Alors petite fille ? Me sourit-il de son visage emprunté. On en a déjà assez de jouer avec moi ? Mais je te préviens que ce n'est pas mon cas. Tu as cru pouvoir rivaliser ? Quelle idée ridicule !

Les paroles, les mots qu'il prononçait formaient comme des flèches d e douleur dans ma fierté. Soudain, c'est comme si je savais comment réagir face à cette grêle de coups. Je sortis un kunai de ma sacoche d'armes, puis un deuxième. Un dans chaque main. Alors qu'il se reculait de quelque pas pour continuer à me narguer de son regard bleu, je me relevais, es yeux sombres. Mes cheveux défaits, et désordonnés retombaient devant mon visage comme un rideau de neige. Je le fixais d'un regard meurtrier.

_ C'est qu'elle me ferait presque peur, cette fille !

Je me jetai sur lui et commençai à danser pour éviter ses coups. Mes gestes n'étaient pas ceux auxquels il était habitué de ma part et il eut du mal à les prévoir, ce qui me permit de le toucher à plusieurs endroits. Sous son maillot noir, troué, je voyais des estafilades saigner. Je bondissais, me lovais contre la pierre. Allant de plus en plus vite, je voulais que dans ses yeux surgisse une lueur de respect, de peur. Je voulais éteindre ce feu rieur et ironique qui embrasait ses prunelles azur.

Cela eut le don de l'enrager, et il accéléra une nouvelle fois le rythme. Mais il avait oublié un détail. Il était certes un adversaire pour moi, mais se trouvait dans le corps du Hokage, mon but était de l'immobiliser et non pas de le tuer, et lui laissait libre cours à sa colère alors qu'il devait aussi me laisser la vie sauve. Je dansais avec un partenaire, je ne me battais pas contre un ennemi. Différence subtile mais que je considérais comme élémentaire. Je tournais autour, et comme lui je me faisais de plus en plus rapide et précise dans les gestes. Par cette bataille, j'apprenais bien plus qu'avec des heures d'entraînement avec Kakashi.

Mais une fois que je fus libérée de sa présence par un coup de pied dans la poitrine, je me remis à courir dans le couloir. Je ne savais pas où j'allais mais je savais que si nous continuions dans cette voie l'un de nous deux allait mourir. J'avais des bleus partout. Certaines de mes blessures saignaient, mais elles n'étaient pas encore trop graves. Puis, plus loin, il me sembla reconnaître l'endroit. N'était-ce pas l'endroit où on avait découvert mes vêtements. Ce qui signifiait que Sasori ne devait pas être loin. L'odeur m'indiqua que s'il était venu, il était parti assez récemment.

J'entendis le souffle de Madara/Minato (comment l'appeler autrement ? Manato ? Midara ?) avant même de la voir surgir. Selon mes souvenirs, il y avait une rivière dans le coin. Je pouvais peut-être tirer profit de cela. Lorsque j'entendis le glougloutement de l'eau, je n'hésitai pas un seul instant et m'y immergeai complètement. Grâce à une technique Fuuton, je créai une bulle d'air sous l'eau pour pouvoir respirer. J'entendais les bruis de l'extérieur come assourdis. L'eau était froide et je sentais mes muscles s'engourdir. Mais je devais absolument rester sans bouger.

_ Petit poisson, maintenant ? sembla s'étonner le personnage. Je vais partir à la pêche.

Soudain je compris en le voyant mettre la main à l'eau quel point j'avais été présomptueuse avec lui. Moi, le vaincre ? Tout serait bientôt fini. Si je parvenais à fuir suffisamment loin, je m'estimerais profondément heureuse. Mais dans cette eau froide, je ressentais les choses différemment. Et un plan se construisit peu à peu, mais je devais faire vite.

Ma poche de respiration devenait de plus en plus viciée tandis que le dioxyde de carbone prenait le pas sur l'oxygène vital. Soudain, sa main frôla ma cheville. Il ne l'attrapa pas tout de suite mais la palpa, comme pour vérifier ce que c'était.

_ Je t'ai trouvée, fit-il sur un ton joueur.

Mais je me contentais de faire la morte. J'étais loyale à mes idées, il était vrai, mais la loyauté en combat ce n'était pas mon truc. Je n'hésitais pas à faire croire et à jouer des faux aux autres. Il me tira sur la berge. JE me contentais de bloquer ma respiration dans ma poitrine et de paraître assommée. J'avais accéléré le refroidissement grâce à de la glace, laquelle avait fondu. J'étais vraiment à moitié assommée, il suffisait de ralentir le plus possible les signes vitaux.

_ Merde, l'entendis-je souffler entre ses dents.

Il posa sa tête contre ma poitrine, mais ne parvint pas à entendre un battement de cœur assez rapide à son goût. Mais il ne savait pas que j'étais préparée plus que quiconque aux grands froids. Je me répertoriais en tête les sceaux que j'avais vus et que je pouvais faire. Je les exécutai discrètement alors qu'il prenait mon visage pour faire du bouche-à-bouche. Je n'aimais pas le contact de ses lèvres sur les miennes ni son souffle chaud qui envahissait ma bouche, après tout c'était le corps de mon père adoptif contrôlé par mon pire ennemi. Berk !

Il posa son oreille contre mes lèvres. J'ouvris brusquement les yeux et posai mes mains entourées de chakra contre sa nuque. En même temps je me mis à prononcer une mélopée étrange dans le creux de son oreille droite. Je sentis son corps qui se raidissait. J'utilisais mon énergie pour que petit à petit l'emprise de Madara s'amoindrisse. Je ressentais sa présence maléfique dans toutes les fibres du corps de Minato. Je sentais qu'il se débattait.

Mais peu à peu, je savais que le Yondaime reprenait le contrôle car il se me serrait plus fort contre lui. Je ne cessais pas de chanter les mots. J'entendis Madara crier par la bouche de Minato. Puis le silence retomba. Et il s'endormit sur moi. J'avais du mal à respirer. J'étais peut-être blessée aux poumons… Lorsque j'entendis des pas.

_ Je te jure Dana, j'ai vraiment entendu des bruits de combat.

Deidara ? Il était encore là ? Est-ce qu'il avait réussi à casser la figure à Konusuke ?

_ Je sais, j'étais en train de le regarder, dit doucement Sasori.

Quoi ? Il regardait alors que j'étais en drain de me prendre une raclée et il ne m'a même pas aidée ? Le sale enfoiré !

_ C'était qui ? Haruka et le Yondaime.

_ Lequel des deux a pété un plomb pour qu'ils se foutent sur la gueule comme ça ?

_ M'est avis que le chef de Konoha était possédé par quelque chose.

_ Qui ça ?

_ Mais qu'est-ce que j'en sais ? En tout cas un truc qui était hostile à Haruka et qui l'a attaquée.

_ J'ai du mal à croire qu'on ait réussi à prendre le contrôle de l'Hokage. Et surtout Haruka à battre une combinaison des deux.

_ Au lieu de discuter, leur criai-je, ça serait sympa de me dégager parce qu'il est lourd !

Ils accoururent et m'aidèrent à me dégager. Je tentai de faire quelques pas, mais mes jambes se dérobèrent sous moi. Je n'avais plus la force de marcher. Deidara voulut me prendre dans ses bras. Soudain, je me rappelai que je lui en voulais d'avoir blessé ma meilleure amie. Cette affaire n'était toujours pas réglée entre nous alors il pouvait toujours rêver. J'acceptais en revanche de m'appuyer sur Sasori, tandis que Deidara devait porter Minato. Sasori tira la langue à son ancien coéquipier.

_ Tu la touches… le menaça le faiseur de bombes.

Sasori rigola, et moi aussi parce que c'était communicatif.

_ Hé ! se plaignit-il. C'est pas drôle !

_ Si, justement, gloussa le roux tandis que nous marchions à pas lents.

Etait-ce parce que j'étais à moitié sonnée, ou pour autre chose, je continuais de rire. Je toussai et du sang coula entre mes lèvres. Je grognai de douleur.

_ Je vais t'examiner dès qu'on sera là bas.

_ D'abord j'ai soif, lui dis-je.

_ A tes ordres princesse.

A côté, je voyais Deidara qui était jaloux. Il était beau comme ça. Nos regards se croisèrent et je me surpris à rougir un peu. Il était vraiment désirable. D, comme désir, comme Deidara… En me voyant un peu rêveuse, il m'adressa un regard incendiaire. Chargé de son appétit de moi, mais aussi de colère jalouse parce que c'était Sasori qui me portait à moitié, et il en profitait un peu.

_ Sasori, je suis d'accord pour que tu m'aides à marcher, mais pas pour que tu me mettes la main aux fesses.

_ Pourquoi, ça ne te plait pas ?

_ Non ! Enlève ta main !

_ Si tu es blessée à cet endroit là, on peut aussi jouer au docteur et…

Il se mangea mon poing en pleine figure. Deidara cacha un éclat de rire derrière sa main. J'aperçus une des bouches qui me fit comme un sourire.

_ T'en prendras d'autres si tu continues comme ça, prévins-je le rouquin.

Nous arrivâmes à la grotte. Le tout était meublé simplement. Il y avait quelques matelas étendus sur le sol, une réserve de nourriture, d'autres bric-à-brac un peu partout dans la pièce.

_ Comment vous avez fait pour ne pas vous faire remarquer avec tous ces meubles.

_ On les a emmenés et réinstallés chaque fois qu'ils venaient.

_ Cool.

_ Viens, je vais te soigner, fit Sasori.

_ Et je vais rester pour te surveiller, fit Deidara, des fois qu'il te prenne l'envie de…

_ J'ai toujours des envies avec elle. Mais si tu veux un plan à trois je ne suis pas…

_ Vous pouvez arrêter ça vous deux ?

_ Désolé Haruka.

_ Pardon.

J'ôtai quelques couches de vêtements. C'était dur de me dévêtir devant eux, surtout quand l'un était amoureux (Deidara-Kun) et l'autre… bah je savais pas trop en fait… Je les vis qui grimaçaient face à mes blessures. Mais je serrai les dents pour ne rien dire.

_ Certaines de ces entailles sont profondes. Et pourtant elles saignent moins qu'elles ne devraient, murmura le roux en touchant la chair ouverte.

_ C'est parce que je les ai cautérisées.

_ Avec quoi ?

_ Secret professionnel.

En réalité j'avais utilisé de la glace. La glace froide avait permis de refermer partiellement les blessures. Mais elle ne pouvait pas réparer les tissus endommagés. Il me recousit la peau à vif. J'avais une furieuse envie de me gratter là où le fil passait.

_ Je vais ramener le Hokage au village, fit ensuite le roux. Tu sais où il se trouvait avant de te poursuivre ?

_ Soigne-le un peu et dépose-le à l'hôpital.

_ Je croyais que vous étiez un peu inquiet à propos d'Oto, Dana.

_ Haruka, je peux t'emprunter ton apparence quelque temps ?

_ Pas de problèmes.

Nous restâmes dans un silence gêné après qu'il fut parti. Mais il faisait un peu froid dans la grotte. Deidara se laissa tomber à côté de moi. Il lisait un livre. Je regardai les pages qu'il dévorait. Soudain je vis que c'étaient des conseils bateau que l'on peut trouver dans des livres du genre « 100 techniques utiles pour ramener l'être aimé » ou encore « 100 manières de lui déclarer votre flamme au quotidien ».

_ C'est une lecture enrichissante, remarquai-je. Quoi que je n'en vois pas l'intérêt.

_ Je le fais dans l'intention de plaire à « la fille qui me fait rêver des rêves en bleu ».

_ Tu l'as tiré du livre ?

_ Ouais.

_ Alors ça ne m'intéresse pas.

_ Qui te prouve que c'est toi ?

_ Rien. Ou plutôt si, j'ai entendu ta conversation avec Sasori.

_ Ah. Et qu'est-ce que tu en as pensé.

_ Je t'en veux. Utiliser Karasu de cette façon. Déjà qu'une fois ça allait déjà bien. Alors deux.

_ Je comprends ce que tu ressens.

_ Je n'en suis pas sûre. Même si je sais à quel point tu t'es… attaché à moi disons. Mais je ne parviens pas à avoir confiance en toi. Tu pourrais très bien jouer le jeu. Si ça se trouve tout ce qui t'intéresse, c'est de coucher avec moi. Comme Sasori.

_ Comment ça « comme Sasori » ?

_ Oui, il a tenté le coup. Il aurait pu aller jusqu'au bout, j'étais trop faible à ce moment à pour lui résister.

Il se tut. Puis il se leva et alla chercher une épaisse gourde et deux petits verres. Il me servit et m'entendit un. La coupelle était chaude dans ma paume froide. Je le posai contre ma joue glacée encore. C'était clair comme de l'eau, mais je reconnaissais l'arôme de l'alcool de riz. Je mirai la coupelle en céramique. Dans le fond il y avait une femme à poil. Cool. Je bus le contenu cul-sec. En plus de la chaleur, le liquide me brûla d'une douce chaleur. J'étais à jeun et l'alcool me monta rapidement à la tête. Mon voisin regardait lui aussi son récipient. Il était fêlé et se brisa.

_ Prends le mien, proposai-je.

Je ne savais pas trop pourquoi mais il sirota lentement le liquide. Était-ce pour profiter plus de cette femme nue au fond, pour savourer pleinement l'alcool ou pour ce baiser indirect que nous partagions ?

_ Merci, fit-il.

Il y eut encore un de ces lourds silences.

_ Pour la coupelle ? Ce n'était pas la peine, tu sais…

Silence.

_ Tu en reveux ?

_ Ouais.

Silence. Je sirotais la boisson alcoolisée. La scène se reproduisit plusieurs fois. Je commençais vraiment à sentir le monde tourner autour de moi. Mais il me sembla qu'il résistait moins bien à l'alcool que moi.

_ Tu sais Haru-chan, je te trouve très jolie, fit-il avec un débit ralenti par sa prise peut-être excessive de saké.

_ Merci Deidara. Mais je crois que tu en as trop bu.

_ T'en as bu autant que moi, tu devrais te mettre aussi à l'aise, comme ça.

Il s'allongea à moitié sur moi. Jamais nos visages n'avaient été aussi proches. Je fermai les yeux et inspirai un bon coup pour me reprendre.

_ Un instant, murmura-t-il, j'ai cru que tu allais m'embrasser.

_ Désolée, mais dans les histoires, ce sont les princes charmants qui embrassent les princesses endormies.

_ C'est vrai. Mais tu n'es pas une princesse.

_ Ah bon ? C'est méchant. Mais je m'en fiche, je ne suis pas très romantique.

Ses yeux gris étincelèrent soudain. Puis il ferma les paupières et s'installa plus confortablement contre moi.

_ Non, murmura-t-il ensommeillé. Tu es ma princesse.

Bientôt il dormit d'un lourd sommeil. Quand je fus longtemps bercée par sa respiration tranquille, je m'approchai de son visage d'ange et le prit doucement dans mes mains. Je caressai ses joues râpeuses, sans doute rasées de peu. Tout autour de ses lèvres poussait un fin duvet blond. Je le parcourus d'un index léger. Ce fut alors que je déposai un doux baiser sur ses lèvres. Celui romantique dont nous avions parlé, celui qu'il souhaitait, celui que nous avions partagé. Puis je l'allongeai sur un matelas et lui laissai ma couverture. Il était temps pour moi que je parte. Je ne laissai aucune trace.







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