Fiction: La charmeuse de démons

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_ Tu sais que tu as une tête bizarre comme ça ? me déclara Karasu tout de go.

Quelle idiote ! Moi qui croyais que c’était encore un de ces assassins venus me tuer… Je lâchais un rire nerveux avant de la regarder droit dans les yeux. Je lui demandais ce qui se passait. Une ombre derrière moi me fit sursauter et je me retournais, prête à combattre. Mon amie avait réagi presque en même temps que moi, une seconde plus tard, sans doute. Sauf qu’elle n’avait pas l’air méfiante le moins du monde. Ce que j’avais une nouvelle fois pris pour un ennemi était mon coéquipier : Kentaro. Sur son épaule reposait un oiseau de proie. N’étant pas ornithologue de formation, j’ignorais totalement quelle était la nature de cet oiseau, qu’il soit aigle, buse ou faucon. Sur son dos, il y avait une pochette qui permettait de ranger un message. Nous aurait-on envoyé une mission ? Je posais la question à mes camarades qui me répondirent par l’affirmative. Je lus la missive à mon tour.

En tant que Chuunin, Karasu devenait notre capitaine. Le message était on ne peut plus clair. On avait récemment aperçu des membres de l’Akatsuki dans la région. Et il était fortement probable qu’ils se trouvent à présent dans la ville où nous nous étions arrêtés. Notre but était d’obtenir le plus d’informations sur eux mais d’éviter à tout prix la confrontation et d’attendre l’autre équipe se trouvant dans la région. Nous devions être très prudents. Si le combat était inévitable, il y avait de fortes chances que tous meurent. Un courant froid de peur me parcourut l’échine.

_ Moi je veux bien, commença Kentaro, mais j’ignore tout ce qu’est cette organisation de criminels.
_ Ah bon, fit ma coéquipière, pourtant je croyais qu’ils étaient connus.
_ Je ne suis qu’un Gennin, c’est la première fois que j’ai une telle mission à effectuer. Je n’ai jamais entendu parler d’eux. Qui sont ils ?
_ La plupart des criminels de rang S à la recherche des Bijuus, résumé en une phrase pour être la plus brève possible. Je n’avais aucune envie de m’étendre sur le sujet, étant donné le fait qu’ils me recherchaient eux aussi.
_ C’est quoi un Bijuu ? demanda Kentaro.
_ Des grosses bébêtes ultra puissantes, répondit Karasu à ma place.
_ Genre Kyubi ?
_ Genre Kyubi.
_ Mais il y a tout de même quelque chose qui me mets mal à l’aise dans cette affaire, fit-il après mure réflexion.
_ Quoi ? s’inquiéta mon amie en l’entendant ainsi.
_ Eh bien s’ils sont capables de les attraper, c’est qu’ils sont très dangereux.
_ C’est le cas de le dire, y’en a un qui a failli rayer Suna de la carte du monde.
_ On est trois ninjas, deux gennins et un chuunin.
_ Jusque là tu as parfaitement raison, fit Karasu en regardant dans ma direction, étonnée que je ne prenne pas part à la conversation.
_ Et évidemment c’est une mission parfaitement de notre niveau, énonça abruptement notre coéquipier avec un certain cynisme.
_ Je pensais qu’en nous demandant juste de les surveiller ça pourrait aller, mais maintenant que tu le dis…
_ Je peux voir l’enveloppe à nouveau ? interrogeais-je l’homme à mes côtés d’une voix rapide qui transpirait l’angoisse.
_ Pourquoi ?
_ Si ça se trouve, ce n’est pas l’Hokage qui nous a envoyé cette lettre. En plus vous ne trouvez pas ça étrange qu’on sache que nous sommes dans cette ville en même temps que l’Akatsuki ? les alertais-je doucement.
_ Tu penses que quelqu’un aurait falsifié notre nouvel ordre de mission ? Qui pourrait avoir une idée pareille ? rit nerveusement Karasu tentant de ne pas croire ce qu’elle venait d’entendre.
_ Personnellement je l’ignore, mais si c’est bien ce que je pense…
_ Qu’est ce qui va se passer, d’après toi ?
_ Quelqu’un a envie de se débarrasser de l’un d’entre nous, et de manière assez subtile je dois l’avouer. Il nous fait tuer par quelqu’un d’autre sans qu’on puisse savoir que c’est lui qui nous a amené à nous faire tuer.
_ Mais enfin, je ne vois pas ce qu’on pourrait nous reprocher, réfléchit Karasu. Nous ne sommes que des ninjas. Peut-être que cette personne est misogyne et ne supporte pas que Haruka ou moi fassions un travail généralement réservé aux hommes ?
_ Non, ça ne colle pas, dis-je tout en sachant sans le leur confesser que je savais parfaitement que c’était moi la personne visée.
_ Tu as raison, je penserai plutôt à quelqu’un qui sait que vous venez de l’autre monde et qui est jaloux, avança Kentaro.
_ C’est déjà plus logique. Mais jaloux au point de nous tuer ? objecta Karasu
_ De toutes façons, je viens de regarder le cachet. C’est bien celui de l’Hokage. Il n’a sans doute pas pu être falsifié. Cela signifie que soit l’Hokage veut nous éliminer, ce qui est un peu tiré par les cheveux d’autant plus que Tsunade est une femme et Minato en mission, soit ils nous font confiance pour cette mission.

Nous étions donc forcés de mener à bien cette mission. Il fallait commencer par trouver où pouvaient bien se terrer les membres de cette association. Cependant, il fallait tout d’abord commencer par manger. Je n’avais rien consommé de la soirée, et mon estomac se rappela à mon bon souvenir en grognant du plus fort qu’il pouvait. Mes amis soupirèrent, et nous repartîmes pour une ruelle plus éclairée et moins inquiétante. Je continuais d’agir comme si de rien n’était, mais à l’intérieur, j’avais peur. Avec mes camarades je me sentais obligée de jouer les dures, de ne pas leur montrer à quel point je me sentais faible. Je m’étais améliorée, certes, mais pour battre la personne qui me voulait du mal, je devais utiliser plus que cela. Je devais utiliser les pouvoirs de la charmeuse de démons. Seul problème, c’était que je ne savais pas combien de temps je pourrais les contenir ces pouvoirs. Je ne pouvais pas les utiliser sans blesser les autres. Quelle plaie ! Et surtout, j’ignorais totalement leurs fonctions. J’avais bien tenté de récupérer des informations, mais il y avait toujours quelque chose qui m’empêchait d’y accéder. La folie que je ressentais et qui me donnais une puissance incroyable n’était que de la puissance gaspillée inutilement.

Je sortis de mes pensées en arrivant devant le restaurant. Ce n’était pas très cher, et la qualité était acceptable. Je commençais par mélanger le wasabi avec la sauce soja, la troublant et l’épiçant un peu plus. Puis j’y trempais mes sashimis tout en me bourrant avec le riz. Nous ne pensions déjà plus à notre détestable mission, tout était tourné vers nous et la volonté de se connaître un peu mieux. J’appris ainsi que Karasu avait passé un excellent séjour à Suna et qu’elle avait appris de nouvelles techniques. Kentaro contrôlait les ombres, mais n’était pas un très bon manieur. En effet, il ne venait pas de Konoha mais s’y était installé à la mort de son père qui n’avait pas u lui enseigner toutes ses techniques. Alors en dépit de tous ce qu’on lui avait conseillé de faire, il était devenu un ninja médecin. Après avoir joué à pierre feuille ciseaux pour savoir qui allait payer toute la nourriture et m’être fait délestée d’une partie de mon argent, je restais à les attendre à ma place, Karasu allant se fumer une clope dehors et Kentaro aux toilettes.


Je me laissais envahir par les bruits de la salle. Je me concentrais pour tenter de démêler les différentes voix et les paroles des uns et des autres. C’était l’un des exercices qu’Ôkami m’avait demander de pratiquer en plus de l’invocation. Je devais avouer que j’avais été paresseuse et que je n’avais pas usé de mes sens depuis un moment. Un groupe, assez bruyant, un peu au fond attira mon attention. Des hommes jouaient au poker, et au moins un était en train de tricher. Lorsque j’ai reconnu un nom dans le tas. Tobi. Le coéquipier de Deidara ! Alors la lettre ne mentait pas, ils étaient bien dans cette ville.

Agir normalement. C’était ce que je me concentrais à faire en sortant du restaurant avec Kentaro. J’avais des frissons entre la peur et l’impatience qui parcouraient mon corps. J’aurais pu sauter sur cet homme masqué si j’avais voulu. J’aurais pu. Mais je me suis contenue. Mieux valait-il qu’il ne se doute de rien pour l’instant. Continue de jouer avec tes cartes petit homme, murmurais-je en moi même. Je vais devenir une parcelle de ton ombre, silencieuse et mortelle, masquée par les rayons de la lune. Et quand tu seras sans défense, je frapperai ! C’était du moins l’envie qui était en moi. Et pourtant elle n’était pas mienne. La charmeuse de démons se réveillait lentement. Et elle attendait le moment de partir à la chasse. Je devais contenir cette pulsion à tout prix. Sinon, ce serait la fin de tou. De mes amis, des innocents qui dînaient ici, et surtout…

De moi. Mais il y avait une autre raison. Je ne voulais pas aller voir dans le box qu’ils occupaient parce que j’avais peur de le voir lui. J’avais peur que les mots qu’ils m’avaient dit sous la pluie ne soient que mensonge. Je me sentais mal à l’aise et mon compagnon le sentit. Il entoura mes épaules d’un bras amical, serrant ses doigts comme une invitation à me rassurer. Dès qu’elle me vit, Karasu écrasa son mégot incandescent sous son pied.
_ Toi, tu sais quelque chose, dit-elle simplement en me regardant dans les yeux.
_ Oui, nous allons suivre quelqu’un.
Attends moi, Deidara. Je veux savoir la vérité. Et crois moi, je la trouverai !




décidément, même après beaucoup de changements, je n'arrive pas à aimer ce chapitre. J'ai l'impression de l'avoir un peu loupé... Enfin bon, je me rattraperais sur la suite ^^'

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