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Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 05/06/2010




Chapitre 21: La pluie et mes larmes



Quand j'ouvris l'ouverture de ma main pleine d'argile moite, un déluge me tomba sur le crâne, achevant de déliter la créature en terre. J'escaladais sans peine, non gênée par l'eau qui m'entourait. Dès que je sortis la tête, quelqu'un se mit entre moi et la pluie et m'offrit sa main pour monter plus facilement. Il avait une bague bleue à l'index et des ongles vernis en noir. Je fus posée avec douceur sur le toit de l'hôpital. Je n'avais pas encore ressenti le froid, mais je me mis à trembler violemment sous l'orage.
La robe fine et blanche collait à ma peau, dévoilant mes formes en dessous. En me voyant ainsi, il posa son manteau sur mes épaules et son chapeau sous la tête, puis il me demanda d'attendre qu'il ait été cherché mes affaires. J'attendis dans le froid, sous la pluie, à me demander ce que je faisais là. Puis je compris. Si l'oiseau de tout à l'heure avait fondu, c'est parce qu'il avait été pris par la pluie mais cela signifiait soit que Deidara m'attendait depuis longtemps, soit qu'il me faisait suivre par cet espion sans vie et qui me surveillait. En ce cas, le fait que j'accepte de suivre l'oiseau et que je l'attende en ce lieu insolite par ce temps était une preuve. Mais de quoi ? Qu'essayons-nous de prouver en faisant ainsi ? Que voulait-il de moi ? La réponse me vint, évidente par sa justesse : il avait tout entendu de ce qui m'arrivait avec Kakashi. Déjà qu'il ne l'aimait pas parce que celui-ci lui avait enlevé un bras, il le jalousait à cause de moi…

Et lorsqu'il revint, tenant mes vêtements dans un sac en plastique étanche, je courus vers lui. Cette fois, c'était moi qui désirais l'étreinte. Pas celle que lui voulait cependant. Mais je savais qu'en lui je trouverais une partie du réconfort que je cherchais. Il grogna lorsque je le percutais et fut quelque peu secoué par ma demande d'affection à son égard. Il était aussi mouillé que moi et ce fut dans ses bras froids et humides que je me jetais. Ma tête collée contre son cou, mes mains serrant fiévreusement son dos. Je ne cherchais pas l'homme qui était en lui, mais l'amour qu'il éprouvait pour moi. Et égoïstement, je voulais qu'il me dise les mots qui font du bien.

_ Tu es une idiote, fit-il. Tu t'es jetée en plein milieu du danger pour rien.

_ Je sais, dis-je. Mais si je n'aimais pas autant tout ce qui était dangereux, serais-je ici à cet endroit avec toi ?

_ Je te fais peur ?

_ Oui, mais ce n'est rien, elle est normale cette peur. Après tout tu es un criminel. Tu pourras me tuer, là maintenant, si tu le désirais, lui répondis-je en le fixant droit dans ses yeux gris. Ils me semblaient glacés et brûlants tout la fois. Son regard était difficile à contenir, comme si toute cette intensité qu'il mettait à fixer une partie de moi m'éclairait toute entière.

_ Alors pourquoi as-tu fui si cette peur ne te consume pas ?

_ C'est plus difficile à dire, fis-je en haussant le ton face au mugissement du vent qui faisait voler nos habits et nous faire frissonner. Inconsciemment, je me serrais plus contre lui. J'ai fui parce que j'étais lâche. C'est stupide, n'est-ce pas, de partir ainsi alors que j'avais aimé. Si tu te pose la question sur mon dégoût et ma colère, ces sentiments ne sont critiques qu'à mon égard. Je… J'apprécie d'être là, d'être tout contre toi, mais…

Je me tus, refusant de parler, fuyant à nouveau cet homme mais par la parole. J'avais tord de penser que je ne fuirais pas, mais je venais de le faire en éludant partiellement sa question. Cependant, mon silence disait bien plus que les phrases alambiquées qui me venaient à l'esprit. Il devait comprendre que j'étais tiraillée entre mon camp et le fait d'engager une relation avec lui. Mais sa prise de parole me prit un peu au dépourvu. Je venais momentanément d'oublier qu'il savait à propos de ma relation intime entre le ninja copieur et l'accident que j'avais eu.

_ Mais il y a lui, c'est ça ? Tu n'ose pas t'opposer à lui ? Tu es malheureuse et je le vois. Est-ce que tu veux redevenir comme avant ? Je ne permettrais pas cela.

Mêlant mes larmes à ma pluie, une envie de pleurer me prit et sur sa peau froide coulèrent mes larmes tièdes que je ne parvenais pas à retenir. Elles furent tout d'abord silencieuses, mais s'accompagnèrent de ma respiration saccadée et bientôt de gros sanglots qui obstruaient ma gorge comme pour me bâillonner. Sous cette tempête, il se plaça de façon à ce que le vent vienne se briser contre son échine. Puis sa main caressa doucement mes cheveux mouillés, et ma tête de plaça dans le creux formé entre son épaule et son torse musclé, comme si cette cavité avait toujours été là pour que j'y enfouisse mes pleurs. Ses cheveux ruisselaient d'eau car c'était moi qui portait son couvre chef, et une mèche mouillée, recouverte bientôt par le chapeau qui s'était relevé par notre contact, laissait tomber des gouttes froides sur mon nez qui roulaient et se mêlaient aux perles salées qui creusaient des rigoles sur mes joues. Lorsque je me fus un peu calmée, avec les caresses rythmiques et maladroites qu'il imprimait sur ma tête et mon dos ainsi qu'avec son souffle chaud qui soulevaient quelques cheveux épars que la pluie avait alourdis, j'expliquais le fond de ma pensée.

_ Tu m'offres autre chose, une autre vie remplie de dangers mais aussi d'un bonheur que tu veux m'offrir. Mais j'en ai assez. Je ne veux pas d'une nouvelle relation, pareille à celle que je vivais précédemment. Comment savoir si cela ne me réserve pas une existence avec une personne qui ne me connait pas, où toutes les attentions finissent par se ramener au sexe et où la peur entre dominant est dominé est le seul lien qui prédomine ? c'est tentant, mais je ne peux pas accepter, j'ai trop de problèmes et…

_ Et tu restes une idiote. Je ne suis pas qu'une source de danger potentielle, je suis simplement un homme amoureux. J'ai bien vu que tu avais presque comme deux personnalités. L'une est sauvage et brutale, celle que tout le monde s'arrache parce qu'elle a de grands pouvoirs, c'est la charmeuse de démons. Non, ce n'est pas celle-là dont je suis tombé amoureux. Celle qui m'a fendu le cœur et s'y est installé est cette fille qui fonctionne avec du culot et de la chance, celle qui ose foncer dans le danger et se rire de lui, celle qui récolte les pots cassés parce qu'elle subit les émotions des gens à son égard, cette fille fragile et forte à la fois, sombre et belle à la fois, c'est celle là qui s'est installée dans ma vie et qui me fait chavirer.

Il continuait à me parler doucement, mais tout à coup j'eus des doutes. Et s'il était comme Kakashi ? Il me jurait que non, mais à présent que l'idée avait fait son chemin… Mais un autre doute bien plus intense me tint tout à coup et je retins un gémissement tant cette idée me blessait. Et s'il jouait le jeu. Et si tout cela n'était qu'un pantomime ? S'il me manipulait depuis le début, me donnant de faux espoirs, pour en réalité ne réaliser que de noirs desseins. Il avait raison, j'étais une idiote, et je savais que j'aimais e danger. Mais ici, maintenant, je savais qu'il y avait bon nombre de personne dans les pays qui souhaitaient me voir morte ou de pouvoir disposer de mes pouvoirs à leur gré. Il continuait à m'étreindre, sous la pluie, mais le bien-être que je ressentais par sa venue s'entacha brusquement de la couleur de l'incertitude. S'il jouait, là, si son but réel était que je lui accorde ma confiance alors qu'il était un membre connu de l'Akatsuki, il se fourvoyait. Je savais moi aussi jouer avec les gens, mais je me refusais d'utiliser mes proches pour cela. J'empêchais mon corps de se crisper, il fallait que je change de sujet rapidement.

Une soudaine crampe dans mon ventre me fis grogner. Je m'y connaissais assez en médecine pour savoir qu'elle résultait des différentes substances que le futur bébé avait puisé en moi pour grandir. Un manque de magnésium sans doute. Sitôt qu'il vit ma grimace de douleur, il me demanda si j'allais bien d'un ton angoissé. Je ne parvins pas à savoir s'il mentait ou non, je ne connaissais ni la réaction qu'il avait quand il mentait, ni la réaction qu'il avait en disant la vérité. J'étais comme qui dirait coincée. La douleur finit par s'estomper, et il convint que le lieu et le temps n'était guère propice pour continuer une conversation, néanmoins, je compris à l'air décidé de ses yeux qu'il n'en avait pas fini avec moi. En même temps, son visage affichait tant de sollicitude à mon égard que… Sollicitude mon cul ! Il me tendit le sac où il avait pris mes affaires qui était peu utile puisque j'avais recouvert sa cape. Il créa un oiseau de sa main, et j'observais avec curiosité la paume de sa main qui malaxait l'argile avec efficacité. Puis la créature d'argile grandit et il bondit dessus. De sa main il m'invita à monter dessus. De nouveau, je sentis la matière lisse et souple sous mes pieds.

C'était si étonnant que je laissais échapper un gloussement incrédule. Après tout, le premier vol que j'avais fait à ses côtés s'était déroulé pendant que je dormais. Il me ramena alors à ma chambre et réussi à ouvrir la fenêtre depuis l'extérieur. Le déluge qui inondait le parquet pouvait alors servir d'alibi quand à l'état dans lequel se trouvait la robe. Je me retournais et passais à travers l'ouverture tandis que son manteau de rouge et de noir restait entre ses mains. Il baissa la tête pour s'incliner et j'y installais le chapeau qui masquait partiellement ses traits. Dans cette atmosphère, il avait l'air d'un ange déchu. Sa main effleura ma joue et je l'invitais à y rester en posant les miennes, une sur son poignet, une autre sur ses doigts et je fermais les yeux. Comme s'il n'existait pas réellement, il retira son bras sans forcer, et le contact ténu entre nous me fit l'effet d'une caresse.

Quand je rouvris enfin les yeux à cause d'un malade qui se plaignait du froid, il n'était plus qu'un spectre au loin, hantant la tempête.






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