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Fiction: La charmeuse de démons

J'ai toujours su que j'étais bizarre. C'est vrai quoi, les gens normaux ne contrôlent pas les éléments! Mais ce n'est pas cela qui a fait basculer ma vie. C'est cet homme, Hattake Kakashi. Il m'a fait douter sur de nombreuses questions. Depuis, il n'est pas un jour sans que je me demande qui je peux bien être? (Faites pas attention au résumé, je suis nulle pour en faire. (cette fiction est aussi postée sur www.fanfiction.net, pour les curieux qui aimeraient la lire plus rapidement) Oops, j'ai
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Narsha (Féminin), le 14/05/2010




Chapitre 15: Entre elle et moi



J’avais passé plusieurs jours à ne faire que m’entraîner, à parfaire mes habilités. A être loup. J’avais appris le silence de la chasse, le plaisir de courir en meute, la vitesse grisante à laquelle peut courir un loup, et combien de temps il pouvait courir. J’avais appris, peut-être, mais pas retenu la leçon, et mon corps était douloureux en tout points à force d’exercices répétés. La seule chose pour laquelle mon professeur à quatre pattes semblait satisfait était ma vitesse et mon agilité, deux compétences pas tout à fait canines, cependant, je m’y étais découvert une facilité intéressante. Mais cela n’était rien face à ce que faisait mon mentor, aussi canin soit-il. Sa première leçon consistait à me faire oublier cette peur qui me persécutait. Je savais que cette créature portant mon visage se promenait en toute liberté sur l’île, et il n’était pas rare de tomber sur des cadavres de rivage, des arbres déchiquetés. Pour la vaincre, il fallait que je réussisse à me convaincre moi-même de frapper cette fille qui me ressemblait tant par le physique et qui différait de moi mentalement. Il fallait que je trouve le moyen d’accéder à la Folie, cette énergie qui pulsait en moi et dont je ne connaissais pas la provenance. Peut-être devrais-je utiliser mon charisme ?

Je ne savais quoi faire, et pendant cette indécision, mon corps avançait comme un fou et se perfectionnait. Je n’avais même pas conscience de mes progrès. Et les jours défilaient, bientôt un moins que je survivais sur cette île. Plus que quelques semaines, et peut-être que je reverrai Deidara. Pourquoi ce but insensé que je ne comprenais pas ? Pourquoi un tel besoin de sa présence ? Avec lui, je me sentais bien, mais étais-ce la seule raison. J’étais si concentrée sur cette réflexion que le miracle n’agit plus. Et je tombais, en plein enchaînement de haute voltige. Massant mon dos endoloris, je me relevais et repris pied dans la réalité. Ôkami me regardait de ses yeux jaunes et fendus d’un air désespéré.
_ Si tu ne te concentres pas complètement sur les exercices que je te fais faire pour t’améliorer, on n’arrivera à rien.
_ Je te rappelle, lui dis-je d’une voix amère, que tu ne m’as toujours pas dit en quoi consistait ton plan « génial ».
_ J’essaie de te fatiguer pour que tu utilises la même énergie que l’autre truc qui défonce la forêt.
_ Ah bon, répondis-je simplement.
_ Puisque tu y mets si peu du tien, je vais te laisser te débrouiller seule, bonne chance pour devenir un loup.
_ Attends, attends, c’est quoi encore cette histoire de devenir un loup, là ?
_ Eh bien, sache que tu peux être un loup, pas pour l’aspect extérieur, mais pour forger ton esprit. Tu n’arriveras à rien si tu hésites à attaquer. Elle te ressemble ? Qu’importe. Il faut que tu saches en permanence qui tu es réellement. La créature que tu dois affronter, tu la vois ? Elle est sur la falaise là-bas.


Je jetais un coup d’œil dans cette direction. Elle avait l’air encore plus sauvage et cruelle qu’avant. Mais j’arrivais à la distinguer avec netteté en dépit de la distance qui nous séparaient, par instants, même, je sentis son odeur acide et métallique qu’une douce brise amenait jusqu’à mes narines. Est-ce que devenir un loup signifiait devenir pareille à cette chose ? Je l’observais quelques instants encore. C’était ma proie. Je sentais que j’étais en infériorité face à elle. Mais quelque chose en elle me déconcertait. C’était comme si… Certes elle portait mon sabre et elle savait s’en servir à la perfection, comme le témoignaient mes plaies encore mal refermées. Ce qui me dérangeait en elle, c’était… Son regard. Il n’y avait aucune once d’intelligence en elle, c’était un regard vide et mort. C’était juste une machine à tuer, juste douée au corps à corps. Un monstre dénué de personnalité, comme si elle lui faisait défaut. Et en sachant cela, je sus que j’avais trouvé le moyen de la vaincre. Pour mes autres combats, contre un réel adversaire, j’aurai besoin d’un entraînement plus approfondi. Mais en ce moment, je n’avais pas besoin de cela.

Sous les yeux de mon maître canin, je commençais par me fabriquer une pelle et passais plusieurs jours, ainsi équipée à fabriquer des pièges dont je notais l’emplacement. Ce n’étaient que de bêtes fosses, certaines garnies de pieux pointus, mais qui me permettraient de la garder à distance si besoin était. Car pour la vaincre, c’était de distance dont j’avais besoin, et les attaques à distance, je m’y connaissais assez. J’avais quelques techniques, certes peu puissantes, mais j’étais sûre de pouvoir me perfectionner. Je m’accordais ensuite quelques heures de repos, me sustentais, assez pour ne pas souffrir de la faim mais trop peu pour être satisfaite. Ce léger tiraillement au ventre me permettait de me concentrer sur les alentours avec plus de prudence, sans pour autant monopoliser mon attention.

Ce ne fut pas difficile de la localiser. Il me suffisait de suivre les sentiers dévastés qu’elle laissait derrière elle. Les troncs étaient arrachés et mis en pièces, sur le sol gisaient des copeaux, de la sciure et des lambeaux d’écorces. Certains rochers étaient éventrés et me faisaient l’impression d’une plaie à vif. Je marchais longtemps avant de la voir pour la première fois. Il fallait que mon plan fonctionne, sinon j’étais fichue. Après l’avoir laissée se promener en toute liberté sur l’île, je découvrais une créature encore plus repoussante qu’avant. La boue, la crase et le sang formaient tout autour d’elle comme une carapace d’un brun sombre qui s’effritait par endroits. Les multiples blessures qu’elle s’était infligée au travers de la forêt étaient toutes encroutées de terre, certaines saignaient encore. Sur sa peau pâle, de larges ecchymoses d’un bleu violacée se fondaient parmi la saleté qui la recouvrait. Ses vêtements, les mêmes que les miens n’étaient pas déchirés, ils ne tenaient plus que par quelques fibres de tissus par endroit, et le pantalon était si râpé par endroits, aux genoux et au fesses principalement, qu’il était possible de distinguer la peu en dessous.

Ses cheveux n’avaient plus la blancheur éclatant à laquelle on aurait pu l’identifier. Ils étaient emmêlés et filasses, gras et plein de boue et de végétaux à moitié broyés, sans oublier les tâches dues aux reliefs de repas. C’était moi que je voyais, une personne sauvage et dépravée. Et pourtant, et pourtant… Ses yeux avaient gardé leur bleu brillant, comme le cil ou de la glace, suivant l’humeur. Mais ces yeux étaient vides, pas une lueur ne les éclairait, il ne s’agissait que d’un bleu-gris, presque comme de l’argile. Ses traits auraient du afficher la fierté du guerrier invaincu, et pourtant… Non pas qu’ils soient de marbre comme ceux qui ne laissent rien présager de leurs émotions, mais ils n’exprimaient rien, tout comme ses yeux, ils étaient vides. Et elle avait l’air si faible, presque imaginaire. Ce n’était pas un miroir dan lequel je me reflétais, mais une partie de moi. Et à la regarder comme cela, je ne parvenais pas à m’identifier à cette créature.

Je fis craquer une branche près d‘elle, la faisant se retourner avec la vivacité du prédateur. Pas d’émotions, toujours pas. C’était sa fonction de m’attaquer, tout comme les peurs vous assaillent en milieu hostile. Elle voulut sauter sur moi et je l’évitais de justesse, me cachant derrière un arbre. Elle ne me voyait pas, elle ne pouvait pas me voir. Et pourtant, je la vis fermer les yeux et respirer près d’elle pour me repérer. Je savais faire cela moi-aussi, mais mal, et je n’avais pris conscience de ce potentiel que depuis le début d’entraînement dispensé par Ôkami. Quelques pièces de puzzle se mirent en place, et je sus alors que cet entraînement ne m’avais servi en rien sur ce que j’avais à faire sur l’île. Mon esprit était faible, car il séparait cette créature que j’avais en moi et le reste. Mais nous n’étions sensés former qu’un seul être, mais qui par moments pouvait se séparer en deux entités distinctes. J’avais la profonde conviction que ce double ténébreux et colérique avait beaucoup à voir avec la charmeuse de démons. Il fallait absolument que je parle de cela à Deidara.

Je m’inquiétais de plus en plus. Alors, au lieu de fuir et de tenter de me détruire moi-même, je marchais d’un pas sûr vers la clairière. Elle s’était recroquevillée sur elle-même, tapie comme une bête sauvage qui allait attaquer incessamment sous peu. Au lieu de grimacer face à ses grognements menaçants et ses borborygmes incompréhensibles, je m’accroupis près d’elle et souris. Puis, après un temps d’hésitation, je lui tendis la main, sereine. Mais elle ne sut que faire de cette main tendue, et la regarda de ses yeux vides. Alors je me forçais à caresser ses cheveux sales, ses bras noueux où je sentais saillir les os. Je fermais les yeux et la tint doucement, comme j’aurais fait avec un petit enfant chagriné. Je ne percevais aucune réaction de sa part, mais je n’abandonnais pas. Je continuais, traçant le circuit de ses veines que je devinais à travers sa peau fragile. Quand tout à coup, il me sembla qu’elle disparaissait, j’entrouvris alors mes paupières.

Elle était devenue transparente, et plus elle s’effaçait, plus je la sentais en moi, observant plutôt que luttant pour les commandes. Comme une torpeur lourde s’installa en moi, et je m’affaissai, d’un seul coup, comme un pantin dont on aurait laissé tomber les fils. Et dans ce néant qu’étais l’inconscience, j’entendis la voix du loup qui me disait : « Bien joué fillette… »







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