Fiction: La charmeuse de démons

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Chercher un but. Je sais quel est l'intérêt de la chose. Mais qu'est ce qu'un but ? Quelque chose que l'on tend à atteindre. Par tous les moyens. Et moi qu'est ce que je voulais ? Est ce que je me sentais satisfaite de ma vie ? Pas tout à fait, mais elle était comme celle de tout le monde, constituée d'évènements qui faisaient varier la perception de ce que j'en avais. Mais alors qu'est ce que j'avais accompli par moi-même jusque là ? J'avais fui la Terre par peur de L'Akatsuki, j'étais rentrée sans décider du pour ou du contre chez les ninjas de Konoha, je m'étais retrouvée dans les bras d'un homme pour qui je ne ressentais rien. De ce fait j'avais déprimée, dans cette prison virtuelle où on me privait de mon libre arbitre. Oui, ce choix de se faire entraîner par Deidara était certainement la première chose que je faisais en étant consciente de cela. Je souhaitais obtenir mon examen chuunin, mais je savais que je l'aurais haut la main. Mais après, que faire ? Essayer de lui sauver la vie ? C'était jouable, mais il me faudrait chercher une autre raison de combattre après cela. Non, au contraire, c'était totalement stupide. Qu'est ce que je désirais tout au fond ? C'était faire les choix de ma vie par moi-même, une chimère certes, comme tout le monde, j'aspirais à la recherche du bonheur et de la liberté. Et tout commençait par des choix, simples ou non.

_ Hé, gamine, je vois la flamme dans tes yeux. Mais cela ne suffira pas, me dit le loup qui m'attendait non loin de là où je me trouvais.

_ Et c'est un loup qui me dis cela. J'ai ce qu'il me faut, un but et des techniques de combat assez au point pour vivre ma vie.

_C'est bien beau les idéaux mais tu ne sais pas ce qui t'attends. Laisses moi te montrer ce que tu auras à affronter. Tu viendras me trouver après.

De nouveau le loup se mit à se transformer, mais de façon différente. Comme s'il se détachait de ce personnage qui me ressemblait, s'il devenait quelqu'un après avoir quitté mes peurs. Je me mis immédiatement en garde face à cette chose qui possédait le même corps que moi. Mais dans ses yeux de glace, je lisais la folie, ma folie. Celle que j'avais cru contrôler en une nuit et un rêve. Quelle abrutie je faisais ! Elle se jeta sur moi avant que je ne puisse faire quelque chose, comme vouée à tuer tout ce qu'elle toucherait. Elle était si rapide que je ne voyais pas ses mouvements.
Ce que Deidara m'avait fait subir avait été un long sommeil tranquille en comparaison. Je n'osais pas la frapper, c'était moi tout de même qui se trouvais face à moi. En beaucoup plus sauvage, je devais en convenir, mais quelle force dans ses muscles fins ! Elle frappa en plusieurs endroits, et je sentis dans ma bouche le gout âcre du sang. Je répondis avec les dents et les ongles. Mais rien de semblait l'atteindre, les maigres blessures que je lui infligeais avaient beau couler elles ne la gênaient pas. Je sentis derrière moi la fin de la falaise et le coup qui fait déraper les pieds. Je tentais de m'agripper mais le sol se dérobait sous mes pas. Je voyais la paroi défiler devant moi, sans pouvoir l'approcher. Elle était toute en aiguilles et roches tranchantes. Pourtant, malgré le danger, je tendis la main et serrais le poing autour de ma maigre prise. D'un seul coup, je ressentis le choc de mon corps qui s'arrêtait de tomber se répercuter dans mon bras. Je tins bon. Relevant la tête, j'aperçus la créature qui descendait ce mur de caillasses comme s'il se serait agi d'un simple sol. Je savais comment elle faisait, elle mettait de l'énergie dans ses pieds comme pour se coller à la falaise.

Mais à chacun de ses pas, ses pieds nus s'enfonçaient dans la roche comme si elle avait été molle, et pourtant, elle soulevait de la poussière et les scories résultant de la roche qu'elle avait broyé. Arrivée à ma hauteur, elle s'accroupit et sourit. Il n'avait rien d'amical ce sourire, sa main se posa sur la mienne et serra ses doigts autour des miens, fort. Je sentis mes doigts gémir et je savais que mes os allaient céder. Je tentais par réflexe de la faire lâcher prise. J'étais en colère et je sentais la force gronder dans ma tête. Mais ce fut trop tard, prenant mes désirs pour des ordres, elle me lâcha la main. En réalité, elle me lança, presque rocher, compris vers le sol. Mais il ne s'agissait que d'une dizaine de mètres. Pourtant, je sentis mon poignet gauche craquer, il devait être foulé. Je savais qu'elle allait revenir, mais il me semblait qu'elle me laissait m'enfuir, elle avait repris sa marche lente, comme si elle découvrait le paysage. Je décidais de suivre mon instinct de conservation et me mis à courir comme une dératée. Je ne savais pas trop vers où je me dirigeais, mais je savais que je finirais par trouver Ôkami.

Il eut un rictus canin méprisant en me voyant arriver à sa hauteur. Il souffla bruyamment par son museau, et j'eus l'impression qu'il soupirait d'un air déçu. Sans plus longtemps me regarder, il s'éloigna dans une course folle. Mes jambes se mirent à le suivre, sans que je ne réussis à savoir pourquoi. Plusieurs fois il accéléra et je perdis sa trace, mais il finissait toujours par réapparaître, fine flèche de jais qui filait sur la ligne d'horizon. Mes jambes avaient du mal à me porter et tout mon corps était engourdi et douloureux. Le moindre de mes mouvements me faisait mal et je bougeais avec une difficulté déconcertante. Ce fut dans le coin le plus sombre des bois de l'ile que je pus enfin faire une pause. Je haletais et je me sentais perdue dans ces ténèbres glauques qui m'enserraient. Mais je le savais là, assis en face de moi, ses yeux noirs brillant subtilement et ses cocs blancs qui luisaient comme éclairés par je ne savais quelle lumière.

_ J'ai bien observé ton combat. Et il est clair que pour l'instant tu ne fais pas le poids contre ce qui t'effraie. L'humain aux cheveux jaunes t'avait entraîné, il me semble. Alors, petite fille, on n'est même pas capable de suivre un pauvre petit loup à la course ?

_ J'en ai assez de tes railleries. Je veux savoir plusieurs choses, grognais-je une fois que ma respiration fut redevenue normale.

_ Savoir quoi ?

_ Tu connais sans doute Deidara, mais qui t'a avoué que j'avais combattu auprès de lui ?, continuais-je avec colère. Comment peux-tu être mes peurs et tout simplement Ôkami ? Qui es tu ? Loup ou esprit ? Si cette chose qui me montre mon visage est moi, alors qui est tu ?

_ Tu poses beaucoup de questions inutiles. Tu n'es pas en situation de force. Je vais te donner une partie des réponses que tu souhaite savoir. Le reste ainsi que les autres questions que tu n'as pas encore posées mais qui te taraudent, je veux quelque chose en échange. Je suis Ôkami, un animal que l'on peut invoquer. Seulement, j'ai été lié sur cette île par ce vieux fou qui t'as mené ici inconsciente. Je rêvais de liberté, et je l'ai eue. Mais elle me fut donnée au prix fort, j'étais obligé de combattre quiconque s'aventurerait en ces lieux pour lui apprendre la peur. Chaque fois que l'on posait le pied sur l'île, je devenais autre. Mon seul souhait à présent est de quitter cette île, mais personne ici n'avait été capable de me séparer de ce qui lui faisait peur. Je ne sais pas comment tu as fait et sans doute que toi non plus.

Mais j'ai senti que tu étais la personne qui pourrait m'aider. Dans cette clairière se trouve le parchemin des loups, tu pourras nous invoquer, et ainsi je pourrais retourner d'où je viens. Tu as appris à te battre, contre un adversaire sans grande expérience du combat, tu te débrouillais bien. Mais l'homme qui t'as appris l'endurance n'st pas bon au corps à corps. Avec ce contrat que tu signeras, je t'apprendrais à être loup et toi tu me libéreras et je pourrai rentrer chez moi.

_ Mais, et la liberté que tu avais obtenue, tu vas la perdre…

_ J'ai finalement compris ce que signifiait véritablement la liberté. Mais cette notion diffère d'un être à un autre. A présent que tu sais cela, il te faudra signer ce contrat de ton sang.

Il sortit de sous une souche creuse un lourd rouleau de ninja. Je m'empressais de dénouer la ficelle noire qui le maintenait fermé. Il se déroula tout seul, me laissant admirer les cases déjà, remplies par d'autres invocateurs. Comme eux, je déposais mon sang sur les doigts de ma main gauche et signais e mon nom.

_ C'est bien, me dit sobrement le loup, à présent, nous avons du pain sur la planche.

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