Fiction: Marre de toi (terminée)

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Perché dans un arbre, me protégeant les bras comme je pouvais du froid qui commençait à m'envahir, trempé malgré le feuillage dru du chêne qui tente de me protéger tant bien que mal de la pluie qui tombe sans discontinuer depuis trois heures, j'attends.


Voilà une semaine que je suis parti, que j'ai laissé ma team de rechange se débrouiller toute seule avec un petit mot d'explication qui tenais en quelques lignes, posé sur mon lit.

" Parti me venger"

Karin n'est pas crétine, elle comprendra parfaitement ce que je souhaite faire, d'autant plus qu'elle m'avait posé la question quelques jours avant mon départ. Pour une fois, elle avait laissé tomber les 'saskey kuuuun' pour m'écouter d'un air à peu près sérieux. En effet, quoi de mieux pour détruire Konoha qu'aller tuer l'Hokage ? Un plan qui aurait été d'une simplicité parfaite si ledit Hokage ne restait pas tout le temps cloîtré dans son bureau à remplir une montagne de paperasse.
En y réfléchissant à deux fois, ça me paraissait presque irréalisable. Atteindre l'Hokage devrait dire traverser le village, croiser deux trois crétins avec des jutsu d'immobilisations améliorés qui voudraient -une énième fois- me faire la leçon, non merci !
Sachant que je risquais de croiser la crème des crétins blonds présents dans ce village pourri qui serait bien capable de me faire perdre mon calme en braillant comme un hippopotame, l'option 'tuer-Hokage-dans-village' fut abandonnée d'office.

Le frisson de froid qui me secoue la colonne vertébrale ne me fait pas bouger pour autant et je reste aussi silencieux qu'un chat en continuant de garder dans mon champ visuel la maison que je vise. Je plisse les yeux en voyant la porte s'ouvrir à quelques centaines de mètres de là et esquisse un sourire en murmurant.

- Proie en visuel.

C'est là que j'avais eu une idée géniale. Si je ne pouvais tuer l'Hokage, pourquoi pas ne pas tuer son successeur ? Par ailleurs successeur désigné depuis longtemps...
En y réfléchissant à deux fois, ce n'était vraiment pas bête car je faisais d'une pierre deux coups:
1/ J'affaiblissais -voir détruisais- l'Hokage actuel qui entretenais un lien très fort avec ladite personne
2/ J'effaçais la menace d'un potentiel futur ennemi désirant ma mort

Naruto étant Naruto, il avait dû progresser d'arrache-pieds pour me 'ramener à Konoha' et c'est bien sa montée en puissance qui m'inquiétais. Autant tuer le poussin dans l'œuf comme on dis.

Voilà pourquoi je suis aujourd'hui assis dans cet arbre, suivant du regard ce fameux blond qui franchit les portes de son village sans se douter un seul instant que c'est la dernière fois qu'il le fait. Un sourire carnassier éclaire mon visage et je le regarde amusé passer juste en-dessous de moi sans se douter que je me trouve juste là, à porté de regard s'il levait juste la tête.
Comme je l'avais prévu, il continue à avancer sans se soucier de rien en commençant sa route en sautant d'arbres en arbres et je passe en mode furtif pour le suivre et exécuter mon plan macabre.
Tout en suivant discrètement ma proie, je constate qu'il a troqué sa combinaison orange et large contre... une combinaison orange mais moulante. Elle lui va mieux que l'autre c'est certain, mais ce mec ne comprendra certainement jamais le sens du mot 'discret'.

Après une vingtaine de minutes de poursuite à allure modérée, Naruto cesse enfin de courir et se laisse tomber par terre avec agilité avant de se relever en poussant un soupir de bien-être.
La clairière est plutôt sympa. Tranquille, jolie, avec un petit lac formé par une cascade de taille modeste, c'est plutôt intime et ressourçant. Je comprend pourquoi il apprécie cet endroit, même moi il semble m'apaiser un instant, le temps que je me rappelle pourquoi je suis ici.
Ah oui. La vengeance.
Je me laisse glisser par terre et avance aussi silencieusement qu'un félin pour me rapprocher de la clairière en me collant contre un arbre.

Faisant glisser la fermeture éclair de sa veste, il laisse celle-ci glisser le long de ses épaules et la laisse tomber par terre tout en continuant d'avancer vers le lac. Il s'arrête juste devant la rive et enlève aussi son tee-shirt qu'il laisse tomber à ses côtés et en posant une main sur l'herbe fait entrer ses jambes dans l'eau qui lui arrive aux genoux. Il enlève sa main de la rive et avance dans l'eau vers la cascade sans que le niveau semble changer.

Je profite du fait qu'il soit de dos et me déplace comme une ombre pour me cacher derrière un buisson juste à côté de l'eau qui se trouve à moins de trois mètres de lui. Sans pouvoir m'en empêcher, je me met à le regarder, lui, son visage, ses mains, son torse. Son corps qui entre sous l'eau qui tombe de la cascade, sa nuque qui se fait marteler par l'eau, ses cheveux aplatis sur son crâne, l'eau ruisselant sur ses pectoraux...

Je me retourne derrière mon buisson de sorte à ce que je ne puisse plus le voir et pose une main sur mon front, les yeux grands ouverts et le cœur qui bat à cent à l'heure. Oula, qu'est-ce qui m'arrive ? Je deviens grave, depuis quand je fantasme sur les hommes, moi ? Et ce crétin de baka blond qui plus est ?
Mon front semble chauffer autant que mon corps, je sens quelque-chose remuer un peu en-dessous de mon ventre et pousse un juron étouffé en me retournant, bien décidé à lui envoyer un chidori dans la gueule pour clore cette histoire stupide.

Il est debout, une main sur la hanche, l'autre pendant à ses côtés, un petit sourire fier accroché au visage, des gouttes tombant de ses cheveux lui roulant sur le torse avant de disparaître quelque-part dans son pantalon complètement trempé, à moins d'un mètre de moi et il me regarde. Un instant, mon cerveau bloque et je me sens déstabilisé par son regard. Plus mature. Plus... profond.
Je reste ainsi une dizaine de seconde, étonné et silencieux. Il fait une moue impatiente et sa voix claire se fait entendre dans la pâleur de ce début de nuit.

- Eh bien alors, depuis quand tu espionne tes anciens coéquipiers ?

Mon cerveau se décide enfin à réagir à la pique et je me prépare imperceptiblement à lancer mon jutsu, m'arrêtant en plein mouvement en constatant qu'il jette un coup d'œil vers ma main avant de revenir vers mon visage en une milli-seconde. Il a vu que je préparais mon chidori mais ne bouge pas. Il n'a pas peur de moi.
Me revoilà en mode bug et cet idiot en profite pour m'adresser un sourire en coin joueur avant de s'approcher à pas lents, l'eau clapotant au rythme de ses mouvements et je ne pense même pas à me reculer quand il se retrouve presque collé à moi, son visage tout près du mien.

- Ce que tu vois te plaît ? ,me murmure-t-il en réussissant me faisant frissonner d'excitation en sentant son souffle chaud contre mon visage.

Je me dégage quand il tente de me toucher mais il est plus rapide, sa main attrape la mienne et il m'attire vers lui en nous faisant tomber dans l'eau tout les deux.
Je me relève directement et inspire une grande goulée d'air que je n'ai pas pensé à prendre, certain qu'il ne réussirait pas à m'attraper. Je le cherche du regard, une lueur meurtrière dans les yeux et le vois éclater de rire, la tête, le haut des genoux ainsi qu'une partie de son torse hors de l'eau, assit sur les graviers du fond du lac aux eaux transparentes.
Je me laisse tomber sur les genoux et me rapproche dangereusement de lui en le foudroyant du regard. L'eau dégouline de sa tête et de son corps, elle brille sous la douce clarté de la lune qui commence timidement son apparition.

- Je t'emmerde, Usuratonkachi... J'en ai marre d'être mouillé.
- Ah ouais ? Tu m'as attendu combien de temps dans ton arbre ? ,se moque-t-il en s'amusant à refaire sa petite moue intriguée qui fait chauffer mon corps.
- J'étais pas dans un arbre, Teme.
- Si puisqu'ensuite tu m'as poursuivis jusqu'ici avant d'aller te cacher derrière ton buisson.

Son rire résonne une dernière fois tandis que je constate avec effroi combien il a progressé. Même moi je n'arrivais pas à détecter mon propre chakra tant j'en laissais peu filtrer. Le fait qu'il m'ait mené en bateau depuis le début ne me plaît pas et je grogne en me rapprochant encore plus de lui.
Il se redresse légèrement et sa tête se retrouve une nouvelle fois toute proche de la mienne sans que je m'en rende compte. Captivé par ce visage où l'eau coule en le rendant encore plus sexy, je n'arrive pas à me reculer malgré le 'warning' incessant que ma raison me lance en hurlant.
Quand son regard se baisse sur mes lèvres alors qu'il se met à mordre les sienne avec cette lueur si particulière dans les yeux, je fais taire ma raison en la verrouillant quelque-part et me jette sur lui en passant une main dans ses cheveux.
Il répond au baiser avec ardeur et bientôt nos langues s'entremêlent tandis qu'il fait glisser mes vêtements de mon corps avec des gestes rapides et saccadés. La texture douce de sa peau sous mes doigts et son odeur mêlée à celle du lac me fait perdre la tête et je me laisse sombrer dans un océan de sensations.


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Je suis reparti le lendemain, des cernes sous les yeux d'avoir pris mon pied toute la nuit, plaignant les courbatures monstres que mon petit uke allait subir durant la semaine à venir, réfléchissant déjà à l'excuse que j'allais devoir donner à Karin pour mes futures absences.

C'est ça ou il me mettais dans le bingo book... Mais c'est pas moi qui vais me plaindre d'avoir accepté ce deal.



Bon ben... comme l'a dis ma bêta lectrice, ça part en sucette d'un coup et pouf je vous laisse sur votre faim !
Mais comme je lui ai répondu, j'aime bien laisser mes lecteurs s'imaginer la suite eux-même x)

Heu... à la prochaine alors ?

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