Fiction: Entre la vie et la mort (terminée)

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-Tu vas souffrir…

La voix de l’homme masqué avait un ton qui ne plaisait pas à la brune. Il sortit des fourrés, une longue épée à la main gauche, la lame protégée par une mince couverture de chakra, tandis qu’un liquide marron coulait le long de sa tranche. Il se jeta sans plus attendre sur la jeune fille, qui para avec difficulté cet assaut brusque, se protégeant du mieux qu’elle pouvait avec son unique katana. L’ANBU enchaîna alors attaque sur attaque, si bien qu’Ayako ne pouvait que se défendre, sans pouvoir tenter la moindre technique d’attaque. Soudain, l’homme sembla se souvenir de la présence d’Akasuki sur la branche d’arbre. Un rire s’échappa de derrière son masque, tandis qu’il donnait une frappe plus brutale que les autres, envoyant Ayako quelques mètres plus loin. Puis, il prit son élan et sauta sur la branche où se tenait Akasuki.

-Merde ! Fit cette dernière, en invoquant une lance en vitesse.

Elle para juste à temps le coup d’épée et sauta en arrière, sur la branche d’un autre arbre. Elle remarqua que le coup avait fait se fissurer le métal de sa lance. Ceci laissa le temps à la brune de se ressaisir et de se jeter à son tour sur l’ANBU, le faisant sauter à terre avant de le rejoindre et de lui assener une rafale de coup.

-C’est moi, ton adversaire ! Laisse mon amie tranquille !

Elle ponctuait chaque mot par un coup de plus en plus puissant, et finit sa phrase sur une violente frappe qui aurait pu tuer une personne normale.

-Je choisis mes adversaires et je commence toujours par les moins forts. En l’occurrence, la plus faible est ton amie. Je préfère la tuer avant toi. Fit l’homme en repoussant la brune.
-Qui a dit que j’étais faible ?! Lança l’intéressée du haut de sa branche d’arbre.

Piquée au vif, Akasuki visa l’homme avec sa lance, qui se la prit dans la cuisse. Il ne poussa même pas un cri de douleur. Ne lâchant pas son épée, il s’arracha l’arme du corps et releva la tête vers la brune. Il joua avec sa nouvelle arme et visa le cœur de la jeune fille. Ayako para avec son katana, la lance glissa sur la lame et éclata comme du verre, blessant la kunoichi sur les bras et le visage, ce qui fit rire l’ANBU de derrière son masque. La brune décida d’en finir, avant que son adversaire, apparemment un psychopathe de service, ne la coupe en rondelles. Elle invoqua son deuxième katana et se jeta sur son ennemi. Celui-ci explosa dans un nuage de fumée avant qu’elle n’ait pu le toucher, tandis que la kunoichi regardait autour d’elle d’un air méfiant.

-Ayako ! Attention ! Il est là ! Lui cria Akasuki, en tentant de descendre de sa branche d’arbre pour rejoindre la brune.
-Non ! Ne bouge pas ! Reste où tu…

Soudain, l’homme apparut devant elle à une vitesse stupéfiante, et avant qu’elle ne s’en rende compte, il l’avait transpercé de son épée, la lame enveloppée de chakra traversant celle de ses katanas croisés en défense puis son flanc gauche, lui faisant lâcher un hoquet de douleur et d’incompréhension. Avec un petit rire sadique, l’homme enfonça encore plus profondément sa lame, ce qui fit hurler la brune, tellement la douleur était intense.

-Tu vas bientôt mourir… Mon épée est empoisonnée. Il n’existe aucun antidote. Voilà ta punition pour avoir déserté le village de Konoha… La douleur que je lis dans tes yeux me prouve que le poison fonctionne. Je te l’avais dit. Tu vas souffrir. Ma mission était de te tuer, je vais donc laisser ton amie vivre. Prends ça comme un cadeau d’adieu de ma part, kunoichi…

Quand il eut fini de parler, il fit un mouvement sec du poignet, retirant sa lame du corps de sa victime, et Ayako s’écroula sur le sol, haletant pour chercher sa respiration, ses katanas tombèrent sur la terre sèche, avant de rebondir bruyamment et de s’immobiliser à quelques mètres d’elle. Elle comprit que le liquide marron qu’elle avait remarqué au début du combat n’était autre que ce poison, et qui commençait déjà à se répandre dans son corps. Ses veines la brûlaient, comme si un feu ardent ravageait son corps en partant de sa blessure au flanc.

“Fais chier… Je ne vais quand même pas crever comme ça ! Sasori-kun m’avait pourtant appris à soigner les poisons… De couleur marron, impression de feu… Ah, je n’arrive pas à me souvenir… J’ai trop mal… Ça brûle tellement… Deidara, pardonne-moi…”

-Ayako !

Akasuki sauta à terre, atterrit en trébuchant et courut vers son amie, qui était allongée par terre, une marre de sang se formant peu à peu autour d’elle. L’homme la dévisagea et partit en un instant, du côté opposé d’où il était venu, ne laissant même pas le temps à la jeune fille de lui faire payer la blessure et la souffrance de son amie. Décidant d’abandonner une quelconque poursuite, qui serait de toute façon vaine, elle se laissa tomber sur les genoux aux côtés de la brune et lui souleva doucement la tête.

-Ayako ! Ayako ! Tu m’entends ?! Parle-moi !

La brune entrouvrit les yeux et ouvrit la bouche pour parler. Elle toussa et cracha du sang, qui coula le long de sa joue. Ses yeux se voilaient légèrement et sa peau pâlissait à vue d’œil. La kunoichi lui toucha la main, et elle lâcha une exclamation quand elle sentit la peau glacée de son amie.

-Akasuki… Ça fait mal… Ça… Je brûle…
-Il est parti ! Ce putin d’ANBU est parti ! Je vais te soigner !
-Non… C’est trop tard… Je suis trop gravement touchée… Le poison a pratiquement fini de se répandre… Il a presque atteint mon… Cœur…

Le sang coulait de plus en plus de sa bouche, au fur et à mesure qu’elle prononçait ses mots, horrifiant son amie qui prenait conscience qu’elle perdait trop de sang et que son esprit s’éloignait d’elle. Elle comprit avec un choc que la brune était en train de mourir. Empoisonnée… Fichu ANBU…

-Je voulais te dire… Avant que je ne parte… Ton enfant sera un garçon… Il deviendra fort… Ce sera un grand ninja… Je l’ai vu… Je l’ai senti… Il… Il me la dit…
-Ayako ! Pourquoi ? Pourquoi ?! Ayako !!

Akasuki ne pouvait retenir ses larmes, qui coulaient le long de ses joues, tombant une à une sur ses mains qui serraient Ayako contre elle, comme une tentative pour garder son amie en vie, comme un naufragé s’accrocherait à une bouée, malgré qu’elle sache que la partie soit perdue d’avance, que tout cela était vain. Elle allait mourir.

-Tu es la seule amie que je n’ai jamais eue… Je regrette de te laisser comme ça… Mais ma vie sur cette terre touche à sa fin… Akasuki… Promet-moi de parler de moi à ton fils… J’aurais tant voulu le voir grandir…
-Je te promets… Sanglota son amie. Je lui dirais à quel point tu es courageuse et forte. Je lui parlerais de toi tous les jours.

La brune lui sourit, son regard se voilant de plus en plus. Une légère brise, annonciatrice de la pluie, caressa la peau des deux jeunes filles, soulevant leurs mèches et jouant avec leurs vêtements.

-Dis aussi à Deidara que je l’aime de tout mon cœur… Et que je regrette de mourir avant de l’avoir vu une dernière fois…À jamais… Prends bien soin de vous…
-À jamais…

Ayako ferma les yeux, un léger sourire naissant sur son visage, tandis que ce dernier prenait une teinte encore plus pâle. Akasuki pleura de plus belle quand elle comprit que son amie était partie pour toujours, la laissant seule. Toute son enfance, qu’elle avait passée avec Ayako défila devant ses yeux. Elle se revit dans une prairie, son amie à ses côtés, courant comme une dératée pour ne pas être le chat, leurs cheveux, pas très longs à l’époque, flottant derrière elles comme des voiles. Ou bien le soir où elle était partie de chez la famille d’Ayako pour vivre seule. Les deux amies avaient pleurés en jurant de se revoir un jour. La fois aussi, où elles s’entraînaient ensemble au lancer de shurikens. Et celle où elle s’était blessée en voulant grimper aux arbres avec son chakra et où Ayako l’avait soignée.
Quand elle rouvrit les yeux, elle remarqua qu’il s’était mis à pleuvoir. Elle se demanda ce qu’elle devait faire et décida de rester là, à côté de son amie, jusqu’à ce que Sasori et Deidara la trouve. Ils ne devaient pas être bien loin. De toute façon, elle n’avait plus ni la force, ni le courage de se lever. Elle s’allongea sur le sol, laissant la pluie mouiller son visage déjà trempé de larme et ferma les yeux pour s’engouffrer dans les ténèbres de l’inconscience, accueillant avec joie la sérénité que lui conférait le néant.
Elle était seule… Seule. Ayako, sa meilleure amie, sa confidente, celle qui la connaissait par cœur, sa… Sœur… Ayako… Elle était partie… Elle l’avait laissé seule… Toute seule… Si seule…

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