Entre mélodrame satyrique et analyse sociologique du monde des lycéens, plongez dans l'univers Naruto style européen.
Et, parce qu'il n'y a que peu de place, un seul roi, une seule reine et leurs pions: entrez dans la seule partie d'échecs universelle.
Et ne soyez pas effrayés par cette entrée en scène terrifiante ^^
Nikilann (Féminin), le 13/06/2009 J'écris cette fiction avec une amie.
Nous sommes toutes les deux dans un lycee comme les autres, quoiqu'un peu surpeuplé de bourges. C'est un monde méconnu, et nous voulions le faire connaître.
Et nous voulions aussi nous amuser à observer, et à retranscrire le monde du lycee, tout simplement.
Amusez-vous, détendez-vous. Ce n'est pas une histoire gaie, c'est une histoire de pouvoir et de manipulation. C'est mon histoire, notre histoire, leur histoire.
Mais c'est aussi la vôtre ...
Trouvez votre personnage. L'hystérique violente et égocentrique ? La timide qui vit dans l'ombre de celui qu'elle admire ? Le gay gothique ? ou peut-être êtes vous plutôt du style "grandes pensées, petites actions" ...
Bonne lecture ... en espérant que celà vous plaise ...
Premier vrai chapitre. Le début de l'histoire. Une sorte de présentation des principaux protagonnistes ...
Chapitre 2: Chapitre 1
Mais revenons quelques instant plus tôt, à la conjoncture de tout ces petits destins ...
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Un grand blond courrait à en perdre l'haleine.
"Naruto, dépêche-toi !"
Il accéléra, mais sa vision brouillée par l'effort l'empêcha d'apercevoir le vélo rose qui fonçait candidement vers lui. Leur rencontre se traduisit par un fabuleux fracas métallique et une explosion de ...rose. Cahiers roses, stylos roses, mascara rose, agenda rose, mP3 rose, tête rose (ah ça c'est la conductrice du dangereux deux roues), bref, du rose tapissait tout le trottoir. Mais la cycliste était une dure: il lui avait suffit de quelques secondes pour ranger la rue de ses effets personnels et fourrer la maximum d'élégance que cet instant de grande honte le lui permettait. Elle releva son vélo en injuriant le jeune blond qui semblait ne s'être toujours pas remis du choc et fixait le béton en dodelinant la tête. Son sac Gucci rose calé sur ses frêles épaules (hé oui ! Gucci ne fait pas que du noir), elle pédala rageusement le plus loin possible de la scène, handicapée par ses talons Miu Miu.
Lorsque que Naruto se reconnecta avec le monde extérieur, il s'aperçut qu'il n'avait même pas vu le visage de l'inconnue et que celle-ci n'était déjà plus qu'une vague silhouette rose au lointain.
Immédiatement, le blondinet remarqua une forme contrastant étrangement avec le béton: un portable rose bonbon.
"Waaah, ça c'est un portable de fille ! Hé regarde Sas'ke, c'est un Hello Kitty avec des touches incrustées en quartz rose, c'est leur dernier modèle.
-Je te conseille de vendre le portable sur eBay, la fille n'a même pas vu qu'elle l'a perdu, et je ne pense pas que tu la reverras un jour. Quitte à le garder, autant se faire du fric. Et je ne pense pas que « discussion vitale sur les nouvelles marques de cellulaire » soit une riche excuse quant à notre retard devant le surveillant, et de plus, le jour de la rentrée.
-Hé, décoince mec ! Suffit de courir plus vite, répondit-il astucieusement.
-Et éviter les vélos aussi, murmura le ténébreux brun pour lui-même.
Et ils reprirent leur course effrénée alourdis par un nouvel objet qui s'avèrerait plus lourd de conséquence que prévu ...
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Un grand jour pour nous tous: la rentrée.
Quoiqu'on en dise; la première impression est celle qui vous tatouera pour le restant de votre vie. Alors le grand manège commence: les grandes marques, les grands airs... pour de grands effets, tout, absolument tout est permis.
Et c'est là qu'on observe alors deux catégories bien distinctes.
La première: les personnes banales, effacées, sans intérêt particulier, ne cherchant pas à se démarquer de la masse tout en croyant que ça arrivera par miracle grâce à un coup de pouce du Saint Esprit; ceux qui rien qu'au substantif « école » entendent leur estomac crier de terreur, leurs jambes partir en courant et leur salive s'évaporer. Ce n'est pas de leur faute, Ils leur font peur. Ils décident de leur avenir, du moins de leur intégrité sociale pour les prochaines années de leur vie. Ils décident de leur pourrir l'existence à coups de regards dédaigneux ou de les accepter dans l'Elite.
Mais Ils, c'est qui ? Ce sont les Autres. Ces êtres intouchables, fantasmés, jalousés, diffamés, adulés. Les rois du campus. De la poubelle, de l'entrée jusqu'au fin fond du bois des fumeurs.
Chaque année, c'est la même chose: Ils n'ont pas à forcer pour atteindre ce grade. Ils entrent en retard, un « pardon » nonchalant. Des regards inquisiteurs en leur direction. Des cheveux toujours impeccables. LA pose décontract' mais j'en fais juste ce qu'il faut. Le rien-à-foutrisme du monde qui les entoure. Des yeux hypnotisés braqués sur eux. Bref, un charisme maitrisé à la perfection.
Et ça, Ino Yamanaka l'avait bien acquis.
Un casque audio négligemment posé autour de son cou, ses Lucky Strike et son Itouch dans son sac Longchamp bleu comme ses yeux; l'adolescente sortit de sa grande maison en traînant les pieds afin de rayer au maximum le marbre italien qui tapissait le pavillon d'entrée.
Septième fois qu'elle changeait d'établissement scolaire depuis le primaire, mais nous n'allons pas nous étendre sur le pourquoi du comment. Quoiqu'il en soit, elle était d'une humeur massacrante qui contrastait avec sa silhouette plus que fragile. Je vais encore devoir me refaire tout mon Facebook. 'chier ! J'ai pas que ça à foutre de me refaire des amis chaque année, moi.
L'avantage de toujours devoir perdre ses amis à la fin de chaque année scolaire : on apprend très vite à s'en refaire.
Quinze minutes après son départ en passant par la case métro et tabac-presse, la grande blonde arriva enfin devant son nouveau lycée. Imposant, la porte d'entrée en fer forgé a de la gueule. Ah ! y'a une forêt, bon signe ça... Mais ils ont toujours pas ouvert, 'chier !
Et elle commença à diagnostiquer la foule de plus en plus massive. Oui, diagnostiquer était le mot le plus approprié : enregistrer les immunisés aux maladies infectieuses, remarquer ceux en voie de guérison ou soignable et bannir les incurables.
La première tâche à accomplir pour créer un réseau digne de son nom.
La pauvre masse grouillante de cafard avait encore beaucoup à faire pour paraître présentable aux yeux d'Ino Yamanaka. Et mieux vaut paraître présentable pour quand le Jugement dernier sonnera, non ?
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Une masse grouillante. Les métros en vomissent des tonnes. Des centaines de masses composées chacune de milliers de petites fourmis. Toutes les mêmes.
Et il vous faudra sans doute beaucoup de patience pour dénicher une en particulier.
C'est comme trouver Charlie en gros; sauf qu'il s'appelle Tenten et qu'elle ne s'habille pas en costume de bagnard.
Quoiqu'il en soit, cette fourmi là n'était pas l'exception qui confirmait la règle: elle aimait sa foule, et tenait à y rester.
Il y avait peu de cafards ce jour-ci dans son compartiment, alors Tenten préféra mettre ses écouteurs plutôt que d'essayer de décrypter les gens par rapport à leur manières, sachant déjà qu'un "Ta mère la pute!" ne signifiait pas forcément que cette personne n'écoutait pas du Debussy. Non, Tenten était beaucoup plus fine que cela et son seul véritable loisir en dehors de son ordinateur, ses codes sources et ses bricolages de caméras miniatures (une Veronica Mars croisée à une Abby) était bel et bien de décortiquer le comportement de ses pairs en société.
Bref, elle arrive à sa station et se prépare déjà à subir l'indifférence de ses inconnus de futurs camarades d'école. Ne pas s'attendre à un seul regard compréhensif, ni même à de la pitié. Ne pas s'attendre à recevoir mais du coup, pas à donner non plus.
Et ça, ça l'arrangeait bien, car se mêler aux autres et faire des efforts de civilités ne faisait pas partie de ses objectifs, proches ou lointains.
De toute façon, elle les fera payer un jour, alors autant qu'Ils en profitent autant qu'Ils le peuvent. C'est ce qu'une adolescente torturée se répète à longueur de journée.
Et pourtant ce mutisme qui la ronge, celui dont elle accuse les autres, ne viendrait-il pas finalement que d'elle même?
Pas très logique pour 149 de Q.I...
Elle sortit de la bouche de métro et de l'air frais fouetta son visage. Elle avala un bon bol d'oxygène comme pour compenser sa rituelle demi-heure souterraine.
Deux minutes après avoir arpenté les rues de la grande ville, elle aperçut enfin son nouveau lycée : d'un style classique mélangé à l'architecture contemporaine intemporelle, on se trouvait dans un brassage d'époques vraiment déconcertant. Et placée derrière la grille principale une blonde aux yeux azur que notre dernière ne connaissait pas encore, inspectait tout les nouveaux venus comme un vautour qui chercherait une proie faible.
Tsss, juste une blonde pop' qui fait ses repérages.
Cependant, malgré la certaine pitié, ou du moins l'incompréhension quant au système de classes sociales inspirée directement des USA reprit par des blondes telles que cette fille, la brune passa devant elle la tête basse.
Tenten Ibuya, grandes pensées, petites actions.
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Avez-vous déjà vu un rhinocéros contrarié ? Ce grand animal peut, dans des élans de folles violences, foncer aveuglément sur n'importe quel objet volumineux qu'il prendra pour l'irritant qui a osé le déranger, et ce jusqu'à un épuisement total.
Alors qu'un rhinocéros saccageait le 4x4 de riches touristes partis en vacances safari au Kenya, au même moment, Sabaku No Temari saccageait sa chambre de princesse à coup de clavier de Mac bien placé.
"Mais bordel ! (la touche E meurt sous les coups), où est ce putain de mascara à la con ?! (Alt et Pomme décèdent main dans la main)"
Cette forte fille ne semblait à cet instant plus si fille que ça. Les traits déformés par ses habituelles sautes d'humeur, elle était bien loin de la Temari au visage d'angelot : rond et lumineux entouré d'une masse de cheveux qui ferait frémir Amy Winehouse.
Elle s'arrêta cependant un instant afin de souffler un peu car le saccage de chambre est fort en émotion pour une amatrice de cette discipline. Soudain, dans une lueur de lucidité, alors que le clavier numérique avait presque entièrement sauté et que la touche Tab pendouillait lamentablement au clavier, elle stoppa net --- et fonça tambouriner à la porte de la salle de bains.
"Gaara ! brailla-t-elle. Ouvre tout de suite cette porte ou je la défonce et toi avec !"
Un rire étouffé venant de l'autre côté de cette porte fit enrager Temari de plus belle.
"Hé, cool sister. Je termine juste de me mettre du crayon.
-Gaara !
-Une petiiite minuuute.
-Bordel, ouvre cette porte !
-Oui oui, j'aaarrive."
Et alors que la sister s'étranglait dans un cri de rage aux trémolos très réalistes, la porte s'ouvrait lentement sur un petit roux hilare.
"C'est qui le problème sister, t'as encore perdu ta brosse à cheveux ?"
Temari le poussa violement de l'encadrement de la salle de bain pour se ruer vers les étagères croulantes de cosmétiques. Lorsque sa main tremblante attrapa un mascara à peine refermé, son sang ne fit même pas un tour.
"T'as touché à mon mascara Yves Saint Laurent ?! hurla-t-elle en sa direction."
Mais le petit roux aux yeux encrés connaissait bien sa soeur. Anticipant le plaquage digne de Chabal, il se rua dans l'escalier et commençait déjà à s'enfuir avec ses valises.
"Ouais, c'est ça ! Cours sale tapette ! lança Temari vers l'escalier."
Une voix lointaine lui répondit que « tapette » n'était pas une insulte, surtout si le destinataire de cette remarque peu ouverte était déjà une tapette et était fier d'en être, et qu'elle devrait faire gaffe à ce qu'elle disait.
"Et tu vas me faire quoi, hein ? Tes petits copains vont clouer un poulet égorgé à la porte de ma chambre ? jeta-t-elle fière de sa répartie.
-Non, je dirais juste au nouveau bahut que je serais ton sale gothique gay de jumeau, rétorqua-t-il, tout aussi fier de sa remarque."
Les petites embrouilles du matin...
Gaara avait déjà fuit dans le métro pour arriver à la gare que Temari retrouvait enfin son gloss Bourgeois et s'installait dans un taxi en direction de la même gare.
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Étouffant un bâillement, qui lui fit monter les larmes aux yeux, Shikamaru Nara entra dans la station de train. Après un rapide coup d'œil aux horaires, il se dirigea sur le quai cinq et s'adossa à un mur avant de sortir son briquet pour allumer la cigarette qu'il avait calé entre ses lèvres. Il n'aimait pas ça, fumer, il détestait la fumée qui le faisait tousser, ce goût âpre qui asséchait la gorge, mais c'était l'une des seules choses qu'il avait trouvé pour se détendre lorsqu'il ne pouvait pas s'allonger sur l'herbe et tranquillement observer le ciel.
Une blonde fit alors son entrée, le frôlant imperceptiblement, mais shootant pratiquement dans ses affaires, ce qui eut pour conséquence d'en faire tomber la moitié. Elle ne se retourna pas, ni pour s'excuser, ni pour ramasser ce qu'elle avait fait tomber.
Il réunit son matériel et fourra le tout en désordre dans le sac de toile avant d'apostropher l'adolescente dont il trouvait l'attitude particulièrement déplacée.
"Eh ! Toi ! Ça va, pas trop gênée ?! commença-t-il."
La jeune fille, choquée, non, plutôt offusquée, scandalisée, froissée qu'un inconnu ait pu lui répondre à elle, décida de se revenir vers le garçon afin de lui apprendre à s'écraser et de ne pas pleurer dans les jupes de sa mère si son PDG de père lui foutait un procès pour offense à la personne.
Alors afin que son action soit des plus magistrales, elle se retourna en un élégant tourbillon de rat d'opéra et marcha la tête haute et offusquée en sa direction. Cependant sa démarche de mannequin se trouva tout d'un coup fort compromise quand ses plateformes de douze centimètres rencontrèrent un déodorant Axe précédemment tombé du sac du jeune homme.
Déséquilibrée, ses tentatives de brassage d'air avec ses mains manucurées afin de retrouver sa stabilité (ou essayer de voler comme un oiseau, on ne saura jamais) empirèrent la situation et elle chuta sur la voie ferrée. Les passants se mirent à crier. Mais personne ne se décidait à l'aider à remonter.
Envahi par un amer sentiment de culpabilité, Shikamaru, dans un accès d'héroïsme, se posta près du bord et sauta pour rejoindre l'adolescente qui s'était blessée.
Les cris de la foule redoublèrent.
"Accroche-toi à moi."
Il passa le bras de la blonde autour de ses épaules avant de la traîner jusqu'au bord du quai.
La sonnerie caractéristique d'une arrivée de train retentit.
"Appuie-toi sur moi pour monter."
Elle hocha la tête, puis s'appuyant en grimaçant de douleur sur les mains du brun, elle réussit à se hisser sur le quai.
Soudain, une bonne dose d'adrénaline fouetta Shikamaru et lui rappela où il se trouvait. Les bruits de frein désespérés du train et ses phares inondant de lumière le jeune homme, les cris lâches de la foule. Une gare en émoi.
Ça serait trop con de mourir pour cette gosse de riche !
Il se précipita et escalada précipitamment une partie de la distance qui le séparait du béton.
La blonde, sans vraiment sans rendre compte, lui tendit la main; main à laquelle il s'accrocha de toutes ses forces.
Les cailloux se mirent à trembler et le train frôla sa chemise à l'instant où il se retrouvait sain et sauf au milieu de l'attroupement venu admirer la scène digne d'un film d'action hollywoodien.
"Pauvre abruti ! T'es malade d'appeler les gens comme ça ! J'ai failli mourir ! J'te connais même pas connard !"
Bouche bée, il la vit se relever difficilement et monter dans le compartiment le plus proche.
Il lui en même temps les inscriptions de son déodorant : Axe, plus t'en mets, plus t'en as!
"Ouais, bein j'en ai eu ... et plein la gueule, murmura-t-il à lui-même."
Il se redressa à son tour et croisa le regard amusé d'un passant roux, sans sourcils et aux yeux entourés d'une épaisse couche de khôl. Et avec un tatouage noir sur le front. Presque le look gothic lolita si ce n'avait été un garçon.
Ne lui prêtant pas attention, il grimpa dans un compartiment différent de celui de l'adolescente et décida d'oublier l'incident.
Des filles comme elle, il y en avait des tonnes. Et puis, il ne la reverrait jamais, alors à quoi bon se vexer...
Sur le quai, les passants se dispersèrent, ayant déjà oublié ce presque déplorable accident. Partagés entre le regret de ne pas avoir assisté à un bain de sang et la consolation de ne pas avoir leur train retardé.
Quant au roux, il sourit et s'assit en face de Shikamaru qui ne leva pourtant pas les yeux vers lui à un seul instant, plongé dans un profond sommeil.
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Neji Hyûga était considéré comme froid, inaccessible. Mais aussi comme un génie particulièrement agréable à admirer.
C'était pourquoi sa cousine lui vouait une admiration sans bornes puisqu'il représentait tout ce qu'elle n'était pas: quelqu'un. Il avait une consistance et, lorsque l'on parlait de lui, les gens s'animaient.
Elle, ce n'était qu'un fantôme qui, sitôt qu'on l'avait aperçu, disparaissait des mémoires. Invisible, totalement invisible. Si timide, si renfermée que s'affirmer ou aligner deux mots cohérents devant autrui lui semblait impossible. Et vénérer son cousin avec autant d'intensité ne l'aidait pas à passer à autre chose.
Son désir le plus cher ? Qu'enfin, une seule et unique fois, il lui adresse la parole. Un son lui suffirait, un seul regard même. Mais, comme conditionné, jamais il ne la regardait, ou, lorsque ses yeux se posait sur elle, ils semblaient de pas la voir.
Quant à son existence, elle l'avait d'ores et déjà vouée à un but inaccessible: qu'entre elle et Neji, il y ait une relation au moins amicale. Son rêve était d'établir un lien fraternel.
Paradoxalement, elle n'y croyait pas trop et préférait éviter d'y penser, de peur de créer un espoir qui disparaîtrait trop violemment. Ce qui était étrange si l'on considérait que les toutes les bases de sa vie étaient déjà illusoires.
Mais Hinata Hyûga croyait dur comme fer qu'elle réussirait à approcher de son idole. Et c'était d'ailleurs la seule chose en laquelle elle croyait.
L'adulé était parfaitement conscient de cette sorte de vénération que lui vouait sa cousine. Pour des raisons bien personnelles, il n'avait jamais voulu accorder à sa cadette de quelque mois la moindre attention. A vrai dire, il la haïssait cordialement. Mais pour ménager un minimum de suspens, nous ne nous attarderons pas sur les raisons profondes de cette haine.
Le grand Neji Hyûga, le fils d'un des avocats les plus réputés du monde, arriva discrètement. En réalité, il avait fait le trajet dans la porsche noire de son père, garée plus loin, mais cet énigmatique personnage n'avait jamais tenu à se faire remarquer. Il aimait vivre dans l'ombre. Et tout manipuler.
Un chemise d'Henri Holland, unique création de cet unique créateur, ouverte au col et nonchalamment couverte par une veste noire Hermes mettait en valeur un corps parfaitement dessiné. Ses longs cheveux noirs attaché dans son dos semblaient être des fils de soie et ses yeux presque violets semblaient lire en vous.
Chacun des regards posés sur lui était envouté: il dégageait cette élégante simplicité que rares sont ceux à posséder et qui captivait toutes sortes de public. A la fois le centre du monde et l'invisibilité même, il promettait de nourrir les rumeurs grâce à cette aura de mystère qu'il dégageait inconsciemment.
Même les plus grands ne pouvaient s'empêcher de le dévisager avec respect et, à peine arrivé devant l'immense portail en fer, il devenait le favori immédiat de l'arène (la reine aussi...). Les paris se préparaient à pleuvoir et les adolescent le voyait déjà comme leur futur roi.
Ignorant magistralement ceux qui tentait de lui adresser la parole, il s'adossa à un mur que plusieurs futurs étudiants avait déjà déserté, soucieux de laisser la nouvelle idole seule.
Une silhouette féminine, aux longs cheveux blonds sourit en coin tout en hochant la tête. Ce protagoniste laissait entrevoir une personnalité vraiment très, très intéressante ...
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Un casque noir, une Harley Davinson, une cravate défaite et des converses rouges rouges, seules marques de couleur. La coolattitude même quand on sème des flics pour grillade de feu rouge. Kiba Inuzuka est un jeune homme simple à décrire: il a connu le pire, il veut le meilleur. Ascension sociale est son crédo et mentholées sont ses cigarettes.
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Une personne toute jeune, toute candide, toute pure, mais toute moche ... vous pensez que ça n'existe pas ?
Faux. Il s'appelle Lee Rock, il aime le vert et c'est un green peacien.
Il adorait la nature: du cloporte au tigre blanc albinos du Bengale des montagnes du Nord enneigées de l'Afrique du Sud en passant par l'être humain, même si celui-ci ne le lui rendait pas de la même façon.
Il fallait reconnaître que c'était un personnage assez excentrique. Entre sa passion pour des sortes de vêtement moulants (verts, de surcroit) qui accentuaient son physique pour le moins original (euphémisme) et sa coupe au bol abbeïsque, il avait du mal à s'insérer dans la société. Heureusement pour lui, il l'ignorait. Pour lui, c'était: "tout le monde copains", et, bien entendu, il s'incluait dans le lot. C'était la vie en rose revisitée par les teletubbies.
Il respirait la joie de vivre, heureux à longueur de journée et possédait un merveilleux appareil auditif qui lui épargnait les moqueries que les autres se plaisaient à échanger dans son dos.
"Moi tout les matins, je vais au pays des Bisounours avec la voiture de Oui-Oui".
L'intégralité de sa vie.
Lee arriva à l'internat avec son habituel entrain, celui qui faisait se tourner les regards vers sa silhouette moulée par le tissu. Un slim blanc, presque transparent, contrastait avec un col roulé vert flashy, ceinturé d'orange fluo, qui mettait en relief un torse étonnement aguichant. Distribuant des sourires spécial blancheur à tous ceux dont il croisait le regard, il ne remarqua pas le rebord du trottoir sur lequel il buta pitoyablement avant de s'étaler lamentablement sur le sol.
"Aie! Non, je n'ai rien les amis, vous inquiétez pas!"
Les rires moqueurs des élèves s'élevèrent tout autour. Se relevant rapidement et ignorant innocemment tous les éléments perturbateurs de son monde de conte de fée, il se remit à dévoiler l'intégralité de ses dents éclatantes dans des élans d'insouciance à l'état pur.
Et, quelques mètres plus loin, une blonde aux yeux bleus se ravisa et modifia le diagnostic de l'infortuné adolescent:
[i]Moche, stupide, gamin, aucun goût vestimentaire, ridicule.
Ne jamais l'approcher. Compromettant.[/i]
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Et tandis que l'essaim se rassemblait progressivement autour de la ruche, le signal fut lancé et les portes s'ouvrirent.
Les insignifiants insectes devinrent les fauves affamés.
Et le Roi serait le plus impitoyable des lions.