Fiction: Le petit garçon qui criait au loup.

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- Sa-Sasuke-kun... Bégaie Karin en se laissant défaillir contre le torse de Suigetsu qui, trop étonné, la retient avant qu'elle ne s'écroule.

Et comme un con, je reste figé.

C'est Kurokane qui reprend en premier ses esprits. Enfin, les reprend... Elle éclate de rire et nous regarde tous à tour de rôle. Ah ça te fait rire ma cocotte? Ben faut le dire... Si te faire tripoter te fait cet effet-là... C'est à se demander si tu es saine d'esprit!

Je me relève et tend une main gênée à... La jeune femme puisqu'il me semble que s'en est une. Il me semble.

Mes camarades n'ont pas bougé d'un poil, toujours abasourdis tandis que mon invitée se tape une barre toute seule. Puis soudain, Karin se relève et commence à pignocher comme quoi je l'ai trompé, qu'elle m'est dévouée corps et âme, et tout le tralala. Juugo, lui, fixe la jeune femme qui s'est placée derrière moi alors que la binoclarde me frappe le torse en trépignant comme une gamine. Suigetsu s'approche quant à lui tout doucement.

S'il ose... Je le... Trucide, l'oscis, le frappe, le tabasse...

Encore un pas vers la jeune femme...

Lui fracasse le crâne, le castre...

Hem...

Il s'est arrêté et la fixe lui aussi d'un air étonné et... Gourmand?

Grrr... Foi de Uchiwa, si tu t'approches encore ou que tu tentes quoi que ce soit, je t'amocherai tellement mon coco que même tes ancêtres ne seront plus capables de reconnaître ta face de poisson pourri!

Un gloussement en provenance de derrière moi confime ce que je redoutais. Même sous forme humaine Kurokane lit dans les pensées.

Nom d'un Uchiwa! Je suis maudit! Maudit! Maudit! MAUDIT!

- Ca te fait rire? Lui dis-je en marmonnant.
- Ouiiiii! Continue-t-elle de rire.

Faut croire que je suis entouré de fous. Un psychopathe parano qui parle aux animaux, une nymphomane qui ressemble à un cochon à lunettes, un poisson qui parle et... Un loup-garou? Un Sexy Jutsu? En tout cas, je me suis jamais autant rincé l'oeil de toute ma vie.

Hopopop! Je vous vois venir avec vos grands sabots: "Quoi? Sasuke Uchiwa n'a jamais vu de filles à poil? Et les magazines pornos sous son lit hein???"
Bien sûr que si que j'en ai déjà vu! Peuh! Pour qui me prenez-vous! Et puis pour les magazines... COMMENT VOUS LE SAVEZ?!

*marmonne-marmonne* J'les avais bien cachés pourtant...

Je repousse Karin sans ménagement et me place entre Kurokane et Suigetsu de façon à la soustraire de son regard. Il lève un sourcil, signe qu'il se demande ce que je fabrique.

- N'y pense même pas...

La menace semble faire effet puisqu'il lève les mains en signe de reddition et se recule lentement, les yeux clos. Juugo s'approche et, alors que je m'apprête à le rembarrer de la même façon, il m'écarte sans difficulté de Kurokane et incline la tête respectueusement.

J'ai raté un épisode?

Elle lui sourit gentiment tandis qu'il retire son haut et le lui tend dans l'espoir de cacher la nudité de notre invitée. Elle le remercie et se tourne vers moi. Mon coeur fait un bon dans ma poitrine... Putain...

- Tu vas tenir le gigot encore longtemps ou tu comptes m'en proposer une part? Se moque-t-elle gentiment.

J'ai vraiment l'air d'un blaireau. Je suis en train de serrer un gigot complètement huilé et gras contre moi. Pourquoi? C'est une bonne question.

Grommelant, je lui désigne un tabouret et je retourne m'occuper de cet abruti de Juugo- euh gigot!

Un nouveau gloussement retentit. Merde!

Le roux s'assoit à côté de Kurokane tandis que Karin et Suigetsu font de même mais de l'autre côté du bar. La binocle ne cesse de reluquer notre invitée avec un air de "je-vais-pas-te-laisser-piétiner-mon-terrain-!". Oui je sais, j'adore interpréter les pensées des gens... Suigetsu fait quant à lui jongler son regard entre moi et Kuro-chan. Oh t'inquiète pas je te surveille... Même pas la peine d'y penser...

Tant bien que mal, je récupère la bouffe encore mangeable et distribue une part à tout le monde. Chacun commence à manger en silence.

Sauf Kurokane qui ne cesse de rire. Et je trouve ça-

Elle tourne la tête vers moi, aux aguets, attendant que j'exprime le fond de ma pensée. Ce que je ne fais pas pas et, à voir la petite moue agacée sur son visage, cela l'énerve. Héhé... Je t'ai eu!

Un large sourire s'étire sur son visage et elle recommence à manger de bon coeur.

Le repas se déroule donc en silence. Je hais le silence. Ca ressemble à de la solitude déguisée pour pas faire savoir que c'est elle. En tout cas je hais ça.

C'est bizarre. On ne la connaît pas. On ne parle pas. On l'invite à manger. Paf. Comme ça.

- Arrête de te torturer beau gosse, on en parlera après.

Karin s'étouffe à moitié en entendent le ton langoureux que Kurokane a utilisé pour dire "Beau gosse".

Allez bouffe! Dans ta gueule!

Elle me reluque et fait de nouveau jongler son regard entre moi et ma sauveuse. Elle a envie de la tuer. J'en suis sûre.

Et Suigetsu qui plonge son nez dans son assiette pour ne pas rire devant la mine complètement ahurie et exacerbée de la rousse. Discret!

Juugo quand à lui nous ignore. Ce qui n'est jamais bon. Car la dernière fois qu'il l'a fait... Il est ensuite parti dans une rage folle, sans raison apparente et j'ai eu bien du mal à l'arrêter.

Nous continuons de manger tandis que Karin semble ruminer puis... Sourire? Oh... Pas bon ça... Pas bon du tout...

Maintenant que j'y pense, la sauce a un goût bizarre...

...

...

Bizarre...

...

...

Bizaaaaarre...

...

...

Suis-je le seul à être saint d'esprit dans cette maison? Ou bien...

Suigetsu est en train de demander à Kurokane si elle arrive à manger par le nez...

Juugo commence à chanter "Oh mon bateau ohoooooo" avec un air... Faux.

Et Karin... Karin... Me fixe intensément. Comme d'habitude quoi.

Et moi... Moi je... Me sens tout drôle... J'ai envie de chanter moi aussi... De danser... De faire l'amour et pas la guerre... Oui... Embrasser Karin... Qui se rapproche de moi... Les lèvres pulpeuses en avant... Embrass-

- Ca suffit!

Le cri de Kurokane me surprend tellement que je me recule de Karin si rapidement et je glisse de mon tabouret et m'affale par terre. Juugo m'aide à me relever et me regarde avec un air de "j'ai-pas-tout-compris-qu'est-ce-qu'il-se-passe?" tandis que le poisson tente de retirer toute la bouffe qu'il avait dans le nez sans s'étouffer.

Me relevant, je m'appuie sur le bar car la tête me tourne. Je lève les yeux vers Karin puis, suivant son regard, observe Kurokane qui semble... En colère?

- De quoi je me mêle? Grogne Karin.
- Tu as utilisé un de tes poisons! Lui dit simplement notre invitée.

Mes sourcils se froncent. La binocle a fait... Quoi?

- Et alors? Personne ne t'a rien demandé à ce que je sache! Tu débarques comme ça et tu te permets de faire la morale? Tu nous connais pas alors arrête ton char!

Mais alors que Kurokane s'apprête à répliquer, enfin je suppose, je suis pris de nausées. En effet, les médicaments et les poisons n'ont jamais été mon fort. Sakura excellait dans ce domaine par contre...

Je porte ma main à ma bouche, cherchant à contenir la bile qui me brûle l'oeusophage. Des tremblements me secouent le corps.

Ca y est.

Je vais mourir...

Encore?

C'est à peine, au début, si je sens quelqu'un m'enlacer.

Karin...

Je savais qu'elle était prête à tout pour m'embrasser et plus si affinités, ce qui n'arrivera jamais, mais à ce point-là... Je ne pensais pas!

Karin...

Je te jure qu'un jour je te tuerai...

Mais ça n'est pas Karin qui m'enlace.

Juugo est assis sur son tabouret et respire lentement, comme pour garder son calme.

Suigetsu est parti dans la salle de bain à l'étage pour décoincer les bouts de carotte accrochés aux parois de son nez.

Et Karin est juste en face de moi. Les yeux révulsés, l'air dégoûté... Et un peu coupable on dirait.

Une main frêle me caresse lentement les cheveux tandis que l'autre me masse la gorge, accompagnée d'une lueur noire qui est, je suppose, du chakra. Je n'arrive cependant pas à le "cerner" afin de déterminer sa nature.

- Kuro-chan... J'arrive à articuler.

Karin sort de la pièce en trombe et part s'enfermer dans sa chambre après avoir claqué la porte.

Juugo s'en va à son tour, mais vers la salle d'entraînement... On dirait qu'il est à bout... Peut-être pourrait-il me faire la faveur de péter un plomb et de tuer, malencontreusement, la truie qui nous sert de coéquipière? Mais il ne faut pas trop rêver...

Suigetsu n'est, quant à lui, toujours pas redescendu. Je suppose que ces fichues carottes sont plus coriaces que prévu...

Kurokane m'a callé contre elle et continue de me caresser les cheveux et de me masser la gorge en chantonnant une chanson que je ne connais pas. J'enfouis un peu plus mon nez dans son cou et respire à plein poumons l'odeur sauvage qu'elle dégage. C'est un mélange de fleurs, d'herbe fraîchement coupée et de terre battue.

Je la sens sourire tandis que ses caresses ralentissent et que sa main quitte ma gorge.

Déjà?

Je m'éloigne à contrecoeur de la jeune femme et plonge mes yeux onyx dans les siens. Elle ne cille pas, attendant sûrement que je fasse le premier pas. Mais j'attend. Je veux savoir.

Pourquoi?

Qui?

Comment?

Où?

De quelle manière?

Combien?

Tant de questions se bousculent dans ma tête que j'en ai le tournis.

- Ne te rends pas malade pour si peu... Souffle-t-elle en détournant son regard.
- Pour si peu?
- Je te promets de tout te dire mais... J'ai d'abord un service à te demander.
- Comme tu voudras.

Je suis tellement curieux que je m'empresse d'acquiescer.

Oui je sais, la curiosité est un vilain défaut! Mais que voulez-vous, j'ai beau être manipulateur, psychopathe et tout ce que vous voulez du même registre, je n'en reste pas moins humain.

Kurokane me regarde d'un air embêté, puis elle prend enfin la parole.

- En fait j'aimerai... Non, je veux que...
- Oui? Je l'encourage.

Elle prend une grande inspiration et déballe tout d'une traite.

- Accompagne-moi à Konoha s'il-te-plaît!

...

...

...

...

...

Gné?



Alors? :)

Des révélations dans le prochain chapitre! (sauf si je change d'avis! xD)

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