Fiction: Le petit garçon qui criait au loup.

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Après des heures à tourner en rond, je m'arrête au bord d'un ruisseau.
C'est clair et précis là.
Je suis bel et bien perdu.
Quel con sérieux.
Partir sur un coup de tête comme ça...

- NON MAIS QUEL COOOOON!

Je hurle si fort que j'en effraie les oiseaux des arbres environnants.
M'en fous.
J'ai faim, j'ai froid, je suis presque à poil, je suis perdu, j'ai soif, j'ai mal aux yeux à force d'avoir pleuré, mon dos et ma gorge me font encore un peu souffrir.
La totale quoi.
Je suis maudit j'en suis sûr.
En même temps mon clan doit être maudit depuis le début en fait.
J'en ai ras-le-bol.

En avançant vers le cours d'eau qui traverse la forêt, je trébuche sur une grosse racine d'un vieux chêne.
Nom de Dieu.

Je me saisis d'une pierre, la plus grosse que j'ai pu trouver, et je la balance avec force et hasard vers le couvert des arbres.

- J'EN AI MARRE! MARRE! VOUS COMPRENEZ?!

Et voilà.
Je recommence à parler tout seul.
Ca commence à devenir une mauvaise habitude...

C'est alors qu'un grondement peu rassurant retentit.
Merde.
En lançant le caillou, j'ai dû malencontreusement atteindre une bête sauvage. Et vu le bruit qu'elle fait, ça doit pas être une petite bête.
Je suis dans le caca.
Dans un gros caca même.
Très très gros.
Comme je le disais, je suis à poil, désarmé et complètement vulnérable face à une bête de l'envergure d'un tigre ou autre grosse bébête.
Je suis dans la merde.
Pour changer.
Je vais finir par croire que je suis vraiment maudit.

Et alors que je m'attendais au pire...
Ben...
J'aurais pas pu tomber sur pire en fait.
La bête sort lentement en feulant des buissons où elle était tapie.
Nom de Dieu.
Encore une fois.
C'est un loup.
Un gigantesque loup.
De la taille d'une charrette.
Noir au pelage soyeux.
Des yeux dorés l'air savant et intelligent.
Trop intelligents peut-être.
Et affamés par dessus le marché.
Il pousse de nouveau un grognement tandis que je fais deux pas en arrière.
Eh oh! On se calme la bébête! C'est pas marqué "casse-croûte" sur mon front!
Je ne suis pas peureux mais là je dois avouer que j'ai quand même un peu les chocottes.

- G-Gentil chienchien à son pépère...

Rectification.
Je bafouille et je suis terrifié.
C'est pas dans mes habitudes de flipper mais vu la taille du truc...
Je ne peux que flipper.
On va dire que c'est instinctif.
D'ailleurs là j'ai mon instinct de survie qui est en mode alarme de pompier.
Avec girophares et tout le toutouin.
Mais je ne bouge pas, captivé par ces magnifiques yeux dorés.

On se fixe l'un et l'autre, sans ciller.
Soudain, en bougeant lentement le pied gauche, je glisse sur le talus et, sans avoir le temps de me rattraper, je tombe à l'eau.
Je ne la croyais pas si prêt!
En fait, ce n'était pas un ruisseau.
Vu la profondeur je penche plus pour une rivière.
Et profonde de plusieurs mètres en plus de ça.
Je n'ai pas pied.

Au moment où je pousse sur mes jambes pour remonter à la surface, je suis pris d'une violente crampe, raidissant ainsi ma jambe et m'empêchant de bouger.
L'eau est glaciale, je suffoque.
Je bats des bras et de ma jambe valide pour me hisser à la surface, sans grand succès.
Mes blessures me font encore mal et n'aident pas du tout ma progression.

L'animal a dû se tirer.
Ou il attend que je crève pour me bouffer.
Putain!
Comme si j'avais le temps de penser à ce genre de choses!

Je me débats maintes et maintes fois mais le résultat est le même.
Je vais mourir.
Pour de vrai cette fois-ci.
Je sens mes forces m'abandonner complètement.
Pour la troisième fois aujourd'hui, j'ai failli mourir.
Sauf que là, personne ne peut me sauver.
M'enfin je l'ai mérité...
Mérité...
Mes yeux se ferment malgré moi tandis que les dernières bulles d'oxygène enfermées dans mes poumons disparaissent.
J'entends un énorme "SPLASH" près de moi, puis mes yeux se ferment totalement.

Merde...


* * *


C'est bizarre.
Je ne suffoque plus et je n'ai plus froid.
Au contraire, mon corps est envahi par une vague de bien-être qui m'avait quitté il y a bien longtemps.
Je crois que ça s'appelle la chaleur maternelle.
Mais si...
Ca signifie que je suis mort. Si j'arrive à sentir la douceur de ma mère c'est que je ne suis plus de ce monde.
Je me sens soulagé sans vraiment savoir pourquoi.
Maman...
J'essaie d'ouvrir les yeux et de me relever mais une vive douleur à la colonne vertébrale m'en empêche.
Je pousse un grognement imperceptible pour l'oreille humaine et je jure intérieurement.
Je croyais que lorsqu'on était mort on ne sentait plus rien? Que toutes les souffrances passées disparaissaient? Je retiens le crétin qui a dit ça!

Je bouge ma main doucement et tâte autour de moi.
C'est chaud, rassurant, doux, maternel, ça respire, c'est poilu...
Je ne me rappelais pas que Maman était aussi poilue...

Poilue...

Poilue.

POILUE??????

J'ouvre les yeux et retiens un cri.
Deux yeux couleur or surplombent les miens sans me fixer vraiment.
Je vous laisse deviner ce qui me fait face.
C'est gigantesque comme une grosse charrette, c'est noir et soyeux, ça respire, ça a les yeux dorés...

Ahaha...
La bonne blague.
Je suis mort.

Je referme automatiquement mes yeux, en espérant que la bête n'a pas remarqué que j'étais réveillé. Je veille à ne pas respirer trop fort pour ne pas éveiller son attention.
Mais le loup reste immobile, c'est étrange.
Il doit somnoler.
Mon coeur bat à cent à l'heure.
J'ai peur que cela ne le réveille vu le boucan qu'il fait... J'ai l'impression qu'il va me sortir de la poitrine tellement il cogne fort!

Une étrange voix dans ma tête m'interpelle alors.

" Tu es réveillé petit-d'homme? "

Surpris, j'ouvre brusquement les yeux et me retrouve de nouveau face au loup qui est réveillé lui aussi cette fois-ci.
Pris d'une soudaine panique incontrôlable j'essaie de me relever pour ficher le camp mais j'en suis empêché par le loup qui pose une patte sur ma poitrine pour me retenir.
Y a pas à dire, je suis foutu.
J'en ai presque les dents qui claquent!
Ben oui! Ca arrive à tout le monde d'avoir peur!

" Je te fais donc si peur que ça? "

Je tourne la tête de nouveau vers le loup dont les épaules sont prises de tressautements.
On dirait qu'il... Rigole.

" Tes pensées sont fort amusantes à déchiffrer petit-d'homme! "

Ma bouche s'ouvre puis se referme.

- C'est t- euh vous qui me euh... Parlez?

Je bafouille complètement là, ça craint.

" Tu es plutôt perspicace pour un petit-d'homme. " Rit la voix.

Plus de doute c'est bien le loup noir qui me parle.
Alors soit je suis devenu complètement dingue, soit ma tête s'est cognée contre un rocher lorsque je suis tombé à l'eau, soit je suis mort et on m'a envoyé en enfer ou bien la potion de Karin m'a complètement déréglé la cervelle.
Toutes les options sont plausibles et-

" Tu ne te tais donc jamais? " Me demande l'animal.

Ahah...
Pas vraiment, du moins pas dans ma tête.

" Je vois... "

Et ça le fait rire.

" Evidemment petit-d'homme! Tu verrais ta tête, c'est à mourir de rire! "

Je ne sais pas comment je dois le prendre mais... Je me sens bien.
Heureusement que je suis blessé et qu'il ne semble pas mauvais.
Je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il avait fallu que je le tue pour de vrai.

" Comme si tu pouvais me faire quoi que ce soit dans ton état! " Raille-t-il.

Fous-toi de ma gueule je vais rien te dire.
Non mais.

D'un grand coup de langue rose, il me lèche le visage, comme pour se faire pardonner.
Enfin je pense.
Comme je ne lui en veux pas, j'approche lentement ma main droite vers sa tête qu'il me tend.
Je la passe dans ses poils soyeux puis je lui gratouille entre les deux yeux, qu'il plisse automatiquement.
Il en ronronne de contentement.
C'est... Mignon.

- Ano... Tu, enfin, c'est vous qui m'avez... Sauvé?

" Oui. Tu étais dans un sale état dis-moi... Tu as été attaqué? C'est vrai que la forêt n'est pas très sûre dans les parages. "

Hum... Pas vraiment.

- En fait j'ai appris une très mauvaise nouvelle, je suis donc parti sur un coup de tête et sans que je m'en rende compte, j'étais perdu... C'est con hein?

Il ne fait pas de remarque désobligeante et approche sa truffe de ma figure. Je la lui caresse doucement, augmentant ainsi ses ronronnements.
Je me répète peut-être mais c'est comme si je me sentais apaisé en sa présence.
C'est alors que je remarque que, afin de ne pas avoir froid, le loup m'a calé contre lui, c'est à dire qu'il est allongé et que je suis lové contre lui.
Kawaii j'aurais presque envie de dire...
Pas si méchant que ça la bestiole, même si la situation est quand même assez irréelle, j'aimerais rester comme ça pour l'éternité.
Loin de tous mes soucis, de mes ennemis, des chasseurs de déserteurs, de...
De tout.

" Tu veux en parler? "

Hein?

" De cette nouvelle qui te tracasse. "

J'ouvre la bouche puis la referme ce qui fait de nouveau rire mon interlocuteur.
Je lui souris à mon tour.

- Bon, va pour le racontage de life, t'façon j'ai rien à perdre neh?

" En effet. " Semble-t-il me sourire en découvrant ses crocs.

Je commence donc mon récit avec pour seul spectateur un loup pas comme les autres et les échos de la nuit qui vient de tomber.

Mais je n'aurais jamais deviné que ce serait là le commencement d'un nouveau départ...



voilà, j'espère que ça vous a plu...
Moi je me larre toute seule devant mon ordi...
T'inquiète Sasuke! T'est pas le seul à tourner dingue! xD

Sasuke: Comme si c'était sensé me rassurer... -_-

Bye bye mina!

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