Fiction: Dans mon monde (terminée)

Sakura est amoureuse de Sasuke, elle vit dans son monde et ne voit pas l'évidence. Naruto, son meilleur ami, essaye de lui ouvrit les yeux. ( One-shot )
Romance | Mots: 4499 | Comments: 7 | Favs: 17
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yume-chan (Féminin), le 06/06/2009
J'avais envi d'un changement de style, un one-shot à la première personne, très sympa à écrire! ^^
J'espère que ça vous plaira, je change un peu de couple. ;-)




Chapitre 1: Dans mon monde



Un bruit strident retentit dans mes oreilles, me faisant sursauter. Je levai un regard noir vers le haut-parleur avant de claquer la porte de mon casier et de me diriger vers ma salle de classe. Sur le chemin, une grande blonde à moitié hystérique m’agrippa le bras. Elle posa ses grands yeux bleus sur moi et un sourire étira ses lèvres.

- Hé Grand Front, commença-t-elle, tu ne devineras jamais ce qu’il m’arrive !
- Non, soupirai-je à l’évocation de mon surnom. Mais, je ne vais pas tarder à le savoir.
- Kiba Inuzuka m’a invité au cinéma ce week-end. Tu te rends compte Sakura ?

Changement notable du ton d’Ino, elle a employé mon prénom.

- Je crois oui, fis-je en souriant devant l’air enjoué de mon amie. Depuis le temps que tu attendais ça.
- Je ne réalise pas encore… Kiba Inuzuka… L’un des mecs les plus populaires et les plus inaccessibles de ce bahut.

Je soupirai une nouvelle fois. Ce genre de choses n’arrive qu’aux autres. Ino est ma meilleure amie depuis la crèche. On portait encore des couches culottes qu’elle me menait déjà la vie dure. Il faut avouer que je lui rendais bien la pareille. Quoi qu’il en soit, quand nous avons grandit, nous sommes devenues encore plus inséparables. Cependant, Ino est devenu une magnifique jeune femme qui attire le regard des garçons. Elle a eu plusieurs petits copains depuis le collège et malgré ce qu’elle peut affirmer, on la range volontiers dans la case des populaires.
Quant à moi, Sakura Haruno, la petite intello aux cheveux roses, pas moche mais pas belle non plus, qui n’a jamais embrassé un garçon de sa vie, je reste dans son ombre. Je ne m’en suis jamais plainte, et je ne suis pas jalouse de ma meilleure amie. Mais parfois, il m’arrive d’espérer ne plus être invisible. Peut-être suis-je trop naïve, mais j’aimerais tellement connaître l’amour pour être heureuse et pouvoir afficher le même sourire joyeux que j’ai vu si souvent sur le visage de Ino.

Un violent coup de coude me tira de mes pensées. Je levai les yeux et mon regard croisa deux magnifiques prunelles bleues océan. Je souris en voyant mon ami et lui fit la bise. Naruto Uzumaki, plus communément appelé la tornade pour sa discrétion et son calme.

- Alors Sakura, tu as passé un bon week-end ? J’espère que tu n’as pas passé ton temps le nez dans tes bouquins ?
- Oui j’ai passé un bon week-end et mes bouquins t’emmerdent.
- Ok je vois, soupira-t-il. Bon vendredi soir, je te sors. Ino a rencard avec l’autre blaireau alors on louera un film d’horreur.
- Avec plaisir.
- Kiba n’est pas un blaireau, intervint Ino vexée.
- Ouais ouais, éluda Naruto d’un signe de la main.

J’étouffai un rire alors que Naruto s’éloignait en me faisant un clin d’œil. Ino lâcha une phrase contenant les mots "blond" et "imbécile" mais je ne cherchais pas à comprendre. Je lui attrapai le bras et la tirai à l’intérieur de la salle déjà bien remplie. J’étais en train de me faire une liste du peu de films d’horreur que nous n’avions pas encore testés, quand mon regard croisa le sien.
Je me figeai sur place et mon cœur accéléra brutalement. Ses yeux d’un noir profond me fixaient, j’avais l’impression qu’il pouvait lire en moi. Son visage était aussi froid que d’habitude. Ses traits parfaits et sa peau d’albâtre n’exprimaient jamais aucun sentiment. S’il y avait bien un mec inaccessible dans ce lycée, c’était lui, Sasuke Uchiwa. Et pourtant c’était pour lui que mon cœur avait flanché dès la première fois où mon regard avait croisé le sien. Un regard qui vous marque à vie.
Soudain, il tourna la tête, me libérant de son emprise. Je poussai un soupir à peine perceptible et jetai un regard vers Ino qui m’avait lâchement abandonné. Je me figeai encore une fois quand je vis mon amie s’asseoir à côté d’un brun aux cheveux en bataille, portant deux tatouages sur les joues. Elle rougit quant il lui glissa quelques mots à l’oreille et me lança un regard d’excuse. Je lui répondis par un sourire et balayai la classe des yeux pour trouver une place libre.
Cette fois, s’en fut trop pour mon cœur, la seule place de libre était celle à côté de Sasuke. Jamais personne ne se mettait à côté de lui, jamais personne ne lui adressait la parole. Je pris une grande inspiration avant de m’élancer vers la table. Sans lui demander son avis, je posai mon sac sur la table et pris place à côté de lui. Il me lança un regard à faire fondre en larme le plus ignoble des assassins et reporta son attention sur son stylo d’un intérêt sans bornes, d’après ce que je pouvais voir.
Je sortis sans bruit mes affaires et le cours commença. Je crois bien que ce jour-là, la malchance avait établi domicile à mes pieds.

- Aujourd’hui, nous allons faire un cours un peu spécial, annonça Kurenaï-senseï notre professeur de japonais. Vous allez par groupe de deux, rédiger un texte en japonais dans lequel vous détaillerez l’une de vos passions communes.

Kurenaï inscrivit de sa belle écriture le sujet en français, puis en japonais, et précisa qu’il serait ramassé à la fin des deux heures. Je poussai un gémissement et m’attrapai la tête dans les mains. Ce travail, d’une facilité risible avec Ino que je connaissais par cœur, approchait l’extrême limite de l’impossible avec mon voisin actuel.
Je tournai mon regard vers ledit voisin qui me fixait comme si je sortais de l’asile. Je me maudissais d’être tombée amoureuse d’un taciturne pareil, je maudissais Kiba d’avoir réquisitionné ma meilleure amie, je maudissais ce cours et Kurenaï-senseï et par-dessus tout je le maudissais lui pour ses yeux si envoûtant qui me faisait fondre.

-Bon, on va pas y passer l’heure à choisir ce foutu sujet, dit-il.

Je le fixai sans répondre. C’était la première fois que j’entendais sa voix. J’acquiesçai en avalant difficilement ma salive.

- Tes passions ?
- Euh… J’aime… lire. Les mangas. Euh… l’art japonais…
- On comprend ce que tu fous là. Rien d’intéressant ? Fit-il sarcastique en appuyant sur le dernier mot.
- Je pratique plusieurs sports de combat japonais, murmurai-je à cours d’idées.

Son regard s’éclaira alors qu’il inscrivait d’une calligraphie parfaite le thème de notre écrit. Je jetai un regard derrière moi, vers Ino, qui parlait avec Kiba. Cet exercice serait pour eux un excellent moyen de faire connaissance. Je me retournai vers mon partenaire. Si seulement il pouvait être aussi loquace que Kiba.

- Tu pratiques depuis combien de temps ? Demanda-t-il.
- Dix ans, répondis-je sans hésitation. Et toi ?
- Hn.

Super. Je m’approchai de lui pour lire par-dessus son épaule les premières lignes qu’il avait rédigées. Je fus surprise de constater sa parfaite maîtrise de la langue. J’étais presque bilingue de naissance et ma mère m’avait inscrite à ce cours pour parfaire mes bases grammaticales. Je partageais cette particularité avec Naruto, avec qui je m’exprimais fréquemment dans ma langue maternelle pour faire rager Ino mais je n’aurais jamais imaginé que ça puisse être son cas aussi.
Il leva les yeux vers moi après une dizaine de lignes.

- Quels sports ?

Je commençais une liste plutôt longue mais visiblement, il n’écouta pas plus que trois noms. Il poussa alors la feuille vers moi et me tendit son stylo.

- Je pratique les mêmes, débrouille-toi pour la fin.

Je levais les yeux au ciel alors qu’il posait sa tête dans ses mains et dirigeait son regard vers la fenêtre. Je terminai notre texte du mieux que je pus, essayant d’imaginer au mieux ce que Sasuke pouvait penser du sujet.
Il relut rapidement et ne trouva aucune faute. S’il en fut surpris, il ne le montra pas. Il se leva, rendit notre travail et sortit de la salle une heure avant la fin. Je jetai un regard à Kurenaï qui m’autorisa à sortir à mon tour.
Quand la porte de la salle se referma derrière moi, je regardais à droite et à gauche mais Sasuke avait déjà disparut. Je poussais un soupir, encore surprise d’avoir réussi ce travail si facilement et si rapidement, et partis à la recherche de Naruto qui n’avait pas cours à cette heure-ci.

Quelques heures plus tard, nous nous retrouvions Naruto et moi à manger en tête en tête alors que ma très chère meilleure amie nous avait lâchement abandonnés pour se retrouver à la table de Kiba. Naruto mangeait en silence pour une fois, ce qui finit même par m’inquiéter.

- Naruto, ça va ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette.
- ‘T’inquiète Saku, juste un petit manque de ramens, répondit-il avec un faible sourire.

Je haussai les épaules, il m’en parlerait quand il en aurait envie. Mon regard dévia alors vers la table de Ino qui riait à une remarque particulièrement dépourvue d’intelligence de Kiba. Le jeune homme était assis à côté d’elle et lui jetait sans cesse des petits regards pleins de tendresse. En face de Kiba, un grand brun avec les cheveux relevés en couette fixait son assiette avec tellement d’intensité qu’on aurait dit qu’il essayait d’en faire disparaître le contenu par la pensée. A ses côtés se trouvait Temari, une fille de terminale mais que je connaissais bien pour avoir fait partie de son équipe de basket l’année précédente. Au bout de la table, deux autres terminales, une fille portant deux macarons et un garçon aux yeux blanc se tenaient timidement la main.
Un soupir de Naruto fit revenir mon regard et mon esprit vers lui. Je m’apprêtais à lui demander d’arrêter d’être aussi déprimant quand je compris d’où venait le malaise. Sasuke Uchiwa se tenait debout à côté de lui, plateau en main, prêt à s’asseoir avec nous.

- Uchiwa, tu fais quoi ? Demandai-je d’un ton dur.
- Hn.
- Tu ne crois tout de même pas qu’on va te laisser sagement t’asseoir avec nous alors que tu nous snob à longueur de temps.
- Pas le choix. Y’as plus de place.

Naruto se leva sans un mot en emportant son plateau, me laissant seul avec l’objet de toutes mes pensées. Il savait pourtant que, malgré mes sentiments pour Sasuke, je ne supportais pas de rester avec lui.
Après le départ de mon ami, je perdis tout mon courage et baissai la tête vers mon plateau pour terminer mon dessert en silence. A ma grande surprise, alors que je me plongeais dans mes pensées, il rompit le silence.

- Tu vas au bal de fin d’année dans deux semaines ?
- Quoi ?! Dis-je en écarquillant les yeux.
- Le bal ?
- Euh… ben sûrement pourq… Attends ! Tu… ?

Il me jeta un regard entendu et comme je ne répondais pas, il soupira avant de lancer :

- Super, à dans deux semaines, Sakura.

Je restais bouche bée devant ma part de flan alors que le garçon que j’aimais en secret, qui avait des dizaines de filles à ses pieds et qui venait de m’inviter, moi, au bal de fin d’année quittait le self d’un pas nonchalant.

- Il t’a quoi ?! S’écria Naruto après que je lui ai raconté toute l’histoire.
- Invitée au bal, soupirai-je.
- Et tu as dit oui ?
- Ben en fait, il ne m’a pas laissé le choix.
- Tes rêves se réalisent, fit-il sarcastique.
- Aller Naruto, je sais que tu ne l’aimes pas mais tu pourrais au moins faire un effort pour ta meilleure amie, minaudai-je en accompagnant ma phrase de mon plus beau sourire.
- Mouais… Répliqua-t-il en détournant le regard en rougissant.

Je n’avais jamais compris pourquoi ce sourire lui faisait cet effet là, mais je le trouvais trop mignon à rougir comme ça. Tout sourire, je m’approchai de lui et glissai mes mains dans son cou pour le chatouiller. Nous étions assis dans l’herbe et son le coup de la surprise, il le laissa tomber en arrière et explosa de rire.

- Arrête Sakura ! Fit-il entre deux fous rires.

Il attrapa alors mes poignets, me faisait basculer avec lui et je me retrouvais allongée sur lui, riant aux éclats devant sa mine déconfite. Il lâcha des poignets et je me décalais, pour m’allonger dans l’herbe tout en gardant ma tête sur son abdomen. Il soupira et commença à jouer avec mes cheveux, geste tendre et habituel que j’adorais.
Soudain, je sentis ses bras se refermer autour de moi et son corps se soulever.

- Ah c’est toi Kiba, marmonna-t-il en me gardant dans ses bras. Je croyais que c’était encore l’autre idiot d’Uchiwa.
- Tu stresses trop mon pauvre Naruto, répondit-il avant de me jeter un regard plein de sous-entendu dont je ne saisis pas le sens.
- Bon tu me voulais quoi ? Eluda-t-il.
- Ton devoir de maths.
- Rah ! Je l’ai pas fait.
- C’est du sérieux ça, glissai-je mine de rien.

Kiba leva les yeux au ciel alors que je sentais ma réputation d’intello revenir au galop.

- Aller Naruto lâche ta copine qu’elle nous file son boulot.
- Hé !

Nous avions crié en même temps. Lui pour répliquer que je n’étais pas sa copine, ce qui fit prendre à mes joues une magnifique teinte écarlate. Et moi pour signifier que je n’étais pas à sa disposition. Finalement, après un regard suppliant de Naruto et une remarque de Kiba, mon devoir termina dans leurs mains.
Ils se mirent à recopier des formules auxquelles ils ne comprenaient rien pendant que mon esprit déviait vers les quelques minutes que j’avais passées avec Sasuke ce midi. Je revoyais la scène en boucle dans mon esprit. Je fus interrompue plusieurs minutes plus tard par Naruto qui dut me secouer comme un prunier avec sa délicatesse naturelle pour me faire revenir sur terre.
J’ai toujours été de nature rêveuse, pour le plus grand malheur de Naruto. Selon ses propres mots, quand ça ne va pas, je m’enferme dans mon monde et je ne laisse jamais personne y entrer, même pas lui.
Il me rendit mon devoir sans un mot et je constatais que Kiba était déjà parti. Il m’aida à me relever pour filer en cours d’histoire. Cette journée mouvementée se termina trop lentement à mon goût mais au moins Naruto avait retrouvé le sourire et aucun incident notable ne me tomba plus dessus.


***



Les deux semaines qui suivirent, passèrent à la fois très vite et très lentement. Je ne cessais de penser à Sasuke, à son regard ténébreux et à son visage si froid et si beau. J’avais vraiment hâte d’arriver à ce bal. Avec Ino nous avions fait les magasins pour nous trouver les plus belles robes. Mon amie sortait officiellement avec Kiba depuis leur sortie en tête-à-tête et elle était plus heureuse que jamais. Quant à Kiba, c’était toujours un blaireau, en toute amitié, selon Naruto, mais il avait l’air sincèrement amoureux d’Ino.
Il est étrange de voir à quel point le temps peut nous sembler long quand on attend quelque chose avec impatience. C’est ce que m’arriva pendant ces deux semaines qui finirent par arriver malgré tout à leur terme.
Paradoxalement, ces deux semaines passèrent aussi très vite. Le premier week-end, comme convenu, nous avions passé une soirée mémorable avec Naruto. Mais depuis, il ne m’adressait quasiment plus la parole. Malgré tous mes efforts je n’arrivais pas à comprendre ce brusque changement de caractère.
Et comme toujours quand j’ai un problème, j’ai finalement préféré me réfugier dans mon monde de pensées plutôt que d’affronter la réalité pour voir ce qui n’allait vraiment pas avec Naruto. Bien sûr, je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite, c’est Ino qui m’a ouvert les yeux.

- Sakura, Naruto est super malheureux depuis quelques jours. C’est ton meilleur ami alors au lieu de jouer l’autruche comme tu le fais si bien, va le voir et essaye de comprendre ce qui lui arrive.
- J’ai déjà essayé, il ne veut rien me dire.
- Alors essaye encore !

C’est sur ces mots on ne peut plus clair qu’elle m’avait gentiment plantée en bas de chez moi avant de rejoindre Kiba.
C’est ainsi que, suivant les conseils judicieux – ou pas – de cette chère Ino que je me suis retrouvée devant chez Naruto, samedi soir, ma robe dans les mains, tentant vainement d’appuyer sur la sonnette. Finalement, je donnai un violent coup de pied dans la porte, qui m’arracha un cri que frustration et de douleur. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit sur un Naruto surprit de se retrouver avec une fille d’une adresse plus que limitée dans les bras. Je poussai un cri de rage alors que les larmes commençaient à perler aux coins de mes yeux. Je lâchais ma robe et me jetai sans réfléchir dans les bras du jeune homme toujours muet.

- Ah j’en ai marre, foutue soirée, foutue robe. J’aurais bien envie de m’envoler pour la Sibérie d’un coup !

Ma remarque plutôt inattendue eut au moins l’avantage de faire rire Naruto. Il ramassa la robe et sa propriétaire avant de renfermer la porte de son appartement et d’installer tout ce petit monde sur son canapé.

- Tu ne fais plus la tête ? Tentai-je d’une petite voix.
- Après un débarquement aussi… Enfin rien qu’à voir ta tête, on ne peut pas résister bien longtemps.
- Le ridicule ne tue pas dirons-nous, et au moins tu souris à nouveau !
- Bon alors qu’est-ce qui te met dans cet état là ma petite Seika ? Demanda-t-il d’une voix douce à s’asseyant à côté de moi.

Je restai un moment silencieuse en entendant ce surnom que lui seul employait à de rares occasions. Il avait toujours eu un effet dévastateur sur moi. Il me rendait plus calme mais aussi, sans que je sache pourquoi, très mélancolique. A ce moment précis, je n’avais qu’une envie. Me glisser dans ses bras et oublier tous mes soucis.
Comme si Naruto avait lu dans mes pensées, il s’approcha de moi et passa ses bras autour de mes épaules. Je me laissais aller contre lui et commençai à lui avouer tout ce qui me tracassait, à commencer par sa prise de distance de ces deux dernières semaines. Il ne s’expliqua par sur le sujet, mais quand j’abordai mon angoisse à l’idée de passer la soirée avec Sasuke, il se renfrogna et s’éloigna de moi. C’est alors que je compris, ou du moins que je crus comprendre.

- Sasuke ? C’est à cause de lui que tu es comme ça ?

Pas de réponse.

- Naruto, s’il te plait, je sais que tu ne l’aimes pas et que tu penses qu’il va me blesser mais laisse-lui une chance.
- Ne me demande pas l’impossible Sakura.
- Naruto…
- Non, si c’est mon approbation que tu cherches , tu ne l’auras jamais sois en sûre !
- Je croyais que tu étais mon meilleur ami, répliquai-je les larmes aux yeux. Tu t’en fiches que je sois heureuse pour une fois ?
- Heureuse ? Laisse-moi rire ! Je ne t’ai jamais vue aussi rêveuse et renfermée que depuis sa demande ! Tu sais aussi bien que moi ce que ça signifie. Alors oui je suis ton ami, et je sais parfaitement quand tu vas mal, moi !

Il se leva sans me laisser le temps de répliquer à alla s’enfermer dans sa chambre. Je l’entendis frapper dans le mur en déblatérant une série d’injures. Je retins mes larmes et m’allongeai dans le canapé pour faire ce que je savais si bien faire, l’autruche. Retrouver mon monde, sans pleurs, sans douleur, sans bonheur non plus.
Je fermai les yeux et me laissai submergée par mes rêves. Pourtant, cette fois quelque chose était différent. C’est comme si je ne pouvais pas me déconnecter complètement de la réalité, comme si une partie de mon esprit ne voulais pas quitter cet appartement pour surveiller le retour de Naruto.

Quand Naruto ressortit de sa chambre, je sentis immédiatement sa présence et mon cœur accéléra quand je le sentis venir vers moi. Je gardais les yeux fermés, mais je savais très bien qu’il était à présent penché au-dessus de moi. Il devait sûrement penser que je dormais ou du moins que je n’étais plus suffisamment connectée à la réalité pour me rendre compte de sa présence.
Il s’assit sur le bord du canapé et posa sa main sur ma joue.

- Naruto… Murmurai-je.

Etonné, je sentis sa main se retirer de mon visage. Je ne lui laissai cependant pas le temps de finir son geste. Sans savoir pourquoi, je retins sa main et il la laissa sur mon visage un instant de plus. Du bout des doigts, il parcourut délicatement mon front, mes paupières puis mes lèvres sur lesquelles il s’attarda un long moment.
Il retira sa main et j’ouvris alors mes yeux sur un océan scintillant. Ses yeux étaient plongés dans les miens, me donnant des frissons dans tout le corps.

- Je suis désolé, Seika, chuchota-t-il. Je tiens tellement à toi si tu savais.

Oui, si seulement je savais. Je pris conscience à ce moment que j’étais loin de me douter à quel point j’étais importante dans la vie de Naruto. Un air sérieux que je voyais rarement sur son visage avait remplacé son éternel sourire et son regard de se détachait pas du mien, me happant toute entière.
Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Mon cœur battait la chamade alors que je ne pouvais me détacher de ce regard. Ce regard qui me faisait peur car il me montrait que j’étais loin d’être invisible pour Naruto. Inconsciemment, je cherchais la seconde main de mon meilleur ami. Quand je la trouvais enfin, ses doigts recouvrirent les miens et je me redressais légèrement. Lorsqu’il parla, son souffle chaud caressa mon visage.

- Tu devrais de préparer, c’est bientôt l’heure.

Il me fit un petit sourire et rompit cet étrange moment. Sans que je comprenne, une pointe de déception me traversa. Je décidai de l’ignorer et gagnai la salle de bain pour me changer et me préparer.

Quand je ressortis quelques minutes plus tard, Naruto s’était également changé. Il portait un costume noir et blanc qui le rendait encore plus beau, j’en rougis presque. Quand ses yeux se posèrent sur moi, son regard s’alluma.

- Tu es sublime, Sakura, souffla-t-il.
- Merci.

Au même moment, mon portable se mit à vibrer, affichant le nom de Sasuke sur l’écran. Je décrochai rapidement. Il me proposai de venir me chercher, mais je refusai expliquant que j’avais prévu d’y aller avec Naruto et de le rejoindre sur place.

La soirée commença plutôt bien. Dès mon arrivée, Sasuke fit preuve d’une amabilité peu commune pour un Uchiwa et il m’invita même à danser. Cependant, la soirée tourna très vite au cauchemar. Après une première danse, il alla s’asseoir en m’entraînant avec lui.

- Tu es déjà fatigué ? Demandai-je.
- Hn.
- Et voilà tu recommences à ne pas parler. Tu ne vas pas faire la tête toute la soirée quand même ? Tentai-je.
- Tais-toi, tu parles trop.

Une boule se forma dans ma gorge et je m’assis à côté de lui sans bruit. Cependant, malgré ma timidité, je ne pus m’empêcher de rompre une nouvelle fois le silence.

- Sasuke, tu ne comptes pas rester là jusqu’à la fin de la soirée ?
- Pourquoi pas ? Si tu t’ennuies, rien ne te retient, surtout pas moi.

Je restais bouche bée devant l’ampleur de son indifférence et de son culot. C’était tout de même lui qui m’avait invitée et pas le contraire. Profondément blessée par ses mots, je le laissai seul et traversai la piste de danse pour sortir par une porte-fenêtre sur la terrasse.
Une fois dehors, je me forçai à respirer de grand bol d’air et à contrôler mes larmes. Finalement, Naruto avait raison. Sasuke Uchiwa restait Sasuke Uchiwa l’adolescent froid, taciturne et égoïste qu’il avait toujours été. J’avais été stupide de penser qu’il pouvait changer, non que je pouvais le faire changer. J’étais déçue de son comportement mais je me sentais surtout ridicule.
Je posai mes mains sur la rambarde et plongeai mon regard dans la nuit. Une fois encore, je m’envolais dans mon univers, seule, là où personne ne pouvait m’atteindre, ou presque.

Je n’ai aucune idée du temps qui s’est écoulé entre le moment où je suis sortie et cet instant, mais quoi qu’il en soit, c’est lui encore une fois qui ne fit reprendre pied. Sa main se posa sur mon épaule, me ramenant immédiatement sur terre.

- Tu avais raison, Naruto, murmurai-je.
- Je sais et crois-moi j’en suis désolée.

Il me prit doucement dans ses bras alors que la déception remontait en moi. C’est alors que je réalisais que ce n’était pas tant le comportement de Sasuke et son indifférence qui me blessait, mais le mien. J’avais l’impression d’être passée à côté de quelque chose et je ne savais toujours pas quoi.
Quand je sentis les bras de Naruto me serrer un peu plus contre lui, mon cœur accéléra une nouvelle fois et je me blottis contre lui. Il me caressa doucement les cheveux, son souffle tiède dans la nuit froide balayait mon cou.
Soudain, une étrange sensation me prit au creux du ventre. Je m’éloignai un peu de mon ami et fixai mon regard dans le sien qui était étrangement rêveur et lointain. Tout en continuant de passer sa main dans mes cheveux, il murmura quelques mots.

-Tu as toujours était une fille à part, Seika. Une fille intrigante et attachante mais tellement inaccessible. Tu vis dans ton monde et je ne peux pas te le reprocher, seulement tu dois posséder l’unique clef de ce monde car moi je n’arrive pas à y accéder.

Après toutes ses années je compris enfin. Ces mots étaient prononcés pour moi et moi seule pouvait les comprendre. J’étais sûre maintenant, pour la première fois de ma vie je savais ce que je voulais.
Sans hésiter, je me hissai sur la pointe des pieds et déposai rapidement mes lèvres sur celles de Naruto qui esquissa un sourire. Il plongea son regard dans le mien et j’y vis enfin tout ce que j’avais toujours refusé de voir. Je prenais conscience de ses sentiments mais surtout des miens.
Il pencha alors son visage vers moi et s’empara de mes lèvres. Des crépitements emplirent mon ventre alors que nos souffles se mêlaient. Une sensation étrange de bien être et de bonheur, qui m’était jusqu’alors inconnue, m’envahit.
La réalité s’estompa peu à peu, plus rien d’autre de comptait que son souffle chaud, ses lèvres douces contre les miennes, ses bras qui me tenaient contre son torse, son amour, lui.

Naruto avait raison, je vivais dans un monde à part. Dans mon monde. Il m’en avait fait sortir pour me faire ouvrir les yeux. A présent, j’y retournais encore une fois, mais cette fois je n’étais plus seule.



Alors alors ?



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