Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Identiques (terminée)

Tout les oppose, mais leurs âmes sont semblables, leur souffrance identique. La rencontre de deux êtres à la douleur pénible et isolante. Gaa/Hina.
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nejia555 (Féminin), le 05/06/2009
Petit one-shot écrit en trois-quatre jours, pas fameux mais pas mal non plus...
Attention! Ce n'est pas forcément un couple.




Chapitre 1: Chapitre unique



Chevelure flamboyante, prunelles vives, peau translucide.


Cheveux de nuit, yeux de lune, teint diaphane.


Il fixe son reflet, ou plus précisément son tatouage, dont la simple vue le plonge dans l’enfer de ses souvenirs remplis de sang, de haine, d’incompréhension, et surtout d’une tristesse mélancolique et infinie. Regarder le symbole tatoué sur sa tempe est pire que de subir mille tortures. Mais c’est son châtiment, qu’il se doit de supporter dignement.
Son crime ?
Etre né.


Elle contemple son double posté derrière la vitre glaciale du miroir, qui lui renvoie son visage chétif. Ce visage pâle et timide qui expose sa faiblesse au regarde des autres, provoquant chez eux une immonde vague de condescendance, qu’elle ressent avec autant de douleur que si on lui arrachait le coeur. Oui, cette souffrance est sa punition.
Son péché ?
Être faible.


Il marche dans la rue. L’aura d’agressivité qui l’entoure fait fuir les passants, qui s’écartent vivement sur son passage. Les enfants arrêtent de jouer, tirés dans la direction opposée par leurs parents. Autour de lui s’étend un grand cercle de vide, que personne n’ose franchir.
« Ils ont peur de moi. » Cette pensée le fait sourire, un petit sourire mesquin et sans joie. Ce constat lui plaît autant qu’il le fait souffrir. Étrangement cette solitude le ravit, mais le rend triste aussi, peut-être parce qu’elle lui rappelle son enfance.
Car le fardeau qu’il porte en permanence repousse les gens, les forcent à le haïr. Oui, le fait de savoir qu’il sera toujours seul le rend cruel et sectaire. Après tout, pourquoi être cordial avec des personnes qui ne vous aimeront jamais ?
Il arrive au parc, celui qu’il préfère. Là, quelque soit la saison, les arbres sont toujours aussi nus et l’eau du lac toujours aussi glacée. L’ambiance grise qui en découle l’apaise.
Il s’assoit à son endroit habituel, un banc isolé. Le vent souffle doucement en sa direction, et il ferme les yeux pour mieux savourer le contact de l’air sur sa peau.


Elle remonte l’avenue d’un pas souple, rasant les murs et évitant les foules. Elle ne veut pas se faire remarquer : à chaque fois qu’on la regarde, elle a l’impression que sa médiocrité suinte de tous ses pores, et les réactions des gens vis-à-vis de ça l’horripilent.
En fait, non. Ça l’effraie.
Perdue dans ses pensées, elle glisse dans une flaque d’eau et se rattrape instinctivement au passant le plus proche. Celui-ci la fusille d’un regard méprisant, et la repousse brutalement tandis qu’elle se confond en excuses. Il continue son chemin d’un pas agacé, la laissant rouge de gêne. Quelle idiote elle avait été ! Plus honteuse que jamais, elle s’enfuit en courant. Les larmes dévalent ses joues. Encore une fois, sa faiblesse avait éclaté aux yeux de tous. Son père avait raison : elle n’était pas faite pour être ninja, elle n’était qu’un boulet encombrant et inutile.
Elle s’arrête devant son parc préféré. Elle y aime les parterres de fleurs aux couleurs froides, le point d’eau toujours glacial, et les arbres solitaires qui étendent leurs branches dénudées vers le ciel.
Elle se dirige vers son banc préféré, qui est un peu à l’écart. Seulement voilà : il est déjà occupé.


Il rouvre brusquement les yeux, sentant une présence.
Devant lui se trouve une jeune fille de son âge, apparemment hésitante. Ses joues sont rouges – sûrement de gêne –, et ses yeux extraordinairement clairs remplis de larmes refoulées. Elle se balance sur ses jambes, visiblement sujette à un dilemme.
Super, une timide.
Quelqu’un pouvait-il lui dire pourquoi c’était lui qu’elle venait emmerder ?


Un garçon aux cheveux de feu est assis sur le banc, tête renversée en arrière et yeux clos. A son arrivée, il ouvre les paupières. Son regard turquoise et incroyablement vif la surprend. Son visage exsangue et ses immenses cernes le rendent étrange, presque cruel.
Et ça l’intimide.
Elle hésite : c’est le seul banc du parc un peu isolé, et elle n’a pas vraiment envie de tourner en rond comme une idiote.
Seulement, il risque de mal le prendre, et elle aura l’air idiote.
Mais que faire ?


C’est alors qu’il croise son regard.
Un regard blessé par la vie, terni par des épreuves surmontées et pourtant mal récompensées, altéré par le rejet des autres.
Un regard comme le sien.


C’est alors qu’elle le regarde dans les yeux.
Des yeux meurtris par une enfance volée, obscurcis par le dégoût des villageois et assombris par le reniement paternel.
Des yeux comme les siens.


Il la reconsidère.
Parce qu’il découvre qu’elle souffre autant que lui, parce qu’il ne croyait pas trouver quelqu’un pouvant le comprendre.


Elle porte sur lui un regard neuf.
Car elle se rend compte qu’il est juste renfermé sur lui-même, comme elle, car elle comprend que sa vie est aussi douloureuse que la sienne.


Il se décale pour lui faire une place, parce qu’il sait que c’est ce qu’il doit faire.


Elle s’assoit sur la place qu’il vient de libérer, car elle sait que c’est ce qu’elle doit faire.


Petit à petit, sans trop savoir comment, ils se dévoilent, se découvrent, se confient.


Peu à peu, ils comprennent qu’ils ont besoin l’un de l’autre.


Pour survivre.


Pour se battre.


Pour être heureux.




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