Fiction: Ta présence

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A peine les inconnus avaient-ils fermé la porte derrière eux qu'Hikari courut s'agenouiller auprès de Kazuma, assit par terre, les bras enchainés au mur. Ils étaient dans une petite pièce humide qui avait pour seule issue la porte par où ils étaient entrés. Le mur du fond présentait une petite ouverture qui laissait entrer le rayonnement de la lune.
Délicatement, la jeune fille posa ses mains sur le torse du jeune homme inconscient. Elle se rendit compte que ses blessures n'étaient pas mortelles, mais qu'il avait quelques côtes de cassées. A l'aide de son chakra, elle essaya de remettre les os en place, ce qui réveilla Kazuma.

- Excuse-moi si je te fais mal, mais endure-le encore un peu, dit-elle d'une voix ferme sans se détourner de sa tâche.

Kazuma ouvrit les yeux lentement pour ne pas succomber à la douleur.

- C'est tout ce que je peux faire pour l'instant, s'exclama-t-elle après un certain temps en retirant ses mains de son torse.

Kazuma prit une grande inspiration. Hikari ignorait ce qu'il mijotait, mais le fait qu'il se concentrait était évident. Soudain, elle vit son visage se déformer et juste après, les chaînes autour de ses poignets lâchèrent prise.

- A croire qu'ils voulaient me retenir avec de simples chaînes rouillées.

Il n'en finissait pas de surprendre Hikari. Sa capacité à contrôler le vent était vraiment impressionnante.

- Qui était-ce? Demanda-t-elle après une courte réflexion.

Elle savait que les deux hommes appartenaient à la même famille, mais elle voulait en savoir plus.

- Kazuya? C'est mon cousin, répondit-il sans lever les yeux vers elle.
- Mais je croyais que toute ta famille avait été tuée il y a cinq ans...
- Hmm...Si je m'en souviens bien, il était parti en mission il me semble. A croire que les conseillers du village ont également trouvé bien de l'épargner également à lui. Et dire que je dois me battre contre lui.
- Je suis désolée...

Le ton triste de la fille lui fit relever la tête.

- Ne t’inquiète pas pour lui. Il a toujours eu des idées malsaines, essaya-t-il de la réconforter, juste avant de la prendre par les côtes pour la déposer face à lui, ce qui le fit gémir de douleur.
- Tu ne dois pas bouger ! Le sermonna-t-elle.
- Oublie ça ! Sinon, dis-moi, il t'a fait quelque chose? Demanda-t-il d'un ton sérieux qui déstabilisa la fille.
- Ne t'inquiète pas...Il ne m'a rien fait...

Pourquoi devait-elle se rappeler de ce mauvais moment qu'elle avait passé en compagnie de ce dénommé Kazuya ? Elle aurait voulu plus que tout oublier cet incident, mais elle ne le pouvait pas et commença à trembler.

- Pourquoi tu trembles ?
- Ce n'est rien, répliqua-t-elle en détournant la tête.
- Dis-le-moi, insista-t-il, sans succès, car la fille restait muette.

Ce mauvais souvenir lui rappelait à quel point elle avait eu peur à ce moment-là. Au bord des larmes, elle n'osait pas ouvrir la bouche pour répliquer.

- Tu ne sais pas à quel point tu comptes pour moi, dit-il soudainement.

Ces mots résonnèrent dans son esprit. Avait-elle bien entendu? Ce qui est sûr, c'est que ses tremblements s'arrêtèrent, ainsi que son envie de pleurer. Lorsqu’elle se décida enfin à tourner la tête pour lui faire face, le visage du jeune homme arborait toujours la même sérosité. Il n'attendit pas plus longtemps une réponse. Lorsqu'elle le vit approcher son visage du sien, elle ne broncha pas et se laissa faire lorsque leurs lèvres se touchèrent, succombant à la passion. Ils s'embrassèrent pendant un court moment, laissant libre court à leurs émotions. Lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin, ils se regardèrent intensément sans dire mot. Kazuma passa sa main droite dans les cheveux de la fille qui se rendait peu à peu compte de ce qui venait de se passer. La sensation enivrante qui parcourait son corps l'empêchait de parler. Elle ne voulait pas non plus gâcher ce doux moment d'intimité. Cela lui semblait si irréel qu'elle eut peur un moment qu'il ne s'agisse que d'un rêve et qu'elle allait se réveiller d'un moment à l'autre. Pourtant il était bien là et il la regardait droit dans les yeux en lui caressant le visage.

- Demain matin nous partirons d'ici. Dormons en attendant, brisa-t-il finalement le silence.

Elle acquiesça doucement. A cause de ce petit incident, elle avait oublié momentanément où elle se trouvait.

- J'espère que les autres vont bien...dit-elle à voix basse, se sentant coupable de les avoir oubliés.

Seule descendance...Les mots de Kazuya lui revinrent à l'esprit et elle en ignorait toujours le sens.

- Qu'est ce qu'il y a ? Demanda Kazuma, à qui le regard intrigué de la fille n'avait pas échappé.
- C'est que...ton cousin m'a dit quelques chose de bizarre tout à l'heure…comme quoi j’étais la seule descendante du Kazekage...répondit-elle hésitante.

Il la dévisagea un moment, cherchant les bons mots afin de ne pas la brusquer. Puis, avant de dire quoi que ce soit, il l'entoura de ses bras et la serra contre lui.

- Oublie ça pour le moment. Tu sauras tout bien assez tôt.

La fille ne sentit pas la nécessité de répondre, tellement elle se sentait bien dans les bras de celui qu'elle aimait.

Au matin, les premiers rayons de soleil, qui entraient par la petite ouverture dans le mur, tombèrent sur le couple, toujours enlacé. Hikari, étourdie par la lumière, fut heureuse de constater qu'elle n'avait pas seulement rêvé ce qui s'était passé. Kazuma, réveillé lui aussi par le rayonnement du soleil, se leva pour aller se placer devant la porte, les yeux fermés.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda la fille, curieuse.
- J'inspecte les lieux. Jin et Akira sont à quelques pièces d'ici, mais il n'y a pas de gardes...répliqua-t-il calmement, les sourcils froncés.

Hikari savait que ses côtes cassées devaient le faire souffrir, pourtant il ne montrait aucun signe de douleur, ce qui l'inquiéta encore plus. Il fallait absolument éviter le combat tant qu'il était blessé, d'autant plus qu'elle ne voulait pas le perdre, maintenant qu'elle avait réussi à se rapprocher de lui.
Soudain, une porte s'ouvrit au loin et elle sursauta. Kazuma recula de quelques pas.

- Ils viennent...murmura-t-il en fixant sévèrement la porte.

La fille se leva également pour attendre l'ennemi.

De leur côté, Jin et Akira s'étaient également déjà libérés de leur chaînes. Ils avaient aussi entendu le bruit de la porte et savaient que cela ne présageait rien de bon. Cependant ils savaient qu'il était inutile de tenter une fuite avec l'ennemi à quelques mètres de là. C'est pourquoi ils restèrent silencieux à réfléchir à un plan d'évasion.

Les pas de l'ennemi se rapprochaient de plus en plus et soudainement, la porte s'ouvrit sur Hikari et Kazuma. Kazuya se tenait à l'entrée, ses larbins derrière lui.

- Mon cher cousin ! J'espère que tu as passé une bonne nuit !? Lança-t-il amusé en direction de Kazuma.
- Le sol était un peu dur, répondit le cousin avec son sourire arrogant habituel.

Kazuya sourit aussi, avant de se tourner vers Hikari qui se cachait derrière son bien-aimé.

- Princesse, je vous prierai de me suivre.

La fille se figea sur place. Non seulement elle devait laisser son compagnon, mais elle devait se joindre à celui qu'elle craignait le plus.
L'ennemi fit un signe de tête en direction de ses hommes de main. Ceux-ci s'empressèrent dans la pièce pour aller chercher la fille qui ne semblait pas avoir l'intention de venir par elle-même. Kazuma assista, impuissant, à l'enlèvement de la fille. Elle lui jeta un dernier regard, les yeux voilés de larmes, avant de franchir le seuil de la porte; il ne souriait plus et une lueur de révolte se lisait dans les yeux.

- Faites attention à ces trois là ! Ordonna Kazuya en passant sa main autour de la taille d'Hikari qui tremblait.

Il la conduisit à la même pièce de la vieille où la dresseuse d'araignées les attendait déjà.

- Tout est prêt pour le voyage maître.
- Très bien, allons-y.

Voyage ? Hikari resta pétrifiée. Où avait-il l'intention de l'emmener ? Kazuya sentit les muscles de la fille se contracter.

- Ne t'inquiète pas, nous allons juste rendre une petite visite à ton grand-père.

Quelques minutes plus tard, Kazuya, Hikari et Kuroime se mettaient en route vers le village caché du vent. La route était longue et l'ennemi ne prenait guère en considération la faiblesse d'Hikari qui n'avait, de loin, pas l'endurance d'un shinobi.

De leur côté, Kazuma, Jin et Akira en avait enfin fini avec les larbins de Kazuya.

- La chance qu'ils fussent faibles, décréta Kazuma. On a pas une minute à perdre.

La soudaine agitation de Kazuma inquiétait Akira. S'était-il passé quelque chose entre lui et Hikari pendant la nuit ou était-il seulement inquiet à cause de son cousin ? Akira décida de ne pas y penser plus longtemps. Quelques instants plus tard, nos amis quittaient le repère ennemi, laissant derrière eux une dizaine de corps inconscients.



Le soleil était déjà à son zénith quand l'homme accorda une courte pause à Hikari.

- Reposons-nous un instant, dit-il en se retournant vers Hikari qui les suivait difficilement.

La fille s'écroula par terre. Elle essaya de reprendre des forces en pensant à celui qu'elle aimait, mais cela ne l'aidait guère vu qu'elle l'avait abandonné dans un cachot. Pourtant elle était décidée à ne pas abandonner. Le plus important était de se débarrasser de Kazuya et de sa garde-du-corps. Mais comment ? Les quelques techniques de paralysie qu'elle maîtrisait pouvait lui être utile, mais il fallait être plus rapide que l'ennemi, ce qui n'était pas le cas. Préparer un poison à base d'herbes était également une chose facile, mais comment échapper à la surveillance de ces deux là? Et puis après, comment leur administrer le poison ? Hikari soupira, elle n'était vraiment bonne à rien dans ce genre de situation.

Lorsqu'elle leva la tête, résignée, elle dut faire face à Kazuya qui la dévisageait depuis un moment, accroupi devant elle. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué sa présence.

- Qu...Qu'est-ce qu'il y a? Balbutia-t-elle, méfiante.

Il lui sourit et souleva son menton de sa main droite.

- Rien. Je me disais juste que tu es vraiment mignonne quand tu pense.

Elle rougit. Elle savait qu'il jouait la comédie et il était un très bon acteur. Derrière lui, Kuroime l'observait d'un regard menaçant. D'un geste brusque de la main, elle éloigna celle de Kazuya de son visage. Eviter le contact avec lui était prioritaire. Non seulement cela la dégoutait, mais elle ne voulait pas s'attirer les fureurs de l'autre shinobi, si cela n'était pas déjà fait...

- Tu l'aimes vraiment beaucoup n'est-ce pas ? Enchaîna-t-il après un court instant.

Il n'avait pas précisé de qui il parlait, mais le ton de sa voix laissait deviner de qui il s'agissait. La fille ne répondit pas, se contentant de détourner la tête. Discuter de ses relations amoureuses avec lui était la dernière chose dont elle avait envie en ce moment. Après un court silence, Kazuya se releva pour se remettre en route.

- On y va.

Hikari était toujours fatiguée, mais elle avait trop peur de lui pour protester. Pourtant elle réussit à puiser en elle des forces dont elle ignorait l'existence. C'est pourquoi elle les suivit sans dire mot. Ils atteignirent le village au coucher du soleil.

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