Fiction: The songs that saved me

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Perdu seul à l'autre bout du monde
Je tue le temps seconde après seconde


Je ne sais pas d'où je viens, je suis un fils de rien, un fils de personne et de tout le monde. La seule chose que je possède et qui m'identifie est mon nom : Naruto Uzumaki.

Pendant longtemps, je me suis demandé pourquoi j'étais venu au monde, moi, l'orphelin. Celui que tout le monde rejetait.

Mais au final, je m'accroche à la vie, car contrairement aux autres c'est la seule chose à laquelle j'ai eu droit, donc je la garde précieusement et la défend contre vents et marées.

Je suis un vaurien, un sacripant, un idiot. Je ne fais que des bêtises, et ce depuis que je suis tout petit. Pourquoi ? Parce que c'est le seul moyen que j'ai trouvé de me faire remarquer.

Mais depuis peu, je me suis calmé. J'ai découvert l'amitié et la joie, mais aussi la colère et la douleur. J'ai appris qui j'étais vraiment, ce que j'étais. Mais ça ne m'a pas déprimé, non. Ça m'a encore plus donné la foi en un monde meilleur, un monde sans méchanceté et sans traîtrise. Bien sûr que c'est utopique, mais c'est ma raison de vivre.

Un jour je serai Hokage. Pour pouvoir protéger ceux que j'aime, maintenir la paix et être sûr que personne ne menace cet équilibre. Mais je me sens bien seul dans ma tâche.


Je n'attends rien du hasard
Je sais qu'elle vient ici tous les soirs


Cependant, je ne suis pas tout à fait seul. Déjà parce que mes amis me soutiennent, mais pas seulement. Je sais qu'il y a une autre personne qui me soutient.

Elle croise les doigts pour moi, elle souffre avec moi et est contente quand je suis fier d'avoir accompli ce que j'essayais de faire. Cette fille est tout simplement géniale.

Elle se croit faible, alors qu'en réalité elle est très forte. Elle a un énorme potentiel. Et surtout, elle est adorable.

Si je lui ai dit ? Bien sûr que non. Je ne peux même pas l'approcher, le simple fait que je l'encourage manque de la faire tomber dans les pommes. Alors je me maintiens à distance.

Je sais que c'est bête et qu'il faudra bien que j'aille lui parler un jour, mais en attendant je fais semblant de ne rien voir, de paraître toujours le même baka que d'habitude.

De temps en temps, je lui envoie quelques signes lui prouvant que je tiens à elle, parce que je n'ai pas envie qu'elle se lasse de moi. Je veux sentir pour toujours ce regard sur mon dos, ce souffle retenu de peur que ça ne me déconcentre, cet air contrit, joyeux ou fier, selon ce qui m'arrive, je ne veux pas que ça s'arrête.

Je sais qu'elle travaille très dur, elle est comme moi. Elle s'entraîne le soir et au lever du jour, parfois même toute la nuit. Je sais où elle le fait, alors souvent, pour m'évader, je vais la voir, sans qu'elle le sache, et je l'observe, durant tout le temps que dure son manège.


Elle danse seule
Ephémère et légère


Elle est si belle quand elle s'entraîne. Ce n'est plus la petite Hinata timide, qui n'ose parler à personne. C'est une belle jeune fille qui se défend furieusement contre son manque de capacité innée. En effet, dans sa famille, tout le monde la méprise parce que bien que l'héritière de son clan, elle n'arrive pas à la cheville de son cousin ni même de sa petite sœur.

Pourtant, moi je sais qu'elle s'accroche, je sais qu'un jour elle les surpassera et que ce jour-là, ils seront bluffés.

C'est pour ça que je l'aime.

Parce qu'elle a cette rage de vaincre dans le regard, ce regard qui répète inlassablement : « encore un effort, je vais y arriver, allez, encore un effort, je vais y arriver... ».

Ses cheveux qui voltigent en arrière, ces perles de sueur sur son front, ces cris de douleurs quand elle fait un faux mouvement, ces grognements de déception toujours suivis d'un regard résigné, chacun de ces instants est gravé dans ma mémoire comme un sceau.

Elle exécute à chaque fois comme une danse, et ça me met du baume au cœur.


J'oublie tout, mon passé, mes misères


Je me cache, je ne veux pas qu'elle me voit, ça la gênerait trop.

Réchauffé par sa douce chaleur, je souris. Elle seule peut me faire tout oublier à ce point, tous les tracas de la vie quotidienne, tout mon martyre passé, tous ces regards haineux ou méprisants posés sur moi, tout ça s'efface d'un trait quand je la regarde.

Elle aussi a dû se prendre des coups, et pas que physiquement. Elle a l'air si fragile, si esseulée.

J'aimerais tant pouvoir m'approcher un peu plus d'elle.

Ou plutôt, j'aimerais qu'elle ose s'approcher de moi. Je ne veux pas lui faire de mal, je ne veux pas la décevoir.

Ma douce Hinata, si tu savais seulement le quart de l'effet que tu me fais, toi et tes grands yeux nacrés, toi et tes longs cheveux bleutés, toi et ta détermination angélique....


Elle danse seule, seule


Ce soir encore je viens l'observer. C'est ma manière à moi de l'encourager en silence.

Mais elle ne semble pas comme d'habitude. Peut-être est-elle triste ? Elle ne s'entraîne pas. Elle est simplement là, en train de fixer le ciel étoilé.

Tout à coup, un kunaï fuse vers moi et je ne l'évite que par miracle. Sa main tendue m'indique que c'est elle qui l'a envoyé. Pourquoi a-t-elle bien pu faire ça ?

« Je sais que tu es là, tous les soirs tu es là à m'espionner, sors de ta cachette !»

Elle a l'air en colère, normal pour quelqu'un qui se sent épiée.

« Je ne sais pas qui tu es, mais c'est lâche de m'observer sans te montrer. Qu'est-ce que tu veux, hein ? »

Sa voix était un peu brisée, comme si elle allait pleurer. Pourquoi le prend-elle si mal ? A-t-elle peur qu'on se moque d'elle ?
Je me suis redressé, je voulais juste m'approcher. Elle ne voit que mon ombre qui s'agite dans les buissons, et se sent menacée.

Un second kunaï fend l'air. Atteignant sa cible. Je me rapproche encore sans faire attention à mon bras ensanglanté.

C'est là qu'elle me voit, sous la lumière de la Lune. Ses beaux yeux s'écarquillent. Je m'approche, elle semble totalement tétanisée et incapable de dire le moindre mot.

Alors c'est moi qui m'y colle, avec toute la douleur qui résonne à présent dans ma poitrine.

« Je... je suis désolé Hinata, ça ne se reproduira plus, je ne cherchais pas à t'espionner, je... je m'en vais. »

Elle me regarde partir, médusée, toujours incapable du moindre mouvement. Dans un dernier regard, je peux lire dans ses yeux de la tristesse, de l'incompréhension, de l'hésitation...

Mon pauvre Naruto, regarde dans quel état tu mets celle que tu chéris de tout ton cœur... T'es vraiment le dernier des abrutis.


Et je trime toute la journée
Oui je trime pour ne pas penser


Je repars sans rien dire, je vais chez moi et m'enferme dans ma chambre. Je rentre dans mon lit sans même prendre le temps de nettoyer ma blessure. Après tout, c'est la seule chose que j'ai d'elle sur moi, alors même si c'est une entaille je veux la garder.

Je tente de trouver le sommeil, en vain.

J'ai mal à la tête, mais déjà le sommeil pointe ses rayons sous mes rideaux. Il est l'heure d'y aller.

Sakura à l'air très surprise en me voyant déjà au point de rendez-vous, c'est vrai que d'habitude j'ai toujours plus ou moins une heure de retard à chaque fois, mais en général c'est suffisant pour arriver juste avant Kakashi-sensei.

Elle me regarde avec de grands yeux et s'approche de moi. Arrivée à mon niveau, elle a l'air affolée. Je dois vraiment avoir l'air d'un vagabond à ne pas m'être lavé et à avoir laissé le sang couler sur ma veste. Elle me crie dessus en me traitant d'inconscient.

Je la regarde droit dans les yeux. Alors elle comprend qu'il s'est passé quelque chose. Elle arrête de crier et regarde mon bras sans rien dire. Elle le soigne. Je ne dis rien, car après tout c'est elle la mednin.

Mais quelque chose me dit que ce n'est pas au bras que je garderai une cicatrice. Après ce qu'il s'est passé, comment pourrais-je encore la regarder en face. Elle doit m'en vouloir terriblement.

Je ne suis qu'un idiot.


J'ai quitté les miens depuis si longtemps
Quand la nuit vient, je m'enivre et j'attends


Ça fait plusieurs jours maintenant, et je ne m'en suis toujours pas remis. Ton sourire me manque, j'ai envie de te voir. Mais tu n'es pas venue à un seul de mes entraînements, je ne t'ai vu nulle part dans la ville.

Je meurs d'envie d'aller te parler, mais je sais que c'est une mauvaise idée. Tu pourrais de nouveau mal interpréter ma présence, mes intentions.

Entre temps, je n'ai presque parlé à personne, j'ai refusé tout ce que Sakura me proposait : écoute, médicaments, sorties, missions... Même Tsunade a dû se douter de quelque chose, je n'ai pas reçu une seule mission.

C'est dommage, j'aurais pu me changer les idées. Mais ils doivent penser qu'en l'état actuel des choses, je suis un danger public.

Alors je traîne un peu le soir, je vais dans les bars et bois un peu trop de saké. C'est bête, mais au moins c'est efficace.


Elle danse seule,
Ephémère et légère
J'oublie tout, mon passé et mes misères
Elle danse seule, seule


Je me réveille quelque part. J'ai mal partout. Où suis-je ? Pas à l'hôpital, c'est déjà ça... Je suis dans une chambre. Tout est en bois, on dirait plutôt une cabane.

J'essaie de me rappeler le déroulement de la soirée dernière. Le bar, le saké, la fille qui m'a accosté, moi qui l'aie suivie, la ruelle, les hommes qui me sont tombés dessus et m'ont roué de coups. Quelqu'un s'est interposé et j'ai sombré dans l'inconscience...

C'est pas très beau tout ça, faudra que je remercie celui qui m'a secouru, en premier lieu en arrêtant de boire, ça n'a pas l'air de me réussir.

Quelqu'un entre, je me redresse pour le saluer, mais mon mouvement est trop brusque alors ma tête se met à tourner, brouillant ma vue.

La personne se place en face de moi, s'assoit et ramène ses genoux contre son buste, ses bras entourant ses jambes et sa tête se posant sur ses genoux.

Ma vue commence à revenir, et la première chose que je vois, ce sont ses grands yeux nacrés. Ma belle Hinata se tient juste devant moi, un sourire rassuré sur les lèvres.

Ses yeux me transpercent, je me sens sondé au plus profond de mon être.

J'essaye d'articuler une phrase, mais je bégaye terriblement : « Hi... Hinata... C'est toi qui... qui m'a sauvé ? Je... Comment te remercier ? »

Elle secoue la tête négativement, l'air amusé. Mais j'insiste : « S'il te plaît, laisse moi une chance de me racheter... Je ferai tout ce que tu voudras ! »

- Alors explique-moi pourquoi tu venais tous les soirs m'observer.»

Touché, échec et mat. Moi le pauvre idiot, je n'ai même pas pensé à ça. Comment lui expliquer ?

« Je... Je venais pour... pour... t'encourager en silence. Toi tu le fais tout le temps pour moi, tu crois que je ne le vois pas mais... mais c'est faux ! Je vois tout depuis longtemps. Je voulais te rendre la pareille, te soutenir... »

- C'est tout ? demande-t-elle en plongeant ses yeux tout au fond de moi, comme pour me dissuader de mentir. Ce n'est pas ce que tu disais hier soir...

Je déglutis péniblement. Qu'est-ce que j'ai encore raconté comme conneries ? La prochaine fois Naruto, abstiens- toi de boire, bon sang !

« Je... Je ne me souviens plus... Désolé, Hinata...

- Tu as dit que tu ne voulais pas me gêner, mais que tu ne pouvais pas t'empêcher de venir, parce que tu voulais me voir, que tu voulais me dire quelque chose. Tu as dit que tu n'avais jamais osé me le dire en face de peur que je m'évanouisse. De quoi parlais-tu, Naruto ? »

Décidément, je ne suis qu'un crétin. Et je suis d'autant plus décontenancé que la fille qui se tient devant moi n'a d'Hinata que l'apparence. Sa timidité, sa gêne, tout a disparu. Il ne reste que l'éclat de douceur mi amusée mi sérieuse dans ses yeux que je reconnais.

Alors les mots sont sortis de ma bouche, tous seuls, sans que je ne puisse les arrêter.

« Je t'aime Hinata, voilà ce que je brûlais de te dire. »

Je baisse la tête, comme un condamné attendant que la sentence tombe. Je ne sais pas ce qui m'a pris de dire ça. Je ne me suis pas préparé à essuyer un rejet de sa part. À quelle sauce est-ce qu'elle va me manger ?

Alors que je me morfonds en questions aussi existentielles que stupides, je sens sa main sous mon menton, m'obligeant à relever la tête. Elle s'approche encore, et je sens le contact chaud de ses lèvres sur les miennes.

Quelle sensation étrange ! Je sens le monde défiler autour de moi, mon cœur bat à en déchirer mon torse et ma tête tourne. Ce vertige m'éblouit, je n'ai rien connu d'aussi beau sur terre.

Elle s'arrête pour mieux me regarder. Ces yeux me fixent, attendant ma réaction. Je ne sais que dire, alors je finis par sourire et je prends les devant, c'est moi qui kidnappe de nouveau ses lèvres...


Mais je ne sais rien de sa vie
C'est certainement mieux ainsi


Nous repartons de la cabane tous les deux, la main dans la main. Elle me sourit et je lui souris.

Pourtant, quelque chose me dit qu'elle n'est pas encore prête. Dans quelques instants, dès que nous serons en vue des autres, elle me lâchera la main et fera comme s'il ne s'était rien passé.

Elle a probablement besoin de temps pour se décider. Déjà faire ce qu'elle a fait a dû la vider de son énergie pour trois ans, vu le courage qu'elle a décliné pour faire face à sa timidité.

Je ne peux pas lui en demander des tonnes... Et puis sa famille n'approuverait sûrement pas notre union, elle la descendante du clan Hyuga, et moi le vagabond perdu.

Ce serait contre nature après tout...


Elle sourit souvent mais parle peu
Ça suffit à me rendre heureux


Les années ont passé, nous ont endurcis. Le temps a laissé ses marques au feutre indélébile dans nos âmes, gravant à jamais des évènements pour certains très tristes et pour d'autres empreints de joie.

Je me souviens de ta déclaration. Je m'en souviens très bien. Je me battais contre le chef de l'Akatsuki. Alors que je manquais de force et que je pensais que tout était perdu, c'est ton message d'amour à travers toute cette haine qui m'a réveillé.

Je t'aime Hinata, aujourd'hui plus qu'hier, et je t'aimerai sûrement davantage demain.

Car tu es mon ange tombée du ciel.

Ta famille a fini par m'accepter après ce qu'il s'est passé au village. Et puis maintenant, je ne suis plus un vagabond, je sais qui je suis.

Je suis Naruto Uzumaki, fils du Yondaime Hokage. Mais je suis surtout celui qui a l'immense honneur de s'endormir et de se réveiller à tes côtés, toi mon adorable femme...

Nous ne sommes pas comme les autres couples. Eux ne font que se disputer. Cela ne veut pas dire qu'ils ne s'aiment pas, loin de là... Mais nous sommes beaucoup plus calmes, plus sereins. Qui l'aurait crû de ma part ?

Enfin, je peux sentir en toute tranquillité ce regard sur mon dos, car je sais qu'aujourd'hui tout l'amour que tu me donnes, je peux te le rendre, de même qu'il te suffit de sourire pour que milles feux s'allument en moi tel un gigantesque brasier.


Elle danse seule
Ephémère et légère
J'oublie tout, mon passé et mes misères
Elle danse, seule, seule...


Non Hinata, tu n'es plus seule.

Nous dansons tous les deux dans la lumière de nos sourires à présent.

Pour toujours...




Que vous ayez aimé ou pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire : comment ;)

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