Fiction: Transfert

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Bon, d’accord, j’étais en sueur. Okay, j’allais de moins en moins vite, et même s’il me visait avec la ferme intention de ne pas me toucher, j’avais du mal à esquiver sur la fin…

Mais dites-moi si c’est une raison pour me faire faire cette randonnée à quatre heures de l’après-midi avec des cailloux dans le sac !

Et quand je dis des cailloux, je suis gentille. C’est pas des cailloux, c’est des rochers ! Au moins dix kilos chacun !

“Cinq.”, m’avait-il précisé lorsque j’ai innocemment posé la question.

Bon, d’accord. Cinq. N’empêche qu’aussi vrai que 1+1, ça fait 2, 5x12, ça fait 60… Et j’avais douze pierres dans mon sac.

Lui, marchait devant moi, limite tranquille, pendant que j’ahanais à l’arrière… Et mon asthme, hein ?

“Cet exercice est conçu pour augmenter ta résistance physique… », parlait-il tout seul.

Moi, je me concentrais sur mes pieds.

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Le pied droit, tu te lèves… Pas trop vite, sinon, tu vas te prendre une beigne… Voilà, gaffe à la racine, là-bas, elle à l’air souche euh… louche. Ch’suis fatiguée, moi… On en était où ? Hein, à oui, de l’importance de la résistance physique et des racines traîtresses…

Alors, tu te poses tranquillement…

Ouais, mission accomplie !

Transfert du poids du corps… Et du sac. Puis le pied gauche, lève-toi (à vos ordres, mon commandant !), et tu imites le droit…

Nooooon, te poses pas à la même place !

Pas Patatra.

Ouf, sauvée par l’intervention in extremis du bras droit qui se rattrape au rocher droit devant !

Ah mais quelle lutte, mes amis, quelle lutte ! Recueillons nous un instant devant le profil aérodynamique de Pirouette qui semble enfin s’apercevoir qu’il m’a largué et revient à vitesse grand V.

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“Tu n’es pas si résistante que ça, en fin de compte…”, dit-il en s’approchant.

Retenez-moi, je vais le frapper.

Je pose le sac au sol, et me prépare à brandir le poing, lorsque le sourire satisfait de Pirouette me surprend.

“Qu…quoi ?”, demandais-je stupidement.

-Y a encore du boulot à faire, mais je dois avouer que c’est pas mal du tout. Allez, on rentre, et je vais te donner un petit programme d’exercices physiques pour augmenter ta résistance…”

Ouais, on rentrais ! J’aurais dû me méfier, mais j’étais tellement contente que j’ai rien dit.

Mal m’en a pris.

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Sur le terrain d’entraînement, il m’a donné un petite enveloppe.

“Voilà pour le programme d’entraînement.”

Pompes, abdominaux, exercices d’assouplissements, footing…

Il m’avait planifié une journée infernale, demain…

Espèce de…

Zen, Aïssa, zen, tu va rester ici quelques temps, commences pas à te foutre tout le monde à dos…

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“Bon, leçon numéro 2.”, a-t-il continué en faisant craquer les jointures de ses doigts. “Le châkra.”

Retour rapide sur les leçons d’Hinata… Okay, ça allait.

“Tu sais ce que c’est ?

-Hinata m’a un peu expliqué… A l’hôpital, nous avons partagé une chambre…”, ajoutais-je devant sa tête surprise.

-Bon, et bien c’est déjà pas mal. Tu dois savoir que l’assaut ne se base pas simplement sur l’attaque physique : il est aussi possible de jeter des sorts.”

Ouais, les parties de Dongeons et Dragons revenaient en mémoire… Ils avaient quoi de beau, au répertoire ?

“Premièrement, les signes.”

Réflexion cérébrale, dix secondes : qu’est-ce que c’est que ça ? Réaction réflexe de l’organisme : inclinaison de la tête de 45° sur le côté droit, haussement du sourcil gauche.

La traduction est claire.

“Bon, je vois que tu n’as pas compris…”, a pauvrement sourit Pirouette en voyant mon visage.

Nan, j’ai pas compris. Alors expliquez…

“Je vais te faire un rapide topo : il existe douze signes composables avec les mains, correspondants aux signes astrologiques. Le coq, le cochon ou sanglier, le cheval, le chien, le rat, le singe, la chèvre, le dragon, le buffle, le lièvre, le serpent et le tigre. La combinaison de ces différents signes, plus ou moins longue, plus ou moins rapide, dans un certain ordre, associée à une certaine quantité de châkra, permet la création d’un sort. Cela va du plus simple, comme une métamorphose, au plus complexe.

-Genre ?

-Genre pas mal de trucs.”, a-t-il répondu en haussant les épaules, malin. “Tout dépend de la catégorie que tu va utiliser.”

Pas chercher à comprendre.

“On peut ensuite déverser l’association de ces signes dans un autre, spécial, qui caractérise les élémentaux, mais ça, c’est déjà plus loin…

-Les élémentaux ?

-Tu as le Kâton, qui correspond au feu, le Suiton, l’eau, le Dôton, la terre, le Fûton, l’air, le Raiton, l’électricité, le Kinton, le métal, l’Hyôton, la glace, et le Mokuton, le bois.”

Je commençais à comprendre… Légèrement.

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“Bon, les discours sont inutiles, pour ce genre de choses, rien ne vaut la pratique. Mais d’abord… Démonstration : le Henge !”

-Hein ? Le quoi ?

-La métamorphose.”

Et, sans me laisser une seconde, il a joint les mains… Et j’ai vu une Aïssa souriante devant moi !

“D’accord…”, murmurais-je. “J’ai droit à une explication ?”

D’une patience et d’une pédagogie incroyable, il me montra les signes un à un, me les faisant répéter et répéter encore… Jusqu’à ce que je les forme à peu près bien. Et que j’enchaîne n’importe quelle combinaison sans me gourer

“Bon, ça ira pour les signes.”, termina-t-il. “Maintenant, on va essayer une méta…”

J’ai eu peur.

“Visualise la personne dont tu vas prendre l’apparence, il faut que tu “deviennes” presque cette personne. Etant donné que tu es plus vieille que les Etudiants à l’Académie, tu as plus de maturité, la durée d’invocation sera peut-être un peu plus longue au début, mais le résultat sera meilleur. Allez, à toi !”

Visualisation… Okay, je fermais les yeux pour me concentrer… Pouf !

“Pas mal !”

Re-pouf.

“Pas assez résistante, petite !”, a-t-il ri devant mon air ahuri. Je venais de prendre l’apparence de Djamila (J’avais pris assez facile : on se ressemblait beaucoup au nivrau physique, suffisamment pour faire la différence, mais assez distinctes pour qu’il remarque une méta.), et, malheureusement pour moi, elle venait de disparaître purement et simplement après… Cinq secondes d’existence ?

“C’est une bonne idée d’avoir pris quelqu’un dont le physique est proche, c’est plus simple pour le début, mais il va falloir que tu abandonnes très rapidement cette idée, car, à la fin de l’après-midi, tu dois avoir compris au moins les techniques de base !”, m’encouragea-t-il.

-Qui sont ?”, demandais-je, quasiment déjà essoufflée.

-Kawarimi, Bunshin et Henge.

-Henge, vous avez dit… métamorphose…”, soupirais-je, reprenant une respiration… difficile. "Les autres… c’est quoi ?

-Kawarimi, c’est la substitution. Démonstration !”

J’eûs soudain devant les yeux une branche de bois, qui s’affala devant moi avec un bruit sec. Je me demandais où il était passé, et commençais sérieusement à me poser des questions lorsque, faisant demi-tour, je tombais nez-à-nez avec une paire de sandales.

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Leur propriétaire, assis sur le branche d’un arbre, rit devant mon air stupéfait et ahuri.

“Les techniques de débutant te font tant d’effet ?”, sourit-il en sautant au sol.

-Chez moi, ce genre de truc s’appelle de la prestidigitation, et c’est vu comme du charlatanisme.”, commençais-je, perturbée : je venais d'utiliser deux mots de plus de trois syllabes dans la même phrase. Pas bon signe. “Alors…

-Ouais, allez. Et tu voulais savoir ce qu’est le Bunshin… Alors voilà.”

Il joignit les mains, et je me trouvais encerclée par cinq Iruka-Pirouette ! Paniquée. Il est où le vrai ?

Fort heureusement, les quatre… autres disparurent dans un nuage de fumée, et je me trouvais dos au vrai Iruka.

“Si tu te trouves dans cette situation, tu es déjà morte.”, a-t-il sourit en me voyant me retourner, surprise. “Le Bunshin, c’est le clonage. Tes clones sont capables de porter des attaques et blesser l’adversaire.

-D’a-ccord…”, continuais-je. “Et je dois connaître ça avant ce soir ?

-T’as tout compris !”, sourit mon instructeur. “Alors au boulot !”

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Je rentrais exténuée : je ne pensais pas être aussi fatiguable !

“C’est la première fois que tu te sers de châkra,”, m’avais expliqué Iruka-Pirouette, “c’est normal que tu te sentes épuisée.”

J’avais compris les trois techniques. Même si je n’arrivais pas encore à faire un bon Kawi… une bonne substitution, que mes clones disparaissaient au bout de deux secondes (au début, ils ne tenaient même pas debout…) et que dès que j’essaie de me métamorphoser en quelqu’un d’autre qui ne fait pas partie de la famille, c’est la cata.

“Tu n’es pas résistante du tout !”, avait souligné mon instructeur qui pour le moment, était un voisin. “Tu vas non seulement faire le planning physique que je t’ai préparé, mais aussi un autre, qui va te permettre d’accéder plus facilement à ta réserve de châkra et t’en servir avec plus d’aisance.

-Qu’est-ce qui ne va pas de ce côté ?”, avais-je demandée, à genoux sur le sol, reprenant ma respiration après un exercice.

-Ton inconscient est habitué à « voir » ces techniques comme du charlatanisme.”, a-t-il répondu après quelques secondes de réflexion. “Tu n’y crois que très peu, n’est ce pas ?”

J’avais acquiesçé, un peu honteuse de m’être ainsi fait prendre.

“Il « retient » l’expression de ton châkra, et donc, les sorts, afin de ne pas être choqué. C’est un réflexe que ta société t’a imposé depuis ton enfance, c’est tout…”, avait-il terminé en haussant les épaules, m’expliquant la série d’exercices que je devais faire chaque matin et chaque soir.

En attendant, j’avais la soirée pour moi. Et même si la seule chose dont j’avais envie en ce moment, c’était une bonne douche et puis dodo, je me suis éloignée du bâtiment pour découvrir un peu la ville : après tout, n’avais-je pas droit à un peu de détente aussi ?

“Aïssa !”




Hem, navrée pour mon extraordinaire retard...
Je vais sortir l'excuse bateau : "j'suis en préparation de partiels !" (réponse bidon : alors qu'est-ce que tu fous là ?)
Gros blanc.
*hm, broum...*
A bientôt pour le 6, où il y aura la rencontre avec les Rokkies (qui c'est qui vient de dire ENFIN, là ?)

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