Fiction: Cold Comfort (terminée)

Ceci est un indescriptible Hina/Shika, aussi bizarre que ça puisse paraitre...
Classé: -12D | Romance | Mots: 2874 | Comments: 11 | Favs: 21
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Sekai (Féminin), le 21/04/2009
Tout d'abord, pour toute réclamation, s'adresser à Cid, instigatrice de cette idée bizarre.

En effet, un jour, Cid m'a soufflé cette idée (que dis-je, ce défit !) d'un Hina/Shika et... oui, je l'ai fait ! Parcontre, il m'a fallu pas loin d'un an pour oser lui faire lire...

Bon, je suis toujours pas super satisfaite mais Cid aime. Et si Cid aime, c'est bien ! ^^

Cid, cette fic est pour toi ! (prends tes responsabilités)




Chapitre 1: Cold Comfort



« Oublie moi ! » Et la porte claque.

Shikamaru soupire bruyamment en attachant ses cheveux. « Et encore une dispute… » Il s’allonge, les mains derrière la tête, en se disant que ça fait un moment qu’il a arrêté de les compter. Elle n’a pas hurlé plus fort que d’habitude et les mots qu’elle lui a lancé à la figure n’étaient pas plus odieux que d’habitude… Un sourire se dessine sur son visage. A quoi bon lui courir après maintenant ? De toute façon, elle réapparaîtra dans deux ou trois jours, comme s’il ne s’était rien passé.

Lui et la blonde… C’est une histoire tordue, toxique. Un refus total de conformité. Rien qu’à l’idée de porter l’étiquette « couple », elle hurle, et pourtant elle rôde autour de lui comme une lionne, empêchant tout ce qui a un semblant de poitrine de l’approcher. C’est paradoxal mais ça lui va : il aime avoir la paix de temps en temps, mais il aime aussi les moments qu’il partage avec elle. C’est une furie qui crève de jalousie, mais elle sait être tendre…

« N’empêche que là, c’est chiant. » Avec un autre soupir, il se relève et va s’accouder à la fenêtre. Ça ne lui fait pas tout à fait la même impression que d’habitude. Peut-être qu’il commence à en avoir assez. Elle a beau avoir un caractère explosif, ces altercations deviennent une sorte de routine. « Le temps passe décidément trop lentement. » Marmonne-t-il. Il tourne en rond, baille, soupire encore, et décide finalement qu’il a besoin d’aller prendre l’air.

***


C’était une idée comme une autre. Et maintenant elle se retrouve là-haut, sur le toit. Le blond occupe toutes ses pensées. « C’était mieux avant. » Voilà ce qu’il a dit. Et après les larmes et la colère, Hinata commence à se dire qu’il n’avait peut être pas tort. C’était certainement mieux avant. Avant qu’elle lui dise qu’elle l’aimait, avant qu’ils s’embrassent, et surtout avant qu’elle se rende compte que les gens ne sont pas toujours comme on se les imagine. Elle se rappelle qu’à cet instant, elle s’était dit que si la vie était comme ça, elle préférait encore vivre dans son imagination.

« Tu as changé mais… pas assez. » C’est ça qui a été le plus dur à entendre en fait. Elle a changé, c’est vrai. Et ça lui a demandé pas mal d’efforts. « Tout ça pour quoi ? » Pour rien, retour à la case départ. Non, pas exactement… Elle a changé, mais pas dans le sens que tout le monde attendait. Le cœur d’Hinata s’est fermé, comme entouré par de la glace. Son esprit s’est endurci. Hinata ne parle pas plus, mais ça ne l’empêche pas de penser. A quoi ça sert de ne voir que les bons côtés des gens, à quoi bon chercher des excuses à leurs actions quand ils ne font que vous prendre pour une incapable…

Son regard court le long des toits de Konoha. Elle a décidé de venir ici plutôt que de se cloîtrer chez elle, un peu de changement ne fait pas de mal, après tout.

***


Il y a déjà quelqu’un sur le toit du bâtiment. Ça tombe mal, il a envie d’être seul. En s’approchant, il la reconnaît.

« Hinata. Tu viens souvent ici ? »

En entendant son prénom, la jeune fille sursaute et rougit violemment, mais aucun son ne sort de sa bouche. Shikamaru l’observe du coin de l’œil. Il ne la connaît pas bien, ils n’ont jamais vraiment été amis. Pas qu’il ne veuille pas, mais la timidité d’Hinata la rend extrêmement difficile à approcher. Comme elle ne répond pas, il décide de poursuivre seul la conversation :

« Je viens ici quand j’ai besoin d’être seul.

- Oh ! Je… heu… Je peux partir si tu veux. »

Il tourne la tête dans sa direction. Elle est tellement différente de l’autre. L’image de la blonde s’impose à son esprit mais il la chasse d’un battement de cils. Le fait de trouver quelqu’un déjà installé à son endroit fétiche est ennuyeux, d’accord, mais en y réfléchissant bien, il en a marre de voir sa vie se passer de cette manière, marre que la blonde régente, même inconsciemment, ses relations avec les autres. Il a enfin l’occasion de décider lui-même et il ne compte pas laisser passer ça. Cette pensée lui arrache un sourire satisfait.

« Non, tu ne me déranges pas. D’ailleurs… Allons quelque part. »

***


« Allons quelque part. » Au premier abord, elle n’a pas compris le sens de la proposition. Elle dévisage le brun, interdite. Il sourit, et elle ne peut pas s’empêcher de penser que ce n’est pas le même sourire que celui du blond.

« Pourquoi ? » C’est le seul mot qui lui est venu à l’esprit et le son de sa voix ressemble plus à un cri étranglé qu’à un refus catégorique. Les sourcils de Shikamaru se sont légèrement arqués, comme s’il ne s’attendait pas à ce genre de réponse. L’air ennuyé, il joue distraitement avec l’une de ses boucles d’oreille en fixant le ciel. Puis son visage s’éclaire d’un sourire franc lorsqu’il reprend la parole.

« C’est vraiment si important ? »

Là, c’est Hinata qui est prise au dépourvu. Elle comprend de moins en moins ou le brun veut en venir.

« Je veux simplement discuter avec quelqu’un. »

***


Il s’est lui-même surpris avec cette proposition. Ce n’est pas son genre d’être aussi direct. En plus, elle ne s’est pas laissée convaincre facilement. Maintenant, ils marchent dans les rues de Konoha, côte à côte, séparés d’un bon mètre. Shikamaru aperçoit leur reflet dans une vitre : c’est bizarre, atypique. Par rapport à lui, elle est vraiment petite, et elle marche sans lever les yeux du sol, alors que lui a toujours le nez en l’air. En portant de nouveau son regard sur leur image, il remarque que deux yeux gris le fixent à leur tour. Visiblement gênée, la jeune fille rougit et détourne la tête.

D’un mouvement du menton, le brun désigne l’enseigne d’un café à Hinata. Elle acquiesce sans un mot et ils se retrouvent bientôt à l’intérieur, face à face.

« C’est plutôt embarrassant... » Le silence est pesant. Hinata regarde fixement le bois de la table, comme si elle devait absolument en retenir les moindres détails. Involontairement, ses mains labourent le tissu de son pantalon. « Je dois dire quelque chose, la mettre à l’aise. Si ça continue, son stress va finir par me contaminer. »

« Comment va Naruto ?

- C’est terminé. »

Shikamaru avale sa salive avec difficulté. « Bravo, bien joué… »

***


Hinata enfonce ses ongles dans ses cuisses. Il a parlé du blond… Enfin, ce n’est pas surprenant : ils ne se connaissent pas vraiment, ils ne peuvent donc parler que de ce qu’ils ont en commun. Néanmoins, elle a préféré couper court à toute conversation. Une nouvelle fois, le brun a l’air ennuyé. Il tapote le bord de la table du bout de ses doigts. Hinata se dit qu’il doit vraiment la trouver inintéressante. A quoi bon se torturer. Elle s’apprête à trouver une excuse quelconque pour s’éclipser quand il reprend la parole :

« Je suis désolé. Je ne sais pas quoi te dire. On ne se connaît pas très bien. »

Cette réponse plus qu’honnête la fige sur sa chaise. Elle lève les yeux vers lui. Ce sourire étrange est de nouveau accroché à son visage. « Il est vraiment… bizarre. » Il s’affale contre le dossier de son siège en soupirant.

« Alors si tu me parlais de toi ça serait plus facile. »

Elle sent le rouge lui monter rapidement aux joues. Hinata n’est pas à l’aise dans beaucoup de situations, mais c’est rarement à ce point. Shikamaru n’est pas quelqu’un qui l’intimide plus que les autres, elle le connaît depuis longtemps, mais elle ne s’est encore jamais retrouvée seule avec lui, et en particulier dans une situation telle que celle qu’elle est en train de vivre. Le fait qu’il soit aussi pragmatique la dérange, comme s’il voyait tout ce qu’elle essaie de cacher, comme s’il abattait toutes les barrières qu’elle s’est construite à coup de paroles trop franches. Hinata se sent menacée. Elle reste muette, pétrifiée, le sang lui battant les tempes. Soudain, l’expression du visage du brun change légèrement et ses yeux deviennent perçants.

« Voyons… Tu es Hinata, du clan Hyuuga. Tu es extrêmement timide et tu manques de confiance en toi. De plus, tu es vraiment très naïve et prévisible. C’est tout ce que je sais de toi. »

Sa bouche s’ouvre sous l’effet de la surprise. « Mais pour qui il se prend ? » Elle est blessée, vexée par ce qu’elle vient d’entendre. C’est comme une trahison : elle avait décidé de rester, et il vient de la blesser. Elle est prête à répliquer quand une employée du café vient prendre leur commande. Devant l’air narquois de Shikamaru, elle sent sa rage monter. « Prévisible ? Il va voir ce… crétin. » Elle se tourne vers l’employée et dit d’une voix claire : « Un saké, s’il vous plait. » Puis, elle fait de nouveau face au brun avec un air triomphant. Il est accoudé à la table et son sourire s’élargit. Il se contente d’ajouter : « La même chose. »

***


Shikamaru jubile. Finalement, même si c’était plutôt brutal, il a bien fait de la provoquer. Il avait retourné cette idée dans son esprit de longues minutes avant de se décider, et il ne le regrette pas. Elle a eut une réaction rapide et… totalement prévisible. A cet instant, il se mord la lèvre pour ne pas rire. Les commandes ne tardent pas à arriver.

Shikamaru avale une gorgée de l’alcool tiède. Devant l’air désappointé d’Hinata, il ne peut réprimer un gloussement. Elle se décide enfin à ouvrir la bouche.

« Je… ne bois pas de saké… »

***


Pendant quelques secondes, un silence gêné s’installe. Les yeux baissés et les joues en feu, Hinata serre la coupe dans ses mains comme si elle voulait la briser. Puis brusquement, elle est prise d’un rire nerveux. C’est horrible, il l’a percée à jour en un rien de temps. Mais… ça fait du bien en fait : cette attaque a relâché la tension. Ses épaules se détendent et son visage s’éclaire peu à peu. Elle sait qu’elle n’a pas à faire semblant, que de toute façon il le saura.

« On peut parler maintenant ? »

Les mots du brun la ramènent à la réalité. Elle hoche la tête imperceptiblement. Soudain, elle entend sa propre voix. Au début, elle est intimidée par ce son inhabituel et chuchote, puis elle prend confiance en elle et le ton se fait plus assuré. Ses mains se détachent pour aller se poser sous son menton, ses jambes se desserrent. Elle répond à ses questions, lui parle de sa vie, de sa rancœur et de sa colère. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas été elle-même à ce point ? D’ailleurs, a-t-elle déjà été elle-même ? Cette pensée la fait taire instantanément, maintenant elle a honte, honte de se laisser aller aussi facilement. Son cœur se ferme à nouveau mais la voix du brun ressurgit.

« Allons ailleurs. »

Encore cette proposition, encore ce sourire. Son cœur a comme un hoquet.

***


Ils avancent de nouveau dans les rues de Konoha, mais cette fois, même si sa voix est faible, elle parle et rit. Les mains dans les poches, il regarde le ciel qui s’assombrit. Shikamaru réalise que s’il pose des questions, ce n’est pas uniquement pour maintenir la conversation : il a envie de la connaître, de savoir ce qui se cache derrière cette façade. Il n’a aucune idée de l’endroit ou il veut aller, il veut simplement marcher et continuer à discuter. Tout à l’air tellement simple avec elle… Elle est tellement douce. Shikamaru se surprend à avoir oublié ce que ça fait de parler sans cris, sans heurts, sans peur des représailles.

Tous deux s’arrêtent à un croisement. Deux yeux gris sont levés sur lui et l’interrogent du regard.

« Tu es quelqu’un d’intéressant, Hinata. »

Les yeux gris s’écarquillent lorsque le brun se penche vers elle. Il l’embrasse, sans aucune raison, par envie, et ses lèvres sont douces. Il n’a aucune idée de ce qui le pousse à faire ça, c’est la seule chose qui lui est venue à l’esprit pour lui prouver sa sincérité.

Il se recule et elle porte une main à ses lèvres. Ses yeux reflètent l’incompréhension. Il sent le rouge lui monter aux joues alors qu’il comprend ce qu’il vient de faire.

« Je suis désolé. »

***


Hinata reste sans réaction. Ce n’est pas son premier baiser mais c’est tout comme, elle frissonne. Et pourtant, elle se sent bien, son cœur s’est réchauffé grâce à ce qui vient de se passer. Il a l’air gêné et ses joues sont rouges. Il lui fait face pour s’expliquer quand son regard se fige sur un point derrière elle.

Involontairement, elle se retourne et aperçoit une forme blonde qui s’approche d’un pas nonchalant. Arrivée à leur niveau, l’autre s’accroche au bras de Shikamaru en ronronnant un « rentrons » plus qu’explicite. Le brun jette un regard désolé à Hinata et hausse les épaules en soupirant.

La blonde se penche vers Hinata et dit d’un ton grinçant : « Tu veux quelque chose ? »

Elle serre les poings, ses ongles lui rentrent dans les paumes, elle a les larmes aux yeux.

« Non. Désolée. »

Et elle s’enfuit en courant.

***


Shikamaru est allongé, il joue avec les cheveux de la blonde en regardant le plafond. Elle piaille comme d’habitude, mais il ne l’écoute pas, il a d’autres choses en tête. Il la pousse doucement et se tourne sur le côté. Elle se colle immédiatement à lui. Il sent sa poitrine parfaite contre son dos, ses jambes qui s’enroulent autour des siennes et ses mains qui descendent vers son bas-ventre. Mais la voix de la jeune femme est comme une musique lancinante qui lui donne la nausée. Elle a beau se frotter à lui, il pense à autre chose.

« Encore ? »

Il ne répond pas. Il ne parvient pas à chasser le visage d’Hinata de son esprit, même si ça n’a aucun sens. Il a honte de la façon dont il s’est comporté et surtout de l’avoir laissée s’enfuir sans lui donner une meilleure explication qu’un regard ennuyé. « Je me suis vraiment comporté comme un imbécile. Et je l’ai embrassée… C’est n’importe quoi. Il faut que je m’excuse. »

« Alors ? »

Depuis quelques minutes, les doigts de Shikamaru s’agitent nerveusement sur le matelas. Il ne peut pas s’empêcher de souffler sous l’effet de l’impatience. Mais il ne tient plus. Il se dégage de l’étreinte de la blonde et se lève brusquement. Il croise son regard surpris mais détourne les yeux sans un mot.

« Et maintenant ? » Il reste là, complètement nu, il piétine, tourne en rond. Elle ne bouge pas d’un pouce et elle le fixe, il sent ses yeux perçant dans son dos. Puis soudain, il enfile ses sous-vêtements et son pantalon.

« J’ai quelque chose à faire.

- Quoi ? Mais… »

Shikamaru n’attend pas la suite, il attrape le reste de ses affaires et s’enfuit littéralement, sans un regard pour la jeune femme.

« Connard ! »

Cette dernière parole lui parvient étouffée à travers la porte qu’il vient de refermer. Il a besoin d’air.

***


Les yeux vides, Hinata caresse ses lèvres du bout des doigts. Il est tard, et il fait froid. Et pourquoi est-elle revenue ici ? « Comme si c’était pas suffisamment pathétique. » Le constat est amer : elle s’est encore fait avoir. Un baiser, ça ne signifie absolument rien. Elle devrait le savoir. Mais pourquoi c’est si douloureux ? Il ne lui a rien promis, et elle ne veut rien de lui. C’est pas ça l’amour, elle le sait parfaitement. Après avoir aimé à en crever toutes ces années, elle sait très bien ce que c’est l’amour, et ce n’est pas ça ! Elle s’est fait humilier par la blonde, et c’est ça qui la gène, voilà tout.

Alors pourquoi est-elle là, sur le toit. Et pourquoi ne peut-elle pas s’empêcher de scruter les alentours ? Qu’est-ce qu’elle attend, au juste ? Elle serait bien mieux chez elle. Hinata essuie ses yeux humides du revers de la main. « Stupide, stupide, stupide, stupide… » Ce mot résonne dans son esprit. Elle renifle. Perdue dans ses pensées, elle n’a pas entendu les pas derrière elle.

« Je suis désolé. »

Au son de cette voix, elle ne peut pas empêcher son cœur de s’agiter violemment. Elle pose les mains sur sa poitrine, comme pour en étouffer le son. Mais son amertume ne s’efface pas. « Désolé de quoi ? De m’avoir prise pour une imbécile ? » Elle se mord douloureusement la lèvre inférieure. « Ne pleure pas, surtout. »

« Je suis désolé qu’elle ait interrompu notre conversation. »

Hinata n’a aucune réaction. Elle n’ose pas se retourner pour vérifier, mais elle est certaine qu’il sourit.




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