Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 06/12/2009
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent...
Attention, quand Sakura se met en action ça chauffe et on découvre peu à peu qu'une autre se cachait derrière la fille un peu trop sage... Une ex-junkie à la détermination féroce dont les connaissances insoupçonnées sur le sevrage toxique pourraient se révèler utiles. Car oui, c'est bel et bien Itachi Uchiwa, héritier de l'immense empire Uchiwa qu'elle est allée chercher, à ses risques et périls, dans les bas-fonds de Tokyô, et si la chose se savait, les conséquences pourraient se révéler dramatiques. Enfin tel n'est pas le souci principal de Sakura (secondée par un Sasuke un peu à la ramasse.) En effet Itachi n'ayant pas l'intention de se soigner, les choses vont surement devenir difficiles... En attendant les coeurs de nos héros malgré eux se rapprochent...
Et qu'en est-il de ceux de Neji & Tenten ?
C'est ce que nous allons voir tt de suite...
Enjooy !




Chapitre 7: Neji & Tenten, ou comment escalader les toits



La journée de Neji ne fut pas aussi riche en évènements que celle de ses amis, mais cela ne l’empêcha pas de bien s’amuser. Il avait comme prévu quitté sa maison dans le but d’inviter Tenten à déjeuner, histoire de payer sa dette. Et puis il n’avait rien d’autre à faire.
Il n’eut pas à la chercher longtemps. Il lui suffit de se perdre. Elle apparut quelques minutes plus tard, comme par magie, alertée peut être, par quelques passants au courant de son activité de secouriste des rues.
- Mais on s’est vu hier ! S’était-elle exclamée, lorsqu’il avait parlé de l’inviter. M’enfin. Je ne mangerai probablement pas ce soir alors… Va pour un resto.
Il n’osa pas lui proposer d’aller lui acheter des fringues. Pourtant, elle en avait besoin aujourd’hui. Vêtue d’un pull trop grand pour elle, on pouvait constater qu’elle était très mince pour quelqu’un de son âge. Elle flottait également dans son jean sali, et paraissait transie de froid. Ses lèvres étaient bleues. Elle lui semblait soudain minuscule et sans défense, même s’il savait bien que tel n’était pas le cas.
- On va manger où ? S’était-elle inquiété, ensuite. Pas dans un truc trop chic, hein ?
- Non, non. Avait répondu Neji, qui n’avait pas la moindre idée du lieu de leur repas. Euh… Tu connais un endroit sympa ?
- Tiens ? Tu veux découvrir comment mangent les gens de la rue ?
- Non… Enfin… C’est juste que je ne connais pas de restaurant bien.
- Vraiment aucun ?
Il secoua la tête, vaguement mal à l’aise.
- Ok, alors je décide.
Elle le saisit par le bras pour lui faire tourner l’angle d’une rue.
- C’est un endroit sympa, mais au dessus de mes moyens, donc j’y vais pas souvent. Mais si c’est toi qui payes…
Elle lui adressa un sourire malicieux. Elle n’avait pas lâché son bras.
- Tu sais quoi ? Reprit-elle, après avoir froncé les sourcils. On va prendre un raccourci. Mon ventre gargouille.
- Ah. OK.
- Ca va te plaire, mais j’espère que t’as un bon équilibre… Lança-t-elle en l’entraînant.
Au coin de la rue suivante, il y avait un petit muret. De là, tu atteignais l’échelle de secours qui menait aux balcons. En grimpant le long de cette échelle, tu accédais aux toits.
- Il y a une vue magnifique, disait-elle en escaladant à sa suite. Et puis ce n’est pas une voie encombrée. Si tu sais t’orienter, et si tu n’as pas peur du vide, tu peux gagner dix minutes au moins.
Neji n’était pas franchement enthousiaste. Il n’avait pas le vertige, mais courir sur des toits à la suite d’une espèce de chat qui semblait maîtriser parfaitement le milieu, promettait d’être un brin humiliant. M’enfin il lui apparaissait clairement qu’il n’avait pas le choix.

Le chat n’avait pas menti. L’endroit était bel et bien désert, escarpé, mais la vue était superbe. Plus d’une fois il fallut qu’elle le tire pour l’arracher de ses visions panoramiques.
- Pfff… On voit que t’es pas sorti souvent de chez toi, princesse ! C’est que des rues vues d’en haut, pas besoin de s’extasier comme ça !!
Elle se moquait de lui, mais Neji s’en fichait. Il n’avait jamais encore remarqué à quel point sa ville était belle. C’était une jolie découverte.
« Je reviendrai ici. » Se dit-il. Il montrerait également cet endroit à Temari, si elle le voulait bien.

- Par ici, indiqua Tenten, en désignant une toiture résolument abrupte. Je te conseille de marcher tout en haut et de ne pas déraper, sinon, tu risques de finir ton escapade écrasé par terre. Ca te tente ? ajouta-t-elle, alors qu’il jetait des regards inquiets vers le sol, six mètres plus bas.
- Pas vraiment, non…
- Le royaume des toits est bien joli, mais il faut savoir l’apprivoiser, s’esclaffa-t-elle en avançant à reculons sur une gouttière branlante.
- Je…
- Passe le premier. Promis je te rattrape si tu t’amuses à perdre l’équilibre.
« Y a intérêt » pensa-t-il, en respirant à fond.
- Réfléchis pas et fonce ! Lança-t-elle encore. Cours sans t’arrêter.
Il fit ce qu’elle lui disait.
Elle le félicita lorsqu’il atteignit, le cœur battant, un lieu plus sûr. Il lui répondit d’un sourire un peu crispé. Elle avait littéralement volé d’un toit à l’autre.

Il dût encore franchir trois obstacles tels que celui-là, sauter par-dessus le vide une bonne quinzaine de fois, et zigzaguer interminablement entre les cheminées, avant d’approcher enfin du restaurant. Il était crevé et sale, mais il avait bien rigolé. Tenten paraissait également satisfaite. Elle ne cessait de lui jeter des regards en coin qu’il ne parvenait pas à déchiffrer.

Le dîner fut assez amusant, et la jeune fille était ravie, ce qui était le plus important. Elle avait dévoré son menu et avait même largement pioché dans celui du jeune homme, qui prétendait ne pas avoir faim.
La vérité était qu’il se souciait du fait qu’elle soit si affamée. Auparavant il n’aurait jamais pensé qu’il put exister des gens souffrant de cela dans Tôkyô. On était pas dans le tiers monde, on était dans la capitale… Et nom de dieu, cette fille avait son âge !
Ils parlèrent, un peu. Elle ne lui racontait que peu de choses sur sa vie à elle. Il essaya bien d’en savoir un peu plus, mais elle se fermait systématiquement. Alors il laissa tomber. Peut être que c’était mieux ainsi.
Les sujets de conversation furent assez aléatoires. Et Neji ne fut pas surpris de constater que la jeune fille en face de lui avait une façon très à elle de voir le monde.
- Les choses sont telles qu’elles sont, annonça-t-elle feignant l’insouciance. Si tu souhaites changer le monde je te souhaite bien du courage !

Le repas se termina bientôt et au moment de quitter le restaurant, elle refusa qu’il la raccompagne. Quoique déçu, Neji n’insista pas. Elle le quitta et d’une courbette accompagnée de son sourire de lutin.
Il sentit quelque chose d’étrange lui réchauffer le cœur. Ce n’était décidément pas une fille comme les autres et il se demandait comment un mec ennuyeux comme lui, avait jamais pu rencontrer cet être pour le moins étrange.

Il rentra chez lui, seul par la terre ferme. Et miracle ! Il ne se perdit pas.
Quand il jeta un coup d’œil à son portable, une fois revenu dans son domaine, il avait quatre messages de Temari.
Il rit, en s’allongeant sur son lit. Mais c’était en se remémorant quelque chose que Tenten lui avait dit.

La jeune fille aux macarons, elle, repassa par les toits. Les mains dans les poches, elle repensait à son repas.
« Je ne pensais pas que les riches étaient autant renfermés sur eux-mêmes. Neji doit être une exception, c’est pas possible ! On dirait qu’il n’a jamais mis le nez dehors. »
Elle rit, en sentant le vent glacé lui ébouriffer les cheveux. Bien sûr elle avait froid. Mais c’était son lot de tous les hivers. Et puis entre ça et le foyer…
Elle sauta souplement sur un toit voisin.
« Pas question de le laisser s’approcher du foyer, songea-t-elle, en fronçant légèrement les sourcils. Je ne veux pas voir … »
Rien que de penser à la tête qu’il ferait en voyant l’endroit où elle vivait, elle secoua vivement la tête.
« Jamais. »
Il valait encore mieux le laisser imaginer ce qu’il voulait.
Elle s’arrêta devant un énième immeuble à l’apparence délabré. Il était en tout point semblable à tous ceux du quartier, sauf qu’il paraissait encore plus petit.
Elle poussa le battant de la porte qui ne tenait plus que sur un gond, et monta les étages à pieds. L’ascenseur ne marchait plus depuis longtemps, et personne ne devait avoir assez d’argent ici pour demander une réparation. Elle frappa vigoureusement, une fois arrivée sur le palier du troisième. L’ampoule nue au dessus d’elle grésillait légèrement.
La porte s’ouvrit en grinçant sur un Saï inexpressif.
- Mh… Tu devrais réparer toi-même la porte d’entrée, lui lança-t-elle, alors qu’il s’effaçait pour la laisser passer. On entre comme dans un moulin ici.
Il ne répondit rien, et referma la porte.
Il ne lui demanda même pas pourquoi elle était là. Il n’avait pas besoin de le savoir, elle n’avait pas besoin de raisons. Ils partageaient tout.
Elle frissonna en passant l’entrée. Le chauffage marchait mal, ici aussi. Sans un mot, Saï lui tendit une veste, qu’elle prit avec un regard reconnaissant. Immédiatement, elle fila à la cuisine se préparer un thé brûlant. Il y avait peu de confort dans cet appartement, mais le thé, c’était un minimum.
Elle fit chauffer de l’eau tandis que Saï se remettait à dessiner.
Curieuse, elle alla examiner, sans un mot, les croquis qui jonchaient le sol.
Ses yeux s’écarquillèrent quand elle constata qu’ils représentaient tous la même personne.
- Ben dis donc ! S’exclama-t-elle surprise. T’es vraiment accro alors.
- C’est passager. Prétendit Saï de sa voix égale.
« Ca, c’est ce qu’on verra, pensa-t-elle. » Mais avant, il fallait qu’elle le prévienne de quelque chose.
- Cette fille… elle est déjà avec quelqu’un tu sais ?
- Je sais.
Rien n’était visible sur ce visage froid comme le marbre, cependant Tenten n’eut aucun mal à s’imaginer ce qu’il ressentait.
Elle eut un sourire las. Saï n’avait pas besoin de ça.

Une fois son infusion prête, elle retourna s’asseoir sur un vieux fauteuil défoncé et ramena ses genoux contre sa poitrine, serrant la tasse entre ses mains glacées.
- T’étais avec lui ?
Le langage du jeune homme était clair précis et… direct.
- Ouep. M’a invitée à dîner. On est passé par les toits. Tu l’aurais vu…
Elle rigola toute seule, en se remémorant la performance alpine de l’Hyûuga.
- Peut être un mec bien. Asséna le jeune homme sans lever le nez de son dessin.
- Sûrement. Mais il vit dans son monde. J’avais jamais vu ça.
- Tu l’aimes bien.
- C’est vrai. Mais on a rien en commun.
La conversation s’arrêta là. Saï n’eut plus l’air d’avoir envie de dire quelque chose, et Tenten le laissa faire. Elle aimait sincèrement ces moments là passés avec lui. Ni l’un ni l’autre ne parle. Il y a juste le grattement irrégulier du crayon sur la feuille. L’odeur du thé qui emplit la pièce.
Quand elle rentra au foyer, tard le soir, Tenten pensa encore à Neji, et à cette étrange sourire absent qu’il avait, des fois.
Elle était heureuse qu’il ait pensé à l’inviter.


Le lendemain, elle ouvrit les yeux aux premières lueurs de l’aurore comme à son habitude. Vite. Il fallait qu’elle quitte vite cet endroit pourri ! Elle s’habilla rapidement pendant que ses camarades de chambre, toutes plus jeunes dormaient encore, recroquevillées sur elles-même, parce que leurs couvertures ne leur suffisaient pas.
Attentionnée, Tenten arracha la sienne de son lit, pour aller la poser sur une des petites endormie.
Elle se doucherait chez Saï. Là bas il y avait plus de chances qu’il y ait de l’eau chaude. Elle arrangea légèrement sa coiffure dans l’unique miroir sali des sanitaires, se tira la langue, attrapa son sac et fila.
Il devait être six heures du matin, quand elle claqua la porte du foyer.
C’était un bâtiment assez large, à la devanture sale et défraîchie, et aux volets de travers. L’intérieur était aussi désagréable que l’extérieur. Des couloirs nus et froids, un réfectoire sombre, des chambres mal isolées… Voilà l’endroit qu’elle fuyait depuis près de seize ans. Chaque matin, elle ne se retournait pas.
Tous les jours, à six heure quinze, Saï ouvrait la porte de son minuscule appartement. Il se préparait pendant qu’elle prenait sa douche, et ils se quittaient devant l’entrée de l’immeuble.
Lui, partait travailler en tant que livreur de pizza, travail ingrat qui lui rapportait tout juste de quoi payer son loyer. De temps à autres, il vendait une toile ce qui lui permettait de subvenir à ses autres besoins. C’est pourquoi son trois pièces était si nu, malgré tous les efforts de Tenten pour l’aménager.

Sur le chemin du lycée, elle croisa Kiba. Elle le voyait souvent. A cette heure là, il bossait comme éboueur. Elle le connaissait bien, quoiqu’il ne fut pas du foyer. C’était quelqu’un « de la rue ».
Son fidèle cabot minuscule fourré dans son manteau, Kiba tirait une poubelle vers un énorme camion.
- Saloperie de bordel ! Jurait-il, alors que la roue se coinçait dans le caniveau.
- Hello Kiba !
Levant la tête, le garçon la salua avec un franc sourire, tandis qu’Akamaru jappait joyeusement.
- Toujours bûcheuse à ce que je vois… railla-t-il en avisant le sac qui pendait à son épaule.
- Bien obligée, marmonna Tenten, qui luttait contre le froid.
- Tu devrais essayer le chien, proposa Kiba en désignant Akamaru dans son manteau. Ca joue vachement bien le rôle de bouillotte ce truc là.
Tenten sourit en regardant le chiot grogner de mécontentement. C’était encore une particularité bizarre des amis de Tenten. Akamaru semblait comprendre ce qu’on lui disait.
- Pas une mauvaise idée… Tu me le prêtes ? plaisanta-t-elle.
- Rêve !
Elle s’éloigna en riant.
Kiba n’était jamais allé à l’école. Il avait grandi dans un chenil pour chiens abandonnés avec sa sœur. Ils s’occupaient des bêtes blessées ou maltraitées. Maintenant Hana était dans Tôkyô-centre. Elle travaillait pour subvenir à ses besoins comme à ceux de son frère et ils ne se voyaient plus que rarement.

Elle arriva en avance et se réfugia dans un coin reculé du préau pour se protéger du froid. Ce soir, elle irait proposer ses services chez le marchand de journaux. Il lui fallait un manteau. La nuit, il servirait de couverture supplémentaire aux petites, puisque apparemment il y avait encore des problèmes de chauffage au foyer.




Ce chapitre est plus centré sur Tenten. Je voulais un peu décrire sa vie mais au final j'en ai supprimé une bonne partie parce que je m'égarais. C'est pour ça que cet épisode est plus court que la moyenne. Voilà-voilà ! Qu'en pensez-vous ?
Ils vont bien ensemble ces deux-là hein ? Le prince et la vagabonde XD
Et ce pauvre Saï qui est tt malheureux... :(

Enfin, les choses s'arrangeront peut-être pour lui par la suite... Ou pas ! ;)
Prochain chapitre : Itachi, ou le réveil d'un homme perdu.

Je vous fais de gros bisoux à tous et vous souhaite de bonnes fêtes ! (Ben oui, à l'heure où j'écris, on est encore que le 21 Décembre ! :D)




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