Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 29/11/2009
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent...
Pour nos riches héritiers, lendemain de fête est synonyme de révélations. Ou comment Kankurô apprend avec stupéfaction que son étrange petit frère a vraiment l'air amoureux d'Ino, comment Neji part seul à l'aventure, ou alors comment Sasuke en vient à se poser des questions sur ses sentiments pour Sakura... Tiens en parlant de Sakura est-elle vraiment ce que tout le monde imagine ? Fille gâtée, plutôt gentille et naïve... Qui est la fille que Sasuke va découvrir dans ce chapitre ?
Je vous laisse voir par vous-même... :)




Chapitre 6: Sakura, ou comment une jeune fille de bonne famille cachait bien son jeu



Sasuke se trouvait assez embêté. Il venait pour obtenir des informations sur son frère et il se retrouvait avec une Haruno affamée sur les bras. Cela dit, il savait que la recherche de son aîné se révèlerait vaine de toutes manières. Itachi connaissait assez de monde susceptible de l’accueillir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Alors qu’avait-il de mieux à faire ? Il aurait pu bien entendu rentrer chez lui, et bosser sur une composition qu’il devait rendre la semaine suivante, mais puisqu’il était là…
- Je connais un café pas loin. Avait-il dit à Sakura.
Elle avait sourit, comblée. Et Sasuke s’était surpris à se sentir satisfait.

Ils étaient entrés dans un bar et il lui avait commandé un thé avec des croissants français. Sasuke qui faisait attention à elle… Elle n’en revenait toujours pas.
- Alors ? Itachi n’est pas rentré hier ? demanda-t-elle.
C’était le seul sujet de conversation qui lui venait à l’esprit.
L’autre secoua la tête, les yeux fixés sur son propre café fumant.
Elle s’inquiétait pour lui.
- Qu’est ce que tu comptes faire ?
- Attendre. Je n’ai pas d’autres solutions. Je ne connais pas ses fréquentations, et puis je doute qu’ils acceptent de me renseigner. Itachi a dû leur parler de moi comme le petit frère rabat-joie…
- Je suis sûre que non. Déclara la jeune fille en dévorant ses croissants. Vous vous êtes toujours bien entendu Itachi et toi.
- De quelle époque tu parles ? Grogna Sasuke, amer.
- Ecoute je n’ai pas de frères ni de sœurs, mais j’ai suffisamment connu de gens autour de moi pour comprendre que les liens…
- Ne parle pas de liens, s’il te plaît. Mon frère me déteste.
- Ce n’est pas vrai !
- Qu’est ce que tu en sais ?! siffla-t-il rageur.
Sakura se rétracta, blessée.
- Je…
- C’est bon. Trancha-t-il d’une voie morne. J’aurais pas dû m’emporter, le sujet est clos.
Sakura se sentait mal. Et pas seulement à cause de la réaction de Sasuke. Plutôt parce qu’elle devinait qu’il souffrait. Et parce qu’il refusait qu’elle ou que quiconque l’aide.
Elle soupira en repoussant sa tasse. Elle n’avait plus faim.
- Mange. Ordonna le garçon.
- C’est pas la peine, je rentre chez moi.
Elle se leva. Il la regardait, coupable.
- Excuse-moi, je ne voulais pas…
- Je ne t’en veux pas. C’est bon. Répondit-elle d’une voix voulue légère.
- Tu rentres chez toi ? Questionna-t-il.
- Oui.
Mais elle ne le regardait pas. Parce qu’elle était incapable de mentir en face.
Elle quitta le café sans se retourner, et ne vit pas que Sasuke avait enfilé son manteau.

Non, elle ne rentrerait pas chez elle. Elle allait occuper son dimanche.
De leur groupe du lycée, Sakura était peut être celle qui s’intégrait le mieux au monde qui l’entourait. Si les autres vivaient dans leur bulle, elle, elle avait tant besoin des gens qu’elle allait les trouver partout. Ainsi elle n’avait pas côtoyé de près que des gens de sa catégorie sociale. Non, elle avait vu des choses que jamais une fille de sa condition n’aurait dû voir. Sakura était curieuse, peut être un peu trop, des choses de la vie. Mais à chaque fois, son cœur l’avait sauvée. Son cœur un peu trop grand.
Elle était peut être gâtée et superficielle, il n’empêche qu’elle savait se débrouiller.

Elle retourna d’abord à la boîte L’Eclipse. N’y trouva personne. La boîte était fermée. Elle y resta cependant, fouinant un peu autour. Puis, se fiant visiblement à un paquet de cigarette qu’elle avait ramassé et examiné, elle marcha vers le nord.
Au fur et à mesure qu’elle avançait, les rues se rétrécirent, la lumière atteignait moins souvent les pavés inégaux.

Peu de monde dans ces rues. Et les rares passants qui croisaient la route de la jeune femme lui jetaient des regards méfiants, ou inquiets, auxquels elle ne semblait pas prendre garde. Et puis au fur et à mesure, les individus se rassemblaient en groupes assis sur les marches défoncées d’une entrée, ou réunis aux coins des rues sombres. Ils la fixaient, ouvertement lubriques et provocateurs. C’étaient pour la plupart des jeunes de son âge abîmés par la vie, par une famille trop dure ou une absence de. Abîmés aussi par l’alcool et les drogues, de plus en plus.
Tôkyô était littéralement empoisonnée par les drogues. Sakura elle-même… Mais tout ça appartenait au passé. Non, elle n’avait pas toujours été aussi saine de corps et d’esprit, ça non…
Pour l’instant elle ignorait les lourdauds qui tentaient de l’aborder, se dégageant d’un coup d’épaule, de la main des plus entreprenants. Cependant, sa démarche restait aussi souple et assurée qu’à l’ordinaire ; la silhouette qui la suivait le remarqua bien, et en resta un peu stupéfaite.
Mais la situation était de plus en plus tendue, Sakura devait bien l’admettre. Bientôt elle ne s’en tirerait plus aussi facilement. Respirant à fond elle carra les épaules et accéléra l’allure. Les loubards la suivaient des yeux. Elle y était presque…
Trop tard. Certains avaient décidé de passer à l’action plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu. Ils s’approchèrent, en groupe soudé, de quatre peut être cinq, elle n’arrivait pas à les distinguer tous. Diable ! Il ne devait pourtant pas être plus de onze heures !! Elle serra les dents en les laissant venir. Ils souriaient ravis d’avoir trouvé une proie si facile. Belle et riche… quel bol.
Ils ne virent pas venir le premier coup de pieds retourné, ni le crochet du droit qui suivit. Plusieurs cris de surprise et de douleur retentirent dans la rue brusquement déserte.

Mais Sakura n’était pas optimiste. Sa situation était critique. Ils étaient trop nombreux, et ses faibles bases en karaté, apprises il y a trop de temps auparavant ne la sauveraient pas longtemps. Elle choisit la fuite, et prit ses jambes à son cou. Hélas, la chance ne devait pas être de son côté ce jour là : elle trébucha sur le trottoir inégal et s’étala de tout son long sur le pavé dur. Sa cheville craqua. Se mordant la lèvre pour ne pas crier, elle se releva et fit face.
La silhouette accroupie sur un toit se prépara à bondir.
Mais Sakura fut plus rapide. D’un geste vif elle balança son sac en cuir au milieu des ses agresseurs et profitant de l’hésitation suscitée, s’enfuit aussi vite que sa cheville le lui permettait.
Mais ses assaillants avaient décidé que la chair fraîche valait mieux qu’un portefeuille bien fourni. Ils la rattrapèrent très vite et l’attrapèrent violemment par les bras.
Sakura ne cria pas. Elle se laissa secouer sous les rires lourds, avant d’énoncer distinctement :
- Je cherche le Requin Kisame.
Un silence stupéfait suivit ses paroles.
La silhouette sur le toit, se figea en tendant l’oreille.
Et puis de nouveau ces rires gras.
- Et qu’est ce que tu lui veux, poulette, au requin ?
Elle garda le silence.
L’ombre serra les dents. Son téléphone vibrait. Il allait l’éteindre quand il repéra le nom en haut de l’écran : Itachi.
Il jeta un regard en bas, Sakura qui se débattait, et ignora l’appareil.
- Réponds !! Qu’est ce que tu lui veux ??
- Conduisez-moi à lui. Vous le saurez bien ensuite… rétorqua-t-elle.
- Tu sais quoi ? Reprit celui qui semblait être le chef, ou du moins qui avait un tant soit peu d’influence sur le groupe. C’est hors de question. On va pas embêter le Requin avec une poufiasse comme toi, pas vrai ?
Les autres opinèrent du chef, l’œil lubrique.
Le portable sur le toit vibra de nouveau. Il prit le risque d’ouvrir le texto.

- On va te garder pour nous…
Ils lui tordaient le bras, pendant qu’une main s’aventurait dans le col de sa tunique.

La silhouette avait détourné son attention de la scène et fronçait les sourcils en considérant son écran. Qu’est ce que ça voulait dire ?? Itachi était-il devenu fou ?
Il reporta alors son regard en contrebas, pour s’apercevoir avec horreur que la jeune fille et ses agresseurs avaient disparu.
Il se releva précipitamment, fouillant la rue des yeux.
« Non !! »
Quel idiot !! Itachi… Ce SMS… et il avait été distrait… Impossible !! Il avait abandonné Sakura ! Tout ça pour son propre intérêt… Il avait suffi qu’Itachi… Où était Sakura ??? Il bondit de son perchoir. La rue était à nouveau déserte. Combien de temps avait-il laissé écouler… quelques secondes à peine !
Il fallait qu’il les retrouve.

Sakura se débattait de toutes ses forces. On l’avait allongée de force sur un plancher crasseux, à l’intérieur d’un des immeubles de la rue. Elle était si proche… Qu’elle avait été stupide. Elle qui pensait qu’elle avait grandi ! Tout compte fait elle était aussi naïve qu’avant… Tout cela ressemblait traits pour traits à…
Quelqu’un entra dans la pièce. Les loubards ne s’interrompirent pas pour autant. Sa tunique gisait, déchirée sous elle. Sakura balançait ses poings dans le vide. La silhouette jeta un œil dans la pièce, ne parut pas se préoccuper de la scène. En se retournant elle balança une cascade de cheveux longs en arrière. « Des cheveux blonds… » Elle était vêtue d’un débardeur moulant noir…
- DEIDARA !!!
Sakura avait hurlé. L’autre se retourna. Fit un pas, plissa les yeux.
La bande s’était figée.
L’un d’eux tenta un « ce n’est pas… » vite laissé tombé. Le dénommé Deidara les regardait. Ils abandonnèrent très vite la partie se rhabillèrent en vitesse et s’en furent.
La jeune femme restait immobile sur le canapé.
- Merde. C’est toi Sakura ? Finit par demander le jeune homme.
- Oui.
- Tu…
- Ca va aller.
Froide comme la glace, elle ramena dignement les pans déchirés de sa tunique contre elle.
- Tu n’as pas… commença-t-il.
- Ce sont tes hommes ?
- Je…
- Ce sont tes hommes ?
- Oui.
- Eh bien félicitations, tu as embauché de vrais gentlemens. Lança-t-elle d’un ton acerbe.
Au loin, sa voix tremblait un peu.
- Ce n’est pas pour ça que je les ai pris.
- Je m’en doute un peu.
- Ils n’auraient pas dû faire ça.
Elle lui jeta un regard froid comme la mort.
Deidara changea de sujet :
- Pourquoi es-tu ici ?
- Je cherchais Kisame.
- Kisame est très occupé.
- Dans ce cas peut être feras-tu l’affaire.
- T’as replongé ?
- Pas du tout.
- On a reçu un excellent arrivage de…
- Dei, je ne suis pas là pour ça.
- Alors que veux-tu ? On fait pas encore les produits de beauté, tu sais.
- Je ne suis pas venue non plus pour entendre tes blagues merdiques, j’aimerais savoir où se trouve Itachi Uchiwa.
Le visage du blond s’assombrit instantanément.
- Il faut laisser Itachi tranquille. Lâcha-t-il.
- Je n’ai pas besoin de tes conseils.
- Ce n’est pas un conseil, c’est un ordre.
- Voyez-vous ça… Ricana Sakura.
- Je ne peux rien pour toi. S’excusa Deidara.
- Oh si, Dei, tu m’en dois des centaines comme celle-là… N’oublie pas que sans moi, tu ne serais certainement plus là.
- Sans toi, je n’aurais pas souffert le martyr pendant des mois.
- Sans moi tu serais MORT !
- OK, OK… Mais tu nous as quittés maintenant. Autrement dit, je n’ai plus de comptes à te rendre.
- Dis-moi où se trouve Itachi.
- Je ne peux pas.
Elle secoua la tête horrifiée.
- Qu’est ce que vous lui avez fait ?
- On l’a juste accueilli parmi nous, ma belle. Avec tout ce que ça inclus.
- Vous n’êtes que des ordures avides de fric. Vous êtes encore plus accros que les riches !
- Hey ! Il est venu tout seul ! Il avait besoin de se changer les idées. Sa famille se repose sur lui, c’est très fatiguant tu sais ?
Sakura devinait. Encore un paumé qui tombait dans le piège. Comme quoi ça n’arrivait pas qu’aux pauvres… Quand Sasuke saurait ça. Elle n’osait même pas y penser.
- Je veux le voir.
Deidara secoua négativement la tête.
- Laisse-moi le voir, Dei, après je te fous la paix.
L’autre eut un sourire désabusé.
- Tu nous manques tu sais ? Y en avait pas deux des comme toi. Déjà que des friqués on en rencontre pas tous les jours…
- Laisse la nostalgie en dehors. Tu sais très bien ce que je pense de tout ça maintenant.
- Quel dommage.
Il soupira.
- Deuxième étage, troisième porte à droite.
- Merci Dei.
- De rien. Mais franchement, t’aurais dû me laisser crever. Tu vois bien, le sevrage à l’héro ça m’a pas réussi.
Elle sourit vaguement en lui tournant le dos. Ce milieu était pourri jusqu’à la moelle, il fallait qu’elle sorte Itachi de là.

Elle ouvrit doucement la porte rongée par les termites. La lumière du couloir était faible et clignotante. Quoi de plus désagréable ?
- Itachi ?
Elle le trouva affalé contre un mur, la tête renversée en arrière. Il tenait encore une seringue à la main. Un filet de bave coulait de sa bouche, ouverte en un rictus tordu. A côté de lui, une mallette défraîchie qui regorgeait de doses. Sakura en localisa deux vides à proximité du corps. Deux en combien de temps ? Rageuse, elle piétina la moitié des seringues de verre, et fourra l’autre dans sa poche. Il en aurait besoin. Puis elle lui fila deux claques bien senties. Il ne broncha pas. A la troisième, il grogna vaguement, et ouvrit enfin un œil à la cinquième. Sa pupille était immense mangeant pratiquement tout son iris.
« Déjà accro. » Diagnostiqua sombrement la jeune femme.
- Hey !! Itachi…
Nouveau grognement.
Bon, inutile d’insister elle n’en tirerait rien de plus pour le moment. Elle tenta de le soulever en s’arc-boutant contre le mur, mais c’était peine perdue. Il était bien trop lourd pour elle. Frustrée, elle fit le tour de la pièce en tripotant les pans de sa tunique foutue. On voyait clairement son soutif mais ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus pour le moment.
- Réveille-toi bordel !!
- Qu’est ce que tu comptes faire ?
C’était Deidara qui avait passé la tête dans l’entrebâillement de la porte.
- Le ramener chez lui.
- Et le sevrer à la râche comme moi ?
- Contrairement à ce que tu penses, ça a plutôt bien marché.
- Parce que j’étais consentant. Pas lui. Lui, il veut fuir.
- Pour l’instant il n’est pas en état de décider quoi que se soit, alors je l’aide.
- Et quand il se réveillera ?
- Il aura une petite discussion avec son frère…
- Je vois. Puisque je suis là, t’as besoin d’aide ?
- Mais dis donc, c’est la journée de la bonne volonté ou quoi ?
- On peut dire ça comme ça, c’est pas tous les jours que tu reviens à la maison…
- C’est pas ma maison. Aide-moi à le transporter. Il faut que je trouve un taxi.
- Et tu crois qu’on l’acceptera dans cet état, lui ? Fit-il remarquer en désignant Itachi du pouce.
- T’as une meilleure solution ?
- Non.
- Alors aide-moi.
- Hé-là. Tu oublies que je suis un artiste moi. Je n’ai aucune force physique.
- Appelle tes gorilles alors. Et pas ceux de tout à l’heure si possible.
- Sois rassurée, ceux là sont virés.
Elle haussa les épaules.
Sur ce, portant les doigts à sa bouche, Deidara émit un sifflement surpuissant.
Très rapidement, deux armoires à glace se pointèrent à l’entrée de la pièce.
- Oui, chef ?
- Débarrassez-moi de celui-là. Faites tout ce que la jeune fille vous dira de faire.

La lumière trop vive du soleil lui brûla les yeux. Tout ça lui rappelait trop de mauvais souvenirs.
- Adieu, Dei.
- Hasta la vista princesse !

Il crut rêver. Vraiment une apparition aux cheveux roses venait de sortir d’elle-même d’un immeuble délabré. Vivante. Et accompagnée. Un blond à l’air androgyne, deux gorilles et une silhouette inanimée qui lui était familière.
La jeune femme et le blond semblaient se connaître. Que s’était-il passé dans cet immeuble ? Il hésitait à se montrer, mais quand l’identité du l’individu inanimé lui apparut il bondit.
« Itachi !! »

Dès qu’elle aperçut Sasuke, Sakura perdit de sa belle assurance qui lui avait probablement sauvé la vie.
- Mais qu’est ce que… balbutia-t-elle, pendant que Deidara se sauvait.
Sasuke stoppa sa course à deux centimètres de la jeune femme.
Il paraissait paniqué.
- Que s’est-il passé ?? Que fais-tu avec Itachi, et… qu’est ce qu’il a ?
Sakura se mordit les lèvres. Elle n’avait pas prévu qu’il débarquerait ainsi… D’ailleurs qu’est ce qu’il fichait là ?
Elle lui posa la question :
- Tu plaisantes ou quoi ? s’énerva-t-il. C’est toi qui viens fourrer ton nez dans ce quartier craignos et c’est moi qui n’ai rien à faire là ??
- Tu m’as suivie ?
- Ouais.
Elle fronça les sourcils…
- Attends une minute. Depuis quand ?
- On discutera après tu veux bien ? Je sais bien, j’ai fait n’importe quoi, mais mon portable… enfin…
- T’as raison, on discutera après. Vous deux, trouvez-moi une carriole.
- Tu vas mettre mon frère dans une carriole ???
- Mais bordel il est shooté jusqu’aux os, tu veux en faire quoi d’autre ?
- Mon frère est QUOI ???
- Mais enfin, ça se voit non ? Il est dans la merde jusque là !
Sasuke secoua la tête, perdu…
- Impossible.
- Je suis désolée Sasuke, mais ça urge là. Promis je t’explique tout plus tard. Alors, la carriole ça vient ??

Une heure et demi plus tard, Itachi était allongé dans le grand lit rose de Sakura. Au milieu des peluches, il ne semblait pas à sa place. Empli d’honneur, Sasuke avait honte pour lui. La jeune fille était repartie, lui ordonnant de veiller sur son frère. Et s'il se réveillait et réclamait, il devrait lui enfoncer ça dans les veines. Ca… Il considéra l’aiguille avec dégoût. Comment son frère avait-il pu en arriver là ?
Sakura avait pris le contrôle semblait-il. Ce n’était pas plus mal. Il ne savait pas comment mais elle avait l’air de maîtriser la situation. Tout le contraire de lui en fait. Que lui cachait-elle au juste ?
Là elle lui avait juste ordonné de ne pas s’inquiéter. Ni pour son frangin, ni pour elle. Où était-elle ? « Je vais chercher les médocs. » Elle avait eu un drôle de sourire crispé en prononçant ses mots.
Sasuke s’efforçait de se rappeler ce qu’on faisait dans ces cas-là. Mais sa tête était trop pleine, il ne parvenait pas à réfléchir.

Sakura revint un quart d’heure plus tard, avec une épaisse enveloppe en papier craft qu’elle dissimulait sous son châle.
- Ne touche pas à ça ! Ordonna-t-elle lorsqu’il voulut prendre le paquet. Jamais.
Il obtempéra. Rapide et précise, elle prit le pouls d’Itachi, et examina ses pupilles.
Puis elle ouvrit l’enveloppe.
C’était tout sauf des médicaments.

Sasuke ne pouvait s’empêcher d’ouvrir des yeux ronds en considérant le savoir faire de la jeune femme. En quelques gestes, elle avait entre les mains une autre seringue, emplie d’un liquide transparent.
S’approchant de l’inanimé, elle regarda Sasuke.
- Je ne sais pas vraiment ce que je dois te faire voir ou non… Soupira-t-elle.
- Et toi, qu’as-tu vu ? Murmura-t-il.
- Trop de choses.
- Quand ?
Sa voix n’était qu’un souffle. Il était effaré.
- J’avais quinze ans. Répondit-elle d’une voix égale, en plaçant son pouce en garrot, le long de la veine de l’avant-bras.
Quand elle enfonça l’aiguille, le jeune homme se recula d’instinct. Quelques secondes à peine plus tard, Itachi se tordait dans tous les sens.
- Le mélange n’est pas très bon pour lui, expliqua-t-elle. Mais c’est le seul moyen non-légal que je connaisse. Désolée.
Il tressaillit quand Itachi hurla.
- Tu as déjà fait ça auparavant ?
- Oui. Avec Dei. Ca n’a pas été facile, mais il est comme neuf maintenant.
Itachi cria de nouveau. Le jeune homme se raidit sur sa chaise, pendant que Sakura posait un gant imbibé d’eau glacé sur le front du junkie.
- Il faudrait prévenir ses profs.
- Surtout pas !
- Pas leur dire la vérité, juste qu’il sera absent pendant un mois ou deux…
- Tant que ça ?
- Logiquement c’est fini d’ici un mois. Mais ensuite il ne sera pas présentable ; il aura l’air de sortir d’Auschwitz, et il n’aura plus qu’une idée en tête : replonger. Il ne faut pas oublier qu’il n’est pas ici de sa propre volonté.
Ils gardèrent le silence un moment. Sasuke en avait à digérer.
- Je ne sais pas exactement ce qui se passe, finit-il par dire, mais je te demande, s’il te plaît, de ne rien dire à personne. Même pas à Ino. Absolument personne.
Elle le regarda, l’air grave.
- Entendu.
Il soupira, soulagé.
- Mais il va falloir que quelqu’un reste ici, pour lui administrer ses doses.
- Je…
- Je crois qu’il vaut mieux que ce soit moi. C’est un travail extrêmement précis. Si on se trompe une fois, tout est à recommencer.
Sasuke serra les dents. Il détestait se sentir inutile.
- Quand il se réveillera, là, il aura besoin de toi. Surtout, lui parler, même s’il refuse de t’écouter, l’aider à tenir le coup, penser à autre chose. C’est ce qu’on a fait pour moi, et ce que j’ai fait pour Dei.
- Comment t’es tombée là-dedans ? Questionna-t-il. Je veux dire… tu avais tout…
Avec un gros soupir, Sakura commença son récit.
Effectivement, elle était riche et belle, elle vivait dans une belle maison, elle allait dans le plus beau lycée de la ville, elle avait des amis…
Non, ce n’était pas le malheur ou le désespoir qui l’avait poussé au début. Juste la curiosité. Elle avait fait la connaissance des futurs fondateurs de l’Akatsuki. Deidara, Kisame, Hidan… Elle traînait avec eux comme ça, parce qu’ils étaient différents de ceux qu’elle avait l’habitude de cotoyer.
Au début, la drogue la dégoûtait. Et puis, un jour, comme par erreur, elle avait fini sa première dose. S’ensuivaient les moments les plus sombres de sa vie. On l’avait violée, frappée, alors qu’elle ne pouvait pas se défendre. Rendue chez elle, elle avait prétendu être malade, le temps de se remettre. Elle replongeait à chaque fois. Et ce pendant plusieurs semaines.
Et puis un jour, elle avait rencontré quelqu’un. Quelqu’un qui s’en était sorti, qui pouvait l’aider. Il s’appelait Sasori. Il avait disparu maintenant. Personne ne savait où il était passé.
Il l’avait plongée dans un enfer plus noir et plus brûlant que celui qu’elle avait déjà vécu. Heureusement, son sevrage fut rapide. Elle n’eut à manquer qu’une semaine de cours. Une semaine, ça passe inaperçu. Personne n’avait rien remarqué. Elle avait repris sa vie, en tâchant d’oublier. Et c’était tout. Elle n’avait gardé que peu de contacts avec ceux qui l’avaient fournie. Mais quand Deidara avait eu besoin d’aide…
Elle y retournait de temps en temps. Histoire de se souvenir que le monde n’est pas rose pour tout le monde.
Elle avait eu de la chance, elle le savait. Mais la chance, elle la suivait depuis qu’elle était toute petite. C’était comme ça.

Sasuke écouta en silence. S’il avait pu deviner… Sakura en ex-junkie... On aurait dit une plaisanterie.
- C’est pour ça que quand tu as parlé de l’Akatsuki, je me suis de suite inquiétée. J’avais entendu qu’ils s’étaient donné ce nom. Alors j’ai décidé d’y retourner.
- Sans m’avertir.
- Je ne savais pas comment tu allais réagir. Voir ton frère dans cet état…
- Tu me l’aurais caché ?
- Je ne sais pas. Je n’ai pas eu vraiment le temps d’y réfléchir. Et toi, pourquoi m’as-tu suivie ?
- Je sentais que tu ne rentrerais pas chez toi. Je me demandais quelle bêtise t’allais encore faire.
- La confiance règne, on dirait. Ricana-t-elle.
- Parce qu’elle aurait des raisons de régner ?? Tu as un passé de junkie je te signale.
- Et qu’est ce que ça aurait changé de te le dire ?
Elle soupira.
- Ce n’est pas quelque chose dont je suis fière. Et si j’avais pu, je te l’aurais caché jusqu’au bout. Plus t’as de contact avec ce milieu, plus t’as de risques d’y plonger. Je ne permettrai à personne de faire la même erreur que moi.
Son ton définitif parut clore la conversation.
Sasuke se mura dans un silence caractéristique de sa personne. Itachi avait retrouvé un certain calme.
- On dirait qu’il supporte bien. Constata Sakura en se penchant vers le corps.
Elle retira le gant, et le remplaça par une serviette humide. Elle régla ensuite soigneusement un réveil sur sa table de chevet. Puis elle sortit une mallette d’un de ses tiroirs et y enferma l’enveloppe. Elle tourna une clé d’argent dans la serrure puis pendit la dite-clé à une chaîne autour de son cou.
Au regard interrogatif de Sasuke devant toutes ces précautions, elle répondit :
- Il faudra faire attention. Quand il se réveillera il sera prêt à tout pour récupérer ce qu’il y a là-dedans.
Elle agita la mallette.
- Il aura l’impression de mourir, mais il ne faudra pas céder. Sinon, tout est à recommencer, OK ?
Il hocha la tête, et elle hissa la mallette en haut d’une armoire monumentale en épicéa.
- Prochaine dose dans six heures. Ce sera plus impressionnant. J’ai mis le réveil, alors tu peux essayer de dormir. Moi je vais faire du thé.
Elle quitta la pièce avant que Sasuke n’objecte qu’il n’avait pas l’intention de dormir.
Pourtant il en avait envie. La journée avait été longue, bien qu’elle n’en soit qu’à sa moitié. Riche aussi. En évènements, en révélations. Sasuke se demanda en quoi sa vie s’en trouverait changée. Il songeait également, que son frère devait probablement la vie à Sakura. Et que cette dernière cachait plutôt bien son jeu : derrière ses allures de gamine gâtée, elle était plus mature que la plupart d’entre eux. Plus que jamais ces derniers temps, il se sentait attiré par elle. Mais sa priorité actuelle était de veiller sur Itachi. Il n’avait pas de place pour l’amour. Pas encore. Cependant quand Sakura revint, et qu’il remarqua alors que sa tunique était en lambeaux, et que par conséquent la moitié de son soutien gorge était visible, il ne put s’empêcher de rougir en baissant les yeux.
- Tu devrais te rhabiller, fit-il quand il eut retrouvé ses moyens.
Elle baissa les yeux, surprise.
- Excuse-moi ! Dit-elle précipitamment en rougissant également.
Elle fouilla un instant dans le bazar monstre qui régnait dans l’armoire, un bras étroitement crispé contre sa poitrine. Elle finit par dénicher une ample chemise à carreaux qu’elle enfila en vitesse.
Mais Sasuke ne pensait déjà plus à sa gêne.
Il venait de se souvenir d’un truc.
- Sakura ! Ils t’ont fait quelque chose ??
- Qui ça ?
- Ces brutes là… Tu es blessée ?
- Ma cheville me faisait un peu mal, mais on dirait que ça va mieux. Quant à eux… Ils n’ont pas eu le temps de me faire quoi que ce soit. Mais c’était tout juste. Heureusement que Dei était là-bas.
Elle frissonna.
Il fronça les sourcils.
- Sakura… je suis vraiment désolé. J’étais là-bas, prêt à me jeter dans la bagarre, mais… j’ai reçu un texto d’Itachi et… je t’ai perdue. Si je n’avais pas été distrait tu…
Il se sentait vraiment mal. Comme s’il revivait la scène. Toute la panique qui l’avait envahi alors, l’impuissance qu’il avait ressentie…
Mais Sakura ne se préoccupait pas de sa culpabilité. Un autre détail l’avait alarmé.
- De qui as-tu reçu ce texto ? Questionna-t-elle.
- Itachi.
Elle le regarda en secouant la tête.
- C’est impossible. Tu as vu l’état dans lequel il est ? Il serait incapable de composer un numéro. Alors écrire un SMS…
- Tu veux dire qu’on lui a volé son portable ?
- Il faut vérifier s’il l’a sur lui.
Ce n’était pas le cas.
- Alors oui, on lui a volé son portable. Qu’y avait-il sur le texto, si ce n’est pas indiscret ?
- « Reste tranquille, ne te mêle pas de ça, rentre à la maison. » En toutes lettres. Itachi détestait écorcher les mots.
- Donc quelqu’un qui le connaît…
- Sûrement un de ces connard qui l’ont drogué…
- Sans doute.
Comme il n’y avait pas d’autres pistes, la conversation s’arrêta tout net. Le thé était prêt, Sakura le servit brûlant dans deux tasses. Sasuke souffla sur la sienne.

- Tu comptes rester là ? Demanda Sakura, dix minutes plus tard.
- Si je pouvais oui. Mais je suppose que tu ne veux pas de moi chez toi, pendant tout ce temps.
- Ce n’est pas contre toi, s’excusa-t-elle. Je dirais même que tu pourrais rester ici, j’ai de la place pour dix. Mais ça va être pénible.
- Je m’en fiche. C’est de mon frère dont il s’agit. Mais et tes parents ?
- Je sais. (Elle grimaça.) Il va falloir que je me débrouille. Peut être les envoyer chez ma grande tante malade…
- Ils vont gober ça ?
- Elle est vraiment malade. Et on ne va jamais la voir. Mes parents prétendent qu’ils sont très occupés. Mais si je dis qu’elle est à deux doigts de mourir…
- Ils vont vouloir t’emmener.
- Pas si j’ai un important devoir la semaine prochaine. Ajouta-t-elle avec un clin d’œil. Je leur téléphonerai tous les jours, forcément…
- C’est trop risqué. Tu vas venir chez moi.
- Pardon ?
- On va ramener Itachi chez moi. Et tu vas t’installer là-bas avec le matériel. Comme ça tu n’auras plus qu’à trouver une excuse à tes parents pour ton absence.

Sakura hésita. Puis finit par accepter. C’était effectivement plus simple. Et puis c’était la maison de Sasuke !!!
Il fallait faire vite, avant que les Haruno, partis inaugurer un musée dans le centre-ville ne reviennent. Une nouvelle fois transbahuté dans la carriole, Itachi ne parut pas apprécier le voyage. Ils manquèrent plusieurs fois de se faire repérer parce qu’il s’agitait sous la bâche qui le recouvrait. Mais ils parvinrent finalement chez les Uchiwa sans ennuis majeurs. Mais il fallut faire plusieurs aller et retours, car la jeune femme tenait à sa garde-robe complète.
Elle expliqua ensuite à des parents résolument ailleurs, qu’elle passerait une semaine chez un ami, pour réviser ensemble la biologie. Excuse qui parut énorme à Sakura et Sasuke mais que les adultes gobèrent sans broncher.
Leurs amis ne furent pas plus difficiles à convaincre. Ils ne leur mentirent pas. Ou alors par omission. Sakura était chez Sasuke pour des raisons qui les regardaient, il ne fallait pas chercher à en savoir plus. L’intimité était une chose que savaient respecter les riches.
Il était convenu que Sakura manquerait les cours pour rester au chevet d’Itachi et lui administrer ses doses quotidiennes. Sasuke irait en cours. Au moins jusqu’à ce que son frère ne redevienne conscient. Les prévisions s’arrêtaient là. Ils n’osaient pas imaginer si le sevrage ne prenait pas. Si Itachi se réveillait toujours accro et que son état ne s’améliorait pas par la suite. Sujet tabou.
Pour l’instant il réagissait bien, il fallait espérer que cela continue ainsi.





Ahaha... Voilà une fic qui prend un nouveau souffle... Mais où diable cela va-t-il mener ? ><'' J'en sais rien, et je flippe de ne pas être capable de mettre un frein à mes délires.
En tout cas, chapitre écrit en vacances avec EUX et rien que pour ça il mérite d'être là.

J'aime bien le perso de Deidara. L'épopée de Saku n'est pas hyper réaliste, mais bon. Jvoulais m'éclater. Jlai déjà dit 30 000 fois, mais ça me soûle son rôle de potiche dans le manga. Lol, Sasuke a l'air bien malin à côté xD. Ca aussi c'était voulu. Il m'énerve graave ><''.

A plussss pour de nouvelles aventures !! (C'est moi où WON est un peu désert en ce moment ?? En tout cas, les commentaires ne sont pas tellement au rdv. Mais tant pis, aps tout, c'est pour MOI que j'écris :DD)
Prochain chapitre : Neji & Tenten, ou une promenade sur les toits.




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