Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 28/03/2013
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent...
Dans l'épisode précédent, tout se noue autour de l'exposition organisée par Ino pour sauver Saï de sa situation financière. Alors que la relation entre Temari et Shikamaru prend un détour inattendu, celle de Saï et Ino est sur le point de décoller. Quant à Sakura et sasuke, il semblerait que les choses se compliquent, la faute aux doutes que sucite chez lui les révélations de son frère sur sa famille.




Chapitre 22: Chapitre 22 : Une exposition et des rebondissement (partie 2).



- Je trouve que c'est très réussi, pas toi ? Pas de doutes, Ino a vraiment un talent pour organiser ce genre d'évènement...

Sirotant son cocktail qu'elle tenait dans sa main droite, Sakura scrutait la salle d'exposition dans l'espoir d'apercevoir son amie parmi la foule.

- Tu sais que je suis bien incapable de savoir quand une soirée est réussie ou non, lui rétorqua Sasuke qui évaluait d'un regard circonspect une des toiles de Saï suspendue au mur.

Il ne comprenait pas vraiment comment quelques centilitres de peinture sur un mètre carré de tissus tendu sur un cadre de bois pouvaient atteindre de tels prix.

- Je la prends, annonça à côté de lui, un membre de la famille Uchiwa qu'il avait salué un peu plus tôt.

Pendant une fraction de seconde, Sasuke ne put s'empêcher de se demander d'où venait l'argent qui allait servir à payer l'œuvre. Etait-ce véritablement les bénéfices de l'entreprise familiale ? Ou alors le contenu d'une de ces valises sombres qui surgissaient de plus en plus souvent dans sa mémoire ces derniers temps ? Il chassa ces pensées désagréables d'un revers de main, même si l'amertume qu'elles avaient provoquée dans sa bouche allait vraisemblablement subsister un moment.

En vérité, il s'ennuyait à cette réception. Il aurait été bien mieux chez lui, à réfléchir à ce qu'avait dit Itachi, et à essayer de démêler le vrai du faux. Sakura trouvait qu'il en faisait trop. Elle lui reprochait d'accorder trop de crédit aux paroles de son frère et de ne pas faire confiance à sa famille. « Ils t'ont élevé, lui disait-elle, ils ont fait de toi ce que tu es, un mec honnête et droit. Comment peux-tu les accuser d'être des escrocs alors qu'ils ne t'ont inculqué que des valeurs de bien ? » Mais Sasuke pensait que ça ne suffisait pas à les blanchir. Avoir bien éduqué ses enfants n'était pas la garantie d'une bonne conduite une fois que la porte du bureau était refermée. Il ne comprenait pas pourquoi elle refusait de voir ça.

- Quand j'aurai ma maison, reprit Sakura, je ferai venir des gens tout le temps. Toute cette société, c'est la vie. On ne devrait jamais être seul.

Pour sa part, Sasuke pensait qu'il valait mieux être seul qu'en mauvaise compagnie mais il ne dit rien. Ces derniers temps, le désaccord pointait souvent entre eux et il n'avait pas envie d'en rajouter. A ce moment là, Sakura aperçut son amie et le planta là pour aller la retrouver.

- Ino !

La blonde qui sortait du bureau vitré qu'elle utilisait pour conclure les ventes se retourna et adressa un sourire rayonnant à sa meilleure amie. Sakura était ravie de la revoir. Il lui semblait que leur dernier moment ensemble remontait à une éternité.

- Ca me fait tellement plaisir que tu sois venue, commença Ino. Qu'est-ce que tu en penses ?
- C'est merveilleux, répondit sincèrement Sakura. Ce mec a certes du talent mais surtout l'exposition est une vraie réussite. On dirait qu'il y a les bonnes personnes, au bon endroit, au bon moment.
- C'est exactement ça, jubila son amie. Ca m'a pris du temps d'élaborer la liste des invités, je ne voulais pas de tensions tu vois, seulement des gens intéressants qui participent à l'ambiance que je voulais et qui sont aussi susceptibles d'acheter.
- A ce propos ça marche bien ?

Le visage d'Ino s'éclaira encore plus.

- Il y en a déjà 6 qui sont parties. Sur un total de 15 toiles c'est plus que ce qu'on espérait. Le bureau ne désemplit pas, je suis tellement contente pour Saï.

Sakura saisit la perche.

- Et du coup entre vous deux...
- Je ne sais pas, avoua Ino. Il ignore que je ne suis plus avec Gaara et moi je ne sais toujours pas ce qui lui a pris de me planter comme ça l'autre fois. Il faudrait que je lui parle mais je ne veux pas gâcher son succès...

Sakura leva les yeux au ciel.

- Comment tu pourrais gâcher quoi que ce soit ? Ino, ce mec est dingue de toi, ça se voit à des kilomètres. J'ai l'impression que tous ses tableaux parlent de toi ! Dépêche-toi d'aller le voir et de lui dire ce que tu as envie de lui dire, ça fait trop longtemps que vous tournez autour du pot tous les deux, je me trompe ?

Ino haussa les épaules avec un sourire timide.

- Non tu as raison. Je vais aller lui parler, une fois que tout le monde sera parti.

Son amie hocha la tête, d'un air encourageant.

- Et toi comment ça va avec Sasuke, reprit Ino. Je suis désolée d'avoir été aussi distante ces derniers temps.
- Les choses commencent à peine à se calmer, je commence à peine à savoir ce que je veux. Mais bientôt on se retrouvera comme avant.
- Sasuke et moi ça va bien mais je sais pas, j'ai l'impression que quelque chose le ronge. Je crois savoir ce que c'est mais dès qu'on en parle il est tendu, il n'en fait qu'à sa tête et ça nous éloigne.

Sakura eut un petit sourire inquiet.

- On verra bien !
- Je dois te quitter, je vois du monde à la porte du bureau. Mais on se voit bientôt d'accord ?

Sakura acquiesça avant de serrer son amie dans ses bras.

- Tout va s'arranger.

***

Neji passait à peine les portes de la galerie qu'il se demandait déjà ce qu'il faisait là. Bien sûr c'était l'exposition d'Ino mais il n'avait jamais eu d'affinité particulière avec l'art. L'autre excuse c'était que maintenant qu'il commençait à être réellement impliqué dans les affaires de son père il devait petit à petit se créer un réseau. Pour cela, les expositions, bals de charité et autres évènements organisés par la haute société de Tôkyô étaient les occasions idéales. Mais il devait bien reconnaître qu'il n'avait présentement aucune envie d'aligner les courbettes et les discours hypocrites. Alors pourquoi avait-il demandé à son chauffeur de le conduire jusqu'ici (certes avec une heure de retard) ? Tenten évidemment. Cette réponse lui coûtait tant lui paraissaient minces les chances de réconciliation. Mais il savait que s'il n'essayait pas il s'en voudrait. Il commença par prendre une des dernières coupes de champagne que proposait un plateau et s'avança d'un pas mesuré au milieu de la salle. Du coin de l'œil il vit Ino, lumineuse, s'affairer à conclure les ventes. Dans un coin, face à un tableau abstrait aux teintes pastel, Sakura et Sasuke discutaient. Il décida de les rejoindre.

- Neji, le salua Sakura avec un sourire.

Il remarqua à quel point elle était pâle et semblait fatiguée, ce qui corroborait la thèse de la maladie qui la tenait depuis si longtemps loin du lycée.

- Salut, répondit Neji.
- Comment ça va ? Dis-moi, je me suis laissée dire que tu commençais à vraiment t'investir avec les Hyuuga, commença-t-elle pour lancer la conversation.
- C'est vrai.
- Ta mère est venue voir la mienne l'autre jour et d'après elle ton père est très satisfait de toi.
- Oui, ça marche bien entre nous.

A ces mots il sentit Sasuke s'agiter imperceptiblement.

- D'ailleurs, ajouta-t-il, mon père aurait envie de renforcer l'alliance industrielle avec les Uchiwa, tu as une idée de l'accueil qu'une telle proposition susciterait chez vous ?
- Aucune, répondit Sasuke un peu sèchement.

Coupé dans son élan, Neji peinait à trouver de quoi poursuivre la conversation, mais comme souvent Sakura s'en chargea à sa place.

- Qu'est ce que tu penses de l'expo ? Demanda-t-elle enthousiaste. Moi je trouve ça fantastique. Et c'est d'autant plus admirable qu'elle reverse tous les bénéfices à Saï... Elle m'a dit que c'était Tenten qui avait eu cette idée. Pourquoi tu ne t'es pas associé au projet ?
- Parce qu'elle ne me l'a pas proposé.

C'était à son tour d'être cassant.

- C'est vrai qu'Ino était sans doute mieux placée que toi pour réunir les gens qu'il fallait, reprit Sakura rapidement.

Il acquiesça d'un signe de tête. Il avait envie de s'en aller.

- Je vais aller dire bonjour à quelqu'un, mentit-il avant de tourner les talons.

Une fois à bonne distance de ses amis il poussa un profond soupir. Qu'il se sentait loin d'eux ces derniers temps ! Tellement de choses étaient survenues ces derniers mois, il n'avait eu que peu de temps à leur consacrer et leurs liens s'étaient indéniablement distendus. Mais contrairement à ce qu'il aurait pu croire, cela ne l'affectait pas outre mesure. Au contraire, il n'en était que davantage concentré sur ses ambitions.
Il dépassa un groupe de robes et de smoking dans l'intention de repérer les toilettes. Se faisant, il tomba nez à nez avec Tenten, en compagnie de son ami artiste qui était la raison de tout ce cirque. Elle leva le nez, le reconnut et l'espace d'un instant, son expression fut plus surprise qu'hostile. Ca ne dura pas.

- Neji, le salua-t-elle froidement.
- Tenten, dit-il en hochant brièvement la tête.

Le silence s'installa quelques secondes puis :

- C'est bien que tu sois venu, dit-elle.
- A vrai dire j'espérais que...
- Tu espérais quoi ?
- Qu'on pourrait parler... un peu ?

Elle haussa les sourcils.

- Tu vois bien que je suis occupée.

Neji serra les dents. Elle avait raison : qu'espérait-il ?

- Je vois. Bonne soirée alors.

Il tourna les talons, furieux et triste.

***

- Ce n'était pas ton ami ? Demanda Saï, perplexe devant l'hostilité ouverte de son amie.
- C'était.

Devant le regard interrogateur du garçon, elle ajouta :

- On ne peut pas lui faire confiance.
- Il a l'air de regretter en tout cas.
- Crois-moi, il ne regrette pas.

Saï la considéra d'un regard sérieux.

- Tu sais Tenten, tu dis que je suis plus humain qu'avant, mais on dirait que toi tu l'es moins.
- Comment tu peux dire ça ? S'insurgea-t-elle. Regarde ce que j'ai fait pour toi !
- C'est facile de le faire pour moi, répondit-il doucement. Mais c'est plus difficile de faire un geste vers lui parce qu'il représente « l'autre », ce qu'on critique depuis des années.
- Tu ne sais pas ce qu'il a fait, siffla Tenten entre ses dents.
- Quoi ?
- Je lui dois de l'argent.

Saï laissa cette information planer un instant. Il n'avait pas de mal à imaginer à quel point ce fait pouvait peser sur l'orgueil de son amie.

- Combien ?
- Beaucoup.
- Tenten, tu sais que je vais sûrement gagner beaucoup d'argent ce soir ?
- Ne t'avise surtout pas de le rembourser à ma place, après c'est à toi que je devrai de l'argent !
- Tu sais très bien qu'il n'y a pas de ça entre nous, répliqua calmement Saï. Et en plus, l'argent que je vais gagner ce soir est autant le tien que le mien. Sans toi rien de tout cela n'aurait pu arriver.

Tenten parut peser la pertinence de l'argument. Il lui fallut un moment pour accepter la réalité.

- D'accord. Tu le rembourseras.
- Et tu lui adresseras de nouveau la parole ?
- Certainement pas !!

Ils échangèrent un long regard.

- Je sais pas, dit-elle finalement. Pour l'instant je lui en veux et je trouve que sa punition n'a pas assez duré. A long terme peut-être que je lui pardonnerai.


Il lui sourit.

- Je trouve que notre avenir s'éclaire, pas toi ?
- On dirait bien, répondit-elle.

***

L'exposition touchait à sa fin, les derniers invités quittaient lentement la galerie, certains glissaient encore leur certificat de vente dans leurs portefeuilles. Epuisée mais ravie, Ino finissait de remettre en ordre le bureau. Les ouvriers viendraient dans la soirée pour nettoyer, décrocher les tableaux et les emballer avant qu'ils ne soient envoyés à leurs nouveaux propriétaires. Après avoir rassemblé les 10 chèques qu'elle avait reçus, elle en additionna les montants et les glissa dans une pochette kraft qu'elle ferma soigneusement et glissa dans son sac. Puis elle effectua un rapide calcul à l'aide d'une calculatrice, afin de prélever la part de la vente qui revenait à la galerie. Elle rédigea un chèque à cet effet. Enfin, elle soustrayait ce pourcentage à l'ensemble du montant et inscrivit la coquette somme restante sur un autre chèque. Une sensation de vive satisfaction l'envahit au moment d'écrire le nom du destinataire.
Au même moment, on frappa à la porte. C'était Saï.

- Tu tombes bien, dit-elle. Je viens de finir les comptes.

Elle glissa le dernier chèque dans une enveloppe qu'elle lui tendit fièrement. Saï fit mine de la mettre dans sa poche.

- Non, ouvre-le, exigea-t-elle. Je veux voir ta tête quand tu te rendras compte à quel point tu as du talent.

Saï obtempéra sagement et impassible souleva le rabat de l'enveloppe avant d'en tirer le chèque. Il considéra gravement le montant à 5 chiffres qui l'ornait en bas à droite. Après un temps qui parut à Ino incroyablement long il releva la tête et plongea ses yeux dans les siens.

- J'aimerais te dire que je m'en fiche de l'argent, dit-il. Mais tu serais vexée. Alors je vais essayer de mieux me faire comprendre.

Il fit alors 3 pas en avant le visage toujours aussi fermé, s'arrêta à quelques centimètres d'Ino qui n'osait pas bouger, hésita un instant, puis l'embrassa.
Evidemment, le monde s'arrêta. Ino n'eut que très vaguement conscience qu'elle laissait tomber son sac par terre pour délicatement passer ses mains derrière le cou du garçon et faire durer le baiser. Mais celui-ci finit par s'interrompre, bien trop tôt de l'avis de la jeune fille qui peinait à retrouver son équilibre. Saï en vérité s'était écarté et la dévisageait de son regard grave.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il faut que je te dise : je suis amoureux de toi depuis la première seconde où je t'ai vue.

Elle lui sourit.

- Je le sais.
- Je ne savais pas quoi faire.
- Ca aussi, je l'ai compris.
- J'ai été idiot.

Elle secoua la tête.

- J'ai été bête de ne pas te dire ce que je ressentais non plus. J'étais avec Gaara et pendant un moment, tout m'a paru tellement compliqué.

Il fronça les sourcils.

- Tu n'es plus avec lui ?

Elle fit non de la tête. Pour la première fois depuis qu'il avait frappé à la porte, un sourire heureux fendit le visage du garçon.

- Je ne savais pas.
- Je voulais te le dire, j'attendais le bon moment.
- Et là, le moment il est comment ?
- Il est parfait.

Riant à moitié, elle se pencha en avant pour l'embrasser à nouveau. Glissant ses doigts dans les cheveux sombres, jouant avec son souffle, elle se faisait ouvertement taquine. Assez vite, il répondit à son étreinte et à mesure qu'il se faisait entreprenant, une chaleur puissante commença à grandir dans son ventre. Elle ferma les yeux plus fort pour se calmer mais c'était peine perdue alors elle tâcha de la lui communiquer au mieux. D'un mouvement souple du bassin, elle se plaqua contre lui. Il l'accueillit en resserrant l'emprise de ses bras sur sa taille. La chaleur augmentait dans sa poitrine, elle entreprit de lui faire retirer sa veste, avant de déboutonner sa chemise. Au moment où ses propres bretelles glissaient, des voix se firent entendre dans le hall. Les ouvriers.

- Ils sont en avance ! S'exclama Ino en remontant sa robe précipitamment.

Muet, Saï remit sa veste sur ses épaules, reboutonna sa chemise et glissa le chèque dans sa poche intérieure. De son côté Ino rassembla ses affaires, attrapa son sac et sortit de la pièce. Les hommes qui venaient s'occuper de remettre la salle en état ne cachèrent pas leur joie devant les joues roses et l'allure débraillée de la jeune fille.

- On dérange peut-être ? La taquina l'un d'eux.
- Pas du tout messieurs, rétorqua Ino, retrouvant son sang froid. Je vous en prie, faites ce que vous avez à faire et n'oubliez pas de refermer quand vous aurez fini.
- Amusez-vous bien, lui renvoya l'autre avec un clin d'œil qui fit s'esclaffer ses collègues.
- Comptez sur nous ! Dit Ino avec un sourire.

Ils se retrouvèrent dehors. Le ciel était menaçant.

- Tu as envie de faire quelque chose ? Demanda-t-elle.
- Il haussa les épaules.
- J'ai envie d'être avec toi.

Elle lui renvoya un sourire éclatant et glissa sa main dans la sienne.

- On va faire un tour alors.

Ils prirent le métro jusqu'au parc K., jardin arrangé à la japonaise au milieu de la jungle des gratte-ciels. Ils s'assirent sur un banc, non loin d'un pont de bois rouge qui enjambait une rivière envahie de joncs.

- Qu'est-ce qui t'a pris de partir aussi précipitamment l'autre soir ? Demanda-t-elle tout à coup.
- Je me demandais quand tu allais poser la question, sourit-il.

Elle l'observait d'un air grave. Saï réprima une envie de l'embrasser de nouveau ce qui lui aurait peut-être permis de ne pas répondre à la question.

- J'ai eu peur, avoua-t-il. Tu me paraissais tellement loin, je réalisais à quel point on était différents. Je savais déjà à quel point j'étais attiré par toi mais j'avais l'impression que ça ne servait à rien, que même si par hasard tu ressentais la même chose ça ne pourrait jamais marcher.
- Et maintenant tu en penses quoi ?
- Je m'en fiche. Je veux dire, je sais qu'on est différents et que ca risque d'être compliqué pour nous. Mais je trouve que j'ai déjà passé trop de temps sans toi.

Elle se blottit contre lui.

- Tu sais à quoi je pense ?
- Non.
- C'est bientôt les vacances.
- Et ?
- On devrait partir quelques jours tous les deux. Rattraper le temps perdu.

Il ne répondit pas tout de suite.

- Tu trouves que c'est trop rapide ?
- Non...
- Alors pourquoi tu hésites ?
- J'hésite pas. Je crois que j'ai encore du mal à réaliser ce qui m'arrive.

Elle rit.

- Alors c'est oui ?
- Evidemment.

***

Dimanche.
En se réveillant le lendemain matin, Temari se rendit compte qu'elle avait rêvé de la réserve de la galerie. Plus précisément, elle avait rêvé de ce qui s'était passé dedans. Se forçant à respirer plus calmement, elle focalisa son attention sur les lignes de lumières projetées au plafond à travers les volets. Elle ne se souvenait que vaguement de la fin de la soirée de la veille. Elle savait qu'elle avait attendu plusieurs minutes adossée à la porte de la réserve, après le départ si brusque de Shikamaru, à se demander à quel moment exactement le jeune homme avait réussi à la séduire. Quand sa résistance s'était-elle brisée ? Car qu'elle couche avec lui était une chose. Qu'elle ressente ce qu'elle avait ressenti en était une autre. Elle s'était complètement laissé submerger, pire elle lui avait pratiquement laissé le contrôle. Or c'était quelque chose qui ne lui arrivait jamais.
Emettant un soupir agacé, elle repoussa la couverture et jeta ses jambes hors du lit. Qui sait ce qu'il pensait à l'heure qu'il était ? Sûrement s'imaginait-il qu'il l'avait apprivoisée. Elle se chargerait de le détromper.
Elle prit un petit déjeuner royal, une douche d'un bon quart d'heure et décrocha son téléphone pour prendre rendez-vous chez la manucure. Ces petits rituels accomplis, elle se sentit mieux. De nouveau maîtresse d'elle même. Elle n'attendit pas que l'impression se dissipe pour appeler Shikamaru. Il décrocha au bout de 6 longues sonneries.

- Oui ?
- Faut qu'on parle, t'as une minute ?
- Attends une seconde.

Elle entendit le brouhaha autour de lui s'estomper. Quand il reprit le combiné, le silence s'était fait autour de lui.

- Je t'écoute.
- Il faut que je sache si t'es clean.
- Comment ça ?
- Niveau MST, t'es clean ?
- Ah ! Oui-oui, pas de problèmes.
- Et je suis sensée te croire sur parole ?
- J'ai fait un test y a deux semaines après une relation limite.
- Et depuis ?
- Depuis rien. A part toi...

Temari ne saisit pas la perche. Elle ne savait pas encore si elle avait envie d'en parler. Et elle ne savait pas si elle avait envie d'en parler parce qu'elle ne savait pas encore ce qu'elle avait envie de faire de leur petit dérapage. Du coup, le silence s'installa. Il le rompit.

- Tu prends la pilule ?
- Ca va de soi.
- Bien.
- Ok, c'est tout ce que je voulais savoir, à plus ! Lança-t-elle.

Elle raccrocha, sans arriver à déterminer si elle était satisfaite de la conversation. Shikamaru ne la prenait pas pour acquise, c'était déjà ça. D'un autre côté, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pensait. D'ailleurs il se pouvait qu'il ne pensât rien. Elle décida de ne pas réfléchir davantage et rappela sa manucure pour avancer son rendez-vous.

***

Quelques jours plus tard, Ino et Sakura étaient attablées en terrasse, autour d'un thé. Ino savourait la joie de retrouver son amie, certes un peu diminuée après sa « maladie » mais fidèle à elle-même et de bonne humeur.

- J'ai acheté Tôkyô Life hier, ils ont publié ton interview tu le savais ?
- Oui, ils m’ont appelée la veille.
- Il y avait un article sur l'exposition aussi. Je l'ai trouvé pas trop dur avec toi, ce qui venant de leur part relève presque de l'ovation ! Attends, je l'ai quelque part, je vais le retrouver.

Elle farfouilla un instant dans son cabas et en tira un magazine écorné.

- Voilà, écoute : « Mlle Yamanaka, en dépit d'une mise en valeur des tableaux un peu bâclée a réussi à faire de son exposition un moment agréable, en compagnie de ce que la haute société de Tôkyô compte de meilleur. Nous avons particulièrement su apprécier les efforts du buffet, ainsi que la disponibilité de l'organisatrice, qui a bien voulu nous accorder une interview (lire ci-contre). Quant-à l'artiste en lui-même, le mystère demeure. Mlle Yamanaka nous a d'ailleurs malicieusement fait remarquer qu'il était présent samedi dernier et se baladait en toute discrétion parmi les invités. Un appel est donc lancé à ceux dont l'observation plus attentive que la nôtre, leur aura peut-être fait remarquer quelque chose. »

Ino sourit.

- A mon avis, tu as été particulièrement brillante sur ce coup là, reprit Sakura. Tous ceux qui étaient là samedi et qui ont lu l'article ne parlent plus que de ce mystérieux exposant.
- Saï n'est pas très productif expliqua Ino, il fallait trouver un moyen de faire patienter les gens avant qu'il ne soit en mesure d'exposer de nouveau. Je ne sais pas si ce sera suffisant cependant, il faudrait qu'il s'y remette vite.
- Quelque chose me dit qu'il a autre chose en tête ces derniers temps, la taquina Sakura.

Ino rougit.

- Vous en êtes où exactement ?
- Au tout début. Mais je t'avoue que je suis un peu frustrée. Après avoir perdu autant de temps, j'ai envie que les choses bougent tu vois ? Et puis cette histoire d'exposition, ça m'a stimulée, je me suis rendue compte que j'adore ça, organiser des trucs. J'ai qu'une envie, c'est de recommencer.
- Avec le succès de samedi dernier, je pense que les gens se bousculeraient quoi que tu décides d'organiser, l'encouragea Sakura.

Elles passèrent à autre chose. Sakura raconta ses efforts pour dérider Sasuke qui s'enfermait de plus en plus dans le mutisme, hanté par les affirmations de son frère. Sans lui dévoiler les détails, elle expliqua à son amie qu'il avait des doutes sur l'entière légalité des affaires Uchiwa.

- Tant qu'il n'a pas de preuves matérielles sous la main, ça ne sert à rien qu'il se prenne la tête, protesta Ino.
- Je pense qu'il reproche à sa famille la désertion d'Itachi. Cette histoire d'escroquerie c'est seulement un prétexte pour leur en vouloir. Il a toujours eu un rapport très fusionnel avec son frère, mais il refuse de l'admettre. Il s'énerve quand je lui en parle, mais lui-même ne pense qu'à ça...

Elle haussa les épaules, abattue.

- Laisse-le faire son deuil, lui suggéra son amie. Il finira par accepter que son frère ne soit plus là, et quand il l'aura fait, il arrêtera de soupçonner sa famille du pire.
- Donc tu penses que les Uchiwa sont innocents ?
- Je n'ai rien dit de tel, corrigea Ino. Mais je pense comme toi que Sasuke a bien plus à perdre qu'à gagner à chercher des noises à sa famille.

Rassurée que sa meilleure amie rejoigne son point de vue, Sakura cessa d'exprimer ses angoisses et elles purent parler de sujets plus légers.

- T'as entendu ce que les gens racontent sur Temari ? Qu'elle se serait mise avec un mec pas très recommandable ?
- Oui je sais, je les ai vus. C'est un ami à Saï, il a l'air sympa, mais ce n'est pas du tout le genre de Temari.
- Pourtant, il paraît qu'on les a vus entrer dans la réserve pendant la soirée et que ça avait l'air d'être ultra chaud.

Sakura ricana. Après tous les évènements plus ou moins tragiques de ces dernières semaines, colporter un bon vieux potin lui faisait un bien fou.

- Dans la réserve ? S'indigna Ino. Merde, j'espère que les ouvriers sont passés par là pour nettoyer.

Elle vida sa tasse d'un trait.

- En tout cas, reprit-elle, quelque chose me dit qu'elle a eu ce qu'elle voulait une fois de plus : qu'on parle d'elle.
- Tu crois qu'elle a amené ce mec exprès ? Fit Sakura en haussant les sourcils.
- Ca ne m'étonnerait pas. Depuis qu'elle n'est plus avec Neji, on dirait qu'elle a tout le temps quelque chose à prouver.
- Tu crois pas qu'elle pourrait réellement être amoureuse de ce mec ?
- Je ne crois pas que ce soit le cas, non. Mais ce serait intéressant.

***

Dans les semaines qui suivirent leur première rencontre, Gaara eut de nouveau l'occasion de revoir la fille du paquet de clopes. En fait, c'était presque tacitement qu'ils avaient convenu qu'ils se retrouveraient au stade tous les samedis matins. Ils se saluaient sans échanger davantage qu'un signe de tête et sans un mot, se mettaient à courir. Gaara était bien obligé de constater que ces séances hebdomadaires le soulageaient. C'était une sorte de thérapie sans les côtés chiants. La fille ne parlait pas, ne posait pas de questions, mais elle le poussait au bout de lui-même, dans ses derniers retranchements physiques, jusqu'à ce qu'il s'écroule au bord du terrain, incapable d'aligner deux pensées, le cerveau délicieusement vide. Elle venait alors s'asseoir avec lui et ils fumaient. Quand Gaara quittait le stade c'était l'esprit apaisé. Il décida rapidement de laisser tomber le kick-boxing. Il avait remarqué qu'avoir un adversaire en face de lui excitait sa colère au lieu de le calmer, tandis que la course se réglait seulement avec lui-même.

S'épuiser tout seul relevait à la fois de l'acharnement sur lui-même, comme une punition, en même temps qu'une réconciliation puisque quand il repartait c'était l'esprit en paix. Son samedi après-midi constituait généralement en des heures délicieuses : il restait allongé sur son lit, incapable d'un seul mouvement, savourant le vide salvateur de son cerveau. Depuis deux semaines il avait également remarqué que cet état de grâce se prolongeait à chaque fois un peu plus longtemps. Pas grand chose, une heure à peine, mais dans l'état où il était, tout était bon à prendre. Dans ces moments là, il ne pensait plus à Ino, à sa douleur, à sa solitude, ni à l'incroyable violence qui le rongeait et qu'il devait sans cesse surveiller. Epuisé, il était un être humain normal.





Bon ! Voilà Ino et Saï enfin réunis. Il n'aura fallu ni plus ni moins que 20 chapitres et croyez moi ce n'est pas fini. Enfin, on va laisser ces deux-là tranquilles pour un moment. En effet, il semblerait que ce soit Sasuke sur qui tombent les ennuis en ce moment. Sans parler de Temari et Shikamaru... rattrapée par son propre jeu, que va décider Temari ?
La suite au prochain chapitre ! D'ici là, je vous embrasse.




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