Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 25/11/2012
Ca y est ! L'exposition préparée avec soin par Ino et Tenten est sur le point de se tenir. Tt le monde devrait être là pour admirer les toiles de ce mystérieux artiste dont Ino s'est fait la promotrice et il semble que ce soit le moment propice pour un tas de rebondissements. Où va mener le petit jeu de Temari et Shikamaru ? Comment Sasuke va-t-il digérer la désertion de son frère dont il rend sa famille responsable ? Mais surtout, qu'en est-il de Saï et Ino ?



Chapitre 21: Une exposition et des rebondissements



Le jour-dit, Ino se réveilla très sereine. Pour ce qui était peut-être la première fois de sa vie, elle faisait quelque chose dont elle connaissait vraiment les raisons. Elle se leva et enfila rapidement un jean et un t-shirt pour s'occuper des derniers détails de l'après-midi.
En se préparant un petit déjeuner rapide, elle essaya d'imaginer quelle serait la réaction de Saï. Une chose était sûre, l'artiste n'était pas coutumier des effusions et il était certain qu'il n'allait pas tomber à la renverse devant ce qu'elles avaient organisé. Mais elle se plaisait à essayer de visualiser l'expression de surprise sur son visage quand il comprendrait que c'était lui que l'on exposait. Tenten l'avait prévenu que tel n'avait jamais été son objectif, néanmoins il ne pourrait que se réjouir d'avoir désormais une certaine assurance financière. Si bien sûr, tout se passait comme Ino l'avait prévu.
C'était la première fois qu'ils se reverraient depuis leur dernière sortie, celle où il avait si brusquement déguerpi, la laissant seule et abasourdie. Elle ne connaissait toujours pas les raisons de son départ si soudain mais elle espérait repartir de zéro avec l'exposition. Un peu comme s'ils se rencontraient pour la première fois. A cette pensée, elle sentit son cœur battre un peu plus vite. Pourvu qu'il rentre dans le jeu !

***

De son côté, Saï ne se doutait de rien. Il rentrait d'une nuit de veille comme gardien de nuit à l'hôpital et n'avait qu'une envie, se laisser tomber sur son lit et dormir 24 h d'affilée. Terriblement las, il jeta sa paye de la nuit dans une boîte en fer blanc sur la commode, se traina jusqu'à son matelas et s'endormit tout habillé.
Il lui sembla qu'il ne s'était écoulé que 5 minutes quand on toqua à la porte. Ca ne pouvait être que Tenten, il ne bougea pas puisqu'elle était à moitié chez elle. En effet, la jeune fille n'attendit pas qu'on vienne lui ouvrir et pénétra dans l'appartement de son pas sautillant. Saï en était presque à se rendormir quand elle s'approcha de son lit et entreprit de le réveiller.
- Saï... Réveille-toi s'il te plait.
Refusant de lever les paupières, le jeune homme grogna et tourna la tête de l'autre côté.
- Saï, il faut que tu te lèves, j'ai quelque chose à te montrer.
- Une autre fois... articula-t-il péniblement.
- Non pas une autre fois parce que dans 3 jours tu es à la rue, je te rappelle.
Piqué d'être ainsi agressé dès le réveil, Saï ouvrit les yeux pour lui jeter un regard noir.
- Tu crois que je ne le sais pas ?
- Bien sûr que si, répliqua Tenten visiblement pressée, mais il faut absolument que tu viennes, c'est important.
- Tu as des ennuis ?
- Non mais...
- Alors ce n'est pas important.
A bout d'arguments, et sans vouloir révéler ce qu'elle manigançait réellement, Tenten lâcha :
- Ino sera là.
A cette mention, Saï tressaillit. Il ferma les paupières plus étroitement, prit plusieurs inspirations d'affilée et répondit :
- Je ne vois pas pourquoi ça me donnerait envie d'y aller.
- Oh arrête de faire le con, s'énerva Tenten. Tu es fou de cette fille et tu meurs d'envie de la revoir. Je sais pas ce qui a pu se passer entre vous, mais ça n'a absolument rien changé à ce que tu ressens pour elle alors lève toi, pauvre abruti !
- Tu te trompes, répliqua froidement Saï, ça a tout changé.
- Bon et bien tu m'expliqueras tout ça en chemin, le coupa la jeune fille en le tirant hors du lit.
- Mais où est ce que tu veux m'emmener enfin ?
- Je peux pas te le dire !!!
- Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui t'arrive Tenten, ça te ressemble pas tout ce cirque.
- Les choses changent mon petit, rétorqua-t-elle en entreprenant de lui trouver des fringues propres.
- Non, elles ne changent pas, jamais, s'obstina l'autre. On a toujours dit ça, tu te rappelles ?
Il avait l'air sincèrement perturbé par l'attitude de sa plus ancienne amie.
- Bien sûr que oui, mais de temps en temps il faut faire des concessions.
Elle le força à enfiler une chemise blanche (la seule qu'il avait) sur un pantalon noir un peu fané dont il ne se servait que pour les grandes occasions.
- Des « concessions » ? Ce n'est vraiment pas ton genre.
Tenten éclata de rire en fouillant le bazar qui régnait dans le placard pour trouver des chaussures.
- C'est vrai.
Intrigué malgré lui, Saï finit par s'éveiller tout à fait et suivre son amie dans ses efforts pour qu'il ait l'air présentable.
- Tu ne veux vraiment pas me dire ce qui se passe ?
- Non.
- Bon d'accord, mais ça a intérêt à valoir le coup.
- Oh oui. Dépêche toi de trouver des chaussettes, on est pressés. Et tu veux pas te peigner un peu ?
Il haussa les épaules.
- Ouais, tu as raison, lui accorda Tenten, ça te donne un petit air négligé c'est pas plus mal.
Elle s'agitait, parcourait la pièce minuscule de long en large d'un pas léger, sans se départir de son mystérieux sourire et Saï eut tout à coup l'impression que la journée allait bien mieux finir qu'elle avait commencé. C'est alors qu'il remarqua que la jeune fille elle-même avait fait un effort vestimentaire. Elle avait laissé tomber son habituelle salopette pour un jean propre et une veste noire un peu trop grande pour elle mais qui au moins était un peu habillée. De plus en plus intrigué, il jeta un œil sur le miroir brisé accroché au mur et ajusta un peu sa chemise sur ses épaules maigres. Il allait revoir Ino.
- Saï, ohé ! On y va !
Presque anxieusement, le garçon la suivit à l'extérieur de l'appartement. Il ne savait pas trop ce qu'il ressentait à l'idée de se retrouver de nouveau en face d'elle. Une part de lui brûlait de la revoir et l'autre craignait d'être aussi cruellement déçu que la dernière fois. Il avait beaucoup réfléchi depuis, et il se sentait idiot d'avoir mis autant d'espoir sur elle. A quoi pensait-il ? Elle était belle, riche et amoureuse. Où restait-il de la place pour lui ? Bien sûr, il voyait bien qu'elle ne lui était pas complètement indifférente, mais il ne croyait pas à un intérêt véritable. Aussi grand que le sien du moins. Il soupira, ce dont Tenten s'aperçut.
- Toi aussi tu as changé, dit-elle. Il y a quelques mois, on aurait dit que rien ne n'atteignait, que tu n'avais aucune émotion. Depuis que tu l'as rencontrée, tu ressembles enfin à un être humain.
- Je te remercie.
Elle lui fit un clin d'oeil.
- Allez, dépêche toi, Ino va nous attendre.
- Une minute, elle sait que je viens ?
- Évidemment ! S'esclaffa Tenten qui avait l'air de trouver ses interrogations très drôles.
- Mais depuis quand vous vous connaissez toutes les deux ? Demanda encore Saï de plus en plus surpris.
- Oh pas depuis longtemps.
Elle reprit sa petite expression mystérieuse et Saï sut qu'il n'en tirerait rien de plus.
- On va prendre le métro, annonça-t-elle.
Il ouvrit de grands yeux.
- Tenten, tu détestes le métro... Sans compter qu'on a pas vraiment les moyens.
- Oui c'est vrai que je me sens mal rien qu'à descendre les escaliers. Mais il faut qu'on soit à l'autre bout de la ville dans une demi-heure donc on a pas vraiment le choix. D'ailleurs (elle consulta l'horloge au dessus de l'arche) on y sera jamais !
Et d'un pas énergique elle s'engagea dans le passage.

***

Temari se jaugea d'un œil critique dans le miroir en pieds de sa chambre.
- J'ai un doute sur les escarpins.
- Tu es parfaite, rétorqua Shikamaru, d'un ton sans appel.
Elle lui jeta un regard sceptique. Depuis le baiser volé de l'autre fois, elle s'était promis d'être plus vigilante. Non que ce fut désagréable mais il s'agissait de ne pas se faire manipuler à son tour. Le garçon était bien plus malin qu'elle n'aurait pu le croire au premier abord. Elle fut tentée de minauder un peu, puis se dit qu'elle ne l'aurait pas de cette manière. Il semblait qu'avec lui les ruses habituelles ne fonctionneraient pas. Il fallait pourtant qu'elle le mette dans sa poche !
- Si tu le dis.
Elle portait une robe moirée, aux reflets verts feuille, ainsi qu'il le lui avait sagement conseillé. Elle s'arrêtait au dessus de ses genoux, légèrement bouffante et laissait ses épaules nues. Pour éviter un effet trop habillé, elle attrapa sa veste en cuir suspendue dans un coin. En passant devant le miroir une nouvelle fois, elle surprit du coin de l'oeil le regard admiratif de Shikamaru, très vite, avant qu'il ne le masque avec son air ennuyé habituel. Qu'importe, Temari l'avait saisi. Elle sourit d'un air satisfait.
- On y va ?
- Je vous suis mademoiselle, déclara-t-il d'un ton faussement révérencieux.
Ils descendirent les escaliers qui menaient à l'étage et traversèrent le salon. Là, ils croisèrent Kankurô qui venait de rentrer.
- Temari, tu pourras dire à Ino que je serai en retard ? Dit-il en délassant ses chaussures sans lever les yeux. J'étais au club et j'ai pas vu l'heure passer...
- Kankurô je te présente Shikamaru un ami à moi. Shikamaru, mon frère Kankurô.
Kankurô se releva surpris.
- Bonjour, dit-il en tendant la main vers l'inconnu.
Il leva un sourcil en observant la dégaine du nouveau venu mais ne fit pas de commentaire. Temari se délecta de son expression. C'était pile poil ce qu'elle recherchait. Shikamaru attirerait l'attention, susciterait les commentaires. On se demanderait ce qu'une fille comme elle ferait avec un mec comme lui.
- Tu nous rejoins ? Lança-t-elle négligemment à son frangin qui observait toujours Shikamaru d'un air perplexe.
- Oui-oui. A tout à l'heure, lui renvoya Kankurô.
Une fois dehors, Shikamaru s'amusa :
- T'as eu ce que tu voulais hein ? Ton frère n'en revient pas de te voir traîner avec un mec comme moi, ni héritier d'un empire industriel, ni petit génie du violon ou je ne sais quoi encore...
- Tu as vu sa tête ? S'esclaffa Temari, pas de doutes, j'ai bien fait de t'emmener. Tu vas voir qu'ils en oublieront les tableaux et ne parleront que de nous.
Il secoua la tête.
- Ce que tu peux être caricaturale quand même.
- Et alors, se rebiffa-t-elle. C'est ce que je suis, ce que je fais de mieux. Et on avait dit pas de leçons de ta part.
- D'accord je me tais.
Il tint parole et n'ouvrit pas la bouche de tout le temps que dura le trajet en taxi jusqu'à la galerie. Arrivé devant le bâtiment, il laissa tout de même échapper un sifflement admiratif.
- C'est bien, continue de faire le plouc, se réjouit Temari. Les gens commencent déjà à nous regarder.
Elle descendit de la voiture à son tour, dit trois mots à son chauffeur et puis rejoignit Shikamaru en glissant élégamment un bras sous le sien. Il parut se prêter au jeu et passa même un bras autour de sa taille. A quelques mètres, elle reconnut des connaissances de ses parents et de ses amis qui ouvraient des yeux surpris devant la dégaine de son compagnon. Encore qu'il avait fait un effort, nota Temari. Il avait laissé tomber ses pantalons kakis trop larges à multi-poches et ses T-shirts sans forme pour un jean à peine troué aux genoux et un T-shirt blanc à peu près propre. Mais ce qui la faisait le plus rire en douce c'était ses chaussures, d'immondes baskets à la couleur non-identifiable, qui avait vraisemblablement fait la guerre ou quelque chose dans le genre.
Ils entrèrent dans la galerie sous les regards perplexes de tout le gratin de Tokyô et Temari entendait déjà leurs commentaires. Elle jubilait. Du moins jusqu'à ce qu'une Ino encore plus rayonnante qu'elle leur tombe dessus.
- Temari, tu es venue ! Je ne m'attendais pas du tout à ce que tu fasses le déplacement. C'est très gentil à toi !
Si Ino avait encore du ressentiment envers son ancienne amie, elle n'en laissait rien paraître et son attitude déstabilisa un peu Temari.
- C'est bien normal, répliqua cette dernière en sortant son sourire le plus hypocrite en magasin. Tu sais à quel point j'aime promouvoir de nouveaux talents.
- Je n'en doute pas une seconde, répondit Ino sans se laisser démonter. Et je vois que tu es venue accompagnée... Enchantée je m'appelle Ino.
Elle tendit une main enthousiaste à Shikamaru avant de lever les yeux vers lui. Quand elle le reconnut, ses grands yeux bleus s'écarquillèrent d'étonnement.
- Ca alors ! On s'est déjà rencontré, non ?
Shikamaru dont la mémoire n'était pas spécialement très active mit un moment à se rappeler où et quand. Puis cela lui revint. Une nuit, alors qu'il glandait avec les autres à côté du lycée Sakura, Saï et cette fille leur étaient tombés dessus par hasard et s'étaient arrêtés discuter quelques instants. Avec le recul il comprenait un peu mieux pourquoi il ne l'avait pas reconnue tout de suite. Dans ce milieu bien éclairé et très bien fréquenté elle paraissait à l'aise comme un poisson dans l'eau alors qu'elle lui avait fait l'effet d'une gamine timide et terrifiée lorsqu'ils s'étaient rencontré la première fois.
- Oui je m'en souviens, répondit-il aimablement. Je m'appelle Shikamaru.
- Enchantée, répéta-t-elle en lui serrant la main. Mais... (elle leur jeta un regard égaré) vous êtes ensemble ?
- Tout à fait, répliqua Temari toujours avec son sourire de requin. On ne se quitte plus pour tout dire...
Elle se serra un peu plus contre Shikamaru, stoïque.
- Ah bon, fit Ino qui avait l'air de se moquer un peu de la chose. Eh bien tant mieux ! Je m'excuse, je vais accueillir les autres invités...
- L'artiste qui expose n'est pas encore là ? Demanda Shikamaru.
- Non, Saï sera un peu en retard, répondit Ino avec un soupçon de nervosité.
- Une minute... Saï ??
Ino battit un instant des cils.
- Ah mais c'est vrai que vous vous connaissez ! Réalisa-t-elle tout à coup.
Elle avait l'air ravie de la coïncidence et Temari ne put s'empêcher de la trouver encore plus jolie.
- Hé bien figure-toi qu'avec Tenten, on lui a préparé une petite surprise. Il ne sait pas où elle l'emmène en réalité, et il ne sait pas non plus que tous les tableaux qu'on a pu récupérer de lui sont ici ! Le but était de réussir à les vendre pour qu'il puisse se payer un nouvel appart.
- Et ça marche ? Questionna Shikamaru qui au grand dam de Temari paraissait enthousiasmé.
- Pour l'instant on n'a pas encore reçu de propositions d'achat mais ça ne fait qu'une heure que l'exposition est ouverte et les gens ont l'air intéressé donc on attend.
Elle lui adressa un sourire rayonnant et Temari trépigna de frustration.
- Maintenant si vous voulez bien m'excuser, reprit Ino, je vois Sakura et Sasuke qui viennent d'arriver.
Elle les quitta de son pas sautillant et sa courte robe bleu nuit attira des chuchotements admiratifs autour de Temari.
- Je trouve que c'est une super idée, dit Shikamaru une fois que l'organisatrice eut disparu dans la foule. Tu ne m'avais pas dit que c'était pour aider Saï.
« Bien sûr, rajoutes-en une couche » râla Temari en silence.
- C'est parce que je ne le savais pas, mentit-elle.
- Pas dupe, Shikamaru la gratifia d'un sourire narquois.
- En tout cas, je la trouve moins intéressante que toi, lança-t-il l'air de rien.
- Ah oui ? Pourquoi ça ?
- Trop gentille.
Temari ricana.
- Et moi je suis quoi alors ? La sorcière de Blanche-Neige ?
- Quelque chose dans ce goût-là, oui.

***

Quand Saï sortit de la bouche de métro, il pensait de plus en plus à une blague. Pourquoi autrement Tenten l’emmènerait-elle dans un des quartiers les plus chics de Tokyô ?
- On est bientôt arrivés, l'informa-t-elle, de plus en plus radieuse à mesure qu'ils approchaient de leur destination.
Bientôt, ils aperçurent un petit attroupement de jolies robes et tailleurs, qui fumaient à l'extérieur d'un bâtiment que Saï ne connaissait que trop bien pour en avoir souvent vu des photos dans les magazines d'art. Il fronça les sourcils parce que Tenten se dirigeait droit sur eux.
- Tu ne m'emmènes quand même pas...
Elle lui adressa un autre de ses clins d'oeil énigmatiques.
- Tenten ! Voulut-il protester, on n'a pas les moyens !
- Peut être, mais bientôt on les aura ! Déclara-t-elle mystérieusement en le tirant par la manche. Allez viens, ma surprise est à l'intérieur.
Très mal à l'aise dans cet environnement qui respirait l'aisance matérielle à tous les niveaux, Saï se laissa traîner jusque dans le hall d'entrée. Là, Tenten le planta en lui donnant l'ordre de ne pas bouger. Elle fila ensuite, vraisemblablement retrouver quelqu'un. Comment pouvait-elle connaître quelqu'un dans ce rassemblement des plus grandes familles de Tokyô ? Était-ce Ino ? Tout à coup, le cœur de Saï s'emballa et il aurait voulu que le serveur qui circulait avec les cocktails s'approche un peu. Malheureusement, celui-ci avait l'air de faire comme s'il ne l'avait pas remarqué. Que manigançaient Tenten et Ino ? Il patienta quelques minutes, de plus en plus nerveux ce qui lui arrivait rarement. Soudain, il l'aperçut. Elle portait une robe bleue nuit, dos nu et dont le décolleté était mis en valeur par des broderies de petites pierres brillantes (Saï espérait que ce n'était pas des diamants). Elle avait l'air de chercher des yeux quelqu'un. Tenten n'était pas avec elle. Il en était encore à décider s'il devait se montrer ou non quand elle l'aperçut à son tour. Son regard s'illumina mais le sens aigu de l'observation du jeune homme lui fit remarquer que ses mains tremblaient, bien qu'elle tentât de le dissimuler en s'agrippant à sa flûte de champagne.
- Saï ! L'appela-t-elle en tentant de se frayer un chemin parmi les invités.
Sa voix aussi tremblait. Elle finit par le rejoindre après qu'une femme élégante l'ait arrêté dans sa course, visiblement pour la complimenter sur quelque chose. Elle la remercia d'un signe de tête sobre et traversa les derniers mètres qui la séparaient du garçon. Saï se sentait proprement incapable d'émettre le moindre son.
- Je suis contente que tu aies pu venir, dit-elle pour combler le silence. Tenten m'avait dit que tu avais des gardes cette nuit, ca n'a pas dû être facile de te lever...
Il secoua la tête, la gorge terriblement sèche. Elle dut percevoir son désarroi car elle fit aussitôt signe au serveur pour qu'il vienne leur offrir quelque chose. Jamais Saï n'avait vidé aussi vite un verre de champagne aussi délicieux mais peu lui importait. Il en avait terriblement besoin.
- Où est Tenten ? Réussit-il à articuler.
- Oh... elle est partie aux toilettes, répondit Ino.
Saï la contemplait sans arriver à émettre une autre remarque ou question. Les phrases se bousculaient dans sa tête et pour la première fois de sa vie, il regretta de n'avoir jamais été adroit avec les mots.
- Ino je...
- On va faire un tour ? Proposa-t-elle au même moment.
- D'accord, acquiesça-t-il en se disant qu'il trouverait peut-être mieux quoi lui dire une fois qu'il serait en mouvement.
Elle traversa le hall pour l'amener début de l'exposition. Saï était tellement concentré sur ce qu'il avait envie de lui dire (qu'elle était magnifique, qu'il se sentait misérable, qu'il ne savait pas quoi faire, qu'il était amoureux d'elle, non, pire que ça...) qu'il mit un temps fou avant de réaliser qu'il connaissait les œuvres accrochées sur les murs. Bien sûr, elles faisaient un autre effet sur les murs blancs immaculés de la galerie, cerclées par des cadres hors de prix, mais c'était bel et bien ses toiles. Les siennes. Peintes avec les moyens du bord, dans son minuscule appart où la lumière était si rare. Il était si abasourdi qu'il s'arrêta brusquement et faillit rentrer dans un serveur qui l'esquiva à la dernière seconde.
- Mais...
Il se tourna vers Ino qui attendait sa réaction avec des yeux brillants.
- Ce sont mes...
Elle hocha la tête.
- Qu'est-ce qui... comment vous avez... C'était ça la surprise ?
Elle acquiesça avec un sourire un peu inquiet. Il pivota lentement sur lui-même pour jeter un œil aux autres murs de la galerie. Partout étaient ses œuvres.
- Je ne sais pas quoi dire. Comment as-tu réussi à... ?
- Oh, je n'aurais rien pu faire sans l'aide de Tenten, s'empressa de répondre Ino, soulagée qu'il lui permette de s'expliquer. C'est elle qui a eu l'idée, moi je n'ai fait qu'organiser l'exposition et inviter les gens.
- La Tokyô Art Gallery, j'en reviens pas.
Elle haussa les épaules d'un air gêné.
- Mon père est un de leurs mécènes.
- Et tous ces gens... ils sont là pour moi ?
- Ne t'inquiète pas, on ne va pas t'obliger à faire de discours, le rassura Ino. De toutes façons, ça marche d'autant mieux quand l'artiste est un peu mystérieux...
- Une minute, par « ça marche d'autant mieux » tu veux dire que ces gens vont... acheter mes tableaux ?
- Si tu es d'accord pour les vendre bien sûr ! Et si l'exposition leur plaît... ce qui d'après les réactions que j'ai pu avoir jusqu'à présent a l'air plutôt acquis.
Elle lui sourit, d'un air enthousiaste. Saï secoua la tête.
- Quoi ? Demanda-t-elle.
- C'est juste que c'est...
Il parut un moment hésiter quant aux mots qu'il voulait employer. Il finit par renoncer :
- J'aimerais trouver les mots pour te dire à quel point je suis content. Mais je suis pas très doué pour parler. Je trouve ça extraordinaire ce que vous avez fait, et je me demande comment je pourrais jamais vous remercier.
- Attends de recevoir ton chèque avant de nous remercier, lui répondit Ino dont les yeux étincelaient de bonheur. Bien sûr, la galerie prend une commission assez élevée mais à mon avis, ce qu'il restera sera quand même conséquent. Et comme pour appuyer ses propos, elle fut interpellée par une dame blonde dans un fourreau noir très serré qui agrippait une pochette de satin sertie.
- Excusez-moi, Mlle Yamanaka ?
- C'est bien moi.
- Tsunade de la famille Senju, se présenta-t-elle en s'inclinant légèrement. Navrée de vous interrompre, mais je tenais à vous dire que je trouve votre exposition très réussie.
- C'est très gentil à vous, répondit Ino.
Elle rayonnait.
- A vrai dire, poursuivit la femme, je suis particulièrement intéressée par la pièce n°7, et comme j'ai entendu d'autres commentaires enthousiastes, je me dépêche de vous faire parvenir ma demande d'achat.
Saï n'en revenait pas.
- Fantastique ! S'exclama Ino. Si vous voulez bien me suivre, je vais faire les papiers. Je reviens dans quelques instants, ajouta-t-elle à l'adresse de Saï.
Bouche bée, celui-ci la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle se perde dans la foule. Cette femme si élégante, tellement aisée que c'en était presque indécent venait de lui acheter une toile. Il se mordit la joue pour s'assurer qu'il ne rêvait pas puis entreprit de faire le tour de la pièce, en étant un peu plus attentif à ce qui se disait autour de lui. « … pas de doutes, une réelle sensibilité... » « … aime particulièrement le travail des courbes... » « … une impression de sauvagerie, de désespoir mais un côté très humain aussi... »
- Alooooooors, comment ça fait d'être enfin reconnu à sa juste valeur ?
Tenten s'était miraculeusement matérialisée à ses côtés. Son sourire d'enfant ravie en disait long sur sa satisfaction.
- C'est incroyable, répondit Saï sincèrement. Je n'aurais jamais pensé que ce que je faisais pouvait intéresser qui que ce soit. Ni qu'on pouvait commenter mes toiles... de cette manière.
- Ne sois pas si modeste, c'est évident que tu as du talent ! Le bouscula un peu Tenten. Mais tu vois, ton problème c'est que tu es apathique.
Saï ne sut que répondre.
- Enfin peut être que tout ça te fera au moins réaliser ce que tu vaux vraiment, et j'espère qu'un jour viendra où tu colleras un procès au cul de cet affreux revendeur qui te volait sans vergogne.
Saisi d'une inspiration soudaine, et incapable de réprimer le profond élan d'affection qu'il éprouva pour son amie, Saï attrapa sa main et la serra brièvement avant de la relâcher comme si de rien n'était. Les yeux de son amie pétillaient.
- Enfin c'est bien joli tout ça, mais le plus marrant c'est quand même de regarder tous ces gens et leurs tenues impossibles. Franchement, moi ça me fait bien rigoler leurs jupes longues... Tout à l'heure y en a une qui s'est pris les pieds dedans j'étais pliée !
Saï jeta un regard circulaire à l'assemblée. C'est vrai qu'ils lui paraissaient ridiculement beaux et polissés, on les croirait sortis d'une pub pour un produit de luxe, un parfum peut être.
- Et l'autre là-bas, ça se voit à des kilomètres qu'elle a mal aux pieds, s'esclaffa Tenten.
Il dirigea son regard dans la direction qu'elle indiquait et repéra en effet une grande fille blonde, à la robe verte très courte qui oscillait d'un pieds sur l'autre dans l'espoir de soulager ses ampoules. Il lui semblait vaguement l'avoir déjà vue, peut-être en compagnie d'Ino.

***

Temari avait mal aux pieds. Ses escarpins neufs irritaient la peau au dessus de ses orteils et les talons aiguilles de 12 centimètres commençaient à peser dans ses mollets à force de rester immobile. Mais pour rien au monde elle n'aurait voulu quitter l'endroit où elle se trouvait. Elle discutait poliment avec une amie de sa famille, propriétaire d'une grande chaîne de bijoux de luxe tandis que Shikamaru les dévisageait d'un air ennuyé en s’empiffrant de toasts. De temps en temps, l'illustre héritière lui jetait des regards indignés par tant de nonchalance. Mais elle attendit obligeamment que ce dernier s'éclipse pour aller se chercher à boire pour glisser à Temari :
- Qui est ce garçon au juste ? Je ne voudrais pas te vexer, mais je le trouve particulièrement mal élevé... Est ce que tu lui dois quelque chose pour l'avoir amené ici ?
Temari se fit une joie de lui répondre d'une voix qu'elle voulait la plus convaincue possible.
- Je sais qu'il n'est pas exactement le parti idéal, et que beaucoup de gens vont certainement désapprouver, mais je suis amoureuse. Et nous sommes très heureux ensemble.
L'autre lui jeta un regard épouvanté.
- Ma chérie, tu es sûre ? Je veux dire, tu pourrais prétendre à tellement mieux... D'ailleurs que vous est-il arrivé à toi et à Neji ? Nous pensions tous que vous étiez merveilleux ensemble.
« Moi aussi » ragea intérieurement Temari.
- Neji est terriblement ennuyeux, répondit-elle en soignant ses accents de sincérité. Bien sûr c'est un ami très cher mais nous n'étions pas faits pour être ensemble. J'ai besoin d'un homme plus audacieux, quelqu'un qui sorte de l'ordinaire, tu vois ? D'ailleurs sais-tu comment j'ai rencontré Shikamaru ? J'ai failli le renverser en scooter ! (Elle éclata d'un rire étudié) On s'est balancé des noms d'oiseaux pendant 10 bonnes minutes, c'était très amusant.
- Je vois... répondit l'autre qui tiquait légèrement.
- Il n'y a plus de cocktails... annonça d'un air morne Shikamaru qui venait de revenir.
Et comme pour se consoler, il sortit un paquet de tabac de sa poche et se roula une cigarette.
- Vous allez fumer ici ? Se scandalisa la femme, avec un mouvement de recul.
Il haussa les épaules sans la regarder.
- Bien, je crois que je vais devoir vous laisser, dit-elle précipitamment. Il me semble que j'aperçois les Haruno, je vais aller les saluer.
Elle battit en retraite en écarquillant des yeux affolés. Temari s'esclaffa.
- Tu as été parfait !! Regarde la cette pauvre femme, elle est toute émoustillée.
L'autre en effet, quelques mètres plus loin, se tortillait en racontant à ses interlocuteurs à quelle scène choquante elle venait d'assister.
- Je ne me doutais pas que ça pouvait être si amusant d'offusquer toute cette bande de vieux cons.
Elle saisit la cigarette que Shikamaru venait de s'allumer et aspira une bouffée, en lançant un clin d'oeil provocateur à leurs plus proches voisins qui observaient la fumée avec une expression stupéfaite.
- Mais tu sais pas le plus bon ? C'est que certains d'entre eux, surtout les plus jeunes quand on y réfléchit, ont davantage l'air jaloux. Jaloux, tu te rends compte ? Je pense qu'ils te voient comme une sorte de prince jardinier tu sais, comme dans les contes. Ils doivent trouver ça très romantique.
Elle ricana.
- Tu sais ce qui les rendrait encore plus hystériques ? Lui demanda Shikamaru.
- Non, dis-moi.
- Ca.
Il se pencha vers elle, attrapa son visage entre ses larges mains calleuses et l'embrassa. Mais ce baiser là n'avait rien à voir avec le baiser de la dernière fois, celui qu'il avait planté sur ses lèvres comme s'il l'avait embrassée sur le front. Cette fois c'était un vrai baiser passionné, un de ceux qui durent et pendant lesquels on ne pense à rien d'autre. Dans un premier temps elle laissa les lèvres du jeune homme se presser contre les siennes sans réaction particulière, puis alors qu'il plaquait son corps contre le sien dans un geste beaucoup plus sexuel elle ressentit tout à coup une vague de chaleur lui monter au visage en même temps qu'un désir violent qui fit rater un battement à son coeur. Avant d'avoir pu se contrôler, elle avait lui rendu son baiser avec une ardeur inattendue. Surpris, Shikamaru recula légèrement son visage et la dévisagea étonné.
- Ne fais pas l'ingénu, répliqua-t-elle, cinglante. Ce n'est pas comme si t'étais pas en train de bander.
- Après une demi-seconde de dépourvu, il éclata de rire.
- Ok tu m'as eu...
Mais avant qu'il ait pu ajouter quoi que ce soit, Temari l'embrassait encore et l'entrainait vers le fond de la salle. Elle poussa une porte marquée « réservé au personnel » dont elle verrouilla le battant derrière elle. Elle se retourna vers Shikamaru mais celui-ci n'avait pas eu besoin de son aide pour deviner ce dont il était question. Il la plaqua sans ménagement contre le mur et enfouit son visage dans son cou, ses mains s'attardant sur ses épaules, sa taille, le haut de ses cuisses. Temari n'était pas surprise de sa voracité, c'était la norme des mecs qui couchaient avec elle. Ce qui l'étonnait c'était son propre désir, sauvage, incontrôlable. Elle se sentait dépossédée d'elle-même tandis qu'elle s'accrochait à lui, qu'elle l'attirait contre elle, en elle. Hors d'haleine, les mains tremblantes ils firent l'amour debout contre le mur sans se regarder. Ce fut à bien des égards brutal, brûlant, volcanique. Encore habillés, haletants il se laissèrent tomber au sol. Après quelques minutes de silence rythmé de respirations erratiques, Shikamaru se redressa. Il se rajusta en quelques gestes rapides, et attrapa sa veste qui était tombée à leurs pieds. Par mimétisme, Temari se leva aussi. Encore éberluée de ce qui venait de la submerger elle n'arrivait pas à se décider à dire quelque chose. Avant qu'elle n'ait eu le temps de trouver, il avait posé sa large main contre sa joue, son pouce caressant ses lèvres encore brûlantes. « Tu es la fille la plus sexy que j'ai jamais rencontré » murmura-t-il. Et il quitta la pièce.



Bon je me disais qu'il était tps qu'il se passe qq chose d'un peu sexuel ds cette fic après tt ça va faire 20 chapitres que ts les personnages se tournent autour sans qu'il ne se passe grd chose. Enfin voilà qui risque un peu de compliquer les choses entre nos deux gigantesques egos sur pattes.
J'ai du diviser le chapitre sur l'exposition en 2 parties dc vs aurez une partie des réponses posées en intro au scd chapitre ! J'espère que celui là sera vite publié. En attendant je vous embrasse !




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