Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 05/05/2012
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent.
Gaara qui a fini par comprendre les troubles d'Ino, lui signifie que c'est la fin de leur couple. C'est l'occasion pour la jeune fille de retrouver un peu d'estime d'elle-même. Ino reprendrait-elle sa vie en main ? C'est du moins ce que redoute Temari, sérieusement menacée ds son statut de reine du lycée dps que sa cour habituelle est tp occupée par ses histoires personnelles. Et ce n'est pas Neji qui la largue qui va arranger son cas..




Chapitre 18: Confrontations



Mercredi
Neji resta un moment sonné sur le banc à se demander vaguement ce qui mettait Temari aussi à cran. Perdu dans ses propres préoccupations il n'avait pas remarqué à quel point les choses changeaient pour son ex-petite copine ces derniers temps. Après quelques réflexions sur ce sujet, il se décida à retourner en cours.
La sonnerie de la fin de la journée retentit et Neji se glissa avec soulagement vers la sortie. Son altercation avec Temari l'avait un instant distrait, mais maintenant il revenait à ce qui occupait ses pensées depuis plusieurs jours déjà : la disparition de Tenten. Étant revenu bredouille lors de ses dernières expéditions lundi et mardi il persistait et avait bien l'intention d'y retourner ce soir. Mais finalement, il n'eut besoin d'aller nulle part. Tenten était venue d'elle-même.
Il l'aperçut alors qu'il franchissait les grilles, appuyée contre un lampadaire, le visage fermé. Il remarqua aussi le plâtre, qui était devenu sale et cabossé à force d'être trimbalé partout sans ménagement. Il fut un peu rassuré : au moins, s'était-elle laissé soigner, et sa blessure était-elle en bonne voie de guérison. Il s'élança vers elle, laissant le soulagement l'envahir et ne refrénant pas l'élan qu'il avait de la prendre dans ses bras. Elle l'aperçut à son tour au moment où il n'était plus qu'à quelques mètres, et d'un mouvement, esquiva son étreinte.
Il leva les yeux vers elle, un peu surpris de cet accueil froid. Il avait momentanément oublié qu'elle devait sûrement être en colère contre lui. Elle le dévisagea avec une expression glaciale et le doute se transforma en certitude. Oh oui, elle était furieuse.
- Tenten, je suis vraiment content de voir que tu vas bien... commença Neji, qui voulait quand même essayer de faire comme si de rien n'était.
Elle le coupa d'un geste.
- Ne te fatigue pas, dit-elle. Je ne suis pas là pour discuter.
- Je ne comprends pas...
- Tu comprends très bien, trancha-t-elle, les mains profondément enfoncées dans les poches de sa salopette. Comme tu avais très bien compris quand je t'ai dit que je ne voulais pas que tu m'emmènes à l'hôpital.
Neji sentit l'agacement lui monter au nez. Il voulut répliquer mais elle ne lui en laissa pas le temps.
- Mais ce n'est pas tout, continua-t-elle et son regard se fit plus froid encore, tu as voulu régler mes frais.
- Je...
- Tu as voulu régler mes frais et tu l'as fait, poursuivit Tenten implacable. Et pour bien enfoncer le clou, tu t'es rendu au foyer où tu leur as dit que tu allais t'occuper de moi. Tu as ramené mon dossier, et tant qu'à faire je suis sûre que tu l'as lu.
Neji se sentait incapable de nier.
- Alors tu as appris que ma mère est une prostituée qui m'a abandonné, que j'ai fait 3 familles d'accueil qui m'ont toutes rejetée et que j'ai un casier judiciaire pour délits mineurs.
Neji ne répondait pas, oui, il savait tout cela. Le visage de Tenten se tordit en une grimace de rage.
- Tu sais tout de moi...
- Et je m'en fiche la coupa Neji. Je m'en fiche complètement.
Cassée dans son élan, Tenten ne sut pas tout de suite quoi répondre.
- Qu'est-ce que ça peut faire que ta mère soit une prostituée où que tu aies un casier judiciaire, hein ?
- Rien du tout, ça fait rien du tout !!! hurla Tenten. Mais tu ne devais pas le savoir !
- Ce que j'ai fait c'était pour-
- Mais tu n'avais pas le droit !! Tu ne peux pas toujours faire ce que tu veux, mais tu ne peux pas comprendre ça, et c'est ça qui est tellement horripilant chez vous (et Neji comprenait parfaitement ce qu'elle entendait par « vous »). Tu penses que tu peux tout te permettre, même contre la volonté des gens.
Neji secoua la tête.
- Ne nie pas !! s'exclama-t-elle les traits déformés par la rage. Je t'avais dit que je ne voulais pas, je t'avais expliqué pourquoi mais tu n'as pas respecté, tu ne respectes rien...
- Il s'agissait de ta santé, Tenten.
- Tu crois que je ne le sais pas ? Tu crois que j'ai besoin de toi pour le comprendre ? Mais tu crois quoi ? Comment penses-tu que j'ai survécu jusqu'à 17 ans, hein ? J'ai pas besoin de toi, cracha-t-elle pour finir.
Neji avala sa salive.
- Mais tu ne m'as rien dit, tenta-t-il pour se défendre. Tu aurais du me dire que tu pouvais aller voir quelqu'un où je ne sais pas... Moi je pensais que tu allais rester là...
Elle le considéra avec tout le mépris dont elle était capable.
- C'est bien ça le problème. Tu crois que je ne suis rien sans toi. Et ça, c'est hors de question que je l'accepte tu comprends ?
Il comprenait.
- Alors voilà ce qu'on va faire, dit-elle d'une voix qui était redevenue calme. Je vais te rembourser. Jusqu'au dernier centime. (Elle arrêta d'un geste, toute tentative de protestation). Et une fois que je t'aurai tout rendu, on ne se reverra plus. Compris ?
- Je ne suis pas d'acc...
- Je me fiche que tu sois d'accord ou non, asséna-t-elle. C'est ma décision. Demain, je serai au même endroit et tu m'amèneras la facture, et je te préviens, je vais vérifier si elle contient les bons chiffres. Ensuite, ça prendra le temps que ça prendra mais je trouverai l'argent.
- Comment ?
- C'est mon problème, coupa-t-elle.
- Tenten je ne veux...
- Pour la dernière fois, je me fiche de ce que tu veux. Aujourd'hui, c'est moi qui décide.
Il baissa les bras, vaincu.
- Laisse-moi au moins te dire que je suis désolé, murmura-t-il. Je ne voulais pas que ça tourne comme ça.
Il lui sembla que l'expression du visage de Tenten s'adoucissait légèrement.
- Je sais bien que tu ne voulais pas ça, répondit-elle. Mais là où je vis, ce ne sont pas les intentions qui comptent, ce sont les actes. Et puis tu sais quoi, on est trop différents, on le sait depuis le début tu crois pas ?
Neji ne voulait pas hocher la tête, il aurait eu l'impression d'encourager la séparation.
- Tu le sais, conclut-elle doucement.
Il serra les lèvres. Il aurait tout fait pour la faire changer d'avis, éviter la rupture, éviter qu'elle s'en aille, mais il ne voulait pour rien au monde empirer son cas.
- Alors à demain Neji, dit-elle. N'oublie pas ce que je t'ai demandé.
Elle se détourna, le dos bien droit, et s'éloigna aussi dignement que lui permettait son plâtre. Il sembla à Neji qu'il ne s'était jamais senti aussi mal. Il mourrait d'envie de lui courir après, de rester encore quelques minutes avec elle, mais à quoi bon ? Il se maudissait d'avoir été aussi bête, aussi arrogant. Il en était là de ses réflexions quand il vit soudain Ino fendre la foule et attraper Tenten par le bras, une dizaine de mètres plus loin.
Curieux, il aurait aimé s'approcher mais il renonça, de peur que Tenten s'aperçoive de son intention. Malheureux et frustré, il s'éloigna et prit machinalement la route de sa résidence.

***

- Hé !!
Les cheveux désormais courts d'Ino lui glissaient sur le visage et elle les chassa d'un air impatient.
- Quoi ?
La fille en salopette verte dont elle avait oublié le nom se retourna et Ino n'eut pas de mal à deviner que quelque chose la tourmentait. Peut-être la conversation qu'elle venait d'avoir avec Neji avant qu'elle ne le quitte ? S'étaient-ils disputés ?
- Quoi ? répéta la fille, méfiante, en toisant Ino.
- Euh... excuse-moi dit Ino, qui hésitait encore à aborder le sujet qui avait motivé son interpellation, je ne me souviens plus de ton nom...
- Tenten, répondit sèchement la fille.
Elle tapa du pied de manière impatiente.
- D'accord, ajouta précipitamment Ino. Euh... est-ce que tu te rappelles de moi ?

Bien sûr qu'elle se rappelait. Tenten se frotta le nez d'un geste agacé. Elle n'avait eu aucun mal à reconnaître la fille dont Saï était tombé éperdument amoureux, et qu'il crayonnait sur chaque centimètre carré de papier qui passait à sa portée. Elle hocha brièvement la tête.
- Bon, fit l'autre, visiblement embarrassée. Alors euh...
Elle ne parvenait pas à trouver comment formuler sa demande. Tenten leva les yeux au ciel : il fallait que cette fille choisisse ce jour là pour venir bredouiller sous son nez.
- Oui ? Dit-elle pour accélérer les choses.
- Je voudrais voir Saï, avoua l'autre pratiquement au même moment.
- Tu quoi ? Demanda Tenten.
- Je voudrais voir Saï, répéta Ino, très vite.
D'abord Tenten ne sut que répondre. Pourquoi la mêlait-on aux histoires sentimentales de Saï ?
- Pourquoi est-ce que tu me dis ça, à moi ?
- Parce que je ne sais pas où il vit, répondit sincèrement Ino. Et que je crois qu'il faut que je lui parle.
- Tu « crois » ? railla Tenten.
- Écoute, tu ne peux pas me dire simplement où il habite ?
D'abord, Tenten se dit qu'elle n'avait aucune raison de renseigner cette fille, qu'après tout Saï n'avait peut être pas envie de la voir. Et puis quelque chose s'alluma dans son esprit. Son idée germant petit à petit, elle prit Ino par le bras et l'entraîna à l'écart de la foule qui se dispersait peu à peu.
- Est-ce que tu sais à quel point Saï est malheureux en ce moment ? Interrogea Tenten abruptement.
Elle vit clairement Ino pâlir et en ressentit une certaine satisfaction.
- Pourquoi ?
- Oh, quelque chose me dit que tu y es pour quelque chose...
Elle tira un vif contentement de l'expression horrifiée de celle qui l'accompagnait.
- Je... voulut s'expliquer l'autre.
- Ce qui se passe entre vous ne me regarde pas, la coupa brusquement Tenten. En revanche, ce qui me concerne c'est que Saï soit malheureux.
Ino hocha la tête.
- Bon, si je veux être honnête soupira Tenten, je dois bien admettre que tu n'es pas le seul souci qui le ronge.
Elle vit une lueur d'espoir s'allumer dans le regard de la fille, et sentit sa volonté de se rattraper et cela lui plut.
- J'aurais bien voulu le sortir de là à moi toute seule, poursuivit-elle, mais là je dois bien admettre que je suis impuissante.
Ino leva vers elle des yeux interrogateurs.
- Saï a des problèmes d'argent, répondit Tenten à sa question muette. Il ne peut plus payer son loyer. Dans moins de 3 semaines il sera à la rue.
Une expression horrifiée se peignit sur les traits d'Ino, et Tenten se sentit soudain un peu moins seule au monde.
- Comment...
- Le loyer de Saï est à taux variable, expliqua Tenten. Ça veut dire qu'il suit le cours de l'immobilier. Si l'immobilier marche bien alors son loyer diminue, mais lorsqu'il y a pénurie comme aujourd'hui, il augmente et Saï n'a aucun contrôle dessus.
Ino se mordit les lèvres.
- En 3 mois, il a plus que doublé, compléta Tenten, l'air sombre, et Saï n'a pas suffisamment de ressources pour suivre le mouvement.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
Tenten apprécia le « on ».
- Eh bien, je crois que j'ai une idée...

Une heure plus tard, Tenten rentrait au foyer, et en marchant elle eut l'impression que le poids sur sa poitrine s'était un peu allégé. La fille, cette Ino, n'était pas si greluche qu'elle en avait l'air et elle était fermement décidée à faire quelque chose pour aider Saï. Tenten savait apprécier la générosité désintéressée. Si leur plan marchait alors tout irait bien pour son ami. Cette idée lui fit venir un sourire aux lèvres. Elle imaginait déjà Saï déménager dans un T3 en centre-ville, s'acheter de nouvelles chaussures, cesser son boulot ingrat de livreur...
Elle était surprise d'avoir su coopérer avec quelqu'un d'aussi étranger que cette fille de bonne famille qui avait des airs de barbie. Mais finalement c'était venu tout seul, de leur volonté commune de faire quelque chose. Elles avaient même fini par se sentir complices, et c'était très étrange pour Tenten de sentir qu'elle avait besoin de l'aide de l'autre et de l'accepter, comme si c'était normal. Elle soupira. Les choses changeaient. Elle pensa à Neji et se sentit beaucoup moins en colère à son sujet. Elle revoyait son visage malheureux. Il comprenait, et regrettait de l'avoir blessé. Mais elle ne reviendrait pas sur sa parole. Non ça jamais. Elle aurait perdu la face et devant lui c'était inacceptable.

***

Au même moment, Sasuke arrivait à l'hôpital Keio et entrait dans la chambre 301 où se trouvait son frère, rejoignant Sakura qui y avait installé un véritable campement. C'était la troisième fois qu'ils s'y rendaient ainsi et rien n'avait changé depuis lundi. Itachi restait froid et inaccessible, les yeux obstinément fermés, les traits paisibles quoique blafards sous la lumière crue des néons. Pour la troisième fois, Sasuke s'assit sur la chaise de métal inconfortable au chevet de son frères, posa les coudes sur ses genoux et attendit. Pendant ce temps, en apprentie infirmière, Sakura veillait à le changer de position, à vérifier sur les écrans qui l'entouraient que tout était normal.
Le médecin avait dit que l'overdose avait été puissante mais pas assez pour entamer trop sévèrement les fonctions physiques d'Itachi. En clair, il avait eu beaucoup de chance. Néanmoins, il aurait dû se réveiller il y a quelques jours déjà, et ce retard pouvait se révéler préoccupant s'il durait. « Enfin, ajouta le médecin, le coma est un phénomène encore très mystérieux pour la science. Il peut se réveiller d'ici 5 minutes ou alors plus jamais, sans que nous n'ayons aucune idée de la raison ». Voilà qui n'était guère rassurant, mais Sasuke et Sakura ne perdaient pas espoir et passaient de longues heures ensembles, à épier le moindre souffle d'Itachi.
Préserver le mystère de son identité s'était révélé ardu. Ils avaient dû avouer au moins à l'équipe qui s'occupait du patient qui il était réellement. Mais ils s'étaient arrangés, moyennement un chantage que Sasuke aurait préféré éviter, pour que cela reste dans l'enceinte de l'hôpital, et surtout qu'il n'y ait pas de fuites vers le reste des Uchiwa ou les médias. Sasuke espérait que cela suffirait jusqu'à ce qu'Itachi se réveille. Car il se réveillerait.
- Hé, dit soudain Sakura dont la tête s'était vivement redressée, alors qu'elle somnolait presque, assise au pied du lit numéroté 727. Je crois qu'il a bougé.
- T'as rêvé, répliqua Sasuke qui n'avait rien remarqué de tel.
- Si-si je te jure, il a cligné des yeux.
Sasuke se leva pour regarder de plus près. Au cours des 5 minutes qui suivirent, tous deux retinrent leur souffle. Puis Sasuke se rassit, dépité.
- J'étais sûre... dit Sakura.
- C'est pas grave. Ça viendra.
Mais ça ne venait pas. Sasuke se surprenait à avoir envie de prendre son frère par les épaules et de le secouer de toutes ses forces. Comment pouvait-il rester là ? Comment pouvait-il ignorer la vie comme ça ? Pourquoi ne faisait-il aucun effort ? Il aurait très bien pu s'il s'y était attelé, reconquérir sa maîtresse, reprendre ses brillantes études, hériter de l'empire familial et mener la vie dont Sasuke lui-même avait toujours rêvé.
En quittant l'hôpital ce soir là, vers 23h, Sasuke laissa un message à Kurenai lui expliquant sobrement que rien n'avait changé. Il soutenait de l'autre bras une Sakura épuisée par ses dernières nuits de veille. Il avait tenté de l'en dissuader mais elle avait tenu bon, expliquant qu'elle n'avait rien de mieux à faire et que de toutes façons, vu où elle en était elle raterait son bac. Mais ce soir, il avait réussi à la ramener plus ou moins de force puisqu'elle s'était endormie sur le matelas d'Itachi.
Il se sentait de plus en plus ému par la jeune fille à mesure que le temps passait. Elle s'était montrée si courageuse et si attentionnée, il se demandait souvent d'où lui venait cette force. Lui qui l'avait prise si longtemps pour une fille fade et sans intérêt, il se maudissait d'avoir perdu tout ce temps. Arrivé chez lui, il allongea avec tendresse Sakura sur son lit avant de faire de même sans prendre la peine d'enlever ses vêtements. Il s'endormit, le nez dans ses cheveux.

Jeudi :
Ce fut la sonnerie du téléphone qui le tira du sommeil, bien avant celle de son réveil. En grognant, il s'extirpa des couvertures pour aller décrocher.
- Allo ?
- M. Uchiwa Sasuke ? Fit une voix masculine qui lui paraissait vaguement familière.
- Lui-même, répondit-il d'une voix pâteuse.
- Ici M. Ueda, le médecin de votre frère.
- Le cœur de Sasuke manqua un battement.
- Oui ?
- Je vous appelle pour vous informer qu'Itachi est sorti du coma monsieur. Vous pouvez venir le voir aux horaires de visites habituelles.
- Je... Vous en êtes sûr ? Demanda Sasuke dans un féroce combat intérieur pour déterminer s'il rêvait ou non.
- Absolument certain monsieur. Il a ouvert les yeux cette nuit et a appelé une infirmière.
- Comment il va ?
Sasuke crut déceler une seconde d'hésitation.
- Physiquement, bien, monsieur.
- Bon, dit Sasuke en se passant la main dans les cheveux. Alors je... j'arrive tout de suite.
- A tout de suite monsieur.
En hâte, Sasuke raccrocha l'appareil et se précipita dans sa chambre où Sakura ouvrait péniblement les yeux.
- Qu'est ce qui se passe ? Bredouilla-t-elle en se passant la main sur le visage.
- Sakura...
Et Sasuke prononça le prénom d'une voix si tendre que la jeune fille ouvrit les yeux tout à fait.
- C'était l'hôpital. Itachi est réveillé.
Sakura n'eut pas le temps de réaliser le sens des mots, que Sasuke se jetait déjà sur elle pour l'embrasser. Ils roulèrent sur les draps froissés. L'ardeur de Sasuke surprit Sakura : jamais il ne s'était montré aussi entreprenant ni aussi tendre. Elle se laissa faire avec un plaisir non dissimulé.
- Tu ne crois pas... commença-t-elle en tentant de reprendre son souffle. Qu'on devrait aller le voir ?
Sasuke sortit la tête de son cou, les cheveux ébouriffés comme un gamin.
- On l'a attendu pendant 3 jours, il peut bien patienter 10 minutes !
Sakura éclata de rire et attira de nouveau le garçon contre elle.
- T'as raison, continue ce que tu faisais...

Il était bien 9 heures quand ils quittèrent le manoir Uchiwa, les joues roses et le souffle court. Sasuke se réjouissait à l'idée de sécher une journée de cours pour rester avec Sakura. Ils prirent le bus pour rejoindre l'hôpital, et ce n'est que pendant le trajet qu'il sentit la tension remonter. Et si Itachi ne se souvenait pas de lui ? Après tout, il avait subi un choc majeur. Ou s'il était trop en colère pour le recevoir ? S'il ne voulait plus lui parler ?
Comme si elle avait deviné ses angoisses, Sakura lui attrapa la main et ne la lâcha plus.
Tout ira bien, lui chuchota-t-elle alors qu'ils franchissaient les portes de l'hôpital.
Pourtant, Sasuke ne put empêcher sa main de trembler quand il appuya sur la poignée de la chambre 301 et qu'il poussa la porte.
Itachi était bel et bien réveillé, le dos appuyé contre une masse d'oreillers, le teint pâle et les traits tirés mais avec une expression goguenarde sur le visage qui fit presque venir les larmes aux yeux de Sasuke. Enfin, Itachi ressemblait à Itachi.
- Bonjour, petit frère, le salua-t-il.
- Itachi, rétorqua Sasuke, s'efforçant de contrôler sa voix.
Il avança au milieu de la pièce de manière à laisser entrer Sakura.
- Et ma charmante infirmière.
- Ravie de te revoir, répondit Sakura d'un ton bien plus assuré que celui de Sasuke.
- Comment allez-vous tous les deux ? Demanda Itachi en se renfonçant dans ses oreillers.
- Beaucoup mieux que toi, répliqua à nouveau la jeune fille, avant que Sasuke ait eu le temps d'ouvrir la bouche.
Itachi éclata d'un rire rauque qui le fit tousser.
- Ça je n'en doute pas, mademoiselle.
- Alors tu... tu es guéri ? Interrogea Sasuke.
- Ça, il faut le demander à mes médecins qui auront un avis bien plus objectif que le mien, ricana Itachi. D'ailleurs soit-dit en passant, tout le monde a l'air d'avoir peur de moi ici, mademoiselle mise-à-part (il adressa un sourire à Sakura). J'aimerais bien savoir quelles ficelles tu as tirées pour obtenir ce résultat.
Sasuke fit la grimace.
- J'ai menacé d'engager une équipe pour enquêter sur leurs marges phénoménales s'ils ne la bouclaient pas à ton sujet.
Itachi hocha la tête d'un air entendu.
- Pas de doutes petit frère, tu es bien mieux fait pour ce métier que moi.
- Je ne... protesta Sasuke, mais l'autre ne le laissa pas finir.
- Comment vous m'avez retrouvé ? La dernière chose dont je me souviens c'est de cette chambre d'hôtel crasseuse pour laquelle j'ai claqué mes derniers yens.
- On peut dire qu'on s'est donné du mal ! S'exclama Sakura en lui décochant un regard sombre. (Itachi lui sourit en retour). On a pratiquement retourné toute la ville.
- Pour aboutir à l'hôpital.
- Dans lequel tu vas rester un moment, précisa Sakura.
- Ça, ma chérie, je ne sais pas si c'est dans mes plans.
- Hé bien tu as intérêt à changer tes plans parce que sinon...
- Sinon on s'arrange pour que Mademoiselle Yuhi perde son poste à l'université, compléta Sasuke.
En l'espace d'une seconde, Itachi perdit le peu de couleur qui lui restaient sur le visage.
- Qu'est-ce que vous... Comment...
- Peu importe comment, trancha Sasuke. Soit tu restes ici et tout se passe bien pour toi comme pour elle, soit tu décides de t'en aller, auquel cas, on ne cache plus rien à la famille et on la fait virer. Est-ce que c'est clair ?
- Sasuke, je ne te cache pas que tu es devenu une belle petite ordure, siffla Itachi entre ses dents.
- Je m'en fiche complètement, rétorqua Sasuke. J'ai la conscience tranquille.
Itachi ferma les yeux, et parut se forcer à inspirer tranquillement.
- Comment elle va ?
- Pour l'instant pas très bien, elle est très inquiète pour toi et je pense que ça se ressent sur son job.
L'autre rouvrit les yeux et darda sur son frère un regard de profonde colère.
- Je te déteste, tu le sais ça ?
- J'ai décidé que ce n'était pas si grave tant que t'étais en vie.
Itachi sourit, presque malgré lui.
- Tu es devenu très fort petit frère.
Le cœur de Sasuke se gonfla de bonheur.
- Oui, je sais.
- Et maintenant, si on parlait cure de désintox ? Intervint Sakura.
Itachi les regarda tous les deux avec un mépris souverain.
- C'est hors de question, articula-t-il.
- C'est pas comme si t'avais le choix, railla Sasuke.
- Je refuse de...
- C'est un établissement très discret dans l'ouest du pays, tu y seras très bien et en 2 mois tu ressors comme neuf.
- Tu ne peux pas me forcer...
- Mais je peux te contraindre à faire ce choix tout seul. Imagine la réaction de Kurenai quand elle apprendra la nouvelle de son renvoi...
- Tu n'oserais pas.
- Entre la mort de mon frère et le chômage d'une inconnue tu crois que je vais hésiter longtemps ?
Itachi sembla sur le point de perdre ses moyens. Sa bouche se tordit en une grimace de haine qui fit ressortir sa peau pâle et tirée.
- Sasuke tu...
Mais Sasuke soutint son regard.
- Tu vas le regretter, acheva-t-il.
Puis il se laissa retomber sur ses oreillers, vaincu.
- Bon puisqu'on est d'accord, intervint Sakura, est-ce qu'on peut fixer les détails ?
Itachi fit un geste vague de la main, l'air de dire qu'il ne se sentait pas concerné.
- On a réservé ton séjour. Tu pars dans trois jours. Tout est à mes frais, précisa Sasuke. Et je te préviens, on a demandé au personnel d'être particulièrement vigilant avec toi. T'as intérêt à te tenir à carreau ou alors tu sais comment ça va se terminer pour elle.
- Je vois que tu as pensé à tout, petit frère. Quel chantage as-tu monté encore ?
- Aucun que tu aies besoin de connaître.
Le silence s'installa. Itachi fixait obstinément le plafond. Quand il parla, son ton était définitif.
- A mon tour de te prévenir Sasuke, une fois que je serai sorti de là, je ne veux plus jamais, je dis bien plus JAMAIS te voir. C'est bien compris ?
Sasuke encaissa le choc. Bien sûr, il s'attendait à quelque chose de ce genre là.
- Oui, j'ai compris.
- Très bien. Je ne vous retiens pas, jeta négligemment Itachi.
Les membres raidis, le cœur battant à tout rompre, Sasuke marcha jusqu'à la porte, précédé par une Sakura qui avait l'air horrifié.
- Adieu ! Lança l'homme depuis son lit.
Et une note de triomphe perçait dans sa voix. Il avait perdu mais il avait gagné. Sasuke était anéanti.
- Oh mon dieu... chuchota Sakura une fois qu'ils eurent refermé la porte derrière eux. Sasuke je suis tellement désolée...
Elle entoura son visage de ses mains, chercha à croiser son regard pour l'assurer de sa compréhension mais il gardait les yeux obstinément baissés.
- Il ne peut pas parler sérieusement...
- Tu ne le connais pas, répondit-il d'un air sombre. Itachi tient toujours ses promesses. Ce qui veut dire que (il prit une soudaine inspiration) quoi qu'il arrive je ne le reverrai plus.
Il ne parvenait toujours pas à l'envisager.
- Il est en colère, il a l'impression de se faire manipuler c'est normal qu'il veuille te faire du mal... Mais c'est pas pour autant qu'il...
- Il le fera Sakura.
Elle secoua énergiquement la tête.
- Non il ne pourra pas, il sera obligé de te croiser quand vous travaillerez tous les deux dans l'entreprise de ton père. Il ne pourra pas t'éviter.
- Tu n'as pas compris... Il a abandonné l'idée de reprendre la firme. Tu l'as entendu qui disait « Tu es bien mieux fait que moi pour ce métier, Sasuke » ? C'était sa manière de me dire « je te laisse le poste ».
Sakura ouvrit de grands yeux.
- Tu crois vraiment... ?
Il haussa les épaules en signe de résignation. Bouleversée, Sakura attrapa sa main et entrelaça étroitement ses doigts dans les siens. Sasuke ne répondit que vaguement à son geste. Il lui semblait que le monde s'était soudainement écroulé et que jamais plus il ne retrouverait la lumière du jour.




Alors voilà, Itachi est vivant mais il ne veut plus entendre parler de Sasuke. Comment ce dernier va-t-il accepter la situation ? De son côté Tenten a également l'air très remontée contre Neji qui s'en prend plein la figure, peut être pour la première fois de sa vie ^^. Va-t-il réellement laisser Tenten le rembourser ? Et quel est le plan de Tenten pour sortir Saï de ses problèmes financiers ? Et quel sera le rôle d'Ino là-dedans ?
Une partie des réponses au prochain épisode : Retrouvailles :)




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