Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 04/03/2012
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent.
Tenten a réussi à s'enfuir de l'hôpital et compte bien faire payer à Neji sa petite trahison. Mais parmi les patients, qu'elle croise, elle reconnaît tt à cp Itachi, le frère junkie de Sasuke qu'elle avait rencontré il y a qqs temps lors de la soirée à l'Eclipse. Quant à Temari, ça ne va pas très fort, als que Gaara et ses amis, absorbés par tout ce qui se passe dans leurs vie, ont tendance à oublier la vénération qu'ils lui portaient.




Chapitre 17: L'envol et la chute



Dimanche
Ino était en train de se faire un thé quand elle reçut l'appel de Gaara. Elle hésita un court instant. L'envie de continuer à fuir la démangeait. Mais dans un sursaut de courage, elle décrocha et avec une voix tremblante dit : « Allô ? ».
- Ino, c'est Gaara.
- Salut, ça va ? Demanda-t-elle en se sentant parfaitement idiote.
Il parut un instant décontenancé par sa question, et Ino shoota dans le bar pour se punir.
- Euh... écoute, j’pense qu'il faut qu'on se voie.
Haletant à cause de la douleur, Ino avait du mal à réfléchir.
- Euh... oui, si tu veux.
- Ino ça va ?
- Oui, oui, j'ai shooté dans un meuble.
Une fois de plus, il y eut un court silence, mais quand Gaara reprit, Ino sentait le sourire dans sa voix.
- Okay, alors disons, dans une demi-heure, au parc ?
Elle avait envie de hurler : « NON ! » mais à la place, elle dit : « D'accord ». En raccrochant, elle se sentit un peu fière d'elle-même ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Enfin, elle restait morte de trouille. Que lui voulait-il ? Allait-il encore une fois tenter de lui tirer les vers du nez ? Elle redoutait un interrogatoire, et se sentait sur le point de craquer à tout moment. Pour éviter d'y penser, elle remonta dans sa chambre avec sa tasse de thé et se décida enfin à enlever son pyjama qui ne l'avait pas quitté du week-end.
Une demi-heure plus tard, elle était au rendez-vous, tremblante et avec une folle envie de se barrer en courant. En plus Gaara était en retard, la tentation était grande de rebrousser chemin. Ino inspira un grand coup. Non, maintenant, elle ne fuyait plus et elle allait s'expliquer avec son petit copain.
C'est alors qu'il arriva, débraillé comme d'habitude et avec un charme fou, auquel Ino resta pour une fois de marbre.
- Tu veux boire quelque chose ?
Il n'avait même pas dit « bonjour ». Ino le trouva bizarre, fébrile ce qui ne lui ressemblait pas.
- Euh, non, ça ira, merci.
Elle ne se sentait pas capable d'avaler quoi que ce soit.
- Bon, dit-il en s'asseyant sur le banc le plus proche.
Elle fit de même, les yeux obstinément fixés sur les canards dans le lac.
- Je vais être rapide, dit-il enfin, les dents étrangement serrées. Je ne suis plus amoureux de toi. J'ai plus envie qu'on soit ensemble.
Le sang d'Ino s'était figé dans ses veines. Elle n'en croyait pas ses oreilles.
- Ça fait un moment que j'y réfléchis, ajouta-t-il, mais sa voix sonnait faux.
- Ah bon... murmura Ino, qui ne parvenait pas à élaborer une phrase cohérente dans sa tête.
- C'est brutal, mais je peux pas faire mieux.
Le ton était dur et elle finit par se réveiller et par lever les yeux vers lui.
- Je...
Elle ne savait pas par où commencer.
- Je suis désolée.
Voilà c'était dit, et Ino sentit les larmes lui brûler les yeux. Elle sentait soudain un irrésistible besoin de s'expliquer.
- J'ai jamais voulu... Je t'aime vraiment. Mais, ça m'est tombé dessus, enfin je veux dire Saï m'est tombé dessus et là j'ai déconné. Je veux dire, je savais ce qui était en train de se passer mais c'est comme si je faisais semblant de pas le savoir. Je voulais pas te le dire, et que ça nous rende malheureux. Maintenant, je me rends compte que c'était stupide et que ça nous a fait plus de mal que si je t'avais tout dit depuis le début.
Elle reprit son souffle. Elle ne pouvait plus s'arrêter.
- Lui et toi c'est pas la même chose. Toi, je t'admire depuis qu'on est tous petits, je t'ai toujours trouvé fabuleux. Lui j'ai rien choisi du tout. Je te promets que j'ai pas fait exprès.
Elle avait un ton suppliant maintenant.
- T'as le droit d'être en colère contre moi, j'ai vraiment fait n'importe quoi avec toi. Je te demande pardon.
Les larmes roulaient sur ses joues, mais son regard ne fuyait plus. Gaara prit une grande inspiration.
- Je ne suis pas en colère contre toi, dit-il et sa voix était trop calme. En fait, je ne te quitte pas parce que tu aimes ce mec. La vérité c'est que je n'ai jamais été amoureux de toi.
Il regarda Ino et ses yeux étaient de nouveau froids. C'était le regard du Gaara qui n'était pas son ami. La part de lui qu'elle ne connaissait pas et ne connaîtrait jamais. Elle se surprit à avoir peur. Le temps qu'ils étaient ensemble elle en était venue à penser que cette facette de sa personnalité avait disparu.
- Je... commença-t-elle dans l'intention de lui demander des explications.
- Je n'ai rien à ajouter, annonça-t-il en se levant.
Après lui avoir lancé un dernier regard perçant et glacé, il tourna les talons et quitta le parc sans se retourner. Il fallut un très long moment avant qu'Ino ne réussisse à se lever pour rentrer chez elle.

***

Neji était inquiet. Il avait appris la nouvelle de l'alarme incendie déclenchée à l'hôpital où se trouvait Tenten. Il s'y était rendu immédiatement pour en savoir plus et s'était trouvé face aux cordons de sécurité et aux pompiers qui paraissaient perplexes et agacés. Il ne put rien tirer d'eux à ce moment là et dut se résoudre à retourner chez lui, angoissé.
Le lendemain, on lui apprit que l'incendie était une fausse alerte et que tous les patients évacués avaient pu regagner l'hôpital. Il s'y rendit immédiatement et demanda à voir Tenten. Le ciel lui tomba sur la tête quand on lui répondit qu'elle avait disparu. On était lundi, il avait cours et ne pouvait donc pas faire grand chose. Il attendit donc patiemment la sonnerie de 17h avec la ferme intention d'entamer des recherches. Au fond de lui, Neji savait qu'elle ne risquait rien. L'hôpital lui avait confirmé qu'elle avait embarqué ses affaires, profitant de la cohue de l'alerte pour filer en douce. Ce qu'il ne s'expliquait pas, ou qu'à moitié, c'était la raison de son geste, et pourquoi elle n'avait pas cherché à le recontacter. Il savait qu'elle avait les docteurs en horreur mais puisqu'il avait réglé les frais, pourquoi ne profitait-elle pas du service ? Était-elle à ce point têtue pour refuser son aide ? Il n'arrivait pas à croire qu'un simple coup de pouce de sa part avait-pu entraîner une réaction aussi extrême.
Une fois à l'extérieur, il prit résolument la direction opposée à celle de sa résidence et s'enfonça dans la ville. Après tout, elle avait surgi miraculeusement à chaque fois qu'il était perdu alors pourquoi cette fois là serait-elle différente ? Néanmoins, cette fois, pour être totalement tranquille, Neji avait emporté son portable.

***

Lundi.
La vérité c'est qu'il la loupa de peu. Près de cinq minutes après qu'il eut quitté l'enceinte du lycée, Tenten escaladait un balcon et se retrouvait sur la place du Sakura. Elle était venue avec un objectif précis. Trouver Neji et lui expliquer sa manière de voir les choses, mais avant, parler à son ami, le brun dont elle avait vu le frère à l'hôpital. Des yeux, elle fouilla la masse d'élèves qui franchissait les grilles. Elle l'aperçut soudain, qui se frayait un passage, l'air pressé.
- Hé toi !
Il ne l'entendit pas, et elle dut se lancer à sa poursuite en clopinant à cause du plâtre. Elle finit par le rattraper au milieu d'un groupe de filles gloussantes qui se turent brusquement en la voyant débarquer. L'une d'elles n'hésita pas à montrer ostensiblement la salopette du doigt en se penchant vers l'oreille de son amie. Les deux étouffèrent un rire, mais Tenten ne s'en aperçut même pas.
- Toi ! Répéta-t-elle, en agrippant l'épaule de Sasuke.
- Quoi ? s'exclama-t-il en se dégageant brusquement.
Il écarquilla les yeux en reconnaissant l'amie de Neji, celle avec la coiffure bizarre.
- Qu'est ce que tu veux ? Demanda-t-il sur un ton un peu plus amène, tandis que les filles autour de lui s'arrêtaient de rire et dévisageaient l'échange avec curiosité.
- Suis-moi, ordonna Tenten en le tirant par la manche hors de la masse des élèves.
- Pourquoi faire ? S'enquit-il en se dégageant de nouveau.
- Suis-moi, répéta-t-elle, obstinément.
Intrigué, il obtempéra et elle marcha jusqu'à ce qu'elle fut sûre que plus personne ne pouvait les entendre.

- Qu'est-ce qui se passe à la fin ? Questionna Sasuke qui n'avait pas l'habitude qu'on le trimbale ainsi.
La fille se retourna vers lui et le dévisagea avec des yeux perçants.
- Je sais où est ton frère, annonça-t-elle d'une voix calme.
D'abord, Sasuke crut qu'il avait mal entendu.
- Tu... quoi ?
- Je sais où se trouve ton frère, répéta Tenten, en élocution lente.
Sasuke restait là, les bras ballants, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. D'où sortait cette fille, et pourquoi lui parlait-elle de son frère ?
- Tu ne comprends pas quand je te parle ? Interrogea-t-elle, d'une voix où commençait à percer l'agacement.
-Si, je...
Sasuke respira un grand coup.
- Où est-il ? Comment l'as tu trouvé ? Et d'abord qui es-tu ?
Elle parut soulagée de le voir enfin s'animer.
- Il est à l'hôpital, dans le coma après une overdose. Ils n’ont pas encore découvert son identité, pour l'instant il est le patient n°727. Comment je l'ai trouvé, ça me regarde, et quant à moi, je m'appelle Tenten et je suis... enfin, je connais un peu Neji.
Il eut un petit mouvement de tête qui voulait dire, « oui, ça je sais ».
- Mais comment savais-tu...
- Que c'était ton frère ? J'étais là à sa soirée tu te souviens ? Neji m'avait invitée. C'est là que je l'ai rencontré et ensuite... (elle prit une grande inspiration), j'ai appris que tu le cherchais et lors de mon séjour à l'hôpital (elle montra son plâtre) je suis tombée sur lui par hasard. Voilà.
- Une minute, comment as-tu appris que je le cherchais ?
- Ça, c'est mon affaire. Je t'ai dit où il était maintenant, c'est plus mon problème.
Elle fit mine de se détourner mais il l'attrapa par le bras.
- Une seconde, tu vas pas t'en tirer comme ça, il faut qu'on discute !
- Mais de quoi ? S'énerva-t-elle. J'en sais pas plus moi, et estime-toi heureux que j'aie pris la peine d'essayer de me souvenir où j'avais vu sa tête et de te prévenir ensuite. Voilà tout ce que je pouvais faire pour toi, maintenant lâche-moi.
Il obéit mais elle ne partit pas tout de suite. Ils restèrent un moment à se fixer dans les yeux.
- L'hôpital... murmura Sasuke, comment est-ce qu'on a pu passer à côté de ça ?
- Je l'ignore, répondit-elle sèchement.
- Euh... merci, au fait.
Elle haussa les épaules.
- Non sérieux, insista Sasuke qui se rendait compte qu'il avait eu l'air d'un rustre. Tu viens peut-être de lui sauver la vie et tu nous as rendu un grand service. T'as raison t'étais pas obligée de faire ça.
- C'est vrai, dit Tenten.
- Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, un jour, appelle-moi.
Et Sasuke fit quelque chose qu'il n'avait encore jamais fait avec une fille : il lui tendit son numéro de téléphone sur un bout de papier. Tenten hésita. Elle n'avait pas besoin qu'il fasse quelque chose pour elle, elle pouvait se débrouiller, c'est toujours ce qu'elle faisait... Puis elle repensa soudain à Saï et finit par prendre le papier.
- Merci, dit-elle. J'y penserai.
Elle consentit à lui sourire et Sasuke la trouva très mignonne. Rien à voir avec Temari mais il comprenait que Neji passe du temps avec cette fille.
- Bon, à la prochaine alors, dit-il. Merci pour tout.
Elle acquiesça d'un signe de tête et se détourna vers la place. Quelques secondes plus tard, elle avait disparu. Encore sonné par cette rencontre, Sasuke composa fébrilement le numéro de Sakura sur son portable.
- Saku ? Il faut absolument que tu me rejoignes à l'hôpital Keio. Dépêche-toi.

***

Après avoir quitté Sasuke, Tenten passa un peu de temps sur la place à la recherche de Neji. Elle était plutôt satisfaite d'elle-même, et se réjouissait que les problèmes du garçon s'arrangent un peu. Bien-sûr, il faudrait prendre en charge son frère comateux et drogué mais au moins, il était vivant, et le soulagement qui avait libéré les traits du jeune homme avait un peu apaisé son âme. Elle se sentait presque prête à affronter Neji, à lui dire ce qu'elle avait à dire puis à le rayer de sa vie.
Elle prit une grande inspiration de l'air vicié de Tokyo. Elle se demandait vaguement si sa colère se calmerait un jour, si le sillon brûlant de son humiliation cesserait finalement de la ronger. Elle se fit la réflexion qu'avec le temps, si ça se trouve, elle pardonnerait à Neji son arrogance. Et puis la colère reflua, et elle se dit que ce dont elle avait besoin pour le moment c'était d'évacuer sa rage contre Neji et contre le monde et que le jeune homme était la cible parfaite.
Mais Neji se révéla introuvable, et la rage de Tenten continua de la ronger. Elle décida de revenir le lendemain et le jour suivant jusqu'à ce qu'il fasse son apparition ou jusqu'à ce que sa colère s'éloigne.

***

Ino resta deux longs jours prostrée dans sa chambre, incapable d'une pensée cohérente, et laissant le flux et le reflux de ses sentiments l'envahir et la plonger dans le chaos. Dans des éclairs de lucidité elle se demandait si elle n'était pas en train de devenir folle et se dit qu'une fois de plus, c'était de sa faute, parce qu'elle gardait tout en elle depuis trop longtemps, et que du coup plus personne ne la comprenait. Saï et Gaara, peut-être que si elle leur avait parlé, si elle s'était expliquée, elle en aurait retenu un... De même pour Sakura, dont l'absence insoutenable ne s'expliquait toujours pas. Et puis elle cédait à la facilité de l'apitoiement, cachait son visage dans ses mains et se mettait à sangloter.
Le matin du troisième jour cependant, Ino se leva l'esprit étrangement calme. Elle se remémora ces dernières 48h passées à se lamenter et réussit sans peine à s'en détacher. C'était comme si une nouvelle volonté l'avait envahie. Elle se redressa, se regarda longtemps dans la glace et puis alla chercher un ciseau.
Au Japon, une tradition voulait que celui qui subit un échec amoureux se coupe les cheveux. Mais pour Ino ce n'était pas exactement ça. C'était une part d'elle-même dont elle voulait se débarrasser, pas de la pensée de Saï ou de Gaara. Elle s'installa devant sa coiffeuse et après un regard de défi lancé à son reflet, elle referma les lames du ciseau d'un coup sec.
Elle se sentit tout de suite beaucoup mieux. Soulagée, elle jeta un nouveau regard dans le miroir. Elle n'avait pas eu le cœur (ou le cran) de tout couper. Lui restait une longueur bâtarde aux épaules, inégale et mal coupée. Mais elle était satisfaite. Pour la première fois depuis une éternité, elle se sourit. Pour finir, elle enfila l'uniforme de son lycée, se fit un thé qu'elle versa dans un thermos, mit celui-ci dans son sac en bandoulière et se décida à retourner au lycée.

***

Mercredi.
Temari avait attendu le garçon jusqu'à la nuit mais il n'était pas venu. Elle était donc rentrée chez elle, soûle et abattue, pleura vaguement sur l'épaule de Kankurô qui ne comprenait rien et puis finit par se coucher, épuisée.
Le lendemain et le jour suivant, ça n'allait pas mieux. Elle n'avait plus envie de voir personne et se considérait comme entourée d'hypocrites et d'intéressés. Elle envoya balader son frère, et chercha à éviter Gaara mais constatant son absence, elle se sentit soulagée. Au lycée, elle tenta de jouer péniblement la comédie habituelle, mais tout le monde s'aperçut que la reine avait perdu de son éclat. Neji ne la regardait même pas. La seule personne qu'elle aurait voulu voir, avec laquelle elle aurait voulu s'expliquer, Ino, n'était pas là. « Probablement encore en train de se lamenter sur son sort » pensa Temari avec mépris.
Mais, au contraire, Ino réapparut le troisième jour, et même Temari dut admettre qu'elle s'était bien reprise en main. Si elle avait parue négligée et dépressive ces derniers jours, elle donnait désormais une impression de sérénité retrouvée. Ses yeux n'étaient plus rougis et gonflés et elle ne tordait plus ses poignets comme une possédée. Elle était redevenue la fille blonde aux longues jambes et aux yeux limpides que les gens admiraient. Mais Temari sentait qu'elle était aussi un peu plus que ça et la jalousie flamba tout d'un coup dans son ventre. Ino avait surmonté. Elle avait fait ce que Temari était incapable de faire, elle s'était battue contre ses démons et elle avait gagné. Ça se voyait sur son visage apaisé et Temari en était malade. En passant à quelques mètres d'elle, sans la regarder, Ino passa la main dans ses cheveux et même cette nouvelle coupe improvisée tortura la jeune fille de jalousie pendant le reste de la mâtinée.
Temari était déstabilisée. Cette sensation d'infériorité était toute nouvelle et insupportable. Elle se demandait comment elle allait pouvoir s'en débarrasser quand Ino finit par s'approcher.
- Gaara m'a quittée, annonça-t-elle simplement, en ancrant son regard dans celui de Temari. Je ne sais pas s'il te l'a dit, mais voilà. Tu as ce que tu voulais, finalement.
Temari voulut hurler que non, elle n'avait pas du tout ce qu'elle voulait, qu'au contraire tout allait comme il ne fallait pas, mais au moment où elle ouvrait la bouche, Ino se détourna et rejoignit son bureau en l'ignorant royalement.
Ça aussi c'était nouveau. Petit à petit, comme si le reste du lycée avait compris que le règne de Temari était remis en question, les gens la regardaient de moins en moins. Elle était de plus en plus souvent seule au moment de s'asseoir en classe, Sakura absente, Ino l'ignorant et Neji désespérément distrait. Au bout d'un moment elle n'y tint plus et entraîna son petit ami à l'écart, après qu'il eut délibérément ou non ignoré une de ses questions.
- Neji qu'est-ce qui se passe ? Glapit-elle passablement énervée.
- Quoi, « qu'est-ce qui se passe » ? rétorqua Neji, de sa voix sereine et qui eut le don de faire bouillir Temari.
- Comment ça ? Mais tu ne te rends donc compte de rien ? Je te signale qu'on sort ensemble au cas où ça t'était sorti de la tête ! Persifla-t-elle, et elle sentait des larmes de rage monter jusqu'à ses yeux. On sort ensemble Neji !
- Oui et alors ?
Temari crut qu'elle allait s'étrangler.
- Comment peux-tu... Comment oses-tu...
- Temari tu me fatigues, pourquoi est-ce que tu te mets dans des états pareils ?
- Je ne me...
Et puis elle explosa. Elle se mit à bourrer son petit copain de coups de poings rageurs, des larmes de colère lui brûlant les joues.
- Tu es sensé m'aimer ! Hurla-t-elle. Comment peux-tu être aussi froid avec moi, comment peux-tu me laisser tomber, tu n'es qu'un sale égoïste Neji Hyuuga !
D'abord surpris, Neji finit par s'animer et en quelques secondes il réussit à immobiliser sa petite copine, les bras en l'air. Elle le dévisageait d'un air furieux, les larmes ayant fait couler son maquillage mais elle n'essayait plus de l'atteindre.
- Temari, on va s'asseoir et discuter, OK ? Demanda-t-il de sa voix calme.
Elle pinça les lèvres et ne dit rien.
- Je peux te lâcher ?
Elle hocha la tête d'un geste sec. Il la lâcha donc et elle se massa les poignets en évitant son regard.
- Bon maintenant, dit Neji en s'asseyant sur le banc juste derrière lui, dis-moi ce qui ne va pas.
- Ce qui ne va pas ? Ce qui ne va pas ? Répéta-t-elle, l'air hagarde. Mais rien ne va ! Rien du tout !
Temari sentit à nouveau les larmes lui monter aux yeux. Et elle savait que c'était des larmes d'impuissance. Un peu désemparé, Neji la prit dans ses bras et la força à s'asseoir sur ses genoux.
- Et si tu étais plus précise ? L'encouragea-t-il.
Mais Temari n'avait pas envie de s'étendre sur sa situation désespérante. A la place, elle voulait qu'au moins une chose soit claire.
- Neji, est-ce que tu m'aimes encore ?
Il prit une grande inspiration.
- Je ne sais pas, dit-il. Je crois que non.
- Tu crois que non, répéta Temari hébétée.
- Mais en fait, ajouta-t-il, comme pour lui-même, nous deux est-ce que ça a été une question d'amour ?
- Bien-sûr que oui ! Glapit Temari.
Mais elle savait bien que non, et Neji ne fut pas dupe. Il s'agissait pour elle de ne pas perdre la face. De sauver les apparences, ou ce qu'il en restait.
- Non, non... asséna-t-il. On ne s'est jamais aimés, c'était de l'admiration rien d'autre.
- De l'admiration ?
- Oui, tu étais belle, intelligente, tu rayonnais... (L’imparfait brûla les entrailles de Temari aussi sûrement que si elle avait avalé de la chaux vive). J'aimais l'image que tu donnais. Et je pense que tu aimais mon image aussi.
Temari renifla. Il avait raison bien-sûr, mais l'admettre aurait été reconnaître un échec et Temari en avait sa claque des échecs.
- Moi je t'aimais, lâcha-t-elle en se levant.
Neji secoua la tête, mais elle fit comme si elle n'avait rien vu.
- Tu ne sais pas à côté de quoi tu passes Neji. Nous deux, c'était ce qui devait être. Tu as tout gâché et tu le regretteras un jour.
Et elle s'éloigna à grands pas, sa silhouette toujours aussi resplendissante. Néanmoins, après leur discussion, la jeune fille apparut à Neji comme ce qu'elle était : une reine déchue.




Voilà, un chapitre se clôt dans la vie de Temari. Si après ça elle ne se remet pas enfin en question.. :) De même pour Ino qui a finalement réussi à surmonter ses démons et qui s'apprête à prendre davantage sa vie en main au lieu de passer sa vie à se lamenter sur son sort. Ce qu'il reste à voir, c'est comment Sasuke va-t-il réagir en retrouvant son frère aîné ??
Je vous embrasse, merci de me suivre encore après tout ce temps !
Prochain chapitre : Confrontations.




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