Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 04/11/2011
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent...
Dans l'épisode précédent, Sakura et Sasuke découvrent des choses insoupçonnées de la vie d'Itachi : celui-ci avait une liaison avec sa prof de fac, une certaine Yuhi Kurenaï. Avec leur nouvelle alliée, leurs recherchent informelles s'intensifient. Mais quelles sont leurs chances de retrouver Itachi en bonne santé ? De son côté Tenten comprend tout à coup la raison pour laquelle Saï parait si déprimé, et ce n'est pas entièrement la faute d'Ino ! Pendant ce temps, Neji poursuit lui aussi ses propres aventures..




Chapitre 15: Blessures



Dimanche.
D’un vague coup d’œil, Neji vérifia l’écran de son portable. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas eu des nouvelles de Temari. A part la sortie au bar de la semaine dernière qui ne s’était pas franchement bien déroulée, il fallait bien le dire. Il soupira. Avait-il manqué de tact, ou de quelque chose qui justifia ce silence ?
Il se souvint qu’à leurs débuts, elle lui avait reproché d’être trop parfait. L’était-il ? Apparemment non puisqu’elle ne prenait plus la peine de l’appeler tous les jours comme avant. Pas qu’il soit très fan de ses coup de téléphones quotidiens, mais ils avaient néanmoins leurs charmes lors des jours comme celui-ci où il s’ennuyait raide. Or c’était de plus en plus souvent le cas, pour une raison qu’il ignorait.
Il passa une nouvelle fois en revue toutes les activités qui l’occupaient en temps ordinaire, (révisions et lecture principalement, parfois un DVD…) mais décidément rien ne le tentait. Il avait bien pensé à Temari qui se plaignait sans cesse qu’ils ne sortaient pas assez. Il l’avait donc appelé mais elle n’avait pas répondu. Elle devait s’être organisée avec des copines pour aller faire du shopping, sortir se promener… après tout il faisait beau.
En s’étendant sur le lit, il repensa aux toits. Il se dit qu’avec ce temps on devait sûrement voir la ville s’étendre jusqu’à l’horizon… Cette vision le tenta. La virée sur les toits avec la présence malicieuse de Tenten était encore fraîche dans son esprit. Il se leva, ravi de son idée.

Une demi-heure plus tard, il se trouvait devant l’échelle que la jeune fille lui avait faite grimper quelques semaines auparavant. Il était satisfait de constater qu’il avait retrouvé l’endroit. Sans hésiter, il amorça la montée.
Le paysage lui plaisait toujours autant. Le vent trop chargé en dioxyde de carbone qui lui secouait doucement les cheveux aussi. La manche de son pull était tachée de suie. Tant pis. Il zigzagua entre les antennes, à la recherche d’un autre panorama. Il dut parcourir des kilomètres de toits sans qu’il ne ressente la fatigue ou le besoin de s’arrêter. Ce monde était si vaste et si beau ! Il ne pouvait s’arrêter de marcher, quelque chose l’attirait irrémédiablement encore plus loin.

Il traversait un quartier inconnu, vraisemblablement assez éloigné de chez lui à en juger par les façades décrépies des immeubles autour de lui. Il y avait véritablement peu de monde dans les rues. Trop de vent. C’est donc surpris qu’il aperçut soudain une tache de couleur bien plus bas, sur sa droite. Une salopette verte. N’en croyant pas ses yeux, il se pencha au bord du toit. C’était bien Tenten qui sortait d’un magasin d’allure un peu miteuse, dont il ne distinguait pas l’enseigne. D’autant qu’il puisse la distinguer, elle n’avait pas l’air en forme. Mais c’est vrai qu’il faisait vraiment froid aujourd’hui. Il chercha des yeux un moyen de descendre. N’en voyant aucun, il se pencha vers le parapet au moment où elle passait juste en dessous.
- Hey ! Tenten !
En sursautant à l’appel de son nom, la jeune fille s’arrêta et leva ses yeux ahuris vers lui.
Elle portait un paquet rectangulaire sous le bras.
- Neji ?
Il lui sourit, ravi de son expression mi-étonnée mi-admirative.
Mais elle se ressaisit vite et sa surprise laissa place à une moue moqueuse :
- Tu es sorti tout seul ? Que se passe-t-il ? La fin du monde ?
- Non, juste une envie de prendre l’air.
- Tu m’en vois ravie. Attends-moi, je monte.
Elle ne mit que quelques secondes à dénicher un passage praticable. Grimpant avec agilité sur une benne à ordure, elle accéda sans trop de mal à une petite terrasse au premier étage. Ensuite elle enjamba la barrière pour sauter sur un autre balcon, mais un pan de sa salopette se prit dans les montants rouillés et le choc de son saut interrompu lui fit lâcher le paquet. Ce dernier chuta de plusieurs mètres et s’ouvrit en atteignant le sol. De là où il était Neji pouvait voir une paire de chaussures. Tenten poussa un juron, et sans réfléchir se lança dans le vide à son tour. Le jeune homme n’eut pas le temps de lui crier d’arrêter. Un craquement net se fit entendre quand elle heurta violemment le sol et elle ne put retenir un cri de douleur.
Affolé, Neji se pencha un peu plus sur le parapet.
- Tenten ! Est-ce que ça va ?? Bouge pas, je descends !
La jeune fille ne répondit pas. Les yeux fermés, elle tenait ses mains crispées sur sa cheville. Tout pressé qu’il fut, Neji mit au moins dix minutes pour trouver un endroit par où rejoindre le sol. Il était moins adroit que sa compagne et manqua plusieurs fois de se rompre le cou, en voulant accélérer les choses. Il parvint néanmoins auprès de Tenten qui très pâle, marmonnait une bordée d’injures.
- Est-ce que ça va ? répéta le garçon très inquiet.
- Saloperie de bordel, cracha-t-elle sans rouvrir les yeux.
- Ca te fait très mal ?
Elle ne répondit pas, mais son expression voulait tout dire.
- Quelle conne ! finit-elle par lâcher tandis que Neji réfléchissait à toute vitesse à ce qu’il allait faire. Mais qu’est-ce qui m’a pris ?
- Je vais appeler un médecin, décida le jeune homme, soulagé de s’être enfin souvenu de la démarche dans de pareils cas.
Il voulut sortir son téléphone de sa poche, mais une main ferme le lui arracha.
- Certainement pas, trancha Tenten.
- Tu rigoles ? Tu t’es peut-être fait très mal !
- Mais non, c’est rien… Je ne veux pas que tu appelles le toubib.
- Pourquoi ?
Elle eut une expression excédée et refusa de répondre.
Neji tenta de reprendre son téléphone, mais elle le maintint hors d’atteinte, et il n’osait pas la bousculer.
- Tenten, donne-moi mon portable, tu as besoin de voir un médecin.
- Je te dis que non, décréta-t-elle en s’appuyant sur lui pour tenter de se mettre debout.
Elle posa son pied blessé sur le sol.
- Tu vois je mar…
La suite n’arriva pas. Elle blêmit et chancela, les yeux fermés. De plus en plus alarmé, Neji la força à se rasseoir et chercha une nouvelle fois à atteindre son téléphone. Mais elle tenait bon.
- Moi consciente tu n’auras pas ce fichu portable, fulmina-t-elle.
- Très bien, dans ce cas il n’y en plus pour longtemps ! s’exclama le garçon.
Les yeux mi-clos, Tenten lui adressa un long regard plein de reproches.
- Mais qu’est ce que tu veux que je fasse d’autre ? s’énerva-t-il.
- Laisse-moi ici.
- J’espère que tu plaisantes !
- S’il te plaît Neji…
- Mais t’es devenue tarée ? Tu veux que je t’abandonne toute seule ici, avec une cheville hors d’état ?
- Je préfère ça au doc…
- Mais c'est quoi ton problème ??
Elle soupira et ses épaules s’affaissèrent un peu plus. Elle semblait avoir de plus en plus de mal à rester consciente.
- Alors quoi ? questionna Neji qui sentait bien qu’il la perdait.
- C’est juste que… j’ai pas…
- Quoi ?
- Je ne veux pas que tu… aies pitié de moi, princesse. Ca je ne supporterai pas.
- Il n’est pas question que j’ai pitié de toi, Tenten je t’assure. Alors qu’est ce qu’il y a avec les docs ?
- Le fric.
- Le…
- J’ai pas le fric.
Neji resta un moment interloqué par l’argument. C’était tellement… Ce n’était PAS un problème. Elle dut sentir qu’il était soulagé, car elle rassembla toutes les forces qui lui restaient pour se redresser et le regarder dans les yeux.
- Ne t’avise surtout pas de… commença-t-elle.
Mais à ce moment là, son pied blessé dérapa sur le bitume et la douleur fut telle qu’elle s’évanouit.

Neji ne mit pas longtemps à réagir. Fébrile, il récupéra son téléphone et composa SOS médecin. L’ambulance fut rapide.
Tenten évanouie fut chargée sur un brancard et installée à l’arrière de la fourgonnette. Il insista pour lui tenir compagnie jusqu’à l’hôpital.

***

Elle reprit conscience une heure et demi seulement, après son accident. Elle se trouvait dans une chambre d’hôpital immaculée. Elle tourna la tête et vit ses vêtements pliés sur le dos d’une chaise. Elle était vêtue du pyjama blanc de l’institution. Un haut le cœur la secoua de part en part. Il l’avait fait. Il l’avait amenée à l’hôpital.
Elle sentit la colère entrer en bouillonnant dans son cœur, la rage lui serra la gorge et lui piqua les yeux. Elle ne fit aucun effort pour se calmer et au contraire, laissa le ressentiment s’étendre, la posséder toute entière, avant qu’elle ne tombe endormie, épuisée par ses propres sentiments et par les antalgiques.

De son côté, une fois remercié pour sa participation, mis au courant de l’état stationnaire de la jeune fille et après être resté près d’elle un moment, Neji fut congédié. Il eut juste le temps de griffonner un mot à son attention sur une feuille qu’on voulut bien lui donner. Il le plia en quatre et le laissa bien en évidence sur la table de chevet.
Il ne retourna pas chez lui. Devant l’hôpital il passa quelques coups de fil, puis prit le bus en direction de la banlieue.
Il ne revint que plusieurs heures plus tard. La lune était visible dans le ciel quand il pénétra à nouveau dans l’enceinte de l’hôpital. Il insista pour voir le médecin chargé de Tenten. Il portait une large enveloppe kraft sous le bras, et paraissait fatigué. Il ne passa qu’un quart d’heure dans le bureau du médecin, et en ressortit satisfait. Il finit par rentrer chez lui par taxi. Une fois la porte de sa chambre refermée il se laissa tomber sur son lit et resta longtemps sans bouger.

Lundi :
Tenten rouvrit les yeux le lendemain, cette fois-ci parfaitement réveillée. Sans réfléchir elle voulut se lever, mais sa jambe, ou plus précisément sa cheville, était attachée, suspendue dans les airs. Profondément agacée, Tenten entreprit de défaire l’attelle, mais avant qu’elle ait pu atteindre son but une infirmière pénétra dans sa chambre.
Découvrant sa tentative, elle la gronda gentiment :
- Il faut laisser votre jambe comme ça. Sinon, elle mettra beaucoup plus de temps à guérir.
En quelques gestes précis, elle rajusta la suspension sous les yeux furieux de Tenten.
- Vous avez une très vilaine fracture, l’informa-t-elle. Ca va être long à guérir. Votre ami nous a dit que vous aviez sauté d’un toit ?
Elle quêta son approbation mais Tenten resta impassible.
- Ce n’était pas très malin, poursuivit l’infirmière en inspectant son bandage.
- Combien de temps ?
- Mmmh… au moins quelques semaines. Peut être trois.
Tenten se glaça toute entière. Trois semaines ? Elle n’osait pas imaginer les frais. Et qu’allaient devenir Saï et les petites sans elle ? C’était tout simplement impensable.
« Il faut que je trouve un moyen de sortir d’ici » songea-t-elle.
- Ah, tant que j’y pense, se souvint l’employée. Il faut aussi que vous nous donniez le numéro de la personne qui s’occupe de vous, votre ami nous a dit que vous étiez orpheline…
« Ah… il a dit ça ? »
- … et comme vous n’êtes pas majeure, nous avons quand même besoin de prévenir quelqu’un, pour signer tous les papiers.
Elle sortit un crayon et un bloc de sa poche et fixa sa patiente, dans l’attente des informations en question.
Tenten feignit alors de se sentir mal. L’infirmière inquiète, lui administra quelques doses puis sortit en lui disant qu’elle la laissait se reposer, mais qu’elle reviendrait plus tard. Restée seule, Tenten souffla un peu. Elle ne voulait pas prévenir le foyer. Elle ne voulait pas infliger ce fardeau à un organisme passablement incompétent. Mais elle ne voyait pas encore de solution alternative. Il lui fallait plus de temps pour réfléchir.
Ce fut qu’à ce moment là qu’elle avisa un bout de papier plié sur sa table de chevet. L’attrapant avec difficulté, Tenten le déplia et lu :

Si tu lis ces mots c’est que tu es réveillée.
Sans blagues…
J’espère que tu ne souffres pas trop. Je voulais que tu saches que je suis désolé. Je considère que ce qui t’est arrivé est en grande partie de ma faute, et je garde à l’esprit qu’il faut que je répare.
Pfff… Abruti.
[i]Voilà pourquoi je t’ai amené à l’hôpital. Je suis sûr que tu comprends que je ne pouvais pas te laisser comme ça ! Les médecins ont dit que tu en avais pour un bout de temps. Je suis vraiment désolé. Je viendrais te voir dès que je pourrais. Commence à réfléchir à ce que je pourrais faire pour me faire pardonner. A bientôt.
Neji.[/i]
Plus furax encore, Tenten chiffonna la lettre et la jeta loin d’elle, dans le coin opposé de la pièce.
Imbécile de bourge, cracha-t-elle. Si tu crois que je vais te pardonner un jour, tu te plantes, et magistralement.
Il n’avait aucune idée de la merde dans laquelle il l’avait fourrée. Coincée ici, sans fric sans moyens de communiquer avec l’extérieur…
Fulminant, elle rappela l’infirmière.
- Oui ? fit celle-ci en rouvrant la porte.
Elle haussa les sourcils en constatant que Tenten avait l’air d’aller bien.
- S’il vous plaît, demanda cette dernière. J’aimerais savoir combien tout cela va me coûter…
L’infirmière battit un instant des cils avant de sourire :
- Rien du tout, c’est votre ami qui a tout réglé, avant de partir.
- Comment ça il a tout réglé ? Il n’est pas mon tuteur légal !
- Oh, je ne veux pas dire qu’il a tout sorti de sa poche, non, il a juste servi d’intermédiaire avec votre foyer.
- Avec mon… quoi ?
- Apparemment il a voulu éviter à l’organisme qui s’occupe de vous de se déplacer. Il a récupéré les papiers officiels et l’argent auprès de votre tuteur et il est venu payer à sa place. C’était très attentionné, néanmoins nous avons quand même besoin dudit tuteur pour signer toute la paperasse administrative.
Il sembla à Tenten que tout son sang s’était figé dans ses veines. Elle n’osait pas encore croire à ce que son cerveau venait d’enregistrer. Vite, elle congédia de nouveau l’infirmière pour pouvoir réfléchir plus à son aise. Pour laisser éclater sa fureur plutôt.
Non. Ca ne pouvait pas être vrai. Il ne pouvait pas… C’était dingue ! Non seulement il l’avait amenée à l’hôpital, avait très probablement payé sa note en prétendant être envoyé par son tuteur, mais il avait aussi contacté le foyer. Pire que tout, il y était allé.
A mesure que les pensées s’enchaînaient dans son esprit, Tenten se sentait de plus en plus nauséeuse. Hésitant entre fureur et abattement, entre rage et désespoir. Elle se sentait brusquement comme une prisonnière : de ce lit, de cette chambre, de cet hôpital, de sa condition d’orpheline, qui la confronterait éternellement à une pitié collective… Elle poussa un long soupir à la fois frustré et désespéré.
Il avait vu l’endroit où elle habitait. Il y était allé et il avait vu… Il était entré… C’était fini. Jamais plus elle ne lui reparlerait. Elle allait le rembourser jusqu’au dernier centime, elle se le jurait, mais sinon, plus rien. Ça lui apprendrait à enfreindre ses règles.
Elle se laissa aller ainsi un moment, à haïr l’Hyuuga de tout son être puis, elle décida brusquement que ça suffisait. Le quart d’heure passionnel était passé, désormais il fallait réfléchir à une solution pour sortir de là. Le sujet mobilisa bientôt toute son énergie, l’empêchant de ruminer. Trois heures plus tard, elle savait ce qu’elle allait faire.


En se levant ce matin là, comme depuis plusieurs jours, Ino se sentit perdue. Elle aurait voulu pouvoir se renfoncer dans ses oreillers, tirer les couvertures au dessus de sa tête et replonger dans les délires agités qui lui tenaient lieu de rêves. Cela valait encore mieux que la vie réelle, ses piques acérées et ses désillusions quotidiennes. Comme tous les matins, ses pensées noires la mirent de mauvais poil et en plus de ça il fallait qu’elle se lève.
C’est une Ino maussade qui sortit de chez elle, la même depuis la moitié d’une semaine. Bon autant le dire tout de suite, depuis mercredi. Mais ce mercredi n'avait jamais existé, c'était du moins ce dont elle tentait de se persuader. Et comme elle n'y arrivait pas, elle était malheureuse.
Gaara bien-sûr avait tout de suite compris que quelque chose n’allait pas, mais malgré tous ses efforts il ne put rien tirer de la belle : cette dernière s’enfonçait dans un mutisme profond dès qu’il s’agissait d’aborder ce qui l’avait bouleversée à ce point. Déstabilisé par l’attitude de la jeune fille, le jeune homme hésitait désormais quant à l’approcher. De son côté Ino vivait mal cette soudaine prise de distance, craignant de l'avoir blessé. En vérité, elle se sentait terriblement coupable vis à vis de Gaara, parce qu’elle savait qu’il l’aimait sincèrement. Tandis qu'elle, elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de tomber amoureuse de Saï.
Elle avait en effet fini par l'admettre, après deux jours passés à se morfondre, et à se demander ce qu'il pouvait bien penser d'elle. La soirée du mercredi la hantait de telle manière qu’elle lui rendait le sommeil impossible. Il l'avait rejeté. Et son comportement était d'autant plus étrange que, quelques heures à peine plus tôt, es regards admiratifs, ses sourires timides, sa façon de lui parler ne laissaient aucune place au doute. A ce stade là des souvenirs, Ino secouait vigoureusement la tête et tentait de se replonger dans ses études. Ce qui n’était pas chose facile, quand Gaara te scrutait depuis la paillasse d’à côté.
Tous les jours, la blonde se disait qu’il fallait qu’elle mette un terme à cela, qu’elle ne méritait pas quelqu’un comme Gaara, qu’elle devait à tous prix s’éloigner… mais elle ne voulait pas causer encore plus de dégâts, et dans son indécision, rien ne bougeait.

La lente chute d’Ino dans les ténèbres ne parut être remarquée de personne sinon Gaara. Les autres étaient bien trop occupés par leurs propres soucis : Sasuke pensait à son frère, Kankurô à son bac, Temari à sa manucure et à sa prochaine sortie, et Neji… Neji était devenu encore plus impénétrable que d’habitude ces derniers jours. Temari avait bien essayé de lui tirer les vers du nez au début, mais devant l’indifférence du jeune homme elle avait vite abandonné. Et puis d’ailleurs ça ne pouvait pas être très important, si ? Enfin pas plus important que la paire d’escarpins Jimmy Choo remarquée le week-end dernier. Et sûrement pas aussi cher.
- Neji, tu fais quoi mercredi aprèm ? demanda-t-elle de sa voix enjôleuse qui d’ordinaire rendait dingue chaque individu masculin dans un rayon d’un kilomètre.
Mais ces derniers temps, Neji appartenait plutôt à la race des trop-absorbé-dans-ses-pensées-pour-remarquer-quoi-que-ce-soi Il ne fut donc pas aussi touché que Temari l’aurait voulu.
- Désolé, j’ai une réunion au bureau de mon père qui va sûrement s’éterniser. Je ne pense pas que je serais disponible, s’excusa-t-il en tournant vers elle son regard de nacre imperturbable.
Temari se mit à bouder de manière évidente, ce qui ne parut pas gêner l’Hyuuga outre-mesure. Celle-ci, excédée par l’attitude de son petit ami, et loin de s’enquérir de l’origine de cette indifférence, décida plutôt de l’ignorer jusqu’à ce qu’il regrette son comportement. Et vu les préoccupations actuelles du jeune homme, ce moment n’était pas près d’arriver.

De son côté, Sasuke n’écoutait pas plus le cours de maths avancé. Son esprit était tout entier accaparé par l’obsession qui le taraudait depuis plus d’une semaine : retrouver son frère. Il aurait abandonné volontiers tous ses cours pour atteindre son but si la menace d’éveiller les soupçons de ses parents, judicieusement évoquée par Sakura ne le retenait pas. Au lieu de ça, il ruminait sans discontinuer.
Ils n’avançaient pas. Même en ayant consacré leur dimanche entier à la traque, ils n’avaient pas l’ombre d’une piste. Mais Sasuke ne perdait pas espoir : ils n’avaient pas encore exploité toutes les indications de Yuhi, et puis il y avait toujours une possibilité pour qu’elle et Sakura découvrent quelque chose aujourd’hui. Ou demain… tandis qu’il resterait là, à faire acte de présence dans ces cours inutiles. Il bouillait tout en sachant qu’il n’avait pas le choix. Ils en avaient beaucoup discuté avec Sakura. Il fallait qu’il accepte de les laisser partir sans lui. Il fallait qu’il soit sage, qu’il ne se fasse pas remarquer. Mais bon sang que cette heure passait lentement !
Dès que la sonnerie de la fin des cours retentit, Sasuke fut le premier à se ruer hors de la classe, au grand étonnement de ses professeurs qui le considéraient comme calme et intéressé.
Traversant le parc en courant, il se hâta de prendre un taxi pour retrouver Sakura et leur nouvel acolyte chez lui.
- Alors ? fut le premier mot qu’il prononça depuis des heures.
La rose l’accueillit avec une tasse de thé et des paroles apaisantes. Elle l’embrassa, et même s’il n’en pouvait plus d’attendre, il ne put s’arracher tout de suite à l’étreinte de la jeune fille. Elle était ce à quoi il se raccrochait encore. Pas question de lâcher ça.
Elle finit par s’écarter et plongea ses yeux dans les siens.
- On a une piste, commença-t-elle tandis que le cœur de Sasuke se mettait à marteler ses côtes. Un mec dans un bar croit l’avoir vu récemment.
- Récemment ça veut dire quoi ?
- Peut être trois-quatre jours…
Le jeune homme renversa la tête en arrière, soudainement épuisé.
- Mais a-t-il seulement une idée de ce qui peut se passer en trois jours ?
Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer son frère, allongé dans un caniveau, victime d’une overdose, noyé, assassiné…
- On lui a demandé dans quel état il était lorsque cet homme l’a vu…
Sasuke releva la tête.
- D’après lui, il avait l’air relativement bien portant. Il dit qu’il boitait un peu, et qu’il avait l’air crevé, mais il tenait debout.
Elle eut un pâle sourire. Derrière elle, Kurenai hocha la tête, visiblement soulagée. Sasuke avait du mal à réaliser ce qu’il venait d’entendre. Il avait imaginé tellement de fois, son frère agonisant, recroquevillé dans un coin sombre… Alors debout, dans un endroit fréquenté… la nouvelle lui paraissait surréaliste.
- Est ce qu’il lui a dit où est ce qu’il allait ?
- Non, répondit tristement Sakura.
- Comment était-il ?
- L’homme ne se souvient pas bien. Il devait avoir bu. Il dit… (Sakura attrapa sa main et la serra) qu’il a cherché à lui vendre quelque chose…
Sasuke ferma les yeux.
- Quoi ?
- Il ne sait plus.
- Bon. Qu’a-t-il dit d’autre ?
- On lui a demandé s’il avait la moindre idée d’un endroit où Itachi aurait pu aller. C’est là qu’on a peut-être une autre piste : Il a dit qu’il allait peut-être essayer de revendre ses affaires dans un dépôt-vente… Y a pas mal de ces trucs là dans le quartier.
- Et alors, vous y avez été ?
- On en a fait trois. Mais ils n’ont pas été très coopératifs. C’est des boutiques assez sordides et les vendeurs n’avaient pas l’air ravi de nous voir débarquer.
Sasuke baissa les yeux sur le jean Guess et les ballerines Marc Jacob de sa copine. Il n’était pas difficile de deviner ce qui avait dégoûté les revendeurs.
- On a l’intention d’y retourner dès que possible. Il nous en reste deux ou trois autres à voir.
- Je viens avec vous.
Sakura hocha la tête.
Ils convinrent de sortir le mercredi suivant.
- Bon et toi ta journée ? Questionna la jeune fille, soucieuse de la mine défaite du brun.
Sasuke haussa les épaules et Kurenai dut penser qu’il se retenait à cause d’elle. Elle se leva donc et prit congé. En enfilant son manteau, elle les gratifia d’un regard sévère.
- A mercredi, lança-t-elle. Et vous avez intérêt à m’attendre ! Que je n’apprenne pas que vous êtes allés fouiner sans moi.
Et elle ferma la porte.
Restés seuls, Sakura força Sasuke à s’asseoir et à boire son thé.
- Comment c’était avec elle ? demanda le jeune homme.
Elle prit son temps pour répondre.
- C’est une femme bien, finit-elle par déclarer. Elle s’implique vraiment. Je crois qu’elle aimait sincèrement ton frère.
Sasuke émit un profond soupir.
- On va le retrouver, lui promit la rose pour le réconforter. Il est là, quelque part. On va le dénicher.
Elle n’ajouta pas : « mort ou vif ».




Je suis désolée que mes chapitres soient si longs à arriver..
Cet épisode là est assez transitoire, à part dans la première partie il ne se passe pas grand chose mais il en amène d'autres plus mouvementés ;) J'espère que vous êtes toujours là ! Je vous embrasse !
Prochain chapitre : Evasion !




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