Fiction: Paralèlles

Tokyo de nos jours. Neji, riche héritier d'une grande famille industrielle, enfermé dans sa bulle de luxe, se perd un jour dans la banlieue de la grande capitale japonaise. Il y rencontre Tenten son exact opposé : orpheline effrontée et extravertie, elle règne avec sa bande d'amis des rues sur la vaste banlieue Ouest. Confrontation entre deux milieux ou fresque urbaine romantico-réaliste. ^^ = Sujet de BASE !! (De multiples dérives sur d'autres persos et couples se feront dans cette fic... qu
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Saya-chan (Féminin), le 09/06/2010
Dans le Tokyô de nos jours, quelques vies s'entremêlent...
Ce qui devait arriver arriva. Ils auraient dû s'y attendre, on ne peut pas se frotter au gang de l'Akatsuki, et surtout au cruel Kisame, sans en sortir indemne. Surtout quand on pénètre seule et sans défense dans son repère. Sakura en a fait les frais. Il semblerait que la jeune fille soit condamnée à revivre ses heures les plus sombres après son viol par le Requin. Que va pouvoir faire Sasuke pour arranger ça ?
Quant à Ino, elle se prépare à vivre une soirée riche en émotions contradictoires...
Ce n'est pas encore aujourd'hui que nos chers gosses de riches vont retrouver la paix.

Enjoy !!




Chapitre 12: Saï ou une soirée à rebondissements



C’était lui.
LUI.
Dans le même uniforme que la dernière fois, sa casquette de livreur laissant échapper ses mèches sombres, ce regard si profond…
Son cœur cogna sourdement contre sa poitrine.
- Bonsoir. Fit-il un peu timidement.
- S-salut.
Il tenait une boîte de pizza à la main, son scooter de service était garé le long de l’allée.
Ino secoua lentement la tête.
- Je n’ai rien commandé…
- Je sais, répondit-il un peu précipitamment, c’est moi qui l’ai emmené enfin…
Ino ne comprenait pas. Des sensations se bousculaient dans son esprit.
- Excuse moi de te déranger si tard…
- C’est rien…
En effet, ce n’était rien. Sans savoir pourquoi elle se sentait heureuse qu’il soit là, devant sa porte. Même si c’était juste en passant…
- Je voulais savoir… si ça te dirait de la manger avec moi.
Il la fixait, ses yeux noirs suppliaient. Il était plus pâle que jamais… Elle n’arrivait plus à réfléchir.
- Je…
Saï dut s’apercevoir de son trouble car il fit mine de reculer.
- Je ne voulais pas… je peux m’en aller et…
- Non reste.
Son ton pressant la surprit elle-même.
Ils se dévisagèrent encore quelques instants, avant qu’Ino ne se reprenne.
- Je serais ravie de partager cette pizza avec toi, entre.
Elle qui se sentait seule… Problème résolu !

« Que faisait-elle ? »
C’est ce que se demandait Ino en boucle en enfournant la pizza de Saï dans le four. Elle allait manger avec un quasi inconnu dans sa propre maison… C’était plutôt irrationnel, pourtant elle était comme sur un nuage. Il était venu la chercher, il avait retrouvé sa maison…
Rien que d’y penser, elle sentait sa tête tourner.
- Besoin d’aide ?
La voix était hésitante, comme si celui à qui elle appartenait n’avait pas l’habitude de parler. C’était le cas, Ino le savait.
- Non, ça va. Répondit-elle en souriant.
Elle avait retrouvé ses moyens. Elle allait profiter de cette soirée comme il se devait.

Un peu plus tard, ils étaient assis un la table de la cuisine. Le couvert était modeste, mais cela importait peu à Ino : Saï n’était pas vraiment du genre à se soucier de la qualité des assiettes.
- Qu’est ce qui t’a donné envie de venir me voir ? finit par oser demander la jeune fille, avec une accélération du rythme cardiaque non voulu.
Saï posa sa fourchette.
- En fait, commença-t-il visiblement mal à l’aise, c’était pour m’excuser de… Je ne suis pas franchement sociable… mais ma réaction de la dernière fois a vraiment du me faire passer pour un dingue… Je voulais pas… que tu penses ça de moi.
Il baissa les yeux vers sa part, et reprit ses couverts.
- Je ne te prenais pas du tout pour un dingue, le rassura-t-elle, touchée qu’il se souciât de son opinion. Tu es un artiste !
Il sourit. Ino se sentit soudain submergée d’une douce chaleur.
- Oui, dit-il. C’est souvent ce que dit Tenten quand elle veut excuser mon mutisme. Mais en vérité ça n’a pas grand chose à voir.
- Pourquoi ?
- La vraie raison, serait plutôt que la majorité des gens ne m’intéresse pas.
A ce moment là, Saï releva vivement les yeux vers elle.
- Mais tu as dû comprendre que je ne te comptais pas parmi cette majorité là pas vrai ?
La scène parut se figer.
Ino ouvrit la bouche, la referma. Sa respiration s’était bloquée. Ils se regardaient… Elle se sentait paniquer. Elle ne voulait pas de ça. Enfin si… Que dire ? Que penser ?
Captant son désarroi, le jeune homme se reprit.
- Sois gentille, oublie ce que je viens de dire. Je suis parfois très maladroit… Désolé.
- Ne t’excuses pas… balbutia-t-elle.
- Je n’ai pas l’habitude…
- Ca ne fait rien. Vraiment. Je…
Elle se reprit juste à temps. Elle avait failli dire : Je t’aime comme tu es.
Souriant pour mettre fin à l’embarras, elle se leva et commença à ramasser la table. En passant elle jeta un coup d’œil à l’heure au dessus du four. 21 heures 30. Il n’était pas tard. Elle n’avait pas envie qu’il parte.
- Tu fais quelque chose de spécial ce soir ? Demanda-t-elle, l’air de rien, en empilant les assiettes dans l’évier.
- Pas vraiment… répondit-il hésitant. Généralement je finis mon boulot très tard, et je rentre chez moi ensuite.
« Oh… » se dit Ino, déçue. Il devait être fatigué. Il avait sûrement envie de dormir…
- D’accord fit-elle, en tentant de contenir son émotion. Je ne vais pas te retenir…
Saï la regarda surpris.
- Tu veux que je m’en aille ?
Elle fronça les sourcils.
- Ben… tu dois être fatigué…
- Peu importe ! rétorqua-t-il précipitamment. Au contraire je… si ça ne te dérange pas… je… j’aimerai bien rester. Un peu…
Il avait de nouveau ce regard suppliant. Ce regard d’onyx brillant. Ino s’approcha de lui, comme aimantée. Ils se touchaient presque quand elle reprit conscience.
- Ca… Ca ne me pose aucun problème. Reste autant que tu veux.
Il lui adressa de nouveau son sourire si particulier.
Elle sentit son cœur rater un battement et s’en voulut aussitôt. Elle voyait bien qu’elle perdait le contrôle. Si ça continuait…
Un instant Ino se perdit dans ses délires personnels. Si ça continuait…
« Oh ! Se dit-elle. Stop. Je sors avec Gaara. Ce genre de choses je ne devrais même pas y penser. »

Ils avaient quitté la cuisine. Ils s’étaient installés dans le canapé. Chacun à un bord. Saï avait sorti son carnet à croquis. Il l’avait regardé. D’une manière si tendre…
- Je peux ? avait-il demandé, en montrant son carnet.
Elle avait hoché la tête, incapable d’articuler un son.
Ils étaient restés ainsi, un quart d’heure au moins.
Saï était absorbé par son œuvre et la jeune fille ne bougeait pas. Même quand il eut fini, elle n’osait pas faire un geste. Il s’approcha alors.
Sans la quitter des yeux.
Elle sentit sa respiration s’accélérer quand il effleura sa joue du bout de ses doigts, avant de reculer précipitamment visiblement confus.
Il ne la regardait plus. Ino peinait à retrouver un rythme cardiaque normal. Tout était flou dans sa tête. Tout s’embrouillait. Les yeux de Saï si obsédants, son sourire mystérieux, sa peau pâle…
Elle se força à se calmer. Ce n’était rien. Rien du tout.
- Tu me montres ? Demanda-t-elle, d’une voix voulue posée.
Plutôt réticent au premier abord, le jeune homme finit pourtant par lui tendre le carnet. Au passage trois feuilles volantes glissèrent au sol. Ino y jeta un coup d’œil furtif et s’en voulut aussitôt. Trois portraits d’elle. Trois anges de papier.
Sans un mot, Saï ramassa les feuilles et les glissa dans son sac. Ino reporta son attention sur le croquis tout juste terminé. Encore un ange. Elle ne pouvait nier que c’était elle. La jeune femme sur le papier avait le même visage ovale, le même nez droit, les mêmes yeux en amandes aux longs cils, les mêmes mèches indisciplinées sur les tempes. Et cet air rêveur… Elle l’avait déjà vu sur des photos.
- Tu es très doué. Finit-elle par dire.
Ce qui était la vérité.
- Tu peux le garder. Je te le donne. Dit-il d’une voix égale.
- Vraiment ?
Ino ne savait pas quoi en penser. Le portait était magnifique mais… qu’est ce que cela impliquait d’accepter un cadeau ? « Pas grand chose » lui répondit sa conscience…
- OK. Je le ferais encadrer.
Elle fit son possible pour masquer son trouble lorsqu’il leva de nouveau les yeux vers elle.
- Il n’est pas tard, tu veux qu’on aille faire un tour quelque part, proposa-t-elle.
Elle avait véritablement besoin de prendre l’air.
Saï la considéra surpris.
- Si tu veux.

Ils sortirent donc.
Il faisait nuit noire déjà et froid. L’air glacé lui fit un bien fou.
- Où veux tu aller ? Questionna Saï.
- Je ne sais pas. Marchons simplement.
Ce qu’ils firent. Saï paraissait plus à l’aise dans l’obscurité. Il avait moins de mal à s’exprimer. Ils parlèrent un peu, de tout et de rien. La nuit était froide, Ino se retrouva avec le manteau du jeune homme sur les épaules. Son odeur lui chatouillait le nez.
- Tu as ton propre appartement ?
- Oui, depuis un an.
- T’es vraiment indépendant alors. C’est pas difficile ?
- Pas plus dur à vivre que le foyer. C’est seulement un peu juste niveau loyer tout ça.
- T’as des dettes ?
- Non. Je fais tout pour éviter.
- Tout ?
- Je coupe l’eau chaude. Je saute certains repas.
- Tu ne manges pas ?
- Tant que je peux acheter mes toiles…
Ino était atterrée. Bon sang, Saï avait son âge ! Et il était obligé de se battre pour vivre ! Elle qui n’avait jamais eu à élever la voix quand elle avait besoin d’un truc. C’était comme si elle voyait le gouffre se creuser de plus en plus juste sous ses yeux. Ils étaient tellement différents.
- Apprends moi. Dit-elle. Je ne sais pas cuisiner ni faire la vaisselle ou le ménage. Je n’ai jamais eu à toucher une machine à laver de ma vie. Toi tu vis tout seul… Tout le temps…
- Je n’ai pas de mérites, déclara-t-il. Ca s’est fait c’est tout.
- J’ai honte là… murmura Ino émue.
- De quoi ?
Il avait froncé les sourcils.
- De moi, de ma vie…
Il s’arrêta se posa devant elle et ancra une fois de plus son regard dans le sien.
- Et puis quoi encore ? Ca ne dépend pas de toi tout ça. Tu es née là-bas, je suis né ici. Que veux tu y faire ?
- Mais ce n’est pas juste…
Il ricana.
- Prend t’en à toutes les choses injustes de ce monde… tu vas avoir du boulot.
- J’aime pas ça… chuchota-t-elle avant d’avoir pu se retenir.
Il la fixa, surpris.
- Pardon. Finit-il par lâcher. Je peux être très cynique c’est vrai. J’arrête. Si tu veux, j’arrête.
Elle baissa les yeux gênée.
Elle ne pouvait s’empêcher d’établir des comparaisons avec Gaara.
Son petit ami aussi était tendre et attentionné comme ça… alors pourquoi n’éprouvait-elle pas du tout la même chose ? Une fois de plus, Ino se maudit.
Pour dissimuler son trouble elle commença à faire attention à leur trajet. Elle fut très mal à l’aise lorsqu’elle découvrit qu’elle n’avait pas la moindre idée de l’endroit où ils se trouvaient.
- Euh… Tu as des repères ici ? Demanda-t-elle vaguement inquiète.
Il hocha la tête.
- On est pas très loin de ton lycée.
Effectivement au détour d’une rue, quelques minutes plus tard, se dessina l’imposant campus de l’établissement Sakura. Ino le trouva sinistre, sans éclairage.
Et puis, un peu plus loin, il tombèrent sur un petit groupe de gens de leur âge. Ino s’apprêtait à les ignorer, mais apparemment ils connaissaient son compagnon.
- Hey, Saï !
Instinctivement, Ino rentra la tête dans ses épaules.
Ils étaient quatre, adossés à un grillage à moitié arraché. Deux étaient assis sur un petit mur. Ino distingua une fille parmi eux, mais ce n’était pas celle aux macarons que Neji leur avait présenté. Celle-là avait de longs cheveux d’un rose foncé (du moins à la lumière des réverbères) un bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, et une moue renfrognée. Elle tirait obstinément sur sa cigarette sans avoir l’air de participer à la conversation. Les trois autres étaient grands, trop minces dans leurs fringues trop larges, les mains profondément enfoncées dans leurs poches et la tête dans leurs épaules à cause de la nuit un peu fraîche.
Ils les dévisageaient.
L’un d’eux avaient des cheveux bruns très ébouriffés, d’étranges marques rouges sur les joues et un rire franc un peu trop systématique. Le deuxième dans l’ombre et la tête recouverte d’une large capuche semblait lui assez inactif. Quant au dernier à l’air flegmatique, il était coiffé bizarrement d’une queue de cheval en pétard qui donnait à sa tête la forme comique d’un ananas. Il avait un air blasé qui allait bien avec sa tenue négligée, et ses yeux en amande à demi-fermés.
Ino sourit timidement.
L’ébouriffé siffla entre ses dents.
- Alors ça ! Fit-il admiratif à l’adresse de Saï. Tu es drôlement bien accompagné mec !
De glace, le beau brun n’exécuta qu’un vague hochement de tête, tandis qu’Ino rougissait.
Elle d’habitude relativement à l’aise en société se retrouvait tout à coup gênée devant ces gens qui n’étaient vraisemblablement pas du même monde qu’elle.
- C’est quoi ton p’tit nom, poupée ? Insista l’autre, avec un grand sourire.
Malgré ses manières plutôt frustres, il avait l’air d’un gentil garçon. Ino lui donna son nom.
- Chou. Commenta-t-il. Bon, les nazes en face ont pas l’air décidé à se présenter, alors je vais le faire pour eux. J’m’appelle Kiba, et eux c’est Shikamaru, Shino et la craignos accro en face c’est Tayuya.
- Tu veux mon poing dans ta sale face de clebs, connard ? Répondit simplement Tayuya, en tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette.
- Et elle partage même pas… se plaignit le dénommé Kiba en tordant ses mains. Ca fait des semaines que j’ai pas touché une clope, allez Tayu soit sympa…
- Va te faire voir.
- Moi j’ai mon paquet.
C’était la tête d’ananas qui venait de parler. Kiba ouvrit de grands yeux. Il avait de drôles de pupilles allongés, comme les chats, constata la jeune fille.
Elle suivait la conversation, gênée que Saï ne prenne pas d’initiatives.
- Sérieux ? Et pourquoi tu l’as pas dit plus tôt ?
- Galère… Parce que je voulais pas que tu m’en pique. Mais là, y a des invités alors…
Il tendit le paquet à Ino qui secoua négativement la tête. Saï en prit une, lui, et Kiba fit tourner son briquet. Le cercle qu’ils avaient instinctivement formé fut très vite empli de fumée, et Ino sentait ses yeux pleurer vaguement. Kankurô fumait un peu, Gaara aussi, s’il en avait l’occasion, mais c’était tout dans son entourage. Elle n’avait pas l’habitude de cette odeur âcre qui lui brûlait la gorge.
Kiba ne cachait pas son contentement.
- ‘tain… soupira-t-il, ça fait du bien, merci Shika.
Tayuya ricana lorsqu’un peu trop enthousiaste, il s’étouffa, crachant ses poumons.
- Alors Saï, qu’est ce que tu nous raconte de beau ? Fit-elle, d’une voix qui avait perdu ses accents méprisants.
Visiblement le bel artiste était une personne qu’elle respectait assez.
- Pas grand chose.
- Pas grand chose ? S’insurgea l’ébouriffé qui avait repris ses esprits. Et ce canon que tu sors là ? C’est rien peut être ?? Il n’a pas conscience de sa chance… jette-le, ajouta-t-il, malicieux, en se penchant vers Ino. Je suis dispo si tu te sens seule ensuite.
- Tu crains sale clebs là, observa Tayuya goguenarde. Je serais elle je me barrerai en courant.
- Normal. Renchérit Shikamaru.
- ‘Tain, les mecs… Y a vraiment qu’Akamaru de gentil dans ce monde.
- WAF !
Ino ouvrit de grands yeux, en remarquant un minuscule chiot qui dépassait de la veste du jeune homme. Elle ne put s’empêcher de tendre les doigts pour caresser ses poils hirsutes. Il était vraiment trop mignon !
- Ah ah !! Ricana Tayuya, sois pas trop jaloux, Kiba !
- Pourquoi c’est toujours lui qu’on câline ? se plaignit encore le garçon, l’air à moitié sincère.
- Même un clebs vaut plus que toi, ajouta encore Tayuya.
- Tu vas voir je vais t’arracher ton sale bonnet tout crade, moi !!!
- Au fait Tayu, fit tout à coup la tête d’ananas en recrachant une grande bouffée de fumée grise, ton entretien du conservatoire ça s’est bien passé ? T’as été prise ?
- J’y suis pas allée.
- Quoi ? s’étrangla Kiba oubliant sa rancune. Mais t’en rêvais !!
- Ben j’ai changé d’avis, ça vous pose un problème ?
- On peut savoir pourquoi ? Questionna calmement Shikamaru.
- Tous des bourges. M’auraient jamais prise de toutes façons. Grommela la jeune fille, en croisant ses bras minces devant elle.
- Il s’est passé quelque chose ?
Tayuya lui jeta le regard mauvais de celle qui n’a aucune envie de raconter sa vie, mais elle le fit quand même.
- Faut pas croire que j’ai flippé, commença-t-elle en les fusillant du regard. Ca n’a rien à voir. Je me suis pointée à l’heure demandée, comme prévu, j’m’étais bien fringuée, j’avais même emprunté une chemise à ma sœur, un truc horrible qui gratte, et j’y suis allée. ‘tain, j’aurais dû me douter que c’était pas pour moi. Rien que le devant de l’école tout ça… ça faisait comme le Parlement. Y avait même le drapeau en haut ! Je te dis pas… Et c’était pire à l’intérieur. Partout y avait des sales gosses de riches, des mecs et des filles-à-papa tous avec leurs instruments tordus et leurs smok’ à 15 000 yens. Je voulais plus qu’une chose c’était me barrer. J’lai pas fait tout de suite. Je me disais que j’avais pas fait tout ça pour rien, les démarches, les entraînements… Jme suis assise et j’ai attendu. Et puis y a un de ces pingouins de mes deux, qu’est venu me voir, et ce connard m’a demandé ce que je foutais là. Je lui ai répondu que je venais pour l’audition, et il s’est carrément foutu dma gueule, avant d’me dire de ficher le camp. Je lui ai montré ma flûte et ma chemise, il a rigolé cet enfoiré. Il m’a dit qu’ils avaient pas besoin d’une fille comme moi dans cet établissement qui était très côté dans le pays ou un truc du genre, je me souviens même plus. Alors je me suis levé, je lui ai foutu mon genou là ou j’pense et je me suis barrée.
Son récit achevé, Tayuya se hâta de tirer une dernière bouffé de sa cigarette avant de la jeter dans le caniveau.
Kiba tirait une tête de trois mètres de long, Shikamaru avait l’air blasé et le mec du fond, sous sa capuche ne disait toujours rien. Ino se sentait touchée par l’histoire de la jeune fille en face d’elle dont on sentait que, malgré son air détaché, elle avait été secouée.
- Et maintenant ? Demanda de nouveau Shikamaru. Qu’est ce que tu comptes faire ?
Tayuya leva son majeur sans cible particulière.
- Enculer le monde.
Kiba se tordit de rire, mais il fut bien le seul. La tête d’ananas affichait un air grave et le reste du cercle était muet. Ino se rappela alors de la raison de sa présence et regarda Saï. Qui la fixait. Elle se sentit toute chose pendant un court instant avant de détourner les yeux. Pourquoi ne bougeait-il pas ? Jusqu’à quand comptait-il rester là ? Elle n’avait rien contre ses amis, mais…
- Bon, salut, lança Saï à la cantonade, comme s’il avait lu dans les pensées d’Ino.
Les autres les saluèrent, aussi, Kiba adressa un clin d’œil à la jeune fille « A plus » avant de se prendre un mini-baffe signée Tayuya « pour lui remettre les idées en place ». Ils s’éloignèrent.
- Je te raccompagne, avait dit Saï.
C’est vrai qu’il était tard. Il n’y avait plus de lune dans le ciel et le jeune homme était plus sombre que jamais.
- Cette fille euh… Tayuya ? Elle… enfin ça vous arrive souvent ce genre de tuile ?
- Tu veux dire être mal considérés parce qu’on est pauvres ? Oui, tout le temps.
- Je… balbutia-t-elle en panne d’inspiration.
- Cherche pas, y a rien à dire, trancha le garçon, peu sèchement.
Ino baissa les yeux, subitement très mal à l’aise. En effet, que pouvait-on dire ? Et surtout elle...
- Tout à l’heure, reprit brutalement Saï, tu as dit que tu avais honte, honte du monde dans lequel tu vis.
- Je…
- Ca me choque, je veux dire, je trouve ça bête. Comme je disais, on y est pour rien c’est le destin. Tu aurais pu naître à ma place et moi à la tienne et ça n’aurait rien changé. On doit faire avec. Parce que quoiqu’il arrive on ne peut pas recommencer.
Il se tut, parut hésiter, chercher ses mots. Pour finir, il leva vers elle des yeux empreints d’une mélancolie sombre.
- Mais j’avoue que parfois c’est difficile. Surtout depuis que je t’ai rencontré… je… j’ai de plus en plus de mal à accepter ma situation telle qu’elle est.
Il parut regretter ses paroles aussitôt qu’il les eût prononcées. Ino avala sa salive, ouvrit la bouche pour répondre, mais fut interrompue par la sonnerie d’un téléphone. C’était celui de Saï. Le jeune homme décrocha immédiatement, soulagé de la diversion. Le portable contre l’oreille il s’éloigna de quelques pas. Trop absorbée dans ses propres pensées plutôt tortueuses, Ino ne fit pas attention à la conversation téléphonique. Elle ne vit pas le visage de l’artiste blêmir, ni sa main se crisper sur l’appareil. Elle n’entendit pas l’échange, le bouleversement très perceptible dans la voix du garçon.
La discussion fut brève, mais le jeune homme resta un moment sonné sur le trottoir d’en face. « Si vite… » Il était atterré. Qu’allait-il faire maintenant ? Il ne reprit ses esprits qu’en avisant la jeune fille absorbée par la contemplation de sa manucure à la lumière d’un réverbère. Il s’approcha d’elle, déterminé à faire bonne figure, au cas où elle aurait entendu quelque chose… (en vérité, il espérait qu’elle s’inquiétât pour lui) mais c’était inutile. Elle n’avait rien remarqué.

Saï, baissa les yeux vers le bitume, profondément malheureux. Ils reprirent leur route. Si elle n’avait pas parue si désintéressée, il lui aurait probablement pris la main, comme ça, parce que depuis qu’il l’avait vue il en était tombé fou amoureux. Mais elle ne parlait pas. Il pensa qu’il l’avait ennuyé, pire qu’il l’avait soûlé. Si elle avait dit quelque chose, il aurait sûrement serré très fort sa main, comme pour se raccrocher à elle. Au lieu de ça, ils continuèrent de marcher côte à côte, sans plus dire un mot.
Ino, elle, s’efforçait désespérément de trouver quelque chose à répondre à sa soudaine déclaration de tout à l’heure. Elle avait été bouleversée par ce qu’il lui avait avoué et encore plus par ce qu’il avait sous-entendu, même si elle s’en doutait depuis le début. Elle aurait tellement voulu le serrer contre elle, lui dire d’arrêter d’avoir peur, que c’était inutile, qu’elle se fichait de l’endroit d’où il venait… Que du moment qu’ils…

Ino se sentit brusquement mal en réalisant ce qu’elle était sur le point de penser.. Envisageait-elle vraiment de tromper Gaara ? Elle regarda Saï. Saï et ses yeux de nuit, Saï et son allure de vampire mélancolique, Saï…
Ils étaient arrivés devant chez elle.
Ils ne savaient plus quoi faire, plus quoi dire. Ino se sentait perdue.
« Je ne peux pas trahir Gaara… » Et pourtant… elle en avait tellement envie. Saï décida pour elle.
- Merci pour l’invitation, dit-il d’une voix gauche. Et pour la promenade. A un de ces quatre…
Il se détourna et s’éloigna dans la nuit.
Ino ferma les yeux. Se força à inspirer. Elle avait comme une envie de pleurer…
Elle s’accroupit sur son perron, le visage entre les mains. Que lui arrivait-il ? Elle s’aperçut alors qu’elle avait encore le manteau de Saï sur les épaules. Son cœur s’emballa. Elle se lança à la poursuite du jeune homme. Il n’était pas loin, elle le rattrapa au coin de la rue, mais elle était déjà à bout de souffle.
- Ton manteau… balbutia-t-elle, tentant de reprendre sa respiration perdue trop vite.
Il se tourna vers elle, pour la regarder une fois de plus.
Et Ino se jeta à son cou. Voulut le faire. D’une main sur l’épaule, d’un geste presque brutal, Saï la maintint à distance.
Alors que la surprise, l’incompréhension, et la douleur d’être rejetée se peignait sur le visage d’Ino, il répondit simplement :
- On s’est déjà dit au revoir.
Il prit son manteau et tourna définitivement au coin de l’avenue.




Eh oui je suis de retour aps une longue absence, d'ailleurs je n'en reviens tjrs pas d'être revenue ^^ Il faut comprendre que j'avais un peu décroché de mes petites histoires depuis mon entrée en première, la principale raison étant que je suis passionnée par ce que je fais =D.
Mais ces derniers temps, je sais pas... je crois que j'avais de nouveau besoin de faire marcher mon imagination et mes nbreuses fics inachevées m'attendaient donc... Well, i'm back ^^
J'espère que vous ne m'avez pas oublié, moi et mes pauvres personnages XD. Dans ce chapitre c'est Ino qui morfle. Aah l'indécision... ^^' Petite dédicace à tous/toutes ceux et celles qui ont connu des mmts comme celui là, je compatie ;)
J'ai aussi drôlement apprécié de mettre en scène de nvx personnages. Pas sûr qu'on les retrouve par la suite (comme 'hab je fais des disgressions partout XD) mais j'ADORE Tayuya :D Il fallait absolument que je la case qq part. En plus le rôle de gamine des rues lui va trop bien ^^
Sur ce j'y retourne, je vous fais de gros bisous et à la prochaine !

Prochain Chapitre : Un verre ou comment les masques tombent.

OMG je crois que vous allez aimer le chapitre suivant, je vous spoile, mais tant pis : Shikamaru est de retour !!! :DDD




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