Fiction: Plus jamais comme avant

Je m'appelle Temari. C'est la seule chose qui n'a pas changée. Parce que, depuis deux ans, depuis l'accident, je ne suis plus la même. Mais ça c'est normal, n'importe qui aurait été transformé par l'horreur que j'ai vécu. Or il n'y a pas que ça. En effet, depuis l'accident, j'ai un drôle de "pouvoir"...
Classé: -12I | Supernaturel | Mots: 23140 | Comments: 70 | Favs: 34
Version imprimable
Aller au
shikacool (Féminin), le 05/10/2009
Hello !

Chapitre arrive enfin, et encore, je sais pas quand est ce qu'il sera publié :S m'enfin, qui vivra verra...

Chapitre un peu plus gore que les autres, je tiens à le préciser. Je ne prend pas en charge les chocs psychologiques xD

Sur ce, bonne lecture !




Chapitre 7: Imprévus



Nous tombons les uns sur les autres sur la pierre brute. Chiyo se dégage et s’appuie contre la paroi humide de la caverne, épuisée. Je tente de la rejoindre, mais un poids me cloue au sol. Je me rends compte de la présence du Nara au dessus de moi. S’appuyant sur ses bras, posés à ma gauche et à ma droite, il me dévisage bizarrement et ses yeux semblent brûlants. Je sens son souffle sur ma joue. Je surprends mes yeux à se noyer dans l’océan noir de ses prunelles… Son visage se rapproche inexorablement. Je me sens faiblir…

Un frisson me ramène à la réalité. Je tourne brusquement la tête de côté et le repousse sans ménagement.

- Ne profite pas de la situation pour m’abuser, je fais froidement. Tu risquerais de le regretter.

Il se redresse et demeure impassible. Je m’approche de Chiyo et désigne son coéquipier affalé par terre :

- Occupe toi plutôt de lui. Il a besoin de soins.

Lui tournant le dos, je m’adresse à ma préceptrice :

- Est-ce que vous allez bien ?
- Ca pourrait aller mieux, répond elle en souriant piteusement. Mais j’ai connu pire. Aurais tu de quoi panser ma plaie ?
- Malheureusement, non. Mais je peux arrêter le saignement.

Je sors une pierre d’alun de ma poche. Ca devrait aller, la plaie n’est pas trop profonde et n’a pas provoqué une grosse hémorragie. Je plaque la pierre contre la blessure et attends. Du coin de l’œil, je distingue le Nara en train de découper méthodiquement sa veste, sûrement pour en faire une écharpe aux bras de Choji.

Bientôt les vertus de la pierre d’alun portent leurs fruits, et le sang cesse de couler de la meurtrissure au cou de Chiyo, à présent recouverte d’une croûte rougeâtre. Rangeant la pierre guérisseuse, je dis :

- Reposez vous, Chiyo. La plaie est refermée mais il n’empêche que vous avez perdu pas mal de sang.

Ma préceptrice acquiesce en fermant les yeux. Espérons qu’elle se remette vite…


____________________________________________________________


Mon arme en main, j’avance à pas de loup. Ces gosses n’ont pas pu aller bien loin…
Un petit cri apeuré me parvient. Dans ce qui semble être un grand cagibi, des cheveux roux frémissent. La fillette s’est tapie ici… Ils se sont donc séparés. Quels idiots…

Mon sourire réjoui s’étire jusqu’à mes oreilles. Finalement, ces mioches m’auront facilité la tâche. Je commence par la fille, puis je trouve le garçon et l’achève… Je surpasserai alors maître Sasori, peut être même le grand Pein, tant j’aurai acquis de puissance !

Me plantant devant le cagibi, j’adresse une grimace à la gamine qui me fixe sans pouvoir détacher son regard de l’étrange objet que j’ai en main. Je le pointe sur elle. Elle ne cherche même pas à se mettre hors de sa portée. C’est fini, et même une sale peste comme elle le sent.

- Désormais ton pouvoir m’appartient, je fais en actionnant le bouton violet de mon arme.

Un rayon rouge jaillit alors du mini pistolet…


____________________________________________________________


- Tu es prêt, Naruto ?
- Euh… Prêt à quoi ?

Un mur sombre et glacé nous barre la route. La taille peu généreuse des meurtrières grossièrement taillées dans la pierre brute rend l’endroit plus lugubre encore. Dans la pénombre, je distingue néanmoins les deux grandes perles turquoises faisant offices de prunelles à mon complice. Je m’approche légèrement de lui et parviens à attraper sa main. Je plante mes yeux dans les siens :

- Détends toi, Naruto. Relâche toi complètement.

Il obéit et saisit mon autre main. Puis nous fermons les yeux, et il appuie son front contre le mien. Un instant durant, ma joie de le retrouver menace de me déconcentrer. Mais je retrouve mon sérieux et me souviens des leçons de Chiyo. Je ne dois pas échouer, utiliser cette technique sur deux personnes coûte beaucoup d’énergie et je ne pourrai pas retenter ma chance. Je dois réussir, maintenant.

Un courant électrique nous traverse. Je sens la main de Naruto frémir dans la mienne, sa respiration s’accélère. Mais il ne bouge pas et bientôt je me sens comme hors du temps, sans poids et sans consistance.
C’est une sensation étrange, mais grisante. J’ai l’impression d’être purifiée et la sérénité m’envahit. Plus de questions, plus de doutes. Juste un sentiment d’éternité… Il ne dure cependant qu’une fraction de seconde et déjà nos pieds rencontrent de nouveau la terre ferme. J’hume à pleins poumons le parfum d’herbe fraîchement coupée qui flotte dans les environs.

- Sakura…
- Tu peux ouvrir les yeux, Naruto.

La téléportation est terminée.

____________________________________________________________


Choji gémit de douleur. Je fronce les sourcils, m’efforçant de faire le plus doucement possible. Enfin je noue la deuxième écharpe en un nœud solide et mon coéquipier pousse un soupir soulagé. Je me laisse tomber à genoux et lui tapote distraitement la cheville. Il laisse reposer sa tête sur la pierre poussiéreuse, je ferme les paupières en les crispant et déglutis bruyamment, sans cesser de faire aller et venir ma main sur sa cheville. Je lui fais sentir que je suis là, il paraît que c’est important quand un ami est blessé.

Mais je fais ça surtout pour me détendre. Certains se rongent les ongles quand l’angoisse les prend, d’autres se mordillent les lèvres ou encore font craquer leurs articulations. Moi je me concentre sur le mal être de Choji, pour oublier le mien. Oublier cette caverne noire et hostile dans lequel une prophétesse folle m’a précipité. Oublier mon cœur affolé qui semble vouloir s’échapper de mes côtes. Oublier la peur qui pèse sur mes épaules et m’oppresse mieux qu’un étau de fer. Oublier les cris de ma mère et ses doigts qui arrachaient par poignées ses cheveux de jais, dans ses crises de folie ; ces mêmes doigts qui caressaient mes joues rebondies. Ces lèvres qui tremblaient d’horreur et qui prononçaient d’atroces absurdités. Ces mêmes lèvres qui me murmuraient des mots d’amour et qui effleuraient mon front lors de ces baisers remplis de tendresse maternelle…

Oublier, oui oublier tout ça. Oublier que je n’ai pas peur du noir, mais des hurlements et des souvenirs terrifiants qu’il provoque dans ma tête. Oublier que ce jour…

Une main vient se poser sur mon épaule. Je sursaute. Choji est toujours allongé sur le pavé froid, ses deux écharpes de fortune soulageant ses épaules brisées.

Un doigt fin relève mon menton. Elle m’oblige à fixer ses immenses yeux verts, miroirs de son âme. Nous restons un moment comme ça, nous scrutant sans une once de défi, sans sourire non plus, juste pour accrocher un regard, pour s’accrocher à quelque chose, ne pas couler.

Elle pince ses lèvres pâles, et dit :

- Tu pleures ?

Je romps le charme en baissant brusquement les yeux, et essuie le plus discrètement possible les larmes qui ruissèlent sur mes joues. Je ne m’étais même pas rendu compte de mon émoi. Une vague de frissons me fait trembler. J’appose mes poings contre mes genoux et serre les dents, étouffant mes sanglots. Mais ce n’est pas suffisant pour tromper la perspicacité de Temari qui s’assoie en face de moi.

- Je pensais que les agents de la CIA savaient garder leur sang-froid… fait elle doucement. Anju doit beaucoup te manquer.
- Que… Qui… Comment connais tu ma mère, sale fouineuse ?!

Insulte assez pathétique, je dois l’admettre. Cet endroit immonde me fait perdre tous mes moyens… A moins que ce ne soit elle ?

- J’ai fait des recherches sur toi, répond Temari toujours aussi calmement. Tout comme tu en as effectuées sur moi. Nous avons tous les deux un passé douloureux. Tu as souffert de l’instabilité psychologique de ta mère, une mère aimante mais possédée par une force quasi-impossible à combattre, bien trop vaste pour elle.
- Cette force n’a jamais existé, je gronde sans cesser de trembler. Ma mère était folle, comme tant d’autres ! Mon père n’a jamais eu le cœur à la placer en asile, alors il a préféré la cacher, et me faire subir sa démence !
- Et ton pouvoir, insiste Cassandre, crois tu qu’il est banal ? Connais tu beaucoup de gens capables de mettre le feu à une pièce à la force de leur pensée ? Tu étais là lorsque ces deux membres de l’Akatsuki nous ont attaqués, tu as vu ces roses nous clouer au sol. Ces gens aussi possèdent d’étranges pouvoirs, tu ne peux le nier, comme tu ne peux nier ton appartenance aux quatre élus !

Son regard est à nouveau plein de dureté et de mépris. Une nouvelle véhémence habite toutefois ses paroles. Ses mots font échos en moi, je ne parviens pas à les chasser, ils se mêlent aux voix dans ma tête, au sang dans mes veines, à l’air dans mes poumons. Je suis prisonnier des ténèbres, je deviens fou ! Tout est trouble autour de moi, j’ai l’impression que ce feu dont je suis le maître me brûle les entrailles. Non, je n’en suis pas le maître, qu’il aille ailleurs ! Je ne veux pas finir comme ma mère, je ne veux pas que sa prophétie se réalise ! Mon Dieu, je ne suis pas de taille !!

Recroquevillé sur moi-même, j’entends la voix de Temari, lointaine, assourdie :

- Shikamaru, reprends toi ! Ne cherche pas à te débarrasser de ton pouvoir… Il est en toi, tu ne peux rien y faire ! Ouch !

Je l’entends vaguement se lever précipitamment. Je crois que Chiyo crie quelque chose. Je sens Temari passer près de moi, et traîner un poids lourd. Dans sa course, elle me bouscule violemment et je roule sur le côté. Je serais bien resté inerte, mais j’atterris sur une matière bouillante. La douleur me fait hurler, il me semble qu’on brûle mes bras de l’intérieur. J’ouvre les yeux, et découvre une flaque liquide orangée grandissante sur les pierres de la caverne. Choji n’est plus près de moi, il est à l’autre bout de la petite pièce, à côté de Chiyo. Temari enlève rapidement ses chaussures carbonisées, laissant apparaître ses pieds rougis et couverts de cloques. Elle grimace en les reposant au sol et pousse un juron. Je voudrais la rejoindre, lui parler, l’aider. Je ne peux pas. Je n’ai plus la force de bouger ne serait ce qu’un doigt. Mon corps tout entier se consume, les ténèbres ont gagné. Tout autour de moi, en dessous de moi, sur mes habits et sur ma peau, la lave progresse. Je ne peux pas l’arrêter. Je suis tel le volcan en éruption, secoué de violentes convulsions. Un séisme a lieu à l’intérieur de moi, la lave ronge mon extérieur. Ma conscience me quitte…


Flash-back

Un petit garçon est assis dans un jardin verdoyant, une part de tarte à la mélasse à la main. Autour de lui, des dizaines d’enfants lui sourient, rient avec lui, chantent « happy birthday » en applaudissant. Le petit garçon a les cheveux ébouriffés, reste d’une queue-de-cheval savamment étudiée. Mais les batailles d’oreillers, les courses et les roulades dans l’herbe l’ont transformée en un spectaculaire paquet de nœuds. De ses yeux noirs, le petit garçon contemple d’un air gourmand sa part de gâteau, tel un trophée de chasse, avant d’en engloutir une bouchée. La fête bat son plein. Il a fièrement soufflé ses six bougies, entouré de ses amis. Durant tout l’après-midi, les jeux se sont enchaînés, il a mal au ventre a force de manger et de rire. Tout à coup le joyeux vacarme cesse et tous les enfants se figent. Une femme a rompu le cercle enfantin. Elle est grande et maigre, on distingue sans peine les veines s’entrelaçant sous la peau diaphane de ses mains osseuses. Ses joues sont creuses, ses yeux enfoncés dans leurs orbites, soulignés de cernes noires. Un sourire doux et rêveur égaie quelque peu ce visage fantomatique. La femme s’agenouille près du petit garçon et le prend dans ses bras. Elle murmure, la voix rauque :

- Shikamaru… Mon fils… Mon bébé… Tu es un grand garçon, à présent…

Le petit garçon sent ses muscles se crisper. Son mal de ventre s’accentue, des spasmes aigus le font pâlir. Peu à peu, les autres enfants reculent, effrayés, dégoûtés. La femme qui le sert mollement dans ses bras penche la tête pour la mettre à la hauteur de celle de son fils et dit :

- Shikamaru… Tu as six ans… J’ai quelque chose à te dire… Une surprise magnifique…

Shikamaru ne répond rien, se contente de fixer sa mère et de masser discrètement son ventre douloureux. Elle continue :

- Tu vas devenir une étoile, une magnifique étoile. Tu seras aussi pur que le diamant, aussi brillant… Ce sera la fin de tout. Tu vas mourir… Tu souffriras peut être un peu. Mais tu revivras…

La femme prend soudain la main de son fils dans la sienne et l’entaille avec son ongle. Shikamaru sursaute et regarde, épouvanté, le liquide poisseux et rouge foncé couler entre ses doigts. Il se tourne vers ses amis avec des yeux suppliants. Mais les enfants hurlent en voyant sa main ensanglantée, s’enfuient sans demander leur reste. La femme porte la main lacérée de son fils à sa bouche et effleure le sang de ses lèvres.

- Tu ne seras plus encombré par toute cette eau inutile… L’air ne pèsera plus rien sur tes épaules. Ce sera tellement beau… Il y aura un miroir entièrement transparent dans un mur de pierres blanches… Tu sentiras ton cœur s’envoler et l’air s’enfuira de tes poumons… Et un tel pouvoir t’habitera ! Tu as tellement de chance !

Tandis que la femme se met à rire tristement, le petit garçon fond en larmes et tente en vain d’arracher sa main à celle de sa mère. Soudain une ombre apparaît et une voix grave fait avec colère :

- Anju, lâche le !

L’espoir se met à briller dans les yeux de Shikamaru, qui tend les bras vers l’homme en tailleur gris et sanglote :

- Papa ! Papa !

L’homme fronce les sourcils et arrache Shikamaru aux bras faibles de sa mère. Le petit enfouit sa tête dans le cou de son père alors que celui-ci beugle :

- Tu m’avais promis de ne plus lui faire peur ! Mère indigne, sans cœur, je devrais te faire enfermer !!
- Rends moi mon fils, rugit Anju en s’agrippant à la veste de son mari. Il est un élu, rends le moi ! Tu n’as pas le droit de me l’enlever !
- Oh que si, fait l’homme en se dégageant. Espèce de folle dangereuse, tu répands le mal partout où tu vas ! Diablesse, va-t-en, je ne veux plus te voir ! Disparais !!
- Shikaku, je t’en supplie, s’égosille la femme. Tu ne comprends pas, notre fils est un élément crucial de la survie de notre monde, tu dois me le laisser ! Il doit savoir, je dois le former… S’IL TE PLAÎT !!

Shikaku lui assène une gifle monumentale et Anju s’effondre avec un cri. Elle ne bouge plus, ne braille plus. Pendant un instant, Shikamaru la croit morte. Et puis il voit son dos trembler de sanglots désespérés. Elle reste ainsi, à arracher l’herbe du jardin dans un accès de rage impuissante, tandis que Shikaku emmène son fils à l’intérieur. L’image d’Anju hurler, la tête entre les mains, sera la dernière que Shikamaru conservera de sa mère.

Fin du flash-back

« Le lendemain, mon père la retrouvait morte, le corps brisé, après qu’elle se soit jetée du toit de notre maison… Je l’avais entendue pleurer cette nuit là, dans le cagibi derrière ma chambre… Il faisait noir… Elle avait gratté le mur de ses ongles, s’était griffée le visage jusqu’au sang, s’était cognée contre tous les meubles… Puis le silence était revenu. Et au matin, mon père avait poussé un hurlement d’horreur et avait appelé les pompiers… Mais il était trop tard, depuis longtemps. »

- Maman… Maman…
- Shikamaru, dit la voix de Temari, réveille toi !

J’ouvre les yeux avec difficulté. J’ai chaud, j’ai chaud. Où suis-je ? Penchée sur moi, Temari pose une main sur mon front brûlant de fièvre et me dévisage avec inquiétude. A mes larmes vient se mêler ma sueur. Du coin de l’œil, je peux voir la lave avancer vers nous, à un ou deux mètres à peine. Je ne contrôle plus rien. Par ma faute, Temari, Chiyo et Choji vont mourir dans d’atroces souffrances…

- Sa prédiction… Je ne veux pas… tout le monde va mourir…
- Regarde moi, Shikamaru.

Sans trop y réfléchir, j’obéis, cessant de divaguer. A la lumière de la lave qui se rapproche, ses yeux semblent briller plus intensément que d’accoutumer. Son expression a changé. Ses traits se sont adoucis, sa mine est à présent compatissante et triste, si triste… Elle se rappelle certainement son petit frère, tout comme je me souviens de ma mère. Son demi-sourire m’est familier, il est empreint d’une bonté infinie, d’un chagrin sans fin et pourtant d’un espoir lumineux…

Est-ce une nouvelle illusion ? Derrière les traits de Temari, j’ai l’impression que c’est ma mère qui se cache. Dans ses rares moments de paix où elle aimait me contempler en me chantant des comptines, ma mère arborait exactement cette expression. Ne sachant pas se calmer elle-même dans ses crises de folie, elle me berçait pourtant si bien, lorsqu’à mon tour je me mettais à pleurer de terreur et de tristesse de la voir dans cet état. Elle s’excusait alors pendant des heures, essuyait mes larmes et me couvrait de baisers, me demandait parfois pardon à genoux…
La culpabilité me brûle plus fort encore que la lave qui se rapproche toujours plus. Soudain deux doigts frais se posent sur mes tempes. Temari s’est assise près de moi, et lentement, doucement, patiemment, elle masse mon visage crispé, passant par le contour des yeux, les pommettes, les tempes, la nuque, le front, l’arrête du nez. Puis elle recommence, plus délicatement encore, recommence toujours. Elle chuchote :

- J’utilisais souvent ce remède pour calmer Gaara, lors de ses nuits cauchemardesques… Détends toi. Tout n’est pas fini.

Je crois que j’en avais besoin. Loin de l’idéal, de la froideur et du professionnalisme de l’agent de la CIA, un peu d’humanité… Rien qu’un peu d’humanité, d’attention. Je ferme les yeux, attend quelques minutes. Puis j’ouvre la bouche…

Je sens la fumée à la tiédeur rassurante pénétrer mon corps. Je sais que j’y arrive, que la lave recule, que j’ai le pouvoir de tous nous sauver. Oui, j’accepte mon pouvoir.
Temari ne cesse de me masser avec application, comme pour m’encourager. Je vois ma mère qui me sourit, puis Temari, justement. Elle est si belle, si jeune. Pleine de promesses. Tout ce que je n’ai pas su voir chez Anju…

J’ai honte de le dire, mais ce n’est que maintenant que je me rends compte à quel point elle a été courageuse.

____________________________________________________________

Je ne peux plus revenir en arrière, à présent. Le rayon rouge se prolonge vers la source de puissance, et frappe la gamine de plein fouet. Celle-ci est plaquée contre la paroi de la cage et grince des dents. Petit à petit, je sens l’élément eau affluer vers moi. Elle tente de le garder près d’elle, je peux voir ses efforts vains, pourquoi fait elle cela ? Est elle assez stupide pour se croire plus forte que mon arme ultime ? Le flux de pouvoir diminue, cette sale gamine ralentit le processus ! Je ne peux même pas la rendre hors d’état de nuire, il ne faut surtout pas que je bouge. Itachi m’a parlé du pouvoir néfaste de mon arme : les radiations servant à transplanter une force d’un corps à l’autre ne doivent en aucun cas toucher un être humain excepté les élus, qui sont immunisés contre ses terribles effets. Je dois me montrer prudent…

- Deidara, crie une voix aigue, derrière toi !!

Le rayon rouge change brusquement de direction et fonce droit sur moi ! Je bondis sur le côté et lâche mon pistolet. Il s’échoue sur l’herbe, et le rayon ne fait qu’heurter rapidement ma joue. Il se fiche dans le ventre du gosse brun, qui est apparu dans mon dos sans que je le remarque. Il est projeté à terre et son pouvoir glisse avec les radiations à une formidable vitesse vers l’arme, bien plus efficacement qu’avec Moegi. On dirait que Konohamaru fait exprès de pousser son élément terre vers le pistolet, alors que la rouquine faisait tout pour le retenir…

Ma joue me fait horriblement mal, je la sens flétrie et déchiquetée. Vu le regard horrifié que Konan porte sur moi, je ne dois pas être beau à voir. Fichues radiations…
Konan soutient un Itachi mal en point. Nos regards se portent en même temps sur le pistolet au sol.

Nous comprenons alors l’atroce réalité. Les sales gamins avaient un plan !! Moegi s’est mise volontairement à découvert pour que j’actionne les radiations sur son pouvoir, et l’a retenu en attendant que Konohamaru intervienne. Celui-ci s’est alors posté derrière moi, et a actionné son pouvoir au maximum de sa puissance. Les radiations ont donc été attirées par son énergie et se sont retournées vers lui. Il est apparu derrière moi en sachant pertinemment que j’étais sur le passage des radiations, et, si son but n’était pas forcément de me tuer, il voulait que je sois suffisamment pressé de déguerpir du chemin du rayon rouge pour lâcher mon arme. Il laisse son pouvoir affluer jusqu’à l’arme, qui est le récepteur des éléments, pour que celle-ci se remplisse et explose finalement. Et si le pistolet explose, les radiations jailliront de partout et nous tuerons Konan, Itachi et moi, étant donné que les élus ne les craignent pas ! Comment ces avortons ont il échafaudé un plan aussi parfait et machiavélique en une dizaine de minutes seulement ? L’un d’eux est il un génie ??

Je reste un instant frappé d’horreur et de stupeur mélangées. Il faut un propriétaire à ce pistolet pour contenir l’énergie qui le sature ! Je bondis donc, bras tendus, et Konan fait de même. L’arme tremble et émet des ultrasons de plus en plus menaçants. Heureusement mes mains se referment dessus et le pouvoir m’atteint violemment, remplissant mon corps d’une puissance sans égal. Mais il est encore trop grand, mon corps ne supportera pas, Seigneur, je vais exploser !! Konan vient à ma rescousse, elle se baisse et tend la main vers l’arme. Mais un pied vient sèchement faucher ses chevilles et elle s’effondre sur l’herbe.

Elle tombe en plein dans les radiations. Konan pousse un gargouillis sonore, son corps provoque un court-circuit dans le chemin du pouvoir jusqu’à l’arme. Du sang gicle de tous les pores de sa peau, elle est agitée de violents sursauts, décolle du sol puis retombe comme une poupée de chiffon. Du sang mélangé à de l’eau et à de l’électricité sort de sa bouche, sa peau se ride, se perce ! Je pousse un hurlement, déchiré entre l’envie de m’enfuir le plus loin possible et l’envie de lui venir en aide. Mais je dois rester là, sinon le pistolet explosera et je serai tué moi aussi ! Konan tourne la tête vers moi, elle n’a plus de figure, plus rien. Juste un masque de cicatrices, de sang séché et de bouillie. Je lève la tête vers l’auteur de la mort lente et sanglante de ma coéquipière. Est-ce Konohamaru ? Est-ce qu’un simple gamin serait capable de tant de cruauté ?

Non. Celui qui nous domine de toute sa hauteur, une lueur de convoitise dans les yeux, est bien plus grand et robuste que le gosse brun. Il a plusieurs dents cassées et le nez en sang, mais il a l’air en meilleure forme que tout à l’heure. Je braille, hors de moi :

- Comment as-tu pu faire ça à ta propre collègue !! Elle t’a soutenue, elle a combattu à tes côtés ! Tu n’es qu’un monstre !!

Comme pour ajouter du poids à mes paroles, Konan pousse un dernier gémissement avant de retomber, une fois de plus, mais totalement immobile. Elle n’a plus de paupières, et ce qui reste de ses yeux orangés s’éteint subitement. Son corps continue de soubresauter sous l’électricité, mais sa souffrance a pris fin. Une larme vient rouler sur ma joue, une larme plus chargée d’horreur et d’angoisse que de tristesse. Au dessus, Itachi hausse les épaules.

Avant de me sauter littéralement dessus et de planter ses ongles dans mes mains, tentant de m’arracher le pistolet. Il veut son pouvoir immense pour lui tout seul !! Je n’aurai jamais dû lui faire confiance. Le salaud, il ne m’aura pas si facilement !! Un nouveau coup d’œil au corps détruit de Konan renforce encore ma détermination. Nous roulons sur l’herbe dans une mêlée combative, je referme mes dents sur son poignet. Je sens un goût de fer dans ma bouche, Itachi grogne de douleur et se met à gesticuler nerveusement sans lâcher l’arme. Je dois tenir bond…

____________________________________________________________

Naruto me sert brièvement dans ses bras. Puis je regarde autour de moi, et reconnais la maisonnette de Chiyo. Nous sommes arrivés à bon port. Mais à peine ai-je le temps d’être satisfaite de mon succès que deux enfants, essoufflés, échevelés et visiblement terrorisés apparaissent de la petite cour derrière la cabane et se précipitent vers nous. Je reconnais en le petit brun Konohamaru, le neveu d’Asuma que j’ai emmené auprès de Chiyo. A côté de lui se tient une petite rousse du même âge. Me reconnaissant, Konohamaru se jette dans mes bras, tremblant de tous ses membres. Eberluée, je lui caresse la tête et lui demande ce qui ne va pas. Il répond d’un cri étouffé :

- Des gens méchants… Ils nous ont attaqué ! J’ai peur, je veux rentrer chez moi !

Naruto et moi échangeons un regard affolé. La petite fille me tire soudain par la manche et souffle, ses yeux noirs agrandis par l’horreur :

- Les autres… Ils arrivent ! Ils sont en route !
- Quels autres, poussin ? Fait mon petit ami en se penchant à sa hauteur.
- Les autres… Ceux avec la même cape que le blond ! Noire, avec des nuages rouges ! Je les vois… Ils vont nous tuer ! Ils veulent tuer les élus ! Je ne veux pas mourir !!

Elle s’affaisse alors sur l’herbe, inconsciente. Naruto la rattrape de justesse. Konohamaru se serre de plus belle contre moi. Je le prends dans mes bras quand un bruissement se fait entendre derrière nous. Discret, presque imperceptible. Mais aux oreilles d'agents de la CIA, il fait plus de bruit qu’un ouragan. Ouragan très significatif. J’ai déjà compris lorsque Naruto articule silencieusement :

« Ils sont là. »

Je sers les poings à m’en faire mal. S’ils souhaitent se battre, ils vont en avoir pour leur grade. Je murmure en fléchissant les jambes :

- A l’intérieur.




Bon, je suis pas hyper satisfaite de ce chapitre, je trouve que certains trucs font vraiment trop nianian, sorry... :(

Et désolée pour les fans de Konan, la pauvre, je lui ai fait subir l'enfer, je l'aime bien pourtant... Pour vous consoler dites vous qu'elle est morte en voulant aider son coéquipier =P
Puis je suis pas très sympa avec Itachi non plus, et pourtant je l'adore, lui aussi *.* mais vous verrez, je lui réserve beaucoup d'importance dans les prochains chapitres... ^^

Voilà, en espérant que ce chap' vous ai plu outre ses nombreux défauts, auquel je n'ai malheureusement pas pu remédier malgré mes retouches... :/

Je vous remercie d'avoir lu
Et vous fait de gros poutous !!


(Mais nan... sérieux, vous avez cru que j'allais oublier ?! Zibouilles, bien sûr ! =D)




Chapitres: 1 2 3 4 5 6 [ 7 ] Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: