Fiction: Plus jamais comme avant

Je m'appelle Temari. C'est la seule chose qui n'a pas changée. Parce que, depuis deux ans, depuis l'accident, je ne suis plus la même. Mais ça c'est normal, n'importe qui aurait été transformé par l'horreur que j'ai vécu. Or il n'y a pas que ça. En effet, depuis l'accident, j'ai un drôle de "pouvoir"...
Classé: -12I | Supernaturel | Mots: 23140 | Comments: 70 | Favs: 34
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shikacool (Féminin), le 22/05/2009
Kikoo, j'ai finalement écrit la suite, ce one-shot n'en est plus un donc !
De ce fait, le style d'écriture est un peu modifié, mais j'espère ne pas vous décevoir, chers lecteurs.

Bonne lecture !




Chapitre 2: Un agent têtu, des origines mystiques...



Ils sont quatre. Dans l’obscurité, je les distingue. Leurs revolvers sont braqués sur moi, au sol. Mais de là où je suis, ils ne pourront pas m’atteindre. Aucun n’aura le courage de me rejoindre sur le toit de cet immeuble.

Je me mets donc à courir, souple et rapide. Mon corps s’est adapté à ma vie de route et de combats lors de ces six derniers mois. Quelqu’un qui n’est pas de la CIA ne peut en aucun cas me reconnaître, à présent. Je n’ai plus l’air de l’adolescente dépressive qui entendait des voix. Je suis devenue une jeune femme forte, poursuivant une quête aussi folle que périlleuse. Mais je n’abandonnerai pas, ça non.

Le bord du toit approche dangereusement. Je ne ralentis pas. Tel un félin dans la nuit, je bondis et atterris sur un autre bâtiment, en me réceptionnant gracieusement sur mes pieds. Un coup d’œil en arrière me certifie qu’on ne m’a pas suivie. Je me redresse lentement, ferme les yeux et expire profondément, pour calmer la haine que je sens grimper en moi.

- Pas un geste !

Une fraction de seconde plus tard, deux puissantes mains attrapent mes poignets et les ramènent dans mon dos, m’obligeant à plier les bras. Mon agresseur souffle à mon oreille :

- Tu te pensais à l’abri dans les airs, pas vrai Cassandre ? Sache que les toits me sont aussi familiers que mon bureau…

Comme pour m’assurer sa supériorité, il raffermit encore sa prise sur moi. Je souris malgré la douleur. Excellente prise qu’il exerce sur moi, simple et efficace. Si je me débats, la pression sur mes bras cassera net mes os… Soudain il me force à me retourner, et je peux voir son visage malgré le noir presque complet qui nous entoure. Ses yeux en amande brillent d’une lueur démente et ses cheveux sombres sont négligemment attachés en catogan. Quelques mèches s’en échappent et vienne frôler mon front, tant nos visages sont proches. Il fait une tête de plus que moi, mais il n’est pas bien plus âgé. Deux ou trois ans de plus, je dirais. En somme, un séduisant officier d’environ 21 ans. Déterminé, malgré son inexpérience évidente. Il parle encore :

- Tu nous as donné du fil à retordre, Cassandre… Mais c’est fini.

Je ne peux pas m’empêcher de répliquer :

- Je vois que tu connais mon pseudonyme.
- Ca me suffit amplement. Tu l’as très bien choisi, je dois dire…

Il a raison. Cassandre, le nom sous lequel j’opère, fut celui d’une légendaire prophétesse, princesse de Troie. Elle voulut sauver sa ville d’une destruction imminente, mais une malédiction l’empêchait de se faire croire des autres. Eternellement persécutée et rejetée, elle a connu une bien triste fin… Ainsi que sa ville, réduite en cendres par les grecques.
Je suis un peu dans le même cas. La CIA et une autre organisation me recherchent. Mais moi ce n’est pas une simple ville que j’essaie de sauver, aussi vaste soit elle.

Moi, je risque ma vie pour sauver le monde.

L’homme qui me tient prisonnière jubile, mais pas pour longtemps. Il lâche :

- Shikamaru Nara… Retiens bien ce nom, Cassandre. C’est celui de l’homme qui met fin à tes escapades.
- Tu m’as l’air bien sûr de toi, Shikamaru, je fais avec un sourire.

Puis, sans prévenir, j’effleure d’un baiser ses lèvres fines, provoquant le trouble que j’attendais. Il a beau avoir l’air implacable, il est encore jeune et n’a pas l’expérience requise pour me résister bien longtemps… Presque avec douceur, je me contorsionne entre ses bras, m’agrippe à lui avant de me pencher en avant… Pour me redresser d’un seul coup. Ma nuque emboutit violemment sa figure et je le lâche tandis qu’il tombe en arrière. Sans m’émouvoir du triste sort que lui réserve sa chute dans le vide, je prends mes jambes à mon cou.

Mais pourquoi éprouve-je une terrible envie de me retourner pour l’apercevoir une dernière fois ?


Des yeux verts, étincelants dans la nuit. Un anglais bien parlé, mais un accent peu commun. Contre toute attente, elle penche la tête et s’approche de moi.
Un baiser. Un baiser a eu raison de ma vigilance.
L’instant d’après, un choc vient m’assommer à moitié et je tombe lentement du toit, pour me précipiter dans une chute qui me sera sans doute mortelle.
Comme au ralenti, je vois les étages qui défilent devant moi. Mais je ne peux pas mourir. Pas encore. Pas tant que je n’aurais pas capturé cette diablesse.
Je m’accroche à l’échelle que j’ai empruntée pour monter jusqu’à elle. J’ai mal, j’ai du me démettre l’épaule. J’inspire avec voracité, comme si mes poumons étaient restés vides trop longtemps.
Un fort parfum, oriental peut-être. Du nard ?
Son parfum. J’en suis imprégné, sur mes habits, sur mes lèvres. Dans mon esprit.

Comme si j’espérais la sentir de nouveau contre ma poitrine, je regarde en haut.
Mais seules les étoiles veulent bien se montrer.




Quelques minutes ont passé…


Comme je m’y attendais, la porte du magasin est fermée. Pas étonnant, à une heure aussi tardive de la nuit.
J’observe donc soigneusement les alentours, avant de me baisser et de déplacer sans bruit les imposants arrosoirs qui longent la façade de l’échoppe. Et, dissimulée dessous, une trappe apparaît. Je la soulève et me glisse dans la pénombre. Je ferme la trappe sur moi, et les ténèbres me recouvrent. Mais, par force de l’habitude, je descends sans mal les escaliers qui mènent à mon abri.
Bientôt la lumière vacillante des torches vient animer les ombres de mes cauchemars…


La porte de mon bureau s’ouvre brusquement. Le boss se précipite vers moi, suivi de près par Choji, Ino et Naruto, mes trois coéquipiers dans cette affaire. Le directeur de la National Clandestine Service pose les poings sur la table et grogne dans son épaisse barbe :

- Shikamaru, il paraît que tu as vu Cassandre aujourd’hui.
- C’est juste, monsieur. Précisément à trois heures et vingt-deux minutes du matin, c’est à dire il y a à peu près une heure.
- Il paraît aussi que cette rencontre s’est soldée en échec.
- En effet, nous n’avons pas pu capturer Cassandre cette nuit.

Je dois faire un gros effort pour contenir ma rage. Le patron, Asuma, se désintéresse de plus en plus de cette enquête. Pour lui, une seule priorité : retrouver Sakura Haruno, membre de cette section ayant disparue depuis plus de trois semaines. Ou du moins éclaircir les circonstances de sa disparition, car les chances de la retrouver, vivante qui plus est, deviennent de plus en plus minces.
Je sais donc exactement ce qu’il va me dire à présent :

- Shikamaru, cette affaire n’est pas une affaire d’urgence, tu le sais. Nous manquons d’agents pour retrouver Haruno et le fait est qu’elle détient énormément d’informations sur les agissements de la CIA. Je ne doute pas de sa loyauté, mais si on lui arrachait ces informations par la force, ce serait catastrophique.

Son petit discours m’ennuie déjà, et ce n’était qu’un préambule. Ignorant totalement les règles de la hiérarchie, je m’étire ostensiblement sur mon fauteuil en cuir. Asuma soupire et me jette un regard désapprobateur. J’ai beau être nouveau à la CIA, je connais déjà mon patron sur le bout des doigts. Vu que ses explications hypocrites n’ont eut aucun effet, il va maintenant jouer sur les sentiments…

- Shikamaru, j’ai eu vent de tes efforts pour retrouver Cassandre. Ton application m’impressionne et ne restera pas vaine, j’en suis certain. Mais tu passes nuit et jour dans ton bureau, ou sur le terrain. Depuis combien de temps n’es tu pas rentré chez tes parents ? Ils doivent être morts d’inquiétude. Toi qui aimes tant regarder les nuages, tu ne sors plus que la nuit, pour courir après cette espèce de voyante. Si tu laissais cette affaire en suspens, rien qu’un mois ou deux…
- Je ne me désisterai pas de cette enquête tant que je n’aurais pas mis la main sur cette garce.

Asuma se redresse, surpris. Mes coéquipiers affichent aussi une mine incrédule. Il est vrai que j’ai plutôt un tempérament tranquille et passif, être aussi déterminé et avoir un ton aussi catégorique n’est pas dans mes habitudes. Naruto écarte les bras dans un geste d’incompréhension et s’exclame :

- Shikamaru, pourquoi tant d’acharnement ? Ca me coûte de dire ça, mais toutes les enquêtes ne peuvent être résolues, même à la CIA.
- TU VOUDRAIS QUE J’ABANDONNE ALORS QUE CETTE FOLLE FURIEUSE SE TROUVE TOUT PRES, EN VIRGINIE ?!! VOUS L’AVEZ TOUS APERCU CE SOIR, VOUS SAVEZ QU’ELLE N’EST PAS LOIN !!

Je me rassois, moi-même je me surprends. Qui aurait cru que je pouvais me mettre dans une telle colère pour une simple enquête ? Mon estomac se contracte, mon maigre dîner brûle mes entrailles. J’ai chaud, la tête me tourne, je me sens fiévreux. Cette maudite Cassandre me rend malade. Choji intervient, courageux :

- Dis nous seulement pourquoi tu te mets dans un état pareil, pour une fille qui n’est même pas une meurtrière, juste une illuminé qui prédit des trucs un peu louche, et dont tu ne sais même pas le véritable nom. Je te connais depuis bien longtemps, Shikamaru, je sais qu’il t’en faut une couche pour te faire exploser ainsi.

Asuma, Naruto et Ino acquiescent. Je reste un moment silencieux. Pourquoi, hein ? A cause des souvenirs, vagues et lointains certes, mais bien présent malgré tout. A cause de ce secret que je n’ai dévoilé à personne, même pas a Choji. A cause du jour de mes six ans et du lendemain, et de tout ce qui est advenu après. A cause du remariage de mon père l’année suivante avec Yoshino, que tout le monde prend pour ma mère…
Yoshino est une belle-mère tout ce qu’il y a de plus plaisante, bien qu’un peu trop autoritaire à mon goût. Mais, bien que je l’aie toujours beaucoup aimée, je ne l’ai jamais considérée comme une mère.
Parce que ma mère à moi, est morte le lendemain de sa terrible prédiction. Le lendemain de mes six ans.
Mais personne ne doit savoir. J’aurais trop honte. J’aurais trop mal.
J’aurais trop peur s’ils savaient.
Je me décide donc d’avouer une partie de la vérité :

- Pourquoi ? Parce que je suis un homme de logique, qui ne croit que ce qu’il voit, et pas ce que les autres entendent. Qu’importe si Cassandre entend vraiment des voix ou non. C’est une erreur, ça ne doit pas exister. Ca entrave l’équilibre du monde, vous comprenez ? Je suis un serviteur de l’équilibre. Je sais ce que je dois faire et je le ferai.

Ma répartie laisse un air choqué sur le visage d’Asuma, abruti sur la figure de Naruto, intrigué sur celle de Choji et, comme toujours, aguicheur sur les traits d’Ino. Elle s’approche de moi en secouant ses longs cheveux blonds et susurre :

- Je suis d’accord avec toi Shika, retrouver Haruno n’est pas si important après tout. Je vais rester avec toi cette nuit, et nous allons travailler durement…
- Yamanaka, je n’ai jamais dis que j’autorisais Shikamaru à continuer l’enquête, gronde le boss. Et il n’est pas spécifié dans le règlement de la CIA que les allumeuses ont leur place à la National Clandestine Service. Alors rattache tes cheveux et compose toi un air plus sérieux.

Piqué au vif, Ino se reprend vite fait bien fait, et sort une barrette de son corset noir, cachant sa rougeur derrière sa chevelure. Les femmes sont vraiment d’un compliqué…
Quand à Choji, Naruto et moi, nous levons la tête vers notre chef, l’interrogeant du regard. Il grommelle pendant une bonne minute avant de déclarer avec l’air de celui qui a perdu tout son argent au poker (en effet dans cette fiction Asuma ne joue pas aux échecs mais au poker, je trouvais que ça collait mieux) :

- Bon, je n’ai pas trop le choix. Je vous laisse un mois. Si dans un mois je n’ai pas un dossier complet sur Cassandre ainsi que la certitude qu’elle a été arrêtée par vos soins, je vous décharge tous les quatre de l’affaire. Est-ce clair ?
- Limpide, chef, répondons nous en chœur.
- Bien. N’oubliez pas : un mois, jour pour jour. Pas une heure de plus.

Il sort du bureau, l’échine courbée. Asuma n’est pas habitué à perdre, sauf lorsqu’il joue contre moi au poker. Il n’y a pas une minute à perdre. Je me frotte les mains et donne mes instructions :

- Mettons nous au travail tout de suite. Ino, vas me chercher Shino Aburame de la direction du renseignement, je le veux dans mon bureau dans une demi-heure. Choji, fais la liste de tous les parfumeurs orientaux de Virginie. Naruto, trouve Kiba Inuzuka et commande le plus de parfums indiens que tu trouveras, en particulier un parfum appelé nard.
- Pourquoi je ferais une chose pareille ? s’étonne le blond.
- Quand j’ai rattrapé Cassandre, je suis quasiment sûr d’avoir senti un parfum semblable au nard sur elle. Le nard est très utilisé en Inde, et cette fille avait un drôle d’accent. Dépêche toi !

Naruto obéit, et s’en va à la suite de mes subalternes. Une fois seul, je froisse une photo dans mon poing. Sur le papier glacé, une femme me pénètre de son regard. Une femme avec de longs cheveux noirs et des yeux un peu fous. A côté d’elle, un petit garçon coiffé d’une couette.

- Tu verras, maman. Je te prouverai que tes voix n’étaient que folie, comme pour Cassandre. Je te prouverai que ta prédiction ne verra pas le jour.

Je tremble violemment, il me semble que le bureau tremble avec moi. Toute la pièce est agitée de secousse…
Ca doit être la fatigue…


J’ai réussi à passer. Une fois encore, j’ai vaincu ma peur de ces ombres inquiétantes, semblables aux génies des contes hindous que nous récitait maman à Gaara et à moi. Kankuro n’a jamais voulu les entendre, ça le mettait dans des colères terrifiantes.
Un parfum entêtant envahit mon esprit, et les statues d’or de Shiva, Ganesh et Brahma m’entourent. Plaquant mes paumes l’une contre l’autre, je m’incline brièvement face au créateur de l’hindouisme, ma religion ainsi que celle de la propriétaire. Une voix criarde résonne alors :

- Je t’attendais, Temari.

Je me tourne lentement. Le manque de lumière m’empêche tout d’abord de distinguer le fond de la pièce. Soudain une silhouette trapue, semblant voler au dessus du sol, apparaît à mes yeux. Je joins les mains, et m’élève également, plus légère qu’une hirondelle.

- Pardon de vous avoir fait attendre…

Plus légère que l’hirondelle…
Se jouant de la gravité comme l’hirondelle…
Mais ne possédant pas d’ailes comme l’hirondelle…

- … Chiyo.






Voilou, je n'aime pas trop ce chapitre personellement, ça ne bouge pas assez mais il fallait bien présenter l'intrigue et Shika...
Et vous ?

Zibouilles !




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