Je m'appelle Temari. C'est la seule chose qui n'a pas changée. Parce que, depuis deux ans, depuis l'accident, je ne suis plus la même. Mais ça c'est normal, n'importe qui aurait été transformé par l'horreur que j'ai vécu. Or il n'y a pas que ça. En effet, depuis l'accident, j'ai un drôle de "pouvoir"...
shikacool (Féminin), le 13/04/2009 Bijour les p'tites gens !
J'espère qu'il n'y a pas de lecteurs de moins de 12 ans parmi vous, parce que ma fic... est assez dure. Je n'ai pas envie de ruiner leur journée aux âmes sensibles ^^
Vous voilà prévenus xD
Quand aux autres, si vous vous sentez prêts, il ne vous reste plus qu'à plonger dans l'univers inquiétant et dramatique que mon esprit tordu a créé... Mouhaha !
Bonne lecture ^^
Chapitre 1: One-shot
Je crois que je deviens folle.
Vraiment folle.
Ce n’est pas la première fois qu’on me traite de ce nom là, me direz-vous. Mais avant, on en riait. C’est vrai que j’ai toujours été un peu excentrique. Sauf que là, c’était un trait de caractère. Ca faisait partie de moi. Et puis, quand on me le faisait remarquer, c’était gentillet. Pour une raison bénigne. Parce que je portais des collants de couleurs différentes, parce que je mangeais des épinards à quatre heures du matin. Parce que je me bidonnais devant des films d’horreur.
Idiote que j’étais.
Je n’avais aucune idée de ce que c’était, l’horreur.
Je faisais ma fière parce que je regardais des films interdits aux moins de 18 ans, alors que je n’en avais que 15. Et après, je m’imaginais être forte. Prête à braver tous les dangers.
Mais ce que je voyais à l’écran, c’était vraiment, vraiment, une pâle imitation de la réalité.
En même temps, je n’aurai jamais pensé la connaître, la réalité. La triste réalité.
Comme quoi, la vie est pleine de surprises. Pas toujours des bonnes, hélas.
Ca fait deux ans. Deux ans que c’est arrivé. Deux ans que des centaines de personnes sont mortes. Je ne compte même plus les blessés.
Ca fait deux ans que le métro a déraillé. Pourquoi ? Personne ne le sait. Ou alors on n’a pas voulut nous le dire.
J’y étais, dans le métro. Avec mon petit frère.
Je me rappelle, c’était le jour de ses 12 ans. J’avais oublié de lui acheter un cadeau. Alors, pour me faire pardonner, je lui avais proposé d’aller manger une glace, en ville.
Il a accepté, évidemment.
Et donc, nous sommes montés dans ce fichu métro. Les portes se sont refermées. J’aurais dû le sentir. J’aurais dû interpréter les signes. Quels signes ? Je n’en ai aucune idée. En tout cas, il y aurait dû en avoir, des signes. Pour nous prévenir.
Mais il n’y a rien eut. J’ai laissé les portes du véhicule se refermer. A cet instant, je ne le savais pas mais, la vie que j’avais eut jusqu’à présent s’achevait.
Dans quatre minutes très exactement, je ne serai jamais plus la même.
J’aurais toujours le même nom. Temari no Sabaku.
Mais, à l’intérieur de moi, je n’aurai plus jamais la même identité.
Mon petit frère non plus.
Les quatre minutes passées, le métro a commencé à soubresauter. De plus en plus fort. Gaara est tombé. Je n’ai pas tardé à faire de même. Il s’est accroché à moi. Moi je m’accrochais à la rambarde, comme je pouvais. J’ai tourné la tête vers lui. Dans ses yeux bleus, j’ai lu la peur. Après je n’ai plus rien lu. Le métro s’est couché sur le côté droit. Du côté du bord du quai. Là où tous les gens attendaient de monter. Tout le monde dans le véhicule a basculé. C’était comme si le monde s’était retourné. J’ai senti les ongles de Gaara s’enfoncer dans mon bras. J’ai fermé les yeux. Si j’avais pu me boucher les oreilles, je l’aurais fait sans hésitation. Trop de hurlements. Trop de bruit de métal qui se tord. Trop. Et encore, c’était loin d’être fini.
Car le métro a continué sa course, tout en fauchant les gens qui se trouvaient sur le quai.
Un soubresaut plus fort que les autres m’a éjecté. J’ai senti Gaara me lâcher. Je me suis écrasée contre la vitre avant.
J’ai relevé la tête, un peu sonnée, le nez en sang.
Et là je les ai vus.
Tous ces gens, qui étaient tombés du quai. J’ai vu la terreur dans leurs yeux, lorsqu’ils ont vu le métro foncer sur eux. Ensuite, invariablement, ils passaient sous les roues.
Et pendant une fraction de seconde, leur visage venait se coller contre la vitre, juste devant moi.
Chaque visage, je m’en souviens. Dans les moindres détails. Tous avaient la même expression dans leurs yeux : la terreur. Cette terreur que vous ressentez seulement une fois dans votre vie. Lorsque vous êtes sur le point de mourir, écrasé par un métro, par exemple.
Mais le pire était à venir. Parce que, à travers la vitre, derrière tous ces condamnés, j’ai vu un autre métro.
Un autre métro, immobile.
Et le métro dans lequel je me trouvais allait l’emboutir, dans quelques secondes.
Je ne sais pas comment j’ai fais, mais je l’ai fais.
J’ai bondit en arrière. A quatre pattes, je me suis précipitée, le plus loin possible de la vitre, qui allait devenir le point d’impact.
Bientôt, dans ma folle course, j’ai aperçu des cheveux roux.
Je ne connais que mon petit frère qui ait les cheveux d’un roux aussi flamboyant.
Je l’ai happé, sans m’arrêter. Nous sommes arrivés à l’arrière du métro.
Je me suis roulée en boule, Gaara entre mes bras.
La seconde suivante, j’ai eut l’impression que le monde explosait. Du sang a giclé, de je ne sais d’où. J’ai senti le liquide chaud se déposer sur mes bras, sur mes mains.
Ensuite, plus rien. D’après ce qu’on m’a dit, l’autre métro a explosé. Mais à ce moment là je n’étais plus consciente. Où alors, je ne voulais pas en avoir conscience. Je ne sais plus, et je n’ai pas envie de savoir.
Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais mon petit frère et moi, nous avons survécu.
Je n’ai eu aucune trace de brûlure. Quelques blessures superficielles. Le nez cassé. Rien de plus.
Gaara, pareil. Une cheville foulée, des égratignures un peu partout.
On n’aurait vraiment pas dit qu’on venait de voir notre vie défiler. Et pourtant…
Moi, j’ai eut la chance de me réveiller à l’hôpital.
Mon frère, lui, s’est réveillé dans le métro. Après l’explosion.
Il a eut du mal à se redresser, parce que je le serrais entre mes bras. Et je ne bougeais pas, vu que j’étais inconsciente.
Il a quand même réussi à se dégager. En voyant mon visage ensanglanté et mes yeux fermés, il m’a cru morte.
Ensuite, il a fait l’erreur de regarder autour de lui. Et là il a découvert ce que c’était le chaos.
Des cadavres, partout. Des flammes, de la fumée. Des hurlements terrifiés, des cris d’agonie.
Des gens mutilés, du corps et de l’esprit. Du sang sur les vitres, du sang sur le sol. Du sang sur lui.
Il a même vu des gens qui étaient en train de brûler vifs.
L’horreur, la panique. La mort. Partout.
Tout ça, je vous le raconte, parce que c’est lui qui me l’a raconté. En échange, moi, je lui ai raconté l’épisode avec la vitre.
On nous a proposé un traitement psychologique. Nous avons refusés.
Nous n’étions pas fous. Du moins, pas encore. On ne voulait pas oublier. Certaines personnes auraient, au contraire, tout fait pour tirer un trait sur cet accident. D’autres se seraient suicidés.
Mais pas nous. Parce que nous, c’était spécial. Nous étions probablement les seuls à s’en être tirer avec des blessures aussi légères. Du corps, j’entends.
De l’esprit, c’était une autre histoire.
Il n’empêche que ce n’était pas normal. Nous n’étions pas plus résistants que les autres. Nous n’étions pas plus chanceux, non plus. Et pourtant, on s’en est tiré avec de touts petits bobos.
Mais il n’y avait pas que ça.
Car à partir de ce moment, nous avons commencés à avoir des comportements « étranges ».
Nous entendions des voix. Sans cesse. Beaucoup de voix. Elles parlaient toutes en même temps. Toujours de la même chose.
La fin du monde était proche, selon elles.
Elles nous murmuraient cela jour et nuit. Nous n’avions pas un seul instant de répit.
A cause de ce « don » Gaara et moi nous sommes éloignés du reste du monde. Nous nous sommes rapprochés, pour ne former plus qu’un. Nous nous comprenions d’un simple regard.
Gaara ne voulait plus me quitter. Je dormais dans la même chambre que lui. Je le consolais, chaque nuit. Parce que, chaque nuit, il se réveillait en hurlant, les yeux révulsés, le teint plus blanc que la neige.
Il n’y avait que moi qui pouvais le comprendre. J’étais la seule à savoir de quoi il rêvait.
Moi, ça allait. Je ne faisais pas de cauchemars, ou très rarement. Les rares fois où je parvenais à dormir.
Nous avons tenus comme ça, deux ans. Les murmures n’ont pas cessé.
Moi, j’ai supporté. Je n’étais plus la même, c’est vrai. Mes cheveux, autrefois attachés en quatre couettes, tombaient tristement sur mon visage. J’avais d’immenses cernes, ma peau pendait, flasque. Parce que j’avais perdu trop de poids, en un laps de temps trop court.
Je faisais peur à voir, mais je supportais.
Gaara, lui, n’a pas supporté. Au bout de deux ans, il a atteint ses limites.
Et moi je n’ai rien vu. Je gardais l’espoir, qu’un jour, nous guéririons. Ensemble.
Il s’est suicidé le jour de ses 14 ans. Exactement deux ans après le drame.
Heureusement, ce n’est pas moi qui l’ai trouvé. C’est maman.
Elle est entrée dans la salle de bain. Elle l’a vu, étendu au sol, une paire de ciseaux à la main.
Une flaque de sang a coté de lui.
Mon petit frère s’est taillé les veines, en silence. Le désespoir ne s’entend pas.
En revanche, le hurlement de ma mère, je l’ai entendue.
Je n’ai pas eu besoin de le voir pour comprendre. Je me suis effondrée, la tête dans les mains. Ainsi, il avait craqué. Et moi, je ne me doutais de rien. Trop naïve, comme toujours.
Depuis la mort de Gaara, je suis seule.
J’ai bien essayé de me rapprocher de Kankuro, mon autre frère.
Mais rien à faire. J’étais changée.
Je me suis mise à parler des voix. Je lui ai murmuré :
- Kankuro, tu sais, c’est la fin. Bientôt, le monde n’existera plus.
Il m’a repoussé. Violemment. Il m’a craché à la figure :
- Mais t’es folle, Temari ! Tu es folle ! Folle, tu m’entends ? Va te faire soigner !!
Je l’ai regardé, avec des yeux remplis d’effroi. Il a continué, plus calmement. Plus froidement, aussi :
- La prochaine fois que tu me racontes tes conneries sur la fin du monde, je te fous dehors. Tu comprends quand je te parle ? Bien. Alors tais-toi.
Ensuite, il est parti. Et me voilà. Je suis seule, et misérable. Le seul qui pouvait me comprendre est mort. Il a mit fin à ses jours. Peut être que, maintenant, il est guéri. Moi par contre, j’ai toujours ces maudites voix dans ma tête. Et je dors seule dans notre chambre.
Pourquoi, me direz-vous, je ne fais pas comme Gaara ? Prendre une paire de ciseaux, se taillader le poignet, en visant les veines. Attendre que le sang s’échappe. Se sentir partir, doucement. Ca a l’air simple.
Mais je ne peux pas. Parce que depuis l’accident, depuis tous ces visages sur la vitre, j’ai peur de la mort. Ce simple mot me fait trembler. Je ne veux pas mourir. Même si ma vie est un enfer à présent, j’ai une peur panique de la mort. Je n’aurai jamais le courage de mettre moi-même un terme à ma vie.
J’espère mourir dans mon sommeil, sans m’en rendre compte. D’une crise cardiaque, peut être. Suite à un cauchemar particulièrement terrifiant. Ou alors, d’un arrêt cérébral. A cause de la pression qu’exercent les voix sur mon cerveau.
J’espère que ça va vite arriver, vu que je suis trop lâche pour accélérer les choses.
Ainsi, je pourrai te retrouver, Gaara. Et les voix se tairont.
Au moins, je ne serai pas là pour vivre la fin du monde.
Brrrrr... perso, toutes ces histoires de fin du monde, ça me fait froid dans le dos.
Pas vous ? ^^
Alors, vous avez aimé ? Pas aimé ?
Ne venez pas vous plaindre que vous avez fait des cauchemars, je vous ai prévenus x)
Par contre, un ptit com, ça fait plaisir ! :D
Zibouilles !